alcool et politique - Bundespublikationen

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alcool et politique - Bundespublikationen
2/2015 | www.eav.admin.ch
Le magazine de la RFA
alcool et politique
RFA
Réorganisation de la RFA
avant son intégration dans
l‘AFD
L’entretien
Augustin Mettler, président
des Distillateurs suisses
Publicité
Portail électronique pour
l’évaluation de projets
Boissons spiritueuses
suisses
Concours DistiSuisse 2015
Alcosuisse
Présentation du nouveau
conseil d’administration
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Table des matières
3 | Passation des pouvoirs
4 | Examen d’un nouveau système d’imposition
5 | Réorganisation de la RFA avant son intégration dans l’AFD
6 | Tout est une affaire de dialogue
8 | Un rapprochement qui ouvre de nouvelles perspectives
10 | Cure de jouvence pour la Direction générale des douanes
12 | La cyberadministration au service de l’évaluation des projets publicitaires
14 | «Chaque bouteille a sa propre histoire.»
16 | drinksinitiatives.eu: le secteur des boissons spiritueuses s’engage
18 | Durablement sobre grâce aux SMS
20 | Concours DistiSuisse 2015: consécration des meilleurs distillats helvétiques
22 | Le conseil d’administration d’alcosuisse sa se présente
24 | L’éthanol: sauveur dans l’urgence
26 | Dis-moi ce que tu bois…
28 | La tourte au kirsch de Zoug a cent ans
30 | 40 anni al servizio delle dogane e della RFA
Edition
Régie fédérale des alcools (RFA)
Länggassstrasse 35, Case postale 516
3000 Berne 9
Adresse électronique: [email protected]
Rédaction
Communication RFA / Yvonne Mäder-Bogorad
Traduction
Section des services linguistiques du DFF
Distribution
OFCL, Vente des publications fédérales,
3003 Berne, fax: 031 325 50 58
Site Internet: www.bundespublikationen.admin.ch/fr
Adresse électronique: [email protected]
Numéro d’article: 621.300.2/15F
Passez commande ou modifiez votre abonnement en ligne:
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Editorial
Passation des pouvoirs
C’est dans l’ordre des choses. Dans toute
organisation, des personnes partent et d’autres
arrivent. Souvent, on remplace la retraitée ou le
démissionnaire par une personne au profil
identique. Parfois, on profite de l’occasion pour
faire appel à de nouvelles compétences.
Indépendamment de la stratégie choisie, une
transition est toujours un moment délicat. Elle
implique un savant dosage entre continuité et
rupture. Il faut éviter les lacunes dans la transmission des connaissances. Les équilibres internes
doivent immanquablement être redéfinis.
Réussir une transition en douceur nécessite une
préparation minutieuse. Il faut tout d’abord
définir la fenêtre idéale pour annoncer le changement. Il convient alors d’expliquer, aussi clairement que possible, les raisons du départ de la
personne et les critères de sélection du successeur. Il est ensuite indispensable de transmettre
à ce dernier des informations détaillées sur les
relations avec les collaborateurs, les partenaires et
les clients. Enfin, il est recommandé de fixer une
date officielle pour le passage de témoin et de
marquer l’occasion de manière symbolique.
Une succession toutefois doit être mentionnée,
car elle concerne l’ensemble des milieux évoqués
ci-dessus. A la fin de l’année 2015, Fritz Etter
tirera sa révérence après 41 ans de service passés
à différents niveaux de la RFA. Dans un entretien,
il revient sur les moments forts de sa carrière et
évoque ses projets de nouveau retraité (pages 6
et 7).
Il arrive que plusieurs successions se concentrent
sur une brève période. Le hasard du calendrier a
voulu que deux présidences aient changé de
mains le 17 avril 2015: celle de la Fédération
suisse des spiritueux, qui est passée d’Andreas
Affentranger à Julien Morand, et celle des
Distillateurs suisses, qui a été transmise de Reto
Wehrli à Augustin Mettler. Si le premier incarne la
continuité, le second est porteur d’une stratégie
résolument nouvelle, plus axée sur le marketing
(lire l’entretien en pages 14 et 15).
L’aboutissement des travaux engagés il y a
maintenant plus de sept ans dépend toujours
des décisions du Parlement. Là également, une
transition aura lieu. Après s’être penchée une
dernière fois sur la révision totale de la loi sur
l’alcool, la commission sortante de l’économie et
des redevances du Conseil des Etats transmettra
le dossier à un plénum nouvellement constitué
(page 4).
Il ne s’agit évidemment pas d’énumérer tous les
changements de personnel qui sont intervenus
ces derniers mois dans les entreprises de production de boissons spiritueuses, dans les exploitations agricoles, dans les établissements gastronomiques ou encore dans les organisations de
prévention. La liste serait trop longue.
3
Son successeur, Stefan Schmidt, est issu des rangs
de l’Administration fédérale des douanes. Plus
précisément du domaine de l’imposition du tabac
et de la bière, dont il dirigeait la section compétente jusque récemment. Les similitudes entre
les deux organisations-sœurs du Département
fédéral des finances sont frappantes, malgré
quelques différences notables (portrait et entretien en pages 8 et 9).
La passation des pouvoirs entre Fritz Etter et
Stefan Schmidt s’est déroulée de manière optimale, sur près d’une demi-année. Cela s’imposait
compte tenu de la complexité des réformes en
chantier.
Nous vous souhaitons une agréable lecture.
Nicolas Rion,
chef de la communication
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Révision totale de la loi sur l’alcool
Examen d’un nouveau système
d’imposition
La deuxième étape de la procédure d’élimination des divergences
concernant la révision totale de la loi sur l’alcool est en cours. Le
modèle adopté par le Conseil national durant la session d’été 2015 en
vue de remplacer l’imposition basée sur le rendement est au cœur des
débats. La commission du Conseil des Etats chargée de l’examen
préalable a auditionné des experts juridiques et les cantons sur cette
proposition de remplacement. La Chambre haute se prononcera
prochainement sur le projet, pour la troisième fois.
Le système d’imposition adopté par le Conseil
national le 3 juin 2015 prévoit les éléments
suivants:
– une réglementation sur les quantités manquantes;
– une réduction de 30 % de l’impôt pour les
petits producteurs et les commettants dont la
production annuelle est inférieure ou égale à
1000 litres d’alcool pur;
– une aide financière de la Confédération visant
à améliorer la qualité, la durabilité et l’accès au
marché des boissons spiritueuses.
Le Conseil national a modifié un point essentiel
du projet élaboré par l’administration. Il propose
en effet que les volumes de production de
plusieurs assujettis qui sont liés sur le plan
juridique ou économique ne soient pas
additionnés.
Nouvel avis de droit
A l’ouverture de la deuxième étape de la procédure d’élimination des divergences, la Commission
de l’économie et des redevances du Conseil
des Etats (CER-E) a décidé de demander l’avis
d’experts juridiques, de la Conférence suisse des
directrices et directeurs cantonaux de la santé et
de la Conférence des directrices et directeurs
cantonaux des affaires sociales sur cette deuxième
solution de remplacement.
Les résultats de l’avis de droit ont été présentés à
la CER-E à la mi-novembre 2015. Le Conseil des
Etats devrait donc se prononcer à ce sujet lors de
la session d’hiver 2015. Le projet retournera
ensuite au Conseil national. Si les deux Chambres
ne trouvent pas de compromis, la révision totale
de la loi sur l’alcool sera soumise à la conférence
de conciliation de l’Assemblée fédérale.
Nicolas Rion
Conseil des Etats
Conseil national
Aménagement du
système d’imposition
Abandon de l’imposition basée
sur le rendement
Solution visant à remplacer
l’imposition basée sur le
rendement
Montant de l’impôt
Maintien de l’impôt à 29 francs
par litre d’alcool pur
Hausse de l’impôt à 32 francs
par litre d’alcool pur
Vente d’alcool dans le
commerce de détail
Interdiction de vendre de l’alcool
entre 22 heures et 6 heures
Pas de limitation de la vente
d’alcool à certaines heures
Divergences restantes entre le Conseil des Etats et le Conseil national après les débats en plénum respectifs
du 24 novembre 2014 et du 3 juin 2015
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RFA
Réorganisation de la RFA avant son
intégration dans l’AFD
La réorganisation de la RFA entamée en 2008 ne pourra pas être
achevée sans une révision de l’actuelle loi sur l’alcool. Deux mesures
seront mises en œuvre le 1er janvier 2016 en vue de préparer le terrain.
1. Nouveau chef par intérim: en mai 2015, la
cheffe du Département fédéral des finances
(DFF) a désigné Stefan Schmidt pour succéder
à Fritz Etter. Etant donné que la nomination
d’un nouveau directeur ne se justifie pas dans
la période de mutation que la RFA vit à l’heure
actuelle, Stefan Schmidt aura la fonction de
chef par intérim. Il dirigera l’organisation qui
remplacera la RFA, à savoir la division Alcool et
tabac de la Direction générale des douanes,
une fois que la révision de la loi sur l’alcool
sera terminée. Grâce à cette double casquette,
il pourra gérer tous les travaux relatifs à
l’actuelle et à la nouvelle organisation.
2. Nouveau rattachement administratif: la
modification de l’ordonnance sur l’organisation du DFF a constitué un pas supplémentaire
en direction du rapprochement de la RFA et de
l’Administration fédérale des douanes (AFD).
Dès 2016, la RFA ne dépendra plus du Secrétariat général du DFF, mais sera rattachée à l’AFD
sur le plan administratif. Ce changement
renforcera les liens avec la direction de l’AFD et
garantira une meilleure coordination entre les
deux unités administratives. En outre, il
permettra de nouvelles formes de collaboration telles que le partage du temps de travail
des collaborateurs entre les deux offices. Enfin,
il facilitera le transfert des connaissances.
Les structures internes et les obligations légales
de la RFA ne seront pas touchées par ce
rattachement administratif. Jusqu’à l’entrée en
vigueur de la nouvelle législation sur l’alcool, la
régie restera un établissement autonome et
conservera sa personnalité juridique. Cela
signifie notamment qu’elle continuera de tenir
sa propre comptabilité.
Nicolas Rion
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DFF
RFA
AFD
Aujourd'hui
DFF
RFA
AFD
Dès 2016
La RFA est actuellement rattachée au Secrétariat général du
DFF. A partir du 1er janvier 2016, elle sera rattachée à l’AFD.
La RFA conserve toutefois sa personnalité juridique.
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RFA
Tout est une affaire de dialogue
Après 41 ans de bons et loyaux services, Fritz Etter, directeur de la RFA,
partira à la retraite à la fin de l’année. Dans un entretien, il évoque ses
souvenirs et ses projets.
RFA: quel est votre souvenir le plus marquant?
Fritz Etter: je n’oublierai jamais cette journée de
l’automne 2004, lorsqu’un distillateur du Val-deTravers a avoué dans le bureau du directeur de la
RFA qu’il produisait de l’absinthe au noir. Il voulait
savoir ce qu’il devait faire pour sortir de la clandestinité et obtenir une concession au titre de
distillateur professionnel.
Grâce à l’issue positive de cet entretien, la RFA a
réussi en quelques mois à gagner la confiance
d’une douzaine de distillateurs clandestins du
Val-de-Travers. Elle a réglé les questions fiscales et
pénales nécessaires et, le 1er mars 2005, octroyé
une concession temporaire à ces nouveaux
clients. Les anciens hors-la-loi ont ainsi pu sortir
leurs alambics de leurs cachettes pour produire de
l’absinthe en toute légalité. Un exemple parmi
tant d’autres qui illustre parfaitement le pragmatisme de la RFA.
Quel est votre plus grand succès?
Du fait de la création des entrepôts fiscaux et des
entrepôts sous scellés, l’impôt a été perçu au
moment de la commercialisation des produits
plutôt qu’au moment de leur production. Cela a
représenté un changement important pour la
RFA. Grâce aux bons contacts que nous entretenons avec les autorités, associations et distillateurs
des pays voisins, nous avons pu nous familiariser
avec les systèmes prévoyant une imposition lors
de la mise sur le marché des produits et mettre en
place une solution aussi simple et conviviale que
possible pour la Suisse. Nos spécialistes se sont
ensuite rendus chez les exploitants des entrepôts
afin de leur expliquer les conséquences de ce
changement et la nouvelle façon de procéder.
Nous y avons consacré beaucoup de temps, mais
le jeu en valait la chandelle. Nous avons ainsi pu
mieux apprendre à connaître les personnes et les
entreprises, continuer à améliorer le système et,
enfin, répondre rapidement et facilement à la
plupart des demandes de nos clients.
6
Comment pensez-vous que le secteur suisse
des boissons spiritueuses va évoluer?
Lorsque j’ai commencé à travailler à la RFA
au début du mois d’octobre 1974, quelque
95 000 agriculteurs qui distillaient ou faisaient
distiller de l’eau-de-vie en franchise d’impôt
étaient encore enregistrés auprès de la régie.
Aujourd’hui, ce nombre a presque diminué de
moitié. L’introduction du montant unique de
l’impôt a également sonné le glas de nombreux
distillateurs professionnels. Oscillant entre 13 et
18 % à l’heure actuelle, la part de marché des
boissons distillées suisses ne va guère augmenter
ces prochains temps. Je pense que le secteur
devrait chercher son salut dans les eaux-de-vie
fines du segment de prix supérieur.
La RFA collabore non seulement avec le secteur
des boissons spiritueuses, mais également avec
les acteurs de la prévention. Comment concilier
les deux?
Ce grand écart est faisable si l’on reste en contact
permanent avec toutes les personnes concernées.
Une tentative de rapprochement entre le secteur
des boissons spiritueuses et l’Office fédéral de la
santé publique a malheureusement échoué il y a
quelques années. Cela ne signifie cependant pas
que les deux parties campent sur leurs positions.
S’agissant du sucre et du sel, le dialogue établi
avec les producteurs a permis d’amener ces
derniers à revoir leurs recettes. Concernant la
protection de la jeunesse, il y a également des
objectifs que le secteur des boissons spiritueuses
et les milieux de la prévention pourraient poursuivre en commun en intensifiant leur collaboration. Dans le cadre de mon engagement en faveur
de la prévention, j’ai toujours cherché à apprendre
à connaître personnellement les différents acteurs
et leurs attentes. Un dialogue ouvert et constructif porte plus rapidement ses fruits et profite
généralement aux deux parties.
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Fritz Etter (à gauche) passe le
témoin à Stefan Schmidt.
Comment avez-vous vécu le processus de réorganisation lié à la révision totale de la loi sur l’alcool?
La réorganisation a débuté il y a déjà plusieurs
années, et le processus a connu des hauts et des
bas. L’application des nouvelles dispositions
légales, le rattachement de la RFA à l’Administration fédérale des douanes (AFD) et la privatisation
d’Alcosuisse nécessitent des préparatifs importants, qui doivent être gérés parallèlement aux
affaires courantes. Je suis fier que les collaborateurs aient réussi à relever ce défi avec brio
jusqu’à présent. C’est une tâche qui est loin d’être
évidente tant l’ensemble du processus est lié à de
nombreuses incertitudes. La procédure d’élimination des divergences entre le Conseil national et le
Conseil des Etats peut encore échouer. On a aussi
beaucoup parlé de la décision d’établir à Delémont la division Alcool et tabac de l’AFD, qui sera
chargée d’appliquer la nouvelle législation sur
l’alcool. Le risque existe que des collaborateurs
expérimentés quittent la régie de manière
prématurée. C’est pourquoi je me suis beaucoup
investi pour expliquer au personnel les raisons des
retards, décisions et scénarios, mais également
pour lui montrer les horizons nouveaux que ces
changements ouvrent.
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Que souhaitez-vous à votre successeur?
Grâce à sa solide formation et à sa longue
expérience au sein de l’AFD, Stefan Schmidt a
tous les atouts en main pour assumer au mieux sa
nouvelle fonction. J’espère pour lui que le Parlement prendra aussi rapidement que possible une
décision sur la révision totale de la loi sur l’alcool.
Enfin, je lui souhaite de réussir à mettre en œuvre
avec dynamisme les mesures définies dans le
cadre des nombreux projets de la RFA et de
déménager à Delémont avec une équipe motivée.
Qu’est-ce qui vous manquera le plus?
Je regretterai certainement les nombreux, précieux et enrichissants contacts avec les gens de la
RFA et les partenaires externes. A partir de 2016,
mon agenda sera moins rempli, ce qui me
permettra de consacrer plus de temps à ma
famille, en particulier à mes deux petits-enfants, à
mes amis et à moi-même, ce dont je me réjouis
beaucoup. Bien entendu, je serais ravi de croiser
de temps en temps le chemin d’anciens collègues.
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RFA
Un rapprochement qui ouvre de nouvelles
perspectives
Stefan Schmidt dirigera la division Alcool et tabac de la Direction
générale des douanes (DGD) une fois que la révision de la loi sur
l’alcool sera terminée. A la tête de la section Imposition du tabac et de
la bière de la DGD jusqu’en juin 2015, il fait désormais partie de la
direction de la RFA et se prépare à sa nouvelle fonction de chef par
intérim, qu’il assumera dès janvier 2016.
Quels sont les principaux points communs entre
la RFA et la section Imposition du tabac et de la
bière?
Ces deux unités d’organisation du Département
fédéral des finances perçoivent des impôts à la
consommation sur des denrées d’agrément qui
soulèvent notamment des questions de santé
publique. Elles sont actives sur des marchés très
dynamiques et collaborent avec des milieux qui
défendent des intérêts diamétralement opposés.
Cette divergence d’intérêts se reflète également
dans les objectifs poursuivis par les lois que ces
deux unités d’organisation appliquent, à savoir la
protection de la santé d’une part et la perception
d’impôts d’autre part.
RFA: quelle est votre relation avec le monde
des boissons spiritueuses?
Stefan Schmidt: comme de nombreux Suisses, je
viens d’une famille de distillateurs. Mon grandpère produisait son propre kirsch dans sa ferme.
Le fameux kirsch de la marque General Sutter est
d’ailleurs fabriqué à Sissach (BL), où j’ai grandi et
où je vis encore aujourd’hui. Ce qui me fascine,
c’est le savoir-faire sur lequel repose la production
d’alcool, qu’il s’agisse de vin, de bière ou encore
de boissons spiritueuses. Pour obtenir un bon
produit, il faut être passionné et, souvent, avoir le
courage de tester de nouvelles choses.
8
Et quelles sont les différences?
Les activités de la RFA sont très variées et vont de
la réglementation de la publicité à l’importation
d’éthanol, en passant par la protection de la
jeunesse. Celles de la section Imposition du tabac
et de la bière se concentrent sur la perception
d’impôts. Par l’intermédiaire de son Service
extérieur, la RFA est présente dans les différentes
régions de Suisse, tandis que la section Imposition
du tabac et de la bière est centralisée à Berne. En
outre, la première exerce elle-même des activités
dans le domaine de la prévention, alors que la
seconde se contente de financer cette dernière en
percevant une taxe. Enfin, mentionnons que le
nombre d’assujettis en Suisse s’élève à neuf pour
l’impôt sur le tabac, à 483 pour l’impôt sur la
bière et à environ 50 000 pour l’impôt sur les
boissons spiritueuses.
Dans quels domaines pensez-vous qu’il est
possible de créer des synergies?
La RFA et l’Administration fédérale des douanes
(AFD) collaborent déjà très étroitement depuis
leur création au 19e siècle. Il serait donc erroné de
croire qu’il existe encore beaucoup de synergies
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qui ne sont pas encore exploitées. La fusion de la
RFA et de la section Imposition du tabac et de la
bière ouvrira cependant de nouvelles perspectives. Elle nous permettra de rapprocher encore
davantage nos processus et, si cela s’avère
possible et nécessaire, de les harmoniser. Nous
souhaitons utiliser les mêmes outils de travail,
notamment dans le domaine informatique. Je me
réjouis particulièrement du partage d’expériences
et de connaissances, par exemple en matière
d’analyse des risques. Cela vaut également pour
l’ensemble de la division principale Redevances,
qui a vu le jour au printemps 2015, par suite de la
réorganisation de la DGD [voir en page 10].
La RFA attache une grande importance aux
activités de conseil. La division Alcool et tabac en
fera-t-elle de même?
Tant la RFA que la section Imposition du tabac et
de la bière sont des prestataires de services. Plus
nous soutenons nos clients et mieux nous les
conseillons, plus le travail s’en trouve facilité pour
les deux parties. Des déclarations fiscales établies
correctement entraînent moins de corrections et
de sanctions. Quant aux clients, ils gagnent du
temps et s’épargnent des désagréments inutiles.
Tout comme la RFA avec le secteur de l’éthanol et
des boissons spiritueuses, l’AFD entretient des
relations étroites et constructives avec le secteur
du tabac et de la bière. Il n’y a pas de raison que
cela change.
Les thèmes de l’alcool et du tabac concernent
également d’autres autorités fédérales et cantonales. Comment voyez-vous la future répartition
des tâches, notamment avec l’Office fédéral de la
santé publique (OFSP)?
La (re)définition des rôles de l’AFD et de l’OFSP
dépendra des bases légales. Si les actuelles
dispositions de la loi sur l’alcool applicables au
commerce et à la publicité sont maintenues, il ne
sera pas nécessaire de revoir cette répartition. Je
vois en revanche des améliorations possibles dans
le domaine de la publicité pour le tabac. La
création d’un centre de renseignements unique
déchargerait considérablement les cantons et les
milieux économiques et limiterait les risques d’inégalité de traitement. Nous pourrions également
proposer au secteur du tabac les prestations de
9
conseil du service spécialisé Coordination commerce et publicité qui ont prouvé leur utilité ainsi
que le portail dédié à la publicité, qui vient d’être
mis en ligne [voir en page 12].
Comment fixerez-vous vos priorités à partir
de janvier 2016?
L’intégration complète de la RFA dans l’AFD
suppose une révision partielle ou totale des bases
légales. Ces prochains mois, les travaux législatifs
continueront de beaucoup nous occuper. Parallèlement à cela, il faudra planifier en détail l’intégration précitée et soutenir au mieux les collaborateurs durant cette phase de transition. Je
veillerai tout particulièrement à ce que le déménagement à Delémont se passe dans les meilleures
conditions possibles. La prochaine étape décisive
sera le début des activités d’alcosuisse sa, mais il
reste encore beaucoup à faire jusque-là. Je
consacrerai encore une bonne partie de mon
temps à mieux faire connaissance avec nos
collaborateurs, nos clients et nos partenaires.
Portrait
Stefan Schmidt est né le 17 août 1970 à Sissach
(BL). Titulaire d’un brevet fédéral de spécialiste de
douane, il a effectué des études de droit à l’Université de Bâle parallèlement à son emploi et décroché
la licence correspondante en 2002. En 2006, il a
obtenu un diplôme postgrade en droit économique
international à l’Université de Zurich.
Stefan Schmidt a commencé sa formation au sein
de l’AFD en 1988. Après avoir travaillé dans divers
bureaux de douane de la région de Bâle, il est entré
à la DGD en 2003 en tant que juriste et expert douanier. Après un stage au tribunal de district de
Sissach, Stefan Schmidt a intégré la section Imposition du tabac et de la bière en 2007 et suivi de près
la mise en œuvre de la loi sur l’imposition de la
bière. En 2008, il a pris les rênes de la section
précitée. L’achèvement, en 2010, de la révision
partielle de la loi sur l’imposition du tabac a
constitué une étape importante dans le parcours
professionnel de Stefan Schmidt.
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AFD
Cure de jouvence pour la Direction
générale des douanes
Après une phase de projet de deux ans, la réorganisation de la
Direction générale des douanes (DGD) a été achevée à la fin du
mois d’avril 2015. L’objectif de cette réorganisation n’était pas uniquement d’optimaliser les structures et processus, comme l’explique Hans
Peter Hefti, responsable du projet et suppléant du directeur général
des douanes, dans un entretien accordé à Forum D., le magazine
d’information de la douane suisse. En effet, il s’agissait également
d’améliorer le service à la clientèle, en plus de renforcer la rentabilité
et l’efficacité de la DGD.
d’affaires des processus d’assistance. Enfin, il
s’agissait d’améliorer la gestion.
Quels domaines ont été renforcés?
Ce sont avant tout la révision interne et la gestion
des risques ainsi que les domaines des finances,
des acquisitions et des technologiques de l’information et de la communication qui ont été
renforcés sur un plan tant qualitatif que quantitatif. N’oublions pas que dans le cadre de sa réorganisation, l’Administration fédérale des douanes
sera dotée d’une centrale de renseignement au
début de 2016. Le service à la clientèle sera ainsi
sensiblement amélioré et la charge de travail liée à
la fourniture de renseignements réduite.
Hans Peter Hefti (à droite)
en pleine discussion avec
des collaborateurs diplômés
de l’Organisation mondiale
des douanes
Forum D.: Hans Peter Hefti, quels étaient les
principaux objectifs de la réorganisation de la
DGD?
Hans Peter Hefti: nous voulions créer une organisation qui permette à la DGD de relever en
administration moderne, c’est-à-dire efficace et
efficiente, les nombreux défis qui l’attendaient.
Les structures et processus étaient devenus
quelque peu désuets. En outre, de nouvelles
tâches sont venues s’ajouter aux anciennes,
entraînant ainsi des exigences accrues. Nous
sommes l’unité administrative de la Confédération
qui dispose du portefeuille de tâches le plus
hétérogène. Afin d’améliorer non seulement notre
rentabilité, mais également le service à la clientèle,
nous avons regroupé les tâches similaires, notamment dans les domaines de l’informatique et de la
perception des redevances. La réorganisation visait
également à attribuer de manière plus précise les
compétences et responsabilités ainsi qu’à améliorer les processus internes. En outre, nous avons
séparé de manière systématique les processus
10
Comment avez-vous procédé?
Ayant débuté en avril 2013, la réorganisation de la
DGD nous a demandé un gros investissement,
tant sur le plan de la quantité de travail à fournir
que sur le plan émotionnel. Nous avons ainsi
participé à 22 séances d’une journée chacune avec
l’équipe de projet, à autant de séances avec
l’équipe de base, à sept réunions avec le comité de
projet et à deux séminaires du comité de direction,
qui avaient pour thème «la gestion du changement». En outre, un nombre impressionnant de
séances d’information a été organisé dans le cadre
des projets partiels et des sous-projets. Nous avons
également mis sur pied deux séances d’information destinées au personnel de la DGD, rédigé des
bulletins d’information et mené de nombreuses
discussions. Notre personnel a été fortement mis à
contribution, puisqu’il a dû participer à la réorganisation, tout en continuant à gérer les affaires
courantes. Nous avons toujours procédé de
manière systématique et conformément au plan.
Nous avons tout d’abord recensé les produits
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disponibles (918), puis les avons regroupés et
réduits à 256 produits nécessaires. Nous nous
sommes également posé la question de savoir à
quelles tâches nous pourrions renoncer. La
réponse s’est avérée décevante: quasiment
aucune.
De quelle façon avez-vous défini les processus?
Nous avons reporté les 256 produits nécessaires
dans 465 processus. Pour ce faire, nous nous
sommes appuyés sur un outil de modélisation des
processus d’affaires. Outre le déroulement, nous
avons défini en nombre de jours les rôles, les
fonctions et le travail pour chaque processus. Les
diverses analyses en particulier ont servi de base
solide non seulement à la définition de l’organisation structurelle, mais également à l’examen des
synergies exploitées et à l’optimalisation des
effectifs.
Comment les postes ont-ils été définis?
La cartographie des processus ne constituait que
l’une des trois bases pour définir les effectifs
nécessaires. Outre les données empiriques
Organigramme de l’AFD
après l’achèvement du projet
relatif à la réorganisation de
la DGD
collectées auprès des collaborateurs dans le cadre
des processus (approche ascendante), des tests de
plausibilité (avant et après le transfert des tâches)
ont été réalisés par les cadres, et les directives du
directeur général des douanes ont été prises en
compte dans le processus de décision (approche
descendante).
Et quel est votre bilan personnel?
Même si la réorganisation a représenté une charge
de travail considérable pour tout le monde, je
pense que sa mise en œuvre est réussie. Pour moi,
la réorganisation n’était pas un remède de cheval,
mais plutôt une cure de jouvence dont nous
sommes ressortis plus forts. La nouvelle organisation doit cependant également faire ses preuves.
Ce n’est qu’ensuite que nous verrons si nous
avons vraiment bien travaillé. Il va de soi que nous
devrons apporter des améliorations ici ou là. Un
sage disait que celui qui ne progresse pas chaque
jour recule chaque jour. En ce sens, nous devons
constamment nous renouveler, nous et notre
organisation.
«Forum D., 1/15»
Directeur général
des douanes
Etat-major
Personnel et
formation
Ressources
Révision
interne
Procédures et
exploitation
Arrondissement I Bâle
Arrondissement II Schaffhouse
Arrondissement III Genève
Arrondissement IV Lugano
Redevances
Commandement
du Cgfr
Région Cgfr I
Région Cgfr II
Région Cgfr III
Région Cgfr IV
Région Cgfr V
Région Cgfr VI
Région Cgfr VIII
Bâle
Schaffhouse
Coire
Lugano
Lausanne
Genève
Porrentruy
II
I
IIII
VIII
III
III
V
IV
11
I
VI
IV
Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch
Publicité
La cyberadministration au service de
l’évaluation des projets publicitaires
La RFA vérifie si les projets publicitaires relatifs aux boissons spiritueuses qui lui sont soumis respectent les dispositions correspondantes de la loi sur l’alcool. Ce service gratuit connaît un succès
grandissant. Une portail mise en ligne récemment garantit davantage
d’efficacité, tout en augmentant la plus-value pour les clients.
Les publicitaires peuvent
désormais vérifier la
conformité de leur projet
avec les dispositions légales
par le biais d’un portail
électronique.
Le service spécialisé Coordination commerce et
publicité de la RFA (KHW en allemand) a reçu
quelque 400 demandes d’évaluation en 2010.
Jusqu’à la fin du mois d’octobre 2015, il en a
traité plus de 1000, ce qui représente une hausse
d’environ 250 %. Dans les faits, le nombre de
projets examinés est encore plus important que
cela, étant donné qu’un seul courriel peut
contenir plusieurs projets.
Afin de pouvoir faire face à cet afflux croissant et
traiter efficacement les demandes, le service
spécialisé KHW a développé un portail électronique dédié à la publicité. Ce portail facilite le
processus d’examen interne et augmente la
palette des prestations proposées aux clients.
Pour pouvoir bénéficier de ces prestations, les
clients doivent tout d’abord créer un profil leur
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donnant accès à l’espace réservé du portail, dans
lequel ils peuvent ensuite télécharger leurs projets
publicitaires sous le format PDF, jpeg, jpg, png,
mp3, mp4 ou mov. Après avoir effectué l’évaluation requise, le service spécialisé KHW informe les
clients par courriel que le rapport est disponible
sur le portail. Comme ils sont sauvegardés dans
l’espace réservé aux utilisateurs, les projets
publicitaires et les rapports de contrôle de la RFA
peuvent être consultés en tout temps. La transmission des connaissances au sein d’une entreprise est également garantie, et ce même en cas
de changement de personnel (illustration 1). Dans
la rubrique «Aperçu», les symboles de couleur
facilitent la compréhension des évaluations
relatives aux projets publicitaires qui ont été
téléchargés sur le portail. Le carré vert signifie
«licite», le triangle jaune «licite (avec réserve)» et
le cercle rouge «illicite». L’absence de symbole
indique que le projet est en cours de traitement
(illustration 2).
En ligne depuis le 2 novembre 2015, le portail
dédié à la publicité est à la disposition de tous les
particuliers et entreprises qui souhaitent savoir si
leurs projets sont conformes aux dispositions de la
loi sur l’alcool régissant la publicité pour les
boissons spiritueuses. Afin de bénéficier de ce
service gratuit, il suffit de s’inscrire sur le site
www.werbung.admin.ch. Pour pouvoir faire
l’objet de l’examen hebdomadaire, les projets
doivent parvenir au service spécialisé KHW au plus
tard le lundi à 16 heures.
Karin Staub,
Coordination commerce et publicité
Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch
Illustration 1: la fonction de recherche permet aux clients de consulter en tout temps leurs projets publicitaires et les rapports de
contrôle de la RFA.
Illustration 2: les symboles renvoient au statut des projets publicitaires. Ainsi, un carré vert signifie «licite», un triangle jaune
«licite (avec réserve)» et un rond rouge «illicite». L’absence de symbole indique que le projet est en cours de traitement.
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L’entretien
«Chaque bouteille a sa propre histoire.»
Depuis le 17 avril 2015, Augustin Mettler préside le groupe des
Distillateurs suisses, qui fait partie intégrante de l’association FruitUnion Suisse. Grand voyageur, cet expert en économie et conseiller
en relations publiques dirige l’agence de communication rosmarin à
Seewen, dans le canton de Schwyz. Dans un entretien, il évoque
notamment l’avenir des boissons spiritueuses suisses et les débats
politiques concernant la révision totale de la loi sur l’alcool.
Augustin Mettler a été élu à
la présidence des Distillateurs
suisses le 17 avril 2015.
RFA: vous êtes un nouveau venu dans le monde
des boissons spiritueuses. Comment avez-vous
réussi à convaincre les Distillateurs suisses de vous
choisir comme président?
Augustin Mettler: la plupart de mes prédécesseurs
étaient des hommes politiques dont le cheval de
bataille a été d’améliorer le cadre légal pour le
secteur des boissons spiritueuses. Or, en raison de
la libéralisation du marché, les producteurs
actuels ne peuvent plus compter sur la protection
de l’Etat. Les importations de produits bon
marché leur donne beaucoup de fil à retordre. Les
distillateurs qui veulent survivre doivent faire leurs
preuves sur le marché. S’étant aperçue qu’elle
devait à l’avenir aider ses membres à commercialiser et à présenter leurs produits, l’association
Fruit-Union Suisse a cherché une personne
expérimentée dans le domaine du marketing pour
succéder à Reto Wehrli à la tête des Distillateurs
suisses.
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La première journée nationale des distillateurs a
eu lieu le 14 novembre 2015. Qu’attendiez-vous
de cette manifestation?
La Suisse a une très longue tradition en matière
de distillation. Cela fait des siècles que des
boissons distillées de haute qualité sont fabriquées sur notre territoire. La diversité des produits
proposés est exceptionnelle. En organisant la
première journée nationale des distillateurs, nous
souhaitions sensibiliser la population à cette
réalité.
Qu’ont les boissons spiritueuses suisses de plus
que leurs concurrents étrangers?
Chaque région, pour ne pas dire chaque village,
propose ses propres eaux-de-vie, qui sont bien
souvent produites par des entreprises familiales
avec un savoir-faire, un soin et une passion
incomparables. Chaque bouteille a sa propre
histoire. C’est ce qui fait l’unicité et l’authenticité
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de nos produits. Les boissons distillées suisses se
démarquent ainsi clairement de la masse des
produits standardisés importés. De mon point de
vue, c’est un atout qu’il faut encore mieux
exploiter.
Que faut-il améliorer au niveau de la commercialisation des boissons spiritueuses suisses?
Les distillateurs suisses fabriquent des produits
d’une qualité exceptionnelle, une caractéristique
typique de la culture suisse. Fidèles à un autre trait
de caractère typiquement helvétique, ils font
cependant preuve d’une certaine modestie
lorsqu’il s’agit de présenter et de commercialiser
leurs produits. Dans ce domaine, nous avons
beaucoup à apprendre de nos concurrents
étrangers. Si les Suisses parvenaient à vendre leurs
eaux-de-vie aussi bien que les Italiens leur huile
d’olive, nos boissons distillées seraient aujourd’hui
des produits phares de l’exportation.
Auprès de quels groupes cibles pouvez-vous
accroître vos ventes?
Les consommateurs s’intéressent toujours plus
aux produits régionaux. J’interprète cet intérêt
comme le désir d’un retour aux sources et à la
nature. Je pense que nous pouvons progresser en
particulier auprès des personnes qui privilégient
des produits typiques d’une région.
Peut-on prendre exemple sur d’autres secteurs?
Les brasseries suisses de petite taille constituent
un modèle à mes yeux. Depuis des années, elles
jouent la carte du régionalisme à merveille et, à
l’image de David contre Goliath, elles parviennent
à s’imposer face à de grands groupes internationaux.
Que pensez-vous des appellations d’origine protégée (AOP) et des indications géographiques
protégées (IGP)?
Ces deux labels sont extrêmement opportuns et
justifient notre volonté d’insister davantage sur le
caractère unique et régional de nos produits. Ils
sont toutefois encore très peu connus des
consommateurs. J’espère que cela va changer ces
prochaines années.
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Comment les producteurs devraient-ils appréhender les problèmes liés à la consommation d’alcool?
Presque tous les adultes consomment de l’alcool
pour le plaisir. La plupart en boivent avec modération, de sorte qu’ils ne nuisent ni à eux-mêmes ni
aux autres. Nous savons cependant également
qu’une consommation excessive est dangereuse
pour la santé. Nos producteurs en sont conscients
et veillent donc à respecter les réglementations
légales et les limitations de la publicité dans le
cadre de leurs activités commerciales. J’attends en
outre qu’ils fassent preuve d’une certaine vigilance à l’égard des consommateurs.
Que pense le spécialiste de marketing des débats
politiques concernant la révision totale de la loi
sur l’alcool?
Vus de l’extérieur, ces débats paraissent interminables, et je me demande si les différents protagonistes s’y retrouvent encore. A mon avis, il
serait souhaitable que ce dossier soit enfin clos et
qu’il déploie des effets favorables sur le secteur.
Les Distillateurs suisses
Faisant partie intégrante de l’association Fruit-Union
Suisse (FUS), le groupe des Distillateurs suisses réunit
des membres de l’Association suisse des distillateurs,
qui a été dissoute en 2011, et du groupe suisse des
distilleries de FUS. Il défend les intérêts de quelque
150 distilleries professionnelles et distilleries à façon
de petite et moyenne taille. Les Distillateurs suisses
veillent à ce que le secteur des boissons spiritueuses
soit soumis à des conditions légales sensées. Ils prêtent
donc une attention particulière à la révision de la loi sur
l’alcool et à celle de la loi sur les denrées alimentaires.
S’engageant en faveur d’une amélioration constante
de la qualité des eaux-de-vie, FUS propose à ses
membres des formations correspondantes. Des progrès
sont encore possibles au niveau de la commercialisation des produits. Cela passe par des mesures adéquates en matière de communication. L’une d’elles est
la journée nationale des distillateurs, intitulée «La
Suisse distille», qui a eu lieu le 14 novembre 2015 et
durant laquelle plusieurs distilleries de Suisse ont
présenté leur entreprise et leurs produits au public.
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International
drinksinitiatives.eu: le secteur des
boissons spiritueuses s’engage
Le site www.drinksinitiatives.eu vise à encourager une vente et une
consommation d’alcool responsables. Il présente des exemples de
collaboration entre le secteur public et le secteur privé en Europe, dont
les pays, y compris la Suisse, peuvent s’inspirer.
Financé par spiritsEUROPE, l’association faîtière
des producteurs européens de boissons spiritueuses, le site www.drinksinitiatives.eu se fonde
sur la stratégie globale que la Commission
européenne a adoptée en 2006 pour réduire les
dommages liés à l’alcool en Europe. La commission reconnaît que l’alcool est source de plaisir s’il
est bu avec modération. Elle souligne cependant
également qu’une consommation excessive ou
inadaptée de ce produit a des conséquences
sanitaires et sociales nocives pour l’individu et la
société. Dans le cadre de la stratégie précitée, les
producteurs et vendeurs européens de boissons
spiritueuses ont décidé de s’engager en faveur
d’une réduction des problèmes dus à l’alcool en
imaginant une feuille de route pour une consommation responsable. Cette feuille de route a permis
de mettre sur pied divers projets et initiatives qui
sont répertoriés dans une banque de données et
publiés sur le site www.drinksinitiatives.eu.
Engagement du secteur des boissons
spiritueuses
www.drinksinitiatives.eu poursuit deux objectifs
principaux, à savoir:
– faire connaître l’engagement du secteur des
boissons spiritueuses à tous les groupes d’intérêt européens et nationaux actifs dans le
domaine de l’alcool; et
– encourager la collaboration et le partage
d’expériences entre le secteur des boissons
spiritueuses et celui de la prévention (échange
de bonnes pratiques).
Enfin, il vise à améliorer la qualité des initiatives et
projets. Le site présente ainsi non seulement les
résultats des initiatives, mais également une
évaluation des objectifs définis pour chaque projet.
Provenant de quinze pays d’Europe (la Suisse n’y
figure pas), les initiatives et projets publiés sur
www.drinksinitiatives.eu se fondent sur divers
modèles. Certains sont issus de partenariats entre
une entreprise privée et un service public. D’autres
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sont le fruit d’une collaboration entre des associations du secteur des boissons spiritueuses et des
organisations œuvrant dans le domaine social.
Quant au financement, il repose en partie sur des
fonds publics ou, dans son intégralité, sur des
fonds privés.
Jusqu’à présent, les initiatives et projets ont avant
tout porté sur les thèmes suivants:
– consommation d’alcool des mineurs;
– conduite en état d’ivresse;
– consommation modérée d’alcool;
– vente responsable d’alcool;
– consommation d’alcool sur le lieu de travail;
– consommation d’alcool vendu illégalement;
– consommation d’alcool durant la grossesse.
Comme le montrent les deux exemples présentés
ci-dessous, les différents projets mis sur pied
peuvent revêtir les formes les plus diverses.
Personnel de vente pour l’Espagne vs.
parents pour l’Allemagne
Le personnel de vente joue un rôle primordial dans
la prévention des risques liés à une consommation
problématique d’alcool chez les jeunes et les
personnes ivres.
Partant de ce constat, spiritsEUROPE, la fédération
espagnole des boissons spiritueuses et diverses
associations régionales du domaine de la gastronomie ont lancé une initiative commune à ce
sujet. Destinée au personnel de vente, la formation «Tú SIRVES, Tú DECIDES» («Tu sers, tu
décides») visait à:
1. encourager une remise responsable des
boissons alcooliques;
2. diminuer les cas de beuveries (binge-drinking);
3. réduire les cas de conduite en état d’ivresse; et
4. améliorer les compétences du personnel.
Les entreprises participantes (env. 350, basées
dans onze régions d’Espagne) ont reçu un autocollant muni du label «Entreprise responsable». Le
personnel de vente s’est quant à lui vu décerner
un certificat.
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nettement moins responsable (écart de 40 %) que
le personnel ayant suivi la formation.
Une initiative allemande met quant à elle l’accent
sur le rôle des parents en matière de prévention de
l’alcoolisme chez les jeunes. Ces dix dernières
années, l’association de parents d’élèves et
l’association des producteurs et importateurs
allemands de boissons spiritueuses ont ainsi
organisé divers ateliers destinés aux parents.
L’initiative a pour objectif d’informer, de motiver et
d’aider ces derniers à protéger leurs enfants des
risques liés à l’alcool. Dans le cadre de séances
d’information, les parents apprennent ainsi des
techniques éprouvées pour parler ouvertement de
ces problèmes avec leur progéniture.
Depuis leur lancement en 2005, ces ateliers ont
accueilli plus de 5700 pères et mères, qu’ils ont
aidés dans 85 % des cas à assumer leur fonction
de modèle. Leurs effets sur la consommation
d’alcool des jeunes n’ont en revanche pas pu être
quantifiés.
Et la Suisse dans tout ça?
Ce genre de partenariats existe également en
Suisse. Citons par exemple les modules de formation élaborés en 2011 sous la conduite de la RFA à
l’intention du personnel de vente. Certains
thèmes, dont le rôle des parents en cas d’intoxication alcoolique des enfants, n’ont cependant
guère été abordés jusqu’à présent. En ce sens, le
site Internet www.drinksinitiatives.eu propose des
pistes intéressantes aux acteurs publics et privés
du secteur des boissons spiritueuses et du
domaine de la prévention.
Cecilia Paschoud,
Marché de l’alcool et prévention
Lancée à Malte en 2013,
la campagne «Be drink
aware» cherche à
sensibiliser les jeunes aux
conséquences d’une
consommation excessive
d’alcool.
L’évaluation a eu lieu en trois étapes, à savoir
immédiatement après le lancement de l’initiative
en 2004, puis en 2008 et en 2014. Les entreprises
participantes ont dressé un bilan positif de
l’expérience, qu’elles ont considérée comme une
plus-value pour leur maintien à long terme. Une
comparaison avec un groupe d’entreprises dont le
personnel n’avait pas suivi la formation «Tu sers,
tu décides» a montré que ce dernier s’était révélé
17
Informations complémentaires:
www.drinksinitiatives.eu
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Recherche
Durablement sobre grâce aux SMS
Afin de réduire les problèmes liés à l’alcool, la Confédération octroie
des subsides à différentes organisations et institutions poursuivant cet
objectif. L’une d’elles est la Fondation suisse de recherche sur l’alcool
(FSRA). Cette fondation soutient principalement les petits projets de
recherche porteurs d’innovations tels que le suivi par SMS des personnes qui ont reçu un traitement ambulatoire en raison de leur
dépendance à l’alcool.
Les participants au projet
pilote recevaient chaque
semaine un SMS les
questionnant sur leurs
habitudes de consommation.
La FSRA ne mène pas de recherches elle-même,
mais elle accorde des aides financières à des
projets scientifiques portant sur le thème de
l’alcool. Ceux-ci sont la plupart du temps présentés par des chercheurs d’universités, de hautes
écoles et d’instituts. Ils sont d’abord soumis à un
examen visant à déterminer s’ils remplissent les
exigences formelles. Ensuite, ils sont évalués par
un collège d’experts indépendants. Pour désigner
les projets qui bénéficieront d’un soutien, le
conseil de la FSRA ne se fonde pas uniquement sur
l’avis des spécialistes précités, c’est-à-dire sur la
qualité scientifique supposée du projet, mais il
prend également en considération la plus-value
que ce dernier peut apporter concrètement en
matière de santé publique. Le conseil de fondation
se compose de représentants de la Confédération
(RFA, Office fédéral de la santé publique, Commission fédérale pour les problèmes liés à l’alcool), de
représentants de la fondation Addiction Suisse et
d’experts issus de divers domaines scientifiques
(médecine, psychologie, biologie et sociologie).
Une fois que le projet a abouti, la FSRA vérifie, en
se fondant sur le rapport final ou les publications
des chercheurs, si les fonds alloués ont été utilisés
conformément à l’objectif mentionné dans la
description du projet.
Financement de la FSRA
A l’heure actuelle, la FSRA est financée exclusivement par la RFA. L’art. 43a de la loi sur l’alcool
contient les bases légales justifiant le versement de
subsides à cette fondation. Il dispose en effet que
la Confédération doit diminuer la consommation
des eaux-de-vie et, à cette fin, soutenir par des
subsides les efforts des organisations et institutions qui, sur le plan suisse ou intercantonal,
luttent contre l’alcoolisme par des mesures
préventives. L’article précité prévoit en outre que
les subsides peuvent être affectés notamment à
l’information et à la recherche.
Les subsides versés à la FSRA font partie intégrante
du budget de la RFA. Ces dernières années, ils se
sont élevés à environ 175 000 francs par an. Ces
fonds doivent être utilisés exclusivement pour
prévenir et combattre l’abus d’alcool et ne
dépendent pas de la dîme de l’alcool (10 % du
bénéfice net de la RFA), dont les cantons se
servent pour lutter contre toutes les formes de
dépendance.
Exemple concret: suivi par SMS
La FSRA a notamment soutenu une étude pilote
menée entre 2011 et 2013 par l’institut suisse de
recherche sur la santé publique et les dépendances
(ISGF). Cette étude proposait un suivi par SMS aux
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personnes qui avaient reçu un traitement ambulatoire en raison de leur dépendance à l’alcool.
Réalisée sous la direction de Severin Haug,
responsable de recherche à l’ISGF, elle avait pour
objectif d’analyser la faisabilité et l’efficacité de
cette mesure, relativement peu onéreuse, en
matière de prévention des rechutes. En collaboration avec le service spécialisé pour la prévention
des problèmes liés à l’alcool de Zurich, la fondation Santé bernoise et le service d’aide intégrée en
matière de dépendance de Winterthour, l’ISGF a
recruté des personnes qui avaient suivi un traitement ambulatoire en raison de leur dépendance à
l’alcool. Les critères de sélection étaient les
suivants:
­– l’alcool devait être la principale substance
posant problème;
­– la personne devait avoir un téléphone portable;
­– elle devait maîtriser le service de messagerie
SMS;
­– elle devait être germanophone; et
­– elle ne devait pas souffrir de troubles graves de
la cognition ou du langage.
Environ la moitié des personnes remplissant ces
critères ont accepté de participer au programme.
Les personnes qui ont refusé d’y prendre part ont
invoqué différentes raisons, avançant notamment
qu’elles n’avaient pas besoin de suivre un traitement complémentaire ou qu’elles planifiaient un
séjour à l’étranger.
Une fois par semaine, les participants recevaient
un SMS contenant des questions portant sur leurs
habitudes de consommation ou le respect de leurs
objectifs (par ex. abstinence ou diminution de la
quantité d’alcool consommée).
En fonction de leur réponse, les participants
recevaient un message de félicitations et d’encouragement ou, dans le cas contraire, un courriel
était envoyé à un conseiller afin que ce dernier
propose un soutien complémentaire à la personne
concernée. Les conseillers étaient également
informés par voie électronique lorsqu’un participant ne répondait pas à un SMS. Dans ce cas, ils
devaient essayer de joindre les retardataires par
téléphone.
19
Bilan positif
Le suivi par SMS a duré six mois. La grande
majorité des participants ont exprimé un avis
positif sur l’étude: 75 % des personnes interrogées ont ainsi fait savoir qu’elles participeraient de
nouveau à un programme de ce genre; 56 % ont
jugé que le programme les avait aidées à respecter
leur objectif en matière de consommation, et
95 % ont estimé que la possibilité de prendre
contact avec un conseiller en cas de besoin était
d’un grand secours. Compte tenu du nombre
relativement faible de participants, il n’a pas été
possible de dire clairement au terme du programme si la méthode du suivi par SMS était
efficace. Cependant, les personnes qui ont
bénéficié de ce suivi semblent être moins nombreuses que les autres à avoir rechuté. Ce constat
suffit donc à justifier l’utilisation ciblée des
nouveaux moyens de communication pour la
prévention des problèmes liés à l’alcool, surtout
auprès des jeunes.
Ruth Widmer
Informations complémentaires:
Les personnes qui souhaitent obtenir davantage
d’informations sur l’étude relative au suivi par
SMS peuvent s’adresser à Severin Haug
([email protected]).
La FSRA en bref
Créée en 1981, la FSRA a pour objectif d’encourager et de coordonner la recherche scientifique
portant sur l’ensemble des questions liées à l’alcool
et ayant une importance nationale ou régionale en
matière de santé publique. Au cours des dix
dernières années, la fondation a reçu en moyenne
neuf demandes de financement par an, ce nombre
ayant augmenté ces trois dernières années.
Contact: www.alcoholresearch.ch.
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Boissons spiritueuses suisses
Concours DistiSuisse 2015: consécration
des meilleurs distillats helvétiques
Les boissons spiritueuses suisses sont d’excellente qualité, ce qui a une
fois de plus été démontré lors de la troisième édition du concours
national organisé par DistiSuisse. Parmi les 447 distillats évalués, 124
ont obtenu une médaille d’or et 224 une médaille d’argent. En outre,
six producteurs se sont vus décerner le titre très convoité de distillateur de l’année. Voici quelques photos de la remise des prix, qui s’est
déroulée au Kursaal de Berne, le 17 septembre 2015.
Le titre de distillateur de
l’année est décerné aux
participants qui ont obtenu
une médaille d’or pour au
moins quatre des produits
qu’ils ont présentés. Ces
produits, dont deux au
minimum doivent être des
eaux-de-vie, doivent
appartenir à des catégories de
boissons spiritueuses
différentes. Chaque
distillateur de l’année se voit
remettre un diplôme. Photo:
les distillateurs de l’année en
compagnie de la conseillère
fédérale Eveline WidmerSchlumpf. De gauche à droite:
Saverio Friedli, Distillerie
Studer, Escholzmatt (LU); Toni
Z’Graggen, Schaubrennerei
Z’Graggen, Lauerz (SZ); Marc
Rohner, Spezialitätenbrennerei
Humbel, Stetten (AG); Eveline
Widmer-Schlumpf, conseillère
fédérale; Ursula et Dani
Zürcher, Spezialitätenbrennerei Zürcher, Port (BE); Urs
Streuli, Streuli’s Privatbrennerei, Horgen (ZH); Reto Lipp,
Weingut und Destillerie Kunz,
Maienfeld (GR).
Au total, 124 distillats ont
remporté une médaille d’or et
224 une médaille d’argent. Pour
obtenir la médaille d’or, les
boissons spiritueuses doivent
totaliser au minimum 91 points
sur 100. Les produits sont
répartis en 18 catégories, au sein
desquelles le produit obtenant le
nombre de points le plus élevé
est désigné vainqueur. Photo (de
gauche à droite): Gabriela Perret,
présidente de DistiSuisse;
Michael Gysi, chef d’Agroscope;
Hermann Röllin, de l’exploitation
Bauernhofbrennerei Röllin à Baar,
médaille d’or dans la catégorie
eaux-de-vie de poire; Andreas
von Ow, de Büsingen, enclave
allemande, vainqueur de la
catégorie eaux-de-vie de poire.
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Lors de la cérémonie de remise des prix au Kursaal,
Michel Thentz, président du gouvernement
jurassien, a lui aussi salué le travail des distillateurs
suisses. Avant d’assumer cette fonction, Michel
Thentz s’est notamment engagé durant de
nombreuses années en faveur de l’attribution du
label AOP à la damassine jurassienne.
En juin 2015, un jury constitué de 36 experts a dégusté dans les
locaux de la RFA les 477 distillats présentés, qu’il a ensuite évalués
en se fondant sur les critères suivants: aspect, odeur, goût et
impression générale. Parmi les membres du jury se trouvaient
notamment Fabrizio Pina, ingénieur agro-alimentaire, un
homologue tessinois (à gauche sur la photo) et Josiane Enggasser,
sous-directrice de Fruit-Union Suisse (à droite sur la photo).
Informations complémentaires:
www.distisuisse.ch
Tous les deux ans, DistiSuisse organise un concours
visant à primer les meilleures boissons spiritueuses
proposées sur le marché suisse. L’association est
soutenue par Agroscope (président du jury),
Fruit-Union Suisse (administration), la RFA (mise à
disposition des locaux et de bénévoles pour gérer
l’organisation lors de la dégustation) et l’Office
fédéral de métrologie (analyse des échantillons). La
dégustation a exigé une organisation sans faille et
une grande concentration de la part des volontaires chargés de préparer et de servir les échantillons. Photo (de gauche à droite): Beatrice
Rüttimann, de DistiSuisse; Emanuel Dula, de la
RFA; Victor Egger, de la Fondation rurale interjurassienne.
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Alcosuisse
Le conseil d’administration d’alcosuisse sa
se présente
Le monopole que la Confédération détient sur l’éthanol est bientôt de
l’histoire ancienne. Dans le cadre de la révision totale de la loi sur
l’alcool, qui fait actuellement l’objet d’une procédure d’élimination
des divergences, il est en effet prévu de supprimer ce monopole
et, partant, de libéraliser le marché de l’éthanol. C’est pourquoi
Alcosuisse, le centre de profit de la RFA, sera transféré dans la société
alcosuisse sa, puis privatisé.
Selon la législation en vigueur, l’importation
d’éthanol est un droit qui appartient exclusivement à la Confédération. Cette tâche est assumée
par la RFA, et plus précisément par Alcosuisse.
Une fois que le monopole sera levé, la Confédération n’aura ni l’obligation de commercialiser de
l’éthanol ni la légitimité nécessaire pour le faire.
C’est pourquoi le Conseil fédéral a décidé en
avril 2012 de transférer le centre de profit de la
RFA dans la société alcosuisse sa (lancement des
activités), puis de vendre les actions de cette
dernière (privatisation). Pas encore opérationnelle
à ce jour, la société alcosuisse sa a été fondée en
1998 en vue de protéger le nom «alcosuisse» sur
le plan juridique.
En privatisant alcosuisse sa, le Conseil fédéral
garantit que l’expérience acquise par le centre de
profit dans le cadre de l’exécution du monopole
de la Confédération sera maintenue sur le marché
libéralisé de l’éthanol.
Le succès d’alcosuisse sa dépendra de sa capacité
à négocier la transition entre la levée du monopole et ses premiers pas sur le marché libéralisé.
Le lancement et l’accompagnement de ce
processus est l’une des tâches principales du
conseil d’administration, qui a été constitué en
janvier 2015 et qui est composé d’Ivan Vollenweider (président), de Beat Zwahlen, de Beth Krasna
et d’Anton Lenz. Ces personnes se distinguent
par leur longue expérience dans la conduite et le
repositionnement de petites et moyennes entreprises.
Marianne Weber,
cheffe du projet de privatisation d’Alcosuisse
Les membres du conseil d’administration d’alcosuisse sa (de gauche à droite):
Ivan Vollenweider, Beat Zwahlen, Beth Krasna et Anton Lenz
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Trois questions à Ivan Vollenweider, président du conseil d’administration d’alcosuisse sa
RFA: quelles sont les premières impressions du
conseil d’administration d’alcosuisse sa?
Ivan Vollenweider: nous avons remarqué que de
très nombreux projets devaient être menés dans
des délais extrêmement courts et avec des
ressources en personnel parfois limitées. Nous
avons également visité les sites de Delémont et de
Schachen, où nous avons eu le plaisir de rencontrer des collaborateurs motivés et qualifiés.
De premiers contacts avec des acquéreurs
potentiels nous ont permis de constater
qu’alcosuisse sa suscite l’intérêt. Comme toujours, ce seront cependant le prix et d’autres
conditions qui seront déterminants pour l’achat.
Nous espérons maintenant trouver une solution
satisfaisante pour tous en collaboration avec les
employés du centre de profit, puis d’alcosuisse sa.
Quelles ont été vos priorités jusqu’à présent?
Pour les membres du conseil d’administration, le
plus important était d’avoir une connaissance
précise de la stratégie d’Alcosuisse. Un monopole
est une situation inhabituelle pour nous, étant
donné que nous avons tous travaillé, ou travaillons encore pour certains, dans des entreprises
confrontées à la concurrence. Maintenant, nous
sommes cependant convaincus qu’Alcosuisse a
les armes nécessaires pour se positionner avec
succès sur le marché libéralisé de l’éthanol.
Nous nous sommes également fait un point
d’honneur de nous familiariser avec le marché de
l’éthanol, de comprendre les besoins des clients et
de connaître les différentes qualités d’éthanol.
A cela s’ajoute la participation à des projets
déterminants pour l’avenir d’alcosuisse sa, projets
dont dépend en définitive la capacité de la société
à être vendue. Dans ce contexte, il est essentiel
pour nous que la Confédération en tant que
propriétaire et mandant puisse atteindre ses
objectifs en matière de vente.
23
Quels sont les principaux défis que le conseil
d’administration devra relever?
L’un de nos principaux défis consiste certainement
à savoir comment le marché de l’éthanol évoluera
une fois que le monopole de la Confédération
aura été supprimé. Pour ce faire, nous élaborons
divers scénarios dont nous examinons les effets
sur alcosuisse sa.
Il est difficile de gérer l’incertitude liée aux débats
qui sont en cours au Parlement à propos de la
législation sur l’alcool. La révision totale de la loi
sur l’alcool est nécessaire au lancement des
activités et à la privatisation d’alcosuisse sa. Le fait
de ne pas savoir si et quand cette nouvelle base
légale entrera en vigueur complique non seulement le travail relatif aux différents projets, mais
pèse également sur le moral des collaborateurs.
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Ethanol
L’éthanol: sauveur dans l’urgence
Les personnes qui aiment manger du camembert ou du gorgonzola
n’ont aucun problème avec les moisissures que ces fromages
contiennent. Celles qui ouvrent un pot de confiture dont le contenu
est recouvert d’une pellicule verdâtre et moussue apprécieront sans
doute moins ce genre de champignons. Enfin, celles qui ont le malheur
de voir leurs livres ou documents attaqués par la moisissure ne pourront pas résoudre ce problème sans avoir recours à de l’éthanol et à
l’aide d’un professionnel.
On descend aux archives pour aller chercher des
dossiers importants, des livres précieux, des
photos inestimables ou encore des documents ou
plans indispensables et là, c’est le drame: la
moisissure a fait des ravages. Il peut s’agir d’une
attaque lente et insidieuse causée par un entreposage dans une cave humide, mal ventilée et
soumise à des variations de température ou d’une
attaque soudaine due à un événement inattendu
tel qu’une rupture de canalisation. Dans des
conditions appropriées, on assiste à une propagation rapide de la moisissure, dont les spores se
retrouvent dans la poussière domestique et l’air
ambiant mais ne nuisent en principe pas à
l’environnement.
La moisissure s’attaque aux murs, aux étagères et
à presque tout ce qui se trouve sur son chemin.
Elle est dangereuse non seulement pour les
documents archivés, mais également pour la
santé des personnes qui se trouvent dans une
pièce contaminée et entrent en contact avec des
objets sur lesquels elle a proliféré. Elle raffole de
papier humide. Une fois qu’elle s’y est installée, il
est quasiment impossible de l’en déloger, à moins
de recourir aux grands moyens.
Sauver les documents
Le nettoyage et la remise en état de documents
attaqués par la moisissure est un processus
complexe et chronophage qui nécessite un grand
savoir-faire et beaucoup de patience. En Europe,
seules quelques entreprises se sont spécialisées
dans ce domaine.
Ce processus commence par une évaluation des
dégâts causés aux lieux et aux documents. De
premières mesures sont ensuite prises pour
endiguer la prolifération des champignons, et les
spécialistes consultent le propriétaire afin de
déterminer avec lui quels documents sauver et
24
lesquels éliminer. Enfin, le matériel endommagé
est nettoyé de manière sommaire, emballé, puis
évacué pour la suite des opérations. En fonction
de leur importance et de leur état, les documents
seront assainis au moyen de l’une des deux
techniques suivantes, à savoir l’irradiation ou le
nettoyage mécanique.
Irradiation
Si les examens microbiologiques révèlent une très
forte contamination et si la nature des documents
le permet, ces derniers subissent une irradiation,
cette technique visant à tuer les moisissures à
l’aide de rayons X. Pouvant être allergène et
toxique, le mycélium reste cependant fixé aux
documents et doit donc être éliminé manuellement.
Nettoyage mécanique
Les documents qui n’ont pas été gravement
touchés ou qui ne peuvent pas être soumis à une
irradiation en raison de la nature du papier font
l’objet d’un nettoyage exclusivement mécanique.
Ainsi, ils sont tout d’abord entreposés dans une
pièce hermétique afin d’y être débarrassés de la
plus grande partie de leurs moisissures au moyen
d’une sorte d’aspirateur. Ensuite, ils sont placés
dans ce que l’on appelle une chapelle (hotte
aspirante), où un collaborateur de l’entreprise
spécialisée assainit les documents page par page.
Et c’est là que l’éthanol entre en jeu. En général,
on utilise un mélange composé de 70 % d’éthanol et de 30 % d’eau, cette dernière servant à
faire gonfler les parois cellulaires sèches du
mycélium. Grâce à l’action de l’eau, l’éthanol
peut pénétrer jusqu’au plus profond du champignon et tuer ses spores. Concrètement, les
documents sont essuyés délicatement à l’aide
d’un chiffon en microfibre sur lequel de d’éthanol
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Une collaboratrice de
l’entreprise suisse DocuSAVE
vaporise de l’éthanol sur un
chiffon en microfibre avec
lequel elle nettoie les
documents contaminés. Elle
travaille dans une chapelle
(hotte d’aspiration) pour se
protéger.
a été vaporisé. Un examen microbiologique
effectué après chaque nettoyage permet de
mesurer la quantité de moisissures restantes. Ce
processus est répété jusqu’à ce que le nombre de
microorganismes nuisibles soit suffisamment
faible pour que les documents puissent être
considérés comme purifiés. Une fois que c’est le
cas, ces derniers sont emballés dans des caisses
propres, puis renvoyés aux mandants.
La longue et pénible tâche qui consiste à séparer
les documents infectés des documents sains revêt
une grande importance. Les moisissures sont en
effet des organismes voraces et peu regardants. Il
leur importe peu qu’un document vienne d’être
nettoyé ou qu’il ait déjà été attaqué. On ne peut
qu’espérer que les biens assainis seront entrepo-
25
sés dans des locaux neufs ou décontaminés et
que le seul champignon qui y aura accès sera
contenu dans le camembert de la pause.
Bernhard Moser, chef de la section Ethanol /
Ruth Widmer
Informations complémentaires: www.docusave.ch
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Culture
Dis-moi ce que tu bois…
Les gens ne boivent pas seulement pour se désaltérer. Et ils ne boivent
pas de la même manière ici et ailleurs. Mais qui boit quoi, où et à
quelle occasion? Les réponses à ces questions et à bien d’autres encore
ont été données cet été au Musée ethnographique de l’Université de
Zurich, lors de l’exposition temporaire «Trinkkultur – Kultgetränk».
Bols du peuple Kischwa
utilisés pour boire de la bière
au manioc à Sarayaku, en
Equateur
L’exposition était notamment consacrée à la
signification sociale des différentes boissons. Le
visiteur y trouvait non seulement des informations
sur des boissons sans alcool telles que le lait des
Alpes suisses ou le thé au beurre tibétain, mais
également et surtout, il y apprenait de nombreux
faits sur la production et la consommation de
boissons alcooliques telles que la bière au manioc
ou le vin de palme.
Bière au manioc d’Amazonie
Le manioc est l’aliment de base des habitants
d’Amazonie. Il est en région amazonienne ce que
les carottes, le blé ou le maïs sont sous nos
latitudes. Les tubercules sont récoltés tant pour
être mangés que pour être transformés en bière.
Ne contenant que peu d’alcool, la bière au manioc
accompagne toutes les activités communautaires,
que ce soit dans la vie quotidienne ou lors de
rassemblements festifs. Cette boisson est considérée comme l’oxygène de chaque foyer ou encore
comme la boisson originelle de l’humanité.
26
Le savoir concernant la culture et l’entretien des
plantations ainsi que la fabrication de la bière au
manioc est une tradition qui se transmet depuis
plusieurs siècles. Les récipients de production et les
bols font également partie de cette tradition
ancestrale.
La fabrication de la bière est une affaire de
femmes. Une jeune femme n’est prête à se marier
qu’une fois qu’elle maîtrise cet art.
La bière au manioc est fraîchement préparée et
n’est pas mise en bouteille. Les femmes mâchent
les tubercules, les imprégnant ainsi de salive, puis
les recrachent. Les enzymes transforment alors en
sucre l’amidon contenu dans les tubercules,
élément essentiel au processus de fermentation.
La teneur en alcool de cette bière est relativement
faible. A la différence d’autres cultures, les
Sud-Américains ne cherchent pas à s’enivrer
lorsqu’ils boivent de l’alcool. Bien au contraire.
Une bière de manioc serait qualifiée de mauvaise
si un membre de la communauté devait être saoul
après en avoir consommé.
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Une femme de la communauté Aguaruna, dans le
nord du Pérou, sert de la
bière au manioc. Elle verse
dans un bol à travers un
tamis le marc de manioc
mélangé à de l’eau. Ce
mélange est conservé dans
une grande jarre à bière.
Photo prise en 1965.
Depuis quelques années, la tradition consistant à
imprégner le tubercule de salive tend à être
considérée comme une pratique dépassée, voire
primitive. C’est pour cette raison que les femmes
emploient du sucre à la place de la salive comme
moyen de fermentation. Cette boisson continue
néanmoins à être consommée quotidiennement et
en grande quantité. Ainsi, des effets négatifs tels
que l’augmentation du nombre de caries et des
cas de diabète se font déjà ressentir.
Vin de palme des Tropiques
Le jus de palme fermenté, ou vin de palme, est
une boisson alcoolique particulièrement appréciée
dans les pays tropicaux. Il était déjà connu pour
ses effets psychotropes en l’an 1500 avant
Jésus-Christ.
Pour produire du vin de palme, issu du palmier à
sucre par exemple, il faut fouetter à l’aide d’un
bâton la spathe masculine dès que le fruit apparaît, et ce pendant trois jours d’affilée. Il faut
ensuite couper cette dernière un peu au-dessus de
sa base.
La sève sucrée qui s’en écoule a un goût semblable
à celui du moût frais et fermente en l’espace de
quelques heures seulement. On peut également la
distiller pour obtenir de l’arack. Une fois le jus de
27
palme récolté, on arrête le processus en étalant de
la chaux sur l’entaille.
Les cultures de vin de palme sont reconnaissables
aux habitudes de consommation des gens et aux
récipients dans lesquels les boissons sont servies.
Dans le nord de l’Inde, le vin de palme peut être
acheté dans la rue pour quelques roupies par verre
et n’a guère de signification rituelle. Dans certaines tribus africaines en revanche, le vin de
palme se savoure dans de magnifiques coupes
sculptées et dans des cornes à boire utilisées lors
de rites; il est censé relier les gens à leurs ancêtres.
En Asie du Sud-Est, la légende raconte que le
palmier, une divinité qui réconforte, pleure et
donne du lait, serait né d’un sacrifice humain. De
nos jours et en de nombreux endroits, le vin de
palme n’a plus de signification profonde. La
version pasteurisée du vin de palme est également
de plus en plus consommée en dehors des
Tropiques, avant tout dans des communautés
africaines.
Les exportations de vin de palme augmentant ces
derniers temps, la RFA a déjà eu l’occasion de
s’occuper de la classification de ce produit. Le
domaine Importation et exportation de la régie a
vérifié la recette et demandé au laboratoire
spécialisé de l’Institut fédéral de métrologie
accrédité pour les analyses d’alcool de procéder à
une analyse. L’examen de la recette et l’analyse
ont révélé que le vin de palme en question était un
produit fermenté auquel aucun alcool n’avait été
ajouté. Par conséquent, celui-ci n’était pas soumis
à la loi sur l’alcool, et aucun impôt sur l’alcool
(droits de monopole) n’a dû être perçu. Jusqu’à
présent, la RFA n’a en revanche jamais eu affaire à
la bière au manioc.
Regina Leuba / Roland Jossen /
Frances Weidmann, Importation et exportation
Informations complémentaires:
www.musethno.uzh.ch > Ausstellungen >
Ausstellungsarchiv > Trinkkultur
Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch
Histoire
La tourte au kirsch de Zoug a cent ans
Les douze fabricants de tourte au kirsch de Zoug et membres de
l’association qui promeut cette spécialité célèbrent le centenaire
de ce gâteau culte d’une manière bien particulière.
Pour faire honneur à la célèbre tourte, un parcours
qui commence à la gare de Zoug fait découvrir aux
visiteurs l’histoire, la production et l’importance de
ce gâteau sur le plan social. En chemin, les personnes intéressées apprennent ainsi tout ce qu’il
faut savoir sur ce produit régional. Des anecdotes et
des faits amusants agrémentent le tout en retraçant
400 ans de tradition. Le circuit passe également par
le quartier où les premières eaux-de-vie de cerises
de Zoug ont été produites et où la tourte au kirsch
est née.
Réalisées par la dessinatrice Jasmin Baumann, des
illustrations qui représentent avec une grande
précision trois variétés de cerises à chacun des cinq
postes confèrent une dimension artistique au
parcours. A ne manquer sous aucun prétexte!
Gratuit, le parcours peut être effectué à n’importe
quelle heure du jour et de la nuit.
La tourte au kirsch de Zoug a été inscrite en mars 2015 au
registre des indications géographiques protégées (IGP). Juste
à temps pour les festivités.
Ueli Kleeb / Caroline Lötscher,
DNS-Transport
Informations complémentaires:
www.zuger-kirschtorten-meile.ch
Long de 1,6 kilomètre, le parcours est composé de cinq
postes, où sont exposées 110 photos qui célèbrent la patrie
du kirsch, principal ingrédient de la tourte du même nom.
28
Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch
Le poste n° 1 souhaite la bienvenue aux visiteurs dans la région d’origine de la
tourte au kirsch en revenant sur les traditions qui y sont établies telles que le
marché aux cerises. La «Chriesisturm», une course à travers la vieille ville au
cours de laquelle les participants portent les échelles servant à récolter les
cerises, fait partie de ces traditions.
Le poste n° 2 retrace l’invention de ce dessert incontournable. On y découvre
l’histoire du jeune pâtissier Heiri Höhn (1889 – 1957) et la manière dont
celui-ci a élaboré, entre 1913 et 1915, la recette d’un gâteau imbibé de kirsch
dans son petit magasin-atelier de la rue Alpenstrasse n° 7.
Winston Churchill, Audrey Hepburn, le Pape François… Les célébrités qui ont
succombé à la tourte au kirsch sont mentionnées au poste n° 4.
Quel est l’avenir de la tourte au kirsch? Au poste n° 5, le visiteur en apprend
davantage sur les 1000 nouveaux cerisiers plantés à Zoug, sur la renaissance
des cerises dans la région de Zoug et du Rigi depuis 2008 ainsi que sur les
efforts fournis pour garantir une appellation protégée à la tourte au kirsch et à
l’eau-de-vie de cerises produite dans la région.
29
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RFA
40 anni al servizio delle dogane e della RFA
Sergio Peverelli è da 40 anni al servizio della Confederazione,
16 trascorsi quale specialista doganale e 24 quale ispettore al servizio
esterno della RFA per la Svizzera italiana e l’Engadina. Come altri
collaboratori entrati in servizio alla RFA, ha portato con sé una solida
esperienza doganale.
assolvere, l’interesse per il mondo agricolo e
viticolo e non da ultimo la possibilità di poter
ammirare il nostro a volte magnifico paesaggio
con tutti i cambiamenti della natura a seconda
della stagione e del luogo. Sono infine contento
di poter consigliare al meglio i nostri amministrati,
anche se alle volte sono costretto a procedere
penalmente nei loro confronti.
Nell’ambito della sua attività cosa l’ha marcata
di più?
Il fatto di non potersi sempre fidare di persone
che svolgono un’attività di controllo al di fuori
della RFA e quei casi in cui le persone per distra-zione o meglio noncuranza commettono delle
piccole infrazioni che in fin dei conti portano a dei
guadagni minimi.
Sergio Peverelli
RFA: Quando e in quale funzione ha iniziato la
sua attività presso la Confederazione?
Sergio Peverelli: Ho iniziato nel luglio del 1975
frequentando la scuola per esperti doganali. Dopo
il primo anno di formazione ho avuto la possibilità
di lavorare per oltre 5 anni presso l’ispettorato
dell’aeroporto di Zurigo-Kloten, per poi poter
rientrare nel 1989 a Chiasso.
A partire dal febbraio del 1991 sono stato
ingaggiato quale ispettore al servizio esterno con
il compito di coadiuvare i due allora ispettori di
circondario Marcel Ansermet (per il Ticino e la
Mesolcina) e Kurt Düsel (per il rimanente del
Grigioni, la Valle del Reno ed il Liechtenstein).
Regolarmente mi è inoltre capitato di dover
partecipare a delle operazioni di controllo in altre
regioni della Svizzera.
Cosa le interessa in particolare di questa
funzione?
Sono vari gli elementi che mi interessano.
L’indipendenza e la libertà di programmare le mie
giornate, la variabilità dei casi e dei compiti da
30
Quale esperienza con i clienti le è rimasta
particolarmente impressa?
Nell’arco di tutti questi anni varie sono le esperienze che mi hanno colpito. Dalle persone che
inventano storie e scuse di ogni sorta per non
ammettere il proprio errore, fino alle persone che
si scusano sinceramente per l’infrazione commessa. Ricordo in particolare anche quella volta in
cui ho dovuto incontrare una persona che aveva
denunciato una sospetta distillazione clandestina.
Ebbene, sul divano del suo salotto, stava tranquillamente riposando una capra. Egli ha voluto
offrirmi il caffè, io non sono schizzinoso ma quella
volta non l’ho accettato.
In conclusione posso dire che ho iniziato la mia
attività lavorativa presso l’Amministrazione
federale delle dogane (AFD); sono poi passato alla
RFA. Verosimilmente terminerò la mia attività di
nuovo presso l’AFD per via dell’integrazione
decisa dal Consiglio federale; così si chiuderà il
cerchio della mia carriera professionale.
Sergio Peverelli
Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch
Crédits images
Images et graphiques, copyright RFA, exceptés:
pp. 10–11: Administration fédérale des douanes
p. 12: APG/SGA
p. 14:
Distillateurs suisses
p. 17:
www.drinksinitiatives.eu
p. 20:
DistiSuisse
p. 27:Photo publiée dans la presse pour la promotion de l’exposition «Trinkkulturen» / Hansruedi Dörig, 1965
pp. 28–29: Ueli Kleeb et Caroline Lötscher, DNS-Transport
31
11.15 1700 860353821

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