Ecole *. on ne blanchit pas le tableau noir par des craies
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Ecole *. on ne blanchit pas le tableau noir par des craies
Ecole *. on ne blanchit pas le tableau noir par des craies J A D I S modèle que « le construire un tout « autre rapport monde entier nous au savoir » faisant une plus large envi[ait] -, l'école française place à la liberté de l'élève. est-elle devenue ia pire des pays Plus philosophique, le pamriches ? Depuis la rentrée, une phlet (3) de Pascal Bouchard, fonfloraison de HvTes écrits par des dateur de l'Agence Education Forspécialistes ou des « usagers » mation, règle, avec humour, leur (profs, parents, élèves) se pen- compte aux passéistes, réacs, élichent, chacun à sa manière, sur tistes et autres conspirationle cancre désigné. Voici quelques- nistes, tous antipédagogues, qui unes des meilleures copies. sèment les « guerres de religion » Aux Etats-Unis, 7 000 élèves dans le monde éducatif en l'emquittent chaque jour le système pêchant de faire sa •< révolution scolaire. Le Japon connaît le dcmocratique ». même type d'hémori-agie. La Mais l'idée de refonder, rénoFrance recense, elle, 116 000 « dé- ver, réformer l'école ne relèvecrocheurs » par an. La journaliste t-elle pas de la chimère ? L'histoAnne-Marie Rocco raconte l'iti- rien Antoine Prost se penche sur néraire de l'un d'eux : sa fille, Jus- deux siècles de « changements » tine, qui cosigne l'essai (1). Elles et dresse la liste d'une douzaine expliquent pourquoi l'école peut de tournants majeurs (4). Depuis « rendre malade », à coups de zéro, le début du X I X ' siècle, écrit-il, de compétition, de dénigrement. " l'Ecole n'a connu que deux péUn « système qui élimine et sé- riodes de ivmaniements pivfonds lectionne au lieu d'encourager ». la refondation républicaine de Heureusement, il s'y trouve aussi Jules Ferry et la refondation gaul beaucoup de per.«on!ios excep- lienne des années 1960 ». Quant tionnelles, qui ont su écouter, aux réformes plus ponctuelles, i l comprendre, orienter Justine n'en voit que quatre à avoir jusqu'à sa sortie du trou. A se de- '< abouti » : celles de Pompidou mander, soulignent les auteures, Capelle (1963, collège pour tous), pourquoi les solutions adaptées, Fouchet ( 1966, université), Edgar du « projet d'accueil individua- Faure ( 1969, bac, université) et lisé » aux établissements alter- Fabius-Chevènement (1984, ZEP, natifs, en pa.s6aiit par l'ensei- bac pro). Au passage, Prost règle gnement à distance, font l'objet leur compte à quelques âneries d'une telle omerta. du « c'était-mieux-avant » : à l'école primaire de grand-papa, La gauche peut-elle réformer les trois quarts des élèves maîl'école ? Pas sûr, répond Gabriel trisaient mal la lecture et l'hisCohn-Bendit (2). Cet ex-ensei- toire. IJC collège était ultra-inégnant et créateur du Lycée expé- galitaire et le lycée payant rimental de Saint-Nazaire con- jusqu'aux années 30 ! Ce qui teste la refondation proposée par n'empêche pas les rejetons de ces Peillon, qui <• ne parle ni contenus, générations de nous faire, auni méthodes, ni notation, ni hac, jourd'hui, la leçon. ni autonomie des équipes éducatives ». S'inspirant des pratiques Jean-François Juiliard des établissements alternatifs qu'il (1) - Le jour où je n'ai pus pu aller fréquente - Saint-Nazaire mais aussi l'école primaire parisii»nne au collège », par Arme-Marie Rocco Vitruve, le collège Clisthène de et Justine Touchard (Flammarion). €. Bordeaux, les micro-lycées de 316(2)p.,« 19 Pour une autre école », par Vitry ou de La Coumeuve, le Lycée Gabriel Cohn-Bendit (Autrement). autogéré de Paris - , l'iconoclaste 135 p., 12 € . propose d'inclure les cultures ( rap, (3) « Je hais les pédagogues », par Pascal Bouchard (Fabert). 111 p., slam), techniques (ordinateur, tableau blanc interactif) et médias 9 € , (4) " Du changement dans (SMS, mails, tweets) nouveaux », par Antoine Prost (Seuil). dans l'arsenal éducatif et de l'école 391 p . , 2 1 € .