Extrait du Marin de Gibraltar , Marguerite Duras – syllabus p.52

Transcription

Extrait du Marin de Gibraltar , Marguerite Duras – syllabus p.52
Extrait du Marin de Gibraltar , Marguerite Duras – syllabus p.52
On était cinq, c’était moi l’aînée. Mon père tenait un café-tabac. Les clients étaient
toujours les mêmes : des douaniers, des contrebandiers, l’été, quelques touristes.
J’avais 19 ans.
J’avais 20 ans. Je voulais travailler sur un bateau.
Il venait vers nous.
Il avait soif et il était fatigué.
Il était à côté du bar.
La peau de sa figure était brûlée, arrachée par le soleil, le sel. Ses mains étaient à vif
d’avoir ramé. Il était jeune, vingt ans, et je crois bien qu’avant même qu’il se réveille,
je l’aimais déjà.
Il dormait.

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