Les enfants du laboureur - Monsieur Mouch

Transcription

Les enfants du laboureur - Monsieur Mouch
L’original de Lafontaine : Le Laboureur et ses Enfants
Travaillez, prenez de la peine :
C'est le fond qui manque le moins.
Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage
Que nous ont laissé nos parents.
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'Oût.
Creusez, fouiller, bêchez ; ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse.
Le père mort, les fils vous retournent le champ
Deçà, delà, partout ; si bien qu'au bout de l'an
Il en rapporta davantage.
D'argent, point de caché. Mais le père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor.
Les enfants du laboureur
« Je n’voudrais pas être cynique,
Mais j’crois qu’le travaille nous nique »,
Dit le plus jeune des frères,
Aux moments durs de l’hiver.
« Et alors le cadet, tu n’as plus envie d’bosser ?
- Oh, que si ! Sans nul doute,
Mais juste pour gagner ma croûte,
Notre entreprise est bien prospère,
Tant de taf n’est pas nécessaire,
Nous pourrions bosser un peu moins,
Et nous mangerions quand même bien.
-C’est une parole de feignant,
Et qui va ramener de l’argent ?
- Mais d’être trop riches, nous n’en avons pas besoin,
Des légumes, une miche, parfois une poule et du vin,
Tout cela peut nous suffire et puis nous vivrions mieux.
-Peut-être, mais l’avenir ? Le sacrifice des aïeux,
Doit pouvoir servir, à ce que nos enfants soient heureux.
-Qu’ils cultivent la terre ? Comme nous l’avons fait,
Sans vivre mieux que le père ? Que le travail a tué.
Ils le feront peut-être, si au bout nous échouons,
Mais à la vie, nulle dette, ne mérite cet affront,
Que de ne pas profiter d’elle, tant qu’on a une maison. »
Les trois frères sont d’accord, remanient leur affaire,
Stoppent l’import-export, qui était trop galère.
Ils vécurent aussi bien, en dépensant tous leurs gains,
Laissant à leurs jeunes enfants, la maison et les champs,
Mais nulle monnaie, ou valeur erronée,
Seulement le choix, et ce conseil de poids :
« Si le travail est une vertu, il ne faut pas qu’il vous tue. »
Monsieur Mouch
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« Les Enfants du laboureur », de Pierre Combarnous (monsieur mouch), n°00485 88 18 94.