alcool et politique - Bundespublikationen
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2/2015 | www.eav.admin.ch Le magazine de la RFA alcool et politique RFA Réorganisation de la RFA avant son intégration dans l‘AFD L’entretien Augustin Mettler, président des Distillateurs suisses Publicité Portail électronique pour l’évaluation de projets Boissons spiritueuses suisses Concours DistiSuisse 2015 Alcosuisse Présentation du nouveau conseil d’administration Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Table des matières 3 | Passation des pouvoirs 4 | Examen d’un nouveau système d’imposition 5 | Réorganisation de la RFA avant son intégration dans l’AFD 6 | Tout est une affaire de dialogue 8 | Un rapprochement qui ouvre de nouvelles perspectives 10 | Cure de jouvence pour la Direction générale des douanes 12 | La cyberadministration au service de l’évaluation des projets publicitaires 14 | «Chaque bouteille a sa propre histoire.» 16 | drinksinitiatives.eu: le secteur des boissons spiritueuses s’engage 18 | Durablement sobre grâce aux SMS 20 | Concours DistiSuisse 2015: consécration des meilleurs distillats helvétiques 22 | Le conseil d’administration d’alcosuisse sa se présente 24 | L’éthanol: sauveur dans l’urgence 26 | Dis-moi ce que tu bois… 28 | La tourte au kirsch de Zoug a cent ans 30 | 40 anni al servizio delle dogane e della RFA Edition Régie fédérale des alcools (RFA) Länggassstrasse 35, Case postale 516 3000 Berne 9 Adresse électronique: [email protected] Rédaction Communication RFA / Yvonne Mäder-Bogorad Traduction Section des services linguistiques du DFF Distribution OFCL, Vente des publications fédérales, 3003 Berne, fax: 031 325 50 58 Site Internet: www.bundespublikationen.admin.ch/fr Adresse électronique: [email protected] Numéro d’article: 621.300.2/15F Passez commande ou modifiez votre abonnement en ligne: En saisissant le numéro d’article correspondant, vous pouvez télécharger le bulletin-réponse sous www.bundespublikationen.admin.ch/fr, puis le remplir et l’envoyer par courriel. 2 Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Editorial Passation des pouvoirs C’est dans l’ordre des choses. Dans toute organisation, des personnes partent et d’autres arrivent. Souvent, on remplace la retraitée ou le démissionnaire par une personne au profil identique. Parfois, on profite de l’occasion pour faire appel à de nouvelles compétences. Indépendamment de la stratégie choisie, une transition est toujours un moment délicat. Elle implique un savant dosage entre continuité et rupture. Il faut éviter les lacunes dans la transmission des connaissances. Les équilibres internes doivent immanquablement être redéfinis. Réussir une transition en douceur nécessite une préparation minutieuse. Il faut tout d’abord définir la fenêtre idéale pour annoncer le changement. Il convient alors d’expliquer, aussi clairement que possible, les raisons du départ de la personne et les critères de sélection du successeur. Il est ensuite indispensable de transmettre à ce dernier des informations détaillées sur les relations avec les collaborateurs, les partenaires et les clients. Enfin, il est recommandé de fixer une date officielle pour le passage de témoin et de marquer l’occasion de manière symbolique. Une succession toutefois doit être mentionnée, car elle concerne l’ensemble des milieux évoqués ci-dessus. A la fin de l’année 2015, Fritz Etter tirera sa révérence après 41 ans de service passés à différents niveaux de la RFA. Dans un entretien, il revient sur les moments forts de sa carrière et évoque ses projets de nouveau retraité (pages 6 et 7). Il arrive que plusieurs successions se concentrent sur une brève période. Le hasard du calendrier a voulu que deux présidences aient changé de mains le 17 avril 2015: celle de la Fédération suisse des spiritueux, qui est passée d’Andreas Affentranger à Julien Morand, et celle des Distillateurs suisses, qui a été transmise de Reto Wehrli à Augustin Mettler. Si le premier incarne la continuité, le second est porteur d’une stratégie résolument nouvelle, plus axée sur le marketing (lire l’entretien en pages 14 et 15). L’aboutissement des travaux engagés il y a maintenant plus de sept ans dépend toujours des décisions du Parlement. Là également, une transition aura lieu. Après s’être penchée une dernière fois sur la révision totale de la loi sur l’alcool, la commission sortante de l’économie et des redevances du Conseil des Etats transmettra le dossier à un plénum nouvellement constitué (page 4). Il ne s’agit évidemment pas d’énumérer tous les changements de personnel qui sont intervenus ces derniers mois dans les entreprises de production de boissons spiritueuses, dans les exploitations agricoles, dans les établissements gastronomiques ou encore dans les organisations de prévention. La liste serait trop longue. 3 Son successeur, Stefan Schmidt, est issu des rangs de l’Administration fédérale des douanes. Plus précisément du domaine de l’imposition du tabac et de la bière, dont il dirigeait la section compétente jusque récemment. Les similitudes entre les deux organisations-sœurs du Département fédéral des finances sont frappantes, malgré quelques différences notables (portrait et entretien en pages 8 et 9). La passation des pouvoirs entre Fritz Etter et Stefan Schmidt s’est déroulée de manière optimale, sur près d’une demi-année. Cela s’imposait compte tenu de la complexité des réformes en chantier. Nous vous souhaitons une agréable lecture. Nicolas Rion, chef de la communication Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Révision totale de la loi sur l’alcool Examen d’un nouveau système d’imposition La deuxième étape de la procédure d’élimination des divergences concernant la révision totale de la loi sur l’alcool est en cours. Le modèle adopté par le Conseil national durant la session d’été 2015 en vue de remplacer l’imposition basée sur le rendement est au cœur des débats. La commission du Conseil des Etats chargée de l’examen préalable a auditionné des experts juridiques et les cantons sur cette proposition de remplacement. La Chambre haute se prononcera prochainement sur le projet, pour la troisième fois. Le système d’imposition adopté par le Conseil national le 3 juin 2015 prévoit les éléments suivants: – une réglementation sur les quantités manquantes; – une réduction de 30 % de l’impôt pour les petits producteurs et les commettants dont la production annuelle est inférieure ou égale à 1000 litres d’alcool pur; – une aide financière de la Confédération visant à améliorer la qualité, la durabilité et l’accès au marché des boissons spiritueuses. Le Conseil national a modifié un point essentiel du projet élaboré par l’administration. Il propose en effet que les volumes de production de plusieurs assujettis qui sont liés sur le plan juridique ou économique ne soient pas additionnés. Nouvel avis de droit A l’ouverture de la deuxième étape de la procédure d’élimination des divergences, la Commission de l’économie et des redevances du Conseil des Etats (CER-E) a décidé de demander l’avis d’experts juridiques, de la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé et de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales sur cette deuxième solution de remplacement. Les résultats de l’avis de droit ont été présentés à la CER-E à la mi-novembre 2015. Le Conseil des Etats devrait donc se prononcer à ce sujet lors de la session d’hiver 2015. Le projet retournera ensuite au Conseil national. Si les deux Chambres ne trouvent pas de compromis, la révision totale de la loi sur l’alcool sera soumise à la conférence de conciliation de l’Assemblée fédérale. Nicolas Rion Conseil des Etats Conseil national Aménagement du système d’imposition Abandon de l’imposition basée sur le rendement Solution visant à remplacer l’imposition basée sur le rendement Montant de l’impôt Maintien de l’impôt à 29 francs par litre d’alcool pur Hausse de l’impôt à 32 francs par litre d’alcool pur Vente d’alcool dans le commerce de détail Interdiction de vendre de l’alcool entre 22 heures et 6 heures Pas de limitation de la vente d’alcool à certaines heures Divergences restantes entre le Conseil des Etats et le Conseil national après les débats en plénum respectifs du 24 novembre 2014 et du 3 juin 2015 4 Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch RFA Réorganisation de la RFA avant son intégration dans l’AFD La réorganisation de la RFA entamée en 2008 ne pourra pas être achevée sans une révision de l’actuelle loi sur l’alcool. Deux mesures seront mises en œuvre le 1er janvier 2016 en vue de préparer le terrain. 1. Nouveau chef par intérim: en mai 2015, la cheffe du Département fédéral des finances (DFF) a désigné Stefan Schmidt pour succéder à Fritz Etter. Etant donné que la nomination d’un nouveau directeur ne se justifie pas dans la période de mutation que la RFA vit à l’heure actuelle, Stefan Schmidt aura la fonction de chef par intérim. Il dirigera l’organisation qui remplacera la RFA, à savoir la division Alcool et tabac de la Direction générale des douanes, une fois que la révision de la loi sur l’alcool sera terminée. Grâce à cette double casquette, il pourra gérer tous les travaux relatifs à l’actuelle et à la nouvelle organisation. 2. Nouveau rattachement administratif: la modification de l’ordonnance sur l’organisation du DFF a constitué un pas supplémentaire en direction du rapprochement de la RFA et de l’Administration fédérale des douanes (AFD). Dès 2016, la RFA ne dépendra plus du Secrétariat général du DFF, mais sera rattachée à l’AFD sur le plan administratif. Ce changement renforcera les liens avec la direction de l’AFD et garantira une meilleure coordination entre les deux unités administratives. En outre, il permettra de nouvelles formes de collaboration telles que le partage du temps de travail des collaborateurs entre les deux offices. Enfin, il facilitera le transfert des connaissances. Les structures internes et les obligations légales de la RFA ne seront pas touchées par ce rattachement administratif. Jusqu’à l’entrée en vigueur de la nouvelle législation sur l’alcool, la régie restera un établissement autonome et conservera sa personnalité juridique. Cela signifie notamment qu’elle continuera de tenir sa propre comptabilité. Nicolas Rion 5 DFF RFA AFD Aujourd'hui DFF RFA AFD Dès 2016 La RFA est actuellement rattachée au Secrétariat général du DFF. A partir du 1er janvier 2016, elle sera rattachée à l’AFD. La RFA conserve toutefois sa personnalité juridique. Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch RFA Tout est une affaire de dialogue Après 41 ans de bons et loyaux services, Fritz Etter, directeur de la RFA, partira à la retraite à la fin de l’année. Dans un entretien, il évoque ses souvenirs et ses projets. RFA: quel est votre souvenir le plus marquant? Fritz Etter: je n’oublierai jamais cette journée de l’automne 2004, lorsqu’un distillateur du Val-deTravers a avoué dans le bureau du directeur de la RFA qu’il produisait de l’absinthe au noir. Il voulait savoir ce qu’il devait faire pour sortir de la clandestinité et obtenir une concession au titre de distillateur professionnel. Grâce à l’issue positive de cet entretien, la RFA a réussi en quelques mois à gagner la confiance d’une douzaine de distillateurs clandestins du Val-de-Travers. Elle a réglé les questions fiscales et pénales nécessaires et, le 1er mars 2005, octroyé une concession temporaire à ces nouveaux clients. Les anciens hors-la-loi ont ainsi pu sortir leurs alambics de leurs cachettes pour produire de l’absinthe en toute légalité. Un exemple parmi tant d’autres qui illustre parfaitement le pragmatisme de la RFA. Quel est votre plus grand succès? Du fait de la création des entrepôts fiscaux et des entrepôts sous scellés, l’impôt a été perçu au moment de la commercialisation des produits plutôt qu’au moment de leur production. Cela a représenté un changement important pour la RFA. Grâce aux bons contacts que nous entretenons avec les autorités, associations et distillateurs des pays voisins, nous avons pu nous familiariser avec les systèmes prévoyant une imposition lors de la mise sur le marché des produits et mettre en place une solution aussi simple et conviviale que possible pour la Suisse. Nos spécialistes se sont ensuite rendus chez les exploitants des entrepôts afin de leur expliquer les conséquences de ce changement et la nouvelle façon de procéder. Nous y avons consacré beaucoup de temps, mais le jeu en valait la chandelle. Nous avons ainsi pu mieux apprendre à connaître les personnes et les entreprises, continuer à améliorer le système et, enfin, répondre rapidement et facilement à la plupart des demandes de nos clients. 6 Comment pensez-vous que le secteur suisse des boissons spiritueuses va évoluer? Lorsque j’ai commencé à travailler à la RFA au début du mois d’octobre 1974, quelque 95 000 agriculteurs qui distillaient ou faisaient distiller de l’eau-de-vie en franchise d’impôt étaient encore enregistrés auprès de la régie. Aujourd’hui, ce nombre a presque diminué de moitié. L’introduction du montant unique de l’impôt a également sonné le glas de nombreux distillateurs professionnels. Oscillant entre 13 et 18 % à l’heure actuelle, la part de marché des boissons distillées suisses ne va guère augmenter ces prochains temps. Je pense que le secteur devrait chercher son salut dans les eaux-de-vie fines du segment de prix supérieur. La RFA collabore non seulement avec le secteur des boissons spiritueuses, mais également avec les acteurs de la prévention. Comment concilier les deux? Ce grand écart est faisable si l’on reste en contact permanent avec toutes les personnes concernées. Une tentative de rapprochement entre le secteur des boissons spiritueuses et l’Office fédéral de la santé publique a malheureusement échoué il y a quelques années. Cela ne signifie cependant pas que les deux parties campent sur leurs positions. S’agissant du sucre et du sel, le dialogue établi avec les producteurs a permis d’amener ces derniers à revoir leurs recettes. Concernant la protection de la jeunesse, il y a également des objectifs que le secteur des boissons spiritueuses et les milieux de la prévention pourraient poursuivre en commun en intensifiant leur collaboration. Dans le cadre de mon engagement en faveur de la prévention, j’ai toujours cherché à apprendre à connaître personnellement les différents acteurs et leurs attentes. Un dialogue ouvert et constructif porte plus rapidement ses fruits et profite généralement aux deux parties. Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Fritz Etter (à gauche) passe le témoin à Stefan Schmidt. Comment avez-vous vécu le processus de réorganisation lié à la révision totale de la loi sur l’alcool? La réorganisation a débuté il y a déjà plusieurs années, et le processus a connu des hauts et des bas. L’application des nouvelles dispositions légales, le rattachement de la RFA à l’Administration fédérale des douanes (AFD) et la privatisation d’Alcosuisse nécessitent des préparatifs importants, qui doivent être gérés parallèlement aux affaires courantes. Je suis fier que les collaborateurs aient réussi à relever ce défi avec brio jusqu’à présent. C’est une tâche qui est loin d’être évidente tant l’ensemble du processus est lié à de nombreuses incertitudes. La procédure d’élimination des divergences entre le Conseil national et le Conseil des Etats peut encore échouer. On a aussi beaucoup parlé de la décision d’établir à Delémont la division Alcool et tabac de l’AFD, qui sera chargée d’appliquer la nouvelle législation sur l’alcool. Le risque existe que des collaborateurs expérimentés quittent la régie de manière prématurée. C’est pourquoi je me suis beaucoup investi pour expliquer au personnel les raisons des retards, décisions et scénarios, mais également pour lui montrer les horizons nouveaux que ces changements ouvrent. 7 Que souhaitez-vous à votre successeur? Grâce à sa solide formation et à sa longue expérience au sein de l’AFD, Stefan Schmidt a tous les atouts en main pour assumer au mieux sa nouvelle fonction. J’espère pour lui que le Parlement prendra aussi rapidement que possible une décision sur la révision totale de la loi sur l’alcool. Enfin, je lui souhaite de réussir à mettre en œuvre avec dynamisme les mesures définies dans le cadre des nombreux projets de la RFA et de déménager à Delémont avec une équipe motivée. Qu’est-ce qui vous manquera le plus? Je regretterai certainement les nombreux, précieux et enrichissants contacts avec les gens de la RFA et les partenaires externes. A partir de 2016, mon agenda sera moins rempli, ce qui me permettra de consacrer plus de temps à ma famille, en particulier à mes deux petits-enfants, à mes amis et à moi-même, ce dont je me réjouis beaucoup. Bien entendu, je serais ravi de croiser de temps en temps le chemin d’anciens collègues. Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch RFA Un rapprochement qui ouvre de nouvelles perspectives Stefan Schmidt dirigera la division Alcool et tabac de la Direction générale des douanes (DGD) une fois que la révision de la loi sur l’alcool sera terminée. A la tête de la section Imposition du tabac et de la bière de la DGD jusqu’en juin 2015, il fait désormais partie de la direction de la RFA et se prépare à sa nouvelle fonction de chef par intérim, qu’il assumera dès janvier 2016. Quels sont les principaux points communs entre la RFA et la section Imposition du tabac et de la bière? Ces deux unités d’organisation du Département fédéral des finances perçoivent des impôts à la consommation sur des denrées d’agrément qui soulèvent notamment des questions de santé publique. Elles sont actives sur des marchés très dynamiques et collaborent avec des milieux qui défendent des intérêts diamétralement opposés. Cette divergence d’intérêts se reflète également dans les objectifs poursuivis par les lois que ces deux unités d’organisation appliquent, à savoir la protection de la santé d’une part et la perception d’impôts d’autre part. RFA: quelle est votre relation avec le monde des boissons spiritueuses? Stefan Schmidt: comme de nombreux Suisses, je viens d’une famille de distillateurs. Mon grandpère produisait son propre kirsch dans sa ferme. Le fameux kirsch de la marque General Sutter est d’ailleurs fabriqué à Sissach (BL), où j’ai grandi et où je vis encore aujourd’hui. Ce qui me fascine, c’est le savoir-faire sur lequel repose la production d’alcool, qu’il s’agisse de vin, de bière ou encore de boissons spiritueuses. Pour obtenir un bon produit, il faut être passionné et, souvent, avoir le courage de tester de nouvelles choses. 8 Et quelles sont les différences? Les activités de la RFA sont très variées et vont de la réglementation de la publicité à l’importation d’éthanol, en passant par la protection de la jeunesse. Celles de la section Imposition du tabac et de la bière se concentrent sur la perception d’impôts. Par l’intermédiaire de son Service extérieur, la RFA est présente dans les différentes régions de Suisse, tandis que la section Imposition du tabac et de la bière est centralisée à Berne. En outre, la première exerce elle-même des activités dans le domaine de la prévention, alors que la seconde se contente de financer cette dernière en percevant une taxe. Enfin, mentionnons que le nombre d’assujettis en Suisse s’élève à neuf pour l’impôt sur le tabac, à 483 pour l’impôt sur la bière et à environ 50 000 pour l’impôt sur les boissons spiritueuses. Dans quels domaines pensez-vous qu’il est possible de créer des synergies? La RFA et l’Administration fédérale des douanes (AFD) collaborent déjà très étroitement depuis leur création au 19e siècle. Il serait donc erroné de croire qu’il existe encore beaucoup de synergies Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch qui ne sont pas encore exploitées. La fusion de la RFA et de la section Imposition du tabac et de la bière ouvrira cependant de nouvelles perspectives. Elle nous permettra de rapprocher encore davantage nos processus et, si cela s’avère possible et nécessaire, de les harmoniser. Nous souhaitons utiliser les mêmes outils de travail, notamment dans le domaine informatique. Je me réjouis particulièrement du partage d’expériences et de connaissances, par exemple en matière d’analyse des risques. Cela vaut également pour l’ensemble de la division principale Redevances, qui a vu le jour au printemps 2015, par suite de la réorganisation de la DGD [voir en page 10]. La RFA attache une grande importance aux activités de conseil. La division Alcool et tabac en fera-t-elle de même? Tant la RFA que la section Imposition du tabac et de la bière sont des prestataires de services. Plus nous soutenons nos clients et mieux nous les conseillons, plus le travail s’en trouve facilité pour les deux parties. Des déclarations fiscales établies correctement entraînent moins de corrections et de sanctions. Quant aux clients, ils gagnent du temps et s’épargnent des désagréments inutiles. Tout comme la RFA avec le secteur de l’éthanol et des boissons spiritueuses, l’AFD entretient des relations étroites et constructives avec le secteur du tabac et de la bière. Il n’y a pas de raison que cela change. Les thèmes de l’alcool et du tabac concernent également d’autres autorités fédérales et cantonales. Comment voyez-vous la future répartition des tâches, notamment avec l’Office fédéral de la santé publique (OFSP)? La (re)définition des rôles de l’AFD et de l’OFSP dépendra des bases légales. Si les actuelles dispositions de la loi sur l’alcool applicables au commerce et à la publicité sont maintenues, il ne sera pas nécessaire de revoir cette répartition. Je vois en revanche des améliorations possibles dans le domaine de la publicité pour le tabac. La création d’un centre de renseignements unique déchargerait considérablement les cantons et les milieux économiques et limiterait les risques d’inégalité de traitement. Nous pourrions également proposer au secteur du tabac les prestations de 9 conseil du service spécialisé Coordination commerce et publicité qui ont prouvé leur utilité ainsi que le portail dédié à la publicité, qui vient d’être mis en ligne [voir en page 12]. Comment fixerez-vous vos priorités à partir de janvier 2016? L’intégration complète de la RFA dans l’AFD suppose une révision partielle ou totale des bases légales. Ces prochains mois, les travaux législatifs continueront de beaucoup nous occuper. Parallèlement à cela, il faudra planifier en détail l’intégration précitée et soutenir au mieux les collaborateurs durant cette phase de transition. Je veillerai tout particulièrement à ce que le déménagement à Delémont se passe dans les meilleures conditions possibles. La prochaine étape décisive sera le début des activités d’alcosuisse sa, mais il reste encore beaucoup à faire jusque-là. Je consacrerai encore une bonne partie de mon temps à mieux faire connaissance avec nos collaborateurs, nos clients et nos partenaires. Portrait Stefan Schmidt est né le 17 août 1970 à Sissach (BL). Titulaire d’un brevet fédéral de spécialiste de douane, il a effectué des études de droit à l’Université de Bâle parallèlement à son emploi et décroché la licence correspondante en 2002. En 2006, il a obtenu un diplôme postgrade en droit économique international à l’Université de Zurich. Stefan Schmidt a commencé sa formation au sein de l’AFD en 1988. Après avoir travaillé dans divers bureaux de douane de la région de Bâle, il est entré à la DGD en 2003 en tant que juriste et expert douanier. Après un stage au tribunal de district de Sissach, Stefan Schmidt a intégré la section Imposition du tabac et de la bière en 2007 et suivi de près la mise en œuvre de la loi sur l’imposition de la bière. En 2008, il a pris les rênes de la section précitée. L’achèvement, en 2010, de la révision partielle de la loi sur l’imposition du tabac a constitué une étape importante dans le parcours professionnel de Stefan Schmidt. Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch AFD Cure de jouvence pour la Direction générale des douanes Après une phase de projet de deux ans, la réorganisation de la Direction générale des douanes (DGD) a été achevée à la fin du mois d’avril 2015. L’objectif de cette réorganisation n’était pas uniquement d’optimaliser les structures et processus, comme l’explique Hans Peter Hefti, responsable du projet et suppléant du directeur général des douanes, dans un entretien accordé à Forum D., le magazine d’information de la douane suisse. En effet, il s’agissait également d’améliorer le service à la clientèle, en plus de renforcer la rentabilité et l’efficacité de la DGD. d’affaires des processus d’assistance. Enfin, il s’agissait d’améliorer la gestion. Quels domaines ont été renforcés? Ce sont avant tout la révision interne et la gestion des risques ainsi que les domaines des finances, des acquisitions et des technologiques de l’information et de la communication qui ont été renforcés sur un plan tant qualitatif que quantitatif. N’oublions pas que dans le cadre de sa réorganisation, l’Administration fédérale des douanes sera dotée d’une centrale de renseignement au début de 2016. Le service à la clientèle sera ainsi sensiblement amélioré et la charge de travail liée à la fourniture de renseignements réduite. Hans Peter Hefti (à droite) en pleine discussion avec des collaborateurs diplômés de l’Organisation mondiale des douanes Forum D.: Hans Peter Hefti, quels étaient les principaux objectifs de la réorganisation de la DGD? Hans Peter Hefti: nous voulions créer une organisation qui permette à la DGD de relever en administration moderne, c’est-à-dire efficace et efficiente, les nombreux défis qui l’attendaient. Les structures et processus étaient devenus quelque peu désuets. En outre, de nouvelles tâches sont venues s’ajouter aux anciennes, entraînant ainsi des exigences accrues. Nous sommes l’unité administrative de la Confédération qui dispose du portefeuille de tâches le plus hétérogène. Afin d’améliorer non seulement notre rentabilité, mais également le service à la clientèle, nous avons regroupé les tâches similaires, notamment dans les domaines de l’informatique et de la perception des redevances. La réorganisation visait également à attribuer de manière plus précise les compétences et responsabilités ainsi qu’à améliorer les processus internes. En outre, nous avons séparé de manière systématique les processus 10 Comment avez-vous procédé? Ayant débuté en avril 2013, la réorganisation de la DGD nous a demandé un gros investissement, tant sur le plan de la quantité de travail à fournir que sur le plan émotionnel. Nous avons ainsi participé à 22 séances d’une journée chacune avec l’équipe de projet, à autant de séances avec l’équipe de base, à sept réunions avec le comité de projet et à deux séminaires du comité de direction, qui avaient pour thème «la gestion du changement». En outre, un nombre impressionnant de séances d’information a été organisé dans le cadre des projets partiels et des sous-projets. Nous avons également mis sur pied deux séances d’information destinées au personnel de la DGD, rédigé des bulletins d’information et mené de nombreuses discussions. Notre personnel a été fortement mis à contribution, puisqu’il a dû participer à la réorganisation, tout en continuant à gérer les affaires courantes. Nous avons toujours procédé de manière systématique et conformément au plan. Nous avons tout d’abord recensé les produits Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch disponibles (918), puis les avons regroupés et réduits à 256 produits nécessaires. Nous nous sommes également posé la question de savoir à quelles tâches nous pourrions renoncer. La réponse s’est avérée décevante: quasiment aucune. De quelle façon avez-vous défini les processus? Nous avons reporté les 256 produits nécessaires dans 465 processus. Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur un outil de modélisation des processus d’affaires. Outre le déroulement, nous avons défini en nombre de jours les rôles, les fonctions et le travail pour chaque processus. Les diverses analyses en particulier ont servi de base solide non seulement à la définition de l’organisation structurelle, mais également à l’examen des synergies exploitées et à l’optimalisation des effectifs. Comment les postes ont-ils été définis? La cartographie des processus ne constituait que l’une des trois bases pour définir les effectifs nécessaires. Outre les données empiriques Organigramme de l’AFD après l’achèvement du projet relatif à la réorganisation de la DGD collectées auprès des collaborateurs dans le cadre des processus (approche ascendante), des tests de plausibilité (avant et après le transfert des tâches) ont été réalisés par les cadres, et les directives du directeur général des douanes ont été prises en compte dans le processus de décision (approche descendante). Et quel est votre bilan personnel? Même si la réorganisation a représenté une charge de travail considérable pour tout le monde, je pense que sa mise en œuvre est réussie. Pour moi, la réorganisation n’était pas un remède de cheval, mais plutôt une cure de jouvence dont nous sommes ressortis plus forts. La nouvelle organisation doit cependant également faire ses preuves. Ce n’est qu’ensuite que nous verrons si nous avons vraiment bien travaillé. Il va de soi que nous devrons apporter des améliorations ici ou là. Un sage disait que celui qui ne progresse pas chaque jour recule chaque jour. En ce sens, nous devons constamment nous renouveler, nous et notre organisation. «Forum D., 1/15» Directeur général des douanes Etat-major Personnel et formation Ressources Révision interne Procédures et exploitation Arrondissement I Bâle Arrondissement II Schaffhouse Arrondissement III Genève Arrondissement IV Lugano Redevances Commandement du Cgfr Région Cgfr I Région Cgfr II Région Cgfr III Région Cgfr IV Région Cgfr V Région Cgfr VI Région Cgfr VIII Bâle Schaffhouse Coire Lugano Lausanne Genève Porrentruy II I IIII VIII III III V IV 11 I VI IV Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Publicité La cyberadministration au service de l’évaluation des projets publicitaires La RFA vérifie si les projets publicitaires relatifs aux boissons spiritueuses qui lui sont soumis respectent les dispositions correspondantes de la loi sur l’alcool. Ce service gratuit connaît un succès grandissant. Une portail mise en ligne récemment garantit davantage d’efficacité, tout en augmentant la plus-value pour les clients. Les publicitaires peuvent désormais vérifier la conformité de leur projet avec les dispositions légales par le biais d’un portail électronique. Le service spécialisé Coordination commerce et publicité de la RFA (KHW en allemand) a reçu quelque 400 demandes d’évaluation en 2010. Jusqu’à la fin du mois d’octobre 2015, il en a traité plus de 1000, ce qui représente une hausse d’environ 250 %. Dans les faits, le nombre de projets examinés est encore plus important que cela, étant donné qu’un seul courriel peut contenir plusieurs projets. Afin de pouvoir faire face à cet afflux croissant et traiter efficacement les demandes, le service spécialisé KHW a développé un portail électronique dédié à la publicité. Ce portail facilite le processus d’examen interne et augmente la palette des prestations proposées aux clients. Pour pouvoir bénéficier de ces prestations, les clients doivent tout d’abord créer un profil leur 12 donnant accès à l’espace réservé du portail, dans lequel ils peuvent ensuite télécharger leurs projets publicitaires sous le format PDF, jpeg, jpg, png, mp3, mp4 ou mov. Après avoir effectué l’évaluation requise, le service spécialisé KHW informe les clients par courriel que le rapport est disponible sur le portail. Comme ils sont sauvegardés dans l’espace réservé aux utilisateurs, les projets publicitaires et les rapports de contrôle de la RFA peuvent être consultés en tout temps. La transmission des connaissances au sein d’une entreprise est également garantie, et ce même en cas de changement de personnel (illustration 1). Dans la rubrique «Aperçu», les symboles de couleur facilitent la compréhension des évaluations relatives aux projets publicitaires qui ont été téléchargés sur le portail. Le carré vert signifie «licite», le triangle jaune «licite (avec réserve)» et le cercle rouge «illicite». L’absence de symbole indique que le projet est en cours de traitement (illustration 2). En ligne depuis le 2 novembre 2015, le portail dédié à la publicité est à la disposition de tous les particuliers et entreprises qui souhaitent savoir si leurs projets sont conformes aux dispositions de la loi sur l’alcool régissant la publicité pour les boissons spiritueuses. Afin de bénéficier de ce service gratuit, il suffit de s’inscrire sur le site www.werbung.admin.ch. Pour pouvoir faire l’objet de l’examen hebdomadaire, les projets doivent parvenir au service spécialisé KHW au plus tard le lundi à 16 heures. Karin Staub, Coordination commerce et publicité Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Illustration 1: la fonction de recherche permet aux clients de consulter en tout temps leurs projets publicitaires et les rapports de contrôle de la RFA. Illustration 2: les symboles renvoient au statut des projets publicitaires. Ainsi, un carré vert signifie «licite», un triangle jaune «licite (avec réserve)» et un rond rouge «illicite». L’absence de symbole indique que le projet est en cours de traitement. 13 Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch L’entretien «Chaque bouteille a sa propre histoire.» Depuis le 17 avril 2015, Augustin Mettler préside le groupe des Distillateurs suisses, qui fait partie intégrante de l’association FruitUnion Suisse. Grand voyageur, cet expert en économie et conseiller en relations publiques dirige l’agence de communication rosmarin à Seewen, dans le canton de Schwyz. Dans un entretien, il évoque notamment l’avenir des boissons spiritueuses suisses et les débats politiques concernant la révision totale de la loi sur l’alcool. Augustin Mettler a été élu à la présidence des Distillateurs suisses le 17 avril 2015. RFA: vous êtes un nouveau venu dans le monde des boissons spiritueuses. Comment avez-vous réussi à convaincre les Distillateurs suisses de vous choisir comme président? Augustin Mettler: la plupart de mes prédécesseurs étaient des hommes politiques dont le cheval de bataille a été d’améliorer le cadre légal pour le secteur des boissons spiritueuses. Or, en raison de la libéralisation du marché, les producteurs actuels ne peuvent plus compter sur la protection de l’Etat. Les importations de produits bon marché leur donne beaucoup de fil à retordre. Les distillateurs qui veulent survivre doivent faire leurs preuves sur le marché. S’étant aperçue qu’elle devait à l’avenir aider ses membres à commercialiser et à présenter leurs produits, l’association Fruit-Union Suisse a cherché une personne expérimentée dans le domaine du marketing pour succéder à Reto Wehrli à la tête des Distillateurs suisses. 14 La première journée nationale des distillateurs a eu lieu le 14 novembre 2015. Qu’attendiez-vous de cette manifestation? La Suisse a une très longue tradition en matière de distillation. Cela fait des siècles que des boissons distillées de haute qualité sont fabriquées sur notre territoire. La diversité des produits proposés est exceptionnelle. En organisant la première journée nationale des distillateurs, nous souhaitions sensibiliser la population à cette réalité. Qu’ont les boissons spiritueuses suisses de plus que leurs concurrents étrangers? Chaque région, pour ne pas dire chaque village, propose ses propres eaux-de-vie, qui sont bien souvent produites par des entreprises familiales avec un savoir-faire, un soin et une passion incomparables. Chaque bouteille a sa propre histoire. C’est ce qui fait l’unicité et l’authenticité Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch de nos produits. Les boissons distillées suisses se démarquent ainsi clairement de la masse des produits standardisés importés. De mon point de vue, c’est un atout qu’il faut encore mieux exploiter. Que faut-il améliorer au niveau de la commercialisation des boissons spiritueuses suisses? Les distillateurs suisses fabriquent des produits d’une qualité exceptionnelle, une caractéristique typique de la culture suisse. Fidèles à un autre trait de caractère typiquement helvétique, ils font cependant preuve d’une certaine modestie lorsqu’il s’agit de présenter et de commercialiser leurs produits. Dans ce domaine, nous avons beaucoup à apprendre de nos concurrents étrangers. Si les Suisses parvenaient à vendre leurs eaux-de-vie aussi bien que les Italiens leur huile d’olive, nos boissons distillées seraient aujourd’hui des produits phares de l’exportation. Auprès de quels groupes cibles pouvez-vous accroître vos ventes? Les consommateurs s’intéressent toujours plus aux produits régionaux. J’interprète cet intérêt comme le désir d’un retour aux sources et à la nature. Je pense que nous pouvons progresser en particulier auprès des personnes qui privilégient des produits typiques d’une région. Peut-on prendre exemple sur d’autres secteurs? Les brasseries suisses de petite taille constituent un modèle à mes yeux. Depuis des années, elles jouent la carte du régionalisme à merveille et, à l’image de David contre Goliath, elles parviennent à s’imposer face à de grands groupes internationaux. Que pensez-vous des appellations d’origine protégée (AOP) et des indications géographiques protégées (IGP)? Ces deux labels sont extrêmement opportuns et justifient notre volonté d’insister davantage sur le caractère unique et régional de nos produits. Ils sont toutefois encore très peu connus des consommateurs. J’espère que cela va changer ces prochaines années. 15 Comment les producteurs devraient-ils appréhender les problèmes liés à la consommation d’alcool? Presque tous les adultes consomment de l’alcool pour le plaisir. La plupart en boivent avec modération, de sorte qu’ils ne nuisent ni à eux-mêmes ni aux autres. Nous savons cependant également qu’une consommation excessive est dangereuse pour la santé. Nos producteurs en sont conscients et veillent donc à respecter les réglementations légales et les limitations de la publicité dans le cadre de leurs activités commerciales. J’attends en outre qu’ils fassent preuve d’une certaine vigilance à l’égard des consommateurs. Que pense le spécialiste de marketing des débats politiques concernant la révision totale de la loi sur l’alcool? Vus de l’extérieur, ces débats paraissent interminables, et je me demande si les différents protagonistes s’y retrouvent encore. A mon avis, il serait souhaitable que ce dossier soit enfin clos et qu’il déploie des effets favorables sur le secteur. Les Distillateurs suisses Faisant partie intégrante de l’association Fruit-Union Suisse (FUS), le groupe des Distillateurs suisses réunit des membres de l’Association suisse des distillateurs, qui a été dissoute en 2011, et du groupe suisse des distilleries de FUS. Il défend les intérêts de quelque 150 distilleries professionnelles et distilleries à façon de petite et moyenne taille. Les Distillateurs suisses veillent à ce que le secteur des boissons spiritueuses soit soumis à des conditions légales sensées. Ils prêtent donc une attention particulière à la révision de la loi sur l’alcool et à celle de la loi sur les denrées alimentaires. S’engageant en faveur d’une amélioration constante de la qualité des eaux-de-vie, FUS propose à ses membres des formations correspondantes. Des progrès sont encore possibles au niveau de la commercialisation des produits. Cela passe par des mesures adéquates en matière de communication. L’une d’elles est la journée nationale des distillateurs, intitulée «La Suisse distille», qui a eu lieu le 14 novembre 2015 et durant laquelle plusieurs distilleries de Suisse ont présenté leur entreprise et leurs produits au public. Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch International drinksinitiatives.eu: le secteur des boissons spiritueuses s’engage Le site www.drinksinitiatives.eu vise à encourager une vente et une consommation d’alcool responsables. Il présente des exemples de collaboration entre le secteur public et le secteur privé en Europe, dont les pays, y compris la Suisse, peuvent s’inspirer. Financé par spiritsEUROPE, l’association faîtière des producteurs européens de boissons spiritueuses, le site www.drinksinitiatives.eu se fonde sur la stratégie globale que la Commission européenne a adoptée en 2006 pour réduire les dommages liés à l’alcool en Europe. La commission reconnaît que l’alcool est source de plaisir s’il est bu avec modération. Elle souligne cependant également qu’une consommation excessive ou inadaptée de ce produit a des conséquences sanitaires et sociales nocives pour l’individu et la société. Dans le cadre de la stratégie précitée, les producteurs et vendeurs européens de boissons spiritueuses ont décidé de s’engager en faveur d’une réduction des problèmes dus à l’alcool en imaginant une feuille de route pour une consommation responsable. Cette feuille de route a permis de mettre sur pied divers projets et initiatives qui sont répertoriés dans une banque de données et publiés sur le site www.drinksinitiatives.eu. Engagement du secteur des boissons spiritueuses www.drinksinitiatives.eu poursuit deux objectifs principaux, à savoir: – faire connaître l’engagement du secteur des boissons spiritueuses à tous les groupes d’intérêt européens et nationaux actifs dans le domaine de l’alcool; et – encourager la collaboration et le partage d’expériences entre le secteur des boissons spiritueuses et celui de la prévention (échange de bonnes pratiques). Enfin, il vise à améliorer la qualité des initiatives et projets. Le site présente ainsi non seulement les résultats des initiatives, mais également une évaluation des objectifs définis pour chaque projet. Provenant de quinze pays d’Europe (la Suisse n’y figure pas), les initiatives et projets publiés sur www.drinksinitiatives.eu se fondent sur divers modèles. Certains sont issus de partenariats entre une entreprise privée et un service public. D’autres 16 sont le fruit d’une collaboration entre des associations du secteur des boissons spiritueuses et des organisations œuvrant dans le domaine social. Quant au financement, il repose en partie sur des fonds publics ou, dans son intégralité, sur des fonds privés. Jusqu’à présent, les initiatives et projets ont avant tout porté sur les thèmes suivants: – consommation d’alcool des mineurs; – conduite en état d’ivresse; – consommation modérée d’alcool; – vente responsable d’alcool; – consommation d’alcool sur le lieu de travail; – consommation d’alcool vendu illégalement; – consommation d’alcool durant la grossesse. Comme le montrent les deux exemples présentés ci-dessous, les différents projets mis sur pied peuvent revêtir les formes les plus diverses. Personnel de vente pour l’Espagne vs. parents pour l’Allemagne Le personnel de vente joue un rôle primordial dans la prévention des risques liés à une consommation problématique d’alcool chez les jeunes et les personnes ivres. Partant de ce constat, spiritsEUROPE, la fédération espagnole des boissons spiritueuses et diverses associations régionales du domaine de la gastronomie ont lancé une initiative commune à ce sujet. Destinée au personnel de vente, la formation «Tú SIRVES, Tú DECIDES» («Tu sers, tu décides») visait à: 1. encourager une remise responsable des boissons alcooliques; 2. diminuer les cas de beuveries (binge-drinking); 3. réduire les cas de conduite en état d’ivresse; et 4. améliorer les compétences du personnel. Les entreprises participantes (env. 350, basées dans onze régions d’Espagne) ont reçu un autocollant muni du label «Entreprise responsable». Le personnel de vente s’est quant à lui vu décerner un certificat. Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch nettement moins responsable (écart de 40 %) que le personnel ayant suivi la formation. Une initiative allemande met quant à elle l’accent sur le rôle des parents en matière de prévention de l’alcoolisme chez les jeunes. Ces dix dernières années, l’association de parents d’élèves et l’association des producteurs et importateurs allemands de boissons spiritueuses ont ainsi organisé divers ateliers destinés aux parents. L’initiative a pour objectif d’informer, de motiver et d’aider ces derniers à protéger leurs enfants des risques liés à l’alcool. Dans le cadre de séances d’information, les parents apprennent ainsi des techniques éprouvées pour parler ouvertement de ces problèmes avec leur progéniture. Depuis leur lancement en 2005, ces ateliers ont accueilli plus de 5700 pères et mères, qu’ils ont aidés dans 85 % des cas à assumer leur fonction de modèle. Leurs effets sur la consommation d’alcool des jeunes n’ont en revanche pas pu être quantifiés. Et la Suisse dans tout ça? Ce genre de partenariats existe également en Suisse. Citons par exemple les modules de formation élaborés en 2011 sous la conduite de la RFA à l’intention du personnel de vente. Certains thèmes, dont le rôle des parents en cas d’intoxication alcoolique des enfants, n’ont cependant guère été abordés jusqu’à présent. En ce sens, le site Internet www.drinksinitiatives.eu propose des pistes intéressantes aux acteurs publics et privés du secteur des boissons spiritueuses et du domaine de la prévention. Cecilia Paschoud, Marché de l’alcool et prévention Lancée à Malte en 2013, la campagne «Be drink aware» cherche à sensibiliser les jeunes aux conséquences d’une consommation excessive d’alcool. L’évaluation a eu lieu en trois étapes, à savoir immédiatement après le lancement de l’initiative en 2004, puis en 2008 et en 2014. Les entreprises participantes ont dressé un bilan positif de l’expérience, qu’elles ont considérée comme une plus-value pour leur maintien à long terme. Une comparaison avec un groupe d’entreprises dont le personnel n’avait pas suivi la formation «Tu sers, tu décides» a montré que ce dernier s’était révélé 17 Informations complémentaires: www.drinksinitiatives.eu Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Recherche Durablement sobre grâce aux SMS Afin de réduire les problèmes liés à l’alcool, la Confédération octroie des subsides à différentes organisations et institutions poursuivant cet objectif. L’une d’elles est la Fondation suisse de recherche sur l’alcool (FSRA). Cette fondation soutient principalement les petits projets de recherche porteurs d’innovations tels que le suivi par SMS des personnes qui ont reçu un traitement ambulatoire en raison de leur dépendance à l’alcool. Les participants au projet pilote recevaient chaque semaine un SMS les questionnant sur leurs habitudes de consommation. La FSRA ne mène pas de recherches elle-même, mais elle accorde des aides financières à des projets scientifiques portant sur le thème de l’alcool. Ceux-ci sont la plupart du temps présentés par des chercheurs d’universités, de hautes écoles et d’instituts. Ils sont d’abord soumis à un examen visant à déterminer s’ils remplissent les exigences formelles. Ensuite, ils sont évalués par un collège d’experts indépendants. Pour désigner les projets qui bénéficieront d’un soutien, le conseil de la FSRA ne se fonde pas uniquement sur l’avis des spécialistes précités, c’est-à-dire sur la qualité scientifique supposée du projet, mais il prend également en considération la plus-value que ce dernier peut apporter concrètement en matière de santé publique. Le conseil de fondation se compose de représentants de la Confédération (RFA, Office fédéral de la santé publique, Commission fédérale pour les problèmes liés à l’alcool), de représentants de la fondation Addiction Suisse et d’experts issus de divers domaines scientifiques (médecine, psychologie, biologie et sociologie). Une fois que le projet a abouti, la FSRA vérifie, en se fondant sur le rapport final ou les publications des chercheurs, si les fonds alloués ont été utilisés conformément à l’objectif mentionné dans la description du projet. Financement de la FSRA A l’heure actuelle, la FSRA est financée exclusivement par la RFA. L’art. 43a de la loi sur l’alcool contient les bases légales justifiant le versement de subsides à cette fondation. Il dispose en effet que la Confédération doit diminuer la consommation des eaux-de-vie et, à cette fin, soutenir par des subsides les efforts des organisations et institutions qui, sur le plan suisse ou intercantonal, luttent contre l’alcoolisme par des mesures préventives. L’article précité prévoit en outre que les subsides peuvent être affectés notamment à l’information et à la recherche. Les subsides versés à la FSRA font partie intégrante du budget de la RFA. Ces dernières années, ils se sont élevés à environ 175 000 francs par an. Ces fonds doivent être utilisés exclusivement pour prévenir et combattre l’abus d’alcool et ne dépendent pas de la dîme de l’alcool (10 % du bénéfice net de la RFA), dont les cantons se servent pour lutter contre toutes les formes de dépendance. Exemple concret: suivi par SMS La FSRA a notamment soutenu une étude pilote menée entre 2011 et 2013 par l’institut suisse de recherche sur la santé publique et les dépendances (ISGF). Cette étude proposait un suivi par SMS aux 18 Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch personnes qui avaient reçu un traitement ambulatoire en raison de leur dépendance à l’alcool. Réalisée sous la direction de Severin Haug, responsable de recherche à l’ISGF, elle avait pour objectif d’analyser la faisabilité et l’efficacité de cette mesure, relativement peu onéreuse, en matière de prévention des rechutes. En collaboration avec le service spécialisé pour la prévention des problèmes liés à l’alcool de Zurich, la fondation Santé bernoise et le service d’aide intégrée en matière de dépendance de Winterthour, l’ISGF a recruté des personnes qui avaient suivi un traitement ambulatoire en raison de leur dépendance à l’alcool. Les critères de sélection étaient les suivants: – l’alcool devait être la principale substance posant problème; – la personne devait avoir un téléphone portable; – elle devait maîtriser le service de messagerie SMS; – elle devait être germanophone; et – elle ne devait pas souffrir de troubles graves de la cognition ou du langage. Environ la moitié des personnes remplissant ces critères ont accepté de participer au programme. Les personnes qui ont refusé d’y prendre part ont invoqué différentes raisons, avançant notamment qu’elles n’avaient pas besoin de suivre un traitement complémentaire ou qu’elles planifiaient un séjour à l’étranger. Une fois par semaine, les participants recevaient un SMS contenant des questions portant sur leurs habitudes de consommation ou le respect de leurs objectifs (par ex. abstinence ou diminution de la quantité d’alcool consommée). En fonction de leur réponse, les participants recevaient un message de félicitations et d’encouragement ou, dans le cas contraire, un courriel était envoyé à un conseiller afin que ce dernier propose un soutien complémentaire à la personne concernée. Les conseillers étaient également informés par voie électronique lorsqu’un participant ne répondait pas à un SMS. Dans ce cas, ils devaient essayer de joindre les retardataires par téléphone. 19 Bilan positif Le suivi par SMS a duré six mois. La grande majorité des participants ont exprimé un avis positif sur l’étude: 75 % des personnes interrogées ont ainsi fait savoir qu’elles participeraient de nouveau à un programme de ce genre; 56 % ont jugé que le programme les avait aidées à respecter leur objectif en matière de consommation, et 95 % ont estimé que la possibilité de prendre contact avec un conseiller en cas de besoin était d’un grand secours. Compte tenu du nombre relativement faible de participants, il n’a pas été possible de dire clairement au terme du programme si la méthode du suivi par SMS était efficace. Cependant, les personnes qui ont bénéficié de ce suivi semblent être moins nombreuses que les autres à avoir rechuté. Ce constat suffit donc à justifier l’utilisation ciblée des nouveaux moyens de communication pour la prévention des problèmes liés à l’alcool, surtout auprès des jeunes. Ruth Widmer Informations complémentaires: Les personnes qui souhaitent obtenir davantage d’informations sur l’étude relative au suivi par SMS peuvent s’adresser à Severin Haug ([email protected]). La FSRA en bref Créée en 1981, la FSRA a pour objectif d’encourager et de coordonner la recherche scientifique portant sur l’ensemble des questions liées à l’alcool et ayant une importance nationale ou régionale en matière de santé publique. Au cours des dix dernières années, la fondation a reçu en moyenne neuf demandes de financement par an, ce nombre ayant augmenté ces trois dernières années. Contact: www.alcoholresearch.ch. Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Boissons spiritueuses suisses Concours DistiSuisse 2015: consécration des meilleurs distillats helvétiques Les boissons spiritueuses suisses sont d’excellente qualité, ce qui a une fois de plus été démontré lors de la troisième édition du concours national organisé par DistiSuisse. Parmi les 447 distillats évalués, 124 ont obtenu une médaille d’or et 224 une médaille d’argent. En outre, six producteurs se sont vus décerner le titre très convoité de distillateur de l’année. Voici quelques photos de la remise des prix, qui s’est déroulée au Kursaal de Berne, le 17 septembre 2015. Le titre de distillateur de l’année est décerné aux participants qui ont obtenu une médaille d’or pour au moins quatre des produits qu’ils ont présentés. Ces produits, dont deux au minimum doivent être des eaux-de-vie, doivent appartenir à des catégories de boissons spiritueuses différentes. Chaque distillateur de l’année se voit remettre un diplôme. Photo: les distillateurs de l’année en compagnie de la conseillère fédérale Eveline WidmerSchlumpf. De gauche à droite: Saverio Friedli, Distillerie Studer, Escholzmatt (LU); Toni Z’Graggen, Schaubrennerei Z’Graggen, Lauerz (SZ); Marc Rohner, Spezialitätenbrennerei Humbel, Stetten (AG); Eveline Widmer-Schlumpf, conseillère fédérale; Ursula et Dani Zürcher, Spezialitätenbrennerei Zürcher, Port (BE); Urs Streuli, Streuli’s Privatbrennerei, Horgen (ZH); Reto Lipp, Weingut und Destillerie Kunz, Maienfeld (GR). Au total, 124 distillats ont remporté une médaille d’or et 224 une médaille d’argent. Pour obtenir la médaille d’or, les boissons spiritueuses doivent totaliser au minimum 91 points sur 100. Les produits sont répartis en 18 catégories, au sein desquelles le produit obtenant le nombre de points le plus élevé est désigné vainqueur. Photo (de gauche à droite): Gabriela Perret, présidente de DistiSuisse; Michael Gysi, chef d’Agroscope; Hermann Röllin, de l’exploitation Bauernhofbrennerei Röllin à Baar, médaille d’or dans la catégorie eaux-de-vie de poire; Andreas von Ow, de Büsingen, enclave allemande, vainqueur de la catégorie eaux-de-vie de poire. 20 Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Lors de la cérémonie de remise des prix au Kursaal, Michel Thentz, président du gouvernement jurassien, a lui aussi salué le travail des distillateurs suisses. Avant d’assumer cette fonction, Michel Thentz s’est notamment engagé durant de nombreuses années en faveur de l’attribution du label AOP à la damassine jurassienne. En juin 2015, un jury constitué de 36 experts a dégusté dans les locaux de la RFA les 477 distillats présentés, qu’il a ensuite évalués en se fondant sur les critères suivants: aspect, odeur, goût et impression générale. Parmi les membres du jury se trouvaient notamment Fabrizio Pina, ingénieur agro-alimentaire, un homologue tessinois (à gauche sur la photo) et Josiane Enggasser, sous-directrice de Fruit-Union Suisse (à droite sur la photo). Informations complémentaires: www.distisuisse.ch Tous les deux ans, DistiSuisse organise un concours visant à primer les meilleures boissons spiritueuses proposées sur le marché suisse. L’association est soutenue par Agroscope (président du jury), Fruit-Union Suisse (administration), la RFA (mise à disposition des locaux et de bénévoles pour gérer l’organisation lors de la dégustation) et l’Office fédéral de métrologie (analyse des échantillons). La dégustation a exigé une organisation sans faille et une grande concentration de la part des volontaires chargés de préparer et de servir les échantillons. Photo (de gauche à droite): Beatrice Rüttimann, de DistiSuisse; Emanuel Dula, de la RFA; Victor Egger, de la Fondation rurale interjurassienne. 21 Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Alcosuisse Le conseil d’administration d’alcosuisse sa se présente Le monopole que la Confédération détient sur l’éthanol est bientôt de l’histoire ancienne. Dans le cadre de la révision totale de la loi sur l’alcool, qui fait actuellement l’objet d’une procédure d’élimination des divergences, il est en effet prévu de supprimer ce monopole et, partant, de libéraliser le marché de l’éthanol. C’est pourquoi Alcosuisse, le centre de profit de la RFA, sera transféré dans la société alcosuisse sa, puis privatisé. Selon la législation en vigueur, l’importation d’éthanol est un droit qui appartient exclusivement à la Confédération. Cette tâche est assumée par la RFA, et plus précisément par Alcosuisse. Une fois que le monopole sera levé, la Confédération n’aura ni l’obligation de commercialiser de l’éthanol ni la légitimité nécessaire pour le faire. C’est pourquoi le Conseil fédéral a décidé en avril 2012 de transférer le centre de profit de la RFA dans la société alcosuisse sa (lancement des activités), puis de vendre les actions de cette dernière (privatisation). Pas encore opérationnelle à ce jour, la société alcosuisse sa a été fondée en 1998 en vue de protéger le nom «alcosuisse» sur le plan juridique. En privatisant alcosuisse sa, le Conseil fédéral garantit que l’expérience acquise par le centre de profit dans le cadre de l’exécution du monopole de la Confédération sera maintenue sur le marché libéralisé de l’éthanol. Le succès d’alcosuisse sa dépendra de sa capacité à négocier la transition entre la levée du monopole et ses premiers pas sur le marché libéralisé. Le lancement et l’accompagnement de ce processus est l’une des tâches principales du conseil d’administration, qui a été constitué en janvier 2015 et qui est composé d’Ivan Vollenweider (président), de Beat Zwahlen, de Beth Krasna et d’Anton Lenz. Ces personnes se distinguent par leur longue expérience dans la conduite et le repositionnement de petites et moyennes entreprises. Marianne Weber, cheffe du projet de privatisation d’Alcosuisse Les membres du conseil d’administration d’alcosuisse sa (de gauche à droite): Ivan Vollenweider, Beat Zwahlen, Beth Krasna et Anton Lenz 22 Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Trois questions à Ivan Vollenweider, président du conseil d’administration d’alcosuisse sa RFA: quelles sont les premières impressions du conseil d’administration d’alcosuisse sa? Ivan Vollenweider: nous avons remarqué que de très nombreux projets devaient être menés dans des délais extrêmement courts et avec des ressources en personnel parfois limitées. Nous avons également visité les sites de Delémont et de Schachen, où nous avons eu le plaisir de rencontrer des collaborateurs motivés et qualifiés. De premiers contacts avec des acquéreurs potentiels nous ont permis de constater qu’alcosuisse sa suscite l’intérêt. Comme toujours, ce seront cependant le prix et d’autres conditions qui seront déterminants pour l’achat. Nous espérons maintenant trouver une solution satisfaisante pour tous en collaboration avec les employés du centre de profit, puis d’alcosuisse sa. Quelles ont été vos priorités jusqu’à présent? Pour les membres du conseil d’administration, le plus important était d’avoir une connaissance précise de la stratégie d’Alcosuisse. Un monopole est une situation inhabituelle pour nous, étant donné que nous avons tous travaillé, ou travaillons encore pour certains, dans des entreprises confrontées à la concurrence. Maintenant, nous sommes cependant convaincus qu’Alcosuisse a les armes nécessaires pour se positionner avec succès sur le marché libéralisé de l’éthanol. Nous nous sommes également fait un point d’honneur de nous familiariser avec le marché de l’éthanol, de comprendre les besoins des clients et de connaître les différentes qualités d’éthanol. A cela s’ajoute la participation à des projets déterminants pour l’avenir d’alcosuisse sa, projets dont dépend en définitive la capacité de la société à être vendue. Dans ce contexte, il est essentiel pour nous que la Confédération en tant que propriétaire et mandant puisse atteindre ses objectifs en matière de vente. 23 Quels sont les principaux défis que le conseil d’administration devra relever? L’un de nos principaux défis consiste certainement à savoir comment le marché de l’éthanol évoluera une fois que le monopole de la Confédération aura été supprimé. Pour ce faire, nous élaborons divers scénarios dont nous examinons les effets sur alcosuisse sa. Il est difficile de gérer l’incertitude liée aux débats qui sont en cours au Parlement à propos de la législation sur l’alcool. La révision totale de la loi sur l’alcool est nécessaire au lancement des activités et à la privatisation d’alcosuisse sa. Le fait de ne pas savoir si et quand cette nouvelle base légale entrera en vigueur complique non seulement le travail relatif aux différents projets, mais pèse également sur le moral des collaborateurs. Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Ethanol L’éthanol: sauveur dans l’urgence Les personnes qui aiment manger du camembert ou du gorgonzola n’ont aucun problème avec les moisissures que ces fromages contiennent. Celles qui ouvrent un pot de confiture dont le contenu est recouvert d’une pellicule verdâtre et moussue apprécieront sans doute moins ce genre de champignons. Enfin, celles qui ont le malheur de voir leurs livres ou documents attaqués par la moisissure ne pourront pas résoudre ce problème sans avoir recours à de l’éthanol et à l’aide d’un professionnel. On descend aux archives pour aller chercher des dossiers importants, des livres précieux, des photos inestimables ou encore des documents ou plans indispensables et là, c’est le drame: la moisissure a fait des ravages. Il peut s’agir d’une attaque lente et insidieuse causée par un entreposage dans une cave humide, mal ventilée et soumise à des variations de température ou d’une attaque soudaine due à un événement inattendu tel qu’une rupture de canalisation. Dans des conditions appropriées, on assiste à une propagation rapide de la moisissure, dont les spores se retrouvent dans la poussière domestique et l’air ambiant mais ne nuisent en principe pas à l’environnement. La moisissure s’attaque aux murs, aux étagères et à presque tout ce qui se trouve sur son chemin. Elle est dangereuse non seulement pour les documents archivés, mais également pour la santé des personnes qui se trouvent dans une pièce contaminée et entrent en contact avec des objets sur lesquels elle a proliféré. Elle raffole de papier humide. Une fois qu’elle s’y est installée, il est quasiment impossible de l’en déloger, à moins de recourir aux grands moyens. Sauver les documents Le nettoyage et la remise en état de documents attaqués par la moisissure est un processus complexe et chronophage qui nécessite un grand savoir-faire et beaucoup de patience. En Europe, seules quelques entreprises se sont spécialisées dans ce domaine. Ce processus commence par une évaluation des dégâts causés aux lieux et aux documents. De premières mesures sont ensuite prises pour endiguer la prolifération des champignons, et les spécialistes consultent le propriétaire afin de déterminer avec lui quels documents sauver et 24 lesquels éliminer. Enfin, le matériel endommagé est nettoyé de manière sommaire, emballé, puis évacué pour la suite des opérations. En fonction de leur importance et de leur état, les documents seront assainis au moyen de l’une des deux techniques suivantes, à savoir l’irradiation ou le nettoyage mécanique. Irradiation Si les examens microbiologiques révèlent une très forte contamination et si la nature des documents le permet, ces derniers subissent une irradiation, cette technique visant à tuer les moisissures à l’aide de rayons X. Pouvant être allergène et toxique, le mycélium reste cependant fixé aux documents et doit donc être éliminé manuellement. Nettoyage mécanique Les documents qui n’ont pas été gravement touchés ou qui ne peuvent pas être soumis à une irradiation en raison de la nature du papier font l’objet d’un nettoyage exclusivement mécanique. Ainsi, ils sont tout d’abord entreposés dans une pièce hermétique afin d’y être débarrassés de la plus grande partie de leurs moisissures au moyen d’une sorte d’aspirateur. Ensuite, ils sont placés dans ce que l’on appelle une chapelle (hotte aspirante), où un collaborateur de l’entreprise spécialisée assainit les documents page par page. Et c’est là que l’éthanol entre en jeu. En général, on utilise un mélange composé de 70 % d’éthanol et de 30 % d’eau, cette dernière servant à faire gonfler les parois cellulaires sèches du mycélium. Grâce à l’action de l’eau, l’éthanol peut pénétrer jusqu’au plus profond du champignon et tuer ses spores. Concrètement, les documents sont essuyés délicatement à l’aide d’un chiffon en microfibre sur lequel de d’éthanol Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Une collaboratrice de l’entreprise suisse DocuSAVE vaporise de l’éthanol sur un chiffon en microfibre avec lequel elle nettoie les documents contaminés. Elle travaille dans une chapelle (hotte d’aspiration) pour se protéger. a été vaporisé. Un examen microbiologique effectué après chaque nettoyage permet de mesurer la quantité de moisissures restantes. Ce processus est répété jusqu’à ce que le nombre de microorganismes nuisibles soit suffisamment faible pour que les documents puissent être considérés comme purifiés. Une fois que c’est le cas, ces derniers sont emballés dans des caisses propres, puis renvoyés aux mandants. La longue et pénible tâche qui consiste à séparer les documents infectés des documents sains revêt une grande importance. Les moisissures sont en effet des organismes voraces et peu regardants. Il leur importe peu qu’un document vienne d’être nettoyé ou qu’il ait déjà été attaqué. On ne peut qu’espérer que les biens assainis seront entrepo- 25 sés dans des locaux neufs ou décontaminés et que le seul champignon qui y aura accès sera contenu dans le camembert de la pause. Bernhard Moser, chef de la section Ethanol / Ruth Widmer Informations complémentaires: www.docusave.ch Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Culture Dis-moi ce que tu bois… Les gens ne boivent pas seulement pour se désaltérer. Et ils ne boivent pas de la même manière ici et ailleurs. Mais qui boit quoi, où et à quelle occasion? Les réponses à ces questions et à bien d’autres encore ont été données cet été au Musée ethnographique de l’Université de Zurich, lors de l’exposition temporaire «Trinkkultur – Kultgetränk». Bols du peuple Kischwa utilisés pour boire de la bière au manioc à Sarayaku, en Equateur L’exposition était notamment consacrée à la signification sociale des différentes boissons. Le visiteur y trouvait non seulement des informations sur des boissons sans alcool telles que le lait des Alpes suisses ou le thé au beurre tibétain, mais également et surtout, il y apprenait de nombreux faits sur la production et la consommation de boissons alcooliques telles que la bière au manioc ou le vin de palme. Bière au manioc d’Amazonie Le manioc est l’aliment de base des habitants d’Amazonie. Il est en région amazonienne ce que les carottes, le blé ou le maïs sont sous nos latitudes. Les tubercules sont récoltés tant pour être mangés que pour être transformés en bière. Ne contenant que peu d’alcool, la bière au manioc accompagne toutes les activités communautaires, que ce soit dans la vie quotidienne ou lors de rassemblements festifs. Cette boisson est considérée comme l’oxygène de chaque foyer ou encore comme la boisson originelle de l’humanité. 26 Le savoir concernant la culture et l’entretien des plantations ainsi que la fabrication de la bière au manioc est une tradition qui se transmet depuis plusieurs siècles. Les récipients de production et les bols font également partie de cette tradition ancestrale. La fabrication de la bière est une affaire de femmes. Une jeune femme n’est prête à se marier qu’une fois qu’elle maîtrise cet art. La bière au manioc est fraîchement préparée et n’est pas mise en bouteille. Les femmes mâchent les tubercules, les imprégnant ainsi de salive, puis les recrachent. Les enzymes transforment alors en sucre l’amidon contenu dans les tubercules, élément essentiel au processus de fermentation. La teneur en alcool de cette bière est relativement faible. A la différence d’autres cultures, les Sud-Américains ne cherchent pas à s’enivrer lorsqu’ils boivent de l’alcool. Bien au contraire. Une bière de manioc serait qualifiée de mauvaise si un membre de la communauté devait être saoul après en avoir consommé. Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Une femme de la communauté Aguaruna, dans le nord du Pérou, sert de la bière au manioc. Elle verse dans un bol à travers un tamis le marc de manioc mélangé à de l’eau. Ce mélange est conservé dans une grande jarre à bière. Photo prise en 1965. Depuis quelques années, la tradition consistant à imprégner le tubercule de salive tend à être considérée comme une pratique dépassée, voire primitive. C’est pour cette raison que les femmes emploient du sucre à la place de la salive comme moyen de fermentation. Cette boisson continue néanmoins à être consommée quotidiennement et en grande quantité. Ainsi, des effets négatifs tels que l’augmentation du nombre de caries et des cas de diabète se font déjà ressentir. Vin de palme des Tropiques Le jus de palme fermenté, ou vin de palme, est une boisson alcoolique particulièrement appréciée dans les pays tropicaux. Il était déjà connu pour ses effets psychotropes en l’an 1500 avant Jésus-Christ. Pour produire du vin de palme, issu du palmier à sucre par exemple, il faut fouetter à l’aide d’un bâton la spathe masculine dès que le fruit apparaît, et ce pendant trois jours d’affilée. Il faut ensuite couper cette dernière un peu au-dessus de sa base. La sève sucrée qui s’en écoule a un goût semblable à celui du moût frais et fermente en l’espace de quelques heures seulement. On peut également la distiller pour obtenir de l’arack. Une fois le jus de 27 palme récolté, on arrête le processus en étalant de la chaux sur l’entaille. Les cultures de vin de palme sont reconnaissables aux habitudes de consommation des gens et aux récipients dans lesquels les boissons sont servies. Dans le nord de l’Inde, le vin de palme peut être acheté dans la rue pour quelques roupies par verre et n’a guère de signification rituelle. Dans certaines tribus africaines en revanche, le vin de palme se savoure dans de magnifiques coupes sculptées et dans des cornes à boire utilisées lors de rites; il est censé relier les gens à leurs ancêtres. En Asie du Sud-Est, la légende raconte que le palmier, une divinité qui réconforte, pleure et donne du lait, serait né d’un sacrifice humain. De nos jours et en de nombreux endroits, le vin de palme n’a plus de signification profonde. La version pasteurisée du vin de palme est également de plus en plus consommée en dehors des Tropiques, avant tout dans des communautés africaines. Les exportations de vin de palme augmentant ces derniers temps, la RFA a déjà eu l’occasion de s’occuper de la classification de ce produit. Le domaine Importation et exportation de la régie a vérifié la recette et demandé au laboratoire spécialisé de l’Institut fédéral de métrologie accrédité pour les analyses d’alcool de procéder à une analyse. L’examen de la recette et l’analyse ont révélé que le vin de palme en question était un produit fermenté auquel aucun alcool n’avait été ajouté. Par conséquent, celui-ci n’était pas soumis à la loi sur l’alcool, et aucun impôt sur l’alcool (droits de monopole) n’a dû être perçu. Jusqu’à présent, la RFA n’a en revanche jamais eu affaire à la bière au manioc. Regina Leuba / Roland Jossen / Frances Weidmann, Importation et exportation Informations complémentaires: www.musethno.uzh.ch > Ausstellungen > Ausstellungsarchiv > Trinkkultur Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Histoire La tourte au kirsch de Zoug a cent ans Les douze fabricants de tourte au kirsch de Zoug et membres de l’association qui promeut cette spécialité célèbrent le centenaire de ce gâteau culte d’une manière bien particulière. Pour faire honneur à la célèbre tourte, un parcours qui commence à la gare de Zoug fait découvrir aux visiteurs l’histoire, la production et l’importance de ce gâteau sur le plan social. En chemin, les personnes intéressées apprennent ainsi tout ce qu’il faut savoir sur ce produit régional. Des anecdotes et des faits amusants agrémentent le tout en retraçant 400 ans de tradition. Le circuit passe également par le quartier où les premières eaux-de-vie de cerises de Zoug ont été produites et où la tourte au kirsch est née. Réalisées par la dessinatrice Jasmin Baumann, des illustrations qui représentent avec une grande précision trois variétés de cerises à chacun des cinq postes confèrent une dimension artistique au parcours. A ne manquer sous aucun prétexte! Gratuit, le parcours peut être effectué à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. La tourte au kirsch de Zoug a été inscrite en mars 2015 au registre des indications géographiques protégées (IGP). Juste à temps pour les festivités. Ueli Kleeb / Caroline Lötscher, DNS-Transport Informations complémentaires: www.zuger-kirschtorten-meile.ch Long de 1,6 kilomètre, le parcours est composé de cinq postes, où sont exposées 110 photos qui célèbrent la patrie du kirsch, principal ingrédient de la tourte du même nom. 28 Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Le poste n° 1 souhaite la bienvenue aux visiteurs dans la région d’origine de la tourte au kirsch en revenant sur les traditions qui y sont établies telles que le marché aux cerises. La «Chriesisturm», une course à travers la vieille ville au cours de laquelle les participants portent les échelles servant à récolter les cerises, fait partie de ces traditions. Le poste n° 2 retrace l’invention de ce dessert incontournable. On y découvre l’histoire du jeune pâtissier Heiri Höhn (1889 – 1957) et la manière dont celui-ci a élaboré, entre 1913 et 1915, la recette d’un gâteau imbibé de kirsch dans son petit magasin-atelier de la rue Alpenstrasse n° 7. Winston Churchill, Audrey Hepburn, le Pape François… Les célébrités qui ont succombé à la tourte au kirsch sont mentionnées au poste n° 4. Quel est l’avenir de la tourte au kirsch? Au poste n° 5, le visiteur en apprend davantage sur les 1000 nouveaux cerisiers plantés à Zoug, sur la renaissance des cerises dans la région de Zoug et du Rigi depuis 2008 ainsi que sur les efforts fournis pour garantir une appellation protégée à la tourte au kirsch et à l’eau-de-vie de cerises produite dans la région. 29 Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch RFA 40 anni al servizio delle dogane e della RFA Sergio Peverelli è da 40 anni al servizio della Confederazione, 16 trascorsi quale specialista doganale e 24 quale ispettore al servizio esterno della RFA per la Svizzera italiana e l’Engadina. Come altri collaboratori entrati in servizio alla RFA, ha portato con sé una solida esperienza doganale. assolvere, l’interesse per il mondo agricolo e viticolo e non da ultimo la possibilità di poter ammirare il nostro a volte magnifico paesaggio con tutti i cambiamenti della natura a seconda della stagione e del luogo. Sono infine contento di poter consigliare al meglio i nostri amministrati, anche se alle volte sono costretto a procedere penalmente nei loro confronti. Nell’ambito della sua attività cosa l’ha marcata di più? Il fatto di non potersi sempre fidare di persone che svolgono un’attività di controllo al di fuori della RFA e quei casi in cui le persone per distra-zione o meglio noncuranza commettono delle piccole infrazioni che in fin dei conti portano a dei guadagni minimi. Sergio Peverelli RFA: Quando e in quale funzione ha iniziato la sua attività presso la Confederazione? Sergio Peverelli: Ho iniziato nel luglio del 1975 frequentando la scuola per esperti doganali. Dopo il primo anno di formazione ho avuto la possibilità di lavorare per oltre 5 anni presso l’ispettorato dell’aeroporto di Zurigo-Kloten, per poi poter rientrare nel 1989 a Chiasso. A partire dal febbraio del 1991 sono stato ingaggiato quale ispettore al servizio esterno con il compito di coadiuvare i due allora ispettori di circondario Marcel Ansermet (per il Ticino e la Mesolcina) e Kurt Düsel (per il rimanente del Grigioni, la Valle del Reno ed il Liechtenstein). Regolarmente mi è inoltre capitato di dover partecipare a delle operazioni di controllo in altre regioni della Svizzera. Cosa le interessa in particolare di questa funzione? Sono vari gli elementi che mi interessano. L’indipendenza e la libertà di programmare le mie giornate, la variabilità dei casi e dei compiti da 30 Quale esperienza con i clienti le è rimasta particolarmente impressa? Nell’arco di tutti questi anni varie sono le esperienze che mi hanno colpito. Dalle persone che inventano storie e scuse di ogni sorta per non ammettere il proprio errore, fino alle persone che si scusano sinceramente per l’infrazione commessa. Ricordo in particolare anche quella volta in cui ho dovuto incontrare una persona che aveva denunciato una sospetta distillazione clandestina. Ebbene, sul divano del suo salotto, stava tranquillamente riposando una capra. Egli ha voluto offrirmi il caffè, io non sono schizzinoso ma quella volta non l’ho accettato. In conclusione posso dire che ho iniziato la mia attività lavorativa presso l’Amministrazione federale delle dogane (AFD); sono poi passato alla RFA. Verosimilmente terminerò la mia attività di nuovo presso l’AFD per via dell’integrazione decisa dal Consiglio federale; così si chiuderà il cerchio della mia carriera professionale. Sergio Peverelli Le magazine de la RFA 2/2015 | www.eav.admin.ch Crédits images Images et graphiques, copyright RFA, exceptés: pp. 10–11: Administration fédérale des douanes p. 12: APG/SGA p. 14: Distillateurs suisses p. 17: www.drinksinitiatives.eu p. 20: DistiSuisse p. 27:Photo publiée dans la presse pour la promotion de l’exposition «Trinkkulturen» / Hansruedi Dörig, 1965 pp. 28–29: Ueli Kleeb et Caroline Lötscher, DNS-Transport 31 11.15 1700 860353821