Séquence 4, extrait 1 : Parfum Exotique
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Séquence 4, extrait 1 : Parfum Exotique
Séquence 4, extrait 1 : Parfum Exotique Baudelaire est un poète du XIXème siècle. Il est connu pour avoir fondé sans le vouloir un mouvement littéraire : le symbolisme. Jeanne Duval est une de ses aimantes qui est d’origine antillaise. Cette relation est associée à un triptyque composé des poèmes Parfum Exotique, la Chevelure, un Hémisphère dans la chevelure qui correspond à la quête de l’idéal et de l’élévation de l’âme comme le montre le titre du poème : Parfum Exotique. Les Fleurs du Mal est un recueil de poème publié en 1857. Le poème du Parfum Exotique est dans la partie Spleen et Idéal du recueil. En quoi la femme permet d’exprimer la notion de Spleen et d’Idéal ? I- Une structure rigoureuse du poème au service d’un thème a) huitain associé au corps b) sixain consacré au voyage II- Un voyage intérieur associé à la sensualité I) Le poème est un sonnet, composé de 2 quatrains et de 2 tercés. Les 2 quatrains et les 2 tercés ne sont composés que d’une seule phrase chacun. a) Les 2 quatrains parlent d’un même thème, celui du corps et du sein de la femme 1ère strophe : « sein chaleureux », partie du corps évoqué « chaud d’automne », la chaleur est à nouveau évoquée « chaud d’automne », associé à « soleil monotone » avec la rime faisant penser aux tropiques Tropiques aussi évoquées dans « rivage heureux » 2ème strophe : « île paresseuse », évocation de la paresse. La paresse est une vision sensuelle et paradisiaque. Evocation à nouveau des tropiques : « arbres singuliers et des fruits savoureux » Les hommes vigoureux et mince et les femmes avec une franchise étonnante, le corps est à nouveau évoqué mais ici d’une façon plus paradisiaque. On part d’une réalité, ici le parfum de la femme, pour aller jusqu’à une vision, une évasion qui est annoncé dès la première strophe. b) Les deux tercés parlent d’un voyage imaginaire Il y a une correspondance avec les quatrains : « odeurs » et « charmants climats » déjà évoqués plus tôt. Les sens sont aussi évoqués (odorat, vue, ouïe) permettant d’interpréter le monde de façon différente. La femme devient vecteur d’évasion qui permet la création, elle est prétexte mais nécessaire à l’écriture poétique, une sorte de muse qui amène le poète vers la perfection artistique. II) La femme est vue de façon métonymique : le parfum est une connotation positive liée à la sensualité. Le parfum est aussi associé au sein de la femme. L’esthétique est associée à la sensualité : « homme au corps mince et vigoureux », « femme avec l’œil par sa franchise étonne », l’œil franche montrant l’absence de secret, tout est connu comme le jardin d’éden, le paradis perdu. Ce paradis perdu représente l’enfance de Baudelaire d’où l’utilisation du « sein », ici maternel. Ce « seins » a aussi un autre sens, celui de la sensualité. Le paradis perdu est donc retrouvé grâce à la femme aimée : Jeanne Duval. L’automne représente la saison préférée de Baudelaire, saison du spleen et du mal-être. Mais il le transforme en bien-être avec « automne chaud » Les bonheurs insouciants sont donnés par l’abondance des « fruits savoureux » en opposition avec « l’île paresseuse ». Il y a également la notion de voyage avec le port, le voile, le mât. Dans ce poème, la femme permet au poète de s’éloigner du spleen pour aller vers l’idéal à travers la création poétique. La femme lui permet en effet de s’élever vers l’idéal esthétique à travers un voyage spirituel dont le déclenchement est ici l’odeur associé à la sensualité de Jeanne Duval. La femme est donc ici une sorte de muse qui permet par l’éveil des sens de la correspondance artistique et poétique.