La thrombolyse comparativement à l`angioplastie coronarienne
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La thrombolyse comparativement à l`angioplastie coronarienne
N O V E M B R E 1 9 9 6 v ol ume C A R D I O L O G I E Conférences Scientifiques MC CO M P T E I , nu m ér o 8 RENDU DES CONFÉRENCES SCIENTIFIQUES DE LA DIVISION DE C A R D I O L O G I E , S T. M I C H A E L’ S H O S P I TA L , UNIVERSITÉ DE TORONTO La thrombolyse comparativement à l’angioplastie coronarienne percutanée à la phase aiguë de l’infarctus transmural I Q WA L M A N G AT M D , M I C H A E L F R E E M A N M D , F R C P Introduction La recanalisation précoce et soutenue de l’artère responsable du territoire infarci contribue à l’amélioration de la fonction ventriculaire gauche et à la préservation myocardique après l’in- Division de card i o l o g i e Luigi Casella, M.D. farctus1,2. Il a été démontré que la thrombolyse et l’angioplastie coronarienne percutanée (ACP) Robert J. Chisholm, M.D. permettent une recanalisation de l’artère responsable du territoire infarci durant la phase aiguë Paul Dorian, M.D. d’un infarctus du myocarde. Des études angiographiques portant sur l’usage d’un activateur tissulaire du plasminogène (rt-PA) à la phase aiguë de l’infarctus du myocarde ont montré un taux 3,4,5 de recanalisation coronaire allant jusqu’à 90% . On a constaté que l’ACP améliore considérablement (dans une proportion de l’ordre de 89 à 95%) la perméabilité de l’artère responsable du territoire infarci et le flux coronarien TIMI 3. Des essais antérieurs comparant l’ACP de première intention avec la thrombolyse pour Michael R. Freeman, M.D. Shaun Goodman, M.D. Robert J. Howard, M.D. Stuart Hutchison, M.D. Anatoly Langer, M.D. (rédacteur) Gordon W. Moe, M.D. Juan Carlos Monge, M.D. David Newman, M.D. le traitement de l’infarctus du myocarde en phase aiguë ont démontré une recanalisation Trevor I. Robinson, M.D. de l’artère responsable du territoire infarci supérieure avec l’ACP ainsi qu’une diminution Duncan J. Stewart, M.D. (chef) de la mortalité hospitalière à 6 mois et une réduction de la durée de l’hospitalisation. Bradley H. Strauss, M.D. Kenneth R. Watson, M.D. La mortalité à long terme n’a pas été étudiée jusqu’à date. Récemment, une analyse rétrospective à grande échelle n’a pas démontré que l’ACP de première intention offrait un bénéfice supérieur par rapport à la thrombolyse sur la mortalité hospitalière et à long terme (après 3 à 4 ans)6. Pour déterminer la stratégie la plus avantageuse chez les patients devant subir une recanalisation de l’artère responsable du territoire infarci, il est nécessaire d’examiner attentivement les St. Michael’s Hospital 30 Bond St., suite 701A Toronto, Ont. M5B 1W8 Télécopieur : (416) 864-5330 Les opinions exprimées sont exclusivement celles des membres de la division. Publié grâce à des subventions sans restrictions. essais contrôlés randomisés qui ont été effectués jusqu’à présent. Essais contrôlés randomisés Neuf essais contrôlés randomisés effectués entre 1986 et 1994 (deux dont on a rendu compte sous forme de résumés seulement) ont comparé l’ACP de première intention à la thrombolyse pour le traitement de l’infarctus du myocarde aigu. Ces essais sont résumés dans le tableau 1. Le premier essai effectué par O’Neill et ses collaborateurs regroupait 56 patients de moins de ST. MICHAEL’S HOSPITAL 75 ans qui présentaient dans les 12 heures suivant une crise angineuse un sus-décalage du segment ST d’au moins 2 mm. Ces patients ont été répartis dans un groupe recevant de la streptokinase intracoronarienne ou dans un groupe subissant une ACP de première intention7. Bien que l’on ait obtenu une reperfusion d’efficacité égale d’après l’examen angiographique dans les UNIVERSITY OF TORONTO deux groupes, dans le groupe ayant subi une ACP, les parition de la douleur angineuse, dans un groupe recevant sténoses résiduelles étaient moins nombreuses et de degré moindre, les signes scintigraphiques d’ischémie avant la un rt-PA à double chaîne ou dans un groupe subissant une ACP de première intention9. Aucune différence entre les sortie de l’hôpital étaient moindres et la fraction d’éjection groupes n’a été notée en ce qui concerne les paramètres s’était considérablement améliorée, d’après la ventriculographie de contraste. Cependant, il n’existait aucune primaires suivants : myocarde à risque de nécrose et taille finale de l’infarctus déterminée par un examen d’imagerie différence entre les deux groupes en ce qui concerne les taux de récidive d’infarctus, les décès ou l’angine post-IM. n u c l é a i re. En outre, les paramètres secondaires qui comprenaient la fraction d’éjection du ventricule gauche, En 1989, DeWood et ses collaborateurs ont étudié 36 la récidive d’infarctus et la mortalité à six mois n’étaient patients qui avaient subi un infarctus du moyocarde à ondes Q qui s’étaient présentés précocément, soit moins de pas statistiquement différents. Cependant, on a noté une tendance à des coûts moindres dans le groupe ACP, six heures après l’apparition de la douleur angineuse. Ces attribuable à la plus courte durée de l’hospitalisation et à patients ont été répartis au hasard dans un groupe recevant un rt-PA à double chaîne ou dans un groupe subissant une réduction du nombre des réadmissions. Zijlstra et ses collaborateurs ont étudié 142 patients une ACP de première intention8. Bien que l’on n’ait noté aucune différence dans les taux de recanalisation à 90 âgés de moins de 76 ans, qui présentaient un sus-décalage du segment ST dans les six heures suivant l’apparition de minutes, cette étude démontre un degré moindre de la douleur angineuse (ou dans les 6 à 24 heures en sténose résiduelle dans le groupe ayant subi une ACP de première intention. Aucune différence n’a été notée dans présence de signes d’ischémie persistante)10. Ces patients ont été répartis au hasard dans un groupe recevant de la la mortalité ou dans les fractions d’éjection au repos et streptokinase ou dans un groupe subissant une ACP. Les maximale six semaines après l’événement initial. Dans le même numéro du New England Journal of patients du groupe ACP présentaient un taux moins élevé d’angine instable et de récidive d’infarctus du myocarde et Medicine, trois essais randomisés bien réalisés, comparant une fraction d’éjection du ventricule gauche supérieure au la thrombolyse à l’ACP de première intention , ont été publiés. Gibbons et ses collaborateurs ont réparti au repos avant leur sortie de l’hôpital. L’angiographie de suivi e ffectuée dans les deux groupes a révélé un taux de h a s a rd 108 patients présentant un sus-décalage du segment ST ou un sous-décalage du segment ST précor- recanalisation bien plus élevé dans le groupe ayant subi une angioplastie (91% c. 68%, p = 0,001). Cependant, dial d’au moins 2 mm dans les douze heures suivant l’ap- les paramètres secondaires qui comprenaient la mortalité 9,10,12 TABLEAU 1 Mortalité à court terme (%) Mortalité à long terme (%) ACP Thrombolyse ACP Thrombolyse O’Neill (n=56) 6,9 3,7 s.o. s.o. DeWood (n=90) 6,5 8,7 4,5 PAMI (Grines) (n=395) 2,6 6,5 14,4 21 Zijlstra/deBoer (n=301) 2 7 5 11 4,3 3,6 6,4 3,6 Ribeiro (n=100) 6 2 6 4 Elizaga (n=100) 5,8 14,6 5,8 16,7 Gusto IIb (n=1138) 5,7 7 s.o. s.o. Tous les essais combinés (n=3211) 5,5 5,6 13,6 12 Gibbons (n=103) CARDIOLOGIE Conférences Scientifiques hospitalière, les accidents vasculaires cérébraux et la nécessité de subir un pontage aorto-coronarien, n’étaient pas différents entre les deux groupes. Ainsi, 159 autres patients ont été randomisés dans cet essai et les résultats ont été publiés en 1994 11. Cette étude subséquente montrait une réduction importante de la mortalité hospit a l i è re et à 31 mois ainsi que du paramètre combiné comprenant la mortalité à 31 mois et l’incidence de l’infarctus du myocarde non mortel chez les patients du g roupe ayant subi une ACP de pre m i è re intention 12. Grines et ses collaborateurs ont publié l’étude PAMI (Primary Angioplasty in Myocardial Infarction)13, la plus grande étude de cette époque regroupant 395 patients de tous les âges qui présentaient un sus-décalage du segment ST dans les 12 heures suivant le début de la douleur thoracique. Les patients ont été répartis au hasard dans un groupe recevant de l’rt-PA ou dans un groupe subissant une angioplastie de première intention. Le taux de succès de l’angioplastie était de 97 %, ce taux ne tenant pas compte des 20 patients parmi les 195 dans le groupe angioplastie qui n’ont pu subir une ACP car l’aspect anatomique de la lésion ne le permettait pas ou entraînait un risque trop élevé. On n’a noté aucune différence entre les deux groupes de patients en ce qui concerne le développement d’une insuffisance cardiaque congestive, l’hypotension, la fraction d’éjection du ventricule gauche avant la sortie de l’hôpital ou le taux de pontage aortocoronarien (PAC). Dans le groupe ACP, on a noté une disparition plus rapide de la douleur thoracique (290 min c. 354 min, p = 0,004), une récidive moindre de l’ischémie (10,3% c. 28%, p<0,001), une tendance à une mortalité hospitalière réduite (2,6% c. 6,5%, p = 0,06), une réduction du paramètre combiné comprenant les IM non mortels et les décès (5,1% c. 12%, p = 0,02) et une réduction de la durée de l’hospitalisation (7,5 j. c. 8,4 j., p = 0,03). Les résultats à long terme ont démontré une tendance à une réduction de la mortalité à 6 mois (3,7% c. 7,9 %, p = 0,08) et à 2 ans (14,4% c. 21%, p = 0,07). D’autres sousétudes semblent indiquer que l’ACP offre un avantage manifeste sur la survie hospitalière chez les patients myocarde antérieur, d’un âge > 70 ans et d’une fréquence c a rdiaque au départ > 100 battements par minute, a démontré une réduction importante de la mortalité dans le groupe à risque élevé (2% c. 10,4%, p = 0,01). Dans un autre essai (Ribeiro), 100 patients de moins de 75 ans qui présentaient un sus-décalage du segment ST dans les 6 heures suivant le début de la douleur thoracique ont été répartis dans un groupe recevant de la streptokinase ou dans un groupe subissant une ACP de première intention, un examen angiographique étant effectué 48 heures après l’intervention initiale14. L’angiographie n’a révélé aucune différence entre les deux groupes en ce qui concerne le rétablissement d’un flux coronarien TIMI 2 ou 3 (74% c. 80%). L’analyse des paramètres secondaires n’a pas montré de différence entre les deux groupes sur le plan de la mortalité ou de l’amélioration de la fraction d’éjection du VG. Une méta-analyse des essais présentés ci-dessus a été publiée par Michels et Yusuf en 199515. Ces auteurs ont examiné les données brutes provenant de 7 essais dont c e rtains étaient décrits sous forme de résumés et ont constaté que même si la mortalité avait diminué à 6 semaines chez les patients ayant subi une ACP de première intention (3,7% c. 6,4%, risque relatif = 0,56, IC à 95%; 0,33-0,94), cet avantage n’avait pas persisté à 1 an (6,7% c. 7,1 %, risque relatif = 0,91, IC à 95%; 0,42-2,0). En outre, l’ACP de première intention n’a pas entraîné une réduction du paramètre combiné comprenant les IM non mortels et les décès à un an (9,2% c. 10,1%, risque relatif 1,00; IC à 95%; 0,14-716). Bien que les données à un an ne soient pas optimales dans tous les cas, cette méta-analyse semble indiquer que l’ACP de première intention n’était peut-être pas supérieure à la thrombolyse, comme on le pensait auparavant. Ainsi, les auteurs ont conclu que les données à l’appui de la réalisation d’une ACP de première intention chez tous les patients présentant un infarctus du myocarde aigu étaient peu concluantes dans le meilleur des cas. En outre, ces essais étaient réalisés dans des centres hautements spécialisés, ce qui ne permettait pas vraiment de généraliser les résultats. présentant un infarctus du territoire antérieur (1,4 % c. L’essai GUSTO IIb répond-il à la question? 11,9%, p = 0,01). La stratification a posteriori des patients dans un groupe à risque élevé ou dans un groupe à faible De toute évidence, un essai international multicentrique à grande échelle comparant l’ACP de première risque sur la base de la présence d’un infarctus du intention à la thrombolyse devrait permettre dans une CARDIOLOGIE Conférences Scientifiques plus grande mesure de déterminer quelle est l’inter- l’héparine associé à la surveillance du temps de coagu- vention optimale. La sous-étude GUSTO IIb sur l’an- lation activé et plusieurs essais n’incluaient pas de gioplastie a analysé les données portant sur 1138 patients présentant une occlusion complète des artères. patients ayant subi une ACP de première intention Réciproquement, la possibilité de réaliser une ACP de (565 patients) ou ayant reçu de l’rt-PA (573 patients). Les auteurs n’ont noté aucune diff é rence entre les groupes en ce qui concerne la mortalité à 30 jours (rtPA 7%, ACP 5,7%, p = 0,37) ou la récidive d’infarctus première intention aussi rapidement que c’est possible d’administrer une thrombolise systémique est limitée, même dans des centres très spécialisés. Étant donné du myocarde (rt - PA 6 %, ACP 4,4 %, p = 0,24). que le bénéfice offert par la recanalisation d’une artère Cependant, une analyse de paramètres combinés, responsable du terr i t o i re infarci diminue au fil du comprenant les décès, les récidives d’IM ou les acci- temps, la thrombolyse peut être plus avantageuse étant dents vasculaires cérébraux, a montré une tendance en donné qu’elle peut être effectuée rapidement et facile- faveur de l’ACP (9,6% c. 13,1%, p = 0,06). ment. L’avantage de l’ACP n’est peut-être limité qu’à un Données provenant d’essais rétrospectifs non randomisés certain sous-groupe de patients, tels que ceux présentant les caractéristiques suivantes: antécédents d’in- Une analyse rétrospective récemment publiée farctus du myocarde, sujets âgés, perturbations hémo- portant sur 3211 patients traités par thrombolyse ou dynamiques, ou à ceux qui ne sont pas des candidats au par ACP de première intention démontre des résultats traitement thrombolytique ou présentant un risque très différents de ceux présentés précédemment6. Les élevé de complications thrombolytiques. Il est évident patients ont été choisis dans un registre de 12 331 patients qui se sont présentés dans 19 hôpitaux à Seattle, dans la région de Washington, en raison d’un i n f a rctus du myocarde aigu. Les patients dans les deux groupes avaient des caractéristiques sem- qu’en raison de la mise en marché de nouveaux agents thrombolytiques et de traitements d’appoint utilisés conjointement à la thrombolyse, tels que l’hirudine, d’autres analogues de l’héparine et les inhibiteurs de la blables, mais chez ceux du groupe ACP, l’incidence glycoprotéine IIb/IIIb, il est encore plus difficile de d’hémorragie gastro-intestinale et de pontage aorto- c o m p a rer l’approche effractive avec l’appro c h e coronarien antérieurs était plus élevée. Dans l’ensem- conventionnelle pour le traitement de l’infarctus du ble, il n’y avait pas de différence entre les groupes en myocarde. Les études préliminaires sur l’utilisation de ce qui concerne la mortalité hospitalière. Malgré la tuteurs coronariens sont encourageantes et des essais durée plus courte de l’hospitalisation statistiquement randomisés comparant l’ACP traditionnelle avec l’util- significative dans le groupe ACP (6,8 j. c. 7,9 j.), le isation de tuteurs coronariens sont en cours15. coût de l’hospitaliation était considérablement moins élevé pour le groupe ayant reçu une thrombolyse. Cette constatation va à l’encontre de celle faite par les auteurs d’une autre étude qui ont noté des coûts L’amélioration médiocre des résultats avec l’ACP par rapport à la thrombolyse peut être liée à plusieurs facteurs : l’impossibilité de généraliser l’utilisation de considérablement moins élevés pour l’ACP en raison cette technique aux centres moins importants, le délai de la durée plus courte de l’hospitalisation9. dans l’exécution de l’ACP, les lésions causées par la Résumé Il n’existe aucune donnée concluante indiquant que reperfusion et l’utilisation peu fréquente d’un traitement anticoagulant agressif. Il est possible que lorsque l’ACP de pre m i è re intention entraîne un eff e t ces difficultés seront surmontées, la supériorité thérapeutique soutenu à long terme. Cependant, de évidente de l’ACP en termes de recanalisation de nombreux centres n’ont pas eu recours à l’adminis- l’artère occluse entraînera une amélioration de la survie tration systématique d’un traitement énergique par à court et à long terme. CARDIOLOGIE Conférences Scientifiques Références 1. Cigarroa RG, Lange RA et Hillis LD. Prognosis after myocardial infarction in patients with and without residual anterograde coronary blood flow. Am J Cardiol 1989;64:155-60. 2. Simes RJ, Topol EJ, Holmes DR Jr et coll. Link between the angiographic substudy and mortality outcomes in a larg e randomized trial of myocardial reperfusion. Importance of early and complete infarct art e ry re p e rfusion. GUSTO-I Investigators. Circulation 1995;91(7):1923-8. 3. Carney RJ, Murphy GA, Brandt TR et coll. 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(Society of Thoracic Surgeons) Tél. : (312) 644-6610 16 au 20 mars 1997 46e réunion scientifique annuelle de l’American College of Cardiology Anaheim, Californie, É.-U. (American College of Cardiology) Tél. : (301) 897-5400 6. Every NR, Parsons LS, Hlatky M et coll. A Comparison of Thrombolytic Therapy with Primary Coronary Angioplasty for Acute Myocardial Infarction. N Engl J Med 1 9 9 6 ; 3 3 5 ( 1 7 ) : 1253-60. 7. O’Neill W, Timmis GC, Bourdillon PD et coll. A prospective randomized clinical trial of intracoronary strepetokinase versus coronary angioplasty for acute myocardial infarction. N Engl J Med 1986;314:812-8. 8. DeWood MA et Fisher MJ. Direct PTCA Versus Intravenous r-tPA In Acute Myocardial Infarction: Preliminary Results From A Prospective Randomized Trial. Circulation Supplement II. 1989;80(4):II-418. 9. Gibbons RJ, Holmes DR, Reeder GS et coll. Immediate angioplasty compared with the administration of a thrombolytic agent followed by conservative treatment for myocard i a l infarction. N Engl J Med 1993;328:685-91. 10. Zijlstra F, DeBoer MJ, Hoorntje JCA et coll. A comparison of immediate coronary angioplasty with intravenous streptokinase in acute myocardial infarction. N Engl J Med 1993;328:680-4. 11. deBoer MJ, Hoorntje JCA, Ottervanger JP et coll. Immediate coronary angioplasty versus intravenous streptokinase in acute m y o c a rdial infarction: left ventricular ejection fraction, hospital mortality and re i n f a rction. J Am Coll Cardiol 1 9 9 4 ; 23:1004-8. 12. Zijlstra E, deBoer MJ, Beukema WP et coll. Mortality, reinfarction, left ventricular ejection fraction and costs following reperfusion therapies for acute myocardial infarction. Eur Heart J 1996;17:382-7. 13. Grines CL, Browne KF, Marco J et coll. A comparison of immediate angioplasty with thrombolytic therapy for acute myocardial infarction. N Engl J Med 1993;328:673-9. 14. Ribeiro EE, Silva LA, Carneiro R et coll. Randomized trial of direct coronary angioplasty versus intravenous streptokinase in acute myocardial infarction. J Am Coll Cardiol 1993;22:376-80. 15. Michels KB et Yusuf S. Does PTCA in acute myocardial infarction affect mortality and re i n f a rction rates? A quantitative overview (meta-analysis) of the randomized clinical trials. Circulation 1995;91:476-85. 16. Grines CL. Aggressive Intervention for Myocardial Infarction: Angioplasty, Stents, and Intra-aortic Balloon Pumping. Am J Cardiol 1996;78 (suppl. 3A) 29-34. CARDIOLOGIE Conférences Scientifiques Résumés d’études présentant un intérêt particulier Coûts de l’angioplastie directe comparativement à la thrombolyse pour le traitement de l’infarctus du myocarde à la phase aiguë : résultats de l’essai randomisé GUSTO II DANIEL B. MARK, CHRISTOPHER B GRANGER, STEPHEN G. ELLIS, H A R RY R. PHILLIPS, DAVID KNIGHT, LINDA DAV I D S O N - R AY, ERIC J. TOPOL. DUKE UNIVERSITY MEDICAL CENTER, DURHAM, NC, É.-U., CLEVELAND CLINIC, CLEVELAND OH, É.-U. Des études randomisées de petite envergure réalisées antérieurement semblent indiquer que la reperfusion au moyen de l’angioplastie (ACP) directe entraîne parfois de meilleurs résultats cliniques et des coûts moins élevés que la thrombolyse. Dans l’étude randomisée GUSTO IIb comparant l’ACP à l’administration rapide de rt-PA, on a constaté une tendance à une diminution des décès, des IM ou des accidents cérébraux vasculaires incapacitants non mortels à 30 jours chez les patients ayant subi une ACP (p = 0,06). Dans le cadre de l’étude GUSTO II, nous avons rassemblé de façon prospective les données sur l’utilisation des ressources et les coûts médicaux portant sur 374 des 410 patients (91 %) randomisés aux États-Unis. Les frais d’hôpitaux ont été convertis en coûts et les honoraires des médecins ont été déterminés d’après la tarification des actes du régime d’assurance-maladie. La durée totale des hospitalisations était légèrement plus courte pour l’ACP (7,0 c. 7,7 jours, p = 0,0009). La cathétérisation et l’ACP étaient plus fréquentes dans le groupe ACP (98 % c. 75 %, p < 0,001; et 84 % c. 40 %, p < 0,001) alors que l’ACP était légèrement moins fréquente (13 % c. 17 % pour les patients dans le groupe rt-PA, p = 0,25). L’ACP directe a entraîné des coûts moyens hospitaliers moins élevés (13 337 $ c. 14 236 $, p = 0,004) et des coûts d’honoraires de médecins plus élevés (3 912 $ c. 3 367 $, p = 0,01). Le coût total de l’hospitalisation initiale était donc de 354 dollars moins élevé avec l’ACP (p = 0,15). Durant le suivi de 6 mois, les réhospitalisations (31 % pour le groupe ACP c. 27 % pour le groupe rt-PA) et la nécessité d’une nouvelle intervention cardiaque (10 % pour le groupe ACP c. 6 % pour le groupe rt-PA) étaient approximativement équivalentes dans les deux groupes. Les coûts médicaux cumulatifs à 6 mois étaient de 18 643 $ pour l’ACP et de 19 396 $ pour l’administration de rt-PA. Ainsi, l’étude randomisée GUSTO IIb démontre que l’ACP directe et l’administration rapide de rt-PA produisent des résultats cliniques presque équivalents et entraînent des coûts équivalents jusqu’à 6 mois. Tiré de Circulation, 1996; vol. 94, no B: I-168. Le concept général de flux coronarien TIMI 3 après une ACP de première intention et un traitement thrombolytique dans l’infarctus du myocarde en phase aiguë GREGG W STONE, WILLIAM W O’NEILL, DENISE JONES, CINDY L GRINES, EL CAMINO HOSPITAL, MOUNTAIN VIEW CA É.-U., WILLIAM BEAUMONT HOSPITAL, ROYAL OAK MI, É.-U. Si l’on a établi que le rétablissement du flux TIMI 3 est le principal facteur pour évaluer le résultat de la thrombolyse, il existe néanmoins peu de données sur l’importance du rétablissement du flux TIMI 3 après une ACP de pre m i è re intention dans l’infarctus du m y o c a rde à la phase aiguë. Dans les essais PAMI-1 et PAMI-2, une ACP de première intention a été réalisée chez 1 157 patients dans 40 centres. Le flux TIMI 3 a été rétabli chez 1077 patients (93 %). Comparativement aux patients qui présentaient un flux TIMI 2, on a observé que chez les patients qui présentaient un flux TIMI 3, le taux de décès (2,1 % c. 11,3 %, p = 0,0002), d’insuffisance cardiaque congestive/ d’hypotension (17 % c. 34 %, p = 0,0001) et de récidive d’ischémie (11% c. 18%, p = 0,08) était inférieur et la durée d’hospitalisation était plus courte (7,8 jours ± 6,2 c. 9,2 jours ± 6,1, p = 0,05). L’importance du flux TIMI 3 a été examinée de façon plus approfondie en faisant le tracé graphique de la mortalité à court terme par rapport au pourcentage de patients chez qui le flux TIMI 3 a été rétabli d’après les données de 11 études sur la thrombolyse (cercles clairs) et sur l’ACP de première intention (cercles foncés). On a noté une forte relation linéaire (r 2 = 0,90, p < 0,0001) indépendante de la méthode de reperfusion. Conclusion: les taux élevés de patients chez qui le flux TIMI 3 a été rétabli expliquent les résultats excellents obtenus chez les patients ayant subi une ACP et peuvent expliquer les résultats supérieurs obtenus avec l’ACP en comparaison de la thrombolyse dans des essais randomisés. Tiré de Circulation, 1996; vol. 94, no B: I-515. Aperçu des essais randominés sur l’ACP de première intention et la thrombolyse dans l’infarctus du myocarde à la phase aiguë JOHN R. SIMES, DOUGLAS W. WEAVER, STEPHEN G. ELLIS, CINGY L. GRINES, UNIVERSITY OF SIDNEY, UNIVERSITY OF WASHINGTON, THE CLEVELAND CLINIC FOUNDATION, WILLIAM BEAUMONT HOSPITA L L’ACP de première intention a de plus en plus de succès comme traitement de l’IM. Plusieurs nouveaux essais ont été signalés, aucun étant suffisamment important pour montrer une réduction significative de la mortalité. Pour déterminer les avantages relatifs de l’ACP de première intention par rapport à la thrombolyse, nous avons effectué une métaanalyse de neuf essais comparant l’ACP de pre m i è re intention à la thrombolyse intraveineuse. Jusqu’à présent, 2 023 patients ont été répartis dans un groupe ACP ou dans un groupe de traitement thrombolytique. L’essai GUSTO IIb récemment terminé comparait l’administration rapide de rt-PA à l’ACP dans une communauté plus large, ce qui soulevait la question de savoir si l’on devait inclure cet essai dans l’analyse. Ainsi, les deux analyses [avec les risques relatifs (IC à 95%) et les valeurs p] sont présentées dans le tableau. Les études ont utilisé des définitions différentes de l’IM et diverses méthodes de suivi pour les événements signalés. Lorsque l’analyse portait uniquement sur la période jusqu’à la sortie de l’hôpital des patients (5 essais existants) et non jusqu’à la fin de l’étude, le risque relatif de mortalité était de 0,73 (IC à 95%; 0,49-1,07) et il était de 0,56 (0,41-0,77) pour les décès + IM. Les essais PAMI et GUSTO 2 ont montré une augmentation du taux des accidents vasculaires cérébraux dus à une hémorragie (2% c. 0 % et 1,4 % c. 0 %). Nous vous présentons ci-dessous un aperçu de tous les cas d’hémorragie intracranienne suite à un accident vasculaire cérébral et les avantages relatifs de chaque stratégie thérapeutique. Si l’on tient compte des limites des essais combinés utilisant divers thrombolitiques et diverses méthodologies, l’ACP de première intention offre un bénéfice sur la mortalité qui se situe à la limite de la significativité statistique et un effet plus net sur les décès et l’IM. La réduction estimée du risque chez les patients ayant subi une ACP est inférieure dans l’essai GUSTO 2 par rapport aux autres études, mais l’hétérogénéité des résultats parmi les études n’a pas été clairement démontrée. Résultat des études Décès + IM Mortalité GUSTO 2 0,76 (0,52-1,11) 0,15 0,80 (0,50-1,29) 0,36 Toutes les autres études 0,46 (0,30-0,74) 0,001 0,54 (0,33-0,91) 0,02 0,62 (0,47-0,82) 0,001 0,67 (0,47-0,95) 0,02 Édudes combinées Tiré de Circulation, 1996; vol. 94, no B: I-331. La version française a été revisée par le Dr George Honos, Montréal. ©1996 Division de cardiologie, St. Michael’s Hospital, Université de Toronto, seule responsable du contenu de cette publication. Édition : Snell Communication Médicale Inc. avec la collaboration de la Division de cardiologie, St. Michael’s Hospital, Université de Toronto. Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Tout recours à un traitement thérapeutique décrit ou mentionné dans doit être conforme aux renseignements d’ordonnance au Canada. Snell Communication Médicale Inc. se consacre à l’avancement de l’éducation médicale continue de niveau supérieur. 120-41F