Dossier technique Le traitement sur site des déchets de la chimie
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Dossier technique Le traitement sur site des déchets de la chimie
Dossier technique Effluents liquides Le traitement sur site des déchets de la chimie INTRODUCTION Les industries de la chimie sont de grandes productrices d’effluents liquides. Face à l’augmentation des coûts d’élimination hors site, due à la mise en conformité réglementaire et à la modernisation des centres de traitement collectifs, les industriels cherchent des solutions alternatives moins onéreuses. L’industrie chimique est extrêmement diversifiée : pétrochimie, chimie inorganique, chimie fine (pesticides...) et pharmacie. Cette grande diversité ne permet pas d’établir un « schéma type » de traitement. Par ailleurs, chaque usine fabrique en général une large gamme de produits (composés de molécules plus ou moins complexes), qui, d’une année sur l’autre, peuvent évoluer tant qualitativement que quantitativement. Pour traiter sur site les effluents de la chimie, de multiples procédés peuvent être mis en œuvre, des plus classiques aux plus innovants (oxydation voie humide, évapoconcentration). Les techniques classiques de traitement des effluents de type physico-chimique et biologique sont aujourd’hui bien connues et ne seront donc pas développées dans cette synthèse malgré leur application dans le secteur de la chimie. Celle-ci s’intéresse plus particulièrement aux techniques qui permettent de recycler une partie de la matière et/ou de l’eau tout en réduisant au maximum le volume de résidu final. EDITO Le travail préparatoire à la mise en place du Plan de Réduction et d’Elimination des Déchets Dangereux en Aquitaine (PREDDA) a mis en évidence l’importance du gisement de déchets liquides de la chimie. Outre les coûts que cela représente pour les industriels, le transport de ces déchets génère à la fois des Gaz à Effet de Serre et des risques liés au transport de matières dangereuses. Suite à ce constat, une action conjointe a été menée par l’APESA et l’UIC Aquitaine avec l’aide du Conseil Régional d’Aquitaine pour accompagner les entreprises du secteur dans la définition de la meilleure stratégie de traitement de leurs déchets liquides. Elle a donné lieu à un état des lieux du besoin des industriels de la chimie et à un séminaire d’information qui a mobilisé une vingtaine d’industriels en septembre 2007. Ce document rassemble de manière synthétique les informations issues du travail de veille technologique sur le sujet mené par l’APESA avec l’aide de deux étudiantes de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. APESA –HELIOPARC – 2, AV P. ANGOT – 64053 PAU CEDEX 9 | TEL : 05 59 30 46 26 - FAX : 05 59 30 46 34 | – WWW.APESA.FR -1- Evapoconcentration L'évapoconcentration, est une opération unitaire de séparation de deux constituants liquides par passage d’un de ces composants de l’état liquide à l’état de vapeur. Suite à la phase d’évaporation, sont récupérés : un distillat (vapeur recondensée) et un concentrat (résidu d’évaporation). Schéma de principe d’une unité d’évapoconcentration : exemple de «Circulation forcée» (www.ademe.fr ) L'évaporation nécessite 3 dispositifs techniques couplés : le corps d’évaporation (séparateur) où a lieu la séparation liquide/vapeur ; la zone d’apport thermique souvent réalisé dans un échangeur de chaleur situé, soit dans l’évaporateur, soit sur une boucle de circulation externe ; la circulation du soluté pour assurer le transfert thermique et l’évaporation. Il existe de multiples conceptions d’évaporateurs. Certaines permettent en particulier de travailler sous vide pour abaisser les températures d’ébullition des différents constituants et ainsi réduire les risques de dégradation thermique. Le choix de la technologie dépend essentiellement des caractéristiques du produit à traiter : salinité, taux de concentration requis… Selon les applications, le distillat et/ou le concentrat seront réutilisés après un posttraitement éventuel destiné à affiner la qualité du produit généré. L’évapoconcentration permet de traiter des solutions aqueuses très diverses : contenant des métaux en solution, les eaux mères de fabrication salines, les eaux de lavage de matériel d'industrie chimique ou parachimique, les liquides des traitements chimiques (acides minéraux résiduaires de traitements chimiques, les autres solutions salines excepté le carbonate de calcium, le sulfate de calcium souillé et les autres boues de neutralisation d'effluents acides) APESA –HELIOPARC – 2, AV P. ANGOT – 64053 PAU CEDEX 9 | TEL : 05 59 30 46 26 - FAX : 05 59 30 46 34 | – WWW.APESA.FR -2- L’oxydation humide au peroxyde L’OHP®, Oxydation voie Humide au Peroxyde est un procédé basé sur l’oxydation de la matière organique par des radicaux libres (OH°) qui sont formés lors de la division contrôlée et catalysée de l’eau oxygénée. Source : plaquette DEISA Source : http://www.deisa.es/oxidacion_fr.htm L’OHP peut être assimilée à une forme de combustion liquide, catalysée, qui préserve le milieu aqueux : Température ≈ 120 °C (100 à 125°C) Pression : environ 2 bars pH : 3,5-4 Le procédé s’applique à des secteurs très variés, dont la chimie organique, chimie fine, pharmaceutique, phytosanitaire, pétrochimie, chimie du caoutchouc, colorants, insecticides, polymères… L’OHP permet d’éliminer la matière organique non biodégradable, aussi appelé «DCO dure». Cette technologie s’adapte en particulier lorsque la charge en DCO est comprise entre 500 et 50 000 mg O2/L et lorsqu’il n’y a pas de problématique azote ou phosphore. Le coût de traitement s’élève alors à 1-1,5 €/kg DCO éliminée (à définir au cas par cas). Les procédés membranaires Une membrane est une barrière sélective, qui sous l'effet d'une force de transfert, va permettre ou interdire le passage de certains composés entre deux milieux qu'elle sépare. Rétentat Concentrat 10-20% vol Effluent à traiter Perméat (eau épurée) 80-90% vol Ces procédés se distinguent par la taille et le type des espèces qu'ils peuvent séparer. La filtration membranaire est utilisée pour séparer et/ou concentrer des molécules ou des espèces ioniques en solution. Actuellement, les domaines d’application sont : la pharmacie, les biotechnologies, l’industrie agroalimentaire (stabilisation, clarification, extraction ou concentration des produits), le traitement de l’eau. Il existe 4 procédés membranaires : la microfiltration (MF), l'ultrafiltration (UF), la nanofiltration (NF) et l'osmose inverse (OI). APESA –HELIOPARC – 2, AV P. ANGOT – 64053 PAU CEDEX 9 | TEL : 05 59 30 46 26 - FAX : 05 59 30 46 34 | – WWW.APESA.FR -3- Séchage type Osmofilm OSMOFILM est un procédé breveté pour le séchage grâce à des films plastiques perméables à la vapeur d’eau. En enfermant les produits humides à l'intérieur d'un système clos, il est possible de provoquer un effet de serre qui génère une température favorable à l'évaporation. La perméabilité sélective du film empêche la condensation, conduisant l'évaporation vers la déshydratation totale des produits, sans utilisation d'énergie fossile et sans dégagement de gaz à effet de serre. Source : Pantek France, procédé Osmofilm Ce procédé est actuellement mis en œuvre dans des sacs de 250L, la serre solaire étant encore en cours d’étude sur des boues biologiques. Le coût par équipement (sac et casier) s’élève à environ 445 €. Le sac de séchage OSMOFILM est utilisé pour des volumes annuels de produits compris entre 1 m3 et 100 m3 avec des temps de séchage moyens de 3 mois. Pour être compatible avec la membrane Osmofilm, Le produit à sécher doit être pauvre en solvants chlorés et avoir un pH compris entre 2 et 10. Les applications actuelles se trouvent : dans l’industrie pharmaceutique (séchage de plantes médicinales) et chimique (séchage de produits chimiques), dans le traitement des déchets afin de réduire le volume : peinture, eaux de lavage, eaux contenants des hormones, la concentration de produits phytosanitaires… Conclusion La nature physico-chimique des effluents à traiter, les objectifs à atteindre, le niveau d’investissement possible de l’industrie et l’offre du marché sont autant d’éléments qui interviennent dans le choix de la technologie. Le nombre de références disponibles sur une technologie impacte aussi sur la décision d’investissement. La réglementation actuelle pousse de plus en plus les industriels à étudier les techniques qui permettent de recycler au maximum l’eau et la matière tout en permettant de réduire au maximum le volume de résidu final. Cette recherche de réutilisation influe sur le développement des techniques dites « propres » de type filtration membranaire ou évapoconcentration qui permettent de viser le rejet zéro sur site. Pour en savoir plus www.apesa.fr/iso_album/evapoconcentration_1.pdf www.ademe.fr/entreprises/energie/procedes/ftech/FT-EvaCon.asp www.ademe.fr/Entreprises/Energie/procedes/ftech/FT-Membra.asp Les dossiers de l’APESA Directeur de publication : [email protected] Chargée de communication : [email protected] Rédaction : Christine Peyrelasse, avec le soutien de Claire Meurice & Vaihere Richmond, étudiantes UPPA - conception : exlineo APESA –HELIOPARC – 2, AV P. ANGOT – 64053 PAU CEDEX 9 | TEL : 05 59 30 46 26 - FAX : 05 59 30 46 34 | – WWW.APESA.FR -4-