Le Cap Sizun - Dundee avec en plus un mât de tape-cul

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Le Cap Sizun - Dundee avec en plus un mât de tape-cul
Le Cap Sizun - Dundee avec en plus un mât de tape-cul - ArtOuest
Le bateau "CAP SIZUN" est l'héritier, dans sa construction, des thoniers primitifs qui étaient
gréés de voiles au tiers (genre Bisquine). Le maniement des voiles sur ce genre de gréement
est plus compliqué puisqu' il implique de passer les vergues au bord opposé à celui qui reçoit le
vent et ça à chaque virement de bord.
De plus c'est la drisse d'itague qui servait de haubans ( Solidité latérale du mât plus faible). La
manoeuvre s'est singulièrement simplifiée quand les charpentiers de marine ont gréé avec
bôme et corne leurs nouvelles constructions. Les Groisillons appelaient ces bateaux gréés en
sloop des "gazelles".
Le modèle historique de "CAP SIZUN", le "LAPART BIHEN" d'Audierne était lui gréé en Dundee
avec en plus un mât de tape-cul placé derrière la barre franche.
Ces bateaux, quand ils étaient armés à la langouste, étaient pourvus d' un vivier à eau vive (c'
est pour cela qu 'ils étaient ventrus), qui était bouché quand venait le temps de la pêche au
thon.
Aux thons ces bateaux étaient gréés avec des grandes perches appelés " tangons" sur
lesquelles on montait un certain nombre de lignes, ainsi que sur le haut du mât de tape-cul et
encore deux autres à la traine. Toutes ces lignes qui étaient de longueurs différentes pour ne
pas quelles s' emmêlent, au moment de les remonter à bord, portaient chacune un nom
différent.
Pêche à la langouste
Avant le milieu du XIXème siècle, la pêche à la langouste est mal connue sur les côtes du Cap
Sizun. Durant les années 1860, des pêcheurs de Paimpol arrivèrent à l'île de Sein à la belle
saison de mai à octobre. Ils pêcheront des langoustes et des homards à l'aide de casiers sur de
petites chaloupes non pontées.
Pendant toute la campagne de pêche, ils habiteront sur l'île, un des quais portera leur nom
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"quai des Paimpolais", les îliens se contenteront du poisson de palangre. Le ramassage et le
convoyage des crustacés se faisaient sur des bateaux plus gros munis de viviers qui
appartenaient à des mareyeurs ( système des homardiers anglais ).
La présence des Paimpolais sur l'île va contribuer dans une large mesure à l'extension des
activités langoustières du Cap sizun. Aux environs de 1885, une véritable flottille de Capistes,
de Camarétois, de Douarnenistes et de Paimpolais exploita les fonds de la chaussée de Sein
(hauts fonds d'Armen). Très vite les fonds s'appauvrissent, de Sein à Ouessant, obligeant les pêcheurs à monter dans
le nord en Cornouaille anglaise (1902 ) puis à descendre dans le sud à la recherche de
langoustes, en Espagne (1906 ), au Portugal, au Maroc et en Mauritanie.
L'éloignement des zones de pêche incita à la construction de bateaux plus grands et dotés d'un
vivier pour la conservation des crustacés. Le Cap Sizun connut alors une période de marasme
économique très difficile jusqu'aux années 30. A cette époque, Audierne est le second quartier
langoustier de France avec une centaine de sloops pontés. Toute la flottille fut motorisée, ce qui
participa à l'amélioration des conditions de vie à bord.
Une période florissante pour la pêche fut celle de l'après seconde guerre mondiale ; durant près
de 5 ans, la pêche avait été pratiquement nulle et les fonds s'étaient repeuplés au-delà de toute
espérance.
Pendant 3 mois en 1958, les langoustiers ont désarmés parce que les mareyeurs, faute de
place dans leurs viviers, n'achetaient plus une langouste.
Tandis que les années 60 furent une impressionnante succession de campagnes langoustières
tout d'abord en Cornouaille anglaise, Espagne, Mauritanie, Irlande, Iles Hébrides, Manche et
Mer du nord. Une quarantaine de langoustiers armait à cette époque le port d'Audierne qui fut
durant 3 ans le premier port de France en débarquement de langoustes rouges de 1961 à
1964.
A l'extension des eaux nationales de ses différents pays, certains langoustiers désarmeront et
d'autres se reconvertiront à la coquille saint jacques, d'abord en baie de Seine, ensuite à
Boulogne( à partir de 1975 ).
Depuis cette époque la langouste se pêche avec des unités plus petites, d'une douzaine de
mètres et travaillant à la journée dans les parages d'Armen et d' Ouessant à l'aide de filets
droits ou de trémails. Seul un ancien langoustier thonier pêche des langoustes roses aux filets
trémails sur le talus du plateau continental depuis 1992.
Ce type de bateau doté d'un mat unique comportant foc, trinquette, grand voile à corne et
flèche, est appelé SLOOP.
Sa coque se caractérise par une poupe très prononcée CUL DE POULE et d'un vivier intégré
dans ses entrailles pour conserver vivantes les langoustes.
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- Longueur de la coque: 15 m ( hors-tout: 21,30 m).
- Largeur: 5 m.
- Tirant d'eau: 2,40 m.
- Voilure: 150 m2
- Moteur: 120 CV.
- Capacité en mer: 10 passagers et 4 équipiers.
Construction du bateau Cap-Sizun
En 1990, grâce à l'initiative d'un groupe de personnes originaire du Cap Sizun, était décidée la
construction du bateau le "CAP-SIZUN", sloop langoustier typique à gréement aurique des
années 30, restituant ces fameux "culs de poule" auxquels le "CAP SIZUN" emprunte sa
carène.
1991: Le chantier s'est déroulé en plein air sur le môle du Raoulic et la réalisation a été confiée
à la SCOP NAVAL de Douarnenez.
Répondant au concours et au projet:"Un bateau pour chaque port", il s'agissait alors de
reprendre les plans du "LAPART BIHEN", un canot "cul de poule" qui naviguait à Audierne au
début du siècle dernier, du temps où le Cap et Sein constituaient le deuxième quartier
langoustier de France après Camaret.
Depuis cette date, le langoustier est géré par l'association dont tous les membres sont
bénévoles.
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Retrouvez toutes les informations utiles sur le Cap Sizun : http://www.bateaucapsizun.net
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