Les toitures végétalisées - Forem Formation Secteurs verts
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Les toitures végétalisées - Forem Formation Secteurs verts
Rapport de veille sur les évolutions du domaine des parcs et jardins P. 1/13 Numéro : 8 Date : 15 mars 2009 Centre : Centre de compétence Secteurs verts Forem Formation Titre : La végétalisation des toitures P. 2/13 Les missions du Centre de compétence Secteurs verts Créé en 2004, le Centre de compétence des Secteurs verts est le fruit d’un partenariat étroit entre les partenaires sociaux des Secteurs verts et le secteur public. Ses missions principales sont la formation continuée des salariés dans différents secteurs qui sont actuellement en pleine mouvance et/ou d’offrir des possibilités de formation ou de reconversion à des demandeurs d’emploi. Le Centre de compétence a également pour missions de constituer un pôle de veille et d’assurer une partie de la formation continuée des enseignants, d’assurer des formations et des journées de sensibilisation d’informations pour les étudiants de dernière année, et de mettre à disposition des modules de formations à distance. Sa localisation au cœur du « Pays vert » qui possède plus de 5 écoles d’agriculture et d’horticulture, favorise la rencontre des interlocuteurs des « Secteurs verts ». Cette implantation correspond à la volonté de FOREM FORMATION d’implanter des Centres de compétence au sein des secteurs d’activités concernés. P. 3/13 Historique des toitures végétalisées La construction de toitures végétalisées se fait de manière traditionnelle dans plusieurs pays Scandinaves et Européens. Le mélange de terre et de végétaux enracinés permet de réaliser des toitures relativement bien isolées, étanches à l’air et à l’eau résistantes au vent et au feu. Ce type de toit se réalise avec des matériaux facilement disponibles. En Allemagne, durant les 10 dernières années, 10% des toits ont été végétalisés. Un système de points « BONI » ou encore une réduction de taxe environnementale ont été accordés aux promoteurs immobiliers qui utilisent les toits végétaux. Au Japon, la ville de Tokyo exige que toute construction occupant plus de 10 000m2 de terrain soit couverte de végétaux sur 20% de sa surface. En France, fin des années 80, début de la végétalisation • 341 000 m2 de toitures végétalisées en 2007 • 271 000 m2 de toitures végétalisées en 2006 • 171 000 m2 de toitures végétalisées en 2005 En Belgique, selon l’Agence Bruxelloise pour l’Entreprise, le marché potentiel des toitures vertes en Belgique est de : • • P. 4/13 15 000 m2 par an, à terme, pour de nouvelles toitures 300 000 m2 par an, à terme, pour la réfection de toitures existantes. En Europe et en Belgique, de nombreuses sociétés se sont spécialisées suite à la demande. Pourquoi végétaliser les toits ? 1- Protection contre la chaleur en été et le froid en hiver. La végétalisation des toits offre une performance intéressante pour la thermique des bâtiments. Economies d’énergie sur le chauffage en hiver et la climatisation en été. 2- Protection contre les bruits d’impact (pluie, grêle…) ce qui entraîne une performance intéressante pour l’acoustique des bâtiments. 3- Amélioration de l’environnement. Les toitures d’asphalte (à base de produits pétroliers) doivent être remplacées régulièrement. Les produits pétroliers consomment des ressources énergétiques non renouvelables, émettent des solvants dans l’air lorsqu’ils sont exposés au soleil et polluent les eaux souterraines lors de leur décomposition. De plus, lorsqu’une pluie fraîche tombe sur un toit asphalté brulant, sa température augmente, l’eau ainsi réchauffée se retrouvent dans les égouts et contribuent au réchauffement des fleuves et rivières ce qui provoque : • Une augmentation des phosphates dans l’eau. • Une augmentation des algues qui obstruent la lumière et tuent les poissons. 4- Recherche d’esthétique : relation harmonieuse entre bâtiment et environnement et compensation des espaces verts supprimés par la construction ou l’aménagement. Restitution d’un paysage naturel. 5- Intérêt pour l’écologie (biodiversité) et la construction durable. Création de nouveaux habitats pour la faune et la flore. On pourrait imaginer cultiver des légumes bios à proximité de leur lieu de consommation en optimisant l’utilisation de l’eau et des engrais naturels. 6- Utilisation de l’espace toiture. 7- Rétention des eaux de pluie. 8- Réduction des poussières de l’atmosphère. P. 5/13 9- Protection contre l’étanchéité ce qui permet une augmentation des étanchéités et les protège d’un vieillissement prématuré provoqué par les UV, chocs thermiques et grêles. Types de toitures végétalisées Il existe 3 types de toitures végétalisées : 1- Végétalisation extensive : Nécessite une faible épaisseur de substrat Ne nécessite pas nécessairement d’arrosage Convient pour plantes rustiques Convient pour tous types de toits, plats ou en pente, neufs ou à rénover Les toits végétalisés extensifs ne nécessitent pas d’entretien c'est-à-dire ne sont ni arrosés ni tondus. Il est simplement conseillé d’effectuer, une à 2 fois/an, une visite pour éliminer les plantes indésirables. Coût d’installation : entre 40 et 400 €/m2 2- Végétalisation semi-extensive : Nécessite un système d’arrosage automatique Convient pour plantes en mélange : couvre-sols, plantes à fleurs ou à feuillage, légumes et même petits arbustes 3- Végétalisation intensive : Convient pour toits plats à structure renforcée pour supporter un poids important Dans des bacs de 1 à 2 mètres de profondeur pour petits arbustes Toujours munis d’arrosage automatique pour assurer la survie des plantations Ce type de végétalisation permet de transformer sa terrasse en jardin et peut se combiner avec : - des revêtements praticables - des terrasses - des aires de jeux Permet de réaliser des complexes multifonctionnels pour gazons et plantes vivaces disposant d’une capacité de rétention d’eau importante. P. 6/13 L’entretien des toits végétalisés intensifs est comparable à l’entretien d’un jardin traditionnel. Coût d’installation : entre 200 et 800 €/m2 Avantages des toitures végétalisées - Une végétalisation extensive ne nécessite, après installation, que peu d’entretien (1 à 2 fois par an) - Protection écologique contre l’étanchéité - L’eau et les nutriments sont en grande partie apportés naturellement - Les systèmes de végétalisation extensive sont souvent de faible épaisseur, légers et économiques à poser - Augmentation de la vie des toits - Faible entretien - Confort acoustique - Meilleure gestion de l’énergie grâce à la capacité d’isolation - Atout pour augmenter l’image de marque et l’engagement social de l’entreprise - Diminution des risques d’inondation en milieu urbain - Les toitures végétalisées ont un effet positif sur les gens qui vivent ou travaillent à proximité de ceux-ci Les experts en bâtiment estiment que l’espérance de vie d’un toit végétalisé est de 40 ans. La longévité du substrat et de la végétalisation est illimitée. Avantages pour les propriétaires Réduction des frais énergétiques tant en été qu’en hiver Prolongation de la durée de vie de la membrane Isolation acoustique du bâtiment Plus-value de l’immeuble Avantages pour la société Réduction de la chaleur Diminution des frais de traitement des eaux Amélioration de la qualité de l’air P. 7/13 De plus, il s’agit d’une réelle solution à l’augmentation permanente de l’imperméabilisation des sols : En région Bruxelloise, ces 50 dernières années, l’imperméabilisation des sols sur l’ensemble des territoires de la Région a doublé, passant de 18% à 37% La « végétalisation des toitures « fait d’ailleurs partie du volet équipement du « Plan Pluie » de la région Bruxelloise. Inconvénients des toitures végétalisées Des engrais sont utilisés pour les végétaux => les eaux pluviales évacuées sont polluées. Il faudra donc faire subir un traitement à cette eau avant tout réutilisation. Coûts d’installation élevés. Précautions à prendre lors de la végétalisation des toitures - Choisir des végétaux résistants aux conditions climatiques extrêmes rencontrées sur un toit (ensoleillement important, vent, sécheresse...) Soigner la fonction de drainage pour limiter les excès d’eau nuisible aux plantes et éviter les surcharges d’eau Utiliser des plantes aussi naturelles que possible ( résistantes, autogerminables, tapissantes ) Les composants d’un toit végétal Le terme « toit végétal » désigne un système comprenant plusieurs composants, ou couches, qui travaillent ensemble pour fonctionner comme un ensemble unique. Il se compose de : - P. 8/13 un élément porteur une couche étanche à 100% une couche isolante thermique une couche de protection anti racines une couche de drainage une couche de filtration un support de croissance les végétaux La végétalisation et le choix des plantes Il faut savoir que le choix des bonnes plantes est un des touts premiers défis d’une plantation sur un toit végétal. La plupart des toits végétaux ne peuvent pas accueillir les nombreuses espèces de plantes que l’on voit dans les jardins traditionnels La liste des plantes adaptées aux toits végétaux –en général non arrosés et au substrat léger et non organique- est tout à fait différente de celle des jardins conventionnels. Métiers concernés par la végétalisation des toits Plusieurs métiers sont concernés pour la mise en œuvre des toitures végétalisées : - L’architecte Le paysagiste Les producteurs de plantes L’ingénieur L’entrepreneur La mise en œuvre d’un projet de toitures végétalisées devra se faire en respectant les étapes suivantes : - - - P. 9/13 Une évaluation structurale sommaire d’un ingénieur pour évaluer la faisabilité du projet L’intervention d’un architecte pour les plans et devis généraux de la construction L’architecte devra s’assurer la collaboration d’un architecte paysagiste pour s’assurer de faire le bon choix de plantes, de terreau, d’irrigation et de mode d’implantation La distribution des charges devra ensuite être approuvée par l’ingénieur en structure Un entrepreneur général devra accepter de garantir l’ensemble du travail qui comprend le couvreur pour la membrane et un paysagiste pour les aménagements Le producteur de plantes qui devra cultiver et approvisionner en plantes sous les différentes formes adaptées aux toitures végétalisées (graines, boutures, mini mottes, plantes en pots, tapis végétalisés, modules) Trois métiers « Secteurs verts « sont directement concernés par ces nouvelles tendances : 1- L’architecte paysagiste : Il sera impliqué dès la conception d’un projet global de construction. Auparavant, il intervenait quand la construction était terminée afin de proposer des plans d’aménagements d’abords. L’architecte en bâtiment devra impérativement tenir compte de la conception paysagère de la toiture végétalisée pour notamment, l’implantation des systèmes d’arrosage, l’évacuation des eaux, la charge à supporter par le bâtiment, les accès pour établir et entretenir la toiture végétalisée. Les bureaux d’architectes en bâtiment devront de plus en plus s’adjoindre les services d’un bureau d’architectes paysagers ou engager eux-mêmes des architectes paysagers. Les architectes paysagistes devront tenir compte de nouveaux paramètres dans le choix des plantes à implanter : - L’exposition au soleil, le vent, l’ombre L’humidité ou la sécheresse Les températures maximales et minimales La pollution L’épaisseur du substrat et sa composition La présence de système d’irrigation ou non Par nécessité, les plantes d’un toit végétalisé devront être plus robustes et moins exigeantes en substance nutritives que celles de la plupart des jardins. De manière générale, les toits qui réussissent le mieux sont plantés de vivaces à port bas, aux racines superficielles, résistantes à la chaleur, au froid, au soleil, au vent, à la sécheresse, au sel, aux insectes et aux maladies. Une bonne spécification des plantes demande de marier l’expertise des producteurs, des concepteurs et des horticulteurs avec les caractéristiques du site, et conduit à une liste de plantes permettant un projet pratique et élégant. 2- Les producteurs de plantes : Ceux-ci devront produire des plantes adaptées aux toitures végétalisées sous différentes formes suivant la vitesse à laquelle le toit végétal devra atteindre sa pleine maturité. Les graines : Les fournisseurs devront trouver les bons mélanges. Il faut savoir que c’est le semis qui mettra le plus de temps à recouvrir un toit (2 à 3 ans). De plus, il n’y a qu’un nombre limité d’espèces qui germent sur un toit et toutes exigent une phase d’irrigation pendant les phases de germination et d’établissement. P. 10/13 Les boutures : Les boutures sont une méthode fiable et plus rapide à installer et peuvent ne pas avoir besoin d’irrigation supplémentaire. Comparées aux graines, les boutures sont plus chères mais demandent moins de travail et recouvrent une surface beaucoup plus rapidement... Conviennent pour les espèces de SEDUM et DELOSPERMA. Les mini-mottes : Ce sont en fait des boutures enracinées. Leur utilisation permet d’étendre la période de plantation. Elles permettent aussi une plus grande diversité des plantes car des minis mottes bien enracinées stockent suffisamment d’énergie pour s’établir. Les plantes en pots : Avec des plantes en pots, la végétation de développera plus rapidement qu’avec des mini-mottes. Cependant, il est rare que des plantes poussées en pots dans une pépinière puissent être transplantées sur des toits végétaux, car elles ont souvent poussé dans un substrat (composition et épaisseur) qui ne convient pas en général aux toits extensifs. Les tapis végétalisés : Ce sont de longs rouleaux précultivés dans une mince couche de substrat qui sont entièrement matures au moment de l’installation. Ces tapis sont cependant très lourds et encombrants. Ils doivent être commandés et cultivés an moins un an avant leur installation. Les modules : Ils consistent en rectangles de plastique noir de 0,4 à 1,5 m2 par unité. C’est une option très chère pour un toit végétal mais qui permettent une plus grande diversité et peuvent être remplacés plus facilement vu qu’il s’agit de modules. 3- Le jardinier d’entretien : Excepté les modules et les tapis végétalisés, la plupart des installations des toits végétaux prennent de 12 à 18 mois, période pendant laquelle l’entretien est essentiel. Le désherbage se fera à la main pour éviter de polluer le surplus des eaux pluviales par des produits phytopharmaceutiques. La fertilisation est nécessaire pendant toute la phase d’installation (de reprise des plantes). Des engrais à libération lente seront utilisés pendant les 5 premières années. Des arrosages seront nécessaires pendant la période d’installation. Un système d’irrigation (surtout pour les toitures intensives) devra être régulièrement contrôlé et entretenu. P. 11/13 Sociétés qui se sont spécialisées dans les toitures végétalisées Dockx Gentesesteenweg 161 2800 Mechelen Dockx-mechelen.be ZinCo Benelux bv Postbus 9092 NL 1006 AB Amsterdam Optigroen Ambachtsweg 22 9820 Merelbeke NV Anrob SA Veldeken 44A 9240 Zele Floradak Toekomstraat 10c 3560 Lummen Meuleman Rue de Lannoy 22-24 7500 Tournai P. 12/13 Bibliographie Guide des plantes de toits végétaux Edmund C. Snodgrass, Lucie L. Snodgrass Editions du Rouergue Docks & Co Mechelen Sites internet consultés grâce à des Alertes Google http://www.actu-environnement.com http://solar-club.cern.ch http://infotoitsverts.com http://montoit.cyberpresse.ca http://maisonapart.com P. 13/13