Alexis Pinturault au piquet

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Alexis Pinturault au piquet
PO26A
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9 SPORTS <
L’INDÉPENDANT
SAMEDI 15
FÉVRIER 2014
JO-2014
Alexis Pinturault au piquet
Ski alpin. Le Français a grillé une 1re cartouche en sortant, hier du
slalom du super-combiné. A mi-JO, l’alpin tricolore reste bredouille.
A
ttendu comme le
sauveur de la nation en ski alpin,
Alexis Pinturault
n’a pas fait mieux que la plupart de ses collègues depuis
le début des Jeux. Comme Johan Clarey et Marie-Marchand Arvier, très vite éjectés
de la descente de Rosa
Khutor, l’espoir tricolore n’a
pas vu la ligne d’arrivée du slalom comptant pour l’épreuve
« Ce
du
super-combiné.
n’était pas du Alexis dans le
texte », résumait, après coup,
le DTN Fabien Saguez.
Après une descente plutôt
moyenne, “Pintu” accusait un
retard de près de deux secondes et demi sur le Norvégien
Kjetil Jansrud. Au moment de
s’élancer pour le slalom, tracé
par le père d’Ivica Kostelic, le
vainqueur du super-combiné
de Kitzbuhel partait à la faute
à mi-parcours. « La première
porte était très proche du départ, a expliqué Alexis Pinturault. J’arrive à mieux skier
après le 1er temps intermédiaire. Malheureusement, je
fais ma faute et c’est la sortie ».
Le camp tricolore comptait
également sur Thomas Mermillod-Blondin. Hélas, il franchissait la ligne d’arrivée la tête la première, façon skeleton, payant cash son manque
d’engagement dans le final.
Le Pyrénéen Adrien Théaux
(17e) fut le seul à arriver en
bas d’une piste qui sourit à
l’inattendu Sandro Viletta, un
Fin de tracas
pour “MMA”?
Super G. Marie-Marchand Arvier
espère saisir sa chance.
T
◗ Pinturault a enfourché et le ski alpin tricolore n’a toujours pas décroché de médaille.
rien surpris d’apporter à la
Suisse sa 5e médaille d’or.
Pinturault : « Que je
skie pour moi, on
verra pour le reste »
Le podium fut complété par
le très fiable Croate Kostelic
(argent) et le descendeur italien Christof Innerhofer
(bronze). Comme à Vancouver, il y a quatre ans, l’alpin
français se retrouve dans
l’ombre du nordique, vampirisé par Martin Fourcade, alors
que les Jeux de Sotchi entrent dans leur dernière semaine. « Le discours, c’est de
repartir à l’entraînement et
de se remobiliser. C’est un début difficile mais on va s’accrocher », estimait Saguez, un
rien dépité.
Mais à entendre Pinturault,
tout laisse à penser que les
skieurs risquent de la jouer
“perso” dans les jours à venir.
« Les Jeux Olympiques, c’est
toujours particulier. Il y en a
beaucoup qui arrivent à
briller quand on les attend le
moins. Mais briller quand on
est énormément attendu, c’est
toujours plus compliqué. Je le
sais, il faut maintenant que
je skie pour moi et on verra
pour le reste », a fait savoir la
“Pinte”. Deux jours après les
déclarations fracassantes de
Nicolas Burtin, au sujet de
son élève Marie Marchand-Arvier, la sérénité des Bleus ressemble de plus en plus au décor des Jeux de Sotchi : en
carton-pâte.
ina Maze, enfin comblée mercredi avec
l'or en descente, historique pour la “petite” Slovénie et partagé avec la Suissesse Dominique Gisin, cherche
en solitaire la victoire en super-G, aujourd’hui à Rosa
Khoutor.
Seule Française engagée, Marie Marchand-Arvier espère
tirer le bon numéro. Ayant
chuté au début de la descente, “MMA” reste positive.
« Je me suis recentrée sur le
super-G, essayer de partir
avec les mêmes intentions
que j'ai eues en descente.
L'idée y était. Je ne suis pas
forcément du bon côté du curseur. Mais je sais que ça
peut tourner et j'ai envie de
saisir ma chance », a indiqué la skieuse des Contamines-Montjoie.
Mais, Tina Maze aussi veut
saisir sa chance. « Des trois
épreuves encore à mon programme, je crois que c'est en
super-G que j'ai les meilleures chances de médaille »,
avait expliqué la jeune femme après sa victoire ex-aequo. Et la première Slovène
à gaqner aux Jeux d'ajouter :
« Même si je n'ai pas encore
de podium cette saison en super-G. Les JO, c'est autre chose, mon objectif cette saison
». Mais ce n'est que depuis
l'étape de Coupe du monde
de Cortina d'Ampezzo, fin
janvier, et un changement
d'entraîneur, que Tina est entrée en mode JO. Après avoir
raté les Jeux de Vancouver,
blessée à une hanche, la Suissesse Lara Gut est une fille
pressée, à 22 ans.
.
Lara Gut veut l’or
Elle a dit tout de go mercredi
qu'elle ne pouvait se satisfaire d'un bronze en descente,
l'épreuve majeure du programme. Pour éclairer le visage de la blonde Tessinoise,
il faut l'éclat de l'or. Championne olympique de super-combiné lundi, l'Allemande Maria Höfl-Riesch doit se
faire pardonner une décevante 13e place en descente.
Les Autrichiennes, en particulier la jeune Anna Fenninger et l'expérimentée Elisabeth Görgl, sont également
revanchardes. Les skieuses
devront composer avec le
changement de neige, transformée de compacte à molle
en raison des températures
printanières.
Ce sera aussi un rébus pour
tous les équipementiers que
de trouver le bon fartage et
plus encore un petit dossard.
Avec un peu de chance, pour
les skieuses classées entre
16 et 30 du classement mondial, une outsider peut se révéler.
A Rosa Khutor, Fabrice Voné
«Aller à Sotchi est une vraie
revanche pour moi»
Victime d’une sclérose en plaque, Cécile Hernandez sera
aux Jeux paralympiques. Une revanche pour la Catalane.
O
n dit que dans la
vie il n’y a pas de
hasard, il n’y a
que des rendez-vous. J’avais donc rendez-vous avec mon destin ».
Le destin a pourtant pris son
temps avec Cécile Hernandez-Cervellon. Il y a douze
ans, la sclérose en plaque paralyse la snowboardeuse des
Angles. Destin brisé à 27 ans.
Adieu le sport. Pas la vie. La
jolie blonde bagarre, devient
journaliste, donne naissance
à une fille - « ma plus belle victoire » -, écrit deux bouquins
et réinvente son quotidien.
Jusqu’au mois de décembre
dernier.
La Catalane, dont les muscles
de la jambe droite restent
atrophiés, est invitée à Valmorel par le club des supporters
handisport. « Là-bas, j’ai rechaussé une planche douze
ans après avec un membre de
l’équipe de France paralympique de snowboard. J’ai ensuite reçu un coup de fil du
coach des Bleus. Puis, je me
suis testée, du jour au lendemain, sur une épreuve de coupe du monde au Colorado. Je
pleurais sur le télésiège ».
Aujourd’hui, elle sprinte vers
les Jeux paralympiques de
sur le sol, je suis tombée et je
ne me suis plus relevée pendant de longs mois. Alors que
je pratiquais des sports intenses et extrêmes, on ne m’a
pas proposé du handisport
de haut niveau. Je le regrette.
Je pense que je suis passée à
côté de belles choses. Mais,
aujourd’hui, je vis un rêve
éveillé.
« Je voulais montrer
qu’avec un handicap
la vie ne s’arrête pas
pour autant »
◗ Cécile Hernandez vise une médaille.
Sotchi (7 au 16 mars). Avec
appétit.
Quelles seront vos
ambitions à Sotchi ?
J’y vais avec l’ambition de faire un podium, de décrocher
une médaille. L’or sera très
difficile, parce que la meilleure est très loin devant. C’est
une ancienne championne du
monde valide, amputée du
pied droit et toujours aussi
forte. C’est un avion de chasse. Derrière elle, on est qua-
Photo Michel Clementz
tre à viser l’argent ou le bronze. J’ai encore beaucoup de
travail, parce que je me fatigue très vite. L’attente entre
les runs m’handicape. Tout
comme le froid.
C’est une revanche pour
vous ?
Quand je suis tombée malade, je suis vraiment tombée
malade du jour au lendemain.
Tombée prend tout son sens,
parce que je me suis levée un
matin et en posant mes pieds
Que vous apportent le sport
et la compétition ?
J’étais complètement fâchée
avec mon corps et reprendre
le sport m’aide à me réconcilier avec lui. Pour moi c’est
une vraie revanche, car,
quand je suis tombée malade,
on m’a dit que je ne remarcherai peut-être jamais. Le deuil
du sport a été quelque chose
de très douloureux à faire. Et
aujourd’hui, je refais du sport
de haut niveau. Je voulais
montrer qu’avec un handicap
la vie ne s’arrête pas, elle est
différente. La preuve, je fais
encore plus de choses
qu’avant.
Recueilli par Thierry Bouldoire
◗ Après sa chute en descente, Arvier espère se relancer.
LA GAZETTE DE SOTCHI
_ Neureuther
aujourd’hui à Sotchi
Le skieur allemand Felix
Neureuther a annoncé hier qu'il
s'envolerait bien pour Sotchi
aujourd’hui, au lendemain de
l'accident de circulation en
Bavière qui a retardé son départ
pour les JO. « Je vais bien dans
les circonstances actuelles »,
a-t’il déclaré. Il souffre des
conséquences d'un coup du
lapin et de problèmes
ligamentaires.
_ Le tour d’honneur
du dernier
Le Péruvien Roberto Carcelen,
qui s'était fracturé deux côtes
avant les Jeux, a transformé
son 15 km de ski style classique
en un tour d'honneur, recevant
l'ovation du public et du
vainqueur Dario Cologna, à
l'issue de sa dernière place.
_ Rutherford de la
longueur au bobsleigh
Le Britannique Greg Rutherford,
champion olympique de saut en
longueur en 2012, aimerait
disputer des Jeux d'hiver en
bobsleigh ou skeleton, a-t-il
indiqué hier dans The Guardian.
«Je suis sérieux. Il y a quelque
chose qui m'attire profondément
dans le fait de descendre sur la
glace la tête la première ».
_ Ronan Lamy
Chappuis en finale
Le Français Ronan Lamy
Chappuis s'est qualifié hier pour
la finale du saut à skis grand
tremplin, dont le Polonais Kamil
Stoch sera le favori aujourd’hui.
Lamy Chappuis a pris la 28e
place des qualifications avec un
saut à 121,5 m qui lui a rapporté
99,8 pts. Finale ce soir à partir
18h30 en France.