Le mot nature est de la même famille que naître ou nativité
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Le mot nature est de la même famille que naître ou nativité
L’Homme et la nature, sortie paroissiale du 27 septembre 2015 Le mot nature est de la même famille que naître ou nativité. La nature c’est ce qui est né, ce qui est vivant parce qu’il a reçu sa vie. Et bien évidemment, les humains font partie de la nature. Certains prétendent que “la nature serait bien mieux sans humain”. Mais bien et mieux sont des idées d’humain. D’une nature sans humain, il n’y a en fait rien à dire, parce que le langage est déjà une histoire d’humain. Au contraire, une simple promenade en nature nous aide à parler, à nous souvenir, à penser au beau, au bien, et à aller à l’essentiel. Reconnaître notre lien à la nature, c’est reconnaître une belle part de nous même. Parce qu’elle nous aide à naître à notre humanité, la nature nous aide à être bien mieux humain. Dans les forêts que nous traversons, le sol se nourrit des feuilles tombées au sol, et les arbres tirent leur nourriture du sol. Les feuilles des arbres font remonter vers la lumière la nourriture qu’ils vont puiser en profondeur. La nature tire sa vie des relations au monde extérieur. Nous tirons notre vie des relations au monde extérieur, que ce soit visible ou bien caché. Nous autres, animaux, devons manger des êtres vivants pour survivre. Et là nous devinons que ces relations ne sont pas forcément agréables. Le lapin se passerait bien du renard, pourtant on sait que le renard participe à la bonne santé générale des lapins. Les chasseurs qui, dans leur relation avec le lapin, sont à la place du renard, ont compris que leur activité ne pouvait durer que s’ils assumaient aussi leur responsabilité vis à vis des lapins. Ils ne le font pas comme des renards, mais comme des humains, avec leur réflexion et leur technologie, et le souci qu’aujourd’hui crée un demain possible. Dans son encyclique, le Pape François ne cesse de le répéter: il n’y a d’écologie vraie que celle qui se prolonge dans les rapports humains. Celui qui oublie qu’il est né et tire sa vie d’autrui, de ses relations à autrui (même pas forcément agréables), celui qui rapte ce qu’il pourrait recevoir, celui-là est un pollueur: son environnement se dégrade et devient invivable pour autrui et pour lui-même. Pour gérer notre environnement, naturel et humain, pour accomplir nos désirs de vie pleine pour aujourd’hui mais aussi pour demain, nous devons agir comme des humains, avec leur réflexion et leur technologie, et le souci qu’aujourd’hui crée un demain possible. Prenons l’exemple du pain, “fruit de la terre et du travail de l’homme”. Pour produire du blé, l’homme doit respecter des règles de la nature (on ne peut pas faire n’importe quoi), il doit travailler, et en plus espérer que soleil et pluie soient au rendez-vous. La nature a ses règles, ses lois. Ne pas les respecter c’est comme aller à contre-courrant: cela gaspille beaucoup d’énergie. Les humains sont capables de comprendre les lois de la nature, et de les utiliser selon leur désir. Cependant, même avec toutes les connaissances du monde, nous ne sommes ni maîtres, ni possesseurs de la nature, car il reste une part imprévisible. Celui qui sème ne sait pas ce qu’il récoltera, il a juste fait son possible pour préparer le terrain et accompagner la croissance en germe. C’est encore une fois pareil dans nos rapports humains. Notre expérience nous apprend des règles à suivre qui vont nous faciliter la vie et éviter de gaspiller notre énergie. Cependant nos enfants, quand nous essayons de leur transmettre ces règles, nous rappellent immanquablement qu’elles ne prédisent pas tout de l’avenir… Notre expérience rend le passé logique, mais le futur garde une part imprévisible. Celui qui sème ne sait pas ce qu’il récoltera. Un des découvreurs de l’ADN disait dans un livre célèbre que la vie est fruit “du hasard et de la nécessité”. Il était athée. Les croyants appellent cela être créature de Dieu. Ils ont la chance de savoir qu’ils ne sont pas seuls, que ni le hasard, ni la nécessité sont ce qu’ils ont l’air, et que le pain que nous faisons peut devenir “pain de la Vie”.