Un mariage, quatre hommages et cinq stars

Transcription

Un mariage, quatre hommages et cinq stars
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31 janvier 2012
Semaine culturelle de Tlemcen
Un mariage,
quatre hommages
et cinq stars
e
4
r
Liste des membres du Comité exécutif
de la manifestation
A b d e l k r i m M e t a l s i - Ta n i
Département nouveaux
projets d’infrastructures et d’équipement a
« Tlemcen ya jawhara »
Département projets de restauration et de mise
en valeur du patrimoine culturel et historique
m
Chef du département : M. Abdelhalim Seray Email: [email protected]
Chef du département : M. Rachid Hadj Naceur Email: [email protected]
Département théâtre Chef du département : M. M’hamed Benguettaf
Email: [email protected]
Département cinéma Chef du département : M. Abdelkrim Aït Oumeziane
Email:[email protected]
Département expositions Chef du département : M. Mohamed Djehiche
Email: [email protected]
«Akhir Guendouz»
18 clôture
le programme théâtral
o
Département livre et littérature m
Chef du département : M. Abdelwaheb Dekkar
Email: [email protected]
S
Aujourd’hui âgé de plus de 80 ans, cheikh Ahmed Mellouk, le compositeur
et l’interprète de la fameuse chanson qui a longtemps fait le bonheur des
Tlemcéniens « Tlemcen ya jawhara » a reçu un grand hommage lors de la
semaine culturelle de Tlemcen qui a clôturé le programme des semaines
culturelles nationales inscrites dans le cadre de la
manifestation.
Assis sur un fauteuil roulant, le chantre Ahmed Mellouk
était ému de ce regard qu’ont porté les organisateurs
à son égard, en reconnaissance à son long parcours
artistique et musical. Ce fut un grand moment d’émotion
que de revoir cheikh Ahmed Mellouk au nouveau Palais
de la culture, entouré par une attention particulière des
gens qui le connaissent ou par ces jeunes qui répétaient
certains refrains de sa fameuse chanson sans avoir
jamais vu son auteur. Le cheikh, les larmes aux yeux, a pu
constater de visu l’amour que lui portent encore tous ces
gens qui l’ont longuement ovationné.
Cette semaine culturelle tlemcénienne aura tenu toutes ses promesses, clôturant
ainsi le programme des semaines nationales qui ont, tout au long de l’année
2011, fait étal des trésors historiques et patrimoniaux que recèle notre grand
pays. Riches en couleurs et en parfums, les semaines culturelles nationales ont
réussi à mettre en valeur une grande partie de l’héritage culturel et historique
algérien riche par sa diversité. Cette dernière qui fait la force de notre identité
et incite tout un chacun à la préserver jalousement. En matière d’habits
traditionnels, d’artisanat, d’arts plastiques, de folklore, d’art culinaires, d’art
photographique, et de musique, les produits et les œuvres présentées montrent
si bien une civilisation séculaire et une population trop attachée à son patrimoine
qu’il soit matériel ou immatériel ; ce qui laisse augurer d’un bel avenir, notamment
quand on voit tous ces jeunes assurant de fort belle manière la relève.
Ces jeunes algériens mis en avant dans ces manifestations, qu’ils soient chanteurs,
musiciens, plasticiens, artisans, comédiens ou autres, conscients de l’importance
de ce legs historique et culturel riche et varié considéré à juste titre comme
un facteur identitaire, assument pleinement leur rôle de sauvegarde et lui
confère une vision nouvelle et une dimension qui peut lui ouvrir de nouvelles
perspectives.
Ces semaines culturelles nationales qui viennent d’être clôturées par celle de
Tlemcen, méritent bien un grand bravo ; un grand bravo, d’abord, pour avoir su
donner une véritable image de la grandeur de notre patrimoine national ; un
grand bravo, ensuite, pour avoir impliqué tous ces jeunes dans divers domaines
de la vie culturelle, fait autant d’efforts et de sacrifices afin de contribuer de
manière effective à la réussite de la manifestation « Tlemcen, capitale de la
culture islamique 2011» et permis à Tlemcen d’être réellement la perle du monde
musulman.
Un mariage,
quatre
hommages
et cinq stars
i
Hommage à l’interprète de
théâtrales nationales de Nedroma
ART ET EXPRESSION
Théâtre régional
22 Le
de Laghouat présente
« Cheikh Amoud,
Département colloques Chef du département : M. Slimane Hachi Email:[email protected]
Département patrimoine
immatériel et chorégraphie
Chef du département : Mme Zahia Bencheikh
Email:[email protected]
lion du désert »
Département festivals, animation de
proximité et tournées musicales
Chef du département : M. Nourreddine Lardjane
Email:[email protected]
Département semaines culturelles nationales
et journées culturelles étrangères
Chef du département : Mme Nadia Cheriet
Email: [email protected]
Communication Chef du département : Mme Fatiha Akeb
Email:1 - [email protected]
Email:2 - [email protected]
Coordonnateur
M. Abdelhamid Belblidia
Email: [email protected]
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IVe Journées
24
Redynamiser l’industrie
du tapis à Tlemcen
Arts plastiques
Des peintres
algérois à Maghnia
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02
Responsable de la publication: Mme Khalida Toumi, Ministre de la Culture
Coordinateur de la rédaction : Abdelkrim Metalsi-Tani
Conception : T.Anser Clapcom , flashage : Print flash Impression : ENAG
E-mail: [email protected]
03
22
Un mariage,
quatre hommages
et cinq stars
C’est en guise de clôture des semaines culturelles nationales abritées par
« Tlemcen, capitale de la culture islamique » que la perle du Maghreb
s’est invitée au Palais de la culture de Mansourah du 8 au 12 janvier. La
cérémonie d’ouverture officielle de cette semaine culturelle « at home »
s’est déroulée en présence de M. Mohamed Sidi Moussa, conseiller de la
ministre de la Culture et Mme Fatiha Akeb, directrice de la coopération
et des échanges au même ministère, accompagnés de M. Miloud Hakim,
directeur de la culture et M. Tahar Arries, commissaire du festival local
des arts et cultures populaires, ainsi que d’une déléguée de l’ONCI (partenaire de la manifestation). La délégation a visité l’exposition organisée
dans ce cadre (poterie de Bider, terroir de Beni Snous, CAM du Mechouar,
travaux d’art en bois, verrerie, décoration artistique avec sable, habits
traditionnels de Tlemcen et Nedroma, métier à tisser, photos du vieux
Tlemcen, livres spécial « 2011 », pavillon office du tourisme...
Allal Bekkaï
La soirée a été marquée par des
hommages rendus à des figures culturelles
de la ville, en l’occurrence Cheikh
Ahmed Mellouk (musicien, interprète
de la fameuse chanson «Tlemcen
djawhara»), Hadj Khaled Merzouk
(écrivain nationaliste), Hami Bouheddadj
(artiste peintre, sculpteur, vivant en
France) et Salima Tabet Aouel (animatrice
bénévole). Quant au programme des
soirées musicales, il a été dispatché sur
deux sites, à savoir le Palais de la culture
de Mansourah et la Maison de la culture
Abdelkader Alloula. A l’affiche, Hami
Benosman, Yahia Berrouiguet, Omar
Belkhodja, Abdelhamid Taleb, Nesrine
Ghenim, Amel Sekkak, Badreddine
Khaldoun, Houria Hadjadj, Radja’ Meziane,
Kamel Mellouk, Brahim Hadj Kacem,
Meriem Benallal, Tewfik Benghabrit, Leïla
Benmrah, Karim Boughazi, Azzedine Bouab
Le volet poétique a été animé
par Baghdad Sayah, Aïcha Boushaba,
Youcef Largou, Ali Belhouari. Le one man
show était également au menu avec
Salim Medjahed, alias « F’hama ». Outre
la participation de groupes musicaux et
folkloriques tels « Ahbab Cheikh Hadj
Mohammed Ghaffour » de Nedroma, «
Korso Ghaouti Sofiane » de Tlemcen, « Essaf
» de Beni Snous (cette dernière a célébré la
fête de Yennayer avec une troupe invitée
de Tizi Ouzou).
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La troisième soirée, celle du 11 janvier, qui
s’est déroulée à la salle Cheikh Larbi Bensari,
a été marquée par la superbe prestation de
l’artiste en herbe Nesrine Ghenim qui a forcé
l’admiration du public avec sa voix sublime.
Arborant un resplendissant mensoudj et jouant
finement d’une mandoline, son instrument de
prédilection, elle a exécuté avec brio un tour
de chant accompagné d’un orchestre dirigé
par Cheikh Fouad Boukli Hacène.
Un répertoire varié dédié à l’andalou, au hawfi,
hawzi et medh : « Ya qawm tachad », « Mel hbib
melou », « Marhba ba’diaf », « Ana el ghrib ana el
barrani », « Ya h’mam », « Khayef chmissa tarhal alina », « ismiallah b’dit medhi », « Ana el abd el meskine macha’Allah », « Essalat ala Mohammed nabtadi had nidham ». A ses côtés, Abdelhamid Taleb
qui a gratifié à son tour le public d’un bouquet de
chansons varié, style Nouri Koufi : « Dar ba’dat ala
dar » (istikhbar), « Hanina » (chanson importée du
cham par Cheikh Larbi Bensari), « Sir ya naker lahssène », « Qoudoum el habib thaman essourour », « Alalla wa laach klam el ‘ar », « Makwi bel h’wa », « Ana el kawi » (qacida gherbi de
Cheikh Abdelkrim Dali), « Lam’tayahna qalbi », « A lallel lalli », « Marhba ba wlad sidi », « Alalla
yaghzali ya aïniya », « Echfa’a ya rassoul Allah », « La illah illa Allah », « Ana mani fayech », « Salli
ya rabbi », « Ya aïn rahma », « Achqi wa ghrami ».
Il faut dire que le clou du programme de cette semaine pas comme les autres, c’était la soirée
de clôture (jeudi 12 janvier) qui a eu pour cadre le Palais de la culture. Et pour cause. Cinq stars
de « Alhan wa chabab » étaient à l’affiche. Il s’agit de Amel Sekkak, Badreddine Khaldoun, Raja
Meziane, Houria Hadjadj et Kamel Mellouk. Coiffée d’un khimar et portant une robe traditionnelle sobre, Amel Sekkak, une élève de l’association El Mouahida de Nedroma, a subjugué le
public avec sa belle voix et son élégance naturelle. Elle a interprété quatre chansons à cette
occasion, accompagnée par l’orchestre professionnel « Noudjoum el gharb » sous la conduite
de Cheikh Mohammed Hamsi : « Fakarouni » (Oum Keltoum), « Wahran » (Ahmed Wahbi), «
Nedjma qotbiya » et « Syada fi el bahr el houb ghamqa » (Rabah Driassa).
Badreddine Khaldoun, qui se réclame de l’association Tarab el acil, a fait un tabac sur scène.
Adoptant un style emprunté à l’illustre Salim Hellali, il a fait vibrer la salle archicomble avec sa
voix d’or.
Une prestance artistique (ensemble noir anthracite autant que les membres de l’orchestre),
des cordes vocales aguerries et une harmonie dans l’exécution, en somme de la classe. Après
un sublime mawel « Layam », Badro (pour les amis) a chanté du flamenco « Lamouni li gharou
mani » (du Tunisien Hédi Jouini reprise par son compatriote Lotfi Bouchenak), narguant le
synthé, l’accordéon est entré en action pour les besoins de la cause, du chaâbi algérois «
Qoulou li nass » (chansonnette de Hachemi Guerrouabi), du marocain « Ya bent bladi » (valse de
Cheikh Tandjaoui Abessadaq Cheqqara) précédé d’un istikhbar « Rabi blani bil mhane ». Il était
accompagné d’un orchestre bien entraîné, dirigé par Djawed Kara.
Arborant un polo liquette vert pistache, un pantalon
tube noir, des baskets et une coupe garçon à l’avenant,
Raja Meziane était « encadrée » par trois guitaristes et un
percussionniste. De sa voix suave, elle a gratifié le public
d’un « album » en live de 6 chansons : « Namchi li bled
bi’da », « Nostalgie » (dédiée à Alhan wa chabab), «Lili twil»
(des frères marocains Migré), « Rouh takhdem » (allusion
au hististe), « Koul wahed fina » (elle ne put contenir ses
larmes sous le coup de l’émotion) et « Rawi » (une très belle
chanson du « terroir » sur le sillage de « Kane ya ma kane
» de Abdelwahab Doukkali). Raja a cédé la scène à Houria
Hadjadj (non voyante), celle qu’on aime appeler « Saliha
Saghira bis » (n’a-t-elle pas repris avec brio « Ya thawrath
el ahrar » ?). Habillée d’une « badi’a » blanc cassé et évitant
de s’encombrer de lunettes, celle-ci n’a pas démérité
puisqu’elle a puisé dans le « tarab », à l’exemple de « Youm
wa lila » (de Warda el djazaïria), « Kalamouni tani an’k » et «
Ma khata ala bali youm » (d’Oum Keltoum), ponctuées d’un
mawel « Lamma sobh ». Outre le charqi, un genre qu’elle
aime a priori, elle a enchaîné avec des reprises marocaines,
version Latifa Ra’fat, comme « Ach dani » (de Smaïl Ahmed),
« Alach ya ghzali » (de Maâti Benkacem) avant de clore
avec du « raï » oranais authentique illustrée par « Alach
tloumouni » (de Ahmed Wahbi) étoffée d’un mawel « El
âcheq la youlem ».
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La dernière star à passer sur scène, c’est Kamel Mellouk, en costume
alpaga gris souris, qui semblait ravi de se produire devant un public
aussi nombreux ce soir-là. A son répertoire, un prélude « El ward » et
4 chansons : « El maqnini zine » (de Mohammed El Badji), « Ya gata’el
b’hour » (de Abdelkader Chaou), « Ya bent bladi » (flamenco), « El marsam » (de Blaoui Houari) avec un mawel style raï. A noter que Houria et
Kamel étaient accompagnés par l’orchestre « El Watar essadis » conduit
par le maestro Mustapha Bechlaghem.
Outre ce volet lyrique, le programme de
cette soirée de gala comportait du rire à
travers un one man show et des sketchs
présentés par l’humoriste Salim Allek qui
para à la défection de son alter ego, Hadja
Zaza. Boudant les coulisses, l’icône de «
F’hama » a « surgi » parmi le public sous une
musique d’ambiance « Jamais el meskine »,
salué par une standing ovation aux cris de
« F’hama ! F’hama ! ». En guise d’entrée en
matière, il a improvisé un dialogue spontané avec une petite fille Ala’ qui lui a donné
du fil à retordre (un hommage au passage
à Jacques Martin de TF1 et ses « Petits font,
font ») avant d’inviter deux « comparses »,
en l’occurrence deux charmantes jeunes
filles, une brune et une blonde pour les besoins d’un sketch illustré par deux chansons
sentimentales en play-back (« Tu n’existes
pas » et « Chabek lebek »). L’éclairage tamisé
était assuré par la lumière des portables des
spectateurs sollicités par Salim. Deux autres
ont été joués à ce titre : « Le mariage forcé »
et « Le Titanic ». Des blagues ont été également proposées au public hilare : « La vieille
et le radar », « Le pain et le kiwi », « Les UMC
et le milliard », « La gifle à l’égyptienne »,
« La hiérarchie ».
La soirée qui a commencé vers 19 heures s’est terminée en apothéose tard dans la nuit avec, comme cerise sur le gâteau, la reconstitution d’un mariage traditionnel tlemcénien signée par Radia
Tebbal. En guise de musique d’ambiance sur scène, on a fait appel
au duo Bedro-Amel qui a dédié « Lalla laroussa » avec l’orchestre. Le
rituel de « Djli » (apparition de la mariée) et « Tasdir » (sa présentation) a été présenté sous les youyous stridents des femmes présentes, rivalisant avec les sons des « neffar » de la troupe « Djawhara » conduite par le jeune Iliès Benabdallah. Quant au cortège de «
Moulay el malik », il était animé par un groupe de zorna (tebbaline).
Il ne manquait au « décor » que le « baldaquin » (ammaria) et le
cheval (aw’d). Cette cérémonie de mariage a coïncidé avec la fête
de Yennayer (on sait que la tradition locale veut que le fiancé offre
à sa dulcinée un cadeau dit « ta’fqida » à cette occasion). L’animation était assurée tout à tour par Réda Benosman (en alpaga grenat
scintillant) et Rahima Mostghanemi (en chedda tlemcénienne).
Le poète Ali Belhouari a déclamé en arabe
dialectal des poèmes qui ont retenu l’attention de l’auditoire : « Yal machi rouh tlemcen
» (panorama toponymique), « Bladi raha
mdjlia kel aroussa » (éloge à la capitale de la
culture islamique), « Wa llah ya ma’ (dédié à
la mère), « Ya bni ya aïni » (vanité de jeunesse).
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Tahar Aris,
commissaire du festival culturel
local et des arts populaires
«
Une mosaïque culturelle »
« Ces échanges culturels ont eu un impact favorable auprès des visiteurs
et participants grâce aux échanges d’idées et d’expériences enrichissantes.
C’est toute une mosaïque d’activités culturelles de différentes régions du
pays. Les us et coutumes, l’artisanat traditionnel, les expositions, les photos, les sites touristiques, l’archéologie, l’histoire, les soirées musicales et
poétiques, les conférences, etc., étaient présentes à Tlemcen », a-t-il encore
souligné.
«Nous avons découvert de nouveaux talents», a dit M. Aris qui a ajouté
que « de nombreux hommages ont été à des personnes qui ont donné un
plus à la culture dans la wilaya, tels que M’hamed Bouheddaj, artiste plasticien, Khaled Merzouk, écrivain, Ahmed Mellouk et Slimane Aïnat Tabet».
« Je dirai aussi que le plan de charge était énorme à travers l’accueil des
délégations des semaines culturelles nationales et internationales et des
tournées artistiques dans plusieurs régions », a-t-il indiqué.
Pour le programme annuel de 2011, « nous avons présenté nos semaines
culturelles dans les wilayas de Biskra, Tiaret, Mila, Naâma, Tébessa, Batna,
Tipasa, Ghardaïa, Tindouf et M’sila », précise notre interlocuteur. Pour le
programme de cette année, il débutera au mois de février 2012, apprendon par ailleurs.
« Dans le cadre de cette semaine culturelle réussie sur tous les plans, je
remercie toutes les personnes qui nous ont aidés de près ou de loin, sans
oublier les journalistes qui étaient toujours avec nous pour la concrétisation et le succès de ces activités culturelles qui laisseront une place
importante dans les mémoires de la population de la wilaya de Tlemcen.
Les archives de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique
2011 » resteront une source historique inépuisable », conclut M. Aris.
« La semaine culturelle de Tlemcen a vu la participation de
350 artistes, exposants et associations. Nous avons mis tous
les moyens pour assurer le succès à cette manifestation qui est
organisée en collaboration avec l’Office national de la culture et
de l’information (ONCI) », a indiqué M. Tahar Aris, commissaire
du Festival culturel local des arts populaires et directeur de la
Maison de la culture Abdelkader Alloula.
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M. Gadiri
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Propos
Baghdad Sayah (poète)
« J’ai commencé la poésie lorsque j’étais lycéen, encouragé par mes parents et mes amis. J’excelle dans la poésie classique de nouvelle création. A ce jour, j’ai écrit plus de 400 poésies ainsi
qu’un recueil intitulé « Les lanternes oubliées », comprenant 26 poèmes sur divers thèmes de la
société, la femme, la personnalité, la nature, le nationalisme. J’ai participé depuis l’année 2009 à
des manifestations et semaines culturelles et j’ai obtenu plusieurs prix ».
Ali Belhouari (poète)
« J’ai commencé à écrire des poèmes en 1971. J’ai rencontré les grands chanteurs comme le
défunt Tayeb Attar, Sabah Essaghira, Moumou le Parisien. J’étais chanteur auparavant, avant de
me convertir à la poésie. J’ai enregistré trois CD en 1990. La poésie me permet de m’exprimer sur
les divers thèmes de la société. J’ai plus de 140 poèmes et des chansonnettes ».
I l s
Abelkader Absari
FOLKLORE
o n t
d i t
CERAMIQUE D’ART
Abdennour Ghennane
« Je suis spécialisé dans le sculptage sur faïence de différents formats et modèles, en
relief et en arabesque. C’est un travail difficile qui demande une technique appropriée. Je sculpte avec du plâtre, puis je passe au moulage, au coloriage pour obtenir
un produit fini. Cette activité n’existe pas encore à grande échelle chez nous ».
Ahmed Zeg (décoration artistique au sable)
« Ma technique s’inspire de la calligraphie arabe et des gravures rupestres du Tassili.
C’est à l’aide de sable, de plâtre et d’un colorant spécial que j’arrive à créer un produit
avec des dessins ».
Président de l’association Achak Sidi Youcef (Saadnia-Aïn Tellout)
« Notre association a été créée en 1986. Elle est spécialisée dans le genre âlaoui. Nous participons à des fêtes, des cérémonies et des semaines culturelles. Nous avons aussi participé à des
tournées durant un mois au Soudan en 1995. Nous sommes invités en Suisse prochainement ».
ARTS PLASTIQUES
Une trentaine de toiles ont été exposées durant cette semaine culturelle, représentant
la technique moderne, l’aquarelle, les tableaux graphiques, le classique et le réalisme, le
collage, le semi-figuratif et la sculpture, œuvre de plusieurs artistes de la wilaya de Tlemcen, à l’instar d’Abdelkader Arzazi, Abdelkader Mahboub, Ahmed Hamidi, Noureddine
Benazzouz, Mohamed Mahcar, Ahmed Bouziane, Ahmed Mébarki, Mimoune Ayer, Abdelkamel Bekhti, Mohamed Ouadfel, Noureddine Bénahmed, Nabil Bélabaci, Faiza Aissani,
Ismahane Hamdaoui et Féthi Hadj Kacem.
I l s
o n t
Ahmed Bouziane (artiste peintre)
d i t
« Mon travail est issu de la technique moderne. Je m’inspire des thèmes de la Révolution de
Novembre 1954. A propos du collage, je m’inspire des anciennes pièces qui ont une valeur
inestimable sur le plan de la qualité et de l’histoire (pièces de tapis, tellis, berdaî…). De plus, j’ai
réalisé la fresque de la porte de la médersa tachfiniya. Une minutieuse étude a été effectuée sur
différents documents et livres disponibles sur l’aspect historique de cette infrastructure qui fut
démolie par le colonialisme ».
L’Ecole des Beaux-Arts présente
Les élèves de l’annexe de l’Ecole des Beaux-Arts ont pris part à cette semaine
par la réalisation d’une fresque qui décrit le patrimoine par le graphisme et la
miniature et qui a été réalisée avec de la peinture acrylique et offerte à Mme la
ministre de la Culture
I l s
o n t
d i t
Kheira Boukarabila (artisane en tapisserie)
« Je fabrique des tapis (zerbia et bourabah) à Sebdou. Je forme aussi les filles intéressées par l’apprentissage de ce métier en voie de disparition et que j’essaie de sauvegarder. La confection d’une zerbia simple demande deux semaines de travail. En
tant qu’enseignante au Centre de formation professionnelle et d’apprentissage, j’ai
participé aux Olympiades de 2004. J’en fus très honorée ».
Abdelkamel Bekhti (artiste peintre)
« Je suis présent à l’exposition avec des tableaux qui montrent la femme algérienne, les paysages, les grandes figures. C’est un don depuis mon enfance. J’opte pour la technique du réalisme moderne, la sculpture et le modelage ».
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13
Propos
L’OFFICE NATIONAL DU TOURISME
POTERIE DE BIDER
Fatima Kelkoul et Karima Derrar
« Nous sommes une quinzaine de femmes à travailler
la poterie à Bider d’une extrême finesse. Nous avons
obtenu le premier prix lors de notre participation à une
exposition de poterie à Tipasa en 2010. Notre vœu est
de sauvegarder cet artisanat ».
La direction et l’Office national du tourisme a présenté la carte de l’Algérie historique
(époques romaine, turque, berbère, musulmane...), les zones d’expansion touristiques de
Marsat Ben Mhidi, Moscarda, Ain Adjrou, Honaine, Sidi Lahcène, Bkhata, Sidi Youcha, les
sites touristiques, les établissements d’hébergement, les stations thermales et les grottes,
la maquette de la porte de la médersa tachfiniya, érigée par le souverain zianide Abou
Tachfine entre 1318 et 1337, et démolie par la France coloniale.
Béni Snous
COUTURE
I l s
o n t
d i t
Abir Bouazza Abid (artisane)
« Je me suis mise à l’artisanat traditionnel depuis six ans. Je
suis spécialisée dans le kaftan et la chedda de Tlemcen (perles,
broches et baguettes en or, en argent et en étain). La tenue traditionnelle féminine comprend la chedda, le kaftan, la blouse,
le mensouj, la fouta, la ceinture, le foulard (tahwika), la chéchia,
le mendil, les bijoux (chekka avec plusieurs fils sans brosse pour la mariée de 11 à
18 chekka), l’or, le « cravache », lemdibah, jbin, zerrouf (entre 11 et 13 zerrouf ), et el
khorssa. Pour ce qui est du moderne, il y a des bracelets, des colliers, des cristaux, du
henné, du maquillage… Nous exerçons aussi avec l’association Art et culture et nous
avons participé à différents salons et autres semaines culturelles ».
Cette région a présenté des nattes et autres produits
fabriqués à base d’alfa et de doum, la poterie et la
célébration de Yennayer. Par ailleurs, la troupe féminine
du Complexe sportif de proximité a présenté le chant
traditionnel essaf qui tire son origine de l’oralité et des
chants anciens. La troupe est exclusivement composée
de femmes : Hassiba Hebri, Fatima Bencherrat, Kheira et
Aicha, Khadidja Bouchama, Khadidja Chouari, Hadhoum
Boudjerad, Hadhoum Hakkaoui, Zoulikha Tourabi et
Zoulikha Bachaoui.
L’association El Mouahidia de Nedroma
Nadjet Brixi (artisane)
« Je me suis spécialisée dans le karakou, le kaftan, la blouse, la chedda de Tlemcen,
etc., pour conserver notre patrimoine culturel. J’ai obtenu plusieurs prix et tableaux
d’honneur dans diverses expositions ».
Cette association de sauvegarde du patrimoine culturel et historique de la ville de Nedroma et sa région, créée en 1973, a présentée aux visiteurs ses travaux visant à la conservation des vestiges historiques et naturels. Elle organise des colloques, des conférences, des
tables rondes et des échanges associatifs et participe aux manifestations artistiques et
culturelles au niveau local, régional, national et international.
EDITION
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Ont été exposés également différents livres anciens ou nouvellement édités par le ministère de la Culture et traitant
d’histoire, de bibliographie, d’architecture arabo-islamique,
de chant andalou, du saint patron Sidi Boumediene, de l’Emir
Abdelkader, de la région de Tlemcen, etc.
GATEAUX TRADITIONNELS
Les visiteurs ont eu la salive à la bouche en découvrant des gâteaux tels que baghrir, crêpes,
messemen, trid, tamina, assara, samsa, kaak et
ghribi’ya, le tout agrémenté par le fameux pain
traditionnel matloâ.
15
25 Janvier 2012
Mariem
Hamidat
Colonisation
et résistance
Association Hanan l'art de la scène (Adrar) Chevaliers de la scène
Amoud Lion
du Désert
LIEU
Maison de la Culture
Abdelkader Aloula
Centre culturel
de Maghnia
05 Janvier 2012
06 Janvier 2012
CIP de Tlemcen
LIEU
Date
18 H 30
Heure
De Terre et d’Argile
Titre des Expositions
Palais de la culture
Imama - Tlemcen
Lieu
Du 08 au 12 Janvier 2012
Tlemcen
Palais de la culture
Imama Tlemcen
LIEU
Saida
Naama
Bechar
Tindouf
Tlemcen
Aïn Temouchent
Oran
Sidi Bel Abbes
Sidi Bel Abbes
Mascara
05 Janvier
2012
6 Janvier
2012
07 Janvier
2012
05 Janvier
2012
06 Janvier
2012
07 Janvier
2012
08 Janvier
2012
10 Janvier
2012
07 Janvier
2012
08 Janvier
2012
09 Janvier
2012
10 Janvier
2012
10 Janvier
2012
07 Janvier
2012
Lotfi Allilouche (Alger)
Chaabi
Abadi Khadidja (Bechar)
Chaabi
Benzitoune Amar (Alger)
Chaabi
Karim Mesbahi (Chlef ) Variété
Nacer Staifi (Sétif ) Staifi
Abderrahmane Azzabi (Oued Souf )
Folklore
Bachir houari (Oran)chanson Oranaise
Mohamed Layadi (Biskra) Sahraoui
Andalous
Kamel Aziz (Alger)
Chaabi
Youcef Ghafour (Tlemcen) Andalous
Nadir Boulebcharen (Skikda) Malouf
Allik (Alger)Chaabi
Forsane Kerkabou Meghnia (Gnaoui )
Nacer Aya (Alger)
Chaabi
Mascara
05 Janvier
2012
Lakhdar Kasri (Annaba)
Malouf
Amel Sekkak (Tlemcen)
Sidi Bel Abbes
04 Janvier
2012
Sid Ahmed El harrachi (Alger) Rai
Oran
Aïn Temouchent
Aïn Temouchent
Tlemcen
Bechar
05 Janvier
2012
Saida
03 Janvier
2012
Sofiane Zikem (Boussaada) Bedoui
Naama
Mascara
02 Janvier
2012
Khadidja Annabia (Annaba) Chaoui
Azzeddina El Meghrabi (Alger) Variété
Sidi Bel Abbes
05 Janvier
2012
El Andaloussia (S,B,A) Andalous
04 Janvier
2012
Oran
04 Janvier
2012
Ensemble régional de (Tlemcen) Andalous
Tlemcen
02 Janvier
2012
Aïn Temouchent
Wilaya
Date
03 Janvier
2012
Association El Ghoutia (Blida) Andalous
Artiste
Du 15 Au 17 Janvier 2011
Histoire de la musique andalouse
(suivi par des tables rondes)
Tournées Artistique
Date
Titre d’Expositions
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional
Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel de Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional
Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Lieu
Palais de la culture
Moufdi Zakaria Alger
LIEU
Patrimoine culturel immatériel et chorégraphie
Date
Wilaya
Semaines culturelles nationales
Exposition (Photos, Affiches, CD, Mode…)
à la salle des expositions Abdelkader Aloula (Tlemcen). Du 08 Au 20 Janvier 2012
Prorteur du projet
Titre de la pièce
Théâtre
Date
Réalisateur
Titre du film
Cinéma
Du 19 Au 14 janvier 2012
Palais des expositions, El Koudia, Tlemcen
Expositions
Date
2012
Du 15 Au 17 Janvier
Date
Lieu
Histoire littéraire de Tlemcen
Colloque
Colloques
12 Janvier
10 Janvier
2012
El hamzouia (Bouira) Chaabi
Fateh Benlala (Alger)
Variété Algéroise
16 Janvier
17 Janvier
18 Janvier
2012
19 Janvier
Djil En-Nibras Tlemcen /Inchad haouzi
Djil En-Nibras Tlemcen /Inchad haouzi
El Wihda thakafia (Adrar)
Style El Haoule
El Wihda thakafia (Adrar)
Style El Haoule
Oran
21 Janvier
2012
22 Janvier
2012
23 Janvier
23 Janvier
2012
21 Janvier
Tamache Med El Amine (Alger)
Chaabi
Djouama Abdelhafidh (Bejaia) variété
Chellouk malek (Constantine) Maluf
Bouteflika Abdelkrim( Ain Temouchent)
Sid Ali El-anka (Alger) Chaabi
25 Janvier
26 Janvier
Contraste (Alger)Fusion
Hayet Zerrouk (Alger)Rok
29 Janvier
Groupe centre Culturel Ain Sefra
(Diwane)
Groupe Es-safa (Tlemcen) Inchad
Haouzi
01 Février
2012
30Janvier
28 Janvier
Troupe Taouassoul (Bechar) Diwane
El wafa li-linchad Tlemcen
27 Janvier
28 Janvier
2012
Troupe Taouassoul (Bechar) Diwane
Les Magrébin (Tizi Ouzou)
Variété Kabyle
27 Janvier
25 Janvier
Imuken (Alger) Fusion
Imanza (Tizi Ouzou)Rok
26 Janvier
24 Janvier
Amar Benderradj (Constantine)
Chaabi
Mejdoub (Tizi Ouzou) Chaabi
23 Janvier
Drabla Med (Blida) Variété
22 Janvier
Aïn Temouchent
20 Janvier
2012
Delhoum hamid (Alger) Chaabi
Oueld Azzouz Yacine (Alger) Chaabi
Tlemcen
23 Janvier
Tindouf
Bechar
Naama
Saida
Mascara
Sidi Bel Abbes
Oran
Aïn Temouchent
Aïn Temouchent
Tlemcen
Tindouf
Bechar
Naama
Saida
Mascara
Sidi Bel Abbes
Sidi Bel Abbes
Bechar
Tindouf
21 Janvier
Azifas (Bejaia) Kabyle
Naama
Saida
Cheb hemmi (S,B,A) Rai
19 Janvier
Ben Aicha Ayoub (Msila) Naili
Mascara
20 Janvier
2012
18 Janvier
Cheb Khalas (Constantine) Staifi
Sidi Bel Abbes
Reda seghir (Khenchla) Chaoui
19 Janvier
Oran
18 Janvier
2012
Mansouri Med Lehbib (Oran) Houzi
Khaled Aimeur (Constantine) Maluf
Aïn Temouchent
Aïn Temouchent
17 Janvier
Djazim khalfa(Alger) chaabi
Tlemcen
Tindouf
Bechar
Naama
Saida
Mascara
17 Janvier
Segueni Med (constantine)(Maluf )
kamel Lounes (Alger) Chaabi
16 Janvier
2012
21 Janvier
Oran
15 Janvier
2012
Noujoum touat Ain Sefra /Diwane
Redjal Gnaoua (Mostaganem) Gnawi
Aïn Temouchent
14 Janvier
2012
Groupe Açala Tlemcen
Haouzi Moughrabi
Tlemcen
13 Janvier
Groupe Açala Tlemcen
Haouzi Moughrabi
Tindouf
Bechar
Naama
Saida
Mascara
15 Janvier
13 Janvier
12 Janvier
11 Janvier
10 Janvier
Cheb Nassim (Biskra) Rai
Cheb Rahim (Oran)Rai
Cheb Maachou Allam (S,B,A)Rai
Hadj kaid (Oran)Melhoun
Saidi Bouteyba (Saida) Rai
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel de Ain
Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Centre culturel
de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel
de Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional
Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel
de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel
de Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional
Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Centre culturel
de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel
de Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional
Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel
de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel
de Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
13 Janvier
Ammari Rafik (Alger)(variété )
Sidi Bel Abbes
13 Janvier
Salim (Alger)(variété )
Théâtre régional
Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Oran
Siham Stiti (Tizi Ouzou) Kabyle
Maison de la Culture
Centre culturel
de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel
de Ain Safra
Maison de la Culture
Lieu
Sidi Bel Abbes
Aïn Temouchent
12 Janvier
2012
Tlemcen
Tindouf
Bechar
11 Janvier
Cheb fares (Constantine) Staifi
10 Janvier
2012
Naama
09 Janvier
2012
Orchgestre Chaabi (Blida)
Bab Sahra (Tiaret)
Saida
Wilaya
08 Janvier
2012
Date
Tournées Artistique
Forsane Kerkabou Meghnia (Gnaoui )
Artiste
PROGRAMME DU MOIS DU JANVIER 2012
MANIFESTATION «TLEMCEN CAPITALE DE LA CULTURE ISLAMIQUE 2011»
«Akhir Guendouz»
clôture le programme théâtral
D’un autre côté, il y a un commerçant qui accapare les richesses
de cette cité laissant les gens endurer des problèmes et vivre
dans le désarroi. Une zaouïa est fréquentée par les habitants pour
accomplir la prière.
La pièce théâtrale « Akhir Guendouz », présentée en avant-première
à la Maison de la culture Abdelkader Alloula de Tlemcen, écrite par
le dramaturge Abdelkrim Belharazem, se résume en une histoire de
gens simples, qui peuvent changer des évènements du jour au lendemain. C’est l’histoire d’une cité qui vit avec des problèmes quotidiens
de populations qui se rendent dans les grandes villes pour trouver un
emploi afin de subvenir aux besoins de leurs familles.
M. Gadiri
Or, un jour, un étranger est arrivé avec un projet visant la destruction de cette zaouïa pour réaliser une autre infrastructure. Il
tenta de convaincre les villageois en leur promettant les monts et
merveilles, mais sans y parvenir à ses fins, car il y a le côté mystique de la zaouïa. Il également question de la préservation du
patrimoine historique, considéré comme un pan de l’histoire.
Les gens humbles peuvent donner beaucoup à l’histoire avec leur fidélité et leur sincérité, car ils n’ont ni calcul ni
un intérêt égoïste ; ils écoutent leurs cœurs et ne politisent pas les choses. « Nous avons besoin de ces gens qui
pensent à la communauté toute entière, au progrès, au développement, à la sauvegarde de notre patrimoine
culturel », dira le metteur en scène. Elle est racontée avec beaucoup de modestie par les comédiens et les jeunes
qui ont été intégrés dans ce spectacle à Tlemcen. « C’est tout un travail d’équipe, un engagement, une part de
liberté et de créativité, souligne Hamid Gouri, pour trouver les repères les plus adéquats ».
Hamid Gouri a joué dans « El Harraz » et « Lissan Eddine El Khatib » (Théâtre régional de Tizi Ouzou) et a mis en
scène « Blaoui Essoudouf », une pièce adaptée de « Dans la solitude dans les champs de coton », une pièce de
théâtre écrite par Bernard-Marie Koltès en 1985. Il a reçu le prix de la meilleure scénographie et le prix d’interprétation masculine en 2006 au Festival du théâtre national algérien.
La pièce est jouée par Aïda Kechoud, Nadia Talbi, Bachir Slatnia, Abderrahmane Jemoui, Hocine Souilah, Khalil
Kabouche, Ourida Ouali, Fatene Bounamous, Ismahane Ferfar, Sami Ghrissi, Mohamed Ferfar, Awatif Krikrou,
Chanaz Ziyadi, Sahnoune Nezzar, Smail Oualid Skander, Hichem Bendif, Mérouane Mansouri. La musique est de
Salim Souhali, la chorégraphie de Toufik Kara, la scénographie de Boukhari Hebbal, le conseiller est Djamel Merrir
et la directrice de réalisation Mme Sonia.
Sonia
(directrice du Théâtre
régional d’Annaba)
«Le théâtre représente
la liberté d’expression»
« Au cours de la manifestation de Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011, nous avons constaté qu’il y a
eu un déclic dans le théâtre avec la participation de jeunes comédiens, d’universitaires, d’acteurs, de scénaristes,
de chorégraphes et d’associations pour la production et la promotion du 4e Art, et ce grâce au ministère de la
Culture. L’année a été riche en spectacles. C’est une expérience enrichissante à plus d’un titre et qui a ouvert
les portes pour une large participation. C’est aussi un espace d’échange d’expériences et d’idées et une occasion pour la formation par le biais des ateliers. Nous ne pouvons qu’encourager ces initiatives qui ont apporté
un plus à notre environnement et à permis l’émergence de nouveaux talents. Pour l’année 2012, il y a aura du
changement dans le programme des activités au sein de notre théâtre. Nous avons déposé un projet au niveau
du ministère pour participer au 50e anniversaire de l’Indépendance. »
18
19
IVe Journées
théâtrales nationales
de Nedroma
UNE NOUVELLE VAGUE
DE COMEDIENS
ART ET EXPRESSION
Devenu un genre littéraire et le dramaturge un créateur conscient de son art,
le théâtre a acquis un statut spécial lors de cette manifestation international
« Tlemcen, capitale de la culture islamique ». Jamais autant d’occasion ne lui
a été offerte pour son expression artistique, sa valorisation et son épanouissement. Ainsi, après les Journées théâtrales des régions du Sud à Maghnia, c’est
au tour des IVe Journées théâtrales nationales de Nedroma qui de voir la participation du Théâtre national et des troupes venues de Tizi-Ouzou, de Relizane,
d’Aïn Temouchent, de Blida, de Tlemcen et d’Oran. Organisées par l’association
Ettahadi du masque d’or de Nedroma, dans le cadre de la manifestation culturelle de Tlemcen, ces journées ont permis au public de découvrir des œuvres
artistiques variées.
UNE DYNAMIQUE ARTISTIQUE
SANS PRECEDENT
20
On a assisté, tout au long de ces journées très prolifiques pour les
jeunes comédiens, à toutes les formes expressives de cet art pour
lequel les comédiens ont usé de leur talent montant, d’un langage
élaboré, ayant pour base une danse ou une musique et un texte
originel riche en événements vécus par au quotidien par la société.
Ce qui a créé une osmose entre les comédiens et le public qui s’y
est identifié, car, dit-on « le théâtre est le miroir de la société ». Mais
le plus important dans ces journées théâtrales, c’est que le public
a découvert une nouvelle génération de comédiens, très jeunes
et des deus sexes, de metteurs en scène, de réalisateurs, de scénographes et de scénaristes. Cela prouve qu’une nouvelle dynamique s’est enclenchée par cette
grande manifestation culturelle internationale et que l’avenir est très prometteur pour cet art
en Algérie qui a vu la production de plus d’une centaine de pièces au cours de cet événement de 2011, outre les festivals nationaux et internationaux qui se sont déroulés à Béjaïa et
Batna, et les dizains de tournées théâtrales effectuées sur l’ensemble du territoire national.
Le Théâtre national Mahieddine Bachtarzi a ouvert ces journées par la présentation de la nouvelle mouture de la pièce
Les martyrs reviennent cette semaine, mise en scène par
Sonia d’après une adaptation de la nouvelle de Tahar Ouettar
qui raconte l’histoire d’un vieil homme qui reçoit une lettre
de son fils, tombé au champ d’honneur durant la Guerre
de Libération nationale et dans laquelle il lui annonce son
retour imminent. Représentant la mémoire collective, Khadija
annonce à tout le village le retour des martyrs, ce qui mettra
les responsables en ébullition car ayant trahi leur serment et
les valeurs pour lesquelles ils sont morts. Les citoyens du village sont heureux car voyant dans ce retour le rétablissement
les valeurs de justice sociale longtemps bafouées.
Le théâtre de Makouda (Tizi-Ouzou) de la coopérative théâtrale El Afsa, a créé, avec sa pièce intitulée « Kaddour Souag
», un grand événement artistique. Se basant sur l’œuvre de
Abdelkader Alloula, les comédiens ont intelligemment allié
la langue arabe et amazighe dans leur dialogue et ont réussi
durant plus d’une heure à capter l’attention du public par leur
maîtrise du sujet et une parfaite scénographie artistique, tant
le sujet développé est puisé du quotidien du citoyen et touche
à la bureaucratie, la corruption, les dépassements, le favoritisme et le clientélisme.
Le monologue n’était pas absent de ces journées, puisque le
théâtre d’Oran s’est présenté avec la pièce « Mohamed au pays
des mirages », qui traite du chômage des jeunes, leur mal vie
et la quête d’un visa pour quitter le pays. Ce sont donc des
thèmes tirés de la réalité sociale, du vécu du citoyen et la décadence du monde arabo-musulman. Les enfants n’ont pas été
laissés en marge de cette grande manifestation artistique et le
Théâtre régional de Tizi-Ouzou avec « Le vendeur des oiseaux
» et celui de Relizane avec « La dernière danse » ont drainé
tous les chérubins de la ville lesquels, depuis, ne ratent aucune
représentation théâtrale.
Enfin, en marge de ces représentations artistiques, des ateliers
artistiques ont été créés dans le but d’encadrer les jeunes
comédiens et des conférences débats ont été données sur les
thèmes suivants : le théâtre, un miroir de la société, par Fatima
Hadj-Ali ; les raisons du spectateur de se rendre au théâtre,
par Samia Bouroumana ; l’expérience d’Azzzedine Madjoubi à
travers la pièce « Entre réalité et fiction » par Lakhdar Mansouri
; l’expérience dans la réalisation théâtrale par Ahmed Benaissa.
Soufi Berrezk-Allah
21
21
Le Théâtre régional
de Laghouat présente
« Cheikh Amoud,
lion du désert »
Le programme « théâtre » de la manifestation « Tlemcen, capitale
de la culture islamique » s’est clôturé en apothéose avec la présentation en avant-première de la pièce « Cheikh Amoud assad
essahra », réalisée par Haroun Kilani d’après un scénario de Abdelkrim Souhali et une scénographie de Hamza Djaballah. Riche
en couleurs et en rythmes, cette œuvre artistique a relaté fidèlement la résistance des tribus touaregs, unifiées et guidées par le
grand chef tribal Cheikh Amoud, face à la colonisation française
dont les tentatives de ses troupes de coloniser cette grande région
du Sud de l’Algérie se sont soldées par des échecs répétitifs face
à la détermination et au courage des Touareg qui ont combattu
sans relâche les forces coloniales qui ont fini par reconnaître leur
incapacité de conquérir ce territoire qui lui ouvrait la voie grande
ouverte pour la colonisation des pays du Sahel.
Au-delà de la représentation artistique, le réalisateur nous a fait plonger dans
l’univers des tribus touarègues en mettant en exergue leurs effets vestimentaires traditionnels, riches en couleur, leurs coutumes et traditions et la variété
de leurs chants, rythmes et danses. La pièce théâtrale s’est convertie en deux
heures de spectacle époustouflant en une véritable mosaïque artistique, alliant
l’épopée des tribus touarègues et le patrimoine culturel et historique ancestral
de cette grande région du Sud. L’on a découvert le combat héroïque du Cheikh
Amoud (1881-1930), la simplicité d’un peuple épris de paix, de liberté et de justice et l’attachement de ce peuple à ses valeurs ancestrales tant dans son mode
de vie sociale que dans sa culture où le tindi et l’imzad résonnaient dans la salle
de la Maison de la culture Abdelkader Alloula de Tlemcen, emportant le public,
le temps d’un spectacle, jusqu’aux cimes du Hoggar.
Chants et rythmes de gloire, de fête, de guerre et de deuil ont donné à cette
pièce une dimension plus qu’artistique ; une dimension culturelle et spirituelle
alliant l’art et le rituel. Les comédiens, pour la plupart des amateurs et dont
certains sont montés pour leur première fois sur une planche de théâtre, ont
rempli merveilleusement leur mission et ont réussi à épater l’assistance par leur
engagement artistique et la maîtrise du verbe. Ils viennent d’Adrar, de
Laghouat, de Bordj Baji Mokhtar, de Tamanrasset mais aussi d’Oran et de Maghnia. Ils ont répété en plein air et ont réussi à former une véritable troupe qui
n’a rien à envier aux troupes professionnelles qui ont défilé sur les planches de
Tlemcen lors de cette manifestation culturelle internationale.
Soufi Berrezk-Allah
Haroun Killani (réalisateur) :
« Je ne puis cacher ma satisfaction à l’issue de ce spectacle qui restera à jamais
gravé dans ma mémoire de comédien et de réalisateur. Travailler avec ces
comédiens, issus d’horizons divers, a été pour moi un plaisir et une très grande
expérience que je répéterai volontiers, car j’ai eu affaire à des gens merveilleux,
hospitaliers, très modestes et avides d’apprendre l’art dramatique. Nous avons
travaillé et répété en plein air au milieu des paysages de rêve et paradisiaques
que renferme le Hoggar, donc dans un environnement ensorcelant, et je crois
que ces jeunes comédiens ont rempli fidèlement leur mission. Ils m’ont étonné
par leur maîtrise du sujet. Je peux vous affirmer que durant ma carrière, j’ai
travaillé avec beaucoup de comédiens professionnels, mais je puis vous assurer
que cette expérience reste de loin la meilleure ».
Mustapha Sofrani (dans le rôle du Cheikh Amoud) :
« J’ai joué le rôle d’El-Hallaj mais en tant que professionnel, la personnalité du
Cheikh Amoud que j’ai incarnée dans cette pièce est de loin celle qui m’a le plus
marqué. C’est une personnalité qui diffère complètement de celle d’El-Hallaj.
Durant tout le spectacle, nous sommes entré dans le fin fond de la région des
Touaregs qui restent très attachés à leur identité culturelle, à leur terre et à leurs
valeurs ancestrales. Cet environnement atypique et merveilleux m’a donné
beaucoup d’inspiration et m’a poussé à donner le meilleur de moi-même
pour être à la hauteur de cette grande figure historique que j’incarnai. De plus,
durant toutes nos répétitions, les Touaregs nous ont accueillis avec une hospitalité hors du commun, ce qui nous a encouragé dans notre travail. J’espère que
nous avons représenté dignement et fidèlement ce grand chef tribal et guerrier
dont le nom est très lié aux combats menés par toutes les tribus touarègues
contre le colonialisme ».
Sara Benhassane (dans le rôle de la femme du Cheikh Amoud) :
« C’est la première fois que je joue dans un spectacle de cet envergure. Je puis
vous dire que ma satisfaction a dépassé mes espérances. J’ai trouvé toute l’aide
nécessaire de la part du staff technique et de tous mes collègues. Incarner la
femme d’un grand chef comme Cheikh Amoud ne peut que me rendre fière.
C’est pour cela que je me suis donnée à fond pour ce rôle, car dans la société
touarègue, la femme occupe une place privilégiée. Durant tout notre séjour
dans la région de Tamanrasset, je me suis attelée à être dans la peau de cette
grande dame pour restituer sa bravoure du mieux que je peux ».
Propos recueillis par S. B.-A.
22
23
Redynamiser l’industrie
du tapis à Tlemcen
La relance de l’industrie
du tapis à Tlemcen s’avère
une nécessité devant les
multiples avantages que
procure cette activité pour
une région jadis connue
pour la qualité de ses
œuvres dans ce domaine.
24
Devant la disparition presque totale de ce métier au cours de ces dernières années et dans le
souci de revaloriser le patrimoine artisanal et culturel, le ministère de tutelle a eu recours, rappelle-t-on, à l’ouverture de nouvelles perspectives au profit des artisans pour les inciter à investir
dans ce créneau.
Dans ce cadre, et pour la relance de l’activité, chaque wilaya abrite des centres chargés de l’orientation des jeunes désireux la création de micro entreprises versées dans l’artisanat tout en leur
fournissant l’assistance requise pour l’étude du projet et son financement.
Ces efforts ont été, également, concrétisés par la création de quatre nouveaux centres régionaux
d’estampillage pour le contrôle de la qualité du tapis et sa conformité aux normes en vigueur
avant son exportation. Cela vient à point nommé pour relancer ce secteur générateur d’emploi
et de richesses.
Ces structures sont réparties entre les wilayas de Tlemcen, Cherchell, Tébessa et Ghardaïa. Elles
ont pour mission la promotion du tissage artisanal, tout en assurant sa commercialisation dans
les marchés intérieurs et extérieurs. Le choix des quatre villes précitées n’a nullement été fortuit.
A titre illustratif, Tlemcen disposait de 1949 à 1988, d’un service de contrôle dénommé le centre
d’estampillage de tapis encadré par des agents experts en la matière qui veillaient sur la bonne
qualité du produit avant son exportation vers l’étranger.
Ce centre qui était en plein essor dans les années 60 et 70, a fermé ses portes dans les années 90
en raison de l’indisponibilité du produit et la déperdition de la main d’œuvre féminine.
Celui-ci a été rouvert en 2006 après sa dotation en équipements adéquats.
Parallèlement à la création de ces établissements d’estampillage, la chambre nationale de l’artisanat et des métiers, conjointement avec le ministère de tutelle, ont procédé à la formation
d’une première promotion composée de 75 inspecteurs issus de différentes régions du pays
pour veiller sur le contrôle de la qualité de tout produit artisanal.
Le rôle dévolu à ces inspecteurs ne se limite en aucun cas, « dans le contrôle et l’estampillage »,
mais aussi dans « l’orientation des producteurs quant aux normes en vigueur dans le fabrication
des tapis en Algérie ».
Le tapis de Tlemcen, rappelle-t-on, jouissait d’une notoriété reconnue de par le monde dans le
passé. Il se caractérise par la diversité de ses dessins qui diffère des autres régions.
La zerbiya tlemcénienne a sa spécificité, notamment dans les couleurs, formes et dessins, souligne-t-on.
La ville de Tlemcen avait acquis sa réputation de ville de tisserands par excellence, eu égard à
l’existence dans chaque quartier, d’un atelier de tissage de tapis en plus de l’émergence de ce
métier dans les foyers.
La wilaya de Tlemcen exportait entre 35 000 et 45 000 m2/an de tapis vers les marchés européens et particulièrement vers l’Allemagne. Ce métier générait quelque 15 000 postes d’emploi
pour la main-d’œuvre féminine en sus de postes indirects liés aux transports, la préparation de
la laine et autres.
Kamel Berrazeg
Arts plastiques
Des peintres
algérois à
Maghnia
La galerie d’art de Maghnia a abrité, pendant quinze jours, une exposition de peinture de quatre
artistes d’Alger : Valentina Ghanem, Moussa Bourdine, Mustapha Nedjaï et Rachid Djemaï. Une
quartette qui a confessé que « créer, c’est une douleur, une souffrance, un plaisir... ». Et si l’on
devait résumer les points communs qui unissent ces créateurs, ce serait incontestablement le «
partage » et la « solidarité ».
Un groupe de différents styles, mais qui se rencontre autour d’un thème : l’humanisme. Une quarantaine de toiles, fruit de plusieurs années de création, de réflexions et de suggestions. La couleur et
l’ombre ne sont presque que prétextes chez les plasticiens pour véhiculer un message. Mais, est-ce
vraiment leur intention ? « On part sur une idée, le reste ne nous appartient pas » se défendent-ils.
Pourtant, dans leurs œuvres, la femme est omniprésente. La nature, aussi. Enfin, la beauté.
Valentina, Moussa, Mustapha et Rachid, malgré leur talent, restent humbles « l’art ne jure que par
le talent quel que soit le statut !» Une manière d’affirmer que la création d’où qu’elle vienne est une
splendeur. D’ailleurs, M. Djemaï l’explicite bien : « Il ne faut pas vexer l’amateur et ne pas heurter le
professionnel » La différence entre les deux, c’est la magie du trait.
Les peintres sont comme en transe à chaque fois qu’ils se mettent face à leur chevalet : « La création
est une douleur, une souffrance… c’est un vrai plaisir ! » Et l’observateur se réjouit avec eux. C’est cela
le partage, aussi.
En entrant dans les entrailles des tableaux, on sent la paix, l’amour. Une certaine sérénité nous envahit.
On se réconcilie avec soi-même. Une véritable thérapie.
Et pourtant, on ne peut échapper à cette violence cachée dans le tréfonds des œuvres. Cela se justifie
« dans la tonalité de la voix, l’expression gestuelle de l’Algérien. Il y a cette effervescence d’une société
ayant enduré des années d’hostilité, d’animosité, de haine, de sang ! ». Normal, l’intellectuel ne peut
se disloquer de son environnement. Il dit et peint ce qu’il voit, ce qu’il ressent, mais avec beauté et
intelligence.
Chahreddine Berriah
25
La fête de
yennayer
tlemcen
à
Les
soldats
français sont
entrés pour la première fois à Tlemcen
un… 13 janvier 1836,
un jour de fête de
Yennayer…
Jadis, Yennayer donnait lieu à Tlemcen à deux rites célébrés successivement. Il s’agit de « Nefqat l’ham » (don en viande) du 12 janvier et « Nefqat
el qarmouss » (don en figues sèches) du 13 janvier. Quant à la cérémonie
proprement dite du 14 janvier, c’est-à-dire Yennayer, elle était marquée
par un repas ou, plutôt, une collation offerte le soir et composée de fruits
secs principalement. C’est le traditionnel mais non moins copieux « t’baq
» dit (rempli de) « qa’qcha » (l’origine de ce mot est vraisemblablement liée
à l’onomatopée produite par le choc des fruits lorsqu’on procède au rituel
mélange, à l’instar du mot « couscous » qui tire son nom du roulement «
sonore » de la semoule. A cette occasion, les mères de famille préparaient
pour leurs enfants les succulentes « grissa’te ba’oula’jdad », une sorte de
galette ronde, ornée d’un œuf cuit « scellé » avec de la pâte « croisée »,
badigeonnée de jaune d’œuf et décorée de petits morceaux de sucre ou
de cacahuètes, une coutume culinaire qu’on retrouve même en… Grèce.
Une fois cuite dans le four banal du quartier, chaque enfant mettait sa «
grissa » dans un sac en tissu, soigneusement confectionné à l’avance par
les mamans ou, à défaut, un petit panier en osier (slila) acheté pour la
circonstance chez Abbès de la Souika.
La fête de Yennayer intervient cette année dans un
contexte particulier marqué par un élan culturel visant
la sauvegarde du patrimoine immatériel consacrée
par une convention de l’Unesco dont l’Algérie est, fautil le souligner, le premier Etat signataire.
26
Allal Bekkaï
A l’instar des autres régions du pays, Tlemcen ne rate
pas, coutume oblige, ce passage au nouvel an amazigh,
coïncidant avec le 12 janvier de l’année grégorienne pour
célébrer copieusement cette fête agraire, dont la date
fixe dans le calendrier solaire - le Pr. Mohammed Baghli,
chercheur en legs universel et bon « compteur » le situe
mordicus le 14 janvier -, les rites auxquels elle donne lieu,
lui assignent une origine païenne, bien antérieure à l’Islam,
sachant qu’elle était célébrée dans les royaumes berbères
qui existaient à travers le Maghreb, pendant la civilisation
lybico-punique (soit environ 590 ans av. J-C.). Pourquoi le
12 janvier ? Parce qu’à cette date, il est dit que le roi berbère
Chechnak a vaincu l’armée des Pharaons d’Egypte venue
conquérir les terres algériennes. La fête de Yennayer est
donc synonyme de victoire des Algériens sur leurs conquérants d’Egypte.
L’an zéro du calendrier berbère a été arrêté assez récemment, probablement par l’Académie berbère, qui a pris
comme point de départ les temps des Egyptiens anciens,
lorsque le roi libyen berbère Chechonq 1er (Cacnaq), fondateur de la 22e dynastie égyptienne, prit le trône et devint
Pharaon en Egypte. L’ère Chachnaq compte les années à
partir de 950 av. J.C ; par conséquent, l’année 2012 correspond à l’année 2962 du calendrier berbère.
Pour « inhiber » les excès alimentaires et leurs enfants, les parents évoquaient à cet effet la méchante et énigmatique croquemitaine « Adjouzat
Yennayer », l’alter ego de « Tergou » (cette femme surnaturelle qui se
raccourcit et s’allonge et que l’imagination berbère a ajouté à la démonologie déjà riche de l’Arabie antéislamique et de l’Islam classique), qui leur
ouvrirait le ventre en le bourrant de paille. Par ailleurs, les fiancés devaient
envoyer à cette occasion des cadeaux à leurs promises, en l’occurrence
un « t’ifour » (petite table ronde) garni de figues sèches, de fruits divers
et de gâteaux traditionnels (samsa, kâ’bouzel, maq’rout, griouèche…) ; la
dulcinée devait pour sa part retourner à son prince charmant le plateau
traditionnel chargé de « sfendj » (beignets) et une marmite de miel pur.
Côté gastronomie, on préparait à cette occasion un ragoût à base de
poulet décoré de « trid » (pâte cuite en feuilles très minces à l’aide d’un
fourneau en terre cuite dite « terra’da »).
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La fête de
yennayer
à
tlemcen
A Nedroma, on mangeait du « zelif » (tête de
mouton au four ou en sauce) : « Celui qui mange
un « rass » (zelif) à l’occasion de Yennayer, restera
un « rass » (une personnalité) », disait l’adage dans
la cité de Abdelmoumen Ben Ali.
A Tlemcen, on consommait également ce jour-là
du « berkoukess bel’hlib » (on faisait bouillir de
la semoule granulée dans du lait de vache). Au
menu aussi, la fameuse « h’rira » (soupe à la levure
boulangère ou pâte domestique, tirant vraisemblablement son nom de « bouillie épicée » avec une «
coloration » hypocoristique, dont Tlemcen et Oujda
se disputent jalousement la « signature » culinaire,
d’ailleurs très prisée chez les familles koulouglies de
la cité des Zianides, notamment), saupoudrée de «
karwi’ya » (carvis).
C’est aussi à la faveur de cette fête qu’on renouvelait la « k’hmira’t Yennayer» (levain) pour le pain de maison
ou la « h’rira » de Ramadhan. En outre, le « cher’chem » concocté à base de blé, de fèves et de pois verts était
à l’honneur à cette occasion : « qoul cher’chem lâ tahchem » (Mange du cher’chem à ta guise), invitait-on son
hôte. Au titre du cérémonial agraire, on accomplissait un rituel qui consistait à déposer au premier soc un
«paquet» contenant du levain, des fèves, des figues et une grenade : « kha’lli zitou’neq l’yennayer, ya’dma’neq
l’akhassair » (Conserve tes olives pour Yennayer pour compenser tes pertes), disait un autre adage.
Lors de la soirée de Yennayer, les fillettes confectionnaient des poupées artisanales pour jouer à «qa’ch
blissa» (les vêtements de la fée) en fredonnant un « haoufi ». Au cours de la fête de Yennayer, des masques
divers interviennent, réclamant de l’argent ou des mets destinés à la célébration collective. On citera dans ce
cadre « Bu Bnani » à Tlemcen, « l’âne aux figues » à Nedroma et « Ayrad » à Béni Snous.
Au titre des actions de bienfaisance, un groupe de « tolba » (étudiants du Coran, à Djamaâ Echorfa en l’occurrence), dirigé par un jeune « taleb » portant une « kabouya bsi’bsi » (citrouille évidée) en guise de masque
et une barbe postiche préparée avec du gypse, passait dans les maisons pour collecter les dons (en fruits)
destinés aux pauvres à qui leur était offert une collation au sein de la mosquée (la charité avait) ses règles
et la philanthropie sa pédagogie). Lors de leur tournée caritative rituelle, les jeunes bénévoles chantaient
en chœur : « Bouménani, (le détenteur de la manne ou Bu Bnani), ha ! Ha ! ». Une sorte de père Noël version
locale qu’ils répétaient dix fois (remarquez au passage cette similitude dans la consonance entre « Bu Bnani
» et « Bounani », notre « Bonne année » dialectale… « Avec quoi tu vas contribuer, ô Bouménani ? ». Aussitôt,
s’instaurait pour la circonstance un dialogue « tacite » : « Je donnerai chriha, el kermouss, el djaouz el farouqi,
erroumane el mech’qouq… had dar, dar Allah, oua tolba a’bed Allah, am’mar ha oua tam’mar ‘ha, bi jaheq ya
rassoul Allal », leur promettait le « virtuel » Bouménani. Au cas où une famille ne faisait pas le geste (par égoïsme ou indigence, c’est selon !), elle recevait ce message « codé » (chanté) : « el mas’mar fel louh, moul eddar
med’bouh, chabria m’alqa, moula’t eddar m’talqa ! ». On jetait ainsi un « mauvais sort » : au mari l’accident par
blessure et à sa femme le divorce…
Cette fête version « zerda » ou plutôt « touiza », était également célébrée extra-muros, jusqu’à une date récente, dans certaines localités comme Khémis, Kef et Béni Boussaïd. On organise toujours à Béni Snous, dans
un cadre typiquement folklorique, un carnaval libellé « Ayrad » où un fellah se travestit en la circonstance en
lion ou en personnage masqué, pour recueillir les offrandes, en l’occurrence les fruits secs, qui seront, par la
suite, distribués aux pauvres gens, dans un esprit de solidarité et de concorde. Cette manifestation culturelle
séculaire, qui se tient chaque année à l’initiative de l’association « Edhakira Essanoucia » de la localité précitée, sera organisée cette fois-ci à Oran (à la Maison des arts et de la culture Zeddour Brahim Belkacem) à
l’invitation de l’association culturelle « Numidia ».
Selon le professeur Abdelilah Guellil, chercheur en soufisme, la célébration de la fête de Yennayer fut soutenue par l’illustre savant pluridisciplinaire Cheikh Mohamed Benyoucef Benameur Ben Choaïb Essenouci
(1424-1485), « spécialiste » de la théologie unitaire dite « ettawhid » et auteur du chef-d’œuvre « El Akida
Essoughra », natif de Tlemcen et originaire par son père de la tribu des Béni Snous, tribu berbère des environs
de Tlemcen.
Comme il est loisible de le constater, dans la tradition populaire, la fête de Yennayer était assimilée à une «
touiza » pour les pauvres, en donnant lieu à une sorte de « gala » de solidarité, via « Bouménani » ou
« Ayrad » ou les deux ensemble.
Qu’en est-il aujourd’hui
de cette coutume ?
Force est de constater que la fête de Yennayer, celle du partage, est réduite à sa plus simple expression, individualisée, à savoir l’indétrônable mais non moins onéreux plateau) « tba’q qa’qcha » (ou
shifet m’khelta) qui a survécu à l’érosion culturelle du temps, voire à celle du pouvoir d’achat. En
effet, plusieurs jours avant la célébration de Yennayer, on pourra assister du côté du marché couvert, à un commerce intense de fruits de toutes sortes. Les magasins, notamment ceux spécialisés
dans les fruits de saison (l’alléchant kiosque de Bab El Djiad en tête) améliorent leurs étals en les
garnissant ostensiblement de fruits secs très prisés à cette occasion. Même les vendeurs à la sauvette sont de la... fête.
Nous ne manquerons pas de rendre en cette occasion un vibrant hommage à tous ces chaleureux
« terrahine » (préposés aux fours banals) qui ont marqué de leur empreinte experte, indélébile, la
mémoire populaire de la vieille médina et d’autres quartiers de Tlemcen, et qui ne sont plus de
ce monde. Nous citerons Si Boumediene (Salhi) de Sid El Djebbar, El Mokhtar de Bab El Qorrane,
Boumediene « La’mèche » de Bab Ali, Dali Ali de Hart R’ma, Ghermoul de Derb El Kadi (ex-rue des
Forgerons, à ne pas confondre avec l’autre ruelle de Bab El Djiad), Bendahma de derb El Hadjamine,
Boufeldja de Rhiba, Kherris de Bab El Djiad, Benselka de derb Béni Djemla, Semmoud de derb Sid
El Yeddoune, Mir d’El Kaâla inférieure, Dib de Feddane Sebaâ, Boumediene « El H’chaïchi » de Sid El
Halloui, Chekroune de Bab Zir, Grine et Bouguima d’El Eubbad, Hmimed de Sidi Chaker, Benaïssa
de Bab El Hdid, El Abd’ de Beau Séjour, Kouider de Sidi Yacoub, El Moukhfi d’Agadir, Moussa et Bénali de R’bat, Bahbah de derb El Y’houd, Chérif de derb Bensekkine, Kalaïdji de derb Sidi Amrane...
Allez, Bon appétit à tous et asseggass ameggaz !
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On their part, some departments in charge of the activities of the demonstration
have already held assessment sessions as far as their participation, by reading
aloud the figures and results analysis during press conferences and debates
meant to mark the end of their respective programs.
THE
FINAL COUNTDOWN
The final step leading straight
to the end of the activities of
the event, Tlemcen, Capital
of Islamic Culture, 2011, is
launched. The beginning of
the end is undoubtedly felt
by both the citizens and the
participants in charge of the
event by the rise of the New
Year. Few activities took part
in these last days and only
few others are due to occur
in the coming months before
the closing date. Indeed,
some citizens already express
their regret to see the event
approaching the final step.
By AMIRA RAMZY
That was the case for theater department which organized on January 8th, a
press conference in which its members came across the various plays, shows and
didactic sessions they dealt with along the demonstration.
Mr. Noual Brahim, head-assistant of the department and the artistic councilor in
the NTA has led a press conference in the international Press Center of Tlemcen
where he indicated that more than 800 young artists and technicians took part
in the different shows set by “the theater department” of the demonstration»
Tlemcen, Capital of the Islamic Culture , 2011. The delegate announced also that
19 plays were produced and presented in front of about 100.000 spectators in 40
different cities of the country. These shows tackled, in a great majority, the history
of Tlemcen and its illustrious faces, ancient and contemporary Algerian historic
personalities among them Sidi Haloui, Lissan Eddine Ibn El Khatib, Sidi Boumediene, Cheikh Amud, Syphax and Al Hallaj.
Besides to shows, a number of tributes have been rendered to masters of the
Algerian theater such as Ould Abderrahmane Kaki, Abdelkader Alloula, Mohamed Dib, Tahar Ouattar and Mohamed Benguettaf. The representative of the
theater department pointed a the multiple workshops and training sessions
organized for the benefit of at least 200 young comedians in the domains of the
theater actors formation, direction and theatrical criticism, in addition to special
entertainment activities, such as the theatrical days of the South to Maghnia in
last November and the theatrical days of the city of Nedroma.
This dynamics is not going to stop at this assessment, said Mr. Noual during the
press conference. He announced that days of the One-man show are going to be
held in Sebdou next February next to Days of theater for children in Ghazaouet
in March. The World Day of the theater, which coincides with March 27th of every
year, will see the presentation of an artistic cocktail including the 19 plays of the
demonstration, Tlemcen, Capital of Islamic Culture. A similar rich theater program, set by the Ministry of Culture is on the way to mark the celebration of the
fiftieth anniversary of the national independence, the councilor announced.
The cultural exchanges activities program has also reached its final phase now that the 47 provinces have exhibited their
respective cultural programs as part of Tlemcen great event. The host city, Tlemcen, has been the last province to round
up the series of the Cultural Days of the national participation program. From January the 8th to 12th of the same month,
the Cultural Palace of Imama and the Cultural House, AbdelakaderAlloula, have been the core of various cultural activities
representing different regions of the western province, Tlemcen, through a multi-dimensional plan under the authority of
the Local Festival of Arts and Traditions administration. The kicking off ceremony has been led by high ranked personalities
representing the Ministry of Culture and local delegates executive .The event was meant to be greater since it coincided
with the activities of another major cultural event, Yennayer celebration, marking the beginning of the Amazigh New Year,
which is in itself a remote heritage the citizens of Tlemcen and Beni Senous in particular are proud of. On this circumstance,
the citizens witnessed once more memorable nights and days thanks to artistic shows and animations performed by
eminent local artists, namely, Brahim Hadj Kacem, Meriem Ben Allel, Karim Boughazi, Leila Ben Mrahand the giant comedian Salim, besides to many illustrious local artists. The closing ceremony has been exceptional thanks to a much more
youth program offered by talents from various TV musical programs in which took part local new talents who became
since then icons, namely Raja Meziane. The citizens have been fully involved to make of this event a successful festival by
attending the whole artistic shows given at both showrooms. It has been an opportunity that reflected the real image
in terms of regional cultural background. The population rediscovered how rich is the local patrimony, starting from the
inevitable Ayrad Carnival of Beni Senous, played for the first time in the heart of the city of Tlemcen, to the simulation of a
Tlemcenian typical marriage ceremony, folklore bands animations, or live making of traditional handcrafts, carpets, caftan
and local cakes.
To sum it up, one may say that the theater department activities final assessment and the closing of the national provinces
cultural participation have installed the feeling that fine things will soon come to their end. However, the national or
international activities left in the light of Tlemcen demonstration, though fewer, will certainly mark the population and the
participants all together.
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