Hansgrohe ou comment le . Mittelstand . nourrit les exportations
Transcription
Hansgrohe ou comment le . Mittelstand . nourrit les exportations
12/02/08 P. 23 Industrie BIENS D’ÉQUIPEMENT La société réalise les trois quarts de son chiffre d’affaires à l’export et continue d’assurer l’essentiel de sa production en Forêt-Noire. Pour pérenniser sa culture d’entreprise, la famille veut racheter la majorité du capital à son actionnaire Masco. Tous droits réservés − Les Echos − 2008 Hansgrohe ou comment le « Mittelstand » nourrit les exportations allemandes Qui sont les entreprises qui se cachent derrière l’excédent commercial allemand ? Il y a certes les grands constructeurs automobiles comme Volkswagen ou BMW, mais aussi beaucoup de grosses PME qui composent ce qu’on appelle le « Mittelstand ». Hansgrohe, spécialistedes douchesetrobinetterie, en est un exemple frappant. La société (distincte de son concurrent Grohe) réalise les trois quarts de son chiffre d’affaires de 570 millions d’euros à l’export et continue d’assurer l’essentiel de sa production en Forêt-Noire. Pour Richard Grohe, petit-fils du fondateur et membre du directoire, vendre à l’étranger est à la fois une seconde nature et une école exigeante. « Nous faisons un plan d’internationalisation sur cinq ans, avec uneanalysedemarchéassez poussée pour savoir dans quel pays nous allonschaqueannée,explique-t-il de passage à Paris. Les ressources étant limitées, il faut cibler les destinations. » Argentine l’année dernière, Afrique du Sud cette année… Typiquement, l’entreprise commence par faire une analyse de marché pendant unan.Elle cherche ensuite un distributeur local qu’elle accompagne avec une panoplie de services (marketing, logistique, for- Les ventes de Hansgrohe En millions d’euros National International 428 360 369 261 267 318 476 361 99 102 110 115 2002 2003 2004 2005 « Les Echos » / Source : Hansgrohe mation).Si l’affaireprend,la société essaie dans une étape suivante de gérer le réseau en propre. Au total, elle dispose à présent de structures de ce type dans 26 pays. « Nous cherchons à transplanter dans le pays notre culture d’entreprise spécifique », explique le jeune manager, qui parle volontiers d’un « ADN » Hansgrohe, largement fondé sur l’innovation. « Mais il faut aussi développer les produits adaptés au marché. » Pendant vingt ans, explique-t-il dans un français parfait, la société a essayé de convaincre les Américains de se doucher avec une douchette à main, jusqu’à ce qu’elle accepte qu’ils veuillent des douches murales.« Lerisqueest de croireque si ça marche chez moi, ça doit marcher partout. » Mais cette philosophie coûte cher, recon569 naît-il. Les douches ou robinets adaptés à chaque marché repré435 sentent autant de moules et outils industriels. « Cela prend souvent deux ou trois ans 134 avant de rapporter de 2006 l’argent. » Il faut donc de la patience, une dimension précieuse que la famille, qui détient 32 % du capital, souhaiterait recouvrir pleinement en rachetant la majorité à son concurrent américain Masco, propriétaire des 68 % restants. « Les entreprises américaines pensent en trimestres, nous fonctionnons sur le moyen terme. » Des négociations sont en cours. Formation des salariés Restent les hommes, « le principal goulot d’étranglement », selon Richard Grohe. Car, même avec 3.000 employés, cette PME n’a pas les ressources humaines d’un grand groupe. Pour y remedier, Hansgrohe propose aux jeunes espoirs des formations internes de cinq ans, Hansgrohe et Grohe Tous deux spécialistes des douches et de la robinetterie, les deux sociétés allemandes ont les mêmes racines familiales, mais sont devenues rivales dans les années 1930. Aujourd’hui, la famille n’est présente que chez Hansgrohe, avec 32 % du capital. Le reste est détenu par Masco. Grohe a changé plusieurs fois de mains ces dernières années. Le numéro un européen du secteur, est maintenant contrôlé par le fonds Texas Pacific Group. Hansgrohe a réalisé en 2006 un chiffre d’affaires de 569 millions d’euros (+ 20 %), et 59 millions de résultat net. Grohe a enregistré en 2006 un chiffre d’affaires de 939 millions d’euros. axées sur le développement international. Un mode de management qui a évolué par rapport aux premiers pas de l’entreprise à l’export, enAutriche,danslesannées1920 :à l’époque, le fondateur avait scellé une alliance avec le distributeur local en lui donnant sa fille. THIBAUT MADELIN