La couverture sanitaire de la wilaya de Saida

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La couverture sanitaire de la wilaya de Saida
La couverture sanitaire de la wilaya de Saida
Pr. Larbi ABID
Située entre l'extrémité des monts de Dahya au nord et la région des Hauts-Plateaux
au sud, la wilaya de Saïda s'étend au pied de ces deux massifs de l'Atlas tellien que traverse
l'oued Saïda ; la vallée est recouverte d'une vaste superficie forestière de 156 401 ha, soit
23.5% de la superficie globale de la wilaya. Elle occupe une position centrale dans l'Ouest
de l'Algérie, elle est limitée au nord, par la wilaya de Mascara ; au sud, par la wilaya d'El
Bayadh ; à l'ouest, par la wilaya de Sidi Bel Abbes ; à l'est, par la wilaya de Tiaret. Les
principaux oueds sont Saïda, Abd, Tifret, Berbour.
Semi-aride, le climat dans la région de Saïda est sec et chaud en été et froid en hiver.
La moyenne pluviométrique dans la wilaya est d'environ 348 mm/an. La température varie
de -7 ° C au mois de décembre à 46 ° C au mois de juillet.
La Wilaya dispose de 14 342 exploitations et de 344.050 hectares de surface agricole
utile. La superficie moyenne par exploitation est de 24,5 ha. On trouve à Saida l'une des
zones forestières parmi les plus importantes de l'ouest algérien. Il faut y ajouter 120 000
hectares de steppes dont 29 000 ha de nappes alfatières potentiellement exploitables.
La composition des troupeaux montre une prédominance écrasante du petit bétail,
plus particulièrement des ovins qui occupent environ 90% des effectifs, suivie par les caprins
et les bovins. La production agricole de la wilaya est essentiellement céréalière. La
production animale englobe les viandes rouges, blanches, les œufs, le miel et le lait.
La wilaya possède 2 zones industrielles. Cette industrie produit dans le secteur du
papier, le carton, les sachets, l’abrasif, le ciment, les chaux, les briques, l’eau minérale, la
semoule, la farine et le gaz butane et propane. Elle compte 5 hôtels avec une capacité est de
480 lits.
La wilaya de Saïda comprend 6 daïras (Saida, Aïn El Hadjar, Sidi Boubekeur, El
Hassasna, Ouled Brahim, Youb) et compte une population estimée à 370.439 habitants
(2014) avec une superficie totale de 6 764 km2 soit une densité de 54,8 habitants/Km2. Elle
dispose d'un réseau routier constitué de 372 km de routes nationales, 645 km de routes de
wilayas et 433 km de routes communales, en plus d’une ligne ferroviaire qui la traverse du
Nord au Sud.
Le secteur de la santé
La couverture sanitaire répartie sur l'ensemble des communes comprend :
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01 seul Hôpital général de 475 lits pour toute la wilaya datant de la période
coloniale ;
52 Polycliniques dont 09 avec maternité intégrée disposant de 68 lits ;
01 Maternité de 180 lits à Saida ;
01 centre d’hémodialyse ;
04 Services d’Epidémiologie et de Médecine Préventive (SEMEP) ;
03 services de lutte contre la Tuberculose et les maladies respiratoires
(STMR) ;
04 services de médecine du travail ;
61 Salles de soins ;
01 Ecole de formation paramédicale.
Ces structures de santé publique fonctionnent avec :
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81 médecins spécialistes ;
244 médecins généralistes ;
66 chirurgiens dentistes ;
20 pharmaciens ;
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948 paramédicaux.
Le secteur privé comprend :
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01 clinique médico-chirurgicale dotée d’une unité d’hémodialyse ;
41 cabinets de médecins spécialistes dont 05 gynécologues et 03 radiologues ;
44 cabinets de médecine générale ;
20 cabinets de chirurgie dentaire ;
62 officines pharmaceutiques ;
24 cabinets de soins paramédicaux.
Contraintes
Au lendemain de l’indépendance, la ville de Saïda possédait un des taux de chômage
les plus élevé de toute l'Algérie (40 % en 1966), taux gonflé par les afflux considérables de
populations, venant des zones rurales et steppiques, totalement déshéritées entrainant une
prolifération des bidonvilles. Il y avait un sous-équipement marqué et une insuffisance de
structures économiques.
Ce manque d'équipement et d'encadrement concernait aussi le secteur sanitaire, qui
était totalement inadapté, les trois hôpitaux qui existaient dans la wilaya étaient tous
vétustes et dataient du début du siècle : Saïda (222 lits), El Bayadh (112 lits) et Aïn Sefra (40
lits). De plus, la wilaya toute entière ne comptait que 25 médecins en 1966, soit un
praticien pour 12000 habitants, et un infirmier pour 4200 habitants. Toutes ces conditions
ont permis de classer la wilaya de Saïda comme l'une des régions les plus déshéritées du
pays et de la doter dès 1966 d’un programme spécial de développement dont l'objectif était
de la hisser à un certain niveau de développement, en lui donnant les conditions et les
moyens nécessaires, pour faciliter son insertion dans les plans nationaux de développement.
Après 1985, la steppe sud-oranaise va être bouleversée sur le plan administratif, avec
la création de deux wilayas (Naâma et El Bayadh) ce qui explique que Saïda soit en matière
de structures de santé et plus particulièrement de structures hospitalières, avec la wilaya de
Tindouf, les seules wilayas du pays ne disposant que d’un seul établissement hospitalier
public.
Si pour Tindouf la population n’est que de 71.890 habitants concentrée au niveau du
chef-lieu et à un degré moindre à Oum El Assel, à Saida la population est de 370.439
habitants (5 fois plus importante que celle de Tindouf) et les agglomérations de Ouled
Khaled (36.885 habitants) et El Hassasna (16.086 habitants) sont assez peuplées pour
bénéficier d’hôpitaux généraux de 60 ou 120 lits, même si ces agglomérations ne sont pas
loin du chef-lieu de wilaya. D’autres agglomérations de moindre concentration humaine,
sont par contre très éloignées de la ville de Saida (Sidi Ahmed, Ain Skhouna, Tircine) et
imposent d’améliorer les services (collecte des eaux usées, collecte des déchets,
approvisionnement en eau,…), d’éradiquer l’habitat précaire afin de rendre les
agglomérations plus agréables à vivre et de mettre à la disposition des habitants des
structures de santé répondant aux normes et surtout disposant d’un personnel qualifié tant
médical que paramédical.
Pour ce qui est du seul hôpital de la wilaya, l’hôpital Mohamed Medeghri, qui a la
réputation d’être un simple lieu de transfert de malades vers le CHU de Sidi Bel Abbes, la
solution n’est pas seulement de changer les directeurs (aussi bien de l’hôpital que de la
santé de la wilaya) mais de mettre les moyens tant humains (médecins spécialistes en
nombre suffisant ainsi que paramédicaux) que matériels permettant de répondre à la
demande de soins exprimée, ceci en attendant la construction d’un nouvel hôpital à Saïda.