Sermon du 10ème dimanche après la Pentecôte 2011 par le

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Sermon du 10ème dimanche après la Pentecôte 2011 par le
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10e dimanche après le Pentecôte (la Confession, Luc 18 :14)
Libreville, le 21 août 2011
« Je vous déclare que celui-ci s’en retourna chez lui justifié. »
Très Chers Fidèles,
Cette parabole nous place devant la nécessité de l’humilité. De plus, cette
parabole évoque le mystère de notre justification. Quand on parle de notre
justification, nous parlons de notre état d’âme. L’âme d’un juste e t en état de
grâce. L’âme d’un réprouvé est en état de péché mortel. Celui qui est justifié est
celui qui est pardonné et qui a su accueillir la grâce sanctifiante de Dieu. Celui qui
n’est pas justifié, par contre, est celui qui n’est pas pardonné car il n’ pas eu les
dispositions nécessaires pour recevoir la grâce sanctifiante de la main de Dieu.
Les deux figures dans la parabole d’aujourd’hui incarnent ces deux états
d’âme : le Publicain justifié et le Pharisien pas justifié. Pourtant tous les deux vont
au Temple et tous les deux prient. Ce qui est encore plus effrayant, c’est que ce
cas de figure se reproduise encore et toujours dans l’Église en 2011 !
Jésus-Christ, la Vérité éternelle, proclame le Publicain jus ifié tandis que le
Pharisien est réprouvé, car ajoute-t-il, quiconque s’élève sera abaissé et
quiconque s’abaisse sera élevé. Et cette double sentence ne se réalise-t-elle pas
encore chaque jour ?! Quelle leçon pour les Chrétiens ! Parmi tant de Chrétiens
qui viennent à l’Église pour se confesser, les uns s’en retournent justifiés ; les
autres, non. Pourquoi cette différence ? Ah ! C’est que, comme dans la parabole ;
les dispositions sont bien différentes !
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Pourquoi, donc, tant de Chrétiens sortent du Confessionnel non-justifiés ? Il
n’est que trop vrai, malheureusement, que sur tant de
hrétiens qui se
présentent au Confessionnel pour se confesser et recevoir le pardon de leurs
péchés, beaucoup s’en retournent non-justifiés, peut-être plus coupables qu’ils
n’étaient venus.
Quelle est la cause de toutes ces confessions infructu uses et sacrilèges ?
C’est qu’on n’y apporte pas une vraie et sincère humilité ; on cache par honte, on
dissimule par crainte. Ainsi, la confession qui est un remède salutaire est
transformée en poison par nos mauvaises dispositions.
Les uns viennent se confesser par respect humain et par un subtil orgueil.
J’y vais pour qu’on me voie, comme ça personne ne soupçonne ma mauvaise vie et
mes désordres cachés. Au contraire, ils vont se dire, ah celui-là est pieux, il se
confesse souvent.
D’autres viennent se confesser par routine, mais sans e préoccuper d’y
apporter un cœur contrit et humble. Je m’accuse d’avoir fait ceci, d’avoir fait cela.
Et c’est une copie double de ses confessions précédentes, en fait, il utilise la
même feuille de péchés depuis des années et il la relit chaque fois sans se rendre
compte de ce qu’il dit.
D’autres encore viennent sans examen sérieux. Combien disent que ça fait
des mois voire des années depuis leur dernière confession, puis ils se contentent
de dire mon père j’étais méchant et j’ai pas prié comme il fallait ; je demande
aussi pardon pour tous les péchés que j’ai oublié, c’est tout. Quelle orgueil, quelle
paresse, quelle moquerie du sacrement pénitence ! Vous imaginez ce que cela
donnerait si l’on faisait l’équivalant au travail ? Imaginez si un comptable
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d’entreprise disait à la fin de chaque année dans ses rapports nous avons dépensé
un peu d’argent dans les achats, un peu d’argent pour des travaux, et le reste
j’oublie mais en tout cas il n’y a plus d’argent. Ca ne marche pas comme ça dans le
monde, ça ne marche pas comme ça dans le confessionnel non plus ! Soyons
exacte, soyons précis, et pour cela il faut un peu d’humilité et un examen
sidu
sans avoir peur des défauts qu’on va forcément découvrir en nous-mêmes !
Nous arrivons maintenant au cas le plus typique et le lus désastreux ! C’est
le cas où le pénitent vient, il fait plus ou moins une bonne confession avec une
certaine bonne résolution et une contrition, mais voilà qu’il cache un péché grave
par honte. Il raconte ses vols, ses mensonges, ses colères, mais rrivé aux péchés
honteux il se tait. Soyons clairs, chers fidèles, le démon, lui il connaît le pouvoir
d’une sainte confession. Lui, il sait qu’il est vaincu par une bonne confession. Alors
c’est pour cela qu’il déploie toutes ses armes et tous ses artifices pour empêcher
une sainte confession. Il va gonfler le sentiment de peur, il va augmenter le
sentiment de honte, il va mettre des doutes dans la tête, le prêtre va me regarder
à travers après ; j’ai pas besoin de dire ça, Dieu voit mon cœur ; j’ai pas besoin de
dire ça c’est privé, etc…
Oui, les péchés d’impureté sont durs à raconter, mais
pas s’en accuser
rend la confession sacrilège, et alors vous n’en sorte pas justifié. Ôtez cette
crainte de votre cœur, surmontez cette honte ! La confession est le sacrement de
Miséricorde par excellence !
La confession est le sacrement de Bonté par
excellence ! Vous n’êtes pas la première personne d’être tombée dans ces pièges.
Je vous assure le prêtre a déjà tout entendu après quelques semaines de
confessions. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. N’insultez pas la Miséricorde
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de Dieu. Sa Miséricorde est infinie ! Tous les péchés du monde ensemble
n’égaleront jamais l’infini. C’est précisément notre misère qui est le trône de la
Miséricorde de Dieu.
Courage, donc, chers Fidèles ! La prochaine fois que vous serez tenté de
cacher quelque chose, une fornication, une infidélité, un péché d’impureté avec
soi, un mauvais film, une mauvaise confession dans le passé, des communions
sacrilèges, des manquements à la Messe dominicale pend nt les vacances, les
pratiques traditionnels en brousse, bien qu’on venait ’être baptisé, etc… la
prochaine fois que vous serez tenté de les cacher, alo s pensez au Publicain,
pensez au Bon Larron, pensez à St Pierre, pensez à Sainte Marie Magdalen,
pensez à la gloire du Ciel qui est la leur car ils ont confessé humblement tous leur
péchés.
Si vous voulez brûler quelque chose il faut le jeter dans le feu. Si vous
voulez vous faire pardonner il faut jeter vos péchés sur le feu qui brûle pour vous
dans le Sacré-Cœur ; et cela se fait en disant simplement et humblement s s
péchés à l’image du Publicain dans la parabole.
Si nous voulons nous convertir et toucher le Cœur de Dieu, repentons-nous
sincèrement de nos fautes, et confessons-les sans rien cacher. Si nous nous
confessons comme le Publicain, c’est-à-dire, avec les mêmes sentiments
d’humilité, de contrition et de confiance, nous mériterons d’être justifiés ici-bas et
glorifiés au Ciel pour toute l’éternité. C’est la grâc que nous demandons, c’est la
grâce que je vous souhaite du fond de mon cœur de nouveau Curé.
Ainsi soit-il !