Imperial College of Science, Technology and Medicine
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MicroARN et inactivation de la fonction gonadotrope hypophysaire La GnRH hypothalamique stimule la synthèse et la sécrétion des hormones gonadotropes hypophysaires LH et FSH qui régulent le fonctionnement des gonades, ovaires et testicules. Du fait d’une structure atypique du récepteur mammalien de la GnRH, cette stimulation n’est pas soumise aux mécanismes classiques de désensibilisation affectant le récepteur. Pour autant, une exposition prolongée à la GnRH conduit rapidement à un arrêt de la production des hormones gonadotropes, un phénomène connu et utilisé par les médecins pour réduire, de façon réversible, la production de stéroïdes sexuels dans certaines situations pathologiques (cancers stéroïdo-dépendants, endométriose, puberté précoce etc…). L’équipe « Physiologie de l’axe gonadotrope » Inserm U1133 de l’Unité BFA (UMR8251 CNRS-Paris-Diderot) vient de mettre en évidence un mécanisme original responsable de cette désensibilisation, faisant intervenir une boucle de régulation entre deux miARN. L’action stimulante de la GnRH sur la production des hormones gonadotropes nécessite la levée d’un blocage exercé par miR-125b sur plusieurs acteurs de la voie de signalisation couplée à la protéine Gq/11. Dans un premier temps, le couplage du récepteur de la GnRH à la protéine Gs permet l’activation de la protéine kinase A (PKA) (cf schéma : 1) puis celle de la méthyl-transférase NSun2, provoquant la méthylation de miR-125b et sa diminution cellulaire. Cette diminution de miR-125b permet ainsi l’activation de la voie Gq/11 par la GnRH (2) conduisant à l’augmentation de l’expression des hormones gonadotropes LH et FSH. La GnRH élève aussi les niveaux d’un autre miRNA, miR132 et de la sous-unité catalytique de la phosphatase PP1. En retour, miR-132 inhibe la production de NSun2 (3) dont l’activité est également diminuée sous l’effet de la PP1 (4). Ces deux actions contribuent au retour de miR-125b à son niveau d’équilibre, inhibiteur, et à la diminution de la production des hormones gonadotropes, ainsi que celle de miR-132 et de PP1. L’équipe démontre ainsi l’existence d’une boucle de rétroaction originale entre deux miARN, miR-125b et miR-132, mettant en jeu des facteurs ubiquistes, PKA, NSun2 et PP1. Cette boucle de régulation tend à ramener miR-125b et miR-132 à leur valeur d’équilibre, assurant la protection et la désensibilisation de la cellule gonadotrope à une activation prolongée par la GnRH. Référence A regulatory loop between miR-132 and miR-125b involved in gonadotrope cells desensitization to GnRH. J Lannes, D L’hôte, A Fernandez-Vega, G Garrel, JN Laverrière, J CohenTannoudji, B Quérat. Sci. Rep. 6, 31563 (2016). http://www.nature.com/articles/srep31563 Contact chercheur Bruno Quérat Tél. :01 57 27 84 09 - [email protected] Université Paris-Diderot Institut de Biologie Fonctionnelle et Adaptative UMR 8251 CNRS / Equipe Physiologie de l'Axe Gonadotrope /U1133 Inserm 5, rue Thomas Mann 75205 Paris Cedex 13