Décembre 2005 - Intégration Vaud

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Décembre 2005 - Intégration Vaud
Intégration - Info No 10
Décembre 2005
CENTRE SOCIAL PROTESTANT
La Fraternité
Intégration, sécurité pour qui ?
Les affrontements entre jeunes français et les forces de police dans les banlieues françaises rejaillissent
sur les quartiers que nous habitons et dans lesquels nous travaillons.
De profondes évolutions socio-économiques donnent naissance à des formes nouvelles de restructurations urbaines qui entraînent la concentration spatiale de l’exclusion sociale.
Peu d’offres intéressantes de loisirs adaptés, peu ou pas de perspective professionnelle, difficulté d’obtenir des bourses d’études ou des logements, les jeunes adultes sont au cœur des lacunes de l’intégration sociale, en Suisse également.
L’entretien avec le Municipal de la Ville de Lausanne, Oscar Tosato, met en lumière le travail de la société civile pour réaliser des actions de proximité.
Baptiste Viredaz, criminologue et spécialiste du sentiment d’insécurité, nous dévoile un regard original
sur les peurs qui nous habitent.
Réflexe identitaire face aux discours xénophobes ? Stigmatisation des appartenances culturelles ?
Comment désenchevêtrer l’écheveau du conflit de culture ? Un article de fond pose les questions.
Contenu :
- Edito
- Conflits de culture ?
- Interview Oscar Tosato
- Interview Baptiste Viredaz
- Délai pour projets
- Humour
- Agenda
Intégration-Info Décembre 2005
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La brûlure de la colère des banlieues nous rappelle l’importance d’un travail de terrain pour améliorer la situation.
Les quelque trente projets visant à favoriser la cohabitation
qui se déroulent cette année dans le canton de Vaud sont
une réponse modeste, mais ils montrent tout de même la
détermination des associations et des communes pour agir
ensemble.
Magaly Hanselmann
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Conflits de culture ?
" En tout homme se rencontrent des appartenances multiples qui s’opposent parfois entre elles
et le contraignent à des choix déchirants " .
L’identité culturelle d’un individu est l’intersection
de toutes ses appartenances. En cela chacun est
unique. La définition de notre identité se fait en
fonction des groupes, des lieux, donc des
contextes dans lesquels nous vivons, mais aussi en
fonction des représentations sociales, de la ressemblance ou de la différence entre soi et autrui, selon
que le besoin est la différenciation ou le sentiment
commun d’appartenance. Les valeurs et les
croyances familiales inculquées influencent aussi
nos normes, nos références, nos points de repère,
en un mot notre culture. L’importance relative que
nous accordons à chacune de nos valeurs va aussi
orienter la définition que nous faisons de qui nous
sommes. Ainsi, en fonction du contexte et au cours
du temps, chacun ajuste continuellement sa
propre identité.
Dans quelle mesure le concept de culture, à l’instar
de celui de race, n’est-il pas une construction de
l’esprit qui sépare plutôt qu’elle ne réunit ? Quelle
est la pertinence d’un classement culturel ? Dans
tous les cas, on ne peut prétendre à une culture
unique et homogène alors que nous faisons référence à des appartenances plurielles et en
constante évolution. La rencontre de deux personnes met en relation deux identités culturelles différentes, même si leur pays d’origine, leur langue
maternelle ou leur appartenance religieuse sont
identiques.
Dans les conflits, un facteur de blocage fréquent
est la difficulté à communiquer. Au-delà de la maîtrise de la langue, le sens des mots et des gestes, ou
les codes de politesse peuvent être sources de
malentendus. La prise en compte de ces éléments,
la connaissance de la culture de l’autre et la volonté de tolérance ne nous permettent pas d’éviter
certaines réactions qui nous surprennent par leur
intensité émotionnelle. La méthode des incidents
critiques de Mme Margalit Cohen-Emerique peut
nous aider à mieux comprendre ce phénomène :
Toute culture comporte ses " noyaux de culture ",
des traits culturels profondément ancrés en chacun de nous, autour desquels nous construisons
notre identité. Dans ces noyaux, il y a la langue et
la façon dont elle organise notre manière de penser, il y a nos représentations et nos valeurs qui donnent sens à la naissance, à la mort, aux différents
âges de la vie, à la relation entre hommes et
femmes, au bien et au mal… Mais comme ces
noyaux structurent notre identité, quand ceux-ci
sont questionnés, c’est notre identité qui est touchée, c’est-à-dire nous-même. C’est ce que l’on
peut appeler choc culturel ou incident critique.
Selon Amin Maalouf, lorsqu’une personne sent que
l’une de ses appartenances est mise en danger,
elle a tendance à la mettre en avant, à l’ériger,
même parfois comme identité unique, et à oublier,
voire nier ses autres appartenances. Il n’y a alors
plus de dialogue possible en dehors du groupe
d’appartenance privilégié.
Pour mieux vivre ces chocs culturels potentiels, M.
Cohen-Emerique propose une démarche en trois
volets : décentration par rapport à son propre système culturel, pénétration du système culturel de
l’autre et négociation.
Dans la décentration, il s’agit de prendre conscience de ce qui a été touché dans notre propre identité. Ces zones sensibles se rapportent à des appartenances diverses, héritées ou acquises, porteuses
de valeurs. Ainsi, la confrontation à l’autre nous en
apprend beaucoup sur nous-mêmes.
Dans la pénétration du système de l’autre, il s’agit
de découvrir comment l’autre se construit. Cela
implique que l’on considère sa culture comme
étant aussi riche de sens que la nôtre, même si ce
sens est parfois fort différent et difficile à saisir
depuis notre propre culture. Cette démarche
demande du temps, de l’intérêt pour l’autre et
beaucoup d’écoute.
Ensuite, si nécessaire, c’est-à-dire si la compréhension du choc culturel ne suffit pas à lever les tensions, il s’agira de négocier. Si l’on souhaite trouver
ensemble une solution acceptable pour tous, il est
important de considérer que l’on se trouve face à
un conflit de culture, plutôt que de juger le comportement de l’autre comme objectivement aberrant.
Prendre conscience de nos valeurs et les verbaliser,
expliciter les concepts implicites, et s’intéresser aux
représentations et aux valeurs de l’autre nous aide
à cheminer vers une meilleure compréhension
mutuelle et une cohabitation plus satisfaisante,
dans le respect de la différence.
Tania Allenbach-Stevanato
Amin Maalouf " Les identités meurtrières "
Margalit Cohen-Emerique " L’approche interculturelle dans le
processus d’aide ", enseignante à l’Ecole supérieure du travail
social à Paris
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Petite brochure de 20 pages
illustrées, s'adressant prioritairement aux jeunes en formation
professionnelle : pour l’obtenir,
il suffit de faire parvenir une
enveloppe affranchie mentionnant vos coordonnées.
Pour les grandes commandes,
les frais de port seront facturés.
Centre pour l'action non-violente
Rue de Genève 52
1004 Lausanne
021/661.24.34
www.non-violence.ch
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Intégration, synonyme d’égalité de chances
L’intégration va au-delà des chiffres. Cette approche est faite par Oscar Tosato, municipal de la ville de
Lausanne, chargé de l’enfance, de la jeunesse et de l’éducation. Dans ce numéro, ce fils d’immigrés
italiens donne sa vision de la façon dont l’intégration devrait être envisagée dans le canton de Vaud,
au moment où les autorités entreprennent de lui donner de nouvelles dimensions territoriales. En même
temps, il fait l’analyse d’une bonne politique d’intégration.
La problématique de l’intégration semble beaucoup préoccuper le municipal Oscar Tosato. Issu luimême de famille d’immigrés venus d’Italie, il sait que l’exclusion ne produit qu’une frustration sociale aux
conséquences incalculables. Ayant malgré tout réussi à s’intégrer et mérité la confiance populaire qui
l’a hissé jusqu’au sommet de la municipalité, il dit aujourd’hui vouloir lutter contre l’inégalité des chances
sociales.
Dans un pays qui a répandu au monde l’image de ses valeurs humanitaires, notamment par la Croix
Rouge, le municipal avoue ne pas du tout être satisfait de la politique d’intégration en Suisse. Il regrette
beaucoup que les nouvelles lois sur l’asile et sur les étrangers soient faites non pour l’accueil mais plutôt
pour le départ. Dans le même sens, notre interlocuteur en appelle à la mise en place d’une loi qui supprime toute forme de racisme, de discrimination et d’exclusion.
Soutien à la société civile
En Europe, le socialiste admet que la Suisse n’est pas en arrière par rapport à l’intégration des communautés migrantes. Mais pour lui, le pays doit encore déployer beaucoup d’efforts. Comme suggestions,
il aimerait que chaque canton ait un délégué à l’intégration. Oscar Tosato souhaite également plus
d’engagement politique pour soutenir les efforts de la Société civile, à savoir les syndicats, les Eglises, les
associations d’immigrants et les bénévoles. "Vu que le monde associatif se donne corps et âme pour
construire une parfaite cohabitation entre la population d’accueil et la population venue d’ailleurs, les
cantons et la Confédération devraient profiter de ce travail pour aller plus loin", estime le président et
membre fondateur de ACOR SOS racisme.
Comment réussir ce pari dans un Occident poussé au renforcément de l’identité nationale. Si le Vaudois
est loin de tomber le pessimisme, il pense que toutes les conditions sont réunies pour rendre morose le
climat de cohésion entre la population d’origine étrangère et la population d’accueil. A son avis, ce qui
se passe en France devrait amener les pays occidentaux à réfléchir plus sur la question de l’intégration.
"L’octroi du passeport et de la nationalité ne suffit pas pour qu’on puisse parler de l’ouverture réussie aux
populations étrangères", observe-t-il avant d’ajouter que tout doit être envisagé pour résoudre les inégalités sociales.
En attendant les jours meilleurs d’intégration qu’on peut espérer pour toute la Suisse, le municipal Tosato
demande que le canton de Vaud prenne le devant de la scène.
Eviter la ghettoïsation
Partant du fait que le canton envisage l’aménagement de son territoire ces 20 prochaines années, notre
interlocuteur donne sa vision politique de la manière dont il faudrait penser l’intégration. "Le gouvernement devrait éviter le phénomène de ghettoïsation en termes d’urbanisation. Je m’inscris déjà en faux
à tout système qui concevrait par exemple des modèles de quartiers-villas différents des quartiers populaires. Un tel modèle empêcherait l’interpénétration culturelle", prévient-il, en proposant que le canton
veille également à une répartition équitable des requérants d’asile dans l’avenir.
Dans le même temps, le municipal appelle le canton à mieux garantir à tout enfant habitant sur le sol
vaudois la possibilité de trouver une classe d’accueil et une place d’apprentissage aux jeunes dans le
besoin. "Cela demande un coût. Mais les autorités devrait savoir que le résultat vaut mieux que toutes
les dépenses qu’elles y auront consacrées. Ne pas le faire peut occasionner des pertes incalculables.
Finalement, l’intégration commence à bas âge et demande une certaine égalité de chances. Bien
pensée, elle n’a pas de prix. Si on la néglige, elle se paie cher", affirme le gauchiste
Déo Negamiyimana
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Le sentiment d’insécurité : devons-nous avoir peur ?
Baptiste Viredaz, licencié en droit et diplômé en criminologie, est actuellement
collaborateur scientifique au sein de l’Institut de criminologie et de droit pénal
de l’Université de Lausanne. Il a notamment collaboré avec l’Observatoire de la
sécurité de la Ville de Lausanne, ainsi qu’avec l’Institut suisse de police.
Baptiste Viredaz, dans son ouvrage «Le sentiment d’insécurité : devons-nous
avoir peur ? « récemment sorti de presse, traite du sentiment d’insécurité ; un
sentiment assez complexe qui entoure notre société depuis longtemps.
Les différentes phobies ont toujours été présentes, en quoi le sentiment d’insécurité est un sujet
d’actualité ?
Il s’agit là d’une création purement sociale, ou plus précisément d’une considération sociale. Si l’on
revient quelque peu en arrière dans l’histoire de l’humanité, on se rend bien vite compte que la peur existe depuis toujours, et qu’elle a notamment été le moteur de notre évolution. Elle a poussé les singes à la
bipédie, car elle leur permettait l’usage de leurs mains pour combattre, et leur offrait une meilleure vision
du danger. Au Moyen Age, la barbarie de l’homme a certainement rempli de terreur la majorité des
populations. Mais ce sentiment de crainte, qui a vu tant de guerres, de famines ou de pandémie, n’a pas
toujours été considéré socialement.
C’est probablement à la suite de l’assassinat du Président Kennedy que le monde s’est véritablement
ouvert socialement à la peur. Les gens se sont alors rendus compte que même l’homme le plus protégé
au monde n’était pas à l’abri de la mort. Les politiques en ont alors fait un usage plus qu’abusif au travers de leur campagne, et les médias notamment, se sont fait leur porte-parole, avec des intérêts économiques bien évidents. C’est aujourd’hui la société tout entière qui, quelque part, se module autour de
la peur. Les uns l’entretiennent, parce qu’elle les sert, et d'autres continuent d’en être les victimes. Il est
évident qu’il existe aujourd’hui des raisons de ressentir l’insécurité, mais ce sentiment est trop souvent
gonflé par une mauvaise information, et qui fait parfois oublier aux gens que la réalité, tout au moins pour
ce qui est des pays développés, n’est pas aussi terrible que ce que certains veulent faire croire.
Peut – on mesurer l’insécurité ? Comment procéder ?
Le sentiment d’insécurité est, comme tout sentiment, relativement difficile à mesurer, car il fait appel à la
subjectivité de chacun dans la perception de la réalité. Néanmoins, certains outils de mesure existent.
Généralement, les chercheurs ont recours à des sondages, qui peuvent prendre plusieurs formes (sondage de victimisation, de délinquance auto-révélée, d’opinion, etc.) et s’intéresser à divers thématiques
(le crime, la qualité de vie des gens, les goûts vestimentaires, etc.). Il est relativement important que ces
sondages ne fassent pas directement mention qu’ils ont pour finalité de mesurer le sentiment d’insécurité, car cela peut amener la personne interrogée à se focaliser sur le sujet et à exagérer son réel sentiment d’insécurité. Le plus souvent, les sondages s’intéressant à ce phénomène sont donc présentés
comme portant sur les conditions de vie de la population.
Le statut socio-économique, est-il un vecteur de l’insécurité ?
Il a effectivement été constaté que les personnes souffrant d’un statut socio-économique plus modeste
avaient tendance à souffrir d’un plus grand sentiment d’insécurité. Cette tendance s’explique notamment par une certaine fragilité sociale qui, en particulier durant les périodes de morosité économique,
favorise un "ras-le-bol" général et, par-là même, une malléabilité plus importante face aux discours
médiatico-politiques réducteurs, qui focalisent l’attention sur un nombre restreint de problèmes, tels que
l’insécurité, la délinquance juvénile, ou encore l’immigration. En effet, les travailleurs qui n’ont pas bénéficié d’une formation importante occupent le plus souvent des postes peu qualifiés et sont les premiers à
subir la mauvaise conjoncture. A ce titre, ils sont donc aussi des auditeurs particulièrement attentifs d’une
politique qui désigne les soi-disant coupables et qui propose de les neutraliser.
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Sachant que les personnes ayant un revenu bas et un niveau de formation modeste, viennent principalement de l’immigration, peut-on dire que les immigrés ont un sentiment d’insécurité plus fort que le reste
de la population suisse?
Généralement, il faut considérer deux catégories d’immigrés. Les étrangers qui viennent en Suisse dans
le but d’y travailler et de s’y installer, pour une certaine période, et ceux qui fuient leur pays, pour des
raisons politiques ou humanitaires, et qui cherchent asile. Les premiers sont généralement moins démunis et semblent s’acclimater relativement rapidement au climat local. La conjoncture actuelle peut toutefois rendre leurs conditions de vie plus difficiles, et les banlieues françaises en sont un bon exemple. En
effet, plus fortement frappées par la crise ouvrière, les populations des banlieues ont rapidement cultivé
un important sentiment d’exclusion. De telles conditions de vie ont alors favorisé la rébellion de certains
– notamment des plus jeunes, sans argent et sans avenir (!) – et, corollaire de cette réaction, ont inévitablement nourri la peur du reste de la population. La Suisse semble être moins touchée par ce phénomène, mais elle doit néanmoins se préparer à rencontrer de tels problèmes.
Pour ce qui est des réfugiés, il s’agit d’une population particulièrement sensible, qui fuit le plus souvent
la guerre ou la persécution, et qui trouve en Suisse un accueil pas toujours très rassurant. Ces personnes
ne sont généralement pas autorisées à travailler, ni à demander un regroupement familial. En outre, une
grande partie de ces gens doivent s’attendre à être renvoyés dans leur pays d’origine, ce qu’ils ne désirent pas forcément. Il est donc relativement compréhensible qu’ils souffrent d’un sentiment d’insécurité
non négligeable, à tout le moins tant que leurs conditions de vie ne se sont pas stabilisées.
Les médias jouent-ils un rôle pour ce qui est de créer un sentiment d’insécurité envers les étrangers en
Suisse et pourquoi ?
Il est difficile de se prononcer objectivement sur la question. Les études qui ont été menées jusqu’ici semblent effectivement montrer un lien entre les médias et le sentiment et aux opinions des gens, mais il est
relativement difficile de définir si ce sont les gens hostiles aux étrangers qui lisent les médias qui vont dans
leur sens, ou si c’est justement les gens qui lisent des médias proposant des messages opposés à l’immigration qui, à la suite de leur lecture, adoptent ce genre de messages.
Vous avez cité dans votre ouvrage le livre de Helle P., “ Faut-il avoir peur des étrangers ”. moi, j’ai envie
de vous poser la question à l’inverse c’est-à-dire : les étrangers doivent-ils avoir peur des Suisses
Je crois surtout que les gens devraient avoir un peu moins de préjugés envers leurs voisins, et aller à leur
rencontre, être à leur écoute, accepter les différences culturelles notamment et s’ouvrir un peu plus à
ce qu’ils ne connaissent pas. Il est évident que cette rencontre doit être favorisée par des actions étatiques. Ainsi, il est nécessaire de redéfinir la politique de logement, qui voit les plus démunis être parqués
tous ensemble, étrangers et suisses confondus, dans des quartiers peu conviviaux et souvent construits
aux extrémités du centre-ville. Il serait également utile que les villes fassent plus d’efforts pour promouvoir une meilleure information sur la réalité des choses, et notamment sur le fait que les étrangers ne sont
de loin pas tous des criminels. Il me semble aussi qu’il est plus que temps d’offrir la possibilité aux étrangers de travailler dans la police, plus que ce n’est le cas aujourd’hui. Une police qui aurait le même
métissage que celui de la population ne pourrait qu’être bénéfique à la sécurité. Il serait à mon avis
également important d’être moins tolérant face à certains hommes publics et face à la presse, lorsqu’ils
participent à entretenir une ambiance délétère et infondée sur certaines populations, favorisants par-là
même l’insécurité. Ces Suisses qui, au nom de la sacro-sainte sécurité, se permettent de mettre les maux
de notre société sur la tête des étrangers peuvent et doivent en effet faire peur.
L’insécurité en Suisse, plus de peur que du mal ?
Il est évident que la Suisse est un pays qui jouit d’une certaine richesse, et d’une quiétude plutôt rassurante. L’insécurité de nos concitoyens, face aux problèmes que peuvent rencontrer les citoyens des
pays les plus défavorisés, doit forcément être relativisée. Il reste néanmoins que notre pays est, comme
bien d’autres, confronté à certains problèmes qu’elle se devra de résoudre. Mais c’est avant tout en
intégrant les étrangers et en favorisant la diversité culturelle, qui apporte tant à notre pays, que notre
société saura probablement se relever de bien des soucis. Il existe de nombreuses solutions, qui pour
beaucoup coûtent de l’argent et rencontrent donc certains obstacles. L’exclusion et la seule répression
prônée par certains ne sauront cependant jamais faire taire les peurs.
Migjen Kajtazi
Batiste Viredaz : Le sentiment d’insécurité : devons-nous avoir peur ?
2005, 96 pp. ( Editions de l’Hèbe ).
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Rappel des délais pour les projets
La CFE soutient financièrement des projets dans le cadre de son programme pour la promotion de
l’intégration des étrangers.
Les projets doivent respecter les délais selon les points forts :
1.
La date limite de remise pour toutes les demandes concernant le point fort A (promouvoir la com
préhension) a été fixée au 31 octobre 2005.
Le formulaire de demande " point fort A " est disponible sur le site de la CFE, ainsi que le formulaire
«page de couverture 2006».
2.
Les demandes concernant le point fort B (ouvrir les institutions) peuvent être déposées à tout
moment.
3.
Les demandes pour le point fort C (faciliter la cohabitation) comportent deux dates limites pour le
dépôt des demandes, c’est-à-dire le 31 mars et le 30 septembre 2006.
4.
Les institutions ou les personnes qui vont déposer des projets pour le point fort D (développer des
centres de compétence) sont priées de prendre contact avec le Secrétariat de la CFE car aucune
mise au concours n’a été prévue pour ce point fort.
5.
Les demandes pour le point fort E (favoriser l’innovation et les normes de qualité) peuvent être
déposées à tout moment.
Migjen Kajtazi
Pour toutes informations concernant les projets, vous pouvez nous contacter : www.csp.ch
Documentations sur le site de la CFE : www.eka-cfe.ch
Responsables régionaux en matière de promotion de l’intégration
Tania Allenbach-Stevanato et Mikhael de Souza
Responsables pour la région : Bex-AigleVilleneuve-Montreux
Promotion de l'intégration des migrant-e-s
Centre social protestant-La Fraternité
Centre Social Régional
Av. de la Gare 14
1880 Bex
Tél. 024 463 03 63
Natel Tania 079 600 67 31
Natel Mikhael 078 710 41 77
[email protected]
[email protected]
Migjen Kajtazi
Responsable pour la région de Nyon
Promotion de l'intégration des migrant-e-s
Centre social protestant-La Fraternité
Ville de Nyon
Rue des Marchandises 17
CP 1395
1260 Nyon
Tél. 022 365 77 71
Fax 022 365 77 79
Natel: 076 574 75 23
[email protected]
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Déo Negamiyimana
Responsable pour la région d’Yverdon
Promotion de l'intégration des migrant-e-s
Centre social protestant-La Fraternité
Quai de la Thièle 3
1400 Yverdon-les-Bains
Tél. 024 426 18 22
Natel 076 493 08 11
[email protected]
Magaly Hanselmann
Resp. du mandat de promotion de l'intégration
des migrant-e-s
Centre social protestant-La Fraternité
Rue Beau-Séjour 28
1003 Lausanne
Tél. 021 560 60 60
Fax 021 560 60 61
[email protected]
www.csp.ch
Egalement à Renens le vendredi
Commune de Renens
Rue de Lausanne 25
3ème étage
1020 Renens
Tél. 021 635 19 62
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HUMOUR
Horoscope des associations de migrants, Vaud
Bélier
Vous habitez Aigle et vous avez un projet à déposer à la CFE.
Hâtez-vous de le soumettre préalablement à Mikhael ou à Tania. Grâce à leurs compétences, vous aurez sûrement
un financement.
Taureau
Vous n’êtes pas satisfait dans l’organisation de votre association. Passez cependant parler de vos projets à un des
responsables qui s’occupent de votre région. Si vous ne risquez rien, vous n’aurez rien.
Gémeaux
Vous disposez de nombreux atouts pour voir votre projet financé par la CFE. Mais n’abusez pas de vos seules ressources. A Yverdon, Déo se tient à votre disposition pour vous prêter une touche magique.
Lion
Freiné ou limité dans la réussite de vos projets. Ceci est un clin d’œil qui vous est adressé. Au plus tard dans 2
semaines, passez voir une antenne du CSP proche de vous. Vous ne regretterez pas sa collaboration.
Vierge
Dans le cadre de vos projets associatifs dans la région Ouest lausannois, vous contrôlez la situation. Vous avez un
équilibre entre soucis et détermination. Dès que vous rencontrerez Magaly à Renens, vous deviendrez tout simplement maître de la situation. A vous de jouer !
Balance
Si vous parlez Kosov, souriez tout de suite car vous avez de la chance. Comme vous habitez Nyon, le criminologue
Migjen vous guidera sur les sentiers de la réussite. Au lieu de tergiverser, adoptez plutôt un profil haut.
Scorpion
Ni fatigues, ni tracasseries, mais des échanges fructueux avec un des responsables du mandat de l’intégration au
CSP. Sachez cependant être patient. Tout vient à point pour qui sait attendre.
Sagittaire
Vous contrôlez la situation de tous les points forts. Gare à ne pas vous brûler. N’hésitez pas un seul instant à demander un coup d’œil soit à Magaly, soit à Tania/Mikhael, soit à Migjen, soit à Déo.
Capricorne
Vous êtes admirable. Votre association vogue sur l’écume des vagues sans zapper de son habituelle démarche.
C’est génial parce que votre collaboration avec les représentants du CSP ne souffre d’aucune entrave.
Verseau
Un feu d’artifice est prévu tout prochainement. Organisé, vous avez la confiance de tous les membres de votre
association. C’est très rare, vous savez ! Demeurez dans cette bonne voie que vous avez emprunté en consultant
régulièrement quelqu’un du CSP.
Poisson
L’eau dans laquelle vous baignez est claire et limpide. Libre d’évoluer dans un contexte qui vous offre de bonnes
prestations évolutives, foncez avec le CSP. Vous serez sans échec.
Les fruits du Bonheur ne poussent pas sur l’arbre de l’Injustice
(Proverbe perse)
Une journée où l’on prend son temps est une journée d’immortalité
(Proverbe chinois)
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AGENDA
10 et 11 décembre 2005
Les Diambars de Rolle
Tournoi de Beach Soccer à Bâle
http://lesdiambars.skyblog.com
20 décembre 2005 dès 11h30
Dernier repas communautaire itinérant dans le district
de Nyon organisé par Point-Virgule & Caritas-Vaud à la
salle du Vallon à St-Cergue.
Samedi 10 décembre 2005 à 19h.
Groupe suisses-étrangers de Moudon et région vous
invite à une soirée de soutien à la Douane à Moudon
www.suetmo.ch
3 janvier 2006 dès 11h30
Premier repas communautaire itinérant dans le district
de Nyon organisé par Point-Virgule & Caritas-Vaud à
Gland.
Tél. 022 361 03 84 ou www.asolac.ch
Dimanche 11 décembre 2005 à 16h.
Noël des Italiens
Aula
Rue du Stand
1260 Nyon
Mardi 13 décembre 2005 dès 18h.
Bibliothèque du Chablais à Aigle
Vernissage de l’exposition «Ateliers d’écriture» animés
par quatre femmes migrantes.
Tél. 024 466 60 62
Exposition à visiter durant les mois de décembre et janvier pendant les heures d’ouverture de la bibliothèque.
Mercredi 14 décembre 2005 à 19h30
Femmes solidaires sans frontière organise une rencontre
pour Noël dans les locaux de Refondazione - Rte de
l’Avenir 5 à Renens
Tél. 021 635 90 26
Jeudi 15 décembre 2005 à 18h30
Soirée de soutien au CSP
Espace culturel des Terreaux
Représentation du Gospel de Mahalia
Prix du billet fixé à Fr. 100.-Renseignement auprès d’Evelyne Vaucher
CSP Lausanne Tél. 021 560 60 60
17 et 18 décembre 2005
Etats généraux de la migration et de l’asile au
Restaurant Mappamondo à Berne
Se rencontrer, partager les expériences, analyser,
construire une stratégie commune, créer un réseau
suisse d’informations, de reflexions et d’actions.
www.sansnous.ch
17 décembre 2005 dès 16h.
Caritas organise dans 25 villes suisses une action qui
traduit la volonté de la population suisse de vivre
ensemble solidairement. Point-Virgule organise la
manifestation qui se déroulera à Nyon à la Place du
Château.
4 janvier 2006 à 19h30
Femmes solidaires sans frontière organise des retrouvailles autour d’une photo, discussions et échanges
dans les locaux de Refondazione - Rte de l’Avenir 5 à
Renens
Tél. 021 635 90 26
14 et 15 janvier 2006
Rencontre romande des jeunes actifs pour les droits
fondamentaux
La Source
Estavayer-le-Lac
Tél. 022 735 93 94
www.codap.org
1er février 2006 à 19h30
Femmes solidaires sans frontière invite Ali HemmaDevries pour échanger sur le thème «Histoire de
couples» dans les locaux de Refondazione - Rte de
l’Avenir 5 à Renens
Tél. 021 635 90 26
9 février 2006 à 19h30 à l’aula Magma d’Yverdon
La Commission Suisses-Immigrés organise une rencontre
des responsables des partis politiques avec les associations de migrants vivant à Yverdon, sur le thème : les
projets des partis politiques en faveur de la région et
des personnes étrangères.
Renseignements : Alfons L. Reiter : natel 079 350 70 82.
Tél. 024 425 88 83. Email : [email protected]
Chaque premier vendredi du mois
Souper multiculturel organisé par le Service
communautaire de la Planchette
Tél. 024 466 76 00
www.planchette.ch
Equipe de rédaction :
Magaly Hanselmann, Migjen Kajtazi, Tania Allenbach, Déo Negamiyimana.
Remerciements à
Oscar Tosato, Baptiste Viredaz
Ce bulletin d'information est ouvert à celles et ceux qui mettent en place des projets et des activités visant l'intégration des étranger-ère-s dans un sens large ou qui ont envie d'écrire un commentaire, une note d'humour, un
poème.
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