Université de Valenciennes (nord de la France)

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Université de Valenciennes (nord de la France)
Université de Valenciennes (nord de la France)
Président Pascal Level
Mercedi 17 mars 2004
Interview au siège de la CPU. Pascal Level est 3ème vice-président de la CPU.
Il y a un groupe de travail de la CPU sur le rôle des recteurs. Avec la loi de modernisation, le rôle des
présidents devait être revu. Vu les maladresses du ministre Ferry, ce projet est pour l’instant dans les tiroirs.
Il faut absolument revoir la loi de 1984 , actuellement, tous les partenaires disent : tout est coincé.
Trajectoire résumée. Pascal Level a été recruté comme assistant en automatique en 1984, dans le laboratoire
de Noël Malvache alors président de l’université (Noël Malvache a été directeur du PIRTTEM du CNRS
quand l’interviewer en était le directeur-adjoint entre 1989 et 1991).
Pascal Level a été élu président en octobre 2000, il lui reste donc une 20ne de mois à faire comme
Président. Il était le challenger lors de l’élection ; il n’appartenait pas à l’équipe « sortante ». Cette élection a
du être organisée car le Président d’alors a été nommé vice-recteur de la Polynésie. La campagne pour
l’élection du nouveau président a donc été courte. Bien que challenger, le Président Level a été élu au 1er
tour. Il a été élu grâce à un programme cohérent et complet. La conjoncture était favorable : l’élection se
situait dans le moment d’élaboration du contrat quadriennal de développement. Le candidat président a vu,
lors de la campagne électorale, tous les élus des conseils de l’université
Le programme
Le Président a clairement un rôle de proposition ; il est donc logique qu’il ait un programme. Les axes
fondamentaux de ce programme tiennent compte des spécificités de l’université de Valenciennes, université
créée au milieu des années 70, université de taille moyenne (environ 10.500 étudiants), périphérique dans la
région (par rapport aux 3 universités de Lille) et travaillant sur un territoire difficile (région sinistrée avec le
déclin des mines et de l’industrie lourde). En 2000, l’idée a été de faire un programme visant à mettre en
place le plus rapidement possible le processus de Bologne. Il fallait être en avance sur les autres universités.
Les électeurs des 3 conseils ont été à l’écoute ; ils ont voté pour ce programme. Les objectifs ont été
globalement remplis, grâce au soutien des 3 conseils de l’université ; d’autres universités ont pris modèle sur
Valenciennes pour la réforme LMD. Il y a eu une forte dynamique entre l’élection et la construction du
projet de développement (contrat quadriennal).
Le deuxième axe du programme est de renforcer le caractère citoyen de l’enseignement et des diplômes.
L’université doit être citoyenne de son territoire (développement économique et social durable du territoire).
Cet axe est encore en cours de réalisation. Il n’y a pas d’opposition des conseils à cet axe du programme : au
contraire, les conseils actuels (les 3 conseils ont été renouvelés depuis l’élection du président Level)
aiguillonnent le président à aller encore plus de l’avant. Citoyenneté ? Il y a par exemple un conseil de
l’éthique (saisine et auto-saisine). Il y a des modules renforcés de sport, de culture ; l’idée est de valider des
activités extra-académiques, des compétences acquises en dehors de l’université ; cette validation peut aller
jusqu’à l’attribution de 20% de l’ensemble des crédits ECTS ; bien entendu, cela est fait avec rigueur ; il ne
suffit pas de faire ces activités ; il faut prouver des compétences acquises. Par ces activités, on a doublé le
nombre des étudiants qui font du sport. La citoyenneté, c’est aussi des projets au bénéfice des
agglomérations du Valenciennois et du Hainaut ; par la réalisation de ces projets, les étudiants acquièrent des
compétences. Cet axe du programme « citoyenneté » a pris du retard avec la mise en place du LMD.
Pour cet axe, l’université a créé une entreprise de travail d’intérim pour permettre aux étudiants de trouver
du travail et des stages ; cette entreprise gère toutes les offres. Il s’agit de maîtriser l’offre, d’identifier les
étudiants qui travaillent par le biais de cette entreprise et de suivre leur parcours (sont-ils dans un parcours de
réussite ou d’échec ?).
Un point du programme qui est plutôt en échec, c’est la relation avec les directeurs d’UFR (dénommés
Instituts dans l’université de Valenciennes). Lors du renouvellement des 3 conseils, les opposants se sont fait
battre. La légitimité du président reste donc forte. Il est en faveur de la modification de la loi de 1984 alors
que les directeurs d’UFR s’y opposent plutôt. Le Président Level dit qu’on dit de lui qu’il est un « néolibéral ».
La gouvernement, la gouvernance de l’université.
Il faut renforcer le pouvoir du président, son rôle de proposition. Les compétences du conseil
d’administration ne sont pas suffisantes. 90% du temps passé en CA résulte d’obligations légales qui font
perdre du temps (toutes les conventions doivent passer par le CA). Il en résulte un certain désintérêt pour la
participation au CA.
Un autre problème est que le CA vote un budget qui n’est pas global (la masse salariale des enseignants
titulaires est hors-budget) ; le CA n’agit financièrement qu’à la marge ; sa marge de manoeuvre est fort
étroite. Le président Level est partisan d’un budget global, incluant les masses salariales, avec bien entendu
un renforcement du contrôle des dépenses faites. Vouloir inclure les salaires des fonctionnaires dans le
budget, ce n’est pas vouloir supprimer l’emploi public ! Le budget global permet une politique. Un exemple :
quand un emploi est libéré, on peut ne pas le pourvoir tout de suite, mais utiliser l’argent un ou deux ans pour
faire de l’investissement avant de recruter (cela permettrait de donner plus de moyens matériels au nouveau
recruté).
La maîtrise d’un budget global permettrait de poser sereinement la question des droits d’inscription. Le
budget global montrerait que les droits d’inscription actuels ne représentent pas grand’ chose et que les
universités auraient intérêt à faire progresser ces droits d’inscription. Le budget global permettrait d’aborder
également la question des aides financières aux étudiants. Il faudrait que le CA puisse s’emparer du volet
social dans le budget.
Le conseil scientifique a, à Valenciennes, un rôle ambigu. Il ne joue pas assez son rôle d’orientation de la
politique scientifique. C’est le lieu d’expression, de défense des corporatismes. Les patrons de labos de
recherche jouent très bien leur rôle de corporatisme. Les moyens financiers à partager par le conseil
scientifique ne sont pourtant pas très importants (bonus qualité recherche et crédits du contrat quadriennal).
Le conseil scientifique n’émet que très rarement des évaluations.
Le Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire a par contre un rôle à jouer. Il peut être une force dans
l’université. Mais, à Valenciennes, il ne joue pas encore très bien son rôle de représentation des étudiants. Il
y a un problème de représentation et de participation des étudiants. Il faut qu’il se recentre sur l’étudiant, sur
le « ressenti » de l’étudiant.
Les personnalités extérieures ? Il y a deux types de CA à Valenciennes. Chaque mois, il y a un CA qui se
réunit pour traiter de la vie interne de l’université, de questions techniques, de bricoles ; il est limité à deux
heures. Et il y a le CA qui se réunit le jeudi après-midi. Il y a alors chaque fois un thème d’intérêt général à
l’ordre du jour. Exemple : les conséquences pour l’université des modifications réglementaires de la
formation professionnelle continu. Pour chaque thème, il y a une présentation par un spécialiste. L’intérêt est
alors plus grand pour les personnalités extérieures.
Il y a aussi un conseil d’orientation stratégique, mandaté et composé par le CA ; celui-ci ne se sent pas
dépouillé par ce conseil d’orientation. Ce COS émet des avis sérieux. De même, le Conseil Scientifique
s’appuie sur les avis des conseils d’orientation des UMR (unités mixtes de recherche associant le CNRS et
l’université).
7 Vice-présidents
- recherche
- formation et vie de l’étudiant
- finances, administration, statuts
- relations internationales
- logistique
- ressources humaines
- monde du travail et insertion professionnelle