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CITES 2004 www.panda.org/species/CITES FICHE D’INFORMATION DU WWF 13ème REUNION DE LA CONFERENCE DES PARTIES A LA CITES, BANGKOK, 2-14 OCTOBRE 2004 ELEPHANT D’ASIE Elephas Maximus I. Caractéristiques de l’espèce Histoire naturelle et répartition Sacré, mais exploité, l’éléphant d’Asie est vénéré depuis des siècles, mais en danger d’extinction dans son milieu naturel. En plus de jouer un rôle primordial dans la culture et la religion asiatiques, il représente une espèce biologique très importante des forêts tropicales d’Asie. Aujourd’hui, l’espèce subsiste généralement sous forme de populations isolées, dispersées dans une vaste aire de répartition comportant l’Inde méridionale, Sri Lanka, l’Assam, le sud du Yunnan, le Vietnam, ainsi que les îles de Sumatra et Bornéo. Plus grand mammifère terrestre d’Asie, cette espèce d’éléphant a une hauteur au garrot de 250 – 300 cm, et les mâles peuvent atteindre un poids de 5 tonnes. Il est légèrement plus petit que son cousin africain (Loxodonta africana), ses oreilles sont plus petites, et sa tête (et non pas son épaule) est la partie la plus haute de son corps. L’éléphant d’Asie est doté d’un « doigt » unique sur la lèvre supérieure de sa trompe, tandis que l’éléphant d’Afrique en a un deuxième sur la lèvre inférieure. Seuls certains mâles ont des défenses, et la proportion de mâles dotés de défenses varie selon les régions (reflétant peut-être l’intensité de la chasse à l’éléphant pour son ivoire au fil des décennies), de seulement 5% à Sri Lanka à beaucoup plus dans certaines populations d’Inde méridionale. Les éléphants d’Asie vivent en troupeaux composés de 3 à 40 femelles et petits. Chaque troupeau appartient à un groupe plus grand appelé clan. Les mâles adultes vivent seuls ou en petits groupes et n’ont aucun lien permanent entre eux ou avec les femelles. Les mâles atteignent la maturité sexuelle entre 10 et 17 ans, les femelles entre 9 et 12 ans. Généralement, la femelle donne naissance à un seul petit au bout d’une gestation de 22 mois. Les femelles restent fertiles jusqu’à 55-60 ans. Les éléphants vivent dans les habitats les plus biodiversifiés d’Asie. Ce sont principalement des animaux forestiers, car ils préfèrent un environnement ombragé. Leur habitat varie néanmoins des forêts tropicales sèches aux forêts tropicales humides en passant par les forêts d’arbres à feuilles caduques et les zones inondables des rivières. Leur répartition est limitée par la présence de points d’eau et de nourriture. Ils mangent environ 300 kg d’herbage par jour. La plus haute densité d’éléphants d’Asie se trouve dans les forêts d’arbres à feuilles caduques à voûte ouverte, et la plus basse, dans les forêts à voûte fermée. L’éléphant passe plus des deux-tiers de la journée à manger, For further information contact: Global Species Programme, WWF-International, Avenue du Mont-Blanc, 1196 Gland, Switzerland Email: [email protected] Website: www.panda.org/species/CITES 1 et son alimentation comporte des herbages, de l’écorce, des racines, des petites branches, des feuilles et des petits troncs. Il est aussi très friand de cultures telles que la banane, le riz et la canne à sucre. L’éléphant est domestiqué dans toute la région du sud et du sud-est asiatique, où il est utilisé pour le travail et les cérémonies religieuses. Son aptitude à travailler sur les terrains les plus difficiles fait de lui un atout précieux pour le secteur de la foresterie, tandis qu’en Inde, la plupart des éléphants du Ministère des Forêts sont désormais utilisés pour des activités de patrouille et anti-braconnage, particulièrement en période de mousson. Menaces pesant sur l’éléphant d’Asie Il est estimé que la population d’éléphants d’Asie était d’environ 100 000 au début du XXème siècle, mais il n’en reste aujourd’hui qu’environ 35 000 à l’état sauvage. L’Inde possède de loin les plus grandes populations d’éléphants d’Asie (environ 57% du total). Estimation des populations d’éléphants d’Asie - 2000 Source: Groupe spécialisé dans l’éléphant d’Asie de la Commission pour la survie des espèces de l’UICN. Tous les chiffres sont très approximatifs. * Le Bhoutan a une population saisonnière d’éléphants migrateurs en provenance de l’Inde. Le taux de croissance actuel de la population humaine entraîne la disparition rapide de l’habitat de l’éléphant d’Asie, et les populations d’éléphants sauvages sont aujourd’hui principalement petites, isolées et incapables de se mélanger du fait que leurs chemins de migration ancestraux sont coupés par des communautés humaines. L’aire de répartition de l’éléphant d’Asie correspond à l’une des régions les plus peuplées de la planète, ce qui entraîne un conflit entre l’homme et l’éléphant. Les incidents de saccage de cultures et de villages par des éléphants sont actuellement en hausse. Cela cause des pertes matérielles, et parfois humaines. La vengeance des villageois se manifeste souvent par le massacre de ces éléphants. Les experts considèrent déjà ces confrontations comme la première cause de mortalité de l’éléphant d’Asie. Pour de plus amples informations contactez : Global Species Programme, WWF-International, Avenue du Mont-Blanc, 1196 Gland, Suisse Email : [email protected] Site Web: www.panda.org/species/CITES 2 Le braconnage de l’éléphant d’Asie pour son ivoire et sa viande demeure néanmoins un grave problème dans de nombreux pays. Le massacre sélectif des mâles pour leur ivoire risque également d’entraîner une hausse de la proportion de mâles sans défense dans la population. Les récents rapports de TRAFFIC (réseau de surveillance du commerce de la faune et de la flore sauvages, une initiative conjointe du WWF et de l’UICN) ont révélé une demande persistante pour les produits de l’ivoire en Asie, ainsi qu’un commerce illicite continu et des faiblesses dans la législation et les contrôles. En Chine, en dépit du déclin de l’industrie nationalisée de sculpture de l’ivoire depuis l’embargo international, l’ivoire illicite demeure très prisé. Le secteur de la sculpture de l’ivoire est désormais principalement dirigé par des entreprises familiales privées et illicites. Le pouvoir d’achat croissant des consommateurs chinois et l’application laxiste de la réglementation sur le commerce de l’ivoire risquent à l’avenir de faire de la Chine un consommateur d’ivoire majeur. Et cela en dépit des récents efforts consacrés à l’amélioration des mesures de contrôle. A Taiwan, la vente interne d’ivoire est permise dans de strictes conditions, mais les activités de contrebande et de commerce illicite persistent. Au Viêt-Nam, les marchés ouverts de produits dérivés de l’éléphant, principalement des bibelots, continuent d’approvisionner le marché interne aussi bien que le marché touristique des autres pays d’Asie. La plupart de ces marchés demeurent peu réglementés et dépendent dans une large mesure de sources d’ivoire illicites. Au Myanmar et en Thaïlande, la législation autorise le commerce de produits dérivés des éléphants domestiques, créant une énorme faille potentielle par laquelle les produits d’éléphants sauvages abattus dans d’autres pays peuvent être « blanchis ». II. L’éléphant d’Asie et la CITES L’éléphant d’Asie est inscrit à l’Annexe I de la CITES depuis 1973, et fait l’objet d’une interdiction totale de tout commerce international. III. Projets du WWF en faveur de l’éléphant d’Asie Dans le cadre de la Stratégie d’action pour l’éléphant et le rhinocéros d’Asie (AREAS) du WWF, neuf paysages principaux ont été identifiés pour la survie de l’éléphant d’Asie : quatre paysages en Inde, au Népal et au Bhoutan ; et cinq paysages au Cambodge, au Laos, au Viêt-Nam, en Malaisie, en Thaïlande et en Indonésie. Les projets AREAS ont pour but de : protéger les habitats de l’éléphant dans des zones clés de sa répartition, planifier le paysage, restaurer l’habitat, renforcer les efforts antibraconnage, apaiser le conflit homme/nature, surveiller le commerce illicite (en collaboration avec TRAFFIC) et améliorer les communications et le soutien technique. Inde et Népal : Arc de Terai. Le WWF et ses partenaires ont lancé plusieurs projets visant à reconnecter et restaurer l’habitat fragmenté de l’éléphant d’Asie, avec pour objectif à long terme de reconnecter 11 zones protégées en Inde et au Népal et de renforcer la gestion. Le Programme de conservation de la biodiversité de WWF-Inde dans l’est de l’Himalaya et les Ghats Occidentaux a pour objectif de protéger la biodiversité dans ces deux habitats importants de l’éléphant. WWF-Inde a pris part à des programmes de sensibilisation environnementale visant à apaiser le conflit entre l’homme et la nature. De surcroît, dans le cadre du programme AREAS, WWFInde participe à des projets visant à réduire la dépendance de la population locale sur les habitats naturels, à apaiser le conflit homme/éléphant et à sensibiliser les divers acteurs de la région. Pour de plus amples informations contactez : Global Species Programme, WWF-International, Avenue du Mont-Blanc, 1196 Gland, Suisse Email : [email protected] Site Web: www.panda.org/species/CITES 3 Trois Frontières (Laos, Cambodge, Viêt-Nam) : WWF-Cambodge s’est associé avec le WCS et des partenaires gouvernementaux pour évaluer la répartition et l’état des populations d’éléphants dans l’est du Cambodge. Le WWF forme, équipe et finance des patrouilles dans les zones protégées et des spécialistes de la conservation pour la protection des quelques troupeaux isolés restants, notamment dans la réserve naturelle de Phnom Prich. WWF-Laos est en train d’élaborer un programme pour protéger les plus grandes populations d’éléphants d’Indochine et gérer le conflit entre l’homme et l’éléphant à travers le pays. Au Viêt-Nam, le WWF et Flora et Fauna International ont apporté leur soutien au développement d’un plan d’action pour l’éléphant adopté par le gouvernement vietnamien en 1996. Le WWF est également actif dans les parcs nationaux de Vu Quang et Cat Tien, où il cherche à allier la conservation et le développement durable dans et autour des zones protégées. Thaïlande : l’Espace forestier occidental de Thaïlande, plus grande zone de forêt protégée d’Asie du Sud-Est, contient plus d’un tiers de la population d’éléphants sauvages de Thaïlande. Le WWF apporte son soutien à la gestion et à la surveillance des réserves naturelles de Haui Kha Khaeng/Thung Yai. Dans l’ouest de la Thaïlande, le WWF s’est associé avec les Karens pour étudier la répartition, l’abondance et l’écologie des éléphants dans la réserve naturelle de Thung Yai. Il œuvre également à la conservation des éléphants dans les zones protégées des forêts d’Isan, dans le nordest de la Thaïlande. Indonésie (Sumatra) : le gouvernement indonésien a récemment créé un nouveau parc national de 38 576 hectares dans la province de Riau, à Sumatra. Bien que le nouveau parc (Tesso Nilo) ne couvre qu’un quart des 155 000 hectares initialement proposés par le gouvernement régional, il s’agit-là d’un grand pas vers la protection du tigre de Sumatra et de l’éléphant en Indonésie. Tesso Nilo, l’un des derniers habitats du tigre de Sumatra et de l’éléphant dans la région, abrite 3% des espèces de mammifères de la planète. Avec plus de 4 000 espèces de plantes répertoriées à ce jour, la forêt de Tesso Nilo possède l’une des plus grandes biodiversités forestières de la planète. C’est également l’une des plus grandes forêts de plaine subsistant sur l’île de Sumatra. Les activités AREAS du WWF porteront sur l’élaboration d’une stratégie détaillée pour apaiser le conflit homme/éléphant et le rétablissement de couloirs vers d’autres zones protégées. Le WWF gère actuellement un projet pilote faisant appel à des mahouts et des éléphants domestiques pour « patrouiller » les fermes de la région. Malaisie-Indonésie (nord de Bornéo) : le programme AREAS du WWF s’est associé au Sabah Wildlife Department pour créer une base de données GIS. Cette base de données permet aujourd’hui d’élaborer un Plan d’action pour l’éléphant visant à assister la planification de la conservation des habitats de l’éléphant entre les régions de Kinabatangan et de Sebuku-Sembakung (2,4 millions d’hectares). Le WWF collabore activement avec les sociétés d’exploitation du bois de la région afin de les convaincre d’adopter une politique d’utilisation des sols durable qui minimiserait le conflit entre l’homme et l’éléphant. Autres projets du WWF : le WWF est actif dans plusieurs zones protégées contenant des populations d’éléphants sauvages, parmi lesquelles : le parc national de Royal Manas au Bhoutan, la réserve de Xishuangbanna en Chine, et le parc national de Kerinci-Seblat en Indonésie. Août 2004 Pour de plus amples informations contactez : Global Species Programme, WWF-International, Avenue du Mont-Blanc, 1196 Gland, Suisse Email : [email protected] Site Web: www.panda.org/species/CITES 4