Heartfield en Histoire Pascual
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Heartfield en Histoire Pascual
Histoire des arts : "Adolf le Surhomme avale de l'or et recrache des ordures." John Heartfield. Photomontage publié dans la revue allemande AIZ. 1932. Rédiger une petite biographie de John Heartfield et chercher des renseignements sur la revue AIZ. Sur les deux documents suivants souligner les phrases qui montrent que Hitler disposait du soutien des milieux d’affaires et que ceux-ci ont contribué à le pousser au pouvoir. Document 1 D'après les notes de son secrétaire, le maréchal Hindenburg [ Président de la République allemande ] ne veut pas prendre le risque, "devant Dieu et les Allemands", de donner tous les pouvoirs à un dirigeant et à un parti aussi intolérants. Il choisit un autre chancelier. En novembre 1932, après de nouvelles élections, le parti nazi ne recueille plus "que" 33% des voix. En six mois, il a perdu 2 millions de suffrages, surtout parmi les classes moyennes, qui commencent à le déserter. Pourtant, un groupe composé d'hommes politiques, de militaires et de propriétaires fonciers décide de faire alliance avec lui. Lassés par la démocratie, ils veulent imposer le retour à un autoritarisme "traditionnel", cher à la haute société allemande. C'est un aristocrate ambitieux, époux de la fille d'un important industriel, Franz von Papen, qui négocie avec Hitler : le chef nazi sera chancelier, von Papen vice-chancelier, et la plupart des ministres seront issus de la droite traditionnelle. Hitler accepte le marché. Aidé par la camarilla qui gravite autour de Hindenburg et par le fils de celuici, von Papen convainc le vieux maréchal de passer outre ses réticences et de nommer Hitler à la chancellerie. L'aristocrate assure qu'il ne faut pas s'inquiéter de la prise du pouvoir par ce petit-bourgeois de Hitler : "Il est sous notre coupe", dit-il, sûr de son fait. Ce fut l'une des plus grandes erreurs de l'histoire. Six mois après sa nomination, Hitler aura installé une dictature totale. Il aura emprisonné des milliers d'opposants, supprimé les libertés publiques et réduit von Papen au rôle de potiche. Interview de Sir Ian Kershaw, auteur de « La Fin ». Propos recueillis par Vincent Jauvert - "Le Nouvel Observateur" http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20130726.OBS1194/hitler-n-aurait-pu-prendre-le-pouvoir-sansla-complicite-d-elites.html NB : A 70 ans, le britannique sir Ian Kershaw est considéré comme l'un des meilleurs historiens de Hitler. En 1999, il a publié une biographie en deux volumes du maître du IIIe Reich qui a connu un grand succès international (la traduction française est parue chez Flammarion). Son dernier livre consacré à Hitler s'intitule "la Fin" (il a été publié en 2012 au Seuil). Il a été anobli par la reine d'Angleterre en 2002. Document 2 : En 1929, un certain nombre d'hommes qui comptent en Allemagne vont aider Hitler dans son ascension politique. Hugenberg (président du directoire de Krupp, magnat des média et chef d’un parti nationaliste) invite Hitler à participer à une campagne contre le plan Young. Hitler ne représente pas un danger politique très clair et il a l’avantage de détourner une partie des masses populaires des communistes. Il est aussi soutenu par le banquier Schroeder. Avec la crise de 1929, le NSDAP et son leader vont engranger les succès électoraux : le plus spectaculaire étant la percée du 14 septembre 1930 où le parti nazi obtient 18,3 % des voix. Hitler participe à la grande manifestation (octobre 1931) ultra-nationaliste de Bad Harzburg organisée par Hugenberg en présence de grands industriels dont Thyssen ; un financier comme Hjalmar Schacht ; des généraux et même des fils de Guillaume II. Membre de l’entourage de Hindenburg, le général Kurt von Schleicher réussit à convaincre le président de le nommer chancelier début 1933 à la place de Papen. Ce dernier, revanchard, rencontre Hitler le 4 janvier 1933 à Düsseldorf, chez le banquier Schroeder. Papen et les milieux d’affaires jouent la carte Hitler tout en pensant pouvoir le manipuler. Le 22 janvier est même organisé une rencontre entre Hitler et l’influent fils de Hindenburg, Oskar. Hindenburg cède le 30 janvier 1933. D’après Cyril et Nathalie Buffet, « L’Histoire » NB : Le plan Young était une seconde négociation du traité de Versailles permettant à l'Allemagne un paiement réduit et échelonné des réparations. Il fut signé à en 1929 mais ne fut jamais réellement exécuté à cause de la crise de 1929. La caricature fait partie intégrante de la liberté d’expression. Elle est réprimée violemment par la dictature nazie mais certains artistes persévèrent malgré tout. En voici quelques exemples. Autres caricatures d’Hitler Caricature soviétique de 1943, durant la bataille de Stalingrad. La main tendu de Hitler peut suggérer trois interprétations: - Le salut nazi "Heil Hitler". - Doigt tendu vers l'objectif que Hitler s'est donné, ici conquérir Stalingrad. - L'influence qu’Hitler a sur ses troupes qui font ce qu'il leur ordonne sans se rebeller. Armée disciplinée, mécanique, d’automates. Des rangées de soldats se transforment en svastikas puis avancent vers leur mort symbolisée par les croix ensanglantées. Les soldats se transforment en croix de cimetière. La masse de soldats allemands donne l'impression que toutes les forces de ce pays sont prêtes à se battre. Hitler va sacrifier une armée entière. La position des soldats (têtes baissées) et identiques montre qu'ils sont obéissants, soumis aux décisions du Führer coûte que coûte. De là on ressent le caractère impitoyable de Hitler qui ne se soucie plus de sa gloire et de sa réussite militaire que de la vie de ses soldats. Cela montre aussi le pouvoir qu'il exerce sur les troupes allemandes qui le suivent sans réagir. Par cette caricature on peut aussi penser que la croix gammée qui se transforme en pierre tombale annonce la défaite du nazisme. La swastika : 5 avril 1933, Auteur anonyme allemand. Dans cette caricature Hitler est représenté par un masque qui dissimule un visage de squelette. Ce squelette tient une faucheuse ayant la forme d’un swastika ensanglanté, il est habillé avec l’uniforme des SS et arbore le brassard rouge de la croix gammée. Cet « Hitler » a à ses pieds une troupe d’autres squelettes apparemment très nombreuse. Hitler est donc évidemment comparé à la Mort et le swastika, à la faux. Le message de cette caricature est de montrer que nazisme est synonyme de mort. « LEGAL » : 29 février 1930 . Auteur anonyme allemand. Le visage d’ Hitler est représenté de face et de très près. Son air est féroce et sa bouche est grande ouverte. A la place de ses dents on voit le mot « légal », derrière lequel se cachent des SS brandissant leur brassard, des poignards, et des armes. Ce dessin nous montre que derrière des paroles légales et des actes légaux d’Hitler (il s’est fait élire démocratiquement chancelier le 30 janvier 1933) se cache un système de terreur et de répression qui ne tardera pas à se mettre en place (dessin fait en 1929). Titre « diagnostique »: couverture du journal A.I.Z, , 21 mars, 1935, p. 192. reprographie /photomontage/38.4 X 26,3 « Pourquoi est ce qu’il montre cette courbe de la colonne vertébrale? C’est le résultat organique de l’éternel « Hei Hitler! » ». Heartfield à nouveau interroge la question du signe d’allégeance hitlérien en utilisant dans sa boite à image la figure de la radiographie et de la médecine . Cette invention de la science permet de diagnostiquer le mal nazi qui déforme de façon la véritable structure interne de l’ allemand. Derrière ce patient représenté de dos, ce n’est pas Hitler, mais un simple citoyen allemand , exécutant bien droit son signe de ralliement . les médecins découvrent une scoliose, une déformation de la colonne vertébrale.