10ème Conférence sur la météo et l`océanographie

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10ème Conférence sur la météo et l`océanographie
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10ème CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LA
METEOROLOGIE
ET L’OCEANOGRAPHIE DANS L’HEMISPHERE SUD
Lundi 23 avril 2012 – 8h30 – CCT – Salle Sissia
INTERVENTION D’OUVERTURE
Harold MARTIN
Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie,
Mesdames et Messieurs les Elus et représentants des institutions et autorités civiles et
militaires de
la Nouvelle-Calédonie,
Monsieur le Responsable du Comité d’Organisation Local de cette 10ème Conférence
Internationale sur la météorologie et l’océanographie dans l’hémisphère Sud
(Alexandre GANACHAUD),
Monsieur le Directeur Régional de Météo-France en Nouvelle-Calédonie
(Philippe
FRAYSSINET),
Monsieur le Représentant de l’I.R.D pour le Pacifique Sud, Directeur de l’IRD de
Nouméa
(Gilles
FEYDIERE),
Monsieur le représentant de la Société Américaine de Météorologie
(Pene
LEFALE),
Mesdames et Messieurs les représentants des administrations et instituts nationaux de
météorologie et d’océanographie,
Mesdames et Messieurs les chercheurs, enseignants, experts, étudiants,
Mesdames et Messieurs,
Bienvenue à Nouméa,
Bienvenue à l’ensemble des participants à cette Conférence venus de la grande région
Asie-Pacifique, mais aussi des Etats-Unis, d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Europe,
particulièrement ceux qui découvrent la Nouvelle-Calédonie à cette occasion.
Bienvenue à tous, donc, et merci.
Merci de votre présence, car le Gouvernement est pleinement conscient du caractère
exceptionnel de la tenue sur le territoire de cette rencontre de tout premier ordre, coorganisée par l’Institut de Recherche et de Développement et Météo-France en
Nouvelle-Calédonie, sous l’égide de la Société Américaine de Météorologie, qui a fait
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le pari, je le sais, de tenir ce colloque pour la première fois dans un pays ilien, de
surcroit francophone !
Après Melbourne en mars 2009, Nouméa a ainsi l’honneur d’accueillir, du 23 au 27
avril, sur une semaine entière, ce rassemblement de plus de 300 scientifiques de toutes
origines géographiques, autour de thématiques -qu’il s’agisse du climat, des océans, de
l’eau ou de l’atmosphère de l’hémisphère Sud- qui s’étendent bien au-delà de la science
et intéressent aujourd’hui au premier chef les stratégies d’adaptation des Etats, et donc
ceux qui sont amenés à les définir et à les mettre en œuvre au sein des institutions
internationales et des gouvernements.
Les intervenants qui viennent de s’exprimer ont parfaitement pointé l’aspect unique de
la contribution scientifique des Conférences ICSHMO -selon leur sigle anglais- car
propre aux problématiques océan-atmosphère spécifiques à l’hémisphère Sud.
De fait, c’est une évidence, de nombreux phénomènes climatiques concernent plus
directement cette partie du monde et génèrent des enjeux multiples, sociaux,
économiques, environnementaux, que les décideurs ont à prendre en compte dans leurs
stratégies de développement ou auxquels ils ont également, parfois dans l’urgence, à
faire face.
La montée des eaux et la vulnérabilité des îles, les conditions climatiques extrêmes dont
les cyclones, le blanchiment des coraux et son impact sur les écosystèmes marins, la
raréfaction de l’eau douce, mais aussi les épidémies de pathologies liées à la chaleur et
aux précipitations, notamment, sont autant de périls qui menacent très directement
certains de nos territoires, -particulièrement les territoires insulaires d’Océanie-,
certaines de nos sociétés, et fragilisent à terme l’équilibre de la planète toute entière.
Grâce au rôle de premier plan dans l’étude des questions climatiques joué depuis une
quarantaine d’années par l’Organisation Météorologique Mondiale -l’OMM- et depuis
1988 par le GIEC
-Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du
climat-, la communauté internationale a été progressivement sensibilisée à la nécessité
d’adopter un cadre commun de développement des services à dispenser pour accélérer
l’adaptation à la variabilité et à l’évolution du climat dans les différentes régions et les
différents secteurs.
Le thème de la 3ème Conférence Mondiale sur le climat qui s’est tenue à Genève en
septembre 2009, a ainsi porté sur « La prévision et l’information climatologiques au
service de la prise de décisions » et nous savons que les conclusions riches et multiples
qui en ont été tirés par les experts alimentent désormais la réflexion et l’action dans de
très nombreux domaines, comme l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’énergie,
l’eau, la santé, les transports et le tourisme, ou encore la protection des ressources
naturelles et de la diversité biologique ou le développement et la gestion des milieux
urbains.
Appliqué à l’hémisphère Sud, c’est bien ce même objectif qui est au cœur de la 10ème
Conférence ICSHMO que nous ouvrons ensemble ce matin, et nous avons, au regard
des populations concernées, besoin d’obtenir à court et moyens termes des résultats très
concrets.
Nous pensons tous à cet instant à la situation actuellement vécue par les ressortissants
des îles Kiribati confrontés à la hausse des niveaux marins qui les contraint à quitter
leurs lieux de vie ancestraux et aux mots du Président Anote TONG déclarant que, je le
cite « Le changement climatique est un combat quotidien pour les Kiribati ».
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Alors qu’il était de passage à Nouméa en mars 2008, il y a quatre ans déjà, pour la
tenue du Sommet de la CESAP, la Commission Economique et Sociale Asie-Pacifique,
émanation de l’ONU, j’ai en mémoire un homme lucide et courageux, déterminé à
trouver toutes les solutions possibles pour sauver ses concitoyens de cette bataille perdue d’avance- contre les éléments, avec le soutien et l’aide de la communauté
internationale, en particulier des pays membres du Forum des Iles du Pacifique.
La Nouvelle-Calédonie, globalement plus favorisée par la géographie que certains
archipels voisins, n’en est pas moins elle aussi directement concernée par cette
problématique du réchauffement climatique planétaire et de ses impacts.
Bien sur, notre pays jouit d’un environnement naturel d’une qualité exceptionnelle.
Notre climat est agréable, la mer est chaude toute l’année, notre nature, riche, belle et
facilement accessible, abrite des écosystèmes uniques et précieux, dont une partie est
inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Pour autant, ce qui est à ce point exceptionnel est également vulnérable.
Soumis à des épisodes de vents forts -les célèbres « coups d’Ouest » notamment-, à des
cyclones parfois destructeurs, aux sécheresses et aux inondations, aux feux de brousse,
dévastateurs, cet environnement est fragile et il se dégrade.
La montée du niveau de l’océan menace ici aussi les îlots à fleur d’eau, de même que
certains secteurs d’Ouvéa, la plus « polynésienne » des îles Loyauté, toutes trois
également soumises périodiquement au risque de tsunami.
Ici donc, comme partout ailleurs dans l’ensemble de l’hémisphère Sud, comme en
Australie ou en Nouvelle-Zélande, nos grands voisins, comme au Vanuatu, en
Indonésie ou à Tahiti, l’étude des relations entre l’océan et le climat est devenue un
enjeu scientifique majeur.
Des progrès réalisés pour mieux comprendre ces relations dépend notre capacité
collective à trouver des réponses aux menaces qui impactent la sécurité et la santé
publique de nos territoires, leur aménagement, leur économie et notre vie sociale à tous.
Mesdames, Messieurs,
Vous le comprenez, je me réjouis particulièrement de la tenue à Nouméa, cette
semaine, de votre réunion et de l’ensemble des travaux qui vont y être conduits, avec
l’apport de très grands spécialistes internationaux et les contributions des scientifiques
de Météo-France Nouvelle-Calédonie et des chercheurs de l’IRD, dont je connais la
qualité.
Le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en attend beaucoup et sera très attentif aux
analyses qui seront produites, autant qu’aux préconisations qui pourront nous être
faites, notamment en matière de sensibilisation et d’information des populations,
d’amélioration des systèmes d’alerte précoce et de plans d’urgence, ou encore de
réduction des risques.
Beaucoup a été fait dans ces domaines au cours des dernières années, mais il reste du
chemin à parcourir pour notre collectivité, spécialement dans le contexte que nous
connaissons actuellement de transferts de l’Etat vers la Nouvelle-Calédonie de
compétences concernées par ces problématiques, comme la sécurité civile.
Mais je ne veux pas être plus long. Nous aurons l’occasion de poursuivre cet échange
au cours des tout prochains jours.
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Au moment de vous encourager à entrer désormais très directement dans le vif des
nombreux sujets qui sont à votre programme,
JE DECLARE OFFICIELLEMENT OUVERTE
LA 10EME CONFERENCE INTERNATIONALE
SUR LA METEOROLOGIE ET L’OCEANOGRAPHIE DANS L’HEMISPHERE
SUD.
Bon travail à tous.
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