Intervention - Toute l`actualité de la Touraine

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Intervention - Toute l`actualité de la Touraine
Intervention
Marisol TOURAINE
Présidente du Conseil général
PRESSE
RELATIONS
Vœux de la Présidente
19 janvier 2012
Contact presse
Elodie BARBEAU
[email protected]
02.47.31.47.32
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06.26.57.51.59
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19 janvier 2012
Discours de voeux de Marisol TOURAINE
Présidente du Conseil général
Seul le prononcé fait foi
Je suis heureuse de vous accueillir pour la première fois ici en ce début de 2012.
Votre présence, nombreuse, témoigne de l’importance de ce moment qui, en plus
de nous réunir dans une ambiance conviviale, permet au département de vous
faire part de ses résolutions et de ses ambitions pour l’année qui vient.
Avant de vous les présenter, je ne peux pas ne pas évoquer les deux grands rendezvous que nous a fixés la démocratie cette année. Rassurez-vous.
Même si mon engagement en faveur de l’un des candidats est connu, je ne me
livrerai pas ici à un discours électoral. En tant que Présidente du Conseil général, le
seul travail de conviction que je souhaite mener, est celui visant à agréger les
forces vives que vous représentez, au développement de l’Indre-et-Loire.
Mais passer sous silence ces échéances qui vont capter l’attention de nos
concitoyens durant les mois à venir vous aurait sans doute paru d’une pudeur
excessive. Vous auriez eu raison.
Les passions politiques, dont notre pays a parfois le secret, vont s’exprimer, les
projets se confronter, des hommes et des femmes s’engager. C’est heureux et cela
prouve la vitalité de notre démocratie.
Que ce débat puisse se dérouler dans le respect des opinions et des personnes en
prouverait la maturité. J’y aspire et c’est la ligne de conduite à laquelle je me
tiendrai personnellement. Je sais pouvoir compter sur l’ensemble de mes collègues
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conseillers généraux pour faire de même. La qualité de nos échanges au sein de
l’assemblée départementale en témoigne. Je tiens ici à les en remercier.
Si la France est dans le temps de la discussion, le département lui est bien dans
celui de l’action. Il ne se laissera pas distraire par la scène nationale mais la suivra
attentivement car ce qui s’y passe n’est pas sans effets sur notre vie quotidienne,
ici, en Touraine. Et malheureusement, ces effets ne sont pas aujourd’hui des plus
favorables.
C’est dans un climat d’inquiétude que débute 2012. La crise frappe durement notre
pays.
Les politiques qui lui ont été opposées n’ont pas su l’enrayer. Aujourd’hui, l’État est
nu faute d’avoir su ou voulu opérer de véritables choix. Car ce que sanctionne la
perte du triple A, dont personne ne saurait se réjouir, ce n’est pas tant le niveau de
notre dette. Celle de l’Allemagne est aussi importante. C’est l’insuffisante prise en
considération de l’avenir dans le train de vie de notre pays.
Les collectivités sont maintenant montrées du doigt. Elles dépenseraient trop,
embaucheraient trop, augmenteraient trop les impôts.
Pourtant, elles ne contribuent pas au déficit public, leurs budgets sont votés en
équilibre.
Elles contractent de la dette. C’est vrai mais celle-ci finance l’investissement
productif, pas le fonctionnement quotidien.
Elles ont vu leurs effectifs s’accroître. C’est vrai mais c’est en grande partie sous
l’effet de transferts de personnels voulus par l’État.
Faute de trouver des solutions, on invente des responsables. La crise pèse déjà
suffisamment sur les pouvoirs locaux pour que ceux-ci n’aient pas à supporter une
leçon de morale quant à la manière de tenir leurs finances.
J’en veux pour preuve la situation de notre département.
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La montée en puissance de la crise, nous l’avions vu venir. Le rapport étroit et
quotidien que nous entretenons avec nos concitoyens nous a permis d’en sentir
les prémices avec peut-être plus d’acuité que d’autres.
Toujours est-il que le Conseil général a fait preuve d’anticipation. Pour ne pas être
contraints à l’austérité forcément brutale, nous avons emprunté la voie de la
sobriété choisie et justement partagée.
Celle-ci ne consiste pas à intervenir chichement mais à poser une stratégie de long
terme établissant des priorités et à les financer en partant de ce que l’on a et pas
de ce que l’on pourrait emprunter. Cela demande des arbitrages constants entre
les projets et dans les moyens employés.
Ce travail, souvent âpre, a été conduit ici. Elus et services s’attellent à créer de
nouvelles marges de manœuvre, à traquer les dépenses qui pourraient être mieux
employées, à réorienter les actions pour les rendre plus efficaces. Et cela paie. En
2011, sans pour autant baisser son niveau d’investissement, le Conseil général,
pour la première fois depuis de nombreuses années, diminuera son endettement
et d’une façon tout sauf symbolique. Les comptes sont en cours de clôture mais
nous savons d’ores et déjà que le stock de notre dette sera allégé de 12 millions
d’euros.
Cet effort est d’autant plus difficile à réaliser qu’en période de crise, le Conseil
général assume une responsabilité plus grande qu’à l’ordinaire.
Il lui faut soutenir les Tourangeaux confrontés aux maux de la vie ou à ceux de
l’époque : la dépendance, le handicap, le chômage et la précarité. Nous ne nous
limitons pas, comme on l’entend trop souvent, à la distribution d’allocations. Le
département innove, expérimente, invente de nouveaux chemins vers l’autonomie
et se rapproche des Tourangeaux en créant 9 maisons départementales de la
solidarité. Les moyens mis en œuvre ne sont pas seulement des dépenses sociales.
Ce sont avant tout des investissements, des investissements humains.
Il faut aussi soutenir les territoires en les dotant d’infrastructures performantes.
En la matière, le rythme s’accélère : achèvement du boulevard périphérique nordouest, réalisation des déviations de Ligueil et de Château-la-Vallière, financement
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de la première ligne de tramway de l’agglomération, lancement du réseau
numérique départemental à très haut débit.
Ce sont des millions d’euros investis dans l’équilibre départemental mais aussi dans
la qualité de vie des habitants et la compétitivité des entreprises. Cette
intervention sera rendue plus efficace encore par un partenariat approfondi avec
les communes et leurs groupements. Leurs finances sont éprouvées et leur liberté
d’action malmenée.
Malmenée par un manque de moyens sans doute, mais aussi par manque d’écoute
comme cela a été le cas lors de la tentative de refonte de l’intercommunalité. Nous
les aiderons à conforter leurs capacités d’action sur le long terme dans le cadre de
contrats qui seront conclus d’égal à égal en vue de soutenir leurs projets de
territoire.
Il faut enfin, peut-être surtout, favoriser le développement économique sans lequel
il ne peut y avoir d’emplois. Là encore, le Conseil général opère des choix clairs :
accompagner les PME, financer la recherche et la formation.
Accompagner les PME car leur réactivité permet à l’Indre-et-Loire d’absorber les
soubresauts de l’économie et de voir le marché de l’emploi moins dégradé ici
qu’ailleurs. Le dispositif « Atout éco 37 » sera clairement orienté en faveur de leurs
projets de développement que cela soit en matière d’immobilier ou d’innovation.
Financer la recherche et la formation parce qu’elles seules nous permettront de
structurer de véritables filières industrielles porteuses d’emplois.
2012 verra le département s’engager aux côtés de l’Université dans la création de
l’Institut des Biomédicaments et Cosmétiques. L’Indre-et-Loire est bien positionnée
dans le domaine de la santé, nous voulons y pousser notre avantage.
Conforter l’existant est indispensable mais ne suffit pas. La nécessaire
transformation de notre société passe par la refondation de notre pacte social. Là
encore, le Département ne se cache pas derrière ses compétences traditionnelles.
Il les dépasse pour s’engager en faveur de la jeunesse, de la santé et du logement,
trépied sans lequel aucune société ne peut espérer tenir debout.
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Aujourd’hui, nos enfants sont méfiants. Ils ont l’impression que la société leur
refuse ce qu’elle nous proposé.
Les systèmes de solidarité ? Ils ne les croient plus assurés.
L’emploi ? C’est en France qu’ils y ont le moins facilement accès.
Le logement ? C’est la catégorie de la population pour laquelle ce poste est le plus
lourd à porter.
Nous devons aider la jeunesse à prendre pied dans la vie. Le Conseil général
proposait déjà les dispositifs « Atout jeune formation » et « Atout jeune santé ».
« Atout jeune logement », aide à l’installation permettant de financer une caution,
un premier loyer ou de premiers équipements est venu enrichir cette palette en
2011. Ce dispositif sera étendu pour concerner plus de 300 jeunes en 2012.
Ces aides valent pour la génération en passe d’entrer dans la vie active. Pensons
déjà aux suivantes en innovant en faveur de leur éducation.
Le Conseil général, qui a sous sa responsabilité les collèges, ne peut rester
cantonné à un rôle d’administrateur de biens en la matière. Il s’est saisi pleinement
de cette compétence pour non seulement contribuer à la qualité de vie de nos
enfants mais plus encore à leur réussite.
Une large concertation a donc été initiée pour bâtir une grande politique publique
envisageant tous les aspects de la vie collégienne. Elle prendra fermement corps
dans notre budget 2013.
Cette phase d’échange n’empêche pas des engagements forts dès cette année :
reconstructions complètes des collèges d’Azay-le-Rideau et Neuillé-Pont-Pierre
pour un total de 36 millions d’euros, extensions et restructurations de collèges à
Joué-lès-Tours, Chinon, Montlouis et Tours, réaménagement des demi-pensions
comme à Montrésor ou encore poursuite du plan d’équipement numérique des
établissements pour 2 millions d’euros.
En complément de ces investissements lourds nous prenons des initiatives pour
améliorer les conditions d’apprentissage de nos enfants et garantir une présence
forte des services publics dans les territoires ruraux, ce qui est une de nos
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exigences ; ce sera le cas à Richelieu et au Grand-Pressigny dès la rentrée prochaine
avec l’installation de regroupements scolaires primaires au sein même de nos
collèges.
En matière de santé, dans une région en proie à la désertification médicale, l’Indreet-Loire a la chance de disposer d’un nombre de praticiens conforme aux standards
nationaux. Mais ceux-ci sont concentrés dans les zones urbaines laissant des pans
entiers de notre département sans couverture médicale de proximité. En plus du
risque sanitaire évident, cette situation contribue à vider nos territoires ruraux de
leur population. Le Conseil général s’engage avec le cofinancement de 6 maisons
pluridisciplinaires de santé.
Le logement est le troisième pilier de cette société en devenir. Le département
s’est doté de tous les instruments à sa disposition pour réguler le marché
immobilier en développant une importante offre publique.
Aujourd’hui, grâce à l’action de Val Touraine Habitat, plus d’un Tourangeau sur 10
est logé dans le parc social départemental. Ce parc est sans cesse étendu, sans
cesse réhabilité avec, et c’est nouveau, une attention soutenue en direction des
économies d’énergie.
Celle-ci a permis dans plus de 6.000 logements de diminuer les charges de
chauffage en moyenne de 200 à 300€ par an qui sont autant de pouvoir d’achat
retrouvé pour les locataires.
En augmentant de 26% son investissement en faveur du logement en 2012, le
Conseil général entend peser davantage encore sur cette question essentielle.
Le département ne cultive donc plus les habitudes. Il sort sans hésiter de son
champ d’action habituel pour répondre aux besoins de l’époque et à ce titre, il doit
aussi entendre les attentes de celle-ci. Le débat et la concertation en font partie et
permettent d’enrichir la décision publique.
C’est donc sans réserve que le Département engage la discussion avec l’ensemble
des acteurs concernés par ses projets et ses ambitions mais c’est également sans
hésiter qu’une fois ce débat conduit, il prend les décisions.
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Le Conseil général anime 550 millions d’euros de budget, ce sont 550 millions
d’euros de service public, 550 millions d’euros d’intérêt général. Imaginons-nous
quelques secondes confrontés à la crise sans ce contrepoids !
Nous serions déjà exsangues, vaincus. Cette simple évocation suffit à convaincre
chacun de l’importance du secteur public en France et de l’engagement de ses
agents qui méritent mieux que les débats spécieux sur leur soit disant trop grand
nombre. Je tiens à leur témoigner publiquement ce soir ma reconnaissance pour le
travail accompli.
« Dans les crises, le cœur se brise ou se bronze » écrivait Balzac. En Touraine, nous
avons le cœur solide, nous le prouverons une fois de plus.
Les efforts qui nous attendent ne doivent pas nous faire oublier ce qui fait le sel de
la vie, bien au contraire, profitons plus encore des petits et grands bonheurs qui se
présenteront à nous.
Je vous souhaite ainsi santé, bonheur, prospérité pour 2012 et je forme le vœu que
cette année vous soit douce et favorable ainsi qu’à vos proches.
Je vous invite maintenant à célébrer cette nouvelle année, convivialement, autour
des spécialités tourangelles préparées par les cuisiniers du Conseil général et leurs
équipes. Ils y ont passé beaucoup de temps, mis beaucoup d’attention et le résultat
est à la hauteur de l’amour qu’ils nourrissent pour leur métier. Je les en remercie
sincèrement.
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