Lundbeck France : Une croissance hors norme
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Lundbeck France : Une croissance hors norme
Industrie Labos Lundbeck France DR Une croissance hors norme La croissance de la filiale française du danois Lundbeck est exceptionnelle. Spécialisée en neuropsychiatrie, elle a mis en place une organisation adaptée à sa taille et à sa spécificité. Marie-Laure Pochon, son pdg, s’en explique. Comment expliquez-vous vos performances, bien supérieures à celles du marché ? ● Lundbeck France a été récompensé comme la filiale la plus performante du groupe. En 2007, le chiffre d’affaires a augmenté de 23 % et le profit opérationnel de 48 %. L’année 2008 suit la même tendance. Ce résultat est lié au fait que nous sommes dans la phase de croissance de nos produits et dans la mise en place de la nouvelle organisation de la filiale France ; auparavant, nous étions organisé en business unit, chaque individu ne s’occupait que d’un seul produit. Cette structure ne se justifie pas dans un laboratoire de la taille du nôtre. Aujourd’hui, à tous les niveaux de l’organisation, chacun est responsable des deux produits de la filiale (Ebixa® et Seroplex®). Cette organisation double quasiment le nombre de personnes disponibles par produit et est spécialisée autour du « client », avec des forces de vente dédiées par type Repères Domaine thérapeutique : la neuropsychiatrie Deux produits : Séroplex® (antidépresseur) et Ebixa® (maladie d’Alzheimer) CA 2007 : 183 millions d’euros (+ 23 %) Croissance profit opérationnel : + 48 % Effectifs France : 465 (dont 70 personnes dédiées à la R&D). 78 PHARMACEUTIQUES - JUIN/JUILLET 2008 MARIE-LAURE POCHON, PDG DE LUNDBECK FRANCE. de médecins – généralistes, psychiatres, neurologues, gériatres –, ou encore intervenant en maison de retraites. les cliniques en France est un outil original, qui est adapté à la pratique des médecins et de ce fait est très apprécié. Quelles actions concrètes avez-vous mené en direction des prescripteurs ? ● Lundbeck aide les médecins dans leur réflexion sur l’amélioration de la prise en charge de leurs patients. Par exemple, nous avons mis en place deux jours par an de réflexion qui réunissent 70 médecins autour du thème de la prise en charge des troubles cognitifs et comportementaux chez les malades atteints d’Alzheimer. Nous avons également mis en place le projet « Vénus » sur la dépression pour améliorer la prescription des antidépresseurs et limiter l’iatrogénie. Nous sommes partis de la constatation que les médecins ignorent souvent que les femmes déprimées consomment d’autres produits avec AMM et hors AMM en complément des antidépresseurs, et que le plus souvent elles n’en informent pas leur praticien. Or, ces prescriptions parallèles peuvent interagir avec les antidépresseurs et les rendre moins efficaces. Nous avons ainsi élaboré, avec des psychiatres, un auto-questionnaire qui est rempli avant la consultation et qui permet de repérer la véritable consommation médicamenteuse. Les informations permettent au médecin une meilleure prescription et un résultat thérapeutique plus constant. Ce questionnaire qui se généralise dans Quelle part du chiffre d’affaires consacrez-vous à la R&D ? ● Nous sommes très orientés vers la recherche et développement en neuropsychiatrie puisque le groupe Lundbeck y consacre 21 % de son chiffre d’affaires. Toute l’entreprise est tournée vers l’objectif de pouvoir dédier suffisamment de fonds à la recherche, au développement et donc à la mise sur le marché de nouvelles molécules innovantes, toujours dans le domaine du système nerveux central. Par ailleurs, les deux tiers du groupe sont détenus par une Fondation qui insuffle un état d’esprit axé sur le moyen et long terme plutôt que sur le court terme. Au final, les profits générés vont à la Fondation qui les reverse à la recherche. Aujourd’hui, le pipeline de notre groupe comprend 10 molécules en développement actif. Deux de nos médicaments ont déjà leur AMM européenne et sont en attente de commercialisation. L’un est indiqué dans le traitement de la maladie de Parkinson, l’autre offrira au corps médical une nouvelle option thérapeutique dans l’insomnie, avec un médicament qui restaure la qualité du sommeil. n Propos recueillis par Emmanuel Cuzin