Chronique Allemande Le Mariage de Maria Braun Flash Back. Les
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Chronique Allemande Le Mariage de Maria Braun Flash Back. Les
Chronique Allemande Le Mariage de Maria Braun Flash Back. Les plus belles années du cinéma Allemand ressurgissent. La rétrospective de R.W. Fassbinder nous fait l’honneur de sa présence. Le Mariage de Maria Braun débute en beauté un univers cinématographique oublié mais plus pour longtemps. Pourquoi ressortir à notre époque une œuvre de ce réalisateur Allemand ? Qu’a-t-il de si particulier ? Fassbinder est né le 31 mai 1945 en Bavière, c’est un peu un « touche à tout » du cinéma : acteur, auteur, scénariste, réalisateur, producteur…La liste est longue. Sa réputation, il la doit à sa capacité à camper des personnages conquérants durant l’après-guerre nazie. L’Allemagne, traverse toutes les époques, sous un objectif attentif. Ce qui le placera parmi les plus en vus du Nouveau Cinéma Allemand. Sa reconnaissance est tardive en France, et acquise grâce au Mariage de Maria Braun, très belle trilogie se déroulant lors des années 50. Là, avec une maîtrise exemplaire, il offre sa vision de la classe économique dominante et il campe les aléas amoureux d’une jeune femme en quête de reconnaissance sociale. Magnifique et tragique histoire… L’après guerre d’après Fassbinder Lumière naturelle, quelques décombres et des explosions. Touchée et blessée, l’Allemagne panse ses blessures, lorsque Maria (la sulfureuse Hanna Schygulla) fait son entrée en scène. A la recherche de son mari, parti sur le front, elle tente de survivre. Entraîneuse dans un bar, elle rencontre un soldat dont elle tombe enceinte. Le retour imprévu de son conjoint, la pousse au meurtre. Mais son mari s’accuse à sa place…Face à peu d’effets techniques spectaculaires, à une image vieillotte et à un fond sonore quasi inexistant, le spectateur est enrôlé dans un chassé croisé historique où l’amour prend une tournure bien complexe. Filmés théâtralement, les gestes sont soutenus, travaillés, réfléchis ; les acteurs jouent avec une justesse remarquable leur rôle. Fassbinder insiste dans la première partie sur la vie d’après-guerre, en se basant sur la condition humaine. Les femmes ont le beau rôle, se battant pour leurs époux ou pour une miche de pain. Toute en refusant de renier le passé, elles veulent se créer un nouvel avenir. La figure emblématique du soldat étranger est présente, mais pas outragée. Il apparaît plutôt comme un bel étalon allié. Critique ou Constatation ? Pourquoi avoir instauré une histoire de meurtre ? La violence des hommes semble entraîner celle des femmes. Et surtout d’une en particulier… L’ascension d’une femme Prête à tout pour accéder au plus haut rang, Maria incarne la femme des temps modernes, ambitieuse dans toute sa splendeur. Provocante, scandaleuse, elle use de ses charmes pour être respecté dans la société. Arborant une attitude masculine dans son besoin de domination, elle devient machiavélique, entraînant dans ses griffes acérées un désir inassouvi de pouvoir. Devenue l’égérie du cinéaste, Hanna Schygulla envoûte par son charisme. Elle est le fil conducteur du film, rabaissant au second plan tous les acteurs masculins. On ne peut parler d’amour pour définir cette histoire mais plutôt d’un besoin de reconnaissance, d’une lutte de la gente féminine pour atteindre le Graal : la Bourgeoisie, nouvel el dorado. Le renversement de situation provoqué par un crime, est déclencheur chez ce personnage de son envie d’indépendance. Régner, tout posséder et à n’importe quel prix. Si proche des stars Hollywoodiennes de part sa plastique superbe, cette actrice au tempérament de feu, incarne le plus beau visage de la féminité et crève l’écran. Grâce à elle, ce film acquiert une place élogieuse parmi les plus grands classiques du Cinéma. Juliette Couderc Le Mariage de Maria Braun.Allemand.1978.Drame de Rainer Werner Fassbinder, avec Hanna Schygulla, Klaus Löwitsch,Ivan Desny… Durée : 2h.Scénario Peter Märtesheimer, Pea Fröhlich d’après une idée de R.W.Fassbinder. Production : Tango Film, Trio Film, W.D.R. Sortie le 6 Octobre 2004.