L`histoire du tourisme - Parc Naturel Régional du Vercors

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L`histoire du tourisme - Parc Naturel Régional du Vercors
L’histoire du tourisme
Comment, de sa situation particulière, le Vercors a-t-il créé au
cours de son histoire un tourisme original ? Comment a-t-il fait de ses
falaises une carte de visite ? Comment a-t-il su faire de son climat un
atout touristique ? Comment, de l’abondance de neige en hiver, handicap
majeur autrefois pour l’agriculture et la vie quotidienne, a-t-il su faire, très
tôt, un attrait pour les populations riches de la région Rhône-Alpes ? Et
comment faire aujourd’hui quand la neige manque ? Enfin, comment de
son histoire tragique sait-il parler ?
Le Dauphiné Libéré, 11/08/99.
C’est le 3 juillet 1909 que le journal de Die
et du Diois annonce que « le Syndicat d’initiative est constitué, qu’il va fonctionner et
qu’il est créé pour faciliter aux étrangers la
visite du pays, le séjour au milieu d’une
population accueillante » et qu’il fournira sans
les frais les renseignements.
Le premier guide Diois-Vercors en Dauphiné
est édité en 1910 par le Syndicat d’initiative
(il vaut 20 centimes de francs). Sur la couverture est représentée une vue générale de
la ville de Die. Les guides proposent de visiter les monuments et curiosités: les remparts,
l’arc de la porte Saint-Marcel, la cathédrale.
Toujours dans ce guide, des promenades et
excursions sont proposées: le Justin, la grotte
de Solaure (3 heures et demi, aller) départ
de Die, via Osson, l’abbaye de Valcroissant,
la forêt de Ménil et la source de Rays, la forêt
du Pison et le château par Charose, le Grand
Veymont, le Glandasse, etc. Grâce à la voiture, aux nouvelles routes, les itinéraires ont
un peu changé. On cite également les excursions autour de Châtillon, Luc de Die à
Saillans, autour de Crest, de Die au Vercors…
En 1960, le guide signale les sports d’hiver
dans le Diois et le musée municipal, en 1972,
un chapitre est consacré à Die, porte méridionale du Parc du Vercors et l’on indique
plusieurs circuits (900 kilomètres d’itinéraires autour de Die): circuit de la clairette; on
recommande aux visiteurs de ne pas quitter
la région « sans avoir dégusté ce merveilleux
cru local, la clairette de Die », circuit de la
lavande et du pin noir, des contrastes entre
Diois et Vercors, autour de la montagne de
Jocou, de la forêt de Saoû, du sapin et du
calcaire du Vercors…
Pour faciliter les déplacements des visiteurs,
le Touring-Club offre à la commune en 1910
des poteaux indicateurs pour placer aux
bifurcations des sentiers de montagne : chemin de Valcroissant pour aller à Glandaz, à
Menil, à Romeyer; chemin de Romeyer pour
indiquer Rays, Glandaz, Ménil.
Enfin, on signale le téléphone au col du
Rousset, c’est un désir exprimé à la dernière
assemblée générale, un désir partagé par les
touristes. On estime que « son utilité est
indispensable ».
L’ HISTOIRE DU TOURISME
le tourisme
CLASSEUR RESSOURCES PARC DU VERCORS
90 ans de tourisme en Diois
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Le Dauphiné Libéré, 17/10/97.
Le Splendid de 1930 à nos jours
mande qui, en août 1944, investit l’hôtel
dont les sous-sols furent transformés en
prisons. C’est à partir de 1960 que le
Splendid devint la maison de convalescence que l’on connaît aujourd’hui.
Madame Basset, maîtresse de ces lieux, est
une femme très attachée aux belles choses, à l’art, la culture. Médecin, c’est elle
qui dirige la maison et s’applique à rendre la vie des malades, qu’elle accueille,
la plus agréable possible. Pour elle, l’environnement de vie est primordial au rétablissement d’un malade et c’est dans cette
optique qu’elle s’est attachée au décor de
cet établissement qui a certainement peu
à envier à celui d’origine, tant il est toujours aussi époustouflant. Mme Basset n’a
pas hésité à faire appel à un artiste peintre pour embellir, dans un premier temps,
son salon d’accueil. Rémy Jammes est
venu, il y a trois ans, pour donner un nouveau “look” à ce salon fait de trompe-l’œil
étonnamment bien réussis.
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le tourisme
Le Splendid, magnifique et imposante
bâtisse, fut construit en 1928-1929, à l’initiative de monsieur Paul Charvet, architecte. Inauguré en 1930, c’est son épouse,
épaulée par madame Giletto qui dirigea
cet hôtel 4 Étoiles où d’illustres personnalités aimaient à séjourner. À cette
époque, Villard étaient un lieu touristique
hautement reconnu et prisé du milieu
mondain avec des hommes politiques,
écrivains, industriels, comédiens… Le roi
du Maroc, madame Gustave Eiffel, le président Bidault et son épouse, Michèle
Morgan, François Mauriac, Charles Vanel,
Harry Baur, une princesse indoue et toute
sa suite, Fernandel et sa famille et bien
d’autres ont fréquenté le Splendid au
cours des années 1930 à 1950. Cet établissement luxueux contribua à l’essor de
l’économie touristique villardienne, en
pleine effervescence à cette période.
Durant la guerre, le Splendid fut un foyer
de la Résistance avant l’occupation alle-
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L’arrivée du tram à Lans.
L’ HISTOIRE DU TOURISME
Les débuts du climatisme à Villard-de-Lans
le tourisme
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Dès la fin du XIXe siècle, Villard-de-Lans est un site touristique réputé : « chef-lieu de cette
région pittoresque, le Villard, comme disent les habitants, doit devenir une de nos grandes stations estivales. Déjà de nombreux touristes s’y installent, attirés par le charme des
sites qui l’entourent ». Parmi ces touristes figurent des malades atteints par la tuberculose, tout naturellement séduits par les caractéristiques du climat local. Estimant que leur
présence ne peut que nuire au développement touristique de sa commune, le maire Jules
Masson conseille en 1910 aux hôteliers de ne pas les recevoir. La peur de la contamination est grande et, en 1925, les Villardiens, soutenus par des hommes politiques influents,
s’élèvent contre l’implantation d’un sanatorium au hameau des Pierres. Cette décision
est rapidement suivie du classement de la commune, non pas en station touristique mais
en une station climatique spécialisée dans l’accueil des enfants fragiles.
Dès 1927, un contrôle médical permanent de l’ensemble des résidents est mis en place.
Un contrat formel, et parfaitement illégal, est établit entre la Municipalité, les hôteliers et
logeurs, les directeurs de pension d’enfants, rendant impossible toute infiltration de malades
tuberculeux ou contagieux. Un système de fiche et l’exigence de certificats rigoureusement vérifiés permettent tout dépistage. Ce contrôle médical est ensuite étendu au Plateau
et les communes du canton vont s’y engager toutes.
Grâce à cette formule, Villard obtient rapidement un grand succès. De nombreuses maisons d’enfants, des collèges privés, de nouveaux hôtels, des immeubles d’appartements,
des villas vont entraîner l’agrandissement considérable de la superficie du vieux bourg.
La clientèle estivale et hivernale provient d’Afrique du Nord, de Paris, de Provence, du
nord de la France et du Centre. Villard devient la plus grosse station touristique des
Préalpes du Nord et accueille des hôtes illustres. La vingtaine d’établissements spécifiquement créés ou adaptés en vue de leur destination thérapeutique avant la Seconde
Guerre mondiale établit les bases de cet essor climatique, mais aussi touristique à venir.
Dans les années cinquante, près de cinquante maisons d’enfants sont installées dans la
commune, certaines étant agrées par la Sécurité sociale qui, depuis 1947, les classe en
aériums ou maisons à caractère sanitaire.
Conservation du Patrimoine de l’Isère, Villard-de-Lans.
Maisons d’enfants et bâtiments du climatisme.
Prospectus touristiques
de Villard-de-Lans
dans les années 1930.
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