Près de Vitré, il élève du boeuf japonais pour de grands restaurants
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Près de Vitré, il élève du boeuf japonais pour de grands restaurants
Près de Vitré, il élève du boeuf japonais pour de grands restaurants Star de la gastronomie japonaise, cette viande au fondant unique arrive sur les tables de l'Ouest, en passant par un élevage de la région vitréenne. Sébastien Cherel en fournit pour le restaurant du Park Hyatt Paris-Vendôme, des épiceries fines japonaises de la capitale, comme le Coq-Gadby à Rennes ou le Taï Shogun à Nantes. On le connaît davantage sous le nom de boeuf de Kobé, mais comme la lentille verte du Puy, c'est une appellation d'origine contrôlée. Autrement nommée wagyu - ce qui, au Pays du soleil levant, veut simplement dire boeuf japonais - la bête au gabarit modeste et à la robe noire est, dit-on, d'un tempérament docile. Mais, à vrai dire, c'est pour d'autres raisons qu'on l'apprécie : à savoir sa viande, son persillé très goûté, sa saveur proche de beurre de baratte, son fondant unique, sa richesse en oméga 3. Comme du poisson Autant de qualités qui ont conduit Sébastien Cherel et son épouse, Masami Kanaoka, à se lancer dans l'élevage, non pas sur l'île d'Hokkaido, mais du côté de Vitré, à Brielles, où il a repris l'exploitation familiale au printemps 2009. C'était après un séjour en Australie : « J'étais parti en 2000 pour six mois, avec un billet d'avion et mon BTS productions animales dans la poche. J'y ai rencontré celle qui allait devenir ma femme et la mère de mes enfants. Ensuite, nous sommes allés vivre au Japon, où j'ai travaillé quelques années dans un complexe hôtelier, à Tokyo. » C'est là-bas que l'idée a germé, passé l'effet de surprise : « La première fois que j'ai goûté le wagyu, j'ai cru un instant que c'était du poisson ! » Retour en France, étude de marché, travail assidu. « Nous avons étudié la génétique et le comportement des animaux au Japon, avec M. Takeda, qui est une référence mondiale en la matière, révèle Sébastien Cherel. Les Japonais sont très attachés à ce que les élevages wagyu, qui se montent en dehors de leur pays, respectent la tradition japonaise. » Achat des embryons implantés sur les génisses limousines pour constituer le troupeau, naissance des premiers veaux, surveillance constante, engraissement au blé, à l'orge, à la luzerne et à l'amidon de maïs... Le couple, qui fait figure de pionnier en France, est maintenant à la tête d'un élevage d'une cinquantaine de bêtes, élevées en pâture et commercialisées par leurs soins. C'est une production modeste au regard des chiffres d'import australiens, mais une production locale d'excellence au prix conséquent (quatre à cinq fois plus cher que la limousine) que se disputent les meilleures tables : le restaurant du Park Hyatt Paris-Vendôme, des épiceries fines japonaises de la capitale, le Coq-Gadby à Rennes... Et tout récemment, à Nantes, le Vertigo et le Taï Shogun. OF 6.11.2014