Vendredi 27 janvier Ensemble intercontemporain Ensemble in
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Vendredi 27 janvier Ensemble intercontemporain Ensemble in
Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Dans le cadre du cycle L’esprit Debussy Du 27 janvier au 4 février Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Ensemble intercontemporain | Vendredi 27 janvier Vendredi 27 janvier Ensemble intercontemporain Cycle L’esprit Debussy « La profession de précurseur remonte à la plus haute antiquité. [...][Elle] a suivi un développement parallèle à celui de la musique, c’est-à-dire que plus on a fait de musique, plus il y a eu de précurseurs. Si certaines époques en manquaient, l’époque suivante en inventait, ce qui rend particulièrement difficile à fixer l’exacte importance de cette profession. » Telle est la réponse hautement ironique qu’oppose par avance Debussy à tous les compositeurs qui, depuis un siècle, voient en lui un précurseur. « Cette partition possède un potentiel de jeunesse qui défie l’épuisement ou la caducité », s’émerveillait ainsi Pierre Boulez en 1958 à propos du Prélude à l’après-midi d’un faune, œuvre unanimement perçue comme inaugurale, marquant en 1894 l’entrée dans la modernité musicale, par son traitement radicalement nouveau de la forme et des timbres instrumentaux. Tout le XXe siècle s’est écoulé, et l’écho de la « voix du faune » n’a pas fini de résonner, renaissant avec force en 2004 dans Phonus de Philippe Hurel, une œuvre qui reprend non seulement le si singulier thème initial du Prélude, mais aussi un certain hédonisme des couleurs harmoniques et instrumentales. La Sonate pour flûte, alto et harpe, composée à la fin de sa vie, sonnait aux oreilles du compositeur lui-même comme un lointain écho, « affreusement mélancolique », du Prélude de sa jeunesse ; la géniale et féerique alliance de timbres qu’il y crée a elle aussi inspiré ses successeurs, comme Ton-That Tiet et Alain Louvier, qui la revisitent respectivement dans Incarnations structurales (1967) et Envol d’écailles (1986). Si Debussy s’affranchit des règles traditionnelles, il les remplace par des « lois de l’instant », et sait se donner des contraintes, certes rarement aussi perceptibles que dans ses études pour piano. Toujours selon Boulez, « son objectif idéal, [...] c’est qu’on préserve l’illusion, que l’auditeur ne sache pas “comment c’est fait”, que tout semble s’ordonner suivant des lois qu’on ne pourra jamais connaître. » De cette « mathématique mystérieuse » qui gouverne son art, on pourra prendre la mesure à l’écoute de la version pour piano seul du ballet Jeux. Le maitre-mot, pour Debussy, était le mystère, et c’est probablement grâce à son caractère énigmatique, irréductible à tout système, que son œuvre est capable de nourrir les recherches esthétiques les plus diverses. Si son esprit habite la modernité, c’est parce qu’il est avant tout un homme spirituel, aux deux sens du terme : homme d’esprit, d’une part, il manie dans ses écrits une ironie et un humour que l’on retrouve par exemple dans le ton sarcastique et burlesque des deux derniers mouvements de sa Sonate pour violoncelle et piano ; de sa quête de spiritualité témoigne d’autre part Le Martyre de saint Sébastien, où s’exprime une foi plus panthéiste que véritablement chrétienne. Debussy n’a pu malgré tout s’empêcher de s’interroger sur l’avenir de ses propres recherches : « J’entrevois la possibilité d’une musique construite spécialement pour le “plein air” [...]. On pourrait vérifier [...] que la musique et la poésie sont les deux seuls arts qui se meuvent dans l’espace… Je puis me tromper, mais il me semble qu’il y a, dans cette idée, du rêve pour des générations futures » (intuition confirmée au début de ce cycle de concerts par le Dialogue de l’ombre double de Boulez, jouant d’effets d’échos spatialisés entre la clarinette solo et son « ombre » enregistrée). Mais sa conclusion est aussi prudente que poétique : « Il est difficile de préciser l’influence du second Faust de Goethe, de la Messe en si mineur de Bach ; ces œuvres resteront des monuments de beauté, aussi uniques qu’inimitables ; elles ont une influence pareille à celle de la mer ou du ciel. » Anne Roubet 2 DU VENDREDI 27 JANVIER AU SAMEDI 4 FÉVRIER VENDREDI 27 JANVIER – 18H30 ZOOM SUR UNE ŒUVRE MARDI 31 JANVIER – 18H30 ZOOM SUR UNE ŒUVRE SAMEDI 4 FÉVRIER – 15H FORUM Claude Debussy : La Mer Pierre Boulez : Dialogue de l’ombre double Claude Abromont, musicologue Debussy, poète de la modernité Claude Debussy Le Martyre de saint Sébastien Jean-François Boukobza, musicologue 15H : table ronde Animée par Christian Accaoui et Anne Roubet, musicologues 16H : interviews MARDI 31 JANVIER – 20H Animées par Arnaud Merlin, journaliste VENDREDI 27 JANVIER – 20H Avec la participation des auteurs des Claude Debussy créations du concert de 17h30 Le Martyre de saint Sébastien Claude Debussy Première Rhapsodie, pour clarinette et Texte de Gabriele d’Annunzio 17H30 : concert orchestre* Claude Debussy Brussels Philharmonic La Mer Préludes, livre II Chœur de la Radio flamande Pierre Boulez Créations de Gilbert Amy, Chœur symphonique Octopus Dialogue de l’ombre double, pour Hugues Dufourt, Marc-Olivier Dupin, Michel Tabachnik, direction clarinette et clarinette enregistrée** Frédéric Durieux, Laurent Durupt, Notations I, II, III, IV et VII, pour orchestre Micha Lescot, le Saint Thierry Escaich, Suzanne Giraud, Karen Vourc’h, la Mère Michaël Levinas, Bruno Mantovani, Éric Bougnon, le Père Ensemble intercontemporain Gérard Pesson, Pierre Thilloy Orchestre du Conservatoire de Paris Blanche Konrad, la Bonne Pauline Sabatier, Marie Kalinine, Jean Deroyer, direction Hugues Leclère, piano les Jumeaux Jérôme Comte, clarinette* Jean-Philippe Clarac, Olivier Deloeuil, Alain Damiens, clarinette** adaptation, mise en espace et conception vidéo SAMEDI 4 FÉVRIER – 20H DIMANCHE 29 JANVIER – 16H30 Claude Debussy JEUDI 2 FÉVRIER – 20H Jeux (version pour piano solo) Claude Debussy Études (extraits) Sonate pour flûte, alto et harpe Le faune Pierre Boulez Sonate pour violoncelle et piano Sonate pour piano n° 1 Alain Louvier Claude Debussy Béla Bartók Envol d’écailles Prélude à l’après-midi d’un faune Études pour piano op. 18 Tôn-That Tiêt Première suite (création de l’orchestration Incarnations structurales originale de Claude Debussy, complétée Jean-Efflam Bavouzet, piano par Philippe Manoury) Solistes de l’Ensemble Fantaisie pour piano et orchestre intercontemporain Philippe Hurel Phonus DU 2 AU 5 FÉVRIER Les Siècles François-Xavier Roth, direction Alain Planès, piano COLLOQUE CLAUDE DEBUSSY À la Cité de la musique, au Conservatoire de Paris, à l’Opéra-Comique et au Musée d’Orsay Renseignements : www.debussy.fr VENDREDI 27 JANVIER – 20H Claude Debussy Première Rhapsodie* La Mer, trois esquisses symphoniques entracte Pierre Boulez Dialogue de l’ombre double** Notations I à IV Notation VII Jérôme Comte, clarinette* Alain Damiens, clarinette** Orchestre du Conservatoire de Paris Ensemble intercontemporain Jean Deroyer, direction Technique Ensemble intercontemporain Coproduction Cité de la musique, Ensemble intercontemporain et Conservatoire de Paris. Fin du concert vers 22h. 4 Claude Debussy (1862-1918) Première Rhapsodie, pour clarinette et orchestre Composition : 1910. Dédié à Prosper Mimart. Création : juillet 1910, Conservatoire de Paris ; 16 janvier 1911, Paris, Salle Gaveau, Société musicale indépendante, par Prosper Mimart (clarinette) et M. G. Kriéger (piano) ; 3 mai 1919, orchestre des Concerts Pasdeloup, Paris, Gaston Hamelin (clarinette), Rhené Baton (direction). Effectif : clarinette en si bémol solo, 3 flûtes, 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes en si bémol, 3 bassons, 4 cors, 2 trompettes en ut, 2 percussions, 2 harpes, cordes. Editeur : Durand. Durée : environ 8 minutes. Bien qu’il n’ait jamais été avare de critiques à l’égard du Conservatoire et de ses méthodes d’enseignement, Debussy accepta en 1910 la demande de Fauré, alors directeur de cette institution, de composer deux pièces pour le concours de clarinette : cela donna la Petite Pièce, destinée à la lecture à vue, et la Première Rhapsodie (pour autant, il n’y en a jamais eu de seconde). Les deux œuvres, écrites avec accompagnement de piano, furent ensuite rapidement orchestrées. Ce n’est pas le premier morceau de commande que Debussy compose : on lui doit aussi une Rhapsodie pour saxophone, entamée avec difficulté en 1904, et jamais terminée… L’inspiration se fit moins rétive avec la clarinette, dont Debussy appréciait la « douceur romantique ». Elle donne naissance à un morceau que le compositeur juge « l’un des plus aimables que j’aie jamais écrits » (à Jacques Durand en 1911). Apparemment née au fil d’une plume enthousiaste, cette charmeuse rhapsodie, qui retrouve seize ans plus tard des allures de Faune dans sa liberté et sa fantaisie, fait coexister des éléments qui sonnent fondamentalement debussystes : introduction mystérieuse, construite « en temps réel » par répétitions et ajouts, flou rythmique (dans le début, lyrique), humeur, légèreté et variété des états d’esprit (scherzando, indique la partition à plusieurs reprises : en jouant…), goût du timbre, accords parallèles… Debussy y est à chaque coin de page. Angèle Leroy 5 Claude Debussy (1862-1918) La Mer, trois esquisses symphoniques I. De l’aube à midi sur la mer II. Jeux de vagues III. Dialogue du vent et de la mer Composition : août 1903 - 5 mars 1905. Création : le 15 octobre 1905 à Paris par l’Orchestre Lamoureux sous la direction de Camille Chevillard. Effectif : piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, 3 bassons, contrebasson – 4 cors, 3 trompettes, 2 cornets à piston, 3 trombones, tuba – timbales, 2 percussions 2 harpes, cordes. Éditeur : Durand. Durée : environ 24 minutes. « La mer a été très bien pour moi, elle m’a montré toutes ses robes », écrit Debussy depuis la Normandie où il s’est attardé en longues contemplations. Mais la magistrale fresque dédiée à la mer ne sera commencée… qu’en Bourgogne (!), à l’appui « d’innombrables souvenirs » ; la continuation de l’ouvrage se poursuivra sur les bords d’une Manche plus adéquate. Le terme d’« esquisse » utilisé dans le titre renvoie à un effet frémissant et flou, très ouvert à l’imaginaire, mais obtenu au prix d’une écriture fouillée, tout en petites touches décalées, et difficile à diriger. Debussy, qui aimait sincèrement la peinture, en particulier celle de Turner et de Monet, invente ici une musique du moment présent ; le son est puissamment évocateur, non seulement d’images, mais aussi de sensations tactiles auprès des éléments : l’Eau et l’Air. D’autre part, cette « marine » doit sa juste notoriété à un langage très personnel, fait d’échelles diverses à quatre ou cinq sons, ou de gammes par tons, avec des retours inopinés à la mélodie tonale. L’orchestre émietté attire l’attention de tous les côtés ; les motifs sont valorisés, entre autres, par une percussion très figurative. Le premier volet se déroule sur un fond de clapotis sonores, analogues au fourmillement de traits horizontaux dans la peinture impressionniste ; sur cet arrière-plan se déploient des arabesques, lignes mélodiques libres, ivres d’espace. Le crescendo initial évolue de l’élément liquide indistinct, dans la semi-obscurité où roulent les timbales, jusqu’à l’éclosion de la lumière ; un motif de quatre notes, qui va habiter toute la pièce, s’élabore progressivement devant nous. Une deuxième partie est amorcée par les fameux « seize violoncelles » au lyrisme plus expressément chantant ; puis un dessin délié de flûte semble suivre, du regard, le vol agile d’un oiseau. La coda, lente et nostalgique, fait place à un choral solennel, rempli de dévotion panthéiste, qui reviendra dans le troisième mouvement ; enfin une lame de fond prodigieuse, où brille l’écume de la cymbale roulée – Debussy est un des premiers à l’utiliser ainsi – engloutit la pièce, en rappelant une fameuse estampe de Hokusaï, que le compositeur a fait reproduire sur la partition d’origine. 6 Le volet central est le plus moderne et le plus informel. Bâti en séquences librement juxtaposées, il est à la fois mystérieux par ses trémolos, ses frissons, ses incantations, capricieux par ses appels – en particulier ce petit dessin ascendant issu de Nuages – et surtout très joyeux par son va-etvient, son kaléidoscope de motifs : c’est « la mer toujours recommencée » de Valéry. Ces visions éphémères, bouts de mélopées, allusions à l’Orient, accueillent fugitivement la danse : ici apparaît un rythme de boléro ; là s’élabore un souple et euphorique tempo de valse, aux plongeons riants et sensuels. Le tableau nous quitte en s’estompant, horizon sonore qui retourne à la brume, appels qui disparaissent, très loin… Le troisième volet est une marine plus proche que les deux autres du romantisme, des encres noires et fantastiques de Victor Hugo. Dans ce rondo, les thèmes, espacés les uns des autres par de larges tranches d’atmosphère diffuse, ont un côté volontaire, voire pathétique : l’homme, « travailleur de la mer », semble plus présent, confronté au gros temps, ou émerveillé devant de féeriques embellies. L’introduction, menaçante et ténébreuse, renvoie à certains effrois indéfinis de Pelléas. Le thème du « refrain », à la trompette bouchée, cite le premier mouvement (thème cyclique) et projette sa lumière criante, comme un phare assailli de tous côtés. Le deuxième thème, lancinant et longiligne, aux intervalles ambigus, est aussi capable de passion et d’entraînement que d’extase suspendue. Quant au troisième thème, il n’est autre que le choral entrevu à la fin du premier mouvement : « Je me suis fait une religion de la mystérieuse Nature, nous confie le compositeur. Devant un ciel mouvant, en contemplant, de longues heures, ses beautés magnifiques, une incomparable émotion m’étreint. Et insensiblement, les mains prennent des poses d’adoration... ». Celle-ci n’empêche pas les vagues de galoper, fougueux coursiers aux crescendos rythmés, jusqu’aux fanfares entrechoquées de la coda, en un jubilant raz-de-marée. Isabelle Werck 7 Pierre Boulez (1925) Dialogue de l’ombre double, pour clarinette/première sur scène et clarinette/double enregistrée Version aux chiffres romains Sigle initial. Hâtif, chuchoté, mystérieux – Strophe I. Assez fluide, flexible, fluide, calme – Transition de I à II. Flottant, avec des contrastes de vivacité abrupte – Strophe II. Assez modéré, calme, flottant – Transition de II à III. Très calme – Strophe III. Très lent – Transition de III à IV. Très lent – Strophe IV. Très rapide, avec une extrême volubilité, mais ne pas jouer dans la force – Transition IV à V. Très rapide – Strophe V. Vif – Transition de V à VI. Flottant – Strophe VI. Modéré – Sigle final. Très rapide, agité, mais murmuré Composition : 1985-1986. Création : le 28 octobre 1985 à Florence par Alain Damiens. Dédicace : à Luciano Berio pour son soixantième anniversaire. Effectif : clarinette en si bémol, ordinateur en temps réel/piano résonnant/régie son. Éditeur : Universal Edition. Durée : environ 19 minutes. Dialogue de l’ombre double a été créé le 28 octobre 1985 à Florence par Alain Damiens. Réalisée dans les studios de l’Ircam pour sa partie électroacoustique, cette œuvre est dédiée à Luciano Berio pour son soixantième anniversaire. L’idée principale de cette œuvre est d’établir un dialogue entre une clarinette et elle-même. Deux clarinettes se répondent, l’une réelle et visible, jouée par un instrumentiste sur scène, l’autre, virtuelle et invisible, enregistrée sur bande magnétique. Le titre fait référence à deux scènes du Soulier de satin de Paul Claudel : l’ombre double (en fait un monologue) et le dialogue entre Doña Prouhèze et l’Ange gardien, dialogue entre un être et son double. Cette dualité entre un instrument réel et un instrument imaginaire joue sur l’alternance. À aucun moment les deux clarinettes ne tissent de contrepoint. Elles ne se superposent que quelques secondes, à la fin d’une section et au début d’une autre. Les séquences jouées par le clarinettiste portent le nom de « strophes », tandis que celles qui sont enregistrées sont nommées « transitions ». [Il y a deux versions de l’œuvre. Dans l’une, les Strophes et les Transitions sont numérotées en chiffres romains. Dans l’autre, elles sont numérotées en chiffres arabes. Elles sont appelées version aux chiffres romains et version aux chiffres arabes. Chaque version peut être jouée indépendamment de l’autre.] Six strophes composent l’œuvre suivant des caractéristiques précises. Ces strophes peuvent se jouer dans un ordre différent, choisi au préalable par l’interprète. Cet ordre détermine également celui des transitions. Comme leur nom l’indique, celles-ci servent de passage d’une strophe à l’autre suivant un parcours varié, extrêmement mobile. Deux versions de la bande magnétique sont donc possibles, selon l’ordre adopté par l’interprète. Le début (« sigle initial ») et la fin (« sigle final ») encadrent l’œuvre. La musique des transitions ne bénéficie d’aucune transformation électroacoustique, comme c’est le cas dans Répons, cette transformation affectant exclusivement le son de la clarinette. Le principal élément de modification entre la clarinette réelle et la clarinette imaginaire concerne la position dans l’espace. La musique des transitions est soumise à de très fréquentes spatialisations, comme une ombre tournoyant autour du soliste, et se situe dans un espace virtuel. L’effet de distance joue également un rôle important. 8 À la fin de l’œuvre, les sons de la clarinette sont de plus en plus forts mais enregistrés de plus en plus loin. Plus la clarinette s’éloigne, plus elle s’amplifie dans l’intention. Cette apparente contradiction a évidemment une explication : lorsqu’un instrument joue plus fort, ce n’est pas uniquement son niveau sonore qui est modifié, mais la qualité même du son qu’il produit. Plus un son est éloigné et plus il nous parvient au travers de réflexions et d’échos divers. Ainsi un son peut être perçu fort et lointain comme il peut être perçu proche et faible. Cette confrontation constitue probablement l’un des aspects les plus poétiques de l’œuvre. La clarinette solo est également soumise à un traitement original. Un piano situé en coulisse lui sert parfois de résonateur. Ainsi, sur certaines phrases, des traces sont gardées comme une sorte de rémanence. Dialogue de l’ombre double montre une fois de plus l’attachement que porte le compositeur à la clarinette, pour laquelle il a écrit Domaines quelque vingt ans plus tôt, quoique l’esthétique en soit différente. Le discours, plus souple et moins abrupt, rejoint une conception plus volubile de la clarinette. Cécile Gilly Notations I à IV et VII, pour orchestre Composition : 1945 / 1978 (extension I – IV) / 1998 (extension VII) Création : 18 juin 1980 Paris, Salle Pleyel, par l’Orchestre de Paris, direction : Daniel Barenboim (I-IV), 14 janvier 1999, États-Unis, Chicago, par l’orchestre symphonique de Chicago, direction : Daniel Barenboim (VII). Effectif : 3 flûtes, flûte/flûte piccolo/flûte en sol, 2 hautbois, hautbois/cor anglais, cor anglais, clarinette en mi bémol, 2 clarinettes en si bémol, clarinette en la, clarinette basse, 3 bassons, basson/contrebasson, 6 cors, 4 trompettes en ut, 4 trombones, tuba, timbales, 8 percussions, piano, célesta, 3 harpes, 18 violons I, 16 violons II, 14 altos, 12 violoncelles, 10 contrebasses. Éditeur : Universal Edition. Durée : environ 24 minutes. Composées en décembre 1945, créées le 12 février 1946 par Yvette Grimaud1, les Douze Notations pour piano représentent l’une de premières tentatives de Pierre Boulez de lier la structure rythmique telle qu’il l’avait étudiée d’après l’analyse d’Olivier Messiaen du Sacre du printemps, avec la polyphonie dodécaphonique telle qu’elle venait de lui être transmise par l’enseignement de René Leibowitz. Sous sa forme originale, pour piano, elle se présente comme un cycle de variations sans thème, mieux : dont le thème se réduirait à la structure des intervalles consécutifs d’une série dodécaphonique. Coïncidence ? Le premier des célèbres Exercices de style de Raymond Queneau, parus sous l’Occupation dans la revue Messages (Genève, 14 juillet 1943) porte également le titre de Notations… Quoi qu’il en soit de ce rapprochement insolite, cette désignation invite à se figurer une musique écrite, ou plus précisément notée autant pour 1 Pianiste, compositrice et ethnomusicologue née en 1920 ; outre les Notations, elle assura également la création des Trois Psalmodies, ainsi que des Première et Deuxième Sonates pour piano de Boulez ; après des études avec Constantin Braïloïu (1893-1958), elle s’est consacrée exclusivement à l’ethnomusicologie, en se spécialisant dans la recherche sur la musique des Bochiman et des Pygmées. 9 l’œil que pour l’oreille : chacune des douze pièces compte douze mesures, présentant divers aspects d’une même série de douze sons. Celle-ci est traitée en permutation circulaire (première pièce commençant par la note initiale, deuxième pièce commençant par la deuxième note pour reporter la première note après la douzième…) : de sorte que, au moyen d’une figure rythmique appropriée, chaque intervalle initial va contribuer à caractériser les premières mesures de chaque Notation. Cette apparente rigidité de conception est cependant nuancée par un maniement assez souple du matériau dodécaphonique : l’auteur ne renonce pas à la répétition de certaines valeurs non moins qu’il ne subordonne souvent la polyphonie au rythme, de même que la répartition verticale des registres est amenée à jouer un rôle capital dans la différenciation des figures. On relèvera la tendance à faire alterner les pièces à caractère méditatif, intériorisé, à celles où une certaine exubérance rythmico-métrique se donne libre cours : trait que Boulez développera ultérieurement dans des œuvres de plus grande envergure. Ce sont probablement des considérations autant techniques que stylistiques qui auront amené jadis Boulez à décider de les retirer momentanément de son catalogue. Influences trop immédiatement perceptibles (Pièces pour piano, opus 11 de Schoenberg, Mana de Jolivet), canons à l’octave, mélodies accompagnées : autant de survivances et de contradictions qu’il allait se donner pour tâche de surmonter dans ses compositions suivantes. Il devait pourtant garder une certaine affection pour ces pièces brèves, car, bien que restées longtemps à l’état de fond de tiroir, on en retrouve la trace dans des œuvres plus tardives : une première orchestration en 1946, une musique de scène pour une pièce radiophonique en 19572, et surtout les interludes instrumentaux de la Première Improvisation sur Mallarmé (1957/1962), où les Notations V et IX forment le commentaire du « transparent glacier des vols qui n’ont pas fui ». C’est en 1978, durant une des reprises de la Tétralogie à Bayreuth, après que ces pièces furent exhumées à l’occasion d’un concert donné à Paris en hommage à l’un de ses anciens condisciples auquel il en avait autrefois offert le manuscrit3, que Boulez tira parti de la circonstance pour se lancer le défi de les transcrire pour grand orchestre4, se penchant une nouvelle fois sur ce souvenir de jeunesse, en tenant précisément compte des ambiguïtés stylistiques et techniques que son évolution antérieure l’avait amené à dissoudre. Les quatre premières furent créées à Paris le 18 juin 1980, par l’Orchestre de Paris sous la direction de Daniel Barenboim, en témoignage de reconnaissance et d’amitié pour le pianiste et chef d’orchestre qui l’avait amené à se réconcilier avec une formation dont l’institution en 1967 s’était effectuée dans le contexte de son conflit avec André Malraux. La transcription orchestrale de la Notation VII (1997) dut ensuite attendre 2 Le Crépuscule de Yang-Kouei Fei, poème dramatique adapté du chinois par Georges Leconte, réalisation d’Alain Trutat (1922-2006), radiodiffusée sur les ondes de la RTF le 5 juillet 1957. 3 Serge Nigg (1924-2008) : concert du 18 février 1978, au Studio 105 de Radio-France, dans la série Perspectives du XXe siècle, par Henriette Puig-Roget (1910-1992), Kazuoki Fujii et Jean-François Heisser, se partageant chacun quatre des Douze Notations, en remplaçant au pied levé le pianiste Claude Bonneton. 4 Voir son essai intitulé La Transcription et ses chimères, paru en octobre 1983 dans le programme de la saison 19831984 de l’Orchestre de Paris à l’occasion d’une reprise des quatre Notations pour orchestre. 10 près de vingt ans avant d’être créée le 14 janvier 1999, toujours par Barenboim, cette fois à la tête du Chicago Symphony Orchestra. Par souci d’équilibre formel, le compositeur a proposé d’adopter la succession I – VII – IV – III – II, dans l’expectative de la très attendue refonte intégrale. Telles qu’elles se présentent actuellement, elles font figure de véritables études pour grand orchestre symphonique – à l’instar des Quatre Études pour orchestre (1928-29) de Stravinski –, formation adoptée sous sa forme la plus académiquement traditionnelle (en comparaison avec les dispositifs innovateurs de Pli selon pli, Figures Doubles Prismes ou encore Rituel), enrichie d’une extrême division des pupitres, ainsi que d’un important arsenal de percussions (huit instrumentistes). La technique et la stylistique orchestrales se ressentent des compositions et travaux de direction menés parallèlement : échos de Rituel in memoriam Bruno Maderna (19741975), des représentations de Lulu de Berg au Palais Garnier (1979), et de la réorchestration du Visage nuptial (1986-89). On notera – c’est le cas de le dire – le penchant typiquement boulézien pour la dilatation du temps musical, la Notation VII s’étirant sur près de l’équivalent de la durée totale des quatre autres Notations – ce qui, considérant l’espacement des délais de réalisation accumulés d’une réalisation à l’autre, laisse augurer de l’ampleur que seraient susceptibles de prendre les prochaines Notations à venir. Robert Piencikowski 11 Claude Debussy demande une musique de scène Estampes (1903), les deux cahiers Debussy naît en 1862. Après des pour son poème l’Après-midi d’un d’Images (1905 et 1907), les deux études de piano avec Mme Mauté faune. De ce projet qui n’aboutira cahiers de Préludes (1910 et 1912) ; de Fleurville, élève de Chopin et pas, il restera le fameux Prélude, pour l’orchestre, La Mer (1905), belle-mère de Verlaine, il entre composé entre 1891 et 1894, premier Images pour orchestre (1912). Après dès 1873 au Conservatoire, où il grand chef-d’œuvre, qui, par sa Le Martyre de saint-Sébastien (1911), restera jusqu’en 1884, année de son liberté et sa nouveauté, inaugure la dernière période, assombrie par la Prix de Rome. Il y étudie le solfège la musique du XXe siècle, et trouve guerre et une grave maladie, ouvre avec Lavignac (1873), le piano avec un prolongement dans les trois cependant de nouveaux chemins, Marmontel (1875), l’harmonie, le Nocturnes pour orchestre, composés vers un langage musical plus abstrait piano d’accompagnement, et, alors entre 1897 et 1899. En 1893, il assiste avec Jeux (1913) et les Études pour que ses premières compositions à une représentation de Pelléas et piano (1915), ou vers un classicisme datent de 1879, la composition avec Mélisande de Maeterlinck, auprès de français renouvelé dans les Sonates Ernest Guiraud (1880). Étudiant peu qui il obtient l’autorisation de mettre (1915-1917). Debussy meurt le 25 orthodoxe et volontiers critique, la pièce en musique. Il compose mars 1918. (Anne Roubet) ses études ont été assez longues et, l’essentiel de son opéra en quatre somme toute, assez peu brillantes. ans, puis travaille à l’orchestration. Pierre Boulez En 1879, il devient pianiste- La première de cette œuvre majeure Né en 1925 à Montbrison (Loire), accompagnateur d’une célèbre a lieu le 30 avril 1902. Après Pelléas, Pierre Boulez suit les cours mécène russe, Madame von Meck, et s’ouvre une nouvelle ère dans la vie d’harmonie d’Olivier Messiaen au parcourt durant deux étés l’Europe en de Debussy, grâce à sa réputation de Conservatoire de Paris. Il est nommé sa compagnie, de l’Italie à la Russie. compositeur en France et à l’étranger, directeur de la musique de scène à Il se familiarise ainsi avec la musique et à l’aisance financière assurée par la Compagnie Renaud-Barrault en russe, rencontre Wagner à Venise, et cette notoriété et également par son 1946. Soucieux de la diffusion de entend Tristan à Vienne. Il obtient le mariage avec la cantatrice Emma la musique contemporaine et de Prix de Rome en 1884, mais son séjour Bardac en 1904. Il se détache alors l’évolution des rapports du public à la Villa Médicis l’ennuie. À son retour du symbolisme, qui passe de mode et de la création, Pierre Boulez fonde anticipé à Paris s’ouvre une période vers 1900. À partir de 1901, il exerce en 1954 les concerts du Domaine bohème : il fréquente les cafés, noue une activité de critique musical, musical (qu’il dirige jusqu’en 1967), des amitiés avec des poètes, pour faisant preuve d’un exceptionnel puis en 1976 l’Institut de Recherche la plupart symbolistes (Henri de discernement dans des textes à la fois et Coordination Acoustique/ Régnier, Moréas, un peu plus tard ironiques et ouverts, regroupés sous Pierre Louÿs), s’intéresse à l’ésotérisme le titre de Mr Croche antidilettante et l’occultisme. Il met en musique et autres textes. À partir de 1908, Musique (Ircam) et l’Ensemble intercontemporain. Parallèlement, il entame une carrière internationale Verlaine, Baudelaire, lit Schopenhauer, il touche occasionnellement à la de chef d’orchestre et est nommé alors à la mode, et admire Tristan et direction d’orchestre pour diriger ses en 1971 chef permanent du BBC Parsifal de Wagner. Soucieux de sa œuvres, dont il suit les créations à Symphony Orchestra et directeur liberté, il se tiendra toujours à l’écart travers l’Europe. Se passant désormais musical du New York Philharmonic des institutions et vivra dans la gêne plus volontiers de supports textuels Orchestra. Directeur de l’Ircam jusqu’à quarante ans. De même, il implicites ou explicites, il se tourne jusqu’en 1991, professeur au Collège conservera toujours ses distances à vers la composition pour le piano et de France de 1976 à 1995, Pierre l’égard du milieu musical. En 1890, pour l’orchestre. Les chefs-d’œuvre Boulez est l’auteur de nombreux il rencontre Mallarmé, qui lui se succèdent : pour le piano, les écrits sur la musique. Il est invité 12 régulièrement aux festivals de trentaine d’œuvres allant de la pièce Salzbourg, Berlin, Édimbourg, soliste (Sonate pour piano, Dialogue et dirige les grands orchestres de l’ombre double pour clarinette, de Londres, Chicago, Cleveland, Anthèmes pour violon) aux œuvres Los Angeles, Vienne ainsi que pour grand orchestre et chœur (Le cours de la saison 2008-2009, il a en particulier été le soliste, sous la direction de Pierre Boulez, du Concerto pour clarinette d’Elliott Carter et, en 2009-2010, de Dialogue de l’ombre double. l’Ensemble intercontemporain Visage nuptial, Le Soleil des eaux) avec lequel il entreprend de ou pour ensemble et électronique grandes tournées. L’année de son (Répons, … explosante-fixe…). Ses 70e anniversaire est marquée par dernières compositions sont sur Incises, Né en 1950, Alain Damiens est une une tournée mondiale avec le Alain Damiens créée en 1998 au Festival d’Édimbourg, figure essentielle du renouveau de la clarinette. Après ses Premiers Prix (clarinette et musique de d’Amsterdam dans une mise en scène créée à Aix-en-Provence à l’été 2006. chambre) au Conservatoire de Peter Stein. Une grande série de de Paris (CNSMDP) il intègre concerts avec le London Symphony Jérôme Comte l’ensemble Pupitre 14 avant Orchestra en Europe et aux États-Unis, Après ses études auprès de d’être nommé clarinette solo de mettant en perspective le répertoire Thomas Friedli, Pascal Moragues, l’Orchestre philharmonique de orchestral du XXe siècle, domine les Michel Arrignon et Maurice Strasbourg. Il entre à l’Ensemble huit premiers mois de l’année de Bourgue, Jérôme Comte obtient intercontemporain en 1976. Il y son 75e anniversaire. Il retourne à successivement le Prix de crée Dialogue de l’ombre double Bayreuth en 2004-2005 pour Parsifal. virtuosité du Conservatoire de de Pierre Boulez en 1985 et le L’année de ses 80 ans est marquée Genève et le Prix à l’unanimité du Concerto pour clarinette d’Elliott par de nombreux hommages et Conservatoire de Paris (CNSMDP). Carter en 1997. Son répertoire célébrations qui accompagnent ses Lauréat de la fondation Meyer comprend de nombreuses autres tournées de concerts. Il monte avec pour le développement culturel créations, ainsi que des œuvres Patrice Chéreau De la maison des et artistique, de la Fondation de Philippe Fénelon, Franco morts à Vienne, Amsterdam et Aixd’entreprise Groupe Banque Donatoni, Karlheinz Stockhausen en-Provence en 2007. Fin 2008, il est Populaire, il est filleul 2003 de ou Vinko Globokar. Professeur le « grand invité » du Louvre. Il dirige l’Académie Charles-Cros. Jérôme au Conservatoire de Strasbourg pour la septième fois l’Académie du Comte est lauréat de plusieurs puis au Conservatoire de Paris, il Festival de Lucerne à l’été 2009. Tout à concours internationaux. Il se donne des master classes dans le la fois compositeur, auteur, fondateur produit dans des formations monde entier (Centre Acanthes, et chef d’orchestre, Pierre Boulez se de musique de chambre ou au Académie Bartók en Hongrie, voit décerner des distinctions telles sein d’ensembles ou de grands Académie de Kusatsu au Japon, que le Prix de la Fondation Siemens, orchestres tels que l’Orchestre de la Serena au Chili) et se produit le Prix Léonie-Sonning, le Praemium l’Opéra de Paris, l’Orchestre de Paris, aux côtés de Miklós Perényi, Tabea Imperiale du Japon, le Prix Polar l’Orchestre National de France, le Zimmermann. Il participe au Music, le Prix Grawemeyer pour sa London Symphony Orchestra et « Projetto Pollini », série de concerts composition sur Incises, le Grammy l’Ensemble intercontemporain, à l’initiative du pianiste Maurizio Award de la meilleure composition dont il devient membre en 2005 à Pollini, associant des œuvres contemporaine pour Répons, et il est à l’âge de 25 ans. Jérôme Comte est anciennes et nouvelles (Beethoven, la tête d’une importante discographie. invité par de nombreux festivals Boulez, Liszt, Nono, Stockhausen, Son catalogue comprend une en France comme à l’étranger. Au Berg…). Sa discographie comprend London Symphony Orchestra et la Notations VII, créée en 1999 par Daniel production de Moïse et Aaron à l’Opéra Barenboim à Chicago, et Dérive 2, 13 le Quatuor pour la fin du temps d’Olivier Messiaen, l’intégrale des œuvres pour clarinette de Brahms, la Sequenza IXa de Luciano Berio, le Concerto pour clarinette d’Elliott Carter, dont il est dédicataire. Alain Damiens joue sur clarinettes Buffet-Crampon, modèles Festival et RC Green Line. Gruppen de Stockhausen - pour trois orchestres et trois chefs - dans le cadre du festival de Lucerne avec Peter Eötvös et Pierre Boulez. En septembre 2007, il a été invité à diriger l’Orchestre de Paris à la salle Pleyel et retrouvera cet orchestre à plusieurs reprises lors des saisons suivantes. Par ailleurs, il dirige régulièrement l’Orchestre Jean Deroyer Philharmonique de Radio-France Chef d’orchestre français né en avec lequel il a enregistré Cellar 1979, Jean Deroyer intègre à l’âge Door de Thomas Roussel, sorti en de quinze ans le Conservatoire février 2008 chez EMI Music. En de Paris (CNSMDP) où il obtient 2010, il crée Les Boulingrin, opéra cinq premiers prix. Jean Deroyer de Georges Aperghis à la tête a été invité à diriger, entre autres du Klangforum Wien à l’Opéra formations, le NHK Symphony Comique, dans une mise en scène Orchestra à l’Opéra de Tokyo, le de Jérôme Deschamps. Il dirige Radio Symphonie Orchester Wien, ensuite Pelléas et Mélisande à le SWR Orchester Baden-Baden, le l’Opéra de Rouen et l’Orchestre Deutsche Symphonie Orchester, Philharmonique de Radio-France l’Israël Chamber Orchestra, les dans Ariane et Barbe Bleue de Orchestres Philharmoniques Paul Dukas. La saison prochaine de Liège, de Monte-Carlo et de il dirigera le nouvel opéra d’Eric Strasbourg, l’Orchestre de Paris, Tanguy mis en scène par Michel l’Orchestre National de Lille, Blanc au Théâtre des Bouffes du l’Orchestre Philharmonique Nord ainsi que l’opéra Der Turm de de Radio-France, l’Orchestre Claude Lenners au Grand Théâtre National de Lyon, l’Ensemble du Luxembourg avec l’Orchestre intercontemporain, l’Ensemble Philharmonique du Luxembourg. Remix, l’Ensemble MusikFabrik Parmi ses prochains engagements, et le Klangforum Wien dans des signalons des concerts avec salles telles que le Konzerthaus de l’Orchestre Philharmonique de Vienne, la Philharmonie de Berlin, Monte-Carlo, l’Orchestre de la salle Pleyel, le Luzern Hall, la Chambre de Genève, l’Orchestre Philharmonie de Essen, le Tokyo Philharmonique de Liège et Opera City et le Lincoln Center à l’Ensemble Orchestral de Paris. Il New-York. Depuis plusieurs années, fera également une tournée en il bâtit une relation privilégiée avec Amérique du sud avec l’Ensemble l’Ensemble intercontemporain, qu’il intercontemporain et Fanny Ardant a dirigé à de nombreuses reprises. En août 2007, il s’est produit dans comme récitante dans Cassandre, monodrame de Michael Jarrell. 14 Ensemble intercontemporain Créé par Pierre Boulez en 1976 avec l’appui de Michel Guy (alors secrétaire d’État à la Culture) et la collaboration de Nicholas Snowman, l’Ensemble intercontemporain réunit 31 solistes partageant une même passion pour la musique du XXe siècle à aujourd’hui. Constitués en groupe permanent, ils participent aux missions de diffusion, de transmission et de création fixées dans les statuts de l’Ensemble. Placés sous la direction musicale de Susanna Mälkki, ils collaborent, au côté des compositeurs, à l’exploration des techniques instrumentales ainsi qu’à des projets associant musique, danse, théâtre, cinéma, vidéo et arts plastiques. Chaque année, l’Ensemble commande et joue de nouvelles œuvres, qui viennent enrichir son répertoire et s’ajouter aux chefs-d’œuvre du XXe siècle. En collaboration avec l’Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique (Ircam), l’Ensemble intercontemporain participe à des projets incluant des nouvelles techniques de génération du son. Les spectacles musicaux pour le jeune public, les activités de formation des jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs ainsi que les nombreuses actions de sensibilisation des publics traduisent un engagement profond et internationalement reconnu au service de la transmission et de l’éducation musicale. Depuis 2004, les solistes de l’Ensemble participent en tant que tuteurs à la Lucerne Festival Academy, session annuelle de formation de plusieurs semaines pour des jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs du monde entier. En résidence à la Cité de la musique (Paris) depuis 1995, l’Ensemble se produit et enregistre en France et à l’étranger où il est invité par de grands festivals internationaux. Financé par le ministère de la Culture et de la Communication, l’Ensemble reçoit également le soutien de la Ville de Paris Violon Diégo Tosi Violoncelle Pierre Strauch Flûte Sophie Cherrier Hautbois Philippe Grauvogel Clarinettes Jérôme Comte Alain Damiens Basson Pascal Gallois Cor Jens McManama Trombone Jérôme Naulais Percussion Samuel Favre le programme et la démarche pédagogique retenus. Les sessions se déroulent sur des périodes Harpe d’une à deux semaines, en fonction Frédérique Cambreling de la difficulté et de la durée du programme. L’encadrement en Chef assistant est le plus souvent assuré par des Oliver Hagen professeurs du Conservatoire ou par des solistes de l’Ensemble Musicien supplémentaire intercontemporain, partenaire privilégié du Conservatoire. La Trompette programmation de l’Orchestre du Clément Saunier Conservatoire est conçue dans une perspective pédagogique : diversité Orchestre du Conservatoire des répertoires abordés, rencontres national supérieur de musique et avec des chefs et des solistes de danse de Paris prestigieux. La pratique de l’orchestre est inscrite dans l’histoire de l’institution : dès Violons 1803, les symphonies de Haydn, Anna Becker puis de Mozart et de Beethoven Anne Bella étaient jouées par les élèves Clémentine Bousquet sous la direction de FrançoisPhilippe Chardon Antoine Habeneck ; ce même chef Emeline Concé fonde en 1828 avec d’anciens Elise De Bendelac élèves, la Société des Concerts Marc Desjardins du Conservatoire, à l’origine de Adrian Dima l’Orchestre de Paris. Cette pratique Jules Dussap constitue aujourd’hui l’un des Romain Gerbi axes forts de la politique de Anton Hanson programmation musicale proposée Ahim Horvath-Kisroman par le Conservatoire dans ses trois Naomi Iikawa salles publiques, dans la salle des Anastasia Karizna concerts de la Cité de la musique, You Kyung Kim institution partenaire de son projet Eun Joo Lee pédagogique dès sa création, Jae Eun Lee ainsi que dans divers lieux de Kitbi Lee production français ou étrangers. Karen Lescop L’orchestre du Conservatoire est Vera Lopatina constitué à partir d’un ensemble Fukiko Matsushita de 350 instrumentistes, réunis Joseph Metral dans des formations variables, renouvelées par session, selon 15 Fiona Monbet Diana Mykhalevych Maria Nagao Khoa-Nam Nguyen Jin-Young Park Manon Philippe Constance Ronzatti Glen Rouxel Lola Torrente Keisuke Tsushima Malika Yessetova Altos Thien-Bao Pham-Vu Corentin Apparailly Antoine Berlioz Thomas Bouzy Marion Chaix Louise Desjardins Maxence Grimbert-Barre Raphaël Jardin Olivier Lemasle Ludovic Levionnois Chieh-Yu Lin Ralph Szigeti Kei Tojo Olof Von Gagern Violoncelles Jérémie Billet Alexis Derouin Alexis Girard Marc Girard Garcia Juliette Herlin Bum Jun Kim Laure Le Dantec Angèle Legasa Aurélien Pascal Bruno Philippe Dimitry Silvian Contrebasses Matthias Bensmana Simon Guidicelli Norbert Laurenge Chloé Paté Vincent Perrotin Benjamin Ziai Flûtes Blandine Julian Ye Eun Park Cécile Vargas Trombones Thomas Claverie Romain Durand Trombone basse Jonathan Abbot Tuba Maxime Morel Hautbois / Cors anglais Claire Bagot Sylvain Devaux Carl Marttala Clarinettes Hélène Legay Floriane Tardy Raphael Severe Clarinette basse Valentin Favre Bassons Rafael Angster Victor Dutot Robin Habellion Percussions Christophe Drelich Emmanuel Hollebeke Julien Lacrouzade Thibault Lepri Othman Louati Benoît Maurin Adrien Pineau François-Xavier Plancqueel Accompagnement piano Philippe Hattat David-Huy Nguyen Phung Harpes Chloé Ducray Coline Jaget Cors Solène Chausse Andranik Khourdoian Jonathan Maloney Felix Polet Pierre Ritzenthaler Trompettes / Cornets Bastien Debeaufond Nicolas Dromer Ludovic Grillon Johann Nardeau Tung Ke Renaud Bary 16 Et aussi… > CONCERTS > SALLE PLEYEL > MÉDIATHÈQUE DIMANCHE 18 MARS, 16H30 SAMEDI 12 MAI, 20H En écho à ce concert, nous vous proposons… Anton Webern Funf Sätze op. 5 Peteris Vasks Distant Light György Ligeti Quatuor à cordes n° 1 « Métamorphoses nocturnes » Richard Strauss Métamorphoses Claude Debussy Prélude à l’après-midi d’un faune Franz Liszt Concerto pour piano n° 2 Hector Berlioz Symphonie fantastique JEUDI 22 MARS, 20H > COLLOQUE Franco Donatoni Tema Johannes Boris Borowski Second / création française Pierre Boulez Éclat/Multiples Arnold Schönberg Suite op. 29 DU JEUDI 2 AU DIMANCHE 5 FEVRIER Ensemble intercontemporain Pierre Boulez, direction > FORUM Claude Debussy (À la Cité de la musique, au Conservatoire de Paris, et au Musée d’Orsay) Marc-André Dalbavie Palimpseste Igor Stravinski Huit Miniatures instrumentales Concertino, pour 12 instruments Maurice Ravel Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé Lu Wang Siren Song / création française Luciano Berio Folk Songs Ensemble intercontemporain Alain Altinoglu, direction Nora Gubisch, mezzo-soprano … de regarder un extrait vidéo dans les « Concerts » : La Mer de Claude Debussy par le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, Ingo Metzmacher (direction) enregistré à la Cité de la musique en juin 2009 (Les concerts sont accessibles dans leur intégralité à la Médiathèque de la Cité de la musique, et les partitions correspondantes peuvent être consultées.) SAMEDI 12 MAI, A PARTIR DE 15H MERCREDI 25 AVRIL, 20H … d’écouter un extrait audio dans les « Concerts » : Notations pour orchestre de Pierre Boulez par l’Ensemble Modern Orchestra, Pierre Boulez (direction) enregistré à la Salle Pleyel en septembre 2007 Portrait de Hanspeter Kyburz > CITÉSCOPIE DU VENDREDI 16 AU DIMANCHE 18 MARS Les métamorphoses … de regarder dans les « Dossiers pédagogiques » : Pierre Boulez dans les « Entretiens filmés » . Pierre Boulez dans les « Portraits de compositeurs du XXe siècle ». Les grandes figures : Debussy dans les « concerts éducatifs » > À la médiathèque … d’écouter avec la partition : Dialogue de l’ombre double de Pierre Boulez par Alain Damiens (clarinette) … de lire : Dialogue de l’ombre double, de Pierre Boulez : analyse d’un processus citationnel de Béatrice Ramaut in L’Analyse musicale N° 28 (1992). Debussy : La Mer de Simon Trezise DU SAMEDI 05 AU SAMEDI 12 MAI Cycle Schumann / Kyburz Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Elza Gibus | Stagiaires : Christophe Candoni, Carolina Guevara de la Reza. Imprimeur France Repro | Licences no 1014849, 1013248, 1013252 Les Dissonances David Grimal, direction, violon Orchestre National du Capitole de Toulouse Tugan Sokhiev, direction Jean-Yves Thibaudet, piano > Sur le site Internet http://mediatheque.cite-musique.fr