incrustée» de culture perse

Transcription

incrustée» de culture perse
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15 Novembre 2011
Semaine culturelle iranienne
La perle du Maghreb
«incrustée»
de culture perse
Commémoration du 57 e anniversaire
du 1 er Novembre 1954
Hadj Djelloul Benosman
La rive sud
de la Méditerranée
dans le mélodrame
Semaine culturelle italienne
L’imam
martyr
A b d e l k r i m M e t a l s i - Ta n i
02
i
Chef du département : M. Abdelhalim Seray Email: [email protected]
Département projets de restauration et de mise
en valeur du patrimoine culturel et historique
a
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La rive sud
de la Méditerranée
dans le mélodrame
m
Département nouveaux
projets d’infrastructures et d’équipement Département livre et littérature Chef du département : M. Rachid Hadj Naceur Email: [email protected]
Département théâtre Chef du département : M. M’hamed Benguettaf
Email: [email protected]
m
Chef du département : M. Abdelwaheb Dekkar
Email: [email protected]
Hommage aux défunts maîtres
de la musique andalouse
et son fils Mohamed
Département cinéma Chef du département : M. Abdelkrim Aït Oumeziane
Email:[email protected]
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Ghouti Bouali
o
ans déjà sont passés depuis le 1er Novembre 1954.
Cet anniversaire trop cher aux cœurs de tous les Algériens,
nous revient avec beaucoup d’émotion et de souvenirs ; à
chaque fois, il nous rappelle les vaillants hommes et femmes
que notre pays enfantés.
Le tribut payé par le peuple algérien fut
lourd, mais ce peuple fier et très attaché à
son identité, à sa terre, à sa religion et à sa
culture, a fini par avoir le dernier mot face à
un colonialisme féroce qui a, durant 132 ans,
œuvré à spolier les biens de ce peuple qu’il a
vainement tenté d’acculturer.
Le 1er Novembre 2011 retrouve notre Algérie
en plein épanouissement ; il retrouve un
peuple toujours aussi attaché à ses repères
pour lesquels il n’a jamais cessé de combattre
avec toutes ses forces et une conviction à
toute épreuve ; il retrouve Tlemcen, consacrée Capitale de la culture
islamique et qui devient, jour après jour, un véritable carrefour culturel et
spirituel ; il retrouve un peuple et un pays puisant dans son Histoire pour
dépoussiérer ce que le colonialisme a longtemps essayé, de guerre lasse,
d’ensevelir.
Si le mot d’ordre du 1er Novembre 1954 fut d’annihiler le système
colonial mis en place par la France, le 1er Novembre 2011 œuvre pour
le développement tous azimuts et notamment sur le plan culturel par le
biais duquel notre peuple peut se targuer de ses valeurs ancestrales pures,
de son identité et de son appartenance à ce monde arabo-musulman
avec toutes les diversités qui existent en son sein.
Les richesses patrimoniale, historique, spirituelle, religieuse, culturelle,
artistique et scientifique mises en valeur lors des diverses activités de
la manifestation, à travers les colloques, le théâtre, le cinéma, l’art, etc.,
montrent combien cette terre algérienne abreuvée du sang de nos
chouhada est chère aux yeux de ses enfants résolus à sauvegarder les
valeurs de ce pays dont la grandeur le situe parmi les grandes nations de
ce monde.
Nous sommes nombreux à Tlemcen, comme ailleurs dans notre Algérie
chérie, à évoquer les glorieux souvenirs de cette étape de notre Histoire
toujours aussi présente dans notre vie de tous les jours.
Pour toutes ces raisons citées, le peuple algérien continue et continuera
de faire de cette date un symbole éternel au nom de tous les sacrifices
consentis par nos Anciens, hommes et femmes, qui ont donné le meilleur
d’eux-mêmes pour que vive l’Algérie libre. Libre.
S
57
Le devoir
de mémoire
Semaine culturelle
e
La perle
du Maghreb
«incrustée»
de la culture perse
r
Liste des membres du Comité exécutif
de la manifestation
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Département expositions Chef du département : M. Mohamed Djehiche
Email: [email protected]
Département colloques Chef du département : M. Slimane Hachi Email:[email protected]
Département patrimoine
immatériel et chorégraphie
Ces femmes saintes
et combattantes
Le cinéma d’animation
au service de l’histoire
Chef du département : Mme Zahia Bencheikh
Email:[email protected]
Département festivals, animation de
proximité et tournées musicales
Chef du département : M. Nourreddine Lardjane
Email:[email protected]
Le Théâtre régional de Guelma
présente Sidi Boumediene Choaib
Département semaines culturelles nationales
et journées culturelles étrangères
Un voyage
dans le temps
Chef du département : Mme Nadia Cheriet
Email: [email protected]
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Hadj Djelloul Benosman, 30
Communication Chef du département : Mme Fatiha Akeb
Email:1 - [email protected]
Email:2 - [email protected]
Coordonnateur
M. Abdelhamid Belblidia
Email: [email protected]
l’imam martyr
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THE CULTURAL ROUND UP
Responsable de la publication: M Khalida Toumi, Ministre de la Culture
Coordinateur de la rédaction : Abdelkrim Metalsi-Tani
Conception : T.Anser Clapcom , flashage : Print flash Ipression : ENAG
E-mail: [email protected]
me
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03
CULTURE OFFERS
FREE TRIPS
ACROSS THE
WORLD
La cérémonie d’ouverture a été marquée par la
visite de deux expositions. Les illustres visiteurs
ont eu à (re)découvrir la culture islamique perse
à travers la calligraphie, la miniature, l’impression
sur tissu, le tissage, la tapisserie, la peinture, le
modélisme(couture), la porcelaine, l’ébénisterie...
Outre une « fresque » de caricatures « osées »
(culturellement et politiquement s’entend) dédiées
par l’artiste Abou El Fadel Mohtarmi. Sans oublier le
clou de l’exposition représenté par un Coran (format
grandeur nature en noyer) signée par le talentueux
ébéniste Fouladi Mohsen qui envisage de proposer
sa pièce d’art (à l’inscription) au livre des records
Guinness. A titre d’illustration manuelle, des artisans
artistes se donnaient à cœur à l’ouvrage dans des
ateliers aménagés pour la circonstance.
La délégation a été invitée par la suite dans la salle
de spectacle pour suivre un film documentaire de
promotion attrayant titré « This is Iran » produit par
Irib Media avant d’assister au concert de musique
traditionnelle iranienne donnée par la troupe Hamadalane dirigée par Hadji Kasmi. Auparavant, une
psalmodie du saint Coran a été dédiée en ouverture
par le professeur universitaire Fouladi Mohsen. Au
programme également deux conférences intitulées « Tlemcen la résistance et la reconnaissance »
et « Les sommités du monde islamique » données
respectivement par le Dr Mohammed Ali Adracheb
et le Dr Fatima Kadri Erdokan.
La perle du Maghreb
«incrustée»
de la culture perse
Les journées iraniennes se sont déroulées au Palais de la culture de Mansourah du 7 au 11 octobre. Conduite par le Dr Mohammed Ali Adracheb,
conseiller culturel du ministre de la Culture et de l’Orientation islamique
d’Iran, la délégation iranienne compte en son sein, le Dr Razi Almoabad, conseiller culturel auprès de l’ambassade d’Iran à Alger, le Dr Ismail
Moudra’am, coordinateur culturel de la république islamique d’Iran, le
Dr Ismail Taba, directeur général culturel de la capitale (Téhéran) et le Dr
Fatima Kadri Erdokan, vice-recteur de l’université de Yezd.
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Allal Bekkaï
Côté films, quatre projections sont programmées
à ce titre : « Le bus de nuit » (en présence du réalisateur Kiumars Pourahmad), « L’hôte de la mère
», « Le lieu de la vie » et « Très loin et très près ».
Dans son allocution d’ouverture, le représentant
de la ministre de la culture, M. Lakhdar Dries a
tenu à exprimer son bonheur en accueillant « cette
élite intellectuelle et artistique iranienne qui a
bien voulu répondre à l’invitation de la perle du
Maghreb, Tlemcen, qui est en train de restituer son
passé culturel dans son environnement islamique
», tout en mettant l’accent sur le changement par
la promotion du patrimoine matériel et immatériel
face à l’invasion culturelle qui menace [notre] spécificité identitaire ». Lui succédant, le président de
la délégation culturelle iranienne le Dr Mohammed
Ali Adracheb ne manquera pas de louer les efforts «
gigantesques sans pareil » déployés par le ministère
de la Culture pour la réussite de la manifestation «
dont l’organisation est unique dans les annales de
l’Isesco », selon l’illustre hôte.
« Nous aspirons à une culture active pour restituer
notre passé culturel glorieux et notre avenir repose
sur notre foi en l’appartenance à une seule aire
civilisationnelle qui représente depuis toujours
ce « grand village », reconnue par les Huntington
et Fukuyama », soulignera-t-il. Il faut savoir que
la ville Ispahan (Iran) avait été consacrée en 2007
par l’Isesco capitale de la culture islamique pour la
région Asie.
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Des expositions
hautes en couleurs
Les expositions inaugurées à l’occasion des journées
culturelles iraniennes à « Tlemcen, Capitale de la Culture
islamique 2011 » (07 au 11 octobre 2011), mettent
l’accent sur les grandeurs et la beauté de la Culture de ce
pays en général, et son art en particulier.
Journées culturelles iraniennes à
Tlemcen :
Ouvertes au Palais de la culture par MM. Mahmoud Mohamedi, ambassadeur
de la République islamique d’Iran à Alger, Mohamed Ali Ardacheb, conseiller
du ministre iranien de la Culture et de l’Irchad, Dries Lakhdar, représentant le
ministère de la Culture, et Abdelhamid Belblidia, coordonnateur de la manifestation, entre autres, ces expositions débutent par des œuvres et ouvrages
d’enluminure et de miniature réalisées par l’artiste Akbar Sabounji Rad.
Elève des grands professeurs de ces arts Amir Khani et Ali Akbar Khane Kaoua,
celui-ci met en valeur plusieurs aspects de cet art qui a permis aux iraniens de
s’illustrer lors de la 4ème édition du festival international d’enluminure et de
miniature abrité par ce même Palais de la Culture.
Même blessé main droite, cet artiste a continué ses dessins et autres œuvres
avec la main gauche réalisant des prouesses. Il constitue, actuellement, le seul
professeur qui écrit l’iranien - El Nestâalik - à l’envers (de droite à gauche) pour
le lire à travers un miroir ou une glace.
L’artiste Alirda Batlani met en relief, pour sa part, des tissus imprimés d’une
couleur écarlate mettant en valeur toute la beauté de cet art. C’est le cas, également, de sacs à main et de « sejadate » pour les prières.
Mohsen Fouladi se spécialise, quant à lui, dans la fabrication d’exemplaires
du livre saint du Coran en noyer. Le « jouz’ » (chapitre) exposé est d’une très
grande beauté. Il a mis sept années pour le réaliser. Chaque page est différente
de l’autre sure le plan artistique. L’artiste met en relief son imagination qui se
concrétise sur le noyer. Quatre matières sont utilisées, respectivement, le bois
du noyer, le cuivre, le cuir et la pierre de béton. Il a déjà réalisé sept chapitres
d’un poids de 10 kilogrammes chacun. Il pense présenter cette œuvre au Guinness book des records.
L’Iran possède déjà le record du plus petit Coran au monde. Il figure au livre des
records, a-t-on rappelé.
Les caricatures d’Abou El Fadel Mohatarmi ont ébloui plus d’un devant la diversité des sujets traités, tant la protection de l’environnement, l’invasion culturelle
occidentale, des thèmes sociaux, le mariage à travers l’Internet, entre autres.
Aucun sujet n’échappe à ce grand artiste.
L’artisanat de fabrication de « sejadate » pour effectuer les cinq prières est,
également, entrée en force à ces expositions qui mettent en exergue des exemplaires fabriqués à partir de peux de vaches et de moutons, notamment.
Kamel Berrazeg
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07
Un film
contre
la guerre
Avec à son actif la création
de plusieurs institutions
culturelles, la miniaturiste
iranienne Leila Faidh Ilahi
contribue sans cesse à l’évolution de son art à travers
son pays l’Iran.
La miniaturiste iranienne
Leila Faidh Ilahi :
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Née en 1974 à Ispahan dans une famille d’artistes, elle apprit, selon ses propos,
la miniature grâce à l’aide précieuse de son père, le professeur , l’un des miniaturistes les plus connus d’Iran, et dont les œuvres sont exposées aux musées d’Ispahan et de Téhéran.
« Il a éveillé en moi l’artiste qui était cachée et qui s’est épanouie à l’école des
beaux arts d’Ispahan où d’excellents professeurs m’ont encadrée, pour me diriger,
ensuite, vers l’université des arts à Ispahan », a-t-elle précisé.
Ce parcours a été ponctué par l’encadrement, à son tour, d’étudiants qui ont
bénéficié de son savoir faire et de la beauté de ses touches.
Leila Faidh Ilahi a contribué, entre autres, à la création de l’institut des arts de
Hamadhan où elle enseigna trois années durant, le centre artistique d’Ispahan, et
l’organisation du patrimoine culturel et de l’artisanat qui lui a pris quatre années
de ses activités. Elle enseigna son savoir, également, à l’université Bardis d’Ispahan, et celle de la même ville versée dans la science et ses applications.
S’agissant de son art, elle rappelle que la miniature est une forme très ancienne
du dessin, mais qui exige une très grande maîtrise et application pour réaliser
des œuvres d’une grande beauté et finesse. « Les détails sont très importants et
l’artiste doit aller vers cette direction pour réussir son dessin et attirer l’attention
des visiteurs et profanes », tient-elle à préciser.
La miniature iranienne, a-t-elle encore souligné, est étudiée par les artistes et étudiants en art du monde occidental devant sa particularité et son extrême finesse.
Le réalisateur iranien Kiumars Pourahmad a précisé
que son film «Le Bus de
nuit» constituait «une propagande contre la guerre
et ses effets néfastes sur les
sociétés».
Lors d’une rencontre avec la presse, ayant suivi la projection du film de 90 minutes au Palais de la Culture de
Tlemcen, le réalisateur a signalé que dans son film, « il n’a cité ni l’Iran, ni l’Irak, afin de ne pas limiter la portée
de son œuvre artistique à ces deux pays ».
Projeté dans plusieurs pays, notamment en Australie, en Chine, en Turquie, en Croatie et aux Etats-unis, le
film met l’accent « sur les facteurs sociaux découlant de l’histoire du film » qui a été écrit par Ahmed Zada, un
jeune militaire qui a vécu huit années de cette guerre. « Nous avons, le scénariste et moi-même, développé
son histoire écrite sur un petit livre pour en faire l’œuvre que vous avez vue. Cela nous a demandé neuf mois
», a-t-il indiqué. Ahmed Zada est colonel dans l’armée iranienne.
Ce film a été vu, a-t-il signalé, par l’ambassadeur et le consul d’Irak à Téhéran qui lui ont promis de le projeter
dans leur pays.
Sorti en 2007, « Le Bus de nuit » retrace l’histoire d’un jeune combattant iranien, durant la guerre contre
l’Irak, et qui doit livrer des prisonniers irakiens à un poste de garnison derrière le front. La tâche s’avère
moins évidente qu’on le croyait. Le jeune doit affronter certaines difficultés sur le chemin. Puisque personne
ne veut pas l’aider, il se débrouillera tout seul.
Kamel Berrazeg
La beaute
au service
de l’art
‘
Kamel B.
Le Bus
de nuit
Qui est Kiumars
Pourahmad ?
Kiumars Pourahmad est réalisateur, scénariste, monteur et producteur
de cinéma iranien. Il est né en 1949 à Najafabad en Iran. Il a débuté
sa carrière en tant que critique de cinéma et assistant réalisateur à la
télévision dans les années 1970. Il a réalisé son premier film, Tatoureh
en 1983 après quelques courts métrages. Enfants et adolescents et
leurs problèmes constituent le sujet principal de la plupart de ses films.
Son avant-dernier film, La Nuit de Yalda est acclamé par le public et les
critiques. Quant à sa filmographie, elle est illustrée par Hirondelle (1985),
Havre (1988), La chasse silencieuse (1989), La honte, Le matin suivant
(1992), Pain et poème (1993), Les Sœurs étrangères (1995), La Nuit de
Yalda (2001), Le bus de nuit (2007). Il a présenté son dernier film lors des
journées culturelles de la République islamique d’Iran qui se sont tenues
du 7 au 11 octobre 2011 au Palais de la culture dans le cadre de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique ».
09
t
i
e
10
Les relations entre l’Iran et l’Algérie
ne date pas d’aujourd’hui… Je ne
connais pas un pays arabe qui a une
place dans la littérature contemporaine persane comme l’Algérie. Il est
loisible de compiler toute une anthologie poétique (diwan) sur la révolution algérienne, sur Djamila Bouhired,
sur les martyrs, sur la résistance, sur
ce héros de l’Algérie qui est l’Emir
Abdelkader à qui sont consacrés plusieurs poèmes et de grands livres. La
présence de l’Algérie en Iran est très
importante, une présence qui s’est
développée aujourd’hui au niveau
plan politique, économique, social
et culturel. Je crois que ces relations
s’inscrivent dans de larges perspectives dans l’avenir.
Parlez-nous du cinéma iranien à
l’heure de la mondialisation…
Le cinéma iranien s’est éloigné ces
trois dernières notamment du sensuel
et le sensationnel, et comme vous
le savez, la tendance dans le cinéma
mondial trouve souvent son compte
dans les ingrédients du sexe et la violence. A contrario, le cinéma iranien
a opté pour des choix thématiques
Tlemcen, aujourd’hui capitale de la basés sur l’humanisme et les valeurs
Une orientation qui lui a
culture islamique, était jadis la ca- humaines.
permis de faire de grands pas et pénépitale du Maghreb central. Est-ce
trer ainsi dans la cour des grands avec
que cette cité historique est connue l’obtention de prix internationaux et la
participation à des compétitions monpar le peuple iranien ?
diales .D’autant qu’il a réussi à allier
Chez nous, les historiens et les spéla thématique filmique à l’esthétique
cialistes dans la civilisation islamique
cinématographique…
connaissent Tlemcen et son passé ainsi
que sa place prépondérante, notamment Pour conclure, dites-nous : pourà la suite de l’émigration des Andalous à quoi les Iraniens boudent-ils la
Tlemcen, ce qui montre qu’elle jouissait
?
d’un passé glorieux puisqu’elle a pu offrir cravate
(Rire)
C’est
depuis la Révolution
refuge à cette vague de savants, d’intelislamique.
On
a décidé de se défaire
lectuels et d’écrivains andalous. Tlemcen de cet accessoire
qu’on considérait
a une présence particulière sur la scène
comme
un
symbole
de prestige (au
soufie islamique, les confréries soufies
temps
du
règne
du
Shah).Il
n’y a pas
en Iran, les « ourafa’ », connaissent à ce
derrière
ce
geste
une
quelconque
titre Chouaïb Abou Medien. Aujourd’hui, motivation idéologique ou une
Tlemcen jouit en Iran d’une certaine
restriction juridique. C’est un engageaudience dans les milieux populaires à
ment tacite est rentré dans les mœurs
la faveur de cette manifestation dont le
à tel point qu’il serait insolite de porter
peuple iranien suit le déroulement et
en public une cravate. Néanmoins,
reçoit les échos à travers l’Internet…
certains Iraniens travaillant dans des
Un mot sur la participation iraambassades ou lors de cérémonies
nienne à ces journées culturelles ? privés comme par exemple les mariages dérogent à la règle à ce propos.
Le programme que nous ramené comporte plusieurs volets : le cinéma, les
Propos recueillis par Allal Bekkaï
e
r
t
Pourriez-vous nous faire un état
des lieux des relations culturelles
entre l’Iran et l’Algérie ?
n
Dr Muhamed Ali Ardacheb : Nous formons une seule nation islamique et
nous appartenons à la même aire civilisationnelle. Qu’on à Ispahan, Nichapour,
Baghdad ou Tlemcen, ce sont toutes des
cités de la civilisation islamique qui doit
percer avec sa pensée et sa culture pour
un retour de notre nation à sa gloire et
son prestige. De là, nous avons le sentiment de vivre dans un seul pays. A Ispahan, en 2007, la participation de l’Algérie
à la manifestation était fort appréciable.
Nous estimons que notre présence
ici à Tlemcen est privilégiée, puisque
nous avons été vraiment impressionnés
devant
l’affluence
du
public
lors de la
cérémonie
d’ouverture des
journées
culturelles de
la République
islamique d’Iran. Ce qui dénote une relation
de convivialité et une communion des
cœurs, ce qui présage d’un lendemain
meilleur pour notre nation…
arts populaires, les métiers, les conférences. Aussi, ces journées culturelles
s’insèrent-elles dans le cadre des
échanges et servent les relations humaines entre nos deux peuples pour
le bien de l’humanité et de l’Islam.
E
Haut conseiller du ministre de la
Culture et de l’Orientation islamique et président de la délégation culturelle de la République
islamique d’Iran.
El Djawhara : D’Ispahan en 2007 à
Tlemcen en 2011 ! Une belle transition, n’est-ce pas ?
Entretien
Dr Muhamed
Ali Ardacheb
à El Djawhara :
Le conseiller du ministre iranien de la Culture :
«Pour des capitales permanentes
de la culture islamique»
M. Mohamed Ali Ardacheb, conseiller du ministre iranien de la
Culture, a plaidé pour l’instauration de Capitales permanentes de
la Culture islamique à partir de l’édition de Tlemcen, cela en vue de
mettre en place des mécanismes de rapprochement entre tous les
pays musulmans.
Intervenant à l’ouverture des journées culturelles de l’Iran à la manifestation
«Tlemcen, Capitale de la Culture islamique 2011» qu’abrite le Palais de la Culture,
M. Ardacheb a mis l’accent sur cette proposition qui est à même de redynamiser
et de raffermir davantage les liens entre ces pays. « La Culture, a-t-il tenu à préciser, constituant un moyen important pour aider et contribuer à renforcer les pays
musulmans».
Ces même pays, a-t-il encore ajouté, ont besoin «d’une culture forte et créatrice» et qui ne se contente pas uniquement du folklore. « Elle est le symbole qui
concrétise les traditions et coutumes de chaque pays et peut, par conséquent,
engendrer une créativité exemplaire ». Cela permettra à ces pays, a-t-il signalé, de
retrouver leur place d’antan. «La Culture que nous voulons, c’est celle de la compréhension, du dialogue et de l’échange des connaissances entre les peuples», a
indiqué le conseiller du ministre iranien, avant de rappeler le rôle joué, au 4e siècle
de l’hégire, par l’imam iranien El Isbahani qui a sillonné, à partir de Téhéran, l’Irak,
la Syrie, l’Afrique du Nord, et l’Europe. Cela lui a permis d’écrire plusieurs titres,
dont «Nefh ettib» en plusieurs tomes. L’un d’eux était consacré aux savants de
Tlemcen qui ont rejoint la capitale zianide à partir de l’Andalousie.
Abondant dans ce même sens, il a rappelé que le monde musulman constituait «
un grand village » et a anticipé les concepts actuels de « globalisation » et de « village planétaire ». Cependant, a-t-il tenu à préciser, « les grands défis doivent nous
faire oublier les petits détails et conflits. La Culture peut nous aider dans ce cadre
à retrouver notre force d’antan ». S’inspirant du grand peseur et écrivain algérien,
le défunt Malek Bennabi, M. Ardacheb a rappelé son dicton « le monde musulman qui va de Tanger (Maroc) à Jakarta (Indonésie), a les mêmes préoccupations
et espoirs ». Plusieurs penseurs et savants étrangers abondent, selon lui, dans ce
même sens, alors « faisons en sorte de les concrétiser ensemble ».
Le conseiller du ministère de la Culture iranien a mis l’accent, par ailleurs, sur les
efforts consentis par les organisateurs de la manifestation «Tlemcen, Capitale de
la Culture islamique 2011» pour assurer sa réussite. «Jusqu’à présent, a-t-il insisté,
aucune des Capitales de la Culture islamique n’a atteint le niveau de la capitale
zianide». (Lire interview ci-contre)
Kamel Berrazeg
11
Projection
du film iranien
Maryam
Moghaddas
Allal Bekkaï
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En marge de la cérémonie de clôture des
journées culturelles de la République islamique d’Iran qui se sont tenues du 7 au 11
octobre au palais de la culture de Mansourah, la salle de spectacle a abrité la
projection du film « Maryam Moghaddas »
(Sainte-Marie), un film que le public algérien a découvert en version télévisée (en
arabe) un Ramadhan 2005 sur El Manar
avant que cette dernière ne soit rediffusée
(en feuilleton) par la Télévision algérienne
en 2009.
Ce long métrage de 180 minutes (en version originale, sous-titré en arabe),
conforme au récit coranique. «Vierge Marie» puisque inspiré des versets du
Coran consacrés à Marie et des traditions islamiques qui témoignent d’une
grande vénération des musulmans pour la Vierge, la seule femme dont le
prénom est cité dans le Coran et qui est le titre de la sourate 19 a été tourné
en Arizona au Sud-Ouest des Etats-Unis. Il a coûté cinq millions de dollars et
est sorti en 2003. Ecrit et produit par Ali Hejaïej, un Américain d’origine iranienne, sous le conseil dans le scénario de Cheikh Mohamed Saïd Bahman
Bor, un théologien persan, le film a été réalisé par Shahrayar Bahrani qui
a commencé sa carrière dans le dessin animé. «Vierge Marie» a cette âme
iranienne. C’est-à-dire tiré de l’orthodoxie islamique et fidèle au moindre
accent des versets coraniques. Tout en survolant – furtivement – les événements historiques, une façon de mettre l’histoire dans son cadre temporel
et spatial, le réalisateur a braqué toutes les lumières sur un visage, une
personne, un emblème : Marie (rôle titre incarné par Imen Abboud). Depuis
son enfance jusqu’à la naissance de Jésus et son assomption.
Nous sommes dans une époque floue dans tous les sens. En l’an 16 avant
Jésus-Christ, les habitants de Jérusalem attendent impatiemment la naissance du Messie, mais c’est une fille qui naît. Anne, sa mère, l’appelle Marie,
qui signifie «servante de Dieu». Marie, encore enfant, se détache dans le
silence douloureux de son environnement natal. Sa mère qui ne va pas
survivre longtemps l’a envoyée à l’âge de 6 ans travailler dans le temple de
Salomon jusqu’à ses 16 ans, sous le regard vigilant de son oncle, le Saint
Zacharie, prête juif, époux de Sainte Elisabeth et père de Saint Jean Baptiste.
Elle passe son temps au service du temple et à la prière. Subissant l’opposition d’une partie des grands prêtres, elle se réfugie dans le silence et la
solitude. La petite se démarqua rapidement. Elle était proche de la veuve,
de l’orphelin, des malades et autres déshérités de la tribu israélite du dernier
siècle avant Jésus Christ. Son comportement va, avec le temps, déplaire aux
notables et elle ne sera plus la bienvenue. Affaiblie, délaissée, elle trouve
refuge dans la prière et dans sa solitude bien-aimée. Seuls les anges étaient
avec elle pour la guider et la nourrir. C’est ainsi qu’elle a grandi sous la protection divine.
Gabriel l’Archange était là: «Comme ça. Dieu crée ce qu’il veut: quand il
décide une chose, il dit tout simplement: qu’elle soit ! Et elle est», ainsi a
répondu Gabriel à Marie qui ne prononce ni son accord ni son désaccord:
«Comment puis-je donner naissance à un fils si aucun homme ne m’a
touchée». Le film n’entre donc pas trop dans les détails, comme le Coran.
Comme le Coran aussi, pas trop de précisions. Sauf cette colère quand elle
a été considérée comme «une honte», et lynchée par les murmures, les
regards impitoyables des gens de sa cité. Et Marie de se retirer dans un lieu
lointain et désertique et de s’adosser contre le seul pied de palmier pour
accoucher de son Enfant. Là, ce n’est plus l’histoire à raconter mais la fable
de cette Femme. Cette vierge et mère qui par miracle trouve de quoi étancher sa soif après la délivrance, dans un ruisseau qui coule subitement sous
le frottement de son pied et calmer sa faim avec ce palmier qui prend vie
et lui donne des dattes fraîches. Un palmier qui était presque mort et dont
même l’écorce s’effritait au moindre souffle d’air. Le message de Dieu voulait
que Marie revienne parmi les siens avec le bébé. Elle était mal à l’aise mais
elle se plie à la volonté divine.
Dans le film, il n’y a pas eu entre-temps des séquences dramatiques ou
touchantes. Sauf, et cela explique tout, cette voix qui parle à la foule
énervée. La voix d’un bébé encore dans le berceau qui sauve la chasteté de
la maman. Dans cette grandeur de l’Esprit qui est en Jésus, toute la tribu
s’incline et se met à genoux devant Maryam et Issa Al Massih. Le film était
accrochant. Primo par la narration et la fluidité de la fable. Secundo par
la beauté des lumières presque «mystiques». Elles sont tamisées de façon
surréelle et écrasées par une chaleur ardente dont on ignore l’origine. D’un
soleil piquant ou du bouillonnement du peuple. Accrochant aussi, parce
que le Coran a toujours magnifié cette Femme qui reflète la sainteté et dont
le nom a été cité dans 34 versets. Où elle est la «Préférée», la «Purifiée» et la
«choisie par Dieu parmi toutes les femmes de la Terre». Marie demeure donc
un modèle pour tous les croyants musulmans.
On sort du film imprégné de l’aura de la Vierge et des couleurs du miracle et
de la prophétie.
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Le groupe musical Hamdalane
Le groupe
Hamdalane
L’esthétique
de la musique perse
Le groupe musical Hamdalane, qui
a animé deux concerts de musique
traditionnelle au Palais de la culture
de Mansourah dans le cadre des
journées culturelles de la République
islamique d’Iran, a commencé sous
la direction du chef de chœur Mehdi
Haji Ghasemi (compositeur et spécialiste dans les arrangements).
14
compte en son sein des diplômés en
musique doublés d’instrumentistes
chevronnés, en l’occurrence M. Mehdi
Hadi Qasmi (rababiste), Irfane Moutakaï
(luthiste), Wahid Slimani Nadjed (violoniste), Sohil Amiri (cithariste), Mehdi Teimori Farchabaf (flûtiste), Ramin Chehri
(percussionniste) et Ali Bayat (choriste).
Les instruments de musique utilisés par
ces éléments sont respectivement le târ
(à ne pas confondre avec le petit tambourin à crotales), le oud, le kamanche,
le santour, le ney, le zonbak.
Hamdalane a vu le jour en 2005. Par ailleurs, sa consœur la troupe Radif d’Ipahane avait participé à l’édition spéciale
du festival international de la musique
andalouse et des musiques anciennes
qui s’est déroulé en avril dernier à la
Maison de la culture dans le cadre de la
manifestation de 2011 « Tlemcen, capitale de la culture islamique ».
Allal B.
15
Timothy Roux
Assia Ifrikia
Théâtre Qlaiah yesser
)(Boumerdès
Porteur du projet
09 Novembre 2011
Date
Du 27 Novembre Au 04
Décembre 2011
Festival culturel Maghrébin
de la musique andalouse
Tlemcen
Lieu
Maison de la Culture
Abdelkader Aloula
Lieu
Du 15 Au 17 Novembre 2011
Histoire de la musique andalouse (suivi par des tables
)rondes
Du 09 au 12 Septembre
2011
Du 23 au 26 September
2011
Algérie, Blida, Tipaza
Tindouf, Illizi, Adrar,
Tamanrasset
Du au Novembre 2011
Hommag Cheikh Abdelkrim Dali & Cheikha
Tetma
Maison de la Culture Abdelkader Aloula
Lieu
Palais de la culture Imama
Tlemcen
Palais de la culture Imama
Tlemcen
Lieu
Du 16 au 19 Novembre
2011
Du 29 Novembre Au 02
Decembre 2011
Hommag Cheikh Abdelkrim Dali & Cheikha
Tetma
Ghardaïa, Ouargla et El
Oued
Du 22 Au 24 Novembre
2011
Histoire littéraire
de Tlemcen
Palais de la culture Imama
Tlemcen
Palais de la culture Imama
Tlemcen
Lieu
Palais de la culture Imama
Tlemcen
Palais de la culture Imama
Tlemcen
Lieu
La Troupe «Amar
Mokrani»(Chlef )
Troupe»Nassim El
Hidhab»(Tiaret)
Troup «Auberge Ain Salah
(Tamanrasset)
Ensemble «Bellemou» Raï
Saida
Naama
Bechar
Tindouf
11 Novembre 2011
12 Novembre 2011
13 Novembre 2011
15 Novembre 2011
Artistes
Wilaya
Sidi Bel Abbes
13 Novembre 2011
Mascara
Oran
12 Novembre 2011
Date
Aïn Temouchent
11 Novembre 2011
Massa Bouchafa -Tizi Ouzou
- Kabyle
Chrik Mohamed(Djelfa) Naili
Lazhar Djellali (Biskra)
Sahraoui
Djamel Lahlou (Alger) Variété
Zahaf Mokhtar (Oran) Chanson
Oranaise
10 Novembre 2011
Wilaya
Tlemcen
Date
10 Novembre 2011
Artistes
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel
de Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Artistes
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Théâtre de Verdure El
Koudia Tlemcen
Lieu
Tournées Artistiques
Date
Du 11 Au13 Novembre
2011
Titre des Expositions
Tlemcen : résistance et lutte
de libération nationale
Colloques
Date
Wilaya
Semaines culturelles nationales
Date
Wilaya
Les Hommages
Date
Wilaya
Lieu
Maison de la Culture
Abdelkader Aloula
Semaines culturelles nationales
Date
Titre des expositions
Patrimoine culturel immatériel et chorégraphie
Date
Titre du Festival et animations
Lieu
Musée des Arts et Histoire
Tlemcen
Festivals et animation de proximité
Auteur
animations
Du 22 Octobre Au 30
Novembre 2011
Le patrimoine culturel Oral
et immatériel de l’Humanité
en pays d’Islam
Théâtre
Date
Titre des expositions
Expositions
Saida
Naama
Bechar
Tindouf
13 Novembre 2011
14 Novembre 2011
15 Novembre 2011
17 Novembre 2011
Lieu
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel
de Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Artistes
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Théâtre de Verdure El
Koudia Tlemcen
Troupe «Nour El Moustafa»
(Mostaganem)
Troupe «El Amal» (Tindouf )
Troupe «Gaïd Smail» (Tlemcen)
Artistes
Benzina (Alger) Malouf
Mohamed El Abbasi(S,B,A) Raï
Cheb Hakim (Alger) Raï
Mohamed Tahar Sifi(Annaba)
Staïfi
Farid Djoudi (Alger) Variété
Artistes
Slimane Fetane(Alger) Chaabi
Amine Bouchala(Alger) Chaabi
Faycal Kahia(Annaba) Malouf
Rahal Zoubir(Oran) Chanson
Oranaise
Latifa Benakouche (Alger)
Variété
Artistes
Wilaya
25 Novembre 2011
Bechar
Tindouf
29 Novembre 2011
Naama
26 Novembre 2011
27 Novembre 2011
Saida
25 Novembre 2011
Wilaya
Mascara
24 Novembre 2011
Date
Sidi Bel Abbes
Oran
28 Novembre 2011
29 Novembre 2011
Aïn Temouchent
27 Novembre 2011
Wilaya
Bechar
Tindouf
23 Novembre 2011
Tlemcen
Naama
22 Novembre 2011
Date
Saida
21 Novembre 2011
26 Novembre 2011
Wilaya
Mascara
Sidi Bel Abbes
27 Novembre 2011
Date
Oran
26 Novembre 2011
20 Novembre 2011
Aïn Temouchent
Tlemcen
25 Novembre 2011
Date
24 Novembre 2011
Artistes
Djamel Ladjal (Alger) - Chaabi
Belkacem Bouraï(Béjaïa) Chaabi
Hedroug Faycal ( Alger)Chaabi
Karouani Adda(Tiaret) - Chaabi
Ferdjellah Kamel (Alger) Chaabi
Bechar
Tindouf
Naama
19 Novembre 2011
22 Novembre 2011
Saida
18 Novembre 2011
20 Novembre 2011
Mascara
17 Novembre 2011
Mokrane Houassin(Béjaïa)
Kabyle
Dhrifa (Alger) Kabyle
Brahim Beskri(Biskra) Sahraoui
Hamidi Saïd(Tizi Ouzou)
Kabyle
Abed Thamer (Djelfa) Naili
Sidi Bel Abbes
22 Novembre 2011
Wilaya
Oran
21 Novembre 2011
Date
Aïn Temouchent
20 Novembre 2011
Wilaya
19 Novembre 2011
Tlemcen
Bechar
Tindouf
17 Novembre 2011
Date
Naama
16 Novembre 2011
19 Novembre 2011
Saida
15 Novembre 2011
Wilaya
Mascara
Sidi Bel Abbes
20 Novembre 2011
Date
Oran
19 Novembre 2011
14 Novembre 2011
Aïn Temouchent
18 Novembre 2011
Wilaya
Tlemcen
Date
17 Novembre 2011
Artistes
Troupe «Ahbab
C,L,Bensari»(Tlemcen)
Troupe Chaabi Hawzi (Jijel)
Troupe»El Djenadia»(Blida)
Artistes
Ammar Khlili(Ghardaia) Mzabi
Mourad Talaa(Sétif ) Staïfi
Cheikh Hattab(S,B,A) Chanson
Oranaise
Moumouh (Tizi Ouzou) Kabyle
Malika Rahmoun (Tizi Ouzou)
Kabyle
Artistes
Cheb Zinou (Annaba) Staïfi
Cheniti Fethi(Sétif ) Staïfi
Fadéla Ould
Moussa(Mostaganem)
Zidira Adel(Khenchla) Chaoui
Radia Adda (Alger)
Artistes
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel
de Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Artistes
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Théâtre de Verdure El
Koudia Tlemcen
Lieu
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel
de Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Artistes
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Théâtre de Verdure El
Koudia Tlemcen
Lieu
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel
de Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Artistes
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Théâtre de Verdure El
Koudia Tlemcen
Lieu
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel
de Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Artistes
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Théâtre de Verdure El
Koudia Tlemcen
Lieu
Orchestre Symphonique le 17 Novembre à Saida / 18 Novembre à Naama / 19 Novembre à Béchar
Chrifi Arezki(Alger) Chaabi
Karim kacemi (Blida) Chaabi
Hacen El Béjaoui (Alger) Kabyle
Sergoua Fodil (Alger) Chaabi
Sidali Benguerguoura(Blida)
Hawzi
Wilaya
Mascara
Sidi Bel Abbes
15 Novembre 2011
Date
Oran
14 Novembre 2011
12 Novembre 2011
Aïn Temouchent
13 Novembre 2011
Artistes
Tlemcen
Date
12 Novembre 2011
Artistes
Hichame Harizi(Tlemcen)
Hawzi
Nada rihane (Alger) Variété
Chaba Yamina (Constantine)
Staïfi
Lounes Kheloui(Tizi Ouzou)
Kabyle
Tarek Esseghir(Laghouat)
Oriental
Wilaya
PROGRAMME DU MOIS D’OCTOBRE 2011
La rive sud de la Méditerranée
dans le mélodrame
Placée sous le signe de « La rive sud de la Méditerranée dans le mélodrame », la semaine
culturelle de l’Italie à Tlemcen se voulait une occasion culturelle pour faire revivre les liens historiques entre tous les peuples de la région comme l’a exprimé l’attaché culturel de l’Ambassade d’Italie à Alger, M. Uberto Malizia, lors de son inauguration de l’exposition artistique de
quelques 154 croquis et figurines et 15 costumes appartenant à la collection iconographique
et costumière de l’archive historique du « Teatro dell’Opera di Roma », un corpus composé par
environ onze mille pièces d’une très grande valeur.
18
Soufi Berrezk-Allah
Cette exposition
veut mettre en
évidence l’inspiration que les
grands compositeurs du mélodrame - genre
musical d’excellence inventé
par les Italiens
- ont tiré de ces
pays de la zone méridionale et orientale de la Méditerranéen. Inspiration
qui a permis de créer des chefs-d’œuvre tels Aida, Nabucco, Mosé, Semitramide, Didone et Enea.
Cette exposition démontre donc comment ces célébrés artistes figuratifs et
scanographes ont petit à petit interprété les exigences du compositeur en
recréant, à travers la scénographie et les costumes, les atmosphères et les
contextes imaginés par Verdi, Rosini, Rota, Mozart, Strauss. Exotisme, histoire, religion, folklore, turquerie et chaque artiste a ainsi donc proposé sa
vision artistique d’un monde très proche et pourtant très lointain. L’Egypte,
Babylone, Carthage et Alger ne sont pas uniquement des lieux géographiques mais deviennent des lieux de l’esprit et mémé de l’âme où le spectateur est projeté à travers l’espace et le temps en découvrant les inter-influences entre les cultures de cette rive m méditerranéenne.
Les œuvres exposées à Tlemcen couvrent un arc temporel allant des années
1920 à 1982 et au sein de ce patrimoine, riche et varié, on peut identifier un
parcours idéal des opéras lyriques et des artistes liés à cette thématique en
commençant par le Parthénope Mario Cito Filomarino, avec ses premières
figurines et le croquis pour « Il globbo del Califfo », avec la musique de
Franco Pompei, illustre exégète de l’art déco ainsi que les œuvres de Nicola
Benois, scénographes, costumier et peintre, qui a contribué à l’innovation
de la scénographie italienne et qui a supervisé la décoration scénique à 26
reprises auprès du théâtre de l’opéra de Rome dont une très appréciée Aida
1938.
Cette exposition, donc, ornée par ces splendides costumes et autres figurines, est un témoignage vibrant de la créativité des artistes, mise à la disposition impérieuse et nécessaire de l’opéra lyrique. Elle démontre aussi le très
haut niveau des artisans du théâtre de l’opéra de Rome à travers la qualité
de la finition du travail et les matériaux utilisés pour la confection des costumes sans oublier les affiches relatives aux spectacles et qui reflétant, en
tant qu’élément contextuel, une mémoire historique et identificatrice.
19
M. Uberto Malizia
M. Uberto Malizia
Attaché
culturel
de l’ambassade
d’Italied’Italie
à Alger à Alger
attaché
culturel
de l’ambassade
«L’Algérie
est un partenaire
incontournable»
L’Italie n’est pas membre de l’Isesco. Que revêt la participation de votre pays à cette manifestation culturelle
pour vous ?
La diva du soprano
Marta Vulpi
enchante le public
Le public, venu en grand nombre à la semaine culturelle italienne, et friand
de cette culture millénaire, a découvert un type de musique très ancrée dans
l’identité italienne, le soprano, dont un concerto a été donné par la célèbre
Marta Vulpi, une voix hors du commun qui a résonné tout au long de la soirée
à la salle du Palais de la culture, tant celle-ci était douce et percutante à la fois.
20
Les mélomanes n’ont pas regretté d’avoir assisté à ce soprano exécuté d’une voix de maître par cette diva du
théâtre de l’Opéra de Rome et accompagnée par le pianiste Sergio La Stella, une autre figure de proue de la
musique classique italienne.
Diplômée en piano et chant du Conservatoire de musique Sainte Cécilie de Rome, Marta Vulpi entame sa carrière en remportant plusieurs bourses pour les chanteurs d’opéra dans les concours nationaux et internationaux. En 2003, elle décroche le prix musical international Giuseppe Verdi. Elle a collaboré avec une dizaine
d’institutions musicales dont on peut citer l’Orchestre national de Ste Cecilia de Rome, l’orchestre d’Etat turc
d’Istanbul, le célèbre groupe de chambre « les Solisti Aquilani », l’Orchestre symphonique de Rome, l’orchestre
Barocca de Rome avec lequel elle a enregistré « Le triomphe du temps et de la désillusion » et où elle a joué le
rôle du « Plaisir », comme elle a chanté les bandes sonores du maestro compositeur Ennio Morricone et interprété dans un grand concert les musiques du Maestro Luis Bacalov et, sous sa direction, elle a inauguré la saison
estivale 2003 de l’Académie nationale de Ste Cecilia.
Dernièrement, elle a interprété l’important rôle de Maria dans « The West Side Story » pour la Télévision italienne. Elle a animé plusieurs conférences sur la vocalisation à la Faculté de physique de l’université La Sapienza
de Rome, qui considère que sa voix « est unique et mérite une étude approfondie de ses cordes vocales ». Le pianiste Sergio La Stella, qui l’a accompagné dans ce soprano, est lui aussi un grand chef d’orchestre et un prodige
du piano qu’il a étudié et perfectionné au Conservatoire de Santa Cecilioa de Rome et aux cours de l’Académie
Chigiana de Sienne. Après un début au théâtre de l’Opéra de Rome, en 1994, il a dirigé les orchestres du théâtre
Carlo Felice de Gènes, San Carlo de Naples et l’orchestre Arturo Toscani. En 1995, il a participé avec la Traviata et
l’Aida au théâtre Kirov de Saint-Pétersbourg et, depuis, il a sillonné les grandes capitales du monde et y a donné
de grands spectacles.
Soufi Berrezk-Allah
Il va sans dire que notre participation à cette grande manifestation culturelle internationale, placée sous le patronage de Son
Excellence M. le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika,
revêt un caractère important pour notre pays qui entretient d’excellentes relations avec l’Algérie dans tous les domaines. L’Italie a
toujours un œil très attentif sur tous les pays de la rive sud, notamment ceux du Maghreb, avec lesquels nous partageons une
longue histoire et une partie de notre culture.
Vous aspirez à créer de nouveaux ponts culturels avec les pays de
la rive sud...
Effectivement, notre pays a depuis toujours entretenu des rapports très étroits avec tous les pays membres de l’Isesco, surtout
les pays de la rive sud de la Méditerranée et particulièrement l’Algérie. A travers cette participation, nous voulons établir de nouveaux ponts culturels pour faire revivre notre histoire cultuelle
commune à tous les peuples de la rive sud de la Méditerranée et
continuer à entretenir ces rapports pour rapprocher nos peuples
et préserver ce patrimoine commun. C’est dans cette perspective
aussi que l’Italie a ouvert à Alger un centre culturel qui accueille
quotidiennement des chercheurs et des étudiants qui veulent
apprendre l’italien.
Y a-t-il réellement des négociations avec le ministère algérien de l’Education pour que la langue italienne soit
intégrée dans les programmes d’enseignement à l’instar du français, de l’anglais et de l’espagnol ?
Notre pays, par l’intermédiaire de son ambassadeur à Alger, est
en train de négocier avec le ministère de l’Education nationale
algérien pour introduire dans les programmes scolaires la langue
italienne. Les discussions sont à un stade très avancées et je crois
qu’une solution va se dégager pour résoudre cette question, d’autant plus qu’il existe une forte communauté algérienne établie en
Italie et des milliers d’Algériens visitent l’Italie, de même que beaucoup d’hommes d‘affaires se rendent dans notre pays. La maîtrise
de langue italienne devrait leur faciliter la tache et les rapprocher
davantage de leurs partenaires italiens.
Comment qualifieriez-vous les relations entre l’Algérie
et l’Italie ?
Comme je l’ai déjà dit, les relations entre nos deux sont plus qu’excellentes dans tous les domaines et nous entretenons avec l’Algérie
des rapports plus qu’amicaux et fraternels, basés sur la confiance
et le respect mutuels. A l’avenir, ces rapports vont s’amplifier davantage dans le domaine des investissements et des échanges
commerciaux, d’autant plus que l’Algérie est un pays pivot dans
toute la région et un partenaire incontournable sur tous les plans.
Propos recueillis par Soufi Berrezk-Allah
Mme Maria Battaglia
«Nous remercions l’Algérie
de nous avoir invités à cet
événement»
Mme Maria Battaglia, attachée culturelle à l’ambassade
d’Italie, directrice du Centre culturel italien à Alger,
s’est déclarée agréablement surprise par la chaleur et
la spontanéité de l’accueil qui lui été réservé à la délégation qu’elle dirige à l’occasion de sa participation
aux journées culturelles de son pays dans le cadre
de la manifestation « Tlemcen capitale de la culture
islamique ».
Fortement sollicitée par la presse, elle a notamment
déclaré : « C’est un grand plaisir d’être ici à Tlemcen
connue par la richesse de son histoire et de ses savants
qui ont marqué durant des siècles l’histoire de la civilisation islamique et contribué à son rayonnement.
Nous sommes venus à Tlemcen avec une collection
de 154 croquis, figurines et esquisses du théâtre de
l’opéra de Rome ainsi que 15 costumes traditionnels
appartenant à la collection iconographique et costumière des archives nationales qui totalisent environ
11 000 pièces d’une très grande valeur artistique qui
sont exposées en permanence à Rome depuis plus
d’un siècle. Parmi ces pièces figurent les costumes
des célèbres opéras comme « L’italienne à Alger », «
Aida » ou « Sémiramis ».
« Cette exposition intitulée La rive sud de la méditerranée dans le mélodrame, est organisée par l’ambassade d’Italie à Alger et l’institut culturel italien en collaboration avec le ministère de la culture et va durer
jusqu’au 10 novembre, ce qui permettra à beaucoup
de personnes de la visiter. Je tiens à remercier Mme
Khalida Toumi, ministre de la culture de nous avoir
invité à participer à ce grand évènement international que Tlemcen abrite pour toute l’année 2011 et qui
renforce encore davantage le dialogue des cultures
et œuvre à raffermir les liens entre nos deux pays
méditerranéens ».
« Le spectacle que nous allons proposer au public de
Tlemcen est un concert de piano avec des extraits
d’œuvres universelles, conduit par le grand maestro Sergio La Stella qui a dirigé de nombreux ballets
dans plusieurs pays notamment à Tokyo, New York
et Shanghai et obtenu des consécrations internationales. Il est accompagné par la cantatrice Marta Vulpi,
détentrice de plusieurs consécrations nationales et
internationales qui, à l’occasion du 150e anniversaire
de la fête nationale d’Italie, a chanté Se questo é un
uomo sous la direction du maestro Morricone, en
présence du président de la République italienne,
Giorgio Napolitano, accompagnée par l’orchestra
Roma Sinfonietta ».
O. B.
21
Hommage aux défunts maîtres
de la musique andalouse
Ghouti Bouali
et son fils Mohamed
Kamel Berrazeg
22
Un vibrant hommage a été rendu, mardi, à la maison
de la culture de Tlemcen, aux défunts maîtres de la
musique andalouse Ghouti et Mohamed Bouali, dans le
cadre, de la grande exposition « Nouba » consacrée par
le ministère de la Culture.
Des diplômes posthumes ont été remis par M. Abdelhamid Belblidia, coordinateur de la manifestation « Tlemcen, Capitale de la Culture islamique 2011 », à Ghouti
Bouali et Malika Bouali, petits-fils et fils des défunts
artistes qui ont marqué de leurs empreintes la musique
andalouse tant au niveau local qu’au niveau national.
Auparavant, une table ronde a été modérée par M. Nesreddine Baghdadi, musicologue et chercheur dans le
domaine du patrimoine qui a mis l’accent sur le parcours
et l’œuvre de ces deux grands maîtres de la musique
andalouse.
Traitant du livre de Ghouti Bouali (1874-1932) « Kechf El
Kinâa Fi Alat Essamâa », le chercheur en musique andalouse M. Touaibia, a précisé qu’il s’agit là d’une contribution à l’approche de la musique et qui a débuté par « les
spécificités du langage parler tlemcénien », avant d’aborder le lien de ce livre avec le présent. Ghouti Bouali parle,
également, dans ce livre de la musique et des notes transposées durant la période 1904-1932 et où la musique de
Tlemcen n’a pas subit beaucoup d’altération. « Ce qui ne
fut pas le cas quarante années après », a-t-il indiqué.
Le grand maître Ghouti Bouali était, aussi, intransigeant
quant au respect du aux musiciens de l’andalou une
musique qui demande « énormément de silence pour
l’apprécier à son juste titre ». Sur l’aspect politique, M.
Touaibia a fait remarquer que ce livre a été signé par « un
14 juillet 1904 ».
Le professeur Ghouti Bouali, a enseigné à la Médersa et
est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la théologie, la métrique et la musique. Ghouti Bouali était musicologue et
l’auteur de la première étude technique jamais réalisée
auparavant sur la musique classique algérienne.
Pour sa part, le musicologue Fayçal Benkalfate a précisé
que ce livre a été la première œuvre d’un maghrébin à
être publiée sur « l’encyclopédie de la musique et du
conservatoire ». Il nous donne beaucoup d’informations
sur la musique de son époque, notamment, sur « l’insiraf
» de Tlemcen. « Ce livre qui attend sa traduction, doit être
étudié en profondeur pour l’estimer à son juste titre »,
a-t-il précisé.
Ce grand maître a également touché à tous les domaines, l’astronomie, les mathématiques, les sciences, la
linguistique, la grammaire, entre autres. « La ministre de
la Culture s’est engagée à publier tous les ouvrages de
Ghouti Bouali », a-t-il encore rappelé.
Rappelons qu’il a marqué, également, l’historique du
théâtre à Tlemcen. M. Abdelkrim Benaïssa, chercheur en
4e Art, a indiqué que c’est grâce au défunt Ghouti Bouali
de la Société lyrique et artistique musulmane (SLAM) de
Tlemcen, que la première troupe a été créée en 1902 en
compagnie de Abdelhamid Bendimerad et Othmane
Allal.
Pour le défunt Mohamed Bouali (1917-1998), il dira qu’il
a contribué, avec l’aide de Kamel Malti et Kheireddine
Aboura, à la reconstitution, 23 années durant, du patrimoine musical andalou de Tlemcen. Il eut comme source
des manuscrits de 1940, avec comme éléments clés
Bekhchi et Bensari. Il avait, également, des échanges fréquents, entre 1960 et 1980, avec Serri de l’école d’Alger.
Lors des débats, des témoignages d’anciens musiciens
ont apporté des lumières sur différentes facettes de la
vie et l’œuvre de ces deus grands maîtres. Ainsi, M. Baghdadli, élève de Mohamed Bouali, a signalé la contribution de ce dernier à l’enseignement de la musique,
par, notamment, la création de la SLAM le 15 septembre
1934. M. Fardheb a précisé, pour sa part, que ces deux
maîtres ont essaimé des générations de musiciens qui
ont perpétué la musique andalouse.
Ghouti Bouali,
petit-fils et fils des défunts :
«C’est une grande joie
pour moi de recevoir
cette distinction
à titre posthume»
Le petit fils de Ghouti Bouali et fils de Mohamed Bouali,
Ghouti Bouali, a déclaré à l’occasion de l’hommage rendu à ses parents : « C’est une grande joie pour moi que de
recevoir cette distinction à titre posthume ». « Je remercie tout ceux qui ont les honorés et je transmettrai cette
action à l’association dont je suis membre en France (Les
amis de Tlemcen) ». Cette dernière, a-t-il précisé, organisera les 20 et 21 octobre prochain, un séminaire sur la
musique andalouse.
Malika Bouali,
petite-fille et fille
des défunts maîtres :
Malika Bouali, petite fille et fille des défunts maîtres, a déclaré à l’issue de la remise des diplômes à titre posthume
remis à l’occasion de l’hommage organisé à leur intention
: « Je remercie les initiateurs de cette distinction qui me
va droit au cœur. C’est comme si mes parents ont revécu
une deuxième fois ». « Avec ce geste, l’Algérie démontre
encore une fois, qu’elle n’oublie pas ses enfants, surtout
ceux qui ont contribué à l’essor de son développement ».
23
Film documentaire
«Mazaher, âlimet wa
moudjahidat de Tlemcen»,
de Noureddine Benamar
Elias Boukhamoussa, le scénariste a su perpétuer la légende, l’histoire en puisant dans les mémoires, les archives,
dans les témoignages encore vivaces. Noureddine Benamar, le réalisateur, nous a quelque peu réconciliés avec
nous-mêmes en traitant le sujet sans trop de fioritures. Le documentaire fiction de 52 minutes, comme son nom
l’indique, ne déroge pas à la règle : au spectateur de se faire sa propre idées sur les personnalités « racontées »
Lalla Setti
, femme d’une spiritualité indicible, serait la fille d’un saint musulman de Baghdad, Sidi-Abdelkader El-Jilani. Les historiens et les soufis l’élèvent au rang de « libératrice de Tlemcen » Toujours en quête de
îlm, elle entreprit de grands et longs voyages qui l’avaient emmenée en Irak, au Hijaz, au Yemen, en Turquie, en
Anatolie et aux Lieux Saints de l’Islam, entre autres… L’auteur du film s’est gardé d’évoquer toutes ces étapes,
pour des raisons techniques, et aussi, d’espace et de temps. Mais, il a mis en relief le côté d’une femme. Son séjour à Mechehad en Iran montre son envie pour le savoir, pour preuve sa présence assidue dans les conférences
données par des Chouyoukh, ses visites aux bibliothèques, des Médersas, si bien que des dignitaires chiite la
reçurent avec beaucoup d’égards et de respect. Les milieux mystiques de Baghdad la jugèrent en ces termes
« D’entre les gens du Coran et de la Tradition, elle était l’ascète la plus avancée de son époque » Aujourd’hui,
il y a des anecdotes du genre, chaque année, les familles tlemcéniennes vont à la rencontre du printemps en
grimpant la colline qui conduit à la Qûba blanche de Lalla Setti pour siroter du bon thé et déguster les gâteaux
au miel.
Lalla Hadja Maghnia
Ces femmes saintes
et combattantes
Elles sont nombreuses, ces femmes d’hier et d’aujourd’hui, qui ont marqué leur temps et l’histoire
de l’Algérie. Elles ont survécu à l’amnésie… Elles étaient saintes, comme Lalla Setti dont le marabout surplombe la ville de Tlemcen, Lalla Maghnia qui veille sur la cité éponyme, Lalla Ghazouana reluquant perpétuellement la Méditerranée et d’autres, plus contemporaines, qui ont sacrifié
leur jeunesse, leurs études, leurs familles pour la mère patrie. Maliha Hamidou (Rachida Djanet,
de son vrai nom) en est une, Fatima Khelif, aussi…
Chahreddine Berriah
24
, une femme noble dont on peine encore à déterminer l’origine exacte,
était belle, sage, bienfaitrice et pieuse, selon la légende. Elle aurait appris les 60 sourate du Coran à l’âge de 6
ans) sage, bienfaitrice. Guerrière aussi, elle avait combattu le roi de Fès, après que ce dernier, se sentant humilié
par le refus de la demande en mariage, arma ses armées et attaqua la tribu de Lalla Maghnia. «Elle savait que
derrière l’idée du mariage, le roi de Fès voulait s’accaparer de cette région ouest (de l’Algérie) » Née en 1765 du
côté de la contrée d’Ouled Mellouk (Ouest algérien) d’après des historiens, de Mascara, selon d’autres, elle et
décédée en 1785 (à l’âge de 40 ans) de retour des Lieux Saints. Lalla Maghnia avait laissé deux filles dont on ne
parle pas ou quasiment peu.
Maliha Hamidou, ou la jeune lycéenne moudjahida. Elle est née en 1942 dans un quartier
populaire. Elle étudia à Blass El Khadem. Elle côtoyait des ulémas à Dar El-Hadith pour apprendre consolider
sa culture religieuse. Elle apprit, aussi, que sa chère patrie est colonisée par une armée farouche, impitoyable.
Naquit, alors, en elle l’esprit d’une révoltée, d’une future combattante. Son destin prendre une autre tournure.
Elle ne tardera pas à s’allier aux fidayine. Pendant les cinq années qu’elle a passées au lycée jusqu’en classe de
seconde, elle optera pour une participation active dans les rangs des fidayine. Sa rencontre avec une certaine
Z’hor consolidera sa conviction pour embrasser pleinement et avec conviction la révolution. Dans son cartable,
entre les livres et cahiers, elle cachait un revolver. Sa bravoure et sa foi en une Algérie indépendante, lui vaudront d’être la secrétaire de la cellule combattante du secteur de Sidi-Chaker. Elle sera arrêtée et torturée le 13
avril 1959 par la DST. Elle mourra, avec ses secrets, lâchement assassinée, comme le prouvent son corps criblé
de balles, à la morgue de l’hôpital de Tlemcen. Maliha préférait trépasser au lieu de donner ses compagnons de
lutte.
Et puis, il y a l’autre moudjahida, encore en vie,
Fatima Khelif.
Une femme dont on parle peu, mais que seuls les exploits, corroborés par des
témoins et quelques écrits ayant survécu à l’amnésie, réhabilitent des femmes qui n’ont rien à envier à Djamila
Bouhired et autres dignes personnages de notre révolution…
La fin de la projection a été marquée par des applaudissements nourris. Des moments intenses d’émotions ont
illustré les débats. Des films comme cela, on en veut…
25
Le siège de Tlemcen
en dessins animés
Le cinéma
d’animation
au service
de l’histoire
Le film historique est ponctué par des interventions du narrateur, une mission confiée à Sofiane Atia. D’emblée, ce dernier entamera
l’histoire de Tlemcen à partir du site de Lalla Setti, les ruines de Mansourah apparaissant en arrière plan. Lalla Setti, le Mechouar et
Mansourah sont les trois « extérieurs » d’où le narrateur s’exprimait. Le documentaire raconte via des dessins animés avec des dialogues, faut-il le souligner, de bonne facture, l’épopée du premier siège de Tlemcen (1299-1307) qui dura ainsi plus de 8 années. Un
blocus militaire unique dans les annales de l’histoire de par sa durée, imposé par le mérinide Abou Yacoub contre le zianide Abou
Othman. Tlemcen fut la capitale du Maghreb central au XIe siècle, puis du XIIIe au XVIe siècles.
C’était une place stratégique au départ de la Route de l’Or vers le Soudan. Convoitée par ses voisins mérinides de Fès, Tlemcen eut à
résister plusieurs fois à leurs assauts. Et, sous le règne du Zianide Abou Saïd Othman, elle eut à se défendre contre l’un des sièges les
plus longs de l’histoire de l’humanité qui dura huit années, du 6 mai 1299 au 13 mai 1307. Le sultan mérinide Abou Yacoub Youcef fit
ériger la ville de Mansourah (la Victorieuse) au voisinage de la cité assiégée. Abou Yacoub essaya d’obtenir la reddition de la capitale
zianide par la famine (on dit que les assiégés mangeront des animaux domestiques, tels les chats, les chiens voire les rats qui se marchandaient à prix fort). Pendant le siège, le sultan de Fès éleva autour de Tlemcen un mur tel que, selon Ibn Khaldoun : « Un esprit,
un être invisible aurait eu de la peine à pénétrer dans la cité ». Ibn Khaldoun rapporte qu’il y eut 120 000 morts parmi les tlemcéniens
lors de ce siège. Il poursuit : « Malgré cela, ils ont persévéré dans leur résistance. Oh, combien ils ont été admirables de persévérance,
d’abnégation, de courage et de noblesse ! C’est l’assassinat du sultan mérinide par l’un de ses esclaves qui mit fin au siège, avec pour
conséquence le retour des mérinides à Fès et l’abandon de Mansourah dont il ne reste aujourd’hui qu’un minaret dressé dans la
proche campagne tlemcénienne.
C’est vraisemblablement au cours de ce siège que disparaîtra à jamais un des quatre exemplaires du Coran rédigé par Uthman Ibn
Affan, troisième Khalife de l’islam. Ce livre était conservé à Tlemcen depuis juin 1248. A propos d’ouvrage, il faut rendre hommage
à cette occasion au regretté Sid Ahmed Bouali, auteur du livre ayant pour titre « Les deux grands sièges de Tlemcen » (ENAL, 1984).
Par ailleurs, il faut savoir que ladite société de production a à son actif un long documentaire de 52 parties (de 52 minutes chacune)
dédié à l’histoire de l’Algérie, selon le réalisateur qui précisera qu’une vingtaine de dessinateurs - dont cinq principaux - ont travaillé
dans le cadre de « Hissar Tilimsen ». Soulignons dans ce contexte que l’épopée de Cheikh Bouamama fut portée à l’écran par Benamar
Bakhti, à partir d’un scénario écrit par Boualem Bessaïeh, avant d’être adaptée à la bande dessinée. Quant aux enseignements qu’on
peut tirer de cette épopée zianide, on peut en citer quatre : la bonne gouvernance (gestion éthique de la crise), le sacro-saint principe
de souveraineté (refus d’extradition du Mérinide Benattou), l’allégeance de la population (non recours à la désobéissance civile) et la
bravoure de la femme (désir de la mort pour sauver son honneur et sa dignité).
Le débat qui s’ensuivra a permis d’aborder un certain nombre de points parmi lesquels l’option dessins animés, le documentaire fiction, l’usage pédagogique des dessins animés, les anachronismes vestimentaires.
Allal Bekkaï
26
La technique du dessin animé est le choix fait
par le réalisateur Tayeb Cherif Seddik, également auteur du scénario, pour son film documentaire titré « Hissar Tilimsan » et produit par
son frère Bachir Cherif Seddik. La recherche
historique a été confiée à Karim Boudjema.
Tayeb Cherif Seddik et
son frère Bachir Cherif Seddik
27
Le Théâtre régional de Guelma
présente Sidi Boumediene Choaib
Un voyage
dans le temps
« Beaucoup d’entre nous viennent à Tlemcen pour seulement se recueillir sur la tombe de Sidi
Boumediene, sans pour autant le connaître. Notre objectif en montant cette pièce, c’est d’apporter un éclairage sur la vie d’un des savant soufis les plus importants » a tenu à dire, en préambule, le scénographe Ahmed Rezag, dans un point de presse au centre International de Presse,
précédant la représentation. « Sidi Boumediene Choaib » une pièce difficile, ponctuée de faits
dramatiques, mais passionnante.
Pour le scénariste, M. Hamdaoui, dans le 4e Art, on n’est pas
obligé de reproduire fidèlement toutes les situations, comme au
cinéma. Le théâtre est un art qui a ses techniques et ses prétextes
pour mettre dans le bain le spectateur. Et nous avons eu tous les
moyens pour retracer la vie de ce savant »
Sidi Boumediene Choaib, surnommé Aboumediene El Ghout est
né à Séville en 520. Après des études à Fès au près d’imminents
savants, principalement Cheikh Abou Yeza qui l’initiera au soufisme, il prendra le chemin de l’Orient, alors qu’il avait déjà le titre
de théologien. A la Mecque, il rencontrera l’illustre Cheikh Sidi
Abdelkader El Djilali. Une rencontre enrichissante à plus d’un titre,
puisque Sidi Boumediene consolidera son instruction en soufisme
et acquerra le titre de disciple de Sid El Djilali.
Son savoir le mènera à Baghdad, à Séville, à Cordoue et à Bougie
où il impressionnait par ses dourouss, sa pédagogie, sa philosophie. Il s’intéressait à tout et excellait dans son domaine, au point
de devenir le Cheikh des Chouyoukh. Il écrira plusieurs traités
de doctrines spiritualistes et de la poésie, entre autres… A un
moment de sa vie, celui qu’on appelait le Kotb (le pôle dans le langage mystique) optera pour la solitude et choisira El Eubad, Tlemcen, pour s’y consacrer davantage à la science. Avant de s’éteindre,
il proféra d’une voix à peine audible : « Allah houa El Hak » (Dieu
est La Vérité suprême). Il décèdera en 594 à l’âge de 74 ans.
Le Théâtre Régional de Guelma a su apporter une vision complémentaire sur Boumediene El Ghout. Grâce à un scénario, une
scénographie et une mise en scène professionnelle. Au talent des
comédiens. Ahmed Merzougui, le comédien ayant campé le rôle
du savant, a tenu à dire « Même lors des répétitions, je ne pouvais
dire une tirade sans avoir au préalable fait mes ablutions, tant le
personnage est d’une sainteté indicible »
Ahmed Merzougui (comédien) :
«Je devais faire mes
ablutions avant chaque
répétition»
Il campe avec brio le rôle principal, celui de Sidi Boumediene. Ahmed Merzougui, comédien depuis 22
ans, a été quatre fois consacré lauréat pour ses prestations sur les planches.
Vous avez impressionné par votre jeu, votre
prestance, votre aisance sur les tréteaux...
Merci, cela me va droit au cœur ; mais vous savez,
pour camper le rôle d’une prestigieuse personnalité,
il faut s’y préparer. Et ce n’est pas une mission aisée.
Depuis que le metteur en scène m’a informé que
j’allais être Sidi Boumediene, je me suis rapidement
mis au travail en compulsant des milliers de documents, j’ai longuement discuté avec des gens au fait
de ce monument soufi. Et puis, il faut le reconnaître,
la production n’a pas lésiné sur les moyens pour
mettre à notre disposition tout ce qu’il fallait pour une
pièce qu’on savait, à l’avance, qu’on n’avait pas droit
à l’erreur. C’est un sujet délicat et il fallait le prendre
plus qu’au sérieux.
Vous n’avez pas eu peur quand vous avez
accepté ce rôle ?
On a toujours des appréhensions quand on se voit
confier un rôle quel qu’il soit. Mais pour celui de
Sidi Boumediene, autant j’étais en transe au regard
de l’importance du personnage, autant j’avais des
craintes ou le trac comme on dit, et c’est normal. Mais,
ce type de rôle, si j’ose dire, ne m’était pas inconnu,
puisque auparavant, j’avais joué le rôle d’un autre
personnage religieux, en l’occurrence Lissan Eddine
El Khatib. Donc, si vous vouez, j’étais en quelque sorte
dans le même créneau, j’étais déjà dans le bain.
Surtout lorsque l’on sait que en dehors du théâtre,
vous êtes Imam.
Imam Khatib et muezzin, pour être exact. Ce qui
explique que je ne peux pas camper n’importe quel
rôle. Je suis un comédien d’un registre spécifique.
Autant dire que mes rôles sont quasi exclusivement
religieux. C’est pourquoi, j’ai des prédispositions pour
comprendre rapidement et facilement, je dirais, les
rôles de ce type. Je suis toujours pur en jouant mes
rôles et pour le rôle de Sidi Boumediene, je faisais
mes ablutions même dans les répétitions.
A la fin du spectacle, que vous êtes-vous dit ?
28
J’ai remercié Dieu. Et j’espère seulement que nous
avons tous été à la hauteur en retraçant la vie de cet
illustre savant soufi. Et à voir la réaction des nombreux spectateurs, l’on se dit qu’on a réussi quelque
part et cela par la grâce de Dieu et le professionnalisme de tout le collectif.
Propos recueillis par Ch. Berriah
29
e
57 anniversaire
du 1er Novembre 1954
Hadj Djelloul Benosman,
l’imam martyr
En représailles à l’explosion d’une grenade lancée un mardi 4 juin 1957 à 18h10
contre un groupe de tirailleurs sénégalais, rue Pomaria, au niveau d’un poste
militaire implanté à Dar El-Hadit (fermé par les autorités coloniales en 1955 pour
« activités subversives ») – attentat qui avait fait 3 morts dans les rangs ennemis
–, les tirailleurs sénégalais firent une descente dans la vieille médina, abattirent à
bout portant les commerçants, et les nombreux citoyens attablés aux terrasses des
nombreux cafés d’El Medress. Pas mois de 72 martyrs périrent et plus 200 autres
Algériens furent blessés. La soldatesque française profana la Grande Mosquée et
tua à bout portant l’imam Hadj Djelloul Benosman.
Entre les prières de l’asr et du maghreb, en ce mardi 4 juin 1957, précisément au plus fort
du drame qui agitait la ville, la Grande Mosquée s’était quasiment vidée de ses fidèles.
Quelques rares hères se terraient dans les recoins obscurs dans le prolongement des
nefs extrêmes. Soudain, un bruit de bottes se fit entendre du côté de l’entrée sud-ouest,
dérangeant la quiétude de cet havre de recueillement. Des heurts violents secouèrent
les antiques portes qui donnaient accès à l’immense salle de prière. Des cris, suivis de
bruits de courses, se mêlèrent à l’éclat de coups de feu. Jamais Tlemcen n’avait vu pareille
horreur : des mercenaires sénégalais et des légionnaires profanèrent la Grande Mosquée
parce qu’ils crurent que deux balles avaient été tirées du minaret.
Armé de son seul courage, Mohammed Benosman, parent de l’imam Djelloul Benosman,
s’empressa d’aller voir l’endroit vers lequel convergeaient ces hommes en furie. Brusquement, il se trouva nez à nez avec un capitaine surgi on ne sait d’où. Sans laisser à notre
homme le temps de placer un mot, l’officier lui assena une gifle retentissante suivie de
coups de poing au visage et au ventre. Sous le choc, le hazzab tomba à la renverse. Il resta ainsi, comme cloué au sol, assommé et sans voix. Aussitôt, des soldats casqués et fortement armés entrèrent en trombe, piétinant tout sur leur passage. Les uns se dispersèrent,
se déployant dans les nefs ou prenant position aux pieds des légendaires piliers, pendant
que les autres, traversant la grande cour d’ablutions au pas de charge, se dirigèrent vers
le minaret. Ils s’engouffrèrent en coup de vent après avoir défoncé le portillon d’entrée.
Grimpant les marches, ils finirent pas disparaître dans le dédale en colimaçon, pour surgir
au sommet de la tour ; là, ils installèrent leurs engins de mort et se mirent à faire aveuglément feu sur les maisons tutélaires des vieux derbs de Tlemcen.
Accompagné d’un groupe de militaires, le capitaine franchit le seuil de la mosquée,
s’aventurant jusqu’au mihrab. A cet instant, Hadj Djelloul Benosman, le respectable
imam, abandonnant ses méditations et délaissant ses livres d’études, sortit de la maqsoura (antichambre attenant au mihrab). Découvrant avec stupéfaction les soldats en
armes au cœur de la mosquée, il s’approcha d’eux, mains levées à hauteur d’épaule,
paumes ouvertes tournées vers les intrus dans un geste d’apaisement. D’une voix, qui
ne trahissait en apparence aucun trouble, ce serviteur de Dieu s’adressa aux Français : «
Messieurs, nous n’avons rien dans cette maison qui appelle votre présence ! ». La témérité
du prédicateur jeta le désarroi dans l’esprit de l’officier qui dégaina. Il y avait dans les yeux
du capitaine un mélange de peur et de haine. Alors, il tira à bout portant sur l’imam. Ce
dernier s’écroula sans un cri. Son corps inerte gisait sur le tapis grenat, sa abaya blanche
rougie par son sang. L’écho des coups de feu rebondissait de voûte en voûte, alors que Si
Djelloul Benosman avait rendu l’âme, sans doute avant même que son corps ne touchât
le sol (selon le Pr Hami Negadi, l’imam aurait été abattu au pied du minaret).
Mohammed, le hazzab, toujours étendu par terre, encore ébranlé, assista à cette tragédie
macabre : la mort de l’imam, son aîné, là, devant ses yeux, lui fut atroce. Hadj Abdelkader
Mohammed le muezzin fut, lui, témoin oculaire de cette scène horrible.
L’imam Djelloul Benosman est pieusement tombé en martyr en cette date de sinistre mémoire que fut le mardi 4 juin 1957, au pied de ce même minaret qui fut bombardé à coup
de catapultes (boulets de pierre) en 1836 par les Français depuis un donjon du Mechouar.
Le coupable revient un siècle plus tard sur les lieux du crime « culturel » pour commettre
un autre crime ; de guerre, cette fois-ci.
30
Allal Bekkaï
Une plaque commémorative est fixée sur une colonne de Djamaâ El Kebir où une mangana (horloge) est arrêtée en guise de repère historique à l’heure de son assassinat, soit
18h20. Repose en paix Hadj !
THE CULTURAL ROUND UP
CULTURE OFFERS FREE TRIPS
ACROSS THE WORLD
The observers of the cultural sphere in the city of Tlemcen would certainly share the opinion
that qualifies the rhythm of the ongoing demonstration as speedy compared to the flow it
has taken since its kicking off. The trend is undoubtedly justified through the continuous and
unbreakable rush of the foreign countries that take part in the event along theses last days.
This rush illustrates the deep belief of our country to make of
culture the unavoidable path of civilization dialogues and cultural partnership upon which strong, neat and sincere relationships
between nations are based.
It is also true that most countries would not miss the opportunity to take part in the cultural event of Tlemcen, on one hand; to
exhibit their culture, strengthen links and partnerships, and on
the other; find out new economic investment prospects.
It has been noted that the time allotted for the foreign countries
to hold their cultural days, during these last participations, seem
to be shorter than that traced at the very beginning of the demonstration. Is it due to the fact that the executive officials in
charge of the feast are bound to review the scheduling that
enables a wider participation? Or on the contrary, the number
of the foreign countries that express their will to take part in this
demonstration is increasing.
In any case, the cultural department of the foreign countries participation in association with the ONCI, both representing the
ministry of culture, is still offering free trips and travels across the
world and consequently, offers a chance for the population to
get in touch with unknown cultures. The population of Tlemcen
continues to witness memorable days thanks to the great cultural event, their area is hosting for months now. Within a half-term of a single month of October, not
less than four countries representing Asia and Europe held their cultural days in the cultural palace
of Imama.
The tour has been opened by the Islamic Republic of Iran along a couple of days, (from 7 to 11
October 2011), led by a delegation representing
the minister of culture and the Iranian ambassador to Algiers. The participation has been marked
through a full and exceptionally rich program that
included the projection of many documentaries
and movies shedding light on the remote Iranian
civilization, its heritage and historical names that
have marked the Persian-Muslim era. The citizens
of the city of Tlemcen have been introduced to the
cultural background and traditions of this remote
region through an exhibition of calligraphy, miniatures and handicrafts. Thus, the famous Iranian
carpet is no longer a secret for most of us, since illustrations and explanations have been provided live by
artists and craftsmen in the showroom. Besides to this,
a series of folk evening songs are included in the program.
The scientific side of the Iranian cultural week, Dr. Mohamed
Ali Adhercheb and Fatima Kadri Erdokan were due to lead
a conference dealing with the resistance of Tlemcen facing
foreign intruders over centuries and historical personalities of the Islamic world across centuries.
From Asia to Europe, culture shortened the trip. The
Iranian closing cultural days’ ceremony coincided
with the Italian opening cultural days’. The kicking off was led by, Mrs. Martia Bataglia the
head of the Italian Cultural Center in Algiers
,in the presence of Francesco Reggiani, the
head of the Historic Archives of Rome Theater,
besides to Mr. Abedelhamid Belblidia ,executive
delegate of Tlemcen demonstration. The activity
entitled “Mediterranean Sea South Shore in Melodrama”, involved a series of interesting activities
including a photo exhibition and an Italian traditional clothing gallery, recalling the prestigious eras that marked the Italian Opera, in
addition to a number of paintings signed
by eminent Italian artist, namely Aida. The
delegate in charge of the archives of Rome
Theater stated that the participation is of a
great significance, since such work brings
back to memories the oldest cultural links
that have always bound the two countries,
and gives evidence that the two shores
have to contribute in building friendship
and cultural partnerships.
It was an opportunity to listen live to an
unusual kind of music (opera) performed
by a concert given by the Soprano Marta
Vulpi and the Pianist Sergio La Stella.
From 13 to 15 October, the travel shifted
to the largest continent on the occasion of
the Russian Cultural days. The program included a photo exhibition of space sciences
representing fabulous scenes of Earth
globe taken by Russian astronauts. It was
an opportunity to discover remains and
monuments of Islamic Culture in Russia that have been shown
besides to a screening of Documentaries and
Historical films such as Amiral by Mr. Andral
Kurfanchuk, and La Fortress of Brest by Mr.
Alexander Kut. The opening day was embellished with artistic shows performed by the
Popular Russian Troops Kabardinka .
The travel is due to continue in coming days
by settling in new host countries, such as Austria, then France and finally Morocco.
As far as the local participation, a cartoonmovie entitled «Hissar Tilimssan» has been
screened at the International Press Center of
Tlemcen. This work, written and directed by
M. Tayeb Cherif Seddik and his brother Bachir,
greatly impressed the public. The work depicted the siege of Tlemcen from 1299 to 1307 by
Merinid Sultan Abu Yacub Youcef founder of
Mansurah City. The film not only recalled the
harsh period of starvation lived by residents
of the besieged city but also pointed at bravery and
loyalty of people who chose to endure misery and
suffer of all kinds rather than fall in the invaders’ arms.
Theater was on the honor of the region of Guelma that
has given in the evening of Thursday 13th of October 2011
a remarkable performance retracing the life of Sheikh Sidi
Boumediene Chouaib. The producer Mr. Abdelwahab
Bouhamam and the whole team managed to make of
this play such a total success. The different acts of the
plays led us to the multiple trips carried out by this
historical figure. Through selected words and acts,
the play shed light on wisdom and kindness of
this charismatic personality.
To sum up, it is evident that such demonstration is growing upper and upper owing to
the targeted objective set beforehand by the
higher authorities of the country, i.e., reflecting our Islamic dimension through cultural
heritage preservation.
AMIRA RAMZY
31
A ï d
m o u b a r a k

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