Extrait ( PDF 770Ko ) - Architecture Hospitalière
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Centre Hospitalier de Cannes Une nouvelle image de l’hôpital urbain, intégré dans sa cité Présentation de l’établissement avec son directeur, Jean-François Lefebvre. HÔPITAL DE DEMAIN 0-MAGAZINE ARCHI - N°4-2012_Mise en page 1 31/08/12 17:30 Page84 Avec ses 845 lits et places, le Centre Hospitalier de Cannes est le premier établissement de santé de l’ouest du département des Alpes-Maritimes. Avec plus de 25 % de « parts de marché » et en progression d’activité, l’hôpital cannois, en qualité d’établissement public de santé, garantit l’égalité d’accès pour tous, mais aussi la continuité des soins et l’adaptation permanente de ses activités et de ses équipements. Le CH de Cannes propose une offre de santé complète et dispose d’un plateau technique très performant. Il développe également des activités de recherche biomédicale et clinique dont le développement s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec le CHU Nice et de la labellisation de l'établissement en tant qu’unité de recherche clinique. Enfin, le CH de Cannes participe à la formation des jeunes médecins (étudiants et interne de médecine) et aux carrières de santé dans le cadre de son Institut de Formation aux Carrières de Santé en relation avec l’Université de Nice Sophia Antipolis. Depuis plusieurs années, le CH de Cannes est engagé dans une vaste opération de recomposition architecturale et fonctionnelle. La construction du nouvel hôpital a été une opération d’envergure pour la région et représentait un enjeu majeur pour l’offre publique de soins. Après sept ans de travaux, les activités de l’hôpital de Cannes ont été transférées dans les 55 000 m² du bâtiment neuf entre avril et juin 2011. Pour le CH de Cannes, le nouvel hôpital est un gage de qualité et de performance. Il est aussi l'expression d'une nouvelle image de l'hôpital urbain, intégré dans sa cité. 85 0-MAGAZINE ARCHI - N°4-2012_Mise en page 1 31/08/12 17:30 Page85 Comment définiriez-vous votre établissement ? Jean-François LEFEBVRE : Le Centre Hospitalier de Cannes réunit l’ensemble des disciplines hospitalières, hormis certaines activités de référence et de recours assurées sur Nice par le Centre Hospitalier Universitaire ou par le Centre de Lutte contre le Cancer. Il bénéficie d’un plateau technique complet, dédié aux activités diagnostiques et interventionnelles. C’est une richesse et une chance pour notre établissement de disposer d’une telle masse critique de spécialités médicales et chirurgicales. Cette offre de soins diversifiée, soutenue par le dynamisme de nos équipes médicales et la qualité de nos équipes soignantes, confère au C.H. de Cannes un rôle d’établissement de proximité et de recours au sein de son territoire, avec un potentiel de développement. Pleinement ancré dans ses missions de service public, l’hôpital de Cannes répond aux besoins d’une population caractérisée par de forts contrastes socio-économiques et par une démographie en évolution dans un territoire urbanisé et dense, réunissant à la fois une population cannoise active qui souhaite avoir accès à des services de santé de proximité bien organisés et une population âgée, qui préfigure la France de 2030. L’ensemble de ces éléments a plaidé pour le choix de la construction du nouvel hôpital. Sur un plan architectural, l’ancien hôpital, datant des années 50, se révélait désuet et saturé malgré les extensions ponctuelles, réalisées au fil des années. Avec le nouvel hôpital ouvert au printemps 2011, nous disposons désormais d’un outil moderne et parfaitement adapté, garantissant des conditions hôtelières et d’organisation performantes. Le modèle qui a été développé à cette occasion est sans nul doute un élément déterminant en faveur d’une médecine de qualité et efficiente. 86 Le nouvel hôpital permet-il d’assurer votre rôle de proximité ? J-F.L : L’effet Nouvel hôpital se confirme, comme en témoigne l’augmentation de notre activité depuis plusieurs mois. Ce gain d’attractivité vient conforter la qualité de nos équipes médicales, leur réputation et la qualité des prises en charge soignantes, pleinement reconnues par la population qui a toujours fait confiance à son hôpital public. Toutefois, certains se détournaient de l’ancien hôpital en raison des conditions hôtelières proposées. Ces progressions d’activité concernent en particulier le secteur des urgences, adultes, pédiatriques et psychiatriques, bénéficiant d’une organisation mieux structurée dans des locaux fonctionnels et dédiés ; cette progres- sion concerne notamment les spécialités médicales et l’activité de gynécologie-obstétrique, bénéficiant désormais du regroupement sur le même site des maternités cannoises, jusqu’alors installées sur deux sites. 0-MAGAZINE ARCHI - N°4-2012_Mise en page 1 31/08/12 17:30 Page86 Architecture hospitaliere - numéro 4 - 2012 Centre Hospitalier de Cannes Quel est le positionnement de l’hôpital de Cannes en termes d’activité sur le bassin ? J-F.L : L’hôpital de Cannes occupe une position reconnue dans les disciplines de court séjour, de psychiatrie ou de gérontologie au sein des Alpes-Maritimes. Son volume d’activité en fait le premier opérateur de son territoire des Alpes-Maritimes Ouest. Il réunit des pôles forts et de recours, en cardiologie interventionnelle, en pneumologie, en cancérologie, ou dans certaines spécialités chirurgicales pour ne citer que quelques exemples, qui sont complémentaires des structures avoisinantes. Le C.H. de Cannes dispose enfin d’une filière gérontologique complète, avec une orientation Alzheimer reconnue. Le Centre Hospitalier de Cannes a noué des partenariats avec les structures publiques et privées des Alpes-Maritimes ou du Var Est, avec une orientation privilégiée avec le C.H. de Grasse principalement et le C.H. d’Antibes, mais aussi et de longue date avec le C.H.U. de Nice et le CLCC, afin d’offrir une offre hospitalière publique coordonnée et cohérente et garantir une parfaite accessibilité aux soins. Ces rapprochements se sont aussi concrétisés avec les C.H. voisins par une gestion en commun des fonctions logistiques de restauration, de blanchisserie et de stérilisation et aussi en matière de soins palliatifs (équipe mobile et réseau). Plusieurs collaborations ont été finalisées avec les établissements privés, notamment DomusVi Cliniques, qui réalisent le plus souvent des activités plus ciblées avec une orientation marquée en chirurgie ; ces collaborations concernent le partage de plateaux techniques, mais aussi l’organisation de l’aval. Enfin, toujours dans cet objectif d’ouverture et de recherche d’efficience et confirmant à cette occasion son attractivité, l’hôpital a favorisé l’association des médecins libéraux à son activité de service public en cardiologie interventionnelle, en gynécologie-obstétrique…, ou en développant une maison médicale de garde. Quel est l’état de santé financière de l’hôpital de Cannes ? J-F.L : La santé financière de l’hôpital de Cannes est saine ce qui nous a permis depuis cinq ans de pouvoir afficher des résultats positifs, sinon équilibrés. Cela nous a également donné la possibilité, en amont de l’achèvement du nouvel hôpital, de consolider notre situation financière par des mises en provision, afin de pouvoir compenser pour l’avenir une partie du poids des charges patrimoniales et de fonctionnement du nouvel établissement. Nous entrons pour les 4 ou 5 années à venir dans une phase plus complexe, nécessitant la recherche d’un nouvel équilibre financier pluriannuel sur lequel nous travaillons en relation avec l’ARS, afin d’en actualiser les bases en recettes et en dépenses. Les charges nouvelles sont cohérentes avec les prévisions définies. Les recettes enregistrent l’augmentation de notre activité, témoin de l’attractivité de l’hôpital, mais sont aussi liées aux contraintes des évolutions tarifaires. L’exercice 2011 fut une année particulière avec l’ouverture du nouvel hôpital ; le déménagement, malgré sa rapidité, fut une période de perte d’activité, en grande partie compensée sur le semestre suivant. Elle a été marquée aussi par des charges exceptionnelles liées aux opérations de transfert et aux renforts de personnel. 87 0-MAGAZINE ARCHI - N°4-2012_Mise en page 1 31/08/12 17:30 Page87 0-MAGAZINE ARCHI - N°4-2012_Mise en page 1 31/08/12 17:30 Page88 Architecture hospitaliere - numéro 4 - 2012 Centre Hospitalier de Cannes La tarification à l’activité est-elle favorable à l’hôpital de Cannes ? J-F.L : Jusqu’à présent, la T2A a été favorable à l’établissement grâce à la progression de notre activité et aussi sous l’effet de notre politique de valorisation de l’activité. Les derniers exercices se sont conclus par des résultats équilibrés plus contraints au regard du contexte national et dès lors que nous avions atteint nos limites physiques et organisationnelles dans l’ancien hôpital. Si la T2A et ses évolutions nous obligent à un ajustement permanent de nos équilibres financiers, elles nous invitent également à travailler toujours sur la « juste hospitalisation ». Ceci concerne la maîtrise des durées de séjour et l’organisation de l’aval, afin de favoriser la sortie du patient vers des structures adaptées. L’hôpital dispose d’un potentiel en SSR réduit, mais a noué plusieurs coopérations avec des structures de SSR et d’EHPAD en ce sens. La juste hospitalisation, c’est également l’enjeu de l’ambulatoire. Le C.H. de Cannes a pris très tôt le virage de la chirurgie ambulatoire. Dans l’ancien hôpital, ce secteur avait déjà été particulièrement développé avec un réel succès. Le nouvel établissement nous apporte bien sûr de meilleures conditions de confort hôtelier et organisationnelles et ne devrait qu’améliorer une prise en charge déjà performante. L’ambulatoire répond aux aspirations de nos patients et constitue un modèle d’organisation hospitalière efficient. C’est la raison pour laquelle nous en sommes convaincus depuis longtemps. Quelles sont les principales caractéristiques architecturales du nouvel hôpital ? J-F.L : L’idée était de faire un « hôpital autrement ». Le parti architectural développé y répond de manière réussie. Sous l’inspiration d’un paquebot ou des grands palaces de la Côte d’Azur, le cabinet d’architecture Brunet et Saunier a proposé une enveloppe architecturale, qui change l’image de l’hôpital, d’un hôpital qui ne ressemble pas à un hôpital. Nous avons souhaité un hôpital humain qui prend soin, ouvert sur la ville, lumineux, conçu par ceux et pour ceux qui allaient y vivre pour mieux accueillir, mieux travailler et mieux soigner surtout, en évitant les ambiances anxiogènes telles que nous les avions parfois connues. Il est aussi à ce titre un lieu de culture, avec la présence de l’art au cœur de l’hôpital. Le travail important réalisé avec le personnel pendant plusieurs années a permis de concrétiser de nombreuses évolutions et de concilier performance, humanité et dignité dans les soins, les conditions hôtelières et de travail. Le nouvel hôpital démontre également de nombreux atouts par ses fonc- tionnalités, sa dimension technologique et son évolutivité. L’accueil, l’accessibilité aux secteurs ambulatoires, l’organisation des plateaux techniques, ainsi que celle des fonctions support ont connu à cette occasion des évolutions importantes. Un investissement particulier a été enfin réalisé dans le domaine des technologies biomédicales et de l’information, qui fait de l’hôpital l’un des premiers établissements tout optique et tout IP. Au-delà des formidables idées qui ont guidé la conception, la réalisation est, je crois, une réussite et répond au quotidien à nos aspirations. 89