Willy Durand, Plans Séquences 8

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Willy Durand, Plans Séquences 8
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Plans Séquences
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Entretien avec Pierre Rissient
Pour construire son documentaire, Homme de cinéma : Pierre Rissient, Todd McCarthy a interrogé de nombreuses personalités susceptibles de lui permettre d’en savoir plus à propos de Pierre Rissient. Nous avons
pour notre part voulu savoir, à la manière d’un catalogue, ce que pensait Pierre Rissient de toutes ces personalités. D’emblée et comme avant-propos il nous a indiqué qu’il classait les cinéastes en quatre catégories : Les
aventuriers, les hors-normes, les classiques et les excentriques...
Todd McCarthy
Je pense que Todd a réussi à faire un portrait fidèle de moi et de mes activités. Il a réalisé dix heures de film
et il a retenu ce qui lui semblait significatif et je m’y retrouve. Je connais Todd depuis très longtemps, nous
sommes complices dans la vie. C’est quelqu’un de sincère, de généreux, de fiable et peu de gens sont comme
ça. J’avais donc suffisamment confiance en ses qualités pour accepter de faire ce film.
John Boorman
C’est un aventurier et chacun de ses films est une aventure particulière. Son plus grand film est sans doute Leo
the last (1970) qui est un film très audacieux et très réussi.
Olivier Assayas
C’est quelqu’un de très jeune. J’ai beaucoup sympathisé avec lui via le cinéma asiatique. Je lui ai fait découvrir des cinéastes comme Lino Brocka, King Hu. Tout ça en même temps que Clint Eastwood. Olivier est
curieux, ouvert d’esprit et généreux face aux oeuvres et aux auteurs. Son premier film, Désordre (1986), était
très prometteur.
Norma Barzman
Elle est la veuve de Ben Barzman qui faisait partie des gens de la « liste noire » (liste d’artistes élaborée par le
sénateur américain Joseph McCarhty lors de la « chasse aux sorcières » qui se déroula de 1950 à 1956 et dont
le but était de traquer d’éventuels agents, militants ou sympathisants communistes) réfugiés à Paris. Norma
est d’une jeunesse exceptionnelle. Elle représente beaucoup de mon passé et de ma jeunesse que je consacrais
à découvrir le cinéma et aussi mon attachement « romantique » pour ceux qui étaient exilés.
Jane Campion
C’est une personne très « sauvage », une jeune femme du passé, de 1900. Cela vient de son éducation en
Nouvelle-Zélande. Son prochain film, sur le poète John Keats, révélera ce côté « sauvage », sa sensibilité
profonde et à « fleur de peau » qui ne sait pas s’adapter au monde. Tout cela tranparaît dans ses films.
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Page 1/2/3 et 4 - Entretien avec Pierre Rissient
Page 4 - Risotto aux champignons de Lisa
Page 4 - Programme
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Clint Ea
Clint Eastwood
Je fus le premier à le défendre. A l’époque il était seulement
acteur et personne ne pensait qu’il allait devenir réalisateur.
On s’est senti très vite à l’aise ensemble et il y a beaucoup de
complicité entre nous grâce à un sens de l’humour que nous
partageons. Je savais que l’image qu’on avait de lui ne lui correspondait pas. Dès son premier film, Play Misty for Me (Un
frisson dans la nuit), son talent apparaît. Je suis heureux d’avoir
pu suivre son développement. Aujourd’hui il est à la tête du cinéma américain, sa carrière est exceptionnelle et il a réalisé une
dizaine de films vraiment remarquables. C’est un homme très
discret et bien différent de l’image qu’il avait et d’acteurs qui
deviennent des vedettes. Breezy est son premier film important.
C’est un film extraordinairement sensible. Je préfère Bronco
Billy à Josey Wales hors-la-loi.
Thierry Frémeaux
Je l’ai rencontré à l’Institut Lumière. Il est très sympathique,
bouillonnant et a un grand sens du plaisir de la vie. Il prend peu à
peu la mesure de son rôle à Cannes et cela va complèter le travail
de Gilles Jacob. A eux deux ils peuvent encore faire progresser
le festival de Cannes.
Werner Herzog
Il a été connu extrêmement jeune, dès son premier film, Signes
de vie. Il est un peu irritant à cause de son côté sérieux. Il a beaucoup progressé depuis 10-12 ans grâce à son mariage, il est devenu plus ouvert, plus humain, alors qu’à ce moment-là il avait
presque disparu. Il peut encore progresser comme le prouve son
film Grizzly man (2005). Tous ses premiers films sont importants.
Michel Ciment
Michel Ciment c’est une somme et un très grand critique de cinéma. Il vient d’une époque où on se passionnait pour le cinéma.
Il a gardé sa curiosité, sa passion et sa sincérité. Je l’ai rencontré
quand il était stagiaire à Paris Match dans l’équipe qui s’occupait
de cinéma. Nous avons sympathisé et nous étions d’accord sur
certains cinéastes comme Raoul Walsh. Il réagissait très bien sur
les cinéastes que je lui proposais. Nous sommes amis depuis 45
ans.
Rolf de Heer
Un excentrique et un martien dans la vie. Je le connais très bien
mais il est imprévisible. Je l’ai rencontré à Sidney quand il était
étudiant. Il n’y a que lui pour faire ses films et j’aime beaucoup
Bad boy Bubby (1995).
Gilles Jacob
Quand je l’ai connu il était déjà un critique apprécié. Je l’avais
lu au lycée Carnot dans la revue Raccord. Je me souviens d’un
texte sur John Huston qui traitait de l’oeuvre d’un cinéaste comme de celle d’un écrivain. Je l’ai rencontré avant qu’il ne devienne Président du Festival de Cannes. Il est très cultivé, aristocratique. Il a su géré Cannes, il a une vision de son rôle et a su
faire progresser Cannes.
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Jerry Schatzberg
Werner Herzog
Il fut victime de préjugés de gens qui se sont braqués contre
lui. On prenait ses films pour des films de photographe de mode
alors qu’il sait parfaitement faire resortir la vulnérabilité de ses
personnages, avec une profondeur rare. La critique américaine
ne l’a pas suivi et pourtant ses trois premiers films sont foudroyants. Maintenant la jeune critique américaine le défend mais
c’est important pour un réalisateur d’être reconnu tôt car autrement c’est très difficile.
Abbas Kiarostami
C’est quelqu’un ! Un aventurier qui a d’abord réalisé des films
assez narratifs. Il essaye de repousser les frontières du cinéma
pour aller toujours plus loin dans l’expérimentation. Ces films
fonctionnent par la perception, une attention aux choses, à des
détails qui deviennent le coeur des choses. Son cinéma est d’une
grande clarté.
Bertrand Tavernier
C’est presque un frère. Tout le monde connaît ses qualités : il est
dynamique, fonceur, généreux et adroit dans la façon de construire son oeuvre.
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Edward Yang
Je suis encore sous le choc de sa mort. On espérait qu’il allait continuer. Il n’a rien fait depuis Yi Yi car il n’arrêtait pas d’hésiter et
les conditions pour qu’il commence un projet n’étaient pas réunies. Ce vide de huit ans est absurde car après Yi Yi on pensait qu’il
allait construire une oeuvre. Il ne s’est pas assez acharné sur certains projets. On parlait beaucoup de politique ensemble, il faisait
preuve à cet égard d’une grande lucidité et d’une grande causticité. Je regrette que cette oeuvre ne puisse voir le jour. Il était juste
pour beaucoup de choses.
Sidney Pollack
Il est tombé malade au moment où il allait entreprendre un grand projet intitulé Recount à propos du litige concernant les voix qui ont
permis à Bush de devenir président. Il allait faire un grand film. Il a fait de très bons films mais peut-être un peu trop hollywoodiens.
Pendant une longue période ses films n’ont pas été à la hauteur des premiers. Je l’ai revu à Alba en Italie et j’étais très heureux qu’il
fasse Recount. Mais il est tombé malade et quelqu’un d’autre va faire ce film.
Quentin Tarantino
C’est un excentrique, un phénomène. Si on ne voyait pas ses films on passerait à côté de Tarantino. Il a un côté « zozo », quelque
chose d’extraordinaire et de surréaliste. Je ne vois pas d’équivalent. Il est unique et c’est un redoutable metteur en scène. Je ne sais
pas quels sont ses sujets mais c’est là et c’est vital. Son dernier film est très important et on est passé un peu à côté. On ne peut pas
prévoir quel sera son prochain film.
Oliver Stone
J’ai peu aimé ses premiers films, ils étaient trop didactiques. Il s’est libéré de tout ça depuis. Lui, il a eu beaucoup de succès tout
de suite, comme Werner Herzog, et cela ne lui a pas réussi. Maintenant ses films sont plus humains, plus réussis et je pense qu’il va
encore nous surprendre.
James Toback
C’est un prodigieux scénariste. On lui doit The Gambler (Le Flambeur) et Fingers qui est un film culte. C’est un grand fou et
quelqu’un d’une extraordinaire lucidité, d’une grande intelligence et qui a un goût « pantagruelique » pour la vie, un sens de
l’humour décapant. Je l’adore et nous sommes très complices. C’est un baroudeur.
Nicholas Pariser
Il était mon assistant avant Benjamin. Il est formidable et très curieux du cinéma et de la vie. Comme Benjamin il fait partie de ses
jeunes qui n’avalent pas les couleuvres que les jeunes d’aujourd’hui avalent.
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Réalisation :
Willy Durand, Julien Dhilly, Antonin
Dolet, Justine Duveau, Pierre MarisFroelich, Julien Patalano, François
Lebreton, Camille Pichot, Benjamin
Le Talour.
Risotto aux champignons de Lisa
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Suite et fin de l’entretien avec Pierre Rissient
Christine Hakim
C’est une des plus grandes stars du cinéma indonésien, dévouée à
son pays. Elle produit les meilleurs films indonésiens, elle est généreuse et d’un dynamisme extraordinaire.
Charles Burnett
J’avais beaucoup aimé Killer of sheep et To sleep with anger (La
rage au coeur). Je me suis beaucoup passionné pour la cause des
Noirs américains et je voulais faire un film avec lui.. Cette aventure a mal tourné. C’est quelqu’un d’une grande douceur. Il n’a pas
réussi à s’installer au niveau où il devrait être car il n’a pas pu ou pas
su être audacieux. J’ai beaucoup d’affection pour lui.
Dusan Makavejev
C’était la « coqueluche » du cinéma d’Europe de l’est dans les années 60-70. Il a réalisé des films-essais et des pamphlets ainsi que
des films de fiction. Il est d’une intelligence exceptionnelle. Ces
films sont des « pochades » et des contestations des valeurs bourgeoises et petites-bourgeoises. Il essaye de repousser les limites du
cinéma.
Propos recueillis par Willy Durand
Pour 4 personnes
Faire cuire dans un peu d’huile 300 gr de champignons, salez,
poivrez. Coupez finement un gros oignon et le faire cuire à feu
doux dans une cocotte minute avec 4 cuillère à soupe d’huile
d’olive. Ajoutez un volume de riz rond et le faire rissoler pour
qu’il soit translucide. Ajoutez deux volumes d’eau avec un cube
de bouillon de légumes et ajouter un volume de vin blanc. Fermez le couvercle de la cocotte et laissez cuire jusqu’à ce que
la cocotte soit sous pression puis enlevez du feu et laissez la
cuisson se terminer 10 mn avant de servir. Parsemez copieusement de parmesan. Et servir avec les champignons sur lesquels
on ajoute un peu d’ail.
Les champignons peuvent être des girolles ou des champignons
de Paris. Ne pas ajouter de sel car il est présent dans le cube de
légumes.. Bon appétit.
Prochaine édition des
Reflets du cinéma :
le cinéma iranien
Agenda
Mardi 25 Mars
- Laval - Cinéville
13h45 : Le Caïman
16h15 : Sicilia !
18h : Ginger et Fred
20h30 : Riparo (L’Abri)
Cérémonie de clôture
Invité : Marco Simon Puccioni
- Château-Gontier
20h30 : L’Orchestra di piazza Vittorio
- Evron
20h30 : Les Clefs de la maison
ASSISTER AUX SEANCES
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salles de cinéma
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valable dans toutes les salles avec 2 formules :
- Tarif Normal : 15€
- Tarif Réduit : 12€ (Adhérents Atmosphères53, étudiants, scolaires, demandeurs d’emplois, association des sours et
malentendants).
Le “Pass Culture Cinéma” de la Région Pays de la Loire est
accepté : 1 chèque donne droit à 1 carnet d’abonnement 3
places).
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