Extrait ( PDF 770Ko ) - Architecture Hospitalière

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Extrait ( PDF 770Ko ) - Architecture Hospitalière
Centre Hospitalier de Cannes
Une nouvelle image de l’hôpital urbain,
intégré dans sa cité
Présentation de l’établissement
avec son directeur,
Jean-François Lefebvre.
HÔPITAL DE DEMAIN
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Avec ses 845 lits et places, le Centre Hospitalier de Cannes est le premier établissement
de santé de l’ouest du département des Alpes-Maritimes. Avec plus de 25 % de « parts
de marché » et en progression d’activité, l’hôpital cannois, en qualité d’établissement
public de santé, garantit l’égalité d’accès pour tous, mais aussi la continuité des soins
et l’adaptation permanente de ses activités et de ses équipements. Le CH de Cannes
propose une offre de santé complète et dispose d’un plateau technique très performant.
Il développe également des activités de recherche biomédicale et clinique dont le
développement s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec le CHU Nice et de la
labellisation de l'établissement en tant qu’unité de recherche clinique. Enfin, le CH de
Cannes participe à la formation des jeunes médecins (étudiants et interne de médecine)
et aux carrières de santé dans le cadre de son Institut de Formation aux Carrières de
Santé en relation avec l’Université de Nice Sophia Antipolis.
Depuis plusieurs années, le CH de Cannes est engagé dans une vaste opération de
recomposition architecturale et fonctionnelle. La construction du nouvel hôpital a été
une opération d’envergure pour la région et représentait un enjeu majeur pour l’offre
publique de soins. Après sept ans de travaux, les activités de l’hôpital de Cannes ont
été transférées dans les 55 000 m² du bâtiment neuf entre avril et juin 2011. Pour le
CH de Cannes, le nouvel hôpital est un gage de qualité et de performance. Il est aussi
l'expression d'une nouvelle image de l'hôpital urbain, intégré dans sa cité.
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Comment définiriez-vous votre établissement ?
Jean-François LEFEBVRE : Le Centre Hospitalier de
Cannes réunit l’ensemble des disciplines hospitalières,
hormis certaines activités de référence et de recours
assurées sur Nice par le Centre Hospitalier Universitaire
ou par le Centre de Lutte contre le Cancer. Il bénéficie
d’un plateau technique complet, dédié aux activités
diagnostiques et interventionnelles. C’est une richesse
et une chance pour notre établissement de disposer
d’une telle masse critique de spécialités médicales et
chirurgicales. Cette offre de soins diversifiée, soutenue
par le dynamisme de nos équipes médicales et la qualité
de nos équipes soignantes, confère au C.H. de Cannes
un rôle d’établissement de proximité et de recours au
sein de son territoire, avec un potentiel de développement.
Pleinement ancré dans ses missions de service public,
l’hôpital de Cannes répond aux besoins d’une population
caractérisée par de forts contrastes socio-économiques
et par une démographie en évolution dans un territoire
urbanisé et dense, réunissant à la fois une population
cannoise active qui souhaite avoir accès à des services
de santé de proximité bien organisés et une population
âgée, qui préfigure la France de 2030. L’ensemble de ces
éléments a plaidé pour le choix de la construction du
nouvel hôpital. Sur un plan architectural, l’ancien hôpital,
datant des années 50, se révélait désuet et saturé malgré les extensions ponctuelles, réalisées au fil des
années. Avec le nouvel hôpital ouvert au printemps 2011,
nous disposons désormais d’un outil moderne et parfaitement adapté, garantissant des conditions hôtelières et
d’organisation performantes. Le modèle qui a été développé à cette occasion est sans nul doute un élément
déterminant en faveur d’une médecine de qualité et
efficiente.
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Le nouvel hôpital permet-il d’assurer votre rôle de
proximité ?
J-F.L : L’effet Nouvel hôpital se confirme, comme en
témoigne l’augmentation de notre activité depuis plusieurs
mois. Ce gain d’attractivité vient conforter la qualité de
nos équipes médicales, leur réputation et la qualité des
prises en charge soignantes, pleinement reconnues par
la population qui a toujours fait confiance à son hôpital
public. Toutefois, certains se détournaient de l’ancien
hôpital en raison des conditions hôtelières proposées.
Ces progressions d’activité concernent en particulier le
secteur des urgences, adultes, pédiatriques et psychiatriques, bénéficiant d’une organisation mieux structurée
dans des locaux fonctionnels et dédiés ; cette progres-
sion concerne notamment les spécialités médicales et
l’activité de gynécologie-obstétrique, bénéficiant désormais
du regroupement sur le même site des maternités
cannoises, jusqu’alors installées sur deux sites.
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Architecture hospitaliere - numéro 4 - 2012 Centre Hospitalier de Cannes
Quel est le positionnement de l’hôpital de Cannes
en termes d’activité sur le bassin ?
J-F.L : L’hôpital de Cannes occupe une position reconnue
dans les disciplines de court séjour, de psychiatrie ou de
gérontologie au sein des Alpes-Maritimes. Son volume
d’activité en fait le premier opérateur de son territoire
des Alpes-Maritimes Ouest. Il réunit des pôles forts et
de recours, en cardiologie interventionnelle, en pneumologie, en cancérologie, ou dans certaines spécialités
chirurgicales pour ne citer que quelques exemples, qui
sont complémentaires des structures avoisinantes. Le
C.H. de Cannes dispose enfin d’une filière gérontologique
complète, avec une orientation Alzheimer reconnue. Le
Centre Hospitalier de Cannes a noué des partenariats
avec les structures publiques et privées des Alpes-Maritimes ou du Var Est, avec une orientation privilégiée avec
le C.H. de Grasse principalement et le C.H. d’Antibes,
mais aussi et de longue date avec le C.H.U. de Nice et le
CLCC, afin d’offrir une offre hospitalière publique coordonnée et cohérente et garantir une parfaite accessibilité
aux soins. Ces rapprochements se sont aussi concrétisés
avec les C.H. voisins par une gestion en commun des
fonctions logistiques de restauration, de blanchisserie et
de stérilisation et aussi en matière de soins palliatifs
(équipe mobile et réseau). Plusieurs collaborations ont
été finalisées avec les établissements privés, notamment
DomusVi Cliniques, qui réalisent le plus souvent des activités plus ciblées avec une orientation marquée en chirurgie ; ces collaborations concernent le partage de
plateaux techniques, mais aussi l’organisation de l’aval.
Enfin, toujours dans cet objectif d’ouverture et de recherche d’efficience et confirmant à cette occasion son
attractivité, l’hôpital a favorisé l’association des médecins libéraux à son activité de service public en cardiologie interventionnelle, en gynécologie-obstétrique…, ou
en développant une maison médicale de garde.
Quel est l’état de santé financière de l’hôpital de
Cannes ?
J-F.L : La santé financière de l’hôpital de Cannes est
saine ce qui nous a permis depuis cinq ans de pouvoir
afficher des résultats positifs, sinon équilibrés. Cela nous
a également donné la possibilité, en amont de l’achèvement du nouvel hôpital, de consolider notre situation
financière par des mises en provision, afin de pouvoir
compenser pour l’avenir une partie du poids des charges
patrimoniales et de fonctionnement du nouvel établissement. Nous entrons pour les 4 ou 5 années à venir dans
une phase plus complexe, nécessitant la recherche d’un
nouvel équilibre financier pluriannuel sur lequel nous
travaillons en relation avec l’ARS, afin d’en actualiser les
bases en recettes et en dépenses. Les charges nouvelles
sont cohérentes avec les prévisions définies. Les recettes
enregistrent l’augmentation de notre activité, témoin de
l’attractivité de l’hôpital, mais sont aussi liées aux
contraintes des évolutions tarifaires. L’exercice 2011 fut
une année particulière avec l’ouverture du nouvel hôpital ;
le déménagement, malgré sa rapidité, fut une période de
perte d’activité, en grande partie compensée sur le
semestre suivant. Elle a été marquée aussi par des
charges exceptionnelles liées aux opérations de
transfert et aux renforts de personnel.
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Architecture hospitaliere - numéro 4 - 2012 Centre Hospitalier de Cannes
La tarification à l’activité est-elle favorable à
l’hôpital de Cannes ?
J-F.L : Jusqu’à présent, la T2A a été favorable à l’établissement grâce à la progression de notre activité et
aussi sous l’effet de notre politique de valorisation de
l’activité. Les derniers exercices se sont conclus par des
résultats équilibrés plus contraints au regard du contexte
national et dès lors que nous avions atteint nos limites
physiques et organisationnelles dans l’ancien hôpital. Si
la T2A et ses évolutions nous obligent à un ajustement
permanent de nos équilibres financiers, elles nous invitent
également à travailler toujours sur la « juste hospitalisation ».
Ceci concerne la maîtrise des durées de séjour et l’organisation de l’aval, afin de favoriser la sortie du patient
vers des structures adaptées. L’hôpital dispose d’un
potentiel en SSR réduit, mais a noué plusieurs coopérations
avec des structures de SSR et d’EHPAD en ce sens. La
juste hospitalisation, c’est également l’enjeu de l’ambulatoire. Le C.H. de Cannes a pris très tôt le virage de la
chirurgie ambulatoire. Dans l’ancien hôpital, ce secteur
avait déjà été particulièrement développé avec un réel
succès. Le nouvel établissement nous apporte bien sûr
de meilleures conditions de confort hôtelier et organisationnelles et ne devrait qu’améliorer une prise en charge
déjà performante. L’ambulatoire répond aux aspirations
de nos patients et constitue un modèle d’organisation
hospitalière efficient. C’est la raison pour laquelle nous
en sommes convaincus depuis longtemps.
Quelles sont les principales caractéristiques
architecturales du nouvel hôpital ?
J-F.L : L’idée était de faire un « hôpital autrement ». Le
parti architectural développé y répond de manière réussie.
Sous l’inspiration d’un paquebot ou des grands palaces
de la Côte d’Azur, le cabinet d’architecture Brunet et Saunier
a proposé une enveloppe architecturale, qui change
l’image de l’hôpital, d’un hôpital qui ne ressemble pas à
un hôpital. Nous avons souhaité un hôpital humain qui
prend soin, ouvert sur la ville, lumineux, conçu par ceux
et pour ceux qui allaient y vivre pour mieux accueillir,
mieux travailler et mieux soigner surtout, en évitant les
ambiances anxiogènes telles que nous les avions parfois
connues. Il est aussi à ce titre un lieu de culture, avec la
présence de l’art au cœur de l’hôpital. Le travail important
réalisé avec le personnel pendant plusieurs années a permis
de concrétiser de nombreuses évolutions et de concilier
performance, humanité et dignité dans les soins, les
conditions hôtelières et de travail. Le nouvel hôpital
démontre également de nombreux atouts par ses fonc-
tionnalités, sa dimension technologique et son évolutivité. L’accueil, l’accessibilité aux secteurs ambulatoires,
l’organisation des plateaux techniques, ainsi que celle
des fonctions support ont connu à cette occasion des
évolutions importantes. Un investissement particulier a
été enfin réalisé dans le domaine des technologies
biomédicales et de l’information, qui fait de l’hôpital l’un
des premiers établissements tout optique et tout IP.
Au-delà des formidables idées qui ont guidé la conception,
la réalisation est, je crois, une réussite et répond au
quotidien à nos aspirations.
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