Aider les éleveurs à apprivoiser les robots Le Vector : infatigable
Transcription
Aider les éleveurs à apprivoiser les robots Le Vector : infatigable
9 LOIRE-ATLANTIQUE AGRICOLE - 25 MARS 2016 LOIRE-ATLANTIQUE AU FIL DE LA SEMAINE TRAITE Une installation nouvelle de traite sur deux est désormais un robot. Toutefois, ■■En bref les robots de traite sont des investissements conséquents, qu’il vaut mieux bien AG préparer en amont. Une réunion y a été consacrée, à Héric, le 22 mars. Prim’holstein 44 Aider les éleveurs à apprivoiser les robots A ujourd’hui, sur la zone d’activité d’Élevage conseil Loire Anjou, la Loire-Atlantique et le Maine-et-Loire, 300 élevages sont équipés de robots de traite. Et une centaine d’autres projettent d’en acheter un dans les deux années qui viennent. « Tous nos conseillers d’élevage ont au moins un robot dans leur clientèle », décrit Jean-Paul Houis, président de l’organisme de conseil. Aujourd’hui, le robot de traite n’est plus une exception ou une curiosité. Il concerne tout le monde, et même tous les types d’élevages, qu’ils soient intensifs ou extensifs, bio ou pas, en prim’holstein ou en normandes… Toutefois, ce n’est pas parce que cet équipement devient fréquent, qu’il faut en banaliser l’achat : « Un robot, c’est un investissement qui va durer au moins une quinzaine d’années ! » Et même si tous les systèmes sont envisageables, ils seront malgré tout « modulés » par le robot. « Il faut bien réfléchir avant l’achat, bien poser les choses », décrit Christophe Descuns, Une soixantaine de personnes étaient présentes lors de la journée robot organisée à Héric, le 22 mars, par Élevage conseil Loire Anjou. responsable communication d’Élevage conseil. Car, comme le souligne Yvelyse Matthieu, l’une des expertes robots de l’organisme, « un robot n’est qu’un outil, il ne remplace pas l’éleveur ». Et il ne résoudra pas non plus tous les problèmes… étant plutôt un amplificateur, des problèmes, mais aussi des réussites. En période de crise : réfléchir son projet Les conseillers l’ont constaté : certains éleveurs se sont lancés un peu trop rapidement dans un achat. Et quelques-uns l’ont ensuite regretté. Aujourd’hui, la crise évite ces achats impulsifs. Mais précisément, cette période difficile peut constituer l’occasion de prendre le temps de bien réfléchir, tout en continuant à faire des projets. C’est dans cette optique que l’organisme de conseil a organisé deux journées consacrées aux robots. Elles ont réuni chacune une soixantaine de personnes le 22 mars à Héric et le 24 mars à La Pommeraye. Dans chacune de ces réunions, un éleveur « en projet » a été invité à témoigner de son cheminement de réflexion et des « experts robots » (de la chambre d’agriculture et d’Élevage conseil Loire Anjou) ont présenté des résultats technico-économiques sur les coûts de fonctionnement de ces équipements. Par ailleurs, dans les deux réunions, Élevage conseil Loire Anjou a réussi l’exploit de réunir en un même lieu les représentants des six constructeurs de robots présents sur son secteur : Lely, Delaval, GEA, Fulwood, Christensen et Boumatic, qui ont chacun été invités à présenter leurs matériels, mais aussi les impressionnantes extensions qui peuvent s’y ajouter : systèmes de mesures d’activité ou de chaleurs, caméras, voire laboratoire portatif. Autant d’outils que les conseillers d’élevage s’attellent à apprivoiser, pour ensuite pouvoir accompagner les éleveurs. Avec six marques, six systèmes d’exploitation différents et des dizaines d’options possibles, la tâche n’est pas toujours facile. Toutefois, le sujet robot est l’un de ceux mis en commun dans le cadre du groupe Seenergi, qui rassemble quatre entreprises de conseil en élevage de l’ouest : ils représentent plus de 1 300 élevages robotisés, et organisent des groupes de travail et de formation pour favoriser les échanges d’expertises, au service des éleveurs. CATHERINE PERROT AUTOMATISATION Les frères Drouaud ont ouvert, cette semaine, les portes de leur exploitation pour montrer en fonctionnement leur robot d’alimentation Lely Vector. Plusieurs centaines de curieux sont venus le découvrir. Le Vector : infatigable nourrisseur de bovins E n France, ils ne sont qu’une cinquantaine en activité, le premier étant arrivé en 2012 seulement. Mais, s’il suit les traces de son grand frère, l’Astronaut, le robot d’alimentation Lely Vector pourrait bien lui aussi envahir les exploitations bovines. À Puceul, les frères Drouaud, du Gaec du Vieux laurier, font partie des pionniers qui ont décidé d’acheter ce robot d’ali- Le travail du Vector au Gaec du Vieux Laurier • 200 bovins nourris (70 VL + taurillons + veaux de plus de 3 mois) • 7 rations différentes • 4,715 t de matières brutes distribuées par jour (dont trois tonnes aux laitières) • 13 distributions par jour • 6,5 km parcourus par jour • investissement : environ 200 000 € HT mentation. À ce titre, ils ont ouvert leur exploitation, – la première du département à en être équipée –, durant les deux journées, les 23 et 24 mars. La première journée était plutôt réservée aux partenaires et techniciens, la seconde, aux éleveurs. Bernard et Gérard Drouaud ne sont pas forcément des férus de robotisation ou de technologie : d’ailleurs, chez eux, la traite se fait dans une salle de traite classique. Mais, suite à une récente augmentation de quota (plus 200 000 l, soit 700 000 l en tout), ils avaient à la fois plus de travail et plus de capacité de financement. « Notre matériel de distribution arrivait en fin de vie. Nos autres matériels étaient amortis. Et nous avions l’impression de passer trop de temps à l’alimentation des bêtes. Nous étions à un tournant de l’exploitation. » C’est en visitant une ferme équipée d’un robot d’alimentation que le déclic s’est fait : « Regarder la machine travailler, ■■Rendez-vous en juin ! L’assemblée générale de l’association Prim’Holstein 44 se tient habituellement fin mars. Cependant, pour des raisons de disponibilité de l’intervenante principale, la vétérinaire Marylise Le Guénic, le rendez-vous a été déplacé au 2 juin. Elle interviendra sur le thème du plan Ecoantibio 20122017, et plus généralement sur les alternatives aux antibiotiques en élevage laitier. L’assemblée générale se tiendra toute la journée, à partir de 10 h 15, au Gaec des Aubiers, à Saint-MêmeLe-Tenu. Muguet ■■Les producteurs du Pays de Retz recherchent encore 800 personnes pour la campagne 2016 Les producteurs de muguet du Pays de Retz proposent des emplois saisonniers pour la récolte 2016. 800 postes sont encore à pourvoir pour la cueillette, le tri et le conditionnement. Toutes les personnes motivées par ces travaux devront être disponibles entre le 19 et le 29 avril, avec la possibilité pour certains de travailler le samedi. Pour candidater sur ces nombreux postes, les personnes intéressées sont invitées à consulter les offres sur le site de Pôle emploi avec les références suivantes : 036TQBZ et 036TPXC. Lait ■■Laïta signe la charte laitière de valeur de la FNPL La partie mobile du Vector est ce bol mélangeur-distributeur-repousseur. Il peut parcourir jusqu’à 14 km par jour et distribuer plus de 13 t d’aliments. ça nous a bien bottés », présentent-ils. D’ailleurs, depuis que le Vector est en service chez eux, le gain de temps est significatif : ils passent environ 5 heures de moins par semaine à l’alimentation et ont déjà pu convertir ce temps en semaines de vacances et weekends plus sereins ! Les autres gains espérés ne sont pas encore aussi « facilement » mesurables chez les frères Drouaud. Toutefois, une première étude réalisée par Lely sur une trentaine d’élevages équipés du Vector montre que les éleveurs réalisent des économies sur d’autres postes : sur l’alimentation, car le robot repousse régulièrement les refus ; sur le fuel car le robot, électrique, remplace de nombreux trajets en tracteurs ; enfin, à alimentation strictement égale, les éleveurs voient en général la production laitière augmenter, par le fait de fractionner les repas, au rythme de l’ingestion des vaches : en moyenne, la ration des vaches laitières est distribuée par le robot en six à huit fois, augmentant ainsi l’efficacité alimentaire et diminuant au passage les risques d’acidose. CATHERINE PERROT Laïta a signé la charte laitière de valeurs de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), selon un communiqué de la coopérative du 22 mars. « En encourageant un cadre de négociations responsables, cette démarche ne peut que renforcer les autres leviers qui doivent permettre d’atténuer les effets de la crise pour les producteurs de lait : poursuivre la recherche de valeur sur de nouveaux marchés, améliorer notre compétitivité publique à de nouveaux outils de régulation », estime Laïta dans son communiqué. La coopérative a signé la charte dans sa globalité à la différence de Sodiaal qui l’a signé avec le groupe E. Leclerc.