carlesimo - Ballainvilliers Chapter

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carlesimo - Ballainvilliers Chapter
ESSONNE BALAINVILLIERS CHAPTER
Roland BLED
BCR le 11.05.10
« Les éditions du Chapmed »
CARLESIMO
Dimanche 09 Mai
Je ne sais pas si tu te souviens de moi ?
L’année dernière j’étais le petit gars avec un casque trop grand, qui t’avais
raconté sa journée Carlesimo en compagnie des Bikers de « l’Essonne
Ballainvilliers Chapter » dont j’entendais le chant des moteurs en m’envolant
pour un baptême de l’air inoubliable.
Cette fois, comme avec deux autres de mes copains, je ne suis pas avec vous,
nous sommes montés si haut que nous en avons oublié de redescendre mais ne
t’en fais pas, depuis notre observatoire ouaté ou Georges clooney en personne
viens nous offrir le café, nous avons vécu intensément toute cette magnifique
journée.
Comme à l’accoutumée les petits potes attendaient impatiemment l’arrivée des
motards dans la maison de l’environnement à Orly ou Honoré, le talkie walkie
fumant, gérait à sa façon l’évènement qui, cette année, s’avéra être
particulièrement exceptionnel en raison de son parrainage par le professeur
Cabrol…. Tu sais bien cette sommité médicale amoureux fou de la vie, au
sourire régénérateur et à l’enthousiasme éternel.
Non seulement nos copains Bikers étaient au programme, comme ils le sont
depuis cinq ans, mais en plus il y avait la participation du club « Cavalino
Rosso » avec leurs Ferrari (dont 2 Enzo), Lamborghini, Maserati et tutti quanti.
Après s’être rassemblés au stade de Paray Vieille poste ou un minuscullissime
encadrement de la police montée vint les rejoindre, sans doute pour seconder les
Safeties en gilets jaunes de l’ EBC présents, le convoi d’environ cent bécanes
parmi lesquelles des copains du « chapter Paris Tour Eiffel » coutumiers du
caritatif, marqua au passage un temps d’arrêt vociférateur devant la demeure du
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docteur Loublié en hommage à sa mémoire et a son action puis mis le cap sur le
bout des pistes d’Orly.
Un rugissement de moteurs épaulé par des hurlements de sirènes les précéda ;
moi je les connaissais déjà et j’observais que ceux qui venaient pour la première
fois écarquillaient leurs yeux devant le défilement des chromes, cuirs, casques,
franges, couleurs, drapeaux et tout le folklore qui va avec… quel spectacle !
Après les cafés, croissants et jus de fruits de bienvenue, ce furent les discours de
toutes les parties prenantes de cette journée, c’est toujours un peu semblable
mais ça réchauffe le cœur de savoir tout ce que ces bénévoles mettent en œuvre
rien que pour nous.
Puis ils se rendirent quelques centaines de mètres plus loin, auprès du Concorde
sous lequel une cinquantaine de ces magnifiques Italiennes en robe rouge
posaient, formant un cœur de leurs corps au milieu duquel toutes les motos sont
venues se faire reluire au soleil, car Honoré nous avait demandé de nous occuper
de la météo et nous, comme nous étions tout à coté, on a fait ce qu’il fallait.
Du fait de la grande échelle des pompiers, les diaphragmes chauffèrent, des
photographes de toutes pelloches se crampèrent l’index, le sniper pixels se
rétama la rétine et fit larmer son fish-eye à immortaliser les scènes.
Enfin le moment tant attendu arriva pour mes petits copains d’en bas, chacun se
mit en devoir de choisir son convoyeur ; pour les uns les Ritales, pour les autres
le Ricaines, il y avait l’embarra du choix….Cornélien ! mais chacun trouva
cylindre à sa chemise.
Je fus plié de rire en observant la tête de Rol, qui avait de nouveau en charge le
transport de la prise d’images vidéo, lorsqu’il découvrit qu’il manquait à la
caméra 2010 (contrairement à celle de 2009), des jambes interminables, un
sourire immense et des seins qui visaient les étoiles…lol !
Il fera néanmoins consciencieusement son job en trimbalant un grand gaillard
sympa qui dos à la route filmera tout ce qui lui sera possible d’enregistrer.
Il fallait maintenant se rendre à Paris, place Joffre pour la photo devant la tour
Eiffel et traverser une partie de la capitale avec près de cent cinquante véhicules
à deux ou quatre roues, encadrés par la police qui bloquait les carrefours pour
que le convoi passe en sécurité alors que sur les trottoirs les badauds filmaient et
photographiaient cette bruyante procession.
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Malgré un alignement impeccable sur l’esplanade et sur fond de symbole de la
capitale, les Bikers tronchaient, ils s’étaient fait voler l’admiration des touristes
par les Ferraristes qui, capots ouverts exhibaient les têtes rouges de leurs
berlingots…lol !
Après avoir pris une grande liberté avec le timing, chacun récupéra son cheval
cabré ou non afin de prendre la direction du circuit de vitesse de Montlhéry.
Là encore c’était un émerveillement de voir les automobilistes sur le périph puis
sur l’autoroute et la nationale s’écarter de bon cœur…..sans aucun doute !?...
Certains Bikers qui faisaient la sécu ont dit que c’était « chaud Rock and Roll »,
ils ne savaient pas que je veillais sur eux, la preuve : tout le monde finit par
arriver sur l’anneau ou le clou de la journée était à venir.
Après que les pilotes se furent restaurés en respectant à la lettre les consignes
d’interdiction d’alcool intimés par une jolie brune jaunement maillotée et dont
les motards, sobrissimes de naissance, n’avaient que faire (des consignes), les
bolides ouvrirent le bal.
Longeant doucement le devant des stands, les voitures vinrent se placer pour le
départ, les petits copains sanglés dans les baquets retenaient leurs souffles, de là
où je suis je ressentais leurs émotions, ça palpitait dur dans les habitacles.
Sur le dessus des stands, accoudés à la rambarde, les parents des pilotes en herbe
étaient tout aussi émus, ils vivaient et ressentaient les mêmes sensations, les
mêmes plaisirs que leurs enfants, à eux aussi il était donné d’oublier un instant
le quotidien forcement injuste des soins, des traitements lourds, des espoirs et
des déceptions , ces douches Ecossaises épuisantes à supporter pendant de
longues périodes et pour qui souvent la vision du courage de leurs petits gamins,
confrontés à des combats inhumains en les acceptant avec obstination les aident
à tenir le coup.
« Le soleil brillera bien un jour sur la porte de derrière ! »… dit Bill Deraime.
Enfin on lâchât les chevaux, un ruban rouge hurlant s’empara de la piste, j’étais
dans toutes les voitures à la fois, les sensations étaient magiques…..quel pied !
C’était maintenant au tour des Harley de bouffer l’asphalte du vieux circuit, bien
gérée par les pistards, la horde se mit en position pour le tour de chauffe,
casqués jusqu’aux yeux, mes petits potes s’accrochaient violent à leurs tarmods ;
j’avais soufflé à l’oreille de Bradley, un joli petit mec a la peau brune aux
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cheveux bouclés et au sourire plus blanc que Brite, d’enfourcher en croupe
derrière l’ historian de la bande.
Après avoir tourné sur l’anneau plein pot, vibré sur les irrégularités de la piste,
être monté haut dans la courbe puis avoir plongé au bas de celle-ci en doublant à
chaque tour des équipages moins gazeux, Brady mit pied à terre en glissant dans
l’oreille de Rol : « On est parti en dernier et on est arrivé septième » puis il a
tenu absolument à se faire tirer le portrait sur le Street Glide entouré de ses seuls
copains car il était venu avec l’association, sans ses parents.
Je me doute qu’il va la regarder souvent cette photo et y penser longtemps à son
rush, ça va l’aider, je sais de quoi je parle.
La journée se terminait, place à la parade ; les voitures, les motos ou l’inverse je
ne sais plus tant le spectacle était époustouflant les enfants et leurs parents, tout
ceux qui n’étaient pas sur la piste étaient sur le dessus des stands les ovations
allaient aux équipages, aux pilotes, aux organisateurs, aux bénévoles, tant et si
bien que les responsables du circuit autorisèrent un deuxième tour, c’était
fabuleux, émouvant….indescriptible ce qui brillait dans les yeux de mes
copains.
Ce que je sais de ces journées pour les avoir vécues, c’est le bonheur immense
que nous ressentons à vivre chaque instant intensément, à capter ce qui passe à
notre portée pour le transformer en minutes de vie supplémentaires, tu le sais
bien un gamin ça vit beaucoup de par les rêves, aujourd’hui ceux qui étaient à
« Carlesimo day » sont repartis avec le sac à dos blindé.
Je ne sais pas si tu te souviens de moi, mais saches que maintenant, chaque
année, je serai là.
Le petit gars qui avait un casque trop grand.
(et son pote Rol)
Ps : Le lundi, au journal de 13h sur TF1, il y eut même un entre filet nous
concernant mais la jeune femme qui avait couvert l’évènement oublia de citer le
professeur Cabrol !... peut être ne savait elle même pas qui était ce jeune homme
souriant de 85 ans ?…..la chaine à les journaleux qu’elle mérite.
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