THESE Docteur de l`Université Paris XII Discipline: Sciences de la
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THESE Docteur de l`Université Paris XII Discipline: Sciences de la
Université Paris XII Val-de-Marne U.F.R Sciences THESE Pour obtenir le grade de Docteur de l'Université Paris XII Discipline: Sciences de la vie et de la santé Présentée et soutenue publiquement par Isabelle BARBOSA Le 21 Novembre 2003 Etude in vivo et in vitro de la myogenèse et des GAG naturels associés : effets des RGTA, mimétiques fonctionnels des héparanes sulfates. Directeurs de thèse: Mme Isabelle MARTELLY/ Mr Jean FOUCRIER JURY M. Y. Laperche, Président Mme G. Butler-Browne, Rapporteur M. H. Hondermarck, Rapporteur Mme I. Martelly, Examinateur Mme D. Papy-Garcia, Examinateur M. J. Foucrier, Examinateur A mes parents, Justino et Odette A ma petite famille Maria, José, Audrey, Guillaume et Bruno A Didier Page -2- En sciences comme ailleurs, l’inertie intellectuelle, la mode, le poids des institutions et l’autoritarisme sont toujours à craindre Hubert Reeves Page -3- REMERCIEMENTS Je remercie Monsieur le Professeur Denis Barritault et Monsieur le Professeur Jean-Pierre Caruelle, directeurs du Laboratoire de Recherche sur la croissance cellulaire, la Réparation et la régénération tissulaire pour m’avoir accueillie dans leur laboratoire. Je tiens à remercier Madame Isabelle Martelly, d’avoir accepter d’être co-directrice de ma thèse en cours de route, suite au changement de thématique, de m’avoir initiée et fait découvrir le vaste « monde » des pathologies musculaires, de son appui dans l’obtention de la bourse de l’AFM. Son aide et ses conseils dans la réalisation de ce mémoire ont été particulièrement appréciés. Qu’elle soit assurée de ma reconnaissance et de mon respect. Je remercie Monsieur Jean Foucrier, professeur de l’université Paris XII, pour m’avoir accueillie en thèse dans son équipe, de m’avoir enseigné l’art de perfuser le foie et la technique d’isolement des cellules de Ito. Je lui suis reconnaissante d’avoir poursuivi son « mandat » de directeur de thèse malgré l’abandon de notre sujet concernant l’effet des RGTA sur les fibroses hépatiques. Je remercie, Monsieur Yannick Laperche, directeur de recherche de l’unitée Inserm 581, pour avoir accepté de présider le jury de cette soutenance. J’ai grandement apprécié notre trop courte collaboration sur les cellules de Ito. Je remercie Madame Gillian Butler-Browne, directrice de recherche de l’unitée CNRS UMR 7000 et Monsieur Hubert Hondermarck, professeur à l’université de Lille, de toute l’attention qu’ils ont apporté à ce travail et d’avoir accepté de le juger en qualité de rapporteurs. Je tiens à remercier, Madame Papy-Garcia, maître de conférence à l’université Paris XII, de m’avoir suivi et encadré dans l’univers des GAG. Après des « tonnes » de publications et quelques réunions bibliographiques, nous avons ensemble appris et déterminé les méthodes permettant l’étude des GAG, domaine encore très inexploré. Qu’elle trouve là toute ma reconnaissance et mon admiration pour ses compétences. Je suis très reconnaissante à Monsieur José Cebrian, chargé de recherche au CNRS, « mon mentor », d’avoir été à mes côtés et soutenue durant toutes ces années. Je le remercie profondément de tous les conseils qu’il m’a donnés et de son amitié. Je remercie Madame Arlette Duchesnay, technicienne, pour m’avoir initié à la culture de cellules satellites et transmis son savoir sur le modèle de régénération musculaire après écrasement. Tous mes remerciements et mon amitié s’adressent aussi à Mademoiselle Catherine Alexakis, docteur ès-Sciences, pour sa présence à mes côtés durant ces années de thèse, et dont la complicitée me manquent depuis son départ en post-doct de l’autre côté de la Manche. Mes remerciements s’adressent aussi à Mademoiselle Stéphanie Garcia, doctorante, pour sa gentillesse et sa bonne humeur, notamment dans les situations les plus critiques, à Monsieur Gilles Carpentier, Assistant Ingénieur, pour sa gentillesse et son aide en analyse d’image, à Madame Brigitte Blondet, Monsieur Yann Bassaglia, Madame Véronique Barbier- Page -4- Chassefière, Monsieur Emmanuel Petit et Madame Cécile Riffet pour leur disponibilité et leur gentillesse. Je remercie tous les membres du personnel, Bertille, Gilberte, Djelloul, Luc pour leurs disponibilités, leur sympathie et leur bonne humeur. Je tiens tout particulièrement à remercier Madame Raymonde Marotte et Madame Elisabeth Millet, directrice du Laboratoire d’analyse Médicale, pour m’avoir embauché en tant que technicienne de Laboratoire depuis l’obtention de mon BTS analyses Biologiques et jusqu’au début de la rédaction de ce mémoire, de leur compréhension, de leur soutien et de leur gentillesse. Ces années passées dans leur laboratoire m’ont permis d’acquérir une expérience du monde professionnelle mais m’ont surtout permis d’apprendre à écouter et à respecter les malades rencontrer au cours de mes gardes de nuits en chirurgie clinique. Je remercie aussi toutes mes collègues du laboratoire, Valérie, Pierrette, Martine, Joséphine, Dominique, Lydia, Carine, Stéphane, etc......pour leur amitié et leur soutien. Que toutes mes amies de BTS, de FAC et de « Boulot » trouvent dans ce mémoire l’expression de la reconnaissance. Enfin, je tiens à remercier du plus profond de mon cœur mes parents, qui m’ont permis de réaliser mon rêve de petite-fille, « un jour je ferais de la recherche », merci pour leur soutien financier, mais surtout pour leur confiance, leur patience et leur tendresse. Merci à ma nièce Audrey pour avoir corrigé un partie de mes fautes d’orthographe durant ces vacances d’été. Merci à mon ami, Didier, de m’avoir supportée dans les moments difficiles, de m’avoir écouté et soutenu. Page -5- Liste des figures Figure n°1 : Constitution du muscle squelettique Figure n°2 : Anatomie macroscopique et microscopique du muscle squelettique Figure n°3 : Représentation schématique d’un somite Figure n°4 : Schéma récapitulatif de l’action des différents facteurs myogéniques au cours de myogenèse embryonnaire et la régénération musculaire chez l’adulte Figure n°5 : Mécanismes potentiels pour l’activation de la transcription des gènes du muscle squelettique par MEF2 et les facteurs myogéniques bHLH Figure n°6 : Facteurs impliqués dans les étapes de prolifération, différenciation et de dédifférenciation Figure n°7 : Action de p21 sur les facteurs myogéniques au cours de la prolifération et de la différenciation myogénique Figure n°8 : L’évolution des MRF au cours du développement d’embryon de poulet. L’expression des différentes protéines bHLH myogéniques suivent des profils différents Figure n°9 A et B : Localisation des cellules satellittes Figure n°10 : Représentation schématique du processus de la régénération musculaire après une lésion Figure n°11 A et B : Régénération après écrassement total. Immuocytochimie de la laminine et de la desmine Figure n°12 : Représentation du petit (TGFβ1-LAP) et grand (TGFβ1-LAP-LTBP) complexes latents du TGFβ 1 Figure n°13 : Principales voies de signalisation mobilisées par le TGF β Figure n°14 : Structure en triple hélice du procollagène I Figure n°15 : Structure de la laminineFigure n°16 : Structures des ténascines Figure n°17 : Structure de la fibronectine Figure n°18 : Structure des différentes chaînes de glycosaminoglycannes Figure n°19 : Modèle courant représentant la structure moléculaire d’une lame basale Figure n°20 : Structure des différentes chaînes de glycosaminoglycannes (GAG) Figure n°21 : Composition chimique et structure de l’acide hyaluronique Figure n°22 : Les différents types de chondroïtine sulfates déterminés en fonction de la position des groupements sulfates sur le disaccharide Figure n°23 : Unités disaccharidiques répétées de l’héparine Figure n°24 : Illustration du développement d’analogues de l’héparine Figure n°25 : Effets anti-inflammatoires de l’héparine Figure n°26 : Unités dissacharidiques N acétylé et N-sulfatédes héparanes sulfates Figure n°27 : Les héparanes sulfates : régulateurs multifonctionnels des activités protéiques Page -6- Figure n°28 : Evolution et relations structurales entre les gènes des différents composant de la famille de SRLP Figure n°29 : Représentation schématique des HSPG présents dans le muscle Figure n°30 : Représentation schématique des protéoglycans de la famille des syndecans et des glypicans Figure n°31 : Structure des syndécans Figure n°32 : Représentation schématique de la dimérisation des syndécans Figure n°33 : Représentation schématique du glypican et de son ancrage à la membrane Figure n°34 : Représentation schématique des structures des 6 membres de la famille des glypicans Figure n°35 : Interactions entre les protéoglycannes avec les facteurs de croissance en fonction du type de GAG qui les constitues Figure n°36 : Biosynthèse des heparosan et modification des HS Figure n°37 : Organisation de l’appareil de Golgi (Cis, médian et trans) Figure n°38 : Représentation schématique de la phosphorylation en C2 du Xylose et des sulfatations en C4 et C6 des deux galactose du tétrasaccharide GlcA(β1,3)Gal(β1,3)Gal(1,4)Xyl(β1 coeur protéique) Figure n°39 : Homologie entre les 5 gènes de la faille des EXT Figure n°40 : Séquence d’intervention des différentes enzymes de la famille des EXT au cours la biosynthèse des HS Figure n°41 : Dégradation intracellulaire des HSPG Figure n°42 : Type d’interaction possible entre les HSPG et les FGF Figure n°43 : Représentation simplifiée des analogies de séquences entre les HS naturels et les HS mimétique de synthèse Figure n°44 : Structure des RGTA Figure n°45 : Représentation schématique du complexe protéique associé à la dystrophine dans le muscle strié squelettique Figure n°46 : Protocole de purification des syndécans par immunoprécipitation Figure n°47 : Injection de la solution à tester au centre du muscle EDL Figure n°48 : Interactions possibles entre un facteur de croissance le FGF, l’héparine, les HSPG ou les RGTA Figure n°49 : Effets possibles du RGTA sur le catabolisme protéoglycannes et des glycosaminoglycannes. Page -7- et/ou l’anabolisme des Listes des abréviations........................................................................................................13 INTRODUCTION ..............................................................................................................18 I. Le muscle squelettique ...................................................................................19 I.1. Constitution générale du muscle ............................................................................19 I.2. Diversité des fibres musculaires .............................................................................19 I.2.1. Généralités ...................................................................................................20 I.2.2. Propriétés contractiles et métaboliques ......................................................21 I.3. Origine des cellules musculaires.............................................................................22 I.4. La myogenèse..........................................................................................................23 I.4.1. Diversité des myoblastes..............................................................................24 I.4.2. Mécanismes moléculaires de l’engagement myogénique et de la différenciation .............................................................................................................26 I.4.3. La différenciation myoblastique est-elle irréversible? ...............................28 I.4.4. Prolifération et différenciation, événements mutuellement exclusifs ? .....30 II. La régénération musculaire ........................................................................32 II.1. Les cellules myogéniques : les cellules satellites.....................................................32 II.1.1. Structure......................................................................................................32 II.1.2. Origine des cellules de la régénération .......................................................33 II.1.2.1. Origine embryonnaire .........................................................................33 II.1.2.2. Distribution des cellules satellites en fonction du type de muscle et de l’âge ..............................................................................................................33 II.1.2.3. Hétérogénéité des cellules satellites.....................................................34 II.1.3. Le déroulement de la régénération .............................................................36 II.1.3.1. Dégénérescence et élimination des fibres lésées..................................37 II.1.3.2. Régénération de fibres ou de parties de fibres lésées .........................38 II.1.3.3. Régénération après écrasement total ..................................................39 II.2. Les facteurs de croissance dans la régénération musculaire et la myogenèse ......40 II.2.1. Les « Fibroblast Growth Factors” (FGF)...................................................40 II.2.1.1. Les FGF dans la myogenèse et la régénération musculaire ...............41 II.2.1.2. Les récepteurs aux FGF (FGFR) ........................................................42 II.2.1.2.1. Les récepteurs de haute affinité ..........................................................42 II.2.1.2.2. Les récepteurs de basse affinité ..........................................................44 II.2.2. Le Transforming Growth Factor β (TGFβ β) ...............................................45 II.2.2.1. Le TGFβ β dans la myogenèse et la réparation tissulaire .....................46 II.2.2.2. Caractéristiques des TGFβ β et de leurs récepteurs .............................47 II.2.2.2.1. Récepteur de type I et II à haute affinité .............................................47 II.2.2.2.2. Récepteur de type III à basse affinité..................................................48 II.2.2.2.3. Polymérisation des récepteurs I et II et transduction de signal ...........48 II.2.3. Les « Insulin-like Growth Factors » (IGF).................................................49 II.2.3.1. Les IGF et la myogénése......................................................................50 II.2.3.2. Les récepteurs aux IGF .......................................................................51 III. La matrice extra-cellulaire ..........................................................................52 III.1. Principaux composants de la matrice extra-cellulaire.......................................52 III.1.1. Les collagènes ..............................................................................................52 III.1.1.1. Structure et organisation générale......................................................52 III.1.1.2. Types et distribution des collagènes dans le tissu musculaire ............54 III.1.2. Les glycoprotéines .......................................................................................55 III.1.2.1. La laminine ..........................................................................................55 Page -8- III.1.2.2. III.1.2.3. III.1.2.4. La Ténascine ........................................................................................56 La fibronectine.....................................................................................57 Les protéoglycannes.............................................................................57 III.2. La lame basale.................................................................................................58 IV. Les glycosaminoglycannes ............................................................................60 IV.1. Structure des glycosaminoglycannes..................................................................60 IV.1.1. L’acide hyaluronique ou hyaluronan (HA) ................................................61 IV.1.2. Les galactosaminoglycannes .......................................................................62 IV.1.2.1. La chondroïtine et les chondroïtines sulfates (CS) .............................62 IV.1.2.2. Le dermatane sulfate (DS)...................................................................63 IV.1.3. Les glucosaminoglycannes ..........................................................................64 IV.1.3.1. Le kératane sulfate (KS)......................................................................64 IV.1.3.2. Les héparanes sulfates et l’héparine ...................................................64 IV.1.3.2.1. L’héparine ........................................................................................65 IV.1.3.2.2. Les héparanes sulfates ......................................................................67 IV.2. Les protéoglycannes............................................................................................68 IV.2.1. Les « Small Leucine-Rich Proteoglycans » ou (SLRP) ..............................71 IV.2.2. Les protéoglycannes héparanes sulfates .....................................................72 IV.2.2.1. Agrine...................................................................................................72 IV.2.2.2. Les syndécans.......................................................................................73 IV.2.2.3. Les Glypicans.......................................................................................75 IV.2.2.4. Le perlécan...........................................................................................77 IV.3. Dynamique d’expression des PG durant le développement du muscle squelettique.........................................................................................................................77 V. Glycosaminoglycannes : synthèse et fonctions...........................................................78 V.1. Biosynthèse des héparanes sulfates ........................................................................78 V.1.1. Synthèse du tétrasaccharide de liaison Protéine-GAG ..............................79 V.1.2. Elongation de la chaîne de GAG.................................................................80 V.1.3. Les « Exostose tumor suppressors » ou EXT .............................................80 V.1.4. Synthèse de la chaîne finale des héparanes sulfates ou de l’héparine .......82 V.1.4.1. Les N-deacétyl/N-sulfotransferases (NDST). ......................................83 V.1.4.2. Les épimérases .....................................................................................83 V.1.4.3. Les O-sulfotransférases .......................................................................84 V.1.5. Dégradation des héparanes sulfates............................................................86 V.1.6. Sulfatases et héparanases ............................................................................87 V.1.6.1. Les sulfatases .......................................................................................87 V.1.6.2. les héparanases ....................................................................................87 V.1.7. Rôles physiologiques des héparanes sulfates ..............................................88 V.1.8. Les HS dans la myogenèse...........................................................................89 V.1.9. Interaction entre HS et facteurs de croissance...........................................90 V.1.9.1. Interaction HS-FGF2...........................................................................90 V.1.9.2. Interaction entre HS et TGFβ β1 ............................................................91 V.2. Héparanes sulfates protéoglycannes (HSPG) et HS dans les pathologies musculaires .........................................................................................................................92 V.3. Analogues de synthèse : mimétiques d’héparanes sulfates ou RGTA ..................93 VI. Les RGTA. Analogues de synthèse des héparanes sulfates .......................................94 VI.1. Structure des RGTA et analogie avec les HS.....................................................94 VI.2. Fonctions des RGTA...........................................................................................95 VII. Dystrophie musculaire et thérapie existante..............................................................96 VII.1. Cas particulier des dystrophies musculaires......................................................97 Page -9- VII.2. Thérapie myoblastique : la transplantation myoblastique................................97 MATERIELS ET METHODES ......................................................................................100 I. Culture de cellulaire ......................................................................................101 I.1. Culture primaire de cellules satellites ..................................................................101 I.1.1. Prélèvements des muscles..........................................................................101 I.1.2. Dissociation mécanique .............................................................................101 I.1.3. Dissociation enzymatique ..........................................................................102 I.1.4. Récupération des cellules et mise en culture ............................................102 I.2. Culture de la lignée établie C2.7...........................................................................102 I.3. Mesures de croissance cellulaire ..........................................................................103 I.3.1. Détermination des conditions optimales de mise en culture des C2.7 .....103 I.3.2. Comptage cellulaire par « Coulter-counter »..........................................103 I.3.3. Evaluation de la prolifération par incorporation de thymidine ..............104 I.3.4. Dosage de l’ADN par la méthode du DAPI ..............................................104 I.3.5. Viabilité des cellules ..................................................................................105 I.4. Traitement par les RGTA ....................................................................................105 I.4.1. Effet sur la prolifération cellulaire ...........................................................105 I.4.2. Conditions de traitement au RGTA durant la prolifération et la différenciation ...........................................................................................................105 I.5. Evaluation de la différenciation par le dosage des créatinine kinases ................106 I.5.1. Devenir des RGTA après administration aux cellules en culture............107 II. Etude des glycosaminoglycannes au cours de la myogenèse in vitro et in vivo ............................................................................................................107 II.1. Méthode d’extraction............................................................................................107 II.1.1. Extraction des PG......................................................................................107 II.1.2. Extraction des glycosaminoglycannes.......................................................108 II.2. Méthodes de dosage des glycosaminoglycannes...................................................108 II.2.1. Dosage des glycosaminoglycannes par complexation au Bleu de1,9diméthylméthyléne....................................................................................................108 II.2.2. Détermination des rapports héparanes sulfates/chondroïtine sulfates....109 II.2.3. Dosage des glycosaminoglycannes totaux par HPLC...............................109 II.2.3.1. Conditions de marquage à l’acide anthranilique .............................109 II.2.3.2. Conditions de détection .....................................................................110 II.3. Etude des enzymes du métabolisme des héparanes sulfates................................110 II.3.1. Extraction des ARNm totaux des cellules myogéniques ..........................110 II.3.2. Electrophorèse des ARNm totaux.............................................................110 II.3.3. Protocole de RT-PCR................................................................................110 II.4. Dosage de l’activité aryl sulfatase A et B .............................................................111 II.5. Immunolocalisation des héparanes sulfates.........................................................112 II.6. Dosage des différents epitopes de HS par une technique dérivée d’ELISA .......113 II.7. Etude de l’expression des PG par Western Blot..................................................114 II.7.1. Dosage des protéines totales ......................................................................114 II.7.2. Immunoprécipitation des protéoglycannes ..............................................114 II.7.3. Western Blot ..............................................................................................115 II.7.3.1. Electrophorèse sur gel dénaturant de polyacrylamide (SDS-PAGE)....115 II.7.3.2. Transfert sur membrane en nylon ....................................................115 II.7.3.3. Immunobloting ..................................................................................116 II.7.3.4. Deshybridation du Western-Blot ......................................................116 III. La régénération musculaire ......................................................................116 Page -10- III.1. Modèle de l’écrasement total ............................................................................117 III.1.1. L’écrasement du muscle............................................................................117 III.1.2. Méthode d’injection ..................................................................................117 III.1.3. Le prélèvement ..........................................................................................118 III.1.4. Histologie par coloration au trichrome de Gomori..................................118 RESULTATS ....................................................................................................................119 CHAPITRE I :..................................................................................................................120 Article 1 : Stimulation de la prolifération in vitro des cellules satellites par des mimétiques des glycosaminoglycannes. ...........................................................................120 CHAPITRE II...................................................................................................................133 Article 2 : Mise au point d’une méthode quantitative de détermination des glycosaminoglycannes au niveau d’extraits cellulaires et des tissus biologiques. ..........133 CHAPITRE III .................................................................................................................144 Article 3: Les RGTA mimétiques synthétiques de GAG modulent le métabolisme des GAG naturels au cours de la myogenèse (soumis J Cell. Biol.). .....................................144 CHAPITRE IV .................................................................................................................178 Résultats in vivo: Teneur en héparane sulfate au cours de la régénération d’un muscle écrasé : effet de mimétiques de GAG (RGTA) ................................................................178 DISCUSSION ET CONCLUSION ..................................................................................183 BIBLIOGRAPHIE ...........................................................................................................196 ANNEXES ........................................................................................................................217 Page -11- LISTE DES ARTICLES CORRESPONDANT AUX TRAVAUX PRESENTES DANS CE MEMOIRE DE THESE 1- Papy-Garcia, D., Barbosa, I., Duchesnay, A., Saadi, S., Caruelle, J. P., Barritault, D. et Martelly, I. Glycosaminoglycan mimetics (RGTA) modulate adult skeletal muscle satellite cell proliferation in vitro . J Biomed Mater Res, 62, 46-55, 2001 2- Barbosa, I., Garcia, S., Barbier-Chassefiere, V., Caruelle, J. P., Martelly, I. et PapyGarcia, D. Improved and simple micro assay for sulfated glycosaminoglycans quantification in biological extracts and its use in skin and muscle tissue studies ». Glycobiology 13 (9) :647-653, 2003 3- Isabelle Barbosa, Mustapha Oudghir*, Arlette Duchesnay, Guido Jenniskens**, Gilles Carpentier, Jose Cebrian, Jean-Pierre Caruelle, Toin van Kuppevelt***, Isabelle Martelly and Dulce Papy-Garcia. Synthetic glycosaminoglycan mimetic (RGTA) modulates natural glycosaminoglycan metabolism during myogenesis (soumis pour publication dans J Cell Biol) ARTICLE EN COURS DE PREPARATION 4- Isabelle Barbosa et Mustapha Oudghir, Dulce Papy-Garcia, Guido Jenniskens, Ahmed Aamiri, Denis Barritault, Toin van Kuppevelt et Isabelle Martelly The fate of Heparan Sulfate in crush-induced regeneration of the Soleus and EDL muscle: effect of glycosaminoglycan mimetics (RGTA) (article en préparation) ARTICLE NE FAISANT PAS L’OBJET DE CE MEMOIRE 5-P.Li, J.Cebrian, G. Carpentier, I. Barbosa et D.Barritault ; Effect of RG1192, a substituted dextran on inflammatory response. Cellular and Molecular Biology. 49: 409-413 Page -12- Listes des abréviations AchE : Acétyl choline estérase ADN : Acide désoxyribo nucléique ALK : Activin receptor like kinase ARNm : Acide ribonucléique messager ATIII : Anti trombine III ATP: Adénosine triphosphate BHLH: basique-hélice-boucle –hélice BMP : Bone morphologic protein Cdk : cyclin dependent kinase CFR : récepteur riche en cysteine CPK : Créatinine phosphokinase CS : Chondroïtine sulfate CSA : Chondroïtine sulfate A CSB : Chondroïtine sulfate B CSC : Chondroïtine sulfate C CSPG : Chondroïtine sulfate protéoglycanne DMD : Dystrophie musculaire de Duchenne DS : Dermatane sulfate DSPG : Dermatane sulfate protéoglycanne EDL : Extensor Digitorum Longus EXT : Exostose tumor suppressors EXTL : Exostose tumor suppressor Like FACIT : Fibril associated collagen with interrupted triple helice FGF: Fibroblast growth factors GAG: Glycosaminoglycanne GalNac: N-acétyl galactosamine GH: Growth hormone GlcA: Acide glucuronique GlcNac: N-acétyl glucosamine GPC: Glypican GPI: glycosylphosphatidylinositol HA : Acide hyaluronique HBGF: Heparine binding growth factor HGF/SF: Hepatocyte growth factor/scattor factor HME : Hereditary binding growth factor HNF: Hepatocyte nuclear factor HS: Héparane sulfate HSPG: Héparane sulfate protéoglycanne Id : Inhibitor of differentiation IdoA: glucuronate ou Iduronate Ig: Immunoglobuline IGF: Insulin growth factor IGFBP: Insulin growth factor binding protein kDa : kiloDalton KS : Kératane sulfate KSPG: Kératane sulfate protéoglycanne Page -13- LAP : Latency associated peptide LIF : leukaemia inhibitory factor LMWH: Low molecular weigth heparin LTBP: Latent TGFβ weigth protein MADS : MCMI Agamous deficiens serum MAPK(K): Mitogen activated protein kinase (kinase) MEC: Matrice extracellulaire MEF: Myocyte enhancer factor MNF : Myocyte nuclear factor MRF: Myogenic regulatory factors MyHC: Myosin heavy chain MyLC: Myosin light chain NDST: N-deacétylase- N-sulfotransferase OST: O-Sulfotransferase p.c: post coïtum PDGF: Platelet derived growth factor PG: Protéoglycanne PKC: Protéine kinase C PLC: Phospholipase C Rb: Rétinoblastome RGTA: ReGeneraTing Agent RMN: Résonance magétique nucléaire TAK: TGFβ activated kinase TGFβ: Transforming Growth Factor β TPA: 12-O-tetradecanoylphorphol-13-acétate UFH: Héparine non fractionnée ou héparine standard Wg : Wingless Page -14- PREAMBULE Les muscles constituent des organes originaux en raison de leurs nombreuses caractéristiques morphofonctionnelles particulières. Aux premières études les concernant, portant notamment sur leurs organisations tissulaires et leurs traits histologiques, se superposèrent des approches expérimentales permettant de mieux cerner les aspects métaboliques et les propriétés électrophysiologiques des divers tissus musculaires. L’utilisation conjuguée de diverses méthodes modernes d’investigation (microscopie confocale, RMN, outils de la biologie moléculaires, ...) a permis d’accéder à une meilleure compréhension de la physiologie de la cellule musculaire, notamment au niveau moléculaire. Au cours de ces dernières années, sans pour autant négliger l’étude même des cellules musculaires, de nombreuses recherches ont porté sur la connaissance de la matrice extracellulaire (MEC), structure qui n’avait jusqu’alors que suscité un intérêt modéré. La nature des constituants matriciels ainsi que le rôle physiologique de ces derniers sur le comportement cellulaire ont suscité récemment de nombreuses recherches. Parmi les composants matriciels, les protéoglycannes (PG) et leurs glycosaminoglycannes associés (GAG) ont fait l’objet d’une attention nouvelle, d’autant plus que divers membres de ces familles moléculaires furent caractérisés au niveau des membranes cellulaires. Ces constituants non seulement assurent des rôles structuraux importants mais sont également capables de contracter des liaisons spécifiques avec de nombreux composés biologiques, et en particulier des facteurs de croissance dont certains sont intimement impliqués dans les processus myogéniques et le fonctionnement musculaire. Le travail présenté dans ce mémoire concerne l’étude de l’effet de mimétiques structuraux et fonctionnels des GAG comme agents favorisant la régénération du muscle lésé via une modification de la constitution qualitative et quantitative des PG présents à la surface cellulaire et dans le microenvironnent des cellules musculaires. Cette étude a été dans un premier temps réalisé sur du matériel biologique en culture (cellules satellites en culture primaire, lignée myoblastique C2.7) et dans un deuxième temps dans un modèle in vivo de régénération musculaire suite à un écrasement mécanique de muscles de pattes postérieurs de rat (EDL pour « Extensor Digitorium Longus » et Soléaire). Ces mimétiques fonctionnels sont obtenus par synthèse chimique et ont été nommés RGTA pour « ReGeneRaTing Agent » en raison de leurs effets stimulateurs sur les processus de régénération et de cicatrisation cellulaire. En effet, ces mimétiques des héparanes sulfates et de l’héparine, dépourvus d’activité anticoagulante présentent comme leurs analogues naturels, des affinités vis-à-vis de nombreux facteurs de croissance, entraînant des effets protecteurs et/ou potentialisateurs pour Page -15- des derniers (Burgess et al. 1986 ;Yayon et al. 1991). Ainsi, de nombreux travaux réalisés in vitro et/ou in vivo ont montré que les RGTA stimulaient la cicatrisation cutanée (Meddahi et al. 1994), la réparation de l’os crânien (Blanquaert et al. 1995), la résistance à l’étirement mécanique d’anastomoses coliques (Meddahi et al. 1996). En ce qui concerne les tissus musculaires, il est apparu que ces molécules étaient capables d’assurer la protection du muscle cardiaque infarcié (Yamauchi et al. 2000), la stimulation de la myogenèse et des processus régénératifs (revascularisation et réinnervation de muscles striés lents (soleus) et rapides (EDL)(Gautron et al. 1995, Aamiri et al. 1995(b), Desgranges et al. 1999). Par ailleurs, d’autres travaux ont montré que les RGTA modulaient in vitro la prolifération cellulaire et la biosynthèse de molécules matricielles comme les collagènes, jouant un rôle important de régulateurs dans le développement de fibroses (Mestries et al. 1998). Ces différentes données suggèrent que les RGTA peuvent agir comme des modulateurs de l’homéostasie tissulaire et cellulaire, notamment en régulant les activités des facteurs de croissance et des enzymes de l’inflammation qui se manifestent lors d’une lésion tissulaire, le tout aboutissant à un remodelage de la MEC des tissus lésés (Ledoux et al. 2000). C’est dans ce contexte que ce travail a été effectué, en portant une attention toute particulière aux éventuelles influences que pourraient exercer les RGTA sur la biosynthèse des PG et sur celle d’une classe de GAG, les héparanes sulfates tant dans des approches in vitro qu’in vitro. Le manuscrit comporte 4 grandes parties. Une introduction constituée par une approche élargie du sujet, regroupe divers aspects du domaine de recherche abordé. Après quelques rappels concernant certaines caractéristiques du muscle squelettique, des données relatives à la régénération musculaire sont développées avec notamment mention du rôle de quelques facteurs de croissance durant les processus myogéniques. Un regard est donné sur la composition des matrices extracellulaires et notamment celle relative à la lame basale. Cette partie introductive s’achève sur une revue concernant les propriétés structurales et fonctionnelles des GAG et PG associés et des mimétiques synthétiques, les RGTA. La partie consacrée aux Matériels et Méthodes, présentes les principales techniques mises en oeuvre pour la réalisation de ce travail, dont certaines d’entre elles sont originales et ont fait l’objet d’une mise au point expérimentale. Page -16- La partie « Résultats » regroupe les articles publiés ou en cours de rédaction concernant les travaux effectués. Trois des articles ont trait à l’action des RGTA sur le compartiment des cellules myogéniques et sur le métabolisme des GAG. Un quatrième article est d’ordre méthodologique et décrit une méthode originale d’analyse qualitative et quantitative de GAG extraits d’échantillons biologiques, cellulaires et tissulaires. La dernière partie propose, à partir d’une approche critique des résultats obtenus, de nouvelles perspectives de recherche en utilisant les différents modèles d’étude choisis lors de la présente étude. En effet, les données concernant le rôle des polysaccharides naturels dans le tissu musculaire sont à ce jour peu nombreuses. Une meilleure compréhension de l’importance occupée par ces molécules dans la biologie musculaire devrait aider à saisir leur rôle lors de dérèglements pathologiques, et l’utilisation de mimétiques de synthèse ouvre d’éventuelles perspectives en thérapeutique humaine. Page -17- INTRODUCTION Page -18- I. Le muscle squelettique I.1. Constitution générale du muscle Chez de nombreux organismes, nous pouvons distinguer 3 types de tissus musculaires, d’une part ceux à contraction involontaire : les muscles lisses, le muscle cardiaque, et d’autre part les muscles squelettiques ainsi dénommés de par leur attachement aux structures osseuses, et qui jouent un rôle important dans le maintien et les mouvements du squelette. Les muscles striés squelettiques représentent une masse pondérale importante de l’ordre de 40 à 50 % de l’ensemble de l’organisme chez les Vertébrés. Le tissu musculaire est constitué de fibres musculaires striées multinucléées et fusiformes ayant la capacité de se tendre ou de se détendre sous l’influence d’un stimulus d’origine volontaire ou réflexe, de tissu conjonctif unissant les fibres, comportant de nombreux vaisseaux et des structures nerveuses responsables de l’innervation motrice et de l’innervation sensitive. L’ensemble du muscle est enveloppé d’une couche de tissu conjonctif épais, l’épimysium ou aponévrose, constitué de fibres de collagène disposées en plans superposés (Figure 1). Dans chaque plan la direction des fibres est perpendiculaire à celle du plan voisin. L’orientation des fibres de collagène est déterminée par les forces qui s’appliquent sur l’aponévrose lors des mouvements de contraction ou de relâchement du muscle. Le périmysium issue de la partie profonde de l’épimysium correspond à des cloisons conjonctives qui découpent le muscle en faisceaux musculaires. L’endomysium est l’ensemble du tissu conjonctif qui dans un faisceau primaire enveloppe chaque fibre et la sépare des fibres voisines. Il est formé de fibres de collagène qui s’accolent à la lame basale de chaque fibre. I.2. Diversité des fibres musculaires Une des caractéristiques principales du muscle squelettique est sa diversité. Au sein d’un même organisme, chaque muscle diffère de son voisin par sa couleur, sa taille, sa vitesse de contraction et sa résistance à la fatigue. Le muscle étant formé d’un ensemble de fibres Page -19- musculaires, c’est l’existence de différents types de fibres et la proportion respective de chacune d’entre elles au sein d’un muscle qui sont à l’origine de cette diversité. I.2.1. Généralités Dès la fin du 19ème siècle, Ranvier (1873, 1874) observait que l’aspect microscopique des fibres de muscles striés blancs à contractions rapides était différent de celui des fibres de muscles striés rouges à contractions lentes. Des études histologiques révélèrent ensuite qu’à l’intérieur d’un même muscle les fibres différaient entre elles par leur morphologie (Knoll, 1891) et leur structure (Krüger, 1952). Ce n’est que dans les années 1960-1970 que différents types de fibres ont été définis en fonction de leurs propriétés contractiles et métaboliques. Les fibres musculaires striées sont des cellules multinucléées de forme généralement cylindrique, structure caractérisant l’unité fonctionnelle du muscle. Le centre du muscle est notamment constitué de fibres d’aspect fusiforme ou effilé alors qu’au niveau du tendon on trouve essentiellement des fibres d’aspect conique. Les fibres musculaires se présentent donc comme des fuseaux longs et fins ayant un diamètre de 10 à 100 µm et une longueur pouvant aller jusqu’à 30 cm. Le diamètre des fibres est variable, les fibres constituant la périphérie du muscle étant d’un diamètre inférieur à celles présentes au centre du muscle. D’un point de vue mécanique, un muscle est d’autant plus puissant qu’il est composé de fibres longues à grand diamètre. Chaque fibre multinucléée est entourée d’une membrane ou sarcolemme formée par l’association d’une membrane plasmique et d’une épaisse lame basale riche en glycoprotéines et en fibres conjonctives, l’ensemble constituant une architecture à haute résistance mécanique. Le cytoplasme de la fibre ou sarcoplasme est dans sa presque totalité rempli de faisceaux d’éléments contractiles : les myofibrilles. Celles-ci forment de longs cylindres de 1 à 2 µm de diamètre qui présentent une striation transversale périodique caractéristique qui est à l’origine de la dénomination de muscle strié. Cette striation est due à un arrangement particulier de deux types de constituants du système contractile : la myosine et l’actine. Ces filaments sont organisés dans des éléments répétitifs appelés sarcomères limités par des bandes Z (figure 2). Page -20- Chaque sarcomère présente une alternance de filaments épais (constitué majoritairement de myosine) et de filaments plus mince (actine), ces derniers étant attachés aux bandes Z. La superposition de ces filaments détermine l’organisation en bandes A (foncées, anisotropes) et I (claires, isotropes). A l’état natif, la myosine est un oligomère de 500 kDa constitué de deux chaînes lourdes de 200 kDa et de quatre chaînes légères de 15 à 30 kDa selon leur origine (Gershman et al. 1969; Weeds and Lowey 1971). Les deux chaînes lourdes sont associées par leur région C-terminale sur laquelle viennent s’associer deux chaînes légères. La diversité des chaînes lourdes sera traitée dans le paragraphe I.2.3. La myosine porte une activité ATPasique intrinsèque qui est activée par son interaction avec l’actine et assure ainsi la transduction mécanochimique. La contraction musculaire se produit par glissement des filaments épais entre les filaments fins suite à l’interaction des structures globulaires des molécules de myosine avec les molécules d’actine. I.2.2. Propriétés contractiles et métaboliques Elles dépendent essentiellement des myosines dont les propriétés moléculaires permettent une contraction lente ou rapide, prolongée ou brève. En 1967, Barany montrait ainsi que la vitesse de contraction de muscles entiers était proportionnelle à l’activité ATPasique de leurs myosines. La classification des différents types de fibres en fonction de leurs propriétés contractiles a donc été basée sur l’activité ATPasique de l’actinomyosine. Les différences de sensibilité de celle-ci au pH ont permis de distinguer les fibres ayant une vitesse de contraction rapide (type II) ou lente (type I), pour lesquelles les activités ATPasiques sont respectivement inhibées à des pH acides ou alcalins (Guth and Samaha 1969). Par ailleurs, l’analyse de muscles constitués essentiellement d’un type de fibres a révélé que les muscles rapides, peu irrigués, pauvres en mitochondries, utilisent essentiellement la glycolyse anaérobie pour couvrir leurs besoins énergétiques alors que les muscles lents, abondamment vascularisés et riches en mitochondries, puissent leur énergie dans les mécanismes oxydatifs (revue, Bacou and Vigneron 1988). Ces différentes propriétés sont en rapport avec les fonctions de ces muscles. Les muscles lents, impliqués essentiellement dans Page -21- la posture, doivent être capables de contractions soutenues et économiques alors que les muscles rapides, qui contribuent à des mouvements de courte durée, nécessitent une couverture énergétique immédiatement disponible. Des mesures d’activités d’enzymes impliquées dans l’une ou l’autre de ces voies (par exemple la phosphorylase pour la glycolyse et la succinate deshydrogénase pour la voie oxydative) ont permis de distinguer des fibres oxydatives, des fibres oxydoglycolytiques et glycolytiques. A l’heure actuelle, l’appréciation des activités ATPasique et métaboliques, l’utilisation de diverses approches méthodologiques (immunologies, de biologie moléculaire), permettent de classer schématiquement les fibres des muscles adultes selon la nomenclature suivante : Les fibres de type I, qui sont capables de contractions lentes et sont caractérisées par leur métabolisme essentiellement oxydatif, Les fibres de type II, capables de contractions rapides et qui se subdivisent en sousgroupes : les fibres IIA à métabolisme oxydoglycolytique, les fibres IIB à métabolisme glycolytique, les fibres IID/IIX (présentes chez le rat, la souris, prédominantes chez le lapin et l’homme) aux propriétés intermédiaires (Hamalainen and Pette 1993; Aigner et al. 1993) Les fibres musculaires ainsi classées tirent leurs propriétés d’isoformes spécifiques des diverses protéines contractiles qu’elles expriment. L’utilisation de techniques comme l’immunohistologie et celles de la biologie moléculaire, et certaines techniques biochimiques appliquées à des fibres isolées, ont rendu possible l’identification de ces isoformes. Il est ainsi apparu que, outre la présence d’isoformes de protéines de l’appareil contractile telles que la myosine, la troponine et la tropomyosine, existaient aussi des isoformes de protéines impliquées dans la régulation de la vitesse de contraction des fibres, via la concentration en Ca 2+ intracellulaire. I.3. Origine des cellules musculaires Les tissus musculaires squelettiques des mammifères ont comme origine des cellules souches embryonnaires ayant de nombreuses fonctions encore peu connues. Ces cellules souches sont dérivées des somites (Grinnell 1995 ; Buckingham 2001). Elles sortent des bords hypaxiaux Page -22- de la partie dorsale des somites (Buckingham et al. 2003) et migrent vers les bourgeons des membres où elles prolifèrent tout en exprimant de nombreux facteurs de détermination myogénique et se différencient par la suite en cellules du tissu musculaire squelettique (Figure 3). I.4. La myogenèse La myogenèse est l’ensemble des processus qui contribuent à la formation du muscle. Elle débute donc par la multiplication active de cellules musculaires mononucléées ou myoblastes, qui se distinguent des autres types cellulaires par l’expression de protéines comme les facteurs de transcription myogéniques de la famille MyoD, des protéines telle la βénolase et des protéines de structure comme la desmine et la dystrophine. Sous l’influence de facteurs externes, les myoblastes sortent du cycle cellulaire et, bloqués en phase G1, s’engagent dans la voie de la différenciation terminale. D’un point de vue morphologique, cette étape correspond à la fusion des myoblastes en structures plurinucléées, les myotubes. Cette étape s’accompagne d’une différenciation biochimique caractérisée par l’expression de protéines impliquées dans la structure et la fonction de la future fibre musculaire (actine, myosine, troponine, récepteurs de l’acétylcholine...) et par l’expression d’enzymes impliquées dans la voie énergétique musculaire, comme l’isoforme M de la créatinine phosphokinase. Au cours de la vie fœtale, les myotubes se développent progressivement pour former les fibres musculaires qui acquièrent, dans les premières semaines postnatales, leurs caractéristiques adultes sous l’influence de facteurs externes (nerveux, hormonaux, fonctionnels...). Chez les vertébrés supérieurs, la myogenèse se déroule en deux temps au cours duquels se forment des fibres qualifiées respectivement de première et de seconde génération. Les fibres de première génération dérivent de la maturation de myotubes primaires, qui eux même résultent de la fusion synchrone de myoblastes présents au cours des phases précoces de l’embryogenèse (8-10 semaines de développement)). A la périphérie de ces myotubes primaires, une deuxième génération de myoblastes va se multipler pour progressivement fussionner et former le long des myotubes primaires une deuxième série de myotubes, les myotubes secondaires (11 à 18 semaines de développement)(Barbet et al., 1991). Mais en aucun cas, les myotubes secondaires fusionnent avec les myotubes primaires (Ontell and Kozeka 1984, Harris et al. 1989). Ces derniers, étroitement liés aux myotubes primaires par une matrice extracellulaire commune, des interdigitations ce leurs membranes et des jonctions Page -23- communicantes, vont par la suite, s’individualiser et générer les fibres de seconde génération qui constituent l’essentiel des fibres d’un muscle adulte (Duxson et al. 1989). I.4.1. Diversité des myoblastes Les myoblastes qui contribuent à la formation des muscles périphériques présentent des souscatégories distinctes mises en évidence par des techniques de culture clonale de cellules musculaires. Les premiers travaux dans ce domaine ont été réalisés par Hauschka 1974 puis White en 1975 à partir de bourgeons de membres d’embryons de caille et de poulet (White et al. 1975). Ces travaux montrent que des myoblastes prélevés à différents stades du développement se distinguent par leurs exigences nutritionnelles lorsqu’ils sont amenés à se différencier, et par leur index de fusion. D’une façon générale, Hauschka et collaborateurs distinguent ainsi des myoblastes « précoces » (5-6 jours in ovo) qui nécessitent un contact prolongé avec un milieu nutritif conditionné par des cellules musculaires et ont un faible index de fusion, et les myoblastes « tardifs » (9 jours in ovo) peu exigeants d’un point de vue nutritionnel et capables de former de longs myotubes comportant un plus grand nombre de noyaux. En raison de leurs stades de prélèvement, les qualitatifs de myoblastes « précoces » et « tardifs » furent remplacés respectivement par ceux d’embryonnaires et fœtaux chez les Mammifères (Stockdale and Miller 1987). D’autres critères permettant distinguer des myoblastes embryonnaires des fœtaux vinrent par la suite s’ajouter aux critères nutritionnels et morphologiques (Tableau 1). Ces critères reposent sur l’expression préférentielle ou spécifique de protéines dans l’un ou l’autre type de myoblastes. Certaines de ces protéines, comme la desmine et la sous unité α7 de l’intégrine, apparaissent dès le stade prolifératif. D’autres ne sont exprimées que par des myotubes dérivés de ces différents types de myoblastes et sont pour l’essentiel représentés par les isoformes de chaînes lourdes de myosine. Par ailleurs, les myoblastes embryonnaires se distinguent aussi des myoblastes foetaux en fonction de leur capacité à proliférer et/ou à se différencier en présence de certaines subtances (phorbol-esters, par exemple) ou facteurs de croissance (FGF et TGFβ) auxquels, ils sont plus ou moins sensibles. Depuis les années 1980, la filiation entre les myoblastes embryonnaires et fœtaux est l’objet de nombreuses études. En raison de leur apparition successive au cours du développement, il était tentant d’imaginer que, l’environnement des cellules évoluant, les myoblastes fœtaux dérivaient des myoblastes Page -24- embryonnaires. Or, les myoblastes embryonnaires conservent leurs caractéristiques quel que soit le type d’environnement auquel ils ont été expérimentalement soumis (Womble and Bonner 1980), et quel que soit le nombre de cycle qu’ils réalisent en culture au cours de passages successifs (Mouly et al. 1987). Il semble donc que les myoblastes embryonnaires ne génèrent pas les myoblastes fœtaux. Tableau 1 : Critères permettant de distinguer in vitro les myoblastes embryonnaires et foetaux Type de cellules myoblastiques Caractères Myoblastes Myoblastes Stade distinctifs embryonnaires foetaux (a) α7 intégrine - + (b) desmine + ++ Myoblastes (c) sensibilité au non oui Prolifératif Myotubes issus TGFβ (d) MLC2 lente + - (d) MLC2 rapide - + (e) MyHC néonatale - + de différents types de myoblastes différenciés D’après les références: (a): George-Weinstein et al., 1993 ; (b) Yablonka- Reuveni et Nameroff (1990) ; Kaufman et al., 1991 ; (c) : Cusella De Angelis et al., 1994 ; (d) : Mouly et al., 1987 ; Toutant et al., 1984 ; (e) : Smith et Miller (1992) ; Cho et al., 1993 ; Pin et Merrifield (1993) -: absence de la protéine +: présence de la protéine Le nombre de croix indique le niveau d’expression de la protéine. Ainsi, au cours de la vie embryonnaire et fœtale, la formation des muscles squelettiques périphériques, et sans doute axiaux, mobilise au moins deux classes de myoblastes appartenant à des lignages distincts et dont les précurseurs migrent à des stades différents du développement (Seed and Hauschka 1984). Comme nous le verrons par la suite, une troisième population de myoblastes, les cellules satellites, se met en place au cours du dernier tiers de la gestation. Elle contribue à la croissance postnatale des fibres préalablement formées par les myoblastes embryonnaires et fœtaux, et à la régénération des tissus musculaires lésés chez l’adulte. Page -25- I.4.2. Mécanismes moléculaires de l’engagement myogénique et de la différenciation Des études, pour la plupart assez récentes, ont permis d’identifier des facteurs spécifiques jouant un rôle essentiel dans le processus de la myogenèse (Figure 4). Les membres de la famille Wnt qui sont produits par le tube neural dorsal en combinaison avec d’une part « sonic hedgehog » issu de la notocorde et de la plaque ventrale du tube neural, et d’autre part, divers facteurs ectodermiques, auraient un rôle important dans l’induction des cellules précurseurs myogéniques dans les somites (Lassar and Munsterberg 1994; Lassar and Munsterberg 1996 ; Molkentin and Olson 1996). Les mécanismes par lesquels ces signaux inductibles activent la voie myogénique sont inconnus. Une avancée significative sur la compréhension de l’engagement des cellules dans la voie myogénique a été la découverte de facteurs de transcription spécifiques du muscle squelettique et homologues du protooncogène c-myc (Molkentin and Olson 1996 ; Olson and Klein 1994). Transfectés dans des cellules non-musculaires variées, ces facteurs myogéniques de structure basique hélice-boucle-hélice (bHLH), tels que myf-5, MyoD, myogénine et MRF4, ont tous la capacité de conférer des caractéristiques de cellules musculaires squelettiques (Molkentin and Olson 1996 ; Olson and Klein 1994). Ces polypeptides, regroupés dans une famille dénommée la famille MyoD, se dimérisent, grâce à leur région HLH, avec les produits du gène E2A qui sont exprimés de façon ubiquitaire et qui ont également une structure bHLH. Ces hétérodimères se lient, par leur région basique, à la séquence consensus CANNTG (appelée E-box) dans les régions régulatrices des gènes spécifiques du muscle squelettique, et activent leur transcription (Molkentin and Olson 1996 ; Olson and Klein 1994). Ils permettent aussi la transcription de certaines protéines musculaires comme la créatinine kinase musculaire, les α-actines cardiaque et squelettique, diverses chaînes de myosine, la troponine I, la troponine T, les tropomyosines, la sous-unité α du récepteur de l’acétylcholine, la desmine). La capacité des membres de la famille MyoD de se lier à l’ADN est influencée par la présence du peptide Id (« Inhibitor of differentiation »), apparenté également à c-Myc (Benezra et al. 1990). Id est une protéine HLH à laquelle il manque la région basique adjacente au domaine HLH essentielle pour la liaison spécifique à l’ADN. En milieu riche en sérum, les myoblastes prolifératifs expriment des niveaux élevés de protéines Id. Ces protéines qui vont pouvoir s’associer spécifiquement aux facteurs de Page -26- transcription bHLH de la famille de MyoD formeront des complexes hétérodimériques non fonctionnels, incapables de se fixer à l’ADN du fait de l’absence de domaine de liaison à l’ADN dans la structure de la protéine Id (Benezra et al. 1990). Ainsi la régulation à la baisse de l’expression des facteurs Id est nécessaire pour la différenciation, et la surexpression des protéines Id inhibent la myogenèse (Benezra et al. 1990 ; Jen et al. 1992). L’expression des gènes spécifiques du muscle squelettique ne nécessite pas seulement leur activation par les facteurs myogéniques bHLH, mais également une interaction coopérative de ces facteurs avec des membres de la famille MEF2 (« Myocyte Enhancer Factor-2 ») (Figure5) ( Molkentin et al. 1995). Chez les Vertébrés, il y a 4 membres de la famille MEF2 qui sont produits par des gènes séparés, mef2a, mef2b, mef2c et mef2d. Les facteurs MEF2 appartiennent à la famille des facteurs de transcription MADS box (« MCM1-Agamous-Deficiens-Serum response factor box »). Ils possèdent deux domaines : le domaine MADS et MEF2. Ces domaines adjacents et très conservés permettent leur liaison à l’ADN et leur dimérisation avec les protéines de la famille MyoD. Les produits du gène MEF2 se lient aux régions riches en A/T dans les promoteurs et les « enhancers » des gènes spécifiques du muscle squelettique et il est suggéré que ces facteurs jouent un rôle dans l’amplification et le maintien de l’expression des gènes spécifiques du muscle squelettique (Molkentin et al. 1995). Les mécanismes potentiels permettant l’activation des gènes musculaires par les facteurs de transcription de la famille MyoD en coopération avec les autres facteurs de transcription MEF2 sont indiqués Figure 5. Dans les cellules musculaires en culture, MEF2D est exprimé dans les myoblastes prolifératifs avant le début de la différenciation (Breitbart et al. 1993), tandis que, MEF2A apparaît quand les cellules entrent dans la voie de différenciation. MEF2C est exprimé tardivement dans le programme de différenciation. La signification de ces différences d’expression des protéines MEF2 n’est pas claire. Cependant, les produits du gène MEF2 ne sont pas spécifiques du muscle squelettique et, à la différence des facteurs myogéniques bHLH, ils sont incapables d’induire la myogenèse quand ils sont transfectés seuls dans des fibroblastes (Molkentin et al. 1995 ; Molkentin and Olson 1996). Il a été découvert un autre facteur de transcription myogénique, le facteur MNF (« myocyte nuclear factor ») appartenant à la famille de facteurs de transcription de type « winged-helix » ou HNF-3 (hepatocyte nuclear factor-3)/ « fork head » (Bassel-Duby et al. 1994). MNF est le premier membre de la famille de protéines à être exprimé exclusivement et de façon sélective dans les cellules précurseurs du muscle squelettique cardiaque et squelettique durant le Page -27- développement embryonnaire. Cette expression est transitoire, puisque quand les cellules sont différenciées son expression chute. De plus, l’expression de MNF est plus abondante dans les cellules satellites, qui sont dans un état myogénique précoce précédant l’activation des protéines bHLH de la famille de MyoD. L’expression de MNF dans ces cellules est persistante dans le muscle à l’état postnatal (Garry et al. 1997). En fait, le facteur MNF est maintenant appelé MNF-α, depuis la découverte d’une autre isoforme, nommé MNF-β. La proportion relative de ces deux isoformes diffère en fonction de l’étape du programme myogénique. En effet, MNF-β est régulé à la hausse au moment de l’arrêt du cycle cellulaire et l’initiation de la différenciation myogénique. Il se lie à l’ADN sur des séquences spécifiques et fonctionne comme répresseur de la transcription de gènes (Yang et al. 1997). MNF-α, au contraire, est exprimé à l’état prolifératif quand les myoblastes ne sont pas différenciés. MNF-α ne se lierait pas directement à l’ADN, mais pourrait agir comme coactivateur ou bien comme co-répresseur en relation avec d’autres facteurs encore indéterminés. D' autre part, l’expression spatio-temporelle des facteurs de détermination myogénique tels que la myogénine, myf5, MRF4 ainsi que les membres des familles de MyoD, Wnt et Pax en présence de molécules de signalisation comme les facteurs de croissance IGF, FGF-2, FGF-4 et TGFβ coordonnent la prolifération et la différenciation myogénique des cellules (Rudnicki and Jaenisch 1995; Buckingham 2001). I.4.3. La différenciation myoblastique est-elle irréversible? La différenciation des cellules myoblastiques en myotubes puis en fibre est l’étape finale de la myogénèse. Suite à des observations in vitro, Moss et Leblond en 1971 montrent que la fibre musculaire mature, bien que multinucléée, est incapable de se diviser. Or, de récents travaux sur les Urodèles ont montré qu’il existe une possible dédifférenciation des cellules multinucléées en cellules mononucléées (Lo et al. 1993 ; Stocum 1999). Il est à noter, toutefois qu’il existe une grande différence entre les fibres musculaires des Urodèles et celles des Mammifères. Effectivement, les noyaux des fibres musculaires des Urodèles peuvent s’activer et rentrer de nouveau dans le cycle cellulaire par adjonction, dans le milieu de culture, de sérum et de facteurs extracellulaires, ce qui n’est pas le cas en ce qui concerne les cellules de souris (Tanaka and Brockes 1998). Page -28- Par ailleurs, il a été montré que des noyaux de myotubes de Mammifères sont capables d’entrer en phase S par sur-expression d’une oncoprotéine virale EIA ou SV4O large T antigène (Endo and Nadal-Ginard 1998). Ces observations laissent à penser qu’il manquerait dans les conditions normales un signal de transduction permettant cette dé-différenciation, comme celle obtenue chez les Urodèles (Tanaka and Brockes 1998, Hughes 2001). On peut donc se poser la question de savoir, quelles différences existent entre ces deux organismes a propos de ces mécanismes de régulation et si un signal extracellulaire est capable d’induire ce phénomène. De récents travaux effectués sur les cellules murines C2C12 (lignée cellulaire myogénique primaire) montrent qu’il existe une nouvelle molécule encore peu étudiée, la myoseverine, permettant de déclencher le retour (ou la dé-différenciation) de l’état de myotube (phase terminale de la différenciation myogénique) à l’état de cellules myoblastique primaires (Rosania et al. 2000). De plus, ce phénomène de réversibilité des C2C12 s’accompagne d’une augmentation des cellules graisseuses (Ross et al. 2000) ou des ostéoblastes (Katagiri et al. 1994) suite à la modification de signaux extracellulaires. Ce mécanisme fait intervenir une suppression de l’expression des MRFs ou de leurs activités, ceci pouvant être obtenu par une expression forcée de E1A activée, de ras ou de Msx1 (Enkemann et al. 1990; Haider et al. 1994). Enfin, d’autres études réalisées sur les C2C12 montrent que l’expression de Msx1 (Odelberg et al. 2000) inhibe la différenciation terminale et induirait la division des myotubes ave une perte de l’expression d’aux moins trois types de MRFs connus. Ces phénomènes peuvent être résumés dans la figure 6 ci-après Les facteurs en bleu favorisent la myogenèse, les facteurs en rouge favorisent la dédifférenciation et les facteurs en noir favorisent la différenciation Page -29- Figure 6 : Facteurs impliqués dans les étapes de prolifération, différenciation et de dédifférenciation (Hughes 2001). I.4.4. Prolifération et différenciation, événements mutuellement exclusifs ? Le passage de la prolifération à la différenciation implique une régulation du cycle cellulaire, liée à la myogenèse. Nous venons de voir que, dans les myoblastes, l’action myogénique des facteurs de la famille des MRF était bloquée par les protéines Id induites par les facteurs de croissance. Une avancée significative a été effectuée par la découverte que les facteurs de transcription spécifiques du muscle peuvent interagir directement avec le produit du gène Rb (rétinoblastoma), un élément clé de la machinerie cellulaire (Gu et al. 1993). Rb est un facteur nucléaire ubiquitaire qui alterne entre des formes phosphorylées, hypophosphorylées ou nonphosphorylées (Chen et al. 1989 ; Gu et al. 1993). Quand il n’est pas phosphorylé, Rb fonctionne comme un suppresseur de la croissance et agit en phase précoce G1 du cycle cellulaire (Chen et al. 1989 ; Gu et al. 1993). C’est sous cette forme que Rb interagit parallélement avec l’expression de MyoD ou la myogénine, ce qui bloque la prolifération et stimule la différenciation (Gu et al. 1993). Cependant, en milieu et fin de G1, juste avant l’initiation de la synthèse d’ADN, Rb devient phosphorylé. Il ne peut plus inhiber la croissance, et ne peut plus se lier à MyoD ou à la myogénine, de sorte que la différenciation est inhibée (Sherr 1994). Rb est phosphorylé par des kinases dépendantes des cyclines (cdk) qui peuvent être inhibées par des protéines inhibitrices, dénommées cdkI. L’expression de ces inhibiteurs bloque la prolifération, favorise la différenciation et, inversement, la mise en place du programme myogénique est corrèlée avec leur augmentation. Durant la différenciation et le développement du myotome, il y a induction des cdkI (p21 et de p27) (Zabludoff et al. 1998). Page -30- La surexpression de p21 favorise la différenciation même en présence de sérum, cette surexpression étant activée par MyoD (Figure 7). Figure 7 : Action de p21 sur les facteurs myogéniques au cours de la prolifération et de la différenciation myogénique Les gènes de ces facteurs de transcription sont exprimés au cours du développement selon une chronologie précise (Figure n° 8). Les myoblastes se distinguent de leurs précurseurs- les prémyoblastes- par l’expression des protéines de différenciation myogénique MyoD et Myf-5 (Weintraub 1993; Lassar and Munsterberg 1994). En générale, MyoD et Myf5 sont exprimés dans les myoblastes en prolifération, alors que la myogénine et MRF4 sont principalement exprimés dans les myoblastes lors de la sortie du cycle cellulaire. Par des expériences de « knock-out », il a été montré que la myogénine est essentielle à la formation des fibres musculaires et que son absence ne peut être compensée par d’autres protéines de la même famille (Rawls et al. 1995). MyoD, MRF4, Myf5 et la myogénine ont des rôles biologiques distincts, et avec des différences d’expression, ils contrôlent le développement du muscle squelettique. Le rôle différentiel semble confirmé par les résultats obtenus par Chakraborty et al. 1991, attribuant Page -31- aux domaines amino- et carboxy-terminaux de la région bHLH, la spécificité de chaque facteur myogénique. II. La régénération musculaire Au cours de l’existence, le muscle squelettique subit un certain nombre de traumatismes d’origines accidentelles ou génétiques. Dans tous les cas, les cellules musculaires s’activent après la lésion, ce qui permet une reconstruction tissulaire précise. II.1.Les cellules myogéniques : les cellules satellites II.1.1. Structure Dans le muscle mature, les cellules satellites sont en contact étroit avec la fibre musculaire, et sont localisées entre la membrane plasmique de cette dernière et sa lame basale (figure n°9) (Mauro 1961). La membrane de la fibre musculaire présente une dépression en regard de la cellule satellite. L’espace existant entre les membranes plasmiques de la cellule satellite et de la fibre adjacente est réduit à environ 20 nm, rendant impossible, par observation en microscopie photonique, la distinction entre les noyaux des fibres musculaires (appelés « myonuclei ») et ceux des cellules satellites (Schmalbruch et al. 1991). Le contour des cellules satellites contre la fibre n’est pas régulier mais montre des extensions cytoplasmiques enchâssées dans des sillons formés par la membrane plasmique des fibres musculaires. La proportion volumétrique noyau/cytoplasme est faible (environ 0,63) (Watkins and Cullen 1986). Le cytoplasme très réduit contient quelques mitochondries, du réticulum endoplasmique rugueux, un appareil de Golgi, des filaments intermédiaires et des vésicules lysosomales, ces organites étant faiblement développés par rapport à d’autres types cellulaires. (Mauro 1961 ; Watkins and Cullen 1986). Dérivées du mésoderme somitique (Armand et al. 1983), les cellules satellites apparaissent à la fin de la vie fœtale. Elles ont été aussi qualifiées de « myoblastes adultes » (Stockdale 1992) en raison de leur capacité à reproduire in vivo, (au cours de la régénération musculaire) Page -32- et in vitro (prolifération des myoblastes, différenciation en myotubes et formation de fibres musculaires) les différentes étapes de la myogenèse. II.1.2. Origine des cellules de la régénération II.1.2.1. Origine embryonnaire Par des expériences de greffes hétérospécifiques de somites de caille chez le poulet, il a été montré que les cellules satellites ont, comme les myofibres, une origine somitique et on en a conclu qu’elles faisaient partie de la lignée myogénique (Armand et al. 1983). Cependant, le même type d’expérience indique que les cellules satellites extraites de muscles postnataux ne peuvent pas participer à la myogenèse embryonnaire et qu’elles constituent donc par rapport aux myoblastes embryonnaires, une classe distincte de cellules myogéniques (Chevallier et al. 1986; Auda-Boucher and Fontaine-Perus 1994). Cette notion est renforcée par l’existence d’un ensemble de différences phénotypiques entre les cellules satellites et les myoblastes précoces ou tardifs après leur mise en culture (revue : Grounds 1991; Schultz and McCormick 1994). On peut citer l’expression du récepteur de l’acétylcholine dans les myoblastes adultes et les cellules satellites, qui s’avére absente dans les myoblastes précoces et tardifs (Cossu et al. 1987), l’expression différentielle d’isoformes de la chaîne lourde de myosine (MyHC) après formation de myotubes (Hartley et al. 1991; Smith and Miller 1992) ou la différence de sensibilité au TPA (12-0-tetradecanoylphorbol-13-acetate) qui inhibe la différenciation in vitro des myoblastes précoces ou adultes (Cossu et al. 1988). II.1.2.2. Distribution des cellules satellites en fonction du type de muscle et de l’âge Eléments cellulaires constitutifs des muscles squelettiques, les cellules satellites présentent une distribution qui varie selon l’âge, le type de muscles et la fibre donnée. Chez les animaux nouveau-nés, les noyaux des cellules satellites représentent environ 30% des noyaux musculaires totaux. Ce pourcentage diminue progressivement avec l’incorporation des cellules satellites dans les fibres pré existantes pour atteindre chez l’adulte des valeurs comprises entre 1,9 et 9,6% selon les espèces (Tableau 3) (Schmalbruch and Hellhammer Page -33- 1977 ; Gibson and Schultz 1983). Avec l’âge, le pourcentage de cellules satellites continue de diminuer légèrement. Cette diminution est le résultat d’une augmentation des myonucléi (myofibres oxydatives et glycolytiques) et d’une diminution du nombre total de cellules satellites (myofibres glycolytiques) (Bischoff 1994 ; Schultz and McCormick 1994). Pour Snow (1977), certaines cellules satellites passeraient alors dans l’espace interstitiel des fibres musculaires; pour Schultz and McCormick 1994, cette diminution pourrait être aussi attribuée au remplacement des noyaux des fibres par des cellules satellites non renouvelées par la suite. Le nombre de cellules satellites et leur proportion relative à l’ensemble des noyaux d’un muscle est plus important dans les muscles oxydatifs ou de type lent que dans les muscles glycolytiques ou de type rapide (Gibson and Schultz 1983; Barjot et al. 1995). Cette distinction serait reliée à leur composition en différents types de fibres puisqu’il apparaît qu’aux fibres oxydatives est associé un plus grand nombre de cellules satellites qu’aux fibres glycolytiques (Schmalbruch and Hellhammer 1977). En conséquence, la proportion de cellules satellites relatives à un muscle d’un type donné dépend indirectement des facteurs impliqués dans l’acquisition du phénotype (rapide ou lent) de ce muscle. L’innervation et/ou l’activité motrice joueraient un rôle important (Schultz 1984). Il est difficile d’expliquer l’origine de ces différences. Certains auteurs ont suggéré qu’elles puissent être liées aux caractéristiques de croissance intrinsèque à chaque type de fibres. Kelly en 1978 a montré que la croissance des fibres oxydatives est essentiellement hyperplasique alors que celle des fibres glycolytiques est plutôt hypertrophique. La croissance des fibres oxydatives requiererait ainsi un plus grand nombre de cellules satellites que celle des fibres glycolytiques. De plus, chez le rat, la croissance du soléaire est plus rapide que celle de l’EDL Alors que l’incorporation des cellules satellites dans le soléaire est maximale au troisième mois postnatal, les cellules satellites continuent à s’incorporer progressivement dans l’EDL jusqu’au dixième mois postnatal (Gibson and Schultz 1983). II.1.2.3. Hétérogénéité des cellules satellites Les cellules satellites d’un même muscle mises en culture donnent des clones de tailles très hétérogènes. La distribution de ces tailles varie en fonction de l’âge du donneur : chez le rat, la taille des clones diminue jusqu’à trois mois pour rester stable ensuite (Schultz and Lipton 1982). On observe aussi une diminution de la taille des clones après des régénérations Page -34- successives provoquées par un myotoxique (Schultz and Jaryszak 1985). Ces observations indiquent que les cellules satellites peuvent avoir un nombre de mitoses limité et que leur participation à la croissance ou à la régénération entraîne une réduction de leur capacité proliférative. Elles suggèrent aussi qu’il peut exister deux populations de cellules satellites, une avec une grande capacité proliférative jouant le rôle de cellules souches et une autre se divisant moins et se différenciant rapidement. Cette hypothèse est confortée par les expériences de Rantanen, qui interprète le décalage qu’il observe entre la prolifération et l’apparition de marqueurs myogéniques, par l’existence chez le rat, de deux populations de cellules précurseurs : des cellules satellites prêtes pour une différenciation immédiate sans division préalable et des cellules souches proliférant pour d’une part se perpétuer et d’autre part se différencier (Rantanen et al. 1995). Deux populations similaires, l’une « prédifférenciée », l’autre conservant un phénotype proche de cellules satellites originelles, sont présentes dans les cultures de cellules satellites humaines (Baroffio et al. 1996). A la lumière de leurs observations sur la capacité de différenciation des cellules satellites de souris MyoD(-/-), Sabourin et ses collaborateurs, relient ces deux populations à l’expression initiale des gènes de détermination myogénique MyoD et myf-5. Ils proposent que l’expression initiale de MyoD dans des cellules engage celles-ci vers la différenciation alors que des cellules exprimant initialement myf-5 se multiplient. L’arrêt de l’expression de myf-5 dans ces cellules les ferait retourner à l’état quiescent alors que l’expression secondaire de MyoD entraînerait leur différenciation (Sabourin et al. 1999). Les cellules satellites présentes dans les muscles rapides ou lents pourraient aussi constituer des populations différentes. Un certain nombre d’expériences, chez les oiseaux et les rongeurs, indiquent qu’il existe deux sous-lignées de cellules satellites correspondant aux fibres lentes ou rapides. Ces expériences sont basées sur l’expression de protéines spécifiques des fibres lentes ou rapides (généralement les isoformes de la myosine) ou d’autres caractères phénotypiques dans des cellules satellites en culture primaire (Matsuda et al. 1983; Feldman and Stockdale 1991; Barjot et al. 1995; Lagord et al. 1998; Martelly et al. 2000) ou au cours de la régénération (Cantini et al. 1993; Dolenc et al. 1994). Martelly et al., ont montré qu’in vitro, à des temps de culture identique, l’expression des mRNA des FGFR1 et FGFR4 ou de certains facteurs de différenciation (MRF) était différente en fonction de l’origine des cellules satellites (EDL ou soléaire) (Martelly et al. 2000). Page -35- II.1.3. Le déroulement de la régénération La régénération musculaire est caractérisée par deux phases : la myolyse et l’histogenèse (Faulkner and Carlson 1986; Schmalbruch 1986). La myolyse commence par une lyse des fibres lésées, accompagnée par l’invasion de cellules inflammatoire. En fonction de la lésion, la structure musculaire est plus ou moins profondément atteinte. Au cours de ce processus lytique, seuls ne persistent que la lame basale, elle-même plus ou moins altérée et des cellules myogéniques mononucléées, les cellules satellites élément qui seront primordiaux pour permettre la reconstruction des fibres musculaires. La régénération d’un muscle squelettique implique des mécanismes différents de ceux du développement embryonnaire. Lors d’une lésion, la réaction inflammatoire, associée à une invasion de macrophages et de polynucléaires neutrophiles, participe à la myolyse des fibres lésées et laisse plus ou moins en place le tube endomysial. L’activation des cellules satellites en myoblastes proliférants ainsi que la disparition de l’innervation sont deux phénomènes également impliqués dans ce processus. Ces activités sont régulées par l’hormone de croissance (GH) (Ullman and Oldfors 1991) ou des facteurs de croissance (Husmann et al. 1996) qui agissent sur des récepteurs membranaires, ce qui provoque l’activation des gènes de régulation myogénique, les MRF. La sarcolyse induite par injection de venins (notexine, cardiotoxine, taïpoxine,...) ou de produits myotoxiques (marcaïne, menadione,...) a été souvent utilisée afin de préserver le tube endomysial (Schmalbruch and Hellhammer 1977; Caldwell et al. 1990; Robertson et al. 1990; McCall and Duncan 1994) (tableau 2). Tableau 4 : Extension histologique de la destruction tissulaire selon la nature du protocole expérimental de lésion utilisé d’après Carlson and Gutmann 1976; Maltin et al. 1983; Kouyoumdjian et al. 1986; Harris and Cullen 1990; Robertson et al. 1990; Bassaglia and Gautron 1995 Page -36- Réponse tissulaire Réseau Protocole Système Fibrose vasculaire nerveux Cellules Destruction satellites totale expérimental de la fibre Venins de serpent : cardiotoxine, notexine, taïpoxine, bothropstoxine, - - - - non bupivacaïne, - - - - non mépivacaïne, + - - - non lipocaïne - - - - non procaïne - - - - non écrasement total + + + - oui écrasement focalisé - - - - non éminçage + + + - non microponction - - - - non coupure - - - - non - - - - non greffes libres innervées + - + - non greffes libres standards + + + - non Anesthésique locaux : Mécanique : Thermique : congélation Ischémique : Un écrasement total du muscle avec dénervation, induit une myolyse complète des myofibres existantes (Bassaglia and Gautron 1995). Contrairement aux modèles de lésion mécanique locale (Robertson et al. 1990; Kami et al. 1993) ne permettant que des études histologiques, ce modèle de régénération présente l’avantage d’être utilisable pour des études très variées à l’échelle histologique et/ou moléculaire. II.1.3.1. Dégénérescence et élimination des fibres lésées Quelques minutes après l’agression tissulaire, les parties endommagées des fibres musculaires se contractent fortement sous l’effet d’une entrée de calcium extracellulaire (Carpenter and Karpati 1989). En regard de la lésion, les myofibrilles se contractent et se désorganisent par individualisation des sarcomères au niveau des stries Z. Ces sarcomères forment ensuite des amas denses de myofilaments contractés qui vont limiter la fuite du contenu intracellulaire Page -37- vers l’extérieur de la fibre, lorsque celle-ci est particulièrement endommagée (Echeverria et al. 1987; Carpenter and Karpati 1989). Alors que la membrane plasmique est lésée, le manchon de lame basale persiste englobant les débris membranaires, les amas de myofibrilles et les myonuclei nécrotiques, qui seront éliminés par des macrophages. Le temps nécessaire aux macrophages et neutrophiles pour envahir les fibres nécrotiques est fonction de l’intégrité vasculaire au niveau de la lésion. Dans le cas d’une injection de marcaïne dans un muscle de rat, les neutrophiles arrivent au site de lésion au bout de quelques heures et les macrophages, au bout de deux ou trois jours (Orimo et al. 1991). L’intervention des macrophages, qui persistent au site de lésion beaucoup plus longtemps que les neutrophiles, est indispensable à la régénération musculaire. En effet, tout dysfonctionnement de leur fonction phagocytaire entraîne au niveau musculaire une persistance des débris cellulaires et une perturbation importante de la régénération de fibres (Grounds 1991). Après phagocytose, la lame basale, bien que persistante, subit des modifications biochimiques (collagènes, laminine, héparanes sulfates protéoglycannes) (Gulati et al. 1983). II.1.3.2. Régénération de fibres ou de parties de fibres lésées Pendant la phase initiale de myolyse, les cellules satellites sont activées et proliférent. Les macrophages présents produisent du PDGF, du FGF2, du TGFβ ou du LIF qui semblent avoir à la fois un effet chimiotactique et mitogène sur les myoblastes adultes (Cantini et al. 1995 ; Grounds 1991; Husmann et al. 1996). Le ou les signaux responsables de l’activation initiale des cellules satellites ne sont pas clairement définis. Le facteur SF/HGF présent dans des extraits de muscle écrasé est capable de provoquer l’activation des cellules satellites (Bischoff 1990, Allen et al. 1995 ; Gal-Levi et al. 1998). Après leur activation et leur prolifération, les cellules satellites fusionnent pour former des myotubes qui vont combler l’intérieur du manchon (Figure 10) (McGeachie et al. 1993 ; Bischoff and Heintz 1994). La lame basale définit l’orientation de ces myotubes (Caldwell et al. 1990). Les cellules satellites s’alignent en chaîne ou en anneau à la face interne de l’ancienne lame basale (Vracko and Benditt 1972). Dans les myotubes, les sarcomères s’assemblent et les triades se forment. Le nombre de ribosomes diminue avec le développement de l’appareil contractile. Pendant la phase de maturation, les fibres musculaires régénérées acquièrent les caractéristiques biochimiques et physiologiques des fibres adultes. Les premiers stades de la régénération ont lieu indépendamment de l’innervation, mais l’absence d’une innervation pendant la maturation Page -38- entraîne l’atrophie des fibres et leur disparition. La réinnervation est donc un facteur important pour la qualité de la régénération. Parmi les différents facteurs de croissance (PDGF, EGF, IGF-2, FGF) initialement testés sur des fibres isolées en culture, seuls les FGF (FGF1 ou FGF6) ont un effet sur l’activation initiale, bien que tous ces facteurs augmentent la prolifération une fois qu’elle est déclenchée (Bischoff 1986). Yablonka-Reuveni et ses collaborateurs soutiennent l’idée d’un rôle possible du FGF2 dans l’entrée des cellules satellites dans le cycle cellulaire. Le FGF6 pourrait être aussi impliqué dans l’activation des cellules satellites. Effectivement sur des souris FGF6(-/-), on observe un processus de régénération déficient attribué à une absence d’activation ou de stimulation de la prolifération des cellules satellites (Floss et al. 1997). Le facteur de croissance le SF/HGF réduit le délai d’entrée des cellules satellites dans le cycle cellulaire (Allen et al. 1995 ; Gal-Levi et al. 1998). Il est présent dans les muscles intacts (et donc dans les extraits de muscle écrasé) (Tatsumi et al. 1998) et son récepteur, c-met, est présent sur les membranes des cellules satellites quiescentes (Allen et al. 1995 ; Cornelison and Wold 1997). II.1.3.3. Régénération après écrasement total Les modèles de dégénérescence et de régénération existants ne permettent pas d’étudier les variations de protéines matricielles (protéoglycannes, collagènes, laminine, etc...) présentes dans les basales puisque celle ci n’est pas altérée. C’est pourquoi, le modèle d’écrassement total mis au point par Bassaglia et Gautron en 1985 semblent être un outil performant dans notre étude. Le modèle de régénération musculaire après écrasement a été mis au point au laboratoire (Bassaglia and Gautron 1995). Il est caractérisé par une dégénérescence complète du muscle suivie d’une reconstruction. Il a été montré que la capacité de régénération de l’EDL après écrasement total diffère de celle du soléaire. L’EDL subit une myolyse lente et régénère lentement mais parfaitement. Il retrouve une structure normale dès 16 jours après la lésion (figure 11 A et B). Les nouvelles fibres se forment dans l’espace limité par les anciennes basales dont les constituants sont renouvelés progressivement. Les fibres néoformées sont réinnervées 16 jours après la lésion. Des cellules mononucléées desmine positives sont présentes au 3ème jour de régénération et des myotubes sont visibles au 6ème jour après Page -39- l’écrasement (Bassaglia and Gautron 1995 ; Aamiri et al. 1995(b)). A l’inverse, le muscle soléaire passe par une phase de régénération qui stagne vers 16 jours, probablement à cause d’une réinnervation défectueuse des fibres régénérées (Aamiri et al. 1995(a)). Il est connu que la réinnervation des fibres régénérées se produit au niveau des anciennes plaques motrices (Brown and Hopkins 1981). Dans le cas du soléaire, la lame basale est altérée et la reconstitution de véritables plaques motrices échoue à partir du 13ème jour. A 4 jours, de nombreux éléments desmine-positifs apparaissent dans le soléaire, parmi lesquels des myotubes sont identifiés. Sur des coupes transversales de soléaire à 7 jours de régénération, plusieurs myotubes néoformés sont visibles dans l’ancien espace endomysial. Chacun de ces myotubes est entouré de sa propre lame basale. Une telle image, caractéristique du soléaire en régénération, ne se voit pas dans l’EDL (Bassaglia and Gautron 1995 ; Aamiri et al. 1995(b)). II.2.Les facteurs de croissance dans la régénération musculaire et la myogenèse II.2.1. Les « Fibroblast Growth Factors” (FGF) Parmi les facteurs de croissance polypeptidiques impliqués comme régulateur de la prolifération et de la différenciation myogénique, le FGF est un puissant mitogène pour les cellules musculaires, aussi bien in vitro que in vivo et il inhibe habituellement aussi la différenciation myogénique (Clegg et al. 1987). Les FGF constituent une famille de facteurs de croissance. Ils ont été purifiés grâce à leur affinité pour l’héparine (Gospodarowicz et al. 1987). Les FGF acide (aFGF) et basique (bFGF), maintenant appelés FGF1 et FGF2, sont les formes les plus répandues des facteurs de croissance se liant l’héparine. La famille des FGF contient à ce jour 21 membres (FGF-1 à FGF-21). Leurs points communs sont : a) une haute affinité pour l’héparine ou les héparanes sulfates ; b) deux cystéines conservées dans leur séquence d’acides aminés ; c) 30 % d’homologie dans leur constitution (Baird and Klagsbrun 1991). Les FGF possèdent des propriétés angiogéniques, neutrophiques et mitogènes (Burgess and Maciag 1989). La diversité des FGF est encore augmentée par le fait que certains gènes peuvent donner naissance à différentes formes : un seul ARNm de FGF2, par exemple, code selon le codon Page -40- d’initiation utilisé, pour des protéines de taille variable (24,23,22 et 18 000 D), dont les différences fonctionnelles ne sont pas encore connues. II.2.1.1. Les FGF dans la myogenèse et la régénération musculaire L’expression des FGF a été démontrée in vivo et in vitro, à différents stades du développement musculaire (Olwin et al. 1994 ; Hannon et al. 1996). Parmi les différents membres de la famille des FGF, certains sont exprimés dans le muscle squelettique. Leurs rôles dans le développement et la régénération sont complexes et sans doute variables selon l’espèce et l’état physiologique. Les ARNm des FGF1, FGF2, FGF6 et FGF7 sont exprimés dans les myoblastes de souris en prolifération (Hannon et al. 1996). Cependant, au cours de la différenciation, seuls sont présents les ARNm des FGF5, FGF7 et à un taux moindre ceux de FGF6. Dans les expériences de Hannon et collaborateurs, l’expression des ARNm des FGF3, FGF4 et FGF8 n’a pas pu être détectée, ni pendant la phase de prolifération, ni pendant la phase de différenciation. Parmi les FGF sans peptide signal (FGF1, FGF2 et FGF9), seuls les FGF1 et FGF2 sont impliqués dans la myogenèse (Hannon et al. 1996). Les voies de transduction impliquées dans ces actions du FGF sur les cellules musculaires ont été longuement étudiées. Comme le FGF est fortement mitogénique sur ces cellules et qu’en plus il est capable d’activer la cascade MAP kinases/ERK considérée comme une voie principalement proliférative (Campbell et al. 1995 ; Milasincic et al. 1996 ; Weyman and Wolfman 1998), il est logique de penser que c’est cette voie qui est empruntée après la liaison du FGF sur son récepteur. Le rôle essentiel de la voie MAPK dans le signal transmis par le FGF2 pour réprimer la différenciation musculaire et/ou le maintien de la prolifération des myoblastes a été montré par Campbell et al. 1995. De même, Weyman et ses collaborateurs (1998) ont montré que le FGF2 inhibait la différenciation des myoblastes 23A2 grâce à une forte stimulation de l’activité des MAPKK et des MAPK/ERK. L’inhibiteur des MEK, le PD 098059, restaure leur différenciation en présence de FGF2. Ces résultats suggèrent que le FGF2 permet de stimuler l’activation des MEK et des MAPK/ERK, ce qui a pour conséquence l’inhibition de la différenciation musculaire. Page -41- In vivo, il a été montré que le FGF4 et le FGF6 sont impliqués dans les processus myogéniques pendant la vie embryonnaire et foetale (deLapeyriere et al. 1993 ; Laufer et al. 1994). Pizette et ses collaborateurs ont montré que le FGF6 est exprimé dans les cellules satellites de souris (Pizette et al. 1996), et des expériences plus récentes fondées sur l’invalidation du gène FGF6 (Floss et al. 1997) suggèrent que le FGF6 peut être une molécule de signalisation importante pendant la régénération musculaire postnatale. Effectivement, les souris sauvages sur-expriment FGF6 après une blessure musculaire et ceci va de pair avec une restauration complète du muscle. Au contraire, les souris mutantes FGF6(-/-) montrent un défaut sévère de régénération avec une fibrose et une dégénérescence des myotubes (Floss et al. 1997). II.2.1.2. Les récepteurs aux FGF (FGFR) Les FGF peuvent agir selon deux façons différente sur les cellules, soit en déclenchant des voies de transduction par l’activation de récepteurs à activité tyrosine kinase, soit en stimulant directement des cibles nucléaires par des FGF déjà présents dans la cellule ou des FGF exogènes internalisés par l’intermédiaire de protéoglycannes à héparanes sulfates (HSPG). En particulier, les différentes cibles du FGF2 ne sont pas uniquement liées au type de facteur de croissance, mais aussi à la voie de signalisation : les HSPG et les récepteurs spécifiques des FGF transmettent des signaux différents à la cellule (Roghani and Moscatelli 1992 ; Reiland and Rapraeger 1993). Les protéines endogènes de haut poids moléculaire agissent intracellulairement sur la croissance des cellules, indépendamment de la présence des récepteurs membranaires aux FGFs côté extracellulaire (Bikfalvi et al. 1995). II.2.1.2.1. Les récepteurs de haute affinité On peut distinguer deux groupes de récepteurs de haute affinité : des récepteurs à activité tyrosine kinase, codés par quatre gènes (FGFR1 à FGFR4), et un récepteur riche en cystéines (CFR) (Burrus et al. 1992 ; Blanquet and Jonet 1996). Les quatre récepteurs à activité tyrosine kinase identifiés se lient avec différentes affinités aux FGF (Partanen et al. 1991 ; Mansukhani et al. 1992). Page -42- La structure de chaque récepteur est relativement constante : une partie extracellulaire pour l’association avec le ligand, un seul domaine transmembranaire et une partie cytosolique portant l’activité tyrosine kinase. La structure de la région extracellulaire des FGFR comporte trois domaines en boucle similaires à ceux des Ig. La première boucle peut être supprimée par épissage alternatif, ce qui conduit à l’obtention d’une forme extracellulaire courte du récepteur. Ce changement dans le domaine extracellulaire pourrait moduler l’affinité pour certains FGF (Wang et al. 1995). L’épissage alternatif des messagers de l’ARN du FGFR aboutit à 4 isoformes différentes de récepteurs qui possèdent de ce fait des spécificités différentes d’association au ligand (Werner et al. 1992 ; Ornitz et al. 1996). La boucle IgIII du FGFR4 est codée par les exons IIIa et IIIc (Vainikka et al. 1992). Pour les FGFR1 et 2, la boucle Ig III est codée par l’exon IIIa et l’exon IIb ou IIIc selon l’épissage (Chellaiah et al. 1994). Les récepteurs avec le domaine IIIa, ne formant pas de boucle entière, sont des récepteurs extracellulaires solubles dont la fonction est encore inconnue. Les récepteurs avec les domaines IIIb ou IIIc, se situent à la surface extracellulaire et fixent les FGF exogènes. Leur expression est tissu-spécifique : la forme IIIb est limitée aux cellules épithéliales et la forme IIIc aux tissus mésenchymateux. Le domaine carboxy-terminal de la boucle IgIII est remarquablement conservé pour les récepteurs FGFR1 à 3 (Chellaiah et al. 1994). Pendant le développement du muscle squelettique des membres postérieurs de poulet, les FGFR1 à 3 sont exprimés d’une façon séquentielle très précise. Les ARNm de FGFR1 sont localisés dans du tissu mésenchymateux non-différencié et en prolifération. Le FGFR2 se trouve également dans des amas cellulaires de précartilage et FGFR3 dans des nodules de cartilage en différenciation (Szebenyi et al. 1995). En outre, FGFR1 est nécessaire pour la prolifération de cellules embryonnaires et pour l’organisation axiale de l’embryon. En cas de déficience de FGFR1, les embryons ont une croissance retardée et meurent avant la gastrulation (Deng et al. 1994). La disparition des récepteurs aux FGF au cours de la différenciation terminale des muscles des membres est une étape primordiale de la différenciation myogénique (Itoh et al. 1996). La quantité du FGFR1 est prédominante pendant la phase proliférative d’une multitude de lignées myogéniques et diminue pendant la maturation des fibres musculaires in vivo et in vitro (Moore et al. 1991). Il semble même que l’expression des FGFR dans les cellules Page -43- satellites de rat, active les cellules quiescentes pour les faire entrer dans le cycle cellulaire, en les rendant ainsi sensibles aux facteurs mitogènes (Johnson and Allen 1995). La transduction du signal par les récepteurs des FGF nécessite en premier une dimérisation qui est suivie par une autophosphorylation de la partie cytosolique (Ornitz et al. 1992 ; Partanen et al. 1991). Par ailleurs, une mutation affectant une seule cystéine, dans le domaine extracellulaire du récepteur, mène aussi à une dimérisation et à une activation de la tyrosine kinase des récepteurs (Neilson and Friesel 1996). La dimérisation des récepteurs FGFR1 et 2 peut également être effectuée par action croisée des FGF1 et 2 (Bellot et al. 1991), ce qui conduit aussi à une autophosphorylation. Il existe sept sites de phosphorylation connus dans le domaine intracellulaire du récepteur FGFR1 (Mohammadi et al. 1996), dont deux sont essentiel pour l’association à la phospholipase C (PLC) et pour la stimulation de l’hydrolyse du phosphatidylinositol (Mohammadi et al. 1992). Le rôle des autres sites de phosphorylation est, à ce jour, inconnu. L’activation du récepteur β du PDGF (Platelet-Derived Growth Factor), qui mène à la stimulation de la MAPK (Mitogen Activated Protein Kinase) et la surexpression des gènes précoces (Jun, Fos), ne sont pas suffisante pour inhiber la différenciation musculaire. Il est probable que le signal du FGF2 doit passer par une autre voie de transduction pour stimuler la prolifération et inhiber la différenciation des myoblastes (Kudla et al. 1995). II.2.1.2.2. Les récepteurs de basse affinité Les HSPG, soit localisés dans la matrice extracellulaire, soit associés à la face externe de la membrane plasmique, constituent des sites de basse affinité pour le FGF (Nugent and Edelman 1992). Cette association entre les HSPG et les FGF est essentielle pour la biodisponibilité des facteurs (Rapraeger et al. 1991 ; Yayon et al. 1991). L’interaction des FGF avec les HSPG est cruciale pour la présentation et l’association entre les facteurs de croissance et leurs récepteurs (Yayon et al. 1991 ; Rapraeger et al. 1991). Le rôle de présentation des FGF aux récepteurs est accompli de préférence par les HSPG de la surface cellulaire, ce qui favorise une interaction rapide avec les récepteurs (Schlessinger et al. 1995). La spécificité de l’association du FGF avec son récepteur est due aux chaînes glycosaminoglycannes des HSPG (Nurcombe et al. 1993). Le FGF-2, sous forme dimérique (Venkataraman et al. 1996), induit la dimérisation du récepteur, ce qui est nécessaire pour la Page -44- transduction du signal (Mascarelli and Courtois 1993). Certains di- et trisaccharides synthétiques dérivés de l’héparane pourraient induire la dimérisation des récepteurs (Ornitz et al. 1996). Des héparines-décasaccharides induisent la dimérisation du FGF2, dont la conformation est importante pour l’activité biologique. Il a été montré que le perlécan, un protéoglycanne caractéristique de la lame basale, est le principal acteur des HSPG associés au FGF2 permettant de stimuler l’effet mitogène, l’angiogénèse et l’association du ligand FGF2 à son récepteur (Aviezer et al. 1994). Dans le même groupe des HSPG, il existe des récepteurs membranaires de basse affinité tel que le syndécan. Une surexpression de syndécan-1 inhibe la stimulation de la prolifération par le FGF2 (Mali et al. 1993). En ce qui concerne le rôle joué par l’héparine, il existe des dires contradictoires. Ainsi les travaux de Roghani et al., 1994 montrent que la présence d’héparine favorise l’affinité des FGF pour les récepteurs, mais n’est pas essentielle à la formation d’un dimère et à l’activation du récepteur alors que Spivak-Kroizman et al. 1994 rapporte une nécessité de l’héparine ou des héparanes sulfates pour la dimérisation et l’activation des récepteurs aux FGF. Des expériences in vitro ont montré que l’héparine protège le FGF1 et le FGF2 contre leur inactivation par des protéases, augmentant ainsi leur biodisponibilité (Meddahi et al. 1996). Ainsi, in vitro, l’héparine ou des dérivés de dextranes substitués ou d’oligosaccharides, en protègant les facteurs de croissance d’une dégradation chimique et protéolytique, améliorent l’activité mitogène des FGF (Tardieu et al. 1989 ; Tardieu et al. 1992 ; Gambarini et al. 1993). II.2.2. Le Transforming Growth Factor β (TGFβ β) Ce facteur est produit par tous les types cellulaires de l’organisme. Il régule la prolifération et la différenciation des cellules, le développement embryonnaire, la réparation tissulaire et l’angiogenèse (Blobe et al. 2000). Il existe cinq gènes de TGFβ : TFGβ1 à TGFβ5 présentant plus de 70% d’homologie de structure. Des études chez des souris « knock-out » ont montré que les TGFβ sont essentiels pour la survie de l’animal, la suppression d’un des gènes correspondant entraînant la mort embryonnaire ou périnatale (Letterio and Bottinger 1998). Page -45- Depuis de nombreuses années le TGFβ est connu pour jouer un rôle important au cours de la différenciation myogénique (Olson et al., 1986). Cependant, son action reste encore mal définie, puisque le TGFβ a été montré comme ayant des effets positifs et négatifs sur le développement des cellules musculaires. Quant aux voies de signalisation intervenant au cours de la différenciation musculaire, elles sont quasiment inconnues. D’une façon très générale comme c’est le cas pour d’autres facteurs de croissance, le TGFβ se lie à des récepteurs spécifiques ce qui entraine l’activation de différentes voies intracellulaires. II.2.2.1. Le TGFβ β dans la myogenèse et la réparation tissulaire Par ses activités de contrôle de la croissance, le TGFβ joue un rôle important pour la myogenèse aussi bien in vitro que in vivo. Cependant les données concernant l’effet du TGFβ sur les myoblastes sont contradictoires : le TGFβ a été décrit comme un mitogène (Robertson et al. 1993 ; Maley et al. 1995) ou comme un inhibiteur de la prolifération des myoblastes (Pampusch et al. 1990). Son action inhibitrice sur la différenciation myogénique peut indirectement favoriser la prolifération des myoblastes. Par contre, en synergie avec des mitogènes, le TGFβ est capable d’induire la différenciation des myoblastes (Zentella and Massague 1992). Au cours de cette différenciation, l’Insulin growth factor I » (IGFI) inhibe l’expression des TGFβ3 et non celle du TGFβ1, en se liant TGFRI (Bosche et al. 1995). L’inhibition de la différenciation nécessite une présence constante de TGFβ dans le milieu et passe par un blocage indirect des ARNm des MRF (Riquelme et al. 2001). L’inhibition de la différenciation par la présence d’un TFGRII tronqué n’empêche pas l’expression de quelques marqueurs de différenciation myogénique, indiquant l’existence d’une autre voie possible pour la différenciation (Filvaroff et al. 1994). De plus, des études récentes indiquent que le TGFβ inhibe la différenciation des cellules myogéniques seulement quand ces dernières croissent à haute densité. Dans ces conditions, le TGFβ permet la translocation du facteur de transcription MEF2C du noyau au cytoplasme (mais pas de myoD, de la myogénine ou de p21), ce qui aurait pour conséquence d’empêcher MEF2C de participer au complexe transcriptionnel avec les protéines myogéniques bHLH (De Angelis et al. 1998). Les mécanismes d’action du TGFβ sur le contrôle de la myogenèse Page -46- ne sont pas entièrement élucidés. Brennan et ses collaborateurs en 1991 ont montré que lorsque l’expression de la myogénine est produite par un vecteur d’expression constitutif, le TGFβ agit comme un inhibiteur de l’activité transcriptionnelle de la protéine myogénine et ceci sans affecter sa capacité de se lier à l’ADN. II.2.2.2. Caractéristiques des TGFβ β et de leurs récepteurs Les TGFβ font partie d’une super-famille de polypeptides qui sont importants dans beaucoup de processus biologiques différents. Les membres de la super-famille incluent entre autres, les « bone morphogenic proteins » (BMP), l’activine et la myostatine récemment identifiée. Le TGFβ existe sous une forme de haut poids moléculaire qui est composée de trois sousunités (Flaumenhaft and Rifkin 1992) : le TGFβ actif, son propeptide ou LAP (« latencyassociated peptide ») et une protéine nommée LTBP (« latent TGFβ binding protein ») (Figure 12). Le TGFβ actif (25kDa) est un homodimère de 112 acides aminés dérivé de la partie C-terminale de la préprotéine. Le TGFβ mature et le LAP restent associés par des interactions non covalentes. Sous cette forme, dite latente, le TGFβ est incapable d’interagir avec son récepteur. La protéine LTBP est un glycopeptide de 125 à 250 kDa qui est associé par des ponts disulfures au TGFβ latent par l’intermédiaire du LAP. Elle est synthétisée séparément, mais s’associe avec le TGFβ latent avant d’être sécrétée par les cellules. Comme les autres membres de cette super-famille, les ligands TGFβ transduisent des signaux par leur liaison à des récepteurs spécifiques à la surface cellulaire. Il existe trois types de récepteurs principaux au TFGβ1 : les récepteurs de type I (TβRI), de type II (TβRII) et de type III (TβRIII). II.2.2.2.1. Récepteur de type I et II à haute affinité Les TβRI de poids moléculaire 65-70 kDa sont des sérine/thréonine kinases transmembranaires apparentées se trouvant exprimées sur la majorité des types cellulaires. Ce sont des glycoprotéines constituées d’un court domaine extracellulaire liant le TGFβ, d’un domaine transmembranaire et d’un domaine intracellulaire à activité sérine/thréonine kinase. Page -47- Ces récepteurs permettant la transduction du signal de tous les membres de la famille des TGFβ sauf le GNDF (« Glial cell line-derived Neutrophic Factor ») (Bottner et al. 2000). Il existe chez les mammifères sept molécules différentes de récepteurs de type I au TGFβ nommées ALK (Activin receptor-Like Kinase) (Miyazono et al. 1994), celles-ci pouvant être exprimés sur une même cellule. Les TβRI ont besoin des TβRII ou des récepteurs de l’activine (membre de la famille des TGFβ ) pour lier leurs ligands. Un seul récepteur au TGFβ de type II a été cloné (Miossec and Guerne 1999). II.2.2.2.2. Récepteur de type III à basse affinité Les TβRIII, également appelés bêtaglycane ou endogline sont lesTβR les plus abondants. Ce sont des protéoglycannes à héparanes sulfates transmembranaires possédant un court domaine cytoplasmique. Les TβRIII lient le TGFβ et le transfèrent aux récepteurs responsables de la transduction du signal, TβRI et TβRII. II.2.2.2.3. Polymérisation des récepteurs I et II et transduction de signal Le seul rôle connu des TβRII est d’activer les TβRI responsables de la transduction du signal. Le TGFβ se lie au TβRII qui est une sérine/thréonine kinase constitutivement active qui phosphoryle le TβRI. Le TGFβ se lie soit au TβRIII qui présentent le TGFβ au TβRII, soit directement sur le TβRII. Les TβRII vont alors se lier aux TβRI et les phosphoryler (Figure 13) (Wrana et al., 1995). Les TβRI sont alors activés et vont phosphoryler « les receptor-regulated Smads » (R-smads) qui se complexent avec des « Common-partner Smads » (Co-Smads). Ce complexe Smad est transloqué dans le noyau où il se lie à l’ADN entrainant la régulation de la transcription des gènes cibles (Miyazono et al. 1994 ; Blobe et al. 2000). D’autres voies de signalisation ont été décrites dont la mieux caractérisée est celle de la famille des sérine/thréonine kinases JNK/SAPK (« C-jun N terminal kinase/stress-activated protein kinases ») (Atfi et al. 1997, Hocevar et al. 1999). L’activation de JNK/SAPK par le TGFβ peut être peut être médiée par les petites protéines G que sont Cdc42, Rac1 et avec une Page -48- participation moins importante, RhoA (Atfi et al. 1997). MEKK1 est alors activée par ces protéines par un mécanisme encore inconnu. Ensuite MEKK1 active MKK4, qui à son tour active les JNK/SAPK. Récemment, TAK1 (« TGFβ-activated Kinase I ») (Yamaguchi et al. 1995), un composant potentiel des voies de signalisation du TGFβ et de BMP4, a été rattaché à la famille des MAPKK Kinases (MAPKKK). TAK1 agit dans les voies des cascasdes JNK/SAPK et p38/SAPK en phosphorylant MKK4, MKK3 et MKK6 (Figure 13, ci dessous). Figure 13 : Principales voies de signalisation mobilisées par le TGF β (Wang et al., 1997) II.2.3. Les « Insulin-like Growth Factors » (IGF) La famille des « insulin-like growth factors » (IGF) se compose de deux membres principaux, l’IGF-I et l’IGF-II, connus également sous le nom de somatomédines (Humbel 1990). Le nom de ces facteurs de croissance indique leurs effets mitogènes in vitro, leurs effets similaires à l’insuline (dans les tissus adipeux et musculaires), ainsi que leur homologie structurale à la pro-insuline (Rinderknecht and Humbel 1978). L’action des IGFs dépend de 6 protéines d’association , les IGFBP, qui peuvent s’associer avec une grande affinité aux IGF-I et II. Les IGFBP sont considérés comme des protéines porteuses et des modulateurs de la bioactivité des IGF dans la circulation sanguine (Zapf 1995). Ainsi les IGFBP peuvent conférer, par leur présence, une spécificité tissulaire aux IGF, éviter les actions métaboliques des IGF libres et augmenter la demi-vie de ceux-ci dans la circulation. Page -49- Les IGF sont uniques par le fait que se sont les seuls facteurs de croissance qui stimulent à la fois la prolifération et la différenciation des cellules musculaires squelettiques. Ce double effet des IGF est particulièrement intéressant parce que ces deux processus sont mutuellement exclusifs dans ce tissu ainsi que dans une grande variété de types cellulaires. Les mécanismes par lesquels les IGF influencent la décision des myoblastes de proliférer ou de se différencier sont incomplètement compris. II.2.3.1. Les IGF et la myogénése Bien que les deux IGF soient exprimés dans le muscle squelettique, l’IGF-II est le principal IGF exprimé dans ce tissu. L’expression des peptides IGF dans le muscle est régulée au cours du développement, durant le processus de différenciation et influencée par divers facteurs. Des études ont permis de corréler l’expression des IGF et la différenciation à partir de cellules d’origine musculaire, incluant les lignées cellulaires de souris C2 (Yaffe and Saxel 1977) et Sol8 (Mulle et al. 1988) et une lignée de rat L6 (Yaffe 1968). Ces cellules expriment les caractéristiques biochimiques et morphologiques des cellules musculaires primaires et ont été utilisées de façon extensive comme des systèmes modèles pour l’étude des événements qui se produisent pendant la prolifération des myoblastes et leur différenciation. L’ARNm de l’IGF-II est faiblement détectable dans les myoblastes et augmente remarquablement quand la différenciation est induite par le retrait du sérum (Rosenthal 1991a). L’expression d’IGF-II endogène apparaît comme un événement relativement précoce du processus de différenciation. Rosen et ses collaborateurs ont montré que l’augmentation des niveaux d’ARNm d’IGF-II précède l’expression des gènes des protéines contractiles mais suit l’activation du gène de la myogénine (Rosenthal et al., 1993). La vitesse de différenciation spontanée des différentes lignées de myoblastes, semblent dépendante de leur niveau d’expression d’IGF-II. Ainsi, les myoblastes qui se différencieront le plus rapidement et de façon spontanée, après l’enlèvement du sérum, sont ceux qui sécrètent les quantités les plus importantes d’IGF-II (Florini et al. 1991). La production par les cellules musculaires d’IGF-II endogène est nécessaire à leur différenciation. C’est d’ailleurs ce qui a été démontré par des expériences (oligonucléotides Page -50- antisens, transfection de vecteurs antisens) visant à annuler la production endogène d’IGF-II (Florini et al. 1991 ; Montarras et al. 1993 ). L’expression du gène de l’IGF-I est moins importante que celle de l’IGF-II dans les myocytes différenciés de la lignée BC3H1 (Rosenthal 1991b). La sécrétion d’IGF-I par les cellules C2 en cours de différenciation augmente dix fois moins que celle d’IGF-II (Tollefsen et al. 1989). Donc, les cellules différenciées in vitro, expriment beaucoup moins d’IGF-I que d’IGF-II. Ces changements de l’expression des IGF sont retrouvés durant la myogenèse in vivo observée au cours de la régénération musculaire faisant suite à une blessure (Edwall et al. 1989 ; Marsh et al. 1997). Une blessure ischémique d’un muscle squelettique adulte de rat conduit à une augmentation d’ARNm de l’IGF-I dans ce tissu pendant le processus de régénération. Des études par hybridation in situ montrent une augmentation d’ARNm de l’IGF-I transitoire dans les myoblastes prolifératifs et dans les cellules satellites de muscle (Edwall et al. 1989). Levinovitz et al. 1992 ont montré que pendant le processus de régénération les niveaux d’ARNm d’IGF-I et d’IGF-II sont transitoirement induits et leur cinétique d’apparition est différente. En effet, l’expression de l’IGF-I précède celle de l’IGFII, aussi bien au niveau des ARNm qu’à celui des protéines. Les IGF exogènes ont, en fonction de la concentration, un effet biphasique sur la prolifération et la différenciation. La différenciation est stimulée par de faibles concentrations d’IGF, alors qu’elle est progressivement inhibée par de fortes concentrations d’IGF (supérieures à 100 ng/ml d’IGF-8). II.2.3.2. Les récepteurs aux IGF Les effets de l’insuline et des IGF-I et II sur la prolifération et la différenciation des myoblastes passent par des récepteurs aux IGF de type 1 (IGF-R1) qui peuvent fixer ces trois peptides. L’action du IGF-II peut activer le récepteur de type 2 (IGF-R2), qui est présent lors de la différenciation musculaire (Tollefsen et al. 1989). L’expression du IGF-R1 diminue au cours de la différenciation, alors que celle de IGF-II augmente (Rosenthal 1991a). Il est à noter que le FGF-2 pourrait inhiber la différenciation en supprimant l’expression de IGF-II et en augmentant celle du IGF-R1 (Rosenthal 1991b). Page -51- Les deux actions opposées l’IGF-I sur la prolifération et la différenciation de peuvent s’expliquer par l’existence de deux voies de transduction de signal de l’IGF-I. La voie impliquant les MAP-kinases est faiblement stimulée par l’IGF-I dans les myoblastes in vivo. Cette voie, utilisée aussi pour la transduction de signal par le FGF-2, mène à une réponse mitogène (Milasincic et al. 1996). III. La matrice extra-cellulaire La matrice extracellulaire (MEC) a longtemps été considérée comme ayant un rôle essentiellement de charpente relativement inerte qui stabilisait la structure physique des tissus. Il est maintenant admis qu’elle joue un rôle beaucoup plus actif et plus complexe dans la régulation du comportement des cellules qui sont à son contact, en agissant sur leur développement, leur polarité, leur migration, leur prolifération, leurs formes et leurs fonctions. La matrice extracellulaire constitue un réseau complexe de macromolécules enveloppant les cellules composant les différents tissus. Chaque tissu est caractérisé par différents types de macromolécules matricielles présentes en quantité variable. Leur mode d’organisation dans la matrice dépend du tissu. III.1. Principaux composants de la matrice extra-cellulaire III.1.1. Les collagènes III.1.1.1. Structure et organisation générale Les collagènes sont des composants majeurs de la matrice extracellulaire (Prockop et Kivirikko, 1995). Ils constituent une famille hétérogène de protéines, fibrillaires ou non, sécrétées par les cellules de tissus conjonctifs et par d’autres types cellulaires. Au niveau du muscle squelettique, la présence de nombreux types de collagène a été démontrée in situ (Mayne and Sanderson 1985 ; Sund et al. 2001), ainsi qu’in vitro au niveau de cultures de myocytes (Beach et al. 1985). Page -52- Les collagènes sont les protéines les plus abondantes dans le monde animal et représentent près de 25% à 30% des protéines totales chez les Mammifères. Ils jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’intégrité structurale et fonctionnelle de nombreux tissus et organes. Ils constituent le composant principal de la peau et des os. Ils sont impliqués dans l’organogenèse, la chémotaxie, l’adhésion et la différenciation cellulaire. Ils participent à de nombreux processus physiologiques comme l’hémostase et la cicatrisation (Le Blay et al. 1996). Leur renouvellement obéit à un équilibre entre synthèse et dégradation qui correspond au remodelage matriciel. Les collagènes sont des homo- et hétérotrimères constitués de trois chaînes polypeptidiques appelées chaînes α qui s’assemblent en une super-hélice comprenant des régions globulaires de nature glycoprotéique. Cette configuration confère aux molécules de collagène des propriétés de résistance mais aussi de flexibilité (Bateman et al., 1996) (Figure 14). Jusqu’à présent 20 types de collagène génétiquement distincts et ayant chacun des structures et des spécificités différentes ont été identifiés. Trente-quatre chaînes α ont été clonées et séquencées, chacune étant codée par un gène distinct (Aumailley and Gayraud 1998). Au moins quatre chaînes supplémentaires ont été caractérisées (Myllyharju and Kivirikko 2001), codant pour une chaîne « collagen-like » formant des fibrilles, deux chaînes FACIT « collagen-like » (FACIT pour « Fibril Associated Collagen with InterruptedTriple hélices ») et une chaîne de type XIII « collagen-like ». Les collagènes fibrillaires sont majoritaires (95%). Ils se retrouvent dans les tissus conjonctifs et regroupent les collagènes de type I, II, III, V et XI (Bateman et al., 1996). Des collagènes associés aux fibrilles relieraient les fibrilles entre elles ou bien moduleraient les interactions avec d’autres composants de la matrice (Shaw and Olsen 1991). Ils regroupent les collagènes de type IX, XII et XIV. Les collagènes non-fibrillaires qui forment des réseaux sont des collagènes à chaîne courte et regroupent les collagènes de type IV, VIII et X. Le collagène micro-fibrillaire est représenté par le collagène VI. Il forme un réseau de microfilaments dans la MEC des tissus conjonctif. Page -53- Les fibres d’ancrage présentent aux niveau des hémidesmosomes des structures épidermiques s’étendent de la lamina densa aux plaques d’ancrage du derme. Le collagène de type VII est le collagène majeur des fibres d’ancrage. Les autres types de collagènes regroupent les collagènes de type XIII, XV, XVI, XVII, XVIII et XIX et sont des protéines transmembranaires. III.1.1.2. Types et distribution des collagènes dans le tissu musculaire Dans le muscle squelettique, les collagénes fibrillaires de type I et III sont majoritaires au niveau de l’épimysium et du périmysium, le collagène de type V est aussi présent mais en plus faible proportion (Mayne and Sanderson 1985). Au niveau de la lame basale, on distingue les collagènes I, III, IV et V. Le collagène IV ( MM 550 à 600 kDa) est la protéine collagénique la plus importante dans les basales où il a été en particulier essentiellement localisé au niveau de la lamina densa, de la basale entourant les fibres musculaires striées (Hantai et al. 1983). Sa présence a toutefois été signalée au niveau de la lamina rara. Il forme un réseau lamellaire relativement stable auquel peuvent se lier d’autres molécules de la MEC comme la laminine ou certains PG (perlécan). Il est composé de trois domaines : un domaine N terminal, une triple hélice avec de courtes interruptions de la séquence Gly-X-Y et un domaine globulaire C terminal. Le domaine globulaire C terminal est lié à un autre domaine globulaire C terminal d’une autre molécule par des ponts disulfures, et quatre domaines N terminaux s’associent en liaison croisée. Les interruptions de séquence de la triple hélice s’entrelacent avec des domaines C terminaux et forment des structures super-enroulées. Six chaînes α de type IV ont été identifiées, α1 à α6. Ces chaînes s’associent en hétérotrimères. Un dysfonctionnement du métabolisme des collagènes ou des mutations génétiques conduit à la synthèse de protéines défectueuses pouvant entraîner des dystrophies musculaires, ceci par altération des collagènes de types I, III, IV, VI et XIII (Hantai et al. 1983 ; Kvist et al. 2001). Dans le cas des myopathies de Bethem et de Ullrich, c’est le collagène de type IV qui est fortement alteré. Ces deux myopathies congénitales provoquent chez les patients une faiblesse musculaire, de nombreuses contractures des jonctions proximales, une hypersensibilité des jonctions distales et un état d’épuisement intense. Les myopathies de Bethlem sont dues à Page -54- une mutation du gène codant pour la chaîne α1 du collagène, entraînant la délétion d’une base au niveau des mRNA ainsi que l’introduction d’un codon stop. Le mRNA mutant est instable et totalement absent au niveau des fibroblastes (Lamande et al. 1998). Les myopathies de Ullrich, très proche de celles de Bethlem sont dues à trois mutations sur le gène codant pour les chaînes α2 et α3 du collagène (Zhang et al. 2002 ;Ishikawa et al. 2002 ; Higuchi et al. 2003). De plus, cette déficience en collagène IV provoque une faible expression des molécules d’adhésion neurales et des MyHC néonatale, caractéristiques des muscles en régénération et une accumulation matricielle de microfibrilles de collagènes non liées en hélice. Ces observations permettent de comprendre les phénomènes de régénération ou de maturation anormales dans les cas de dystrophies musculaires de Ullrich et de Bethlem. III.1.2. Les glycoprotéines III.1.2.1. La laminine La laminine, molécule volumineuse de masse molaire de 850 kDa, est impliquée dans l’ancrage des cellules à la lame basale. C’est la glycoprotéine non collagénique est la plus largement représentée. Elle est essentiellemt présente dans les membranes basales. Constituée de trois chaînes polypeptidiques, α (MM 400 kDa), β (MM 210 kDa) et γ (MM 200 kDa), cette molécule se présente sous forme d’une croix avec deux bras courts et un bras long (Figure 15) (Burgeson et al. 1994). Les trois bras courts formés par les parties N-terminales de chacune des chaînes polypeptidiques ont des domaines globulaires, séparés par des parties en bâtonnets. Le bras long est formé par les trois chaînes assemblées en hélice α superenroulée. Les chaînes β et γ se terminent avec la partie linéaire du bras long, et la chaîne α, plus longue, se termine à son extrémité carboxylée, par un domaine pluriglobulaire, constitué par cinq motifs homologues, les domaines G (Beck et al. 1990). La laminine présente de nombreux sites de liaisons à des récepteurs cellulaires variés. Ainsi, l’interaction cellule-laminine constitue un système versatile du contrôle des mouvements cellulaires. La réponse d’un type cellulaire dépend de la structure de la laminine rencontrée, du type de récepteur exprimé et du type de signal transmis à la cellule. Les principaux sites actifs de la laminine, grâce auxquels elle interagit, sont les fragments P1 (Terranova et al. 1984), E8 qui inclut le fragment E3, E4, la séquence RGD (Arg-Gly-Asp), et la séquence YIGSR (Tyr-Ile-Gly-Ser-Arg). Page -55- Un certain nombre de molécules apparentées ont été découvertes, c’est le cas la mérosine, la S-laminine et S-mérosine. D’un point de vue structural, la différence entre la laminine et la mérosine est due au remplacement de la chaîne α par une chaîne homologue de type M. Ces glycoprotéines ont une distribution différentielle. La laminine se trouve essentiellement au niveau de l’épithélium, l’endothélium et les muscles lisses. La mérosine est exprimé préférentiellement dans les muscles striés et les nerfs périphériques. La S-laminine est rencontré au niveau des synapses et du glomérule, enfin la S-mérosine un l’un des constituants des jonctions myotendineuses et des trophoblastes. Les laminines ont un rôle important dans les membranes. Au niveau structural, elles interagissent avec les autres constituants de la lame basale tels le nidogène (ou entactine), le collagène de type IV et les HSPG. In vitro, les laminine favorisent l’adhérence, l’étalement, la migration, la croissance et la différenciation cellulaire. III.1.2.2. La Ténascine La ténascine est un autre composant de la lame basale. Il existe 5 isoformes de ténascine (C ; R ; W ; X et Y) (Figure 16). C’est une protéine hexamérique de taille comprise entre 190 à 300 kDa. Elle est composée de 6 branches émanant d’un cœur central (Erickson 1994), les parties proximales de ces branches étant minces et rigides, les parties distales étant épaisses et flexibles avec des extrémités de type globulaire. Cette glycoprotéine de structure de la MEC intervient dans l’adhérence cellulaire et est présente dans les jonctions neuromusculaires. Les isoformes C, X et Y de la ténascine sont présentes au niveau du muscle squelettique (Matsumoto et al. 1994). Les ténascine X et Y sont impliquées dans la myogenèse (Hagios et al. 1999), et l’expression de la ténascine C est modulée pendant la régénération musculaire (Jarvinen et al. 2000), mais aussi dans les cas de dystrophies musculaires, d’inflammations ainsi que dans ceux de myopathies congénitales (Settles et al. 1996 ; Ringelmann et al. 1999). Il a été observé que l’expression de ténascine C était corrélée à l’invasion des macrophages dans le cas des dystrophies musculaires de Duchenne (Gullberg et al. 1997). Elle est aussi exprimée dans les jonctions neuromusculaires suite à une lésion ou à une malformation et durant la période de réinnervation consécutive à un traumatisme (Cifuentes-Diaz et al. 1998; Cifuentes-Diaz et al. 2002). La ténascine Y est exprimée dans l’endomysium entourant les fibres musculaires uniques et dans les gaines périmysiales autour des faisceaux de fibres. Il a été observé que lorsque le muscle squelettique subit un stress mécanique important, Page -56- l’expression des mRNA de ténascine C augmente parallèlement à une diminution de l’expression des mRNA de ténascine Y (Fluck et al. 2000). III.1.2.3. La fibronectine La fibronectine est une glycoprotéine de 450 à 500 kDa, présente sous forme fibrillaire dans la MEC et sous forme soluble dans les liquides biologiques comme le plasma sanguin (Terranova et al. 1984). La principale propriété de la fibronectine est de moduler les interactions entre la MEC et les cellules. Elle est constituée de 2 chaînes polypeptidiques homologues liées de façon parallèle par deux ponts disulfures à proximité de l’extrémité Cterminale. Elle est composée de trois types de domaine comme l’indique la figure 17. Chaque chaîne est composée de 12 modules de type I répartis sur les régions N- et C-terminales et de 2 modules de type II dans la région N-terminale. Entre les deux extrémités sont regroupés 15 à 17 modules de type II (Borsi et al. 1986). Cette glycoprotéine d’adhérence extracellulaire contient des domaines de liaison à la surface cellulaire ainsi qu’à de nombreux composants de la MEC. La relation structure-fonction est bien connue : les modules I sont des sites de liaison à la fibrine et à l’héparine. Certains modules I (I-6 à I-9), en association avec les modules II, forment un site de liaison aux collagènes. Les modules III possèdent des séquences constituant des sites d’attachement aux cellules via des intégrines membranaires (RGDS et un site d’épissage IIIC. Pour avoir une adhérence cellulaire maximale, le peptide RGDS fonctionne en synergie avec une autre séquence peptidique PHSRN (Pro-His-Ser-Arg-Asn) localisé au niveau du neuvième module III. III.1.2.4. Les protéoglycannes Les protéoglycannes (PG) sont des complexes de glycosaminoglycannes bâtis autour d’un « cœur » protéique (Figure 18). Ils constituent un ensemble hétérogène dont certains représentants ont été spécifiquement localisés dans les basales. Les localisations ultrastructurales des PG de la basale montrent que ces composants existent à tous les niveaux (lamina rara, densa et reticularis). Page -57- Figure 18 : Réprésentation schématique d’un protéoglycannes. Les différentes chaînes de GAG sont attachées au core protéique (d’après GlycoWord) Leurs structures et leurs fonctions seront détaillés dans le paragraphe IV.2. III.2. La lame basale La lame basale (ou basale) est un complexe essentiellement protéique que l’on observe soit à la base des structures épithéliales séparant ces dernières du tissu conjonctif sous jacent, soit entourant certains types cellulaires (cellules musculaires, adipocytes, cellules de Schwann) ou bien encore en position de barrière entre des structures épithéliales comme au niveau du glomérule rénal. La structure matricielle de la lame basale est très importante lors de la régénération musculaire. Les cellules satellites à l’origine de la régénération musculaire sont insérées entre la membrane plasmique et la lame basale de la fibre musculaire. La nécrose cytoplasmique des fibres laisse à ces cellules un espace disponible. Le principal rôle attribué à la lame basale au cours de la régénération musculaire est celui de modèle architectural aidant à la reconstruction du muscle. A l’échelle ultrastructurale, la lame basale est constituée d’une superposition de trois ensembles morphologiquement distincts, ayant une importance relative variable. Page -58- Au contact de la membrane plasmique, la lamina rara (= lamina lucida) est optiquement vide en microscopie électronique. Son épaisseur est faible (15 à 65 nm). Seuls quelques filaments, souvent en continuité avec la lamina densa, peuvent ponctuer de façon discrète cet espace clair ceignant les cellules. La lamina densa sous-jacente est plus importante. Sa présence suffit à signaler l’existence d’une basale. Son épaisseur est très variable (15 nm dans le cas du muscle, jusqu’à 6 µm dans le cas de la membrane de Reichert). C’est l’ensemble constitué par la lamina rara et lamina densa, qui forme à la base ou autour de certaines cellules une structure continue, que l’on désigne sous le nom de lame basale (Sanes and Chiu 1983). On distingue parfois une couche supplémentaire, la lamina fibro-reticularis (= parsfibroreticularis) qui apparaît comme un ensemble lâche de filaments et de granules. Son épaisseur est mal définie : une transition morphologiquement insensible conduit cette structure au tissu conjonctif située en continuité de celle-ci. La lame basale est composée d’un réseau lamellaire constitué principalement de collagène IV stabilisant et d’un réseau auto-organisé de glycoprotéines telle que la laminine plus labile, de la fibronectine, de la tenascine, etc.... Ces réseaux sont liés par de nombreuses interactions à d’autres protéines résidentes de la lame basale, notamment l’entactine (nidogene) et des PG (Timpl and Brown, 1995) (Figure 19) Figure 19 : Modèle courant représentant la stucture moléculaire d’une lame basale (Alberts et collaborateurs, La cellules, 1994). La lame basale est formée par des intéractions spécifiques entre collagène de type IV, laminine et l’entactine, auxquels s’ajoutent le perlécan (PG) Page -59- De nombreuses interactions de type recepteur-ligand relient les constituants membranaires de la fibre musculaire avec différents éléments structuraux de la lame basale. Au cours de ces dernières années est apparu le rôle important de la lame basale au niveau du développement et de la physiologie des tissus, notamment musculaire. En effet, la séquestration de protéines biologiquement actives tels les facteurs de croissance peuvent activer la myogenèse (Jansen and Fladby 1990), la synaptogenèse (Anderson and Fambrough 1983) et la régénération (Husmann et al. 1996). IV. Les glycosaminoglycannes D’après Yanaghishita en 1993, les premières études consacrées aux glycosaminoglycannes (GAG) datent de 1861 avec les travaux de Fischer et Boedeker qui permirent l’isolement de la chondroïtine sulfate (CS) a partir de tissus cartilagineux. Au début du 20ème siècle, le développement de la chimie des sucres à permis la découverte d’autres GAG comme l’acide hyaluronique (HA) (Meyer et al., 1934), le dermatane sulfate (DS) (Meyer et al., 1941) et les kératanes sulfates (KS I et II) (Meyer et al., 1953). Des études plus approfondies ont permis également de distinguer deux chondroïtines différentes parmi d’autres, les chondroïtine A et C (Meyer et al., 1956). Les bases de la structure des GAG, nommées à cette époque mucopolysaccharides acides, étant établies, la deuxième moitié du 20ème siècle fut consacrée à l’étude de leur nature physico-chimique et de leurs fonctions biologiques. IV.1. Structure des glycosaminoglycannes Les GAG sont composés d’unités disacharidiques répétées qui, assemblées entre elles, forment de longues chaînes polysaccharidiques non ramifiées. Un des deux résidus glucidiques du motif disaccharidique est un glucide aminé, la N-acétylglucosamine (GlcNAc) ou la N-acétylgalactosamine (GalNAc) qui peut être sulfaté. Le second sucre est un sel d’acide uronique comme le glucuronate (GlcA) ou l’iduronate (IdoA). Page -60- Cinq principaux groupes de GAG (Figure 20) ont été établis suivant la nature de leurs résidus glucidiques, le type de liaison entre ces résidus et le nombre et la position des groupements sulfates : l’acide hyaluronique les chondroïtines sulfates (chondroïtine-4-sulfate ou CSA et la chondroïtine-6sulfate ou CSC) le dermatane sulfate (ou chondroïtine sulfate B ou CSB) le kératane sulfate (KS) l’héparine et les héparanes sulfates (HS) A la différence des autres GAG qui forment des glycoconjugués protéiques nommés protéoglycannes (PG) l’acide hyaluronique est le seul GAG à ne pas être lié par une liaison covalente à une protéine. En général les GAG, chargés négativement du fait de la présence de groupements sulfates ou carboxyles, sont très hydrophiles. Ils sont localisés à la surface cellulaire ou bien dans la MEC. Du fait de la viscosité qu’ils confèrent au milieu, les GAG limitent les forces de compression et se présentent comme l’agent lubrifiant idéal pour les articulations. De même, en raison de leur rigidité due à leur conformation induite par leur charges électriques, ils assurent un maintien de la structure des tissus et créent des espaces intercellulaires pouvant favoriser de possibles migrations cellulaires. Ils interviennent également dans le remodelage tissulaire lors de l’embryogenèse ou de processus de cicatrisation. IV.1.1. L’acide hyaluronique ou hyaluronan (HA) C’est en 1934 que Karl Meyer et son assistant, John Palmer, ont décrit une méthode permettant d’isoler un nouveau GAG de l’humeur vitrée des yeux de bovins (Meyer et Palmer, 1934). Ils ont montré que cette substance contenait un acide uronique et un glucide aminé, mais qu’il n’était pas sulfaté. Selon leur propre citation : « Nous proposons, par convention, le nom d’acide hyaluronic (HA), pour hyaloid (vitreous) + acide uronique ». Actuellement, cette macromolécule est plus fréquemment rencontrée sous le nom de « hyaluronan », reflétant ainsi le fait qu’il existe, in vivo, comme un polyanion et non sous la forme d’acide protoné. Page -61- Il a fallu 20 années pour que la structure chimique de base des motifs disaccharidiques formant l’HA soit totalement identifiée (Weissman et al., 1954). Durant ces années, il a été montré que l’acide uronique et le glucide aminé du motif disaccharidique était, respectivement, un acide D-glucuronique et une D-N-acétylglucosamine liés entre eux de façon très stable par une alternance des liaisons glucosidiques en β(1-4) et β-(1−3) (Figure 21 A). L’enzyme nécessaire à la synthèse de l’HA est la hyaluronan synthase. En présence de ses substrats, l’acide glucuronique et l’UDP-N-acétylglucosamine, elle synthétise les motifs répétés de disaccharides nécessaires à la formation de grandes chaînes linéaires d’acide hyaluronique par addition alternée de GlcA et de GlcNAc. Le nombre « n » des répétitions disaccharidiques dans la molécule finale d’HA peut atteindre 25 000, avec une masse molaire d’environ 4 000 kDa (chaque disaccharide a une masse molaire d’environ 400 Da). La longueur moyenne d’un disaccharide est d’environ 1nm. Ainsi, une molécule d’HA composée de 10 000 unités disaccharidiques peut atteindre une longueur de 10 µm d’un bout à l’autre (Figure 21 B). L’HA est présent chez tous les Vertébrés. Il est aussi présent au niveau de la capsule de certains Streptocoques. Il est un composant essentiel de la matrice extracellulaire de nombreux tissus et de par sa composition, il confère un certain nombre de propriétés de viscoélasticité à certains d’entre eux. Il est parfois le composant majoritaire de quelques compartiments biologiques : c’est le cas de l’humeur vitrée de l’œil humain (0,1 à 0,4 mg/g de poids frais) ou du liquide synovial des articulations (3 à 4 mg/ml). Au niveau du muscle, l’HA est retrouvé autour des fibres individuelles, dans l’endomysium et le périmysium des fibres musculaires (Laurent et al. 1991). Dans la plupart des cas, l’HA est organisé à l’intérieur de la matrice extracellulaire par des interactions spécifiques avec d’autres macromolécules de la matrice. IV.1.2. Les galactosaminoglycannes IV.1.2.1. La chondroïtine et les chondroïtines sulfates (CS) D’un point de vue structural, la chondroïtine diffère de l’HA par la substitution du GlcNAc en GalNAc ainsi que par sa masse moléculaire plus faible (20 000 à 50 000 Da). Elle est donc Page -62- composée de motifs disaccharidiques répétés de GalNAc et de GlcA liés entre eux par des liaisons β(1-3) et β(1-4). Comme nous l’avons signalé précédemment, la chondroïtine fût isolée par l’équipe de Meyer en 1954. On distingue également d’autres types de chondroïtines qui différent entre eux par l’existence de groupements sulfates sur le GalNAc. C’est la position des groupements sulfates sur le carbone (C) qui détermine les noms des molécules (Figure 22). On trouve donc la chondroïtine sulfate A (CSA) ou chondroïtine 4-sulfate, la chondroïtine sulfate C (CSC) ou chondroïtine 6-sulfate, la chondroïtine sulfate D (CSD) ou chondroïtine 2-3-disulfate et la chondroïtine sulfate E (CSE) ou chondroïtine 4-6-disulfate. IV.1.2.2.Le dermatane sulfate (DS) Le DS a été isolé en 1941 par Meyer à partir de la peau de porc. Il a été appelé chondroïtine sulfate B (CSB) puisqu’il était semblable aux isomères des CSA et CSC. Effectivement, les trois font partie de la famille des galactosaminoglycannes. Au niveau structural, les DS possède une quantité variable d’acide α-iduronique (α-IdoA) provenant de l’epimérisation de l’acide β-D-glucuronique (β-GlcA) (Figure 20). Cette configuration ainsi que la présence de groupements sulfates en position C2 de l’IdoA, font que le DS est un GAG proche de la famille des HS/héparine. Effectivement, de par la quantité de sulfate présent au niveau de sa chaîne, le degré de sulfatation du DS est généralement plus élevé que celui des CS. Le dermatane sulfate présente une activité anticoagulante, ce qui explique l’autre nom donné au DS à savoir la β-héparine (Marbet et Winterstein, 1951). Dans l’organisme, la distribution du DS diffère aussi de celle des CS. On le trouve en grande quantité dans les tissus conjonctifs, la peau, l’intestin, les vaisseaux sanguins, le tendon, le cœur, le périmysium et l’endomysium des fibres musculaires. Bien que le DS soit un galactosaminoglycanne comme les CS, les différences existantes entre eux permettent d’affirmer qu’il n’appartient pas à la famille des CS. Page -63- IV.1.3. Les glucosaminoglycannes IV.1.3.1.Le kératane sulfate (KS) Le kératane sulfate a aussi été isolé par Meyer et ses collaborateurs en 1953. Ces molécules sont des polymères constitués d’une séquence répétitive de disaccharides. Au niveau structural, on trouve principalement deux types d’unité disaccharidique, le GlcNAc et le galactose (Gal), ce dernier remplaçant l’acide uronique présent dans les autres types de GAG. Les groupements sulfates sont apportés par des quantités variables de GlcNAc et de Gal sur lesquels ils sont positionnés sur le carbone 6 (figure 20). Au niveau stœchiométrique, le contenu en groupements sulfates est peu variable et ils ne sont jamais supérieurs à une unité par disaccharide. Les unités non sulfatées tels que la N-acétylactosamine sont présentes sur des glycoprotéines référencées comme étant des polylactosaminoglycannes. La masse moléculaire de la chaîne polysaccharidique des KS se situe entre 4 000 à environ 22 000. De par leur similitude structurale avec les glycoprotéines, les KS se lient plus facilement aux protéines. Il existe deux types de KS. Ceux-ci se distinguent l' un l' autre par la manière dont ils se fixent aux protéines. Le kératane sulfate I, uniquement trouvé au niveau de la cornée, est lié à la protéine par une liaison GlcNAc asparagine (Seno et al., 1965). Ainsi, il a été suggéré que le mode de biosynthèse des protéoglycannes à kératane sulfates de la cornée était similaire a celui des glycoprotéines sériques, puisqu’un inhibiteur connu, la tunicamycine, inhibait leur synthèse (Hart et Lennarz,1978). Le kératane sulfate II se trouve quant à lui uniquement au niveau de deux tissus squelettique, le cartilage et les disques intervertébraux. Il se lie au cœur protéique par une liaison O-glycosidique IV.1.3.2.Les héparanes sulfates et l’héparine Des GAG particuliers comme l’héparine (Figure 23), présents sous forme soluble, et leurs analogues plus ubiquitaires, les héparanes sulfates (HS) sont doués d’interactions avec certains facteurs de croissance (FC) ce qui entraine une potentialisation de leurs effets. Ils peuvent également inhiber la prolifération de certains types cellulaires notamment celle des cellules myogéniques. Page -64- Figure 23 : Unités disaccharidiques répétées de l’héparine C5-épimérisation ; R= H, SO3- ou COCH3. D’après GlycoWord L’usage des GAG dans le traitement de certaines pathologies a conduit au développement d’analogues de synthèse, mimétiques des HS et de l’héparine, ouvrant de nouvelles perspectives dans le domaine de la cicatrisation et de la réparation tissulaire, mais également dans le traitement de maladies thrombotiques comme l’athérosclérose (Figure 24). IV.1.3.2.1. L’héparine L’héparine est un glycosaminoglycanne découvert en 1916 par J. McLane. Ce polysaccharide est formé par une répétition d’unités disaccharidiques sulfatées renfermant une glucosamine (GlcN) et un acide uronique qui vont subir un certain nombre de modifications. Les résidus GlcN subissent une N-déacétylation et une N-sulfatation. Les résidus GlcA adjacents subissent une épimérisation en C-5 aboutissant à des résidus IdoA. Des réactions d’Osulfatation ont lieu en C-2 des IdoA et en C-6 des GlcN (Vives et al. 1999). La plupart des GlcN sont N-sulfatés et la majorité des acides uroniques sont des IdoA sulfatés. L’importance de la N-sulfatation de l’héparine et la présence de nombreux résidus IdoA et de groupements O-sulfatés confèrent au polysaccharide une organisation en domaines de type S formés d’amas de disaccharides N-sulfatés (Vives et al. 1999). La chaîne principale, constituée d’une succession de résidus liés en α ou β (1-4), est liée en α (1-6) à d’autres chaînes d’héparine donnant à la molécule une grande flexibilité. L’héparine est synthétisée de manière endogène et stockée sous forme intracellulaire dans les granules basophiles des mastocytes présents dans la plupart des tissus chez les mammifères. L’héparine est présente en grande quantité dans le foie, les poumons et l’intestin. Page -65- Les effets anticoagulant et anti thrombotique de l’héparine se produisent par une interaction héparine-antithrombine III (ATIII). A des concentrations thérapeutiques, seulement le tiers d’une dose d’héparine se lie à l’ATIII, cette fraction étant responsable de l’effet anticoagulant de l’héparine. La liaison héparine-ATIII induit un changement de conformation de cet inhibiteur de sérine-protéases et accélère l’interaction entre l’ATIII et diverse sérine-protéases dans la cascade de la coagulation. Un pentasaccharide est nécessaire au minimum pour que la fixation entre héparine et ATIII ait lieu (Kandrotas et al. 1992). La structure de ce pentasaccharide est la suivante : GlcNAc, 6S-GlcA-GlcNSO3-, 3S-IdoA, 2S-GlcNSO3-. L’héparine existe sous différentes formes. L’héparine standard ou non fractionnée (UFH), est extraite de la muqueuse intestinale de porc ou de poumon de bovidés. Les préparations d’héparine non fractionnée sont composées d’un mélange de chaînes polysaccharidiques de longueurs variables allant de 3 000 à 30 000 Da. L’UFH est utilisée en chirurgie, en cardiologie et en hématologie où elle joue un rôle majeur comme agent anticoagulant. Afin de réduire le risque hémorragique et assurer une meilleure reproductibilité thérapeutique, l’héparine standard a été fractionnée par coupure chimique ou digestion enzymatique, donnant ainsi naissance à des héparines de bas poids moléculaire (LMWH) (Praillet et al. 1998). Les poids moléculaires des différentes préparations obtenues s’échelonnent entre 4 000 et 6 000 Da. Les LMWH possèdent une activité antithrombotique tout en ayant un pouvoir anticoagulant limité. Elles sont utilisées dans les traitements prophylactiques, contre les thromboses veineuses, les maladies inflammatoire et prolifératives. Actuellement, il existe un développement de pentasaccharides, d’héparines modifiées chimiquement, de dérivés d’héparines et de dérivés synthétiques de type héparino-mimétiques qui vise à éviter notamment certaines complications dues à des thérapies à base d’héparine comme les hémorragies ou la thombocytopénie. Outre son activité anticoagulante, l’héparine possède également des effets anti-inflammatoires (Figure 25). En effet, l’héparine diminue la production de médiateurs de l’inflammation tel le TNFα et inhibe la migration des cellules inflammatoires comme les lymphocytes ou polymorphonucléaires vers le site lésé. Dans les premières phases du processus inflammatoire, les leucocytes produisent une héparinase qui clive les GAG, composés importants de la barrière endothéliale, favorisant ainsi l’attachement des leucocytes à la membrane. L’UHF en se liant aux cellules endothéliales se substitue ainsi aux GAG et renforçe ainsi la barrière endothéliale, et de bloque l’endocytose de l’héparinase. Page -66- Un autre mécanisme inhibant l’extravasion des cellules de l’inflammation consiste en la liaison de l’UHF ou des LMWH aux L et P-sélectines se trouvant à la surface endothéliale empêchant ainsi l’adhésion des leucocytes à la paroi des vaisseaux. L’héparine est également utilisée en chromatographie d’affinité en raison de son affinité pour les facteurs de croissance, les cytokines pro-inflammatoires, de nombreuses protéines de la MEC et les protéases leucocytaires. Ces interactions peuvent s’expliquer par l’importante charge négative de l’héparine induite par la présence de nombreux groupements polyanioniques. IV.1.3.2.2. Les héparanes sulfates Les héparanes sulfates sont des GAG qui présentent de grandes similitudes structurales avec l’héparine. L’unité disaccharidique répétée des héparanes sulfates est constituée d’α, β(14)GlcN et d’acide uronique (Figure 26). Le polymère est formé de 50 à 200 unités disaccharidiques (25-100 kDa). Si la GlcN est N-acétylée (GlcNAc), celle ci est liée en α(1-4) à un acide glucuronique. En revanche, si les résidus GlcN sont N-sulfatés, l’acide uronique est préférentiellement un IdoA. La structure des HS se complexifie avec l’addition de groupements O-sulfates. La majorité des HS contient en quantité égale des disaccharides N-acétylés et N-sulfatés mais ils ne sont pas distribués uniformément dans la chaîne des GAG (Gallagher 1996). La différence entre l’héparine et les HS est due au degré de sulfatation beaucoup plus important de l’héparine. Les HS sont ubiquitaires. Ils sont localisés au niveau de la rate, du foie et des muscles lisses et striées, associé à la réticuline ou collagène III. Ils sont in vivo considérés comme l’anticoagulant physiologique (Praillet et al. 1998). Les héparanes sulfates se présentent comme des régulateurs cellulaires multifonctionnels. Ils interagissent avec une grande variété de protéines comme les facteurs de croissance, les enzymes, les protéines de la MEC et les protéines localisées à la surface d’agents pathogènes (Figure 27). Les héparanes sulfates interviennent dans les interactions protéines/protéines Page -67- comme des co-récepteurs pour les facteurs de croissance et dans la séquestration de ligands à la surface cellulaire et dans la MEC (Turnbull et al. 2001). Les héparanes sulfates peuvent protéger les protéines de la dégradation, réguler leur transport au travers des membranes basales (Dowd et al. 1999) et favoriser l’internalisation de celles-là (Reiland and Rapraeger 1993). La synthèse et les fonctions des HS feront l’objet d’un développement particulier dans le chapitre IV.2.2. IV.2. Les protéoglycannes La biosynthèse d’un protéoglycanne (PG) débute par la formation de la protéine centrale ou cœur protéique. Sur certains résidus sérine de la protéine est greffée une séquence Xyl-GalGal-(1er disaccharide) par l’établissement d’une liaison O-glycosidique entre le xylose et la fonction hydroxyle des sérines. C’est à partir de cette structure que la polymérisation des GAG s’effectue (Praillet et al. 1998). Les PG sont classés selon la nature moléculaire des chaînes de GAG attachées à la chaîne polypeptidique. On distingue ainsi, des PG à héparanes sulfates ou HSPG, des PG à chondroïtines sulfates ou CSPG, des PG à dermatanes sulfates ou DSPG, des PG à kératanes sulfates ou KSPG. Il existe de nombreux hybrides, sachant que des GAG de différents types de peuvent se lier au même coeur protéique. C’est par exemple le cas de l’agrécane, de la décorine ou du phosphacane. Les PG peuvent être classés en différents groupes Tableau 4: Classification des protéoglycannes selon leur localisation ([Nietfeld, 1993, Praillet et al. 1998) ; Groupe de PG Nom Protéine coeur GAG Page -68- Localisation Interactions PG extracellulaire 220 kDa 100 chaînes CS (20- Agrécane Trois domaines 30 kDa) + 100 Cartilage, Tendon sclérotique (50 mg d’agrégats par g de (PG-H) globulaires G1, G2 chaînes de KS (10-15 tissu) sous forme d’agrégats Protéine de liaison et G3 kDa) 90% de la avec l’HA HA masse du PG Versicane (PG-400) Beaucoup moins de 265 kDa chaînes que Fibroblastes humains (peau et PG formant des Domaines G1 et G3 l’agrécane vaisseaux sanguins) agrégats de l’agrécane (15-20 chaînes de intersticiels Protéine de liaison CS/DS) HA Neurocane 139 kDa CS Tissu nerveux Brévicane 99 kDa CS ou aucun GAG Tissu nerveux Décorine 1 seule chaîne (PS-S2, PG-II, de CS ou DS Petits PG PG-40) intersticiels à Biglycane 40 kDa protèine riche en (PG-S1, PG-1) Répétitions riches 2 chaînes de CS ou en leucine DS leucine Collagènes I, II, III, Ubiquitaire V, VI, XV TGFb Fibromoduline 4 chaînes de KS Ubiquitaire Collagène I et TGFβ Tendon, cartilage et cornée Collagènes Cornée, valves cardiaques Collagénes Plusieurs chaînes de Lumicane KS (en moyenne 4) Lui-même, Laminine Perlécan 400 kDa 3-4 chaînes d’HS ou Nombreux modules d’HS + DS sur PG des lames protéiques l’extrémité amino- basales conservés au cours terminale HSPG autres Lames basales Collagène IV Ancrage de l’ACH au niveau de la jonction neuromusculaire de l’évolution Barrière anionique (Voisins du Membranes glomérulaires perlécan) pour les protéines sèriques, Laminine Collagène IV Syndécans-1 31 kDa Syndécans-2 20 kDa 3-4 chaînes d’HS et 2 Cellules épithéliales chaînes de CS/DS 3-4 chaînes d’HS cytosquelette Fibroblastes fibroglycane Syndécans-3 Ancrage N-syndécans (actine..) Cytokines PG Membranaires Protéines du 38 kDa 3-4 chaînes d’HS Tissu nerveux (FGF2, IFNγ) Mésenchyme Autres composants au cours du développement hydrophobe matriciels (collagènes I, III, V ; Syndécans-4 amphiglycane Fibronectine) 20 kDa 3-4 chaînes d’HS ou ryudocane Fibroblastes Enzymes inhibiteurs cellules épithéliales de protéases (ATIII) Virus (HIV, HSV) β -glycane 92 kDa N-terminal TGF β 2 chaînes d’HS et CS Page -69- Ubiquitaire cf.endogline C-terminale cf.uromoduline PG Cérébroglycane 59 kDa 5 sites potentiels Système Membranaire Site de liaison au d’attachement de nerveux central Ancrage GPI chaînes d’HS 64 kDa Site de liaison au 4 chaînes d’HS Ubiquitaire GPI PG inter- Serglycine cellulaire des neurones au cours du développement par un GPI Glypicane Αide à la migration Αide à la migration des neurones au cours du développement 10-15 kDa 10-15 chaînes la plus courte HP dans les Granules intercellulaires des peptidases, histamine Protéases carboxy- constituée par 24 mastocytes mûrs des cellules hématopoïtiques et dans les granules de répétitions de tissus conjonctifs mastocytaires stockage des Ser-Gly CS très sulfaté dans mastocytes les mastocytes circulants PG : Protéoglycanne GPI : Glycosylphosphatidylinositol HSPG : PG à héparanes sulfates ACH : Acétylcholinestérase CSPG : PG à chondroïtines sulfates HA : Acide hyaluronique DSPG : PG à dermatanes sulfates CS : chondrïtines sulfates KS : Kératane sulfate DS : dermatanes sulfates HS : Héparane sulfate TGFβ : facteur de croissance transformant Les PG intersticiels formant des agrégats sont des PG de grande taille capable d’interagir avec l’AH. Les chaînes de GAG peuvent alors se lier aux molécules extracellulaires, cations, molécules d’eau. Du fait de leurs charges négatives et de leur agencement, ces chaînes confèrent aux tissus une résistance aux forces de compression et de déformation. Les PG de la lame basale, tel que le perlécan (protéoglycanne à héparanes sulfates), interagissent avec la laminine et le collagène de type IV. Les PG membranaires se distinguent par leur type d’association contracté avec la membrane cellulaire. Les PG sont soit directement ancrés à la membrane (ancrage hydrophobe), soit liés à la membrane par une liaison glycosylphosphatidylinositol (GPI). Ces PG peuvent tels, les syndécans former des ponts transmembranaires entre le cytosquelette (actine) et la MEC. plus, ces PG peuvent par leur GAG se lier à divers ligands matriciels comme à la fibronectine qui possédent des domaines de liaison à l’héparine. Ainsi ils peuvent interférer dans les liaisons spécifiques ligands/récepteurs lors des processus de migration cellulaire (Bertram et al., Page -70- 1995). Enfin, ces PG membranaires peuvent se lier à des FC et à des cytokines et agir de ce fait comme régulateurs de l’activité de ces facteurs. Les PG intracellulaires quant à eux sont très sulfatés et forment des granules anioniques concentrant des protéases intracellulaires, des carboxypeptidases et de l’histamine. Les PG régulent alors la libération de ces derniers lors de mécanismes de défense de l’organisme et lors de la réparation tissulaire. IV.2.1. Les « Small Leucine-Rich Proteoglycans » ou (SLRP) La decorine, le biglycane, la fibromoduline, le lumicane, le keratocane et le mimecane sont des membres de la famille des SLRP (« Small Leucine-Rich Proteoglycans »)(Figure 28). Leurs coeurs protéiques sont composés à plus de 70% de leucine. Les SLRP sont synthétisés à l’intérieur des cellules puis sécrétés à l’extérieur où ils se retrouvent essentiellement dans la MEC. La décorine est une PG d’environ 75 kDa. Des CS ou des DS sont rattachés à son coeur protéique. La sulfatation du DS constituant la décorine est essentiellement localisée à l’extrémité C terminale de la chaîne de GAG et en position 4. La décorine a un rôle important dans l’assemblage des protéines de la MEC et au cours de la prolifération cellulaire. Le coeur protéique de la décorine à la capacité d’interagir avec de nombreuses molécules comme la fibronectine, la trombospondine, les collagènes I, II et IV, les récepteurs à l’EGF et les trois isoformes du TGFβ (Olguin et al. 2003). Dans le muscle squelettique, la décorine est présente essentiellement dans le périmysium. Des études ont montré que la décorine jouait un rôle dans l’inhibition de la migration des myoblastes permettant ainsi la différenciation myogénique. Effectivement, l’inhibition de la synthèse de décorine entraîne une augmentation de l’expression de myogènine et des cpk d’où une activation de la différenciation myogénique. Dans la même étude, il a été montré que l’action inhibitrice de la différenciation par le TGFβ était fortement diminuée en absence d’expression de décorine. Il en résulte donc, que la décorine joue un rôle primordial dans le contrôle de la différenciation des myoblastes en myotubes au cours de la myogénèse et que la voie de régulation passant par le TGFβ est dépendante de son interaction avec la décorine (Riquelme et al. 2001, Olguin et al. 2003). Page -71- IV.2.2. Les protéoglycannes héparanes sulfates Il existe une grande variété de cœur protéique sur lesquels un ou plusieurs groupements HS peuvent se fixer. La nature de l’axe protéique et le nombre de groupements HS fixés définissent la structure et la fonction de chaque HSPG. Dans le muscle squelettique, il existe plusieurs HSPG (Figure 29). Ils se divisent en deux groupes suivant leur localisation : les HSPG membranaires et les HSPG des lames basales. Les HSPG membranaires peuvent être transmembranaires tels le syndécan et le bétaglycan ou liés à la membranes par un glycosylphosphatidylinositol tel le cérébroglycane ou le glypican. Leur localisation à l’interface entre cytosquelette et matrice leur confère un rôle de contrôle dans les interactions cellule/cellule (prolifération, différenciation), cellule/matrice (adhérence, migration,...) et cellules/médiateurs solubles (Praillet et al. 1998). La fixation à certains composants de la matrice extracellulaire ou aux facteurs de croissance peut être effectuée par des mécanismes dépendant de la nature du cœur protéique ou de la séquence des HS ou des deux à la fois. Les HSPG constituent la majeure partie des PG de la lame basale des muscles squelettiques et sont fortement représentés à la surface cellulaire (Sanes and Chiu 1983 ; Brandan and Inestrosa 1987). Ils sont aussi retrouvés majoritairement dans des cultures de myotubes in vitro (Noonan et al. 1986 ; van Kuppevelt et al. 1992). Les HSPG de la lame basale du muscle squelettique sont essentiellement constitués par du collagène XVIII (c’est le seul collagène à faire partie des HSPG) (Hafter et al., 1998), du perlécan (Iozzo et al. 1994) et de l’agrine. A la surface des cellules musculaires, on trouve deux PG de la famille des HSPG, les syndecans (Bernfield et al. 1992) et des glypicans (Campos et al. 1993) (Figure 30). Les HSPG jouent un rôle essentiel dans le développement et la régulation de l’homéostasie musculaire. IV.2.2.1.Agrine L’agrine est un HSPG de la lame basale constitué d’un cœur protéique de 220 à 250 kDa et de deux sites d’attachement aux GAG (Tsen et al. 1995). Au niveau des neurones, l' agrine est Page -72- indispensable à la capture et à l' expression des récepteurs de l' acétylcholine (AchR) au niveau des membranes post synaptiques (Meier et al. 1998). Elle est aussi impliquée dans le regroupement en vésicule de l' AchE (Wallace et al. 1985). L' agrine interagit avec de nombreux facteurs de croissance, des protéines de la lame basale ainsi qu' avec des protéines de la surface cellulaire. L' agrine est un élément indispensable pour le bon fonctionnement des jonctions neuromusculaires où elle interagit avec les récepteurs MuSK tyrosine kinase (Herbst and est là son rôle essentiel. Burden 2000). C' IV.2.2.2.Les syndécans Les syndécans constituent une famille transmembranaire de protéoglycannes à héparanes sulfates, dans laquelle 4 membres homologues ont été identifiés chez les vertébrés, la drosophile et C. elegans (Figure 31). Ce sont des protéines constituées d’une partie intracytoplasmique courte, d’une partie transmembranaire et d’une partie extracellulaire qui possède plusieurs sites de liaison pour les glycosaminoglycannes ainsi qu’un site de clivage protéolytique. Les syndecans ont des séquences d’acides aminés hautement conservées dans les domaines transmembranaires et cytoplasmiques ainsi qu’une organisation exon-intron identique au niveau de l’ADN génomique, ce qui laisse suggèrer que les 4 syndécans existants possèdent le même gène ancestral. Les syndécans sont impliqués dans les interactions entre les cellules et leur environnement. Ils interagissent avec de nombreux ligands tels les facteurs de croissance de la famille des FGF, HGF et midkine mais aussi avec des constituants de la matrice extracellulaire tels que la fibronectine, la tenascine, la laminine et les collagènes. Ils doivent ces propriétés à la composition de leurs chaînes de GAG associées. Effectivement, les syndécans ont la particularité de porter plusieurs types de glycosaminoglycannes simultanémment. Ainsi, le syndécan-1 porte des HS vers son extrémité C-terminale et des CS à proximité de la membrane cellulaire (Kokenyesi and Bernfield 1994), ou bien le syndécan – 4 peut porter indifféremment sur un même site de glycosylation, soit des HS, soit des CS (Shworak et al. 1994). En dehors de ces interactions avec les facteurs de croissance et les composants matriciels, les syndécans sont impliqués dans la régulation de la prolifération et de la différenciation cellulaire. Page -73- De récents travaux ont montré que les syndécans pourraient être impliqués dans l’organisation du cytosquelette et l’activation des cascades de transduction de signal (revue Okayama et al., 1998) puisqu’il a été démontré qu’il existait une dimérisation (figure 32) ou la multimérisation des syndécans-3 et 4 (Asundi and Carey 1995), une phosphorylation du domaine cytoplasmique du syndecan-2 (Itano et al.,1996) et une activation de la protéine kinase C (PKC) par interaction avec le syndecan-4 (Oh et al., 1997). Figure 32 : Représentation schématique de la dimèrisation des syndécans. D’après Okayarra et al., 1998. Au niveau des muscles squelettiques, les 4 types de syndécans sont présents mais exprimés de manière différentielle. Les syndécan I et II ont un rôle important au cours de la prolifération des myoblastes par interaction avec le FGF. Ils sont essentiellement exprimé au cours de la phase embryonnaire au cours du développement des muscles squelettiques. Effectivement, il a été montré qu’une diminution de l’expression du syndécan I et II atténuerait la signalisation transmise par le FGF2 et donc favoriserait la différenciation. Présent en forte quantité, ils inhibent la différenciation myogénique et favorisant la prolifération (Larrain et al. 1997; Larrain et al. 1998 ; Cornelison et al. 2001). Les syndécans 3 et 4 sont exprimés essentiellement par les cellules satellites adultes et sont impliqués dans le maintient de l’intégrité musculaire et la régénération musculaire. Leurs Page -74- expressions sont accentuées dans les cas de lésions musculaires où ils interagisssent avec les facteurs de croissance par leurs groupements HS (Cornelison et al. 2001). Des « knock-out » pour le syndécan 3 et 4 montrent une diminution de la différenciation cellulaire et donc une diminution de la formation des fibres a cours de la régénération musculaire (Cornelison et al. 2001). IV.2.2.3.Les Glypicans Les glypicans appartiennent à la famille des HSPG. Ils sont liés à la membrane cellulaire par un ancrage GPI (Figure 33, ci dessous). Figure 33 : Réprésentation schématique du glypican et de son ancrage à la membrane (Filmus and Selleck 2001). Actuellement, il existe 6 membres (GPC1 à GPC6) connus chez l’homme (Figure 34) (Veugelers et al. 1999) et 2 chez la drosophile (Nakato et al. 1995 ; Baeg et al. 2001). Les tailles des cœurs protéiques des glypicans sont très proches (60 000 à 70 000 Da) et, sauf exception, tous possèdent un peptide signal sécrétoire à l’extrémité N-terminale et un domaine hydrophobe nécessaire à la fixation du GPI à l’extrémité C-terminale. Le degré d’homologie de la composition en acides aminés des 6 glypicans est moyen, par contre la position de leur 14 cystéines est très conservée, ce qui suggère que la structure tridimensionnelle des 6 glypicans est identique. Une autre caractéristique commune à tous les glypicans est la localisation des sites de fixation des chaînes d’héparanes sulfates, qui semble être restreinte à 50 amino acides dans la partie C-terminale, permettant ainsi aux chaînes de GAG de se retrouver proches du site d’attachement à la membrane (Veugelers et al. 1999). Page -75- De manière générale, les glypicans sont exprimés préférentiellement au cours du développement. Le niveau d’expression change selon le stade de développement et selon le tissu où se situe l’expression, ce qui suggère que les glypicans sont impliqués dans la régulation de la morphogenèse (Saunders et al. 1997 ; Pellegrini et al. 1998). Il semble aussi que ces HSPG de surface interagissent comme « co-récepteurs » pour les FGF (Yayon and Klagsbrun 1990), l’EGF (Higashiyama et al. 1993), les Wnts (Higashiyama et al. 1993) et les membres de la super famille des TGFβ (Jackson et al. 1997), en facilitant l’interaction de ces facteurs avec leurs récepteurs spécifiques. Ceci montre l’importance des interactions entre les HSPG et de facteurs de croissance au cours de la régulation des systèmes de signalisation. Le GPC1 a été identifié pour la première fois in vitro dans des cultures néonatales de cellules de Schwann (Carey et al. 1993). Il est aussi exprimé au cours du développement dans les muscles lisses et squelettiques (Brandan et al. 1996). L’expression de GPC2 est limitée au développement des tissus nerveux, incluant le cerveau, la moëlle épinière, les ganglions rachidiens et les nerfs crâniens (Ivins et al. 1997). Les GPC1 et GPC2 ne sont pas exprimés dans les tissus correspondants chez l’adulte. Le GPC3 est exprimé en forte concentration au cours du développement des mammifères dans tous les tissus à l’exception du système nerveux (Pellegrini et al. 1998). Le GPC4 est exprimé essentiellement au niveau embryonnaire (Watanabe et al. 1995) et plus particulièrement en faible quantité au niveau de l’épithélium tubulaire rénal, des glandes surrénales, des muscles lisses intestinaux ainsi que dans les régions mandibulaires ou maxillaires. Le GPC5 est quant à lui, exprimé faiblement au stade embryonnaire (Saunders et al. 1997) au niveau des ganglions rachidiens, des bourgeons des membres et du mesonéphros. Le GPC6 est localisé en faible quantité au niveau rénal, gastrointestinal et dans les vaisseaux sanguins (Veugelers et al. 1999). Des mutations touchant la biosynthèse des héparanes sulfates ou une modification de leur structure entraîne chez la drosophile des perturbations très importantes sur la signalisation médiée par Wingless (Wg) (Baeg et al. 2001). Wg est un membre de la famille Wnt, essentiel pour la mise en place des structures embryonnaires et post-embryonnaires. Le fait que la biosynthèse des héparanes sulfates soit indispensable à l’activité normale de Wg suggère qu’un ou plusieurs PG participent directement au processus faisant intervenir les membres de la famille Wnt (Filmus and Selleck 2001). Page -76- IV.2.2.4.Le perlécan On ne connaît qu’une seule famille chez l’homme et la souris, bien qu’il en existe plusieurs variantes résultant d’épissages alternatifs. Le noyau protéique peut porter jusqu’à trois GAG, le plus souvent des héparanes sulfates. Ce perlécan est présent dans la lame basale des organismes. Parmi les principales cellules productrices de perlécan, on peut citer les cellules musculaires lisses vasculaires et les cellules du système nerveux central lors du développement embryonnaire. IV.3. Dynamique d’expression des PG durant le développement du muscle squelettique A un stade précoce du développement musculaire, un large CSPG de type PG-versican est produit aussi bien dans des cultures de cellules myogéniques qu’in vivo. Par des techniques radiographiques, ce large CSPG a été localisé dans des régions péri-cellulaires autour des muscles squelettiques. Alors qu’aucune biosynthèse de ces molécules n’est détectée dans les muscles squelettiques matures, cette synthèse est réinitialisée durant la régénération musculaire (Carrino 1998). A un stade plus tardif du développement, de petits DSPG de type décorine sont synthétisés. Ces derniers ont la capacité de se fixer aux fibres de collagène et d’affecter la formation des fibrilles. La décorine est initialement localisée dans les tissus conjonctifs fibreux entourant les muscles squelettiques et parfois autour des myotubes. Les HSPG de type syndécan, glypican et perlécan sont aussi très présents dans le muscle squelettique. Ils jouent un rôle primordial dans la transduction de signaux médiée par les facteurs de croissance de type FGF ou SF-HGF au cours de la prolifération cellulaire. Au cours de la différenciation des cellules myoblastiques en myotubes, on détecte une augmentation de la synthèse des HSPG proportionnellement à une diminution des CSPG et de l’acide hyaluronique. Effectivement aux stades myoblastes et myotubes précoces, on détecte des larges CSPG alors qu’au stade myotubes contractiles, on détecte uniquement des petits DSPG et des HSPG (Carrino and Caplan 1982) (Figure 35). Page -77- V. Glycosaminoglycannes : synthèse et fonctions Le schéma proposé pour la biosynthèse des HS consiste en une série de réactions catalysées par différentes enzymes, chacune responsable d’une étape spécifique (Figure 36) (Lindahl et al. 1998 ; Selleck 2000 ; Sugahara and Kitagawa 2000). V.1. Biosynthèse des héparanes sulfates La synthèse des HS suit les grandes étapes de la biosynthèse des glycoprotéines. Celle-ci débute par la traduction d’un ARN messager dans le réticulum endoplasmique rugueux (RER) où a lieu la synthèse du noyau protéique. Puis, le noyau protéique enchassé dans la membrane du réticulum endoplasmique est transféré vers la face « cis » de l’appareil de Golgi grâce à des vésicules de transport. La synthèse de la partie saccharidique du protéoglycanne dans l’appareil de Golgi peut alors se faire. La néosynthèse des HSPG terminée, ceux-ci sont véhiculés vers leur destination finale (membrane cellulaire, matrice extracellulaire, vésicules de sécrétion) grâce à des vésicules de transport qui bourgeonnent à partir de la face « trans » de l’appareil de Golgi (Figure 37). Les héparanes sulfates PG se démarquent cependant des glycoprotéines. Ainsi, leurs chaînes glucidiques sont linéaires et ont une longueur moyenne de 80-100 unités disaccharidiques, contre une quinzaine de monosaccharides au maximum pour celles des glycoprotéines, qui de plus présentent des ramifications. De même, alors que les PG peuvent contenir jusqu’à 95% de glucides en poid, les glycoprotéines n’en contiennent que de 1% à 60% (Alberts et al. 1990). Les PG possèdent ainsi le plus souvent une masse moléculaire élevée, de l’ordre de 1 000 kDa, alors que les glycoprotéines atteignent rarement une masse de l’ordre de 100 kDa (elles sont le plus souvent aux alentours de 10 kDa). Enfin, leur biosynthèse dans l’appareil de Golgi présente des différences notables. En effet, bien qu’on ne connaisse pas encore la localisation exacte des différentes enzymes nécessaires à leur biosynthèse, la construction de la fraction glucidique des PG débute vraisemblablement dans l’appareil de Golgi par l’assemblage de l’oligosaccharide de liaison, à l’extrémité non réductrice duquel a lieu l’élongation d’un polymére « natif » de GlcA et de GlcNAc au niveau du Golgi médian. Ce polymère subit ensuite diverses modifications (N-déacétylations, O- et N- sulfatations, épimérisations) au cours d’un processus dit de maturation qui a lieu dans le compartiment « trans « de l’appareil de Golgi (Lindahl et al. 1998). Page -78- L’ensemble du processus de biosynthèse des HS et de l’héparine nécessite au moins 12 types différents d’activités enzymatiques, et il peut exister différentes isoformes d’enzymes pour une même activité (Gallagher et al., 1989). Participant à cette synthèse, on reléve : Pour la synthèse de l’oligosaccharide de liaison, une xylosyl transférase, les galactosyl transférases I et II, et la D-glucuronyl transférase I. Pour la polymérisation du polymère initial : la D-glucuronyl transférase II et la N-acétyl Dglucosamine transférase. Pour l’étape de maturation du polymère initial : une N-acétyl D-glucosaminyl Ndéacétylase, une N-acétyl D-glucosaminyl N- sulfotransférase, , une hexuronosyl épimérase, une hexuronosyl 2-O-sulfotransférase, une D-glucosaminyl 6-O-sulfotransférase et une Dglucosaminyl 3-O-sulfotransférase. De plus, un certain nombre d’enzymes cytoplasmiques sont nécessaires afin de catalyser et former les monosaccharides (UDP-Xyl, UDP-Gal, UDP-GlcA, UDP-GlcNAc) et produirent des groupements sulfates (PAPS). A cela s’ajoute de nombreux transporteurs membranaires permettant l’importation des constituants du cytosol vers la lumière de l’appareil de Golgi (Hirschberg et al.,1998 ; Berninsone et al., 2000). Le processus d’assemblage dépend de la disponibilité du GlcN et des sucres. V.1.1. Synthèse du tétrasaccharide de liaison Protéine-GAG L’initiation de la synthèse des GAG débute donc par la formation et l’attachement du tétrasaccharide, GlcA(β1,3)Gal(β1,3)Gal(1,4)Xyl(β1-, sur un résidu sérine du cœur protéique des PG (Bourdon et al. 1987 ; Dolan et al. 1997; Sugahara and Kitagawa 2000). Le tétrasaccharide est formé par addition successive de chaque résidu monosaccharique sur l’extrémité non-réductrice de la chaîne en croissance grâce à leurs glycosyltransférases spécifiques. La première réaction enzymatique débute par la O-xylosylation de certains acides aminés sérine des noyaux protéiques, suivie par l’ajout de deux unités D-galactose (Esko and Zhang 1996). La région de fixation subit en parallèle une phosphorylation en C2 du xylose et une sulfatation en C4 et C6 (Figure 38) sur le résidu galactose, mais la conséquence fonctionnelle Page -79- de cette modification n’est pas encore bien connue Sugahara and Kitagawa 2000. La phosphorylation peut être transitoire ce qui lui suggère un rôle au cours de la sécrétion ou la régulation du processus d’assemblage. Figure 38 : Représentation schématique de la phosphorylation en C2 du Xylose et des sulfatations en C4 et C6 des deux galactose du tétrasaccharide GlcA(β1,3)Gal(β1,3)Gal(1,4)Xyl(β1 coeur protéique). (GlycoWord). V.1.2. Elongation de la chaîne de GAG Après la formation du tétrasaccharide, une α-GlcNAc transférase ou une β-GlcNAc transférase ajoute respectivement une unité GlcNAc par simple liaison (α1-4) ou β(1-4), ce qui détermine et engage la synthèse des GAG vers la voie des HS/Hep ou des CS/DS (Figure 36). Il existe donc une compétition entre ces deux enzymes. V.1.3. Les « Exostose tumor suppressors » ou EXT La synthèse de GAG a dominante HS se fait donc par l’addition successive de résidus GlcA et de GlcNAc en β(1-4) et α(1-4), le tout catalysé par des protéines maintenant connues comme appartenant à la famille des « Exostose tumor suppressors » (EXT) (Duncan et al. 2001). La famille des EXT est composée de 5 membres : EXT1, EXT2, EXTL1, EXTL2 et EXTL3 (Figure 39). Page -80- Comme il est montré dans la figure 36, EXT1 et EXT2 interviennent en amont de la voie de synthèse des GAG et sont déterminants dans la composition finale des GAG (HS/Hep ou CS/DS). EXT1 et EXT2 ont été mis en évidence dans des cas de HME (« Hereditary Multiple Exostose »), maladie autosomale dominante caractérisée par une malformation des os et plus particulièrement dans la région juxta-épiphysale des os long (McCormick et al. 1999). La HME résulte de la mutation d’un ou des deux gènes homologues EXT1 et EXT2.. Les EXT et les EXTL sont des protéines ayant des séquences homologues au niveau de leur région Cterminale. Cependant, il n’a pas été montré qu’une altération des gènes codant pour les EXTL ou EXT-like pouvait être responsable d’HME. Deux études parallèles ont montré qu’il existe une relation entre les HS synthétisés par les glycotransférases et les gènes de la famille des EXT. Ces derniers ont été identifiés comme étant des gènes capables de restaurer la synthèse des HS dans des cellules mutantes déficientes en HS (McCormick et al. 1999). Le séquençage du peptide produit par la HS copolymérase purifiée à partir de sérum bovin a permis d’identifier l’enzyme comme étant un homologue de EXT2 (Lind et al. 1998). En même temps, chez la drosophile, le gène tout velu (ttv), un homologue de EXT1, a été montré comme étant impliqué dans la diffusion de hedgehog, qui s’effectue selon un processus GAG-dépendant au cours du développement embryonnaire (Bellaiche et al. 1998). Des études plus récentes ont mis en évidence que les formes recombinantes de EXT1 et EXT2 ont aussi une activité transférase α(1,4)GlcNAc (GlcNAcT-II) et β(1,4)GlcA (GlcAT-II), respectivement (Senay et al. 2000). Elles sont primordiales pour l’élongation de la chaîne des GAG et pour le choix entre la GlcNAcT-I et la GlcAT-I qui effectueront le transfert du premier résidu GlcNAc ou GlcA sur la région de fixation correspondante (Figure 40). D’autre part, il a été indiqué qu’une déficience en EXT1 ou EXT2 provoque une HME, ce qui tend à prouver que EXT1 et EXT2 sont des glycosyltransferases essentielles à la biosynthèse des GAG. EXTL1, EXTL2 et EXTL3 codent aussi pour des GlcNAc transférases, qui sont aussi impliquées dans la biosynthèse des HS (Kitagawa et al. 1999 ; Kim et al. 2001). Des formes tronquées de EXTL1, EXTL2 et EXTL3 auxquelles il manque la partie Nterminale transmembranaire et le domaine cytoplasmique, sont exprimées de façon éphémère dans des cellules COS-1, et semblent posséder une activité α(1,4)Glc transférase. Page -81- La forme tronquée de EXTL1 permet de passer de α(1,4)GlcNAc au N-acetylheparosan oligosaccharide GlcAβ(1,4)GlcNAcα1-(4GlcAβ1,4GlcAcα1-)n qui représente la croissance de la chaîne de HS, ce qui lui confère une activité de type GlcNAcT-II (Kim et al. 2001). La forme tronquée de EXTL3 utilise non seulement le N-acetylheparosan oligasaccharide mais aussi le GlcAβ(1,3)Galβ1-O-C2H4NHCbz, comme substrat synthétique de l’αGlcNAc transférase I, pour l’initiation de la synthèse des HS ou de l’héparine, ayant à la fois une activité GlcNAcT-I et GlcNAcT-II (Kim et al. 2001). De plus, la protéine EXTL2 permet de passer du résidu α(1,4)GlcNAc au résidu l’αGlcAβ(1,3)Galβ1-O-naphtalenmethanol (Kitagawa et al. 1999), analogue artificiel de la région de fixation du tétrasaccharide initial sur le coeur protéique (GlcAβ(1,3)Galβ(1,3)Galβ(1,3)Xylβ1-O-Ser). EXTL2 semble être un bon candidat pour l’enzyme clé, la GlcNAcT-I, d’où l’orientation de la synthèse des GAG de manière préférentielle vers la voie de synthèse des HS ou de l’héparine et par conséquence empêche ou diminue fortement celle des CS ou du DS. Enfin, il n’a jamais été observé d’activité glucuronyltransférase pour EXTL1 et EXTL3. D’où le rôle de EXTL3 dans l’initiation et l’élongation des chaînes, et le rôle de EXTL1 dans l’élongation des chaînes de HS et/ou Hep uniquement. En conclusion, les 5 membres de la famille des gènes EXT sont capables d’avoir une activité glycosyltransferase contribuant à la synthèse des HS et de l’héparine. V.1.4. Synthèse de la chaîne finale des héparanes sulfates ou de l’héparine La structure de base des héparanes sulfates est par la suite modifiée par de nombreuses enzymes qui permettent de passer de la molécule de HS non active à des molécules de HS actives, contenant un ou plusieurs domaines fonctionnels. Ces domaines possédent des séquences dites uniques de GlcA et IduA ainsi que des groupements N-acetylés, N-sulfatés et O-sulfatés à différents endroits de la molécule et dans des combinaisons différentes (Habuchi et al. 2000 ; Selleck 2000; Esko and Lindahl 2001). Page -82- V.1.4.1. Les N-deacétyl/N-sulfotransferases (NDST). La première modification du polysaccharide de base est effectuée par une enzyme bifonctionnelle, la glucosaminyl N-deacétylase/N-sulfotransferase (NDST). C’est une glycoprotéine d’environ 97 kDa isolée et purifiée à partir d’un homogénat de foie de rat. Elle a depuis été purifié et cloné à partir de plusieurs lignées cellulaires et est connue actuellement sous quatre isoformes (Orellana et al. 1994 ; Aikawa and Esko 1999). Il s’agit pour chacun d’elles de glycoprotéines transmembranaires de type II enchassées dans la membrane de l’appareil de Golgi et présentant une courte région intracytoplasmique à leur extrémité Nterminale, une zone transmembranaire à traversée unique, et une partie luminale importante comportant le site de catalyse. Les NDST sont donc les premières enzymes qui interviennent car elles seules sont capables d’accepter comme substrat les séquences disaccharidiques GlcA-GlcNAc. Elles permettent donc d’effectuer une N-déacétylation et une N-sulfatation sur des résidus GlcNAc sélectionnés, ce qui est considéré comme un pré-requis pour les autres modifications. Les NDST1 et NDST2 ont une distribution tissulaire étendue (testicules, reins, foie, rate, poumon, muscles squelettiques, coeur, cerveau) (Kusche-Gullberg et al. 1998 ; Aikawa et al. 2001), alors que la NDST3 et la NDST4 montrent une expression plus restrictive (cerveau, foie, rate). Il a été observé qu’une interruption (Fan et al. 2000 ; Ringvall et al. 2000) ou une diminution de l’expression (Aikawa and Esko 1999) des gènes codant pour la NDST1 provoquait une diminution significative du taux de N-sulfatation des HS. Une déficience de la NDST1 provoque la mort de souris durant la période néonatale par insuffisance respiratoire. Une déficience de la NDST2 ne montre aucune altération visible des HS chez la souris, mais elle est plutôt capable de synthétiser une grande quantité héparine (Humphries et al. 1997 ; Forsberg et al. 1999). Ces résultats montrent ainsi l’importance de la NDST1 et de la NDST2 au cours de la synthèse des HS et de l’héparine, respectivement. V.1.4.2. Les épimérases La deuxième modification enzymatique du polysaccharide de base consiste en une épimérisation en C5 de l’acide D-glucuronique (D-GlcA) en acide L-iduronique (L-IdoA) Page -83- effectuée par l’enzyme l’hexuronosyl C5-épimerase (Crawford et al. 2001 ; Li et al. 2001). Lors de cette réaction, l’hydrogène situé sur le carbone 5 de l’acide D-glucuronique est libéré et remplacé par un proton provenant du milieu. Cette réaction a pour caractéristique d’être réversible, et le rapport acide D-glucuronique/acide L-iduronique déterminé in vitro est compris entre 1,5 et 2,5 (Hagner-Mcwhirter et al. 2000). L’hexuronosyl C5-épimérase a été partiellement purifiée pour la première fois à partir du surnageant de culture de mastocytes de souris (Malmstrom et al. 1980) et de foie de boeuf (Campbell et al. 1994), bien qu’il s’agisse d’une glycoprotéine transmembranaire de l’appareil de Golgi (PM= 52 kDa). Elle a été clonée depuis, à partir d’un extrait de poumon de boeuf (Li et al. 1997), de mastocytes de souris (Rong et al. 2000), ainsi que d’un extrait de foie de souris (Li et al. 2001). Il a également été démontré que c’est la même isoforme de l’enzyme qui est impliquée tant dans la biosynthèse de l’héparine que dans celles des héparanes sulfates. Il n’existerait ainsi qu’une seule isoforme de la C5-épimérase (Li et al. 2001). V.1.4.3. Les O-sulfotransférases Après cette étape d’épimérisation, le polysaccharide subit une 2-O-sulfatation des résidus d’acide uronique (IdoA ou GlcA) réalisée par l’héparane sulfate 2 sulfotransferase (HS2ST ou 2OST). Cette enzyme transfert un groupement O-sulfate en position 2 sur des unités d’acide L-iduronique, à partir du donneur de sulfates, le PAPS. Il s’agit également d’une glycoprotéine transmembranaire de l’appareil de Golgi (PM= 44kDa), dont le site catalytique se trouve du côté de la lumière de l’organite. Purifiée et caractérisée pour la première fois (Kobayashi et al. 1996) à partir d’un extrait cellulaire de cellules d’ovaires d’hamster chinois (CHO) et de cellules pgsF-16 déficientes en 2-0- sulfatation (Bai and Esko 1996), il n’est connu qu’une seule isoforme. Elle a depuis été clonée à partir de cette même lignée cellulaire (Kobayashi et al. 1997), ainsi qu’à partir de cellules de mastocytome murin (Rong et al. 2000). Des souris déficientes pour cette enzyme présentent une malformation rénale qui par la suite occasionne une mortalité néonatale (Bullock et al. 1998). La quatrième modification est une 6-O-sulfatation des résidus glucosamine réalisée par l’activation de la D-glucosaminyl 6-O-sulfotransférase (HS6ST ou 6OST). Elle transfert un Page -84- groupement sulfate en position 6 des unités de D-glucosamine, à partir du donneur de sulfates, le PAPS. Isolée et purifiée pour la première fois à partir de microsomes de mastocytes de souris, cette enzyme s’est avérée être une glycoprotéine transmembranaire d’environ 60 kDa, capable de sulfater non seulement les unités D-glucosamine en position 6 mais également les unités d’acide L-iduronique en position 2. Elle a depuis été purifiée à partir de surnageants de cultures de cellules CHO et clonée (Habuchi et al. 1998). Actuellement, trois isoformes de cette enzyme sont connues, la 6-OST1, la 6-OST2 et la 6-OST3, qui ont toutes été clonées chez la souris (Habuchi et al. 2000), et ne possédent aucune activité de type 2-OST. La 6OST1 est principalement exprimée au niveau du foie et la 6-OST2 au niveau du cerveau ainsi que dans la rate. La 6-OST3 a une expression ubiquiste. L’expression de ces isoformes est donc « tissu-spécifique » et chaque isoforme a une spécificité de substrat différente, ce qui suggère un rôle important de cette enzyme au cours de la synthèse des épitopes des HS « tissu-spécifiques ». La dernière étape consiste en une 3-O-sulfatation des résidus glucosamine catalysée par une D-glucosaminyl 3-O-sulfotransférase (3-OST). De toutes les enzymes de la maturation des GAG, c’est celle qui a été le plus étudiée. Comme son nom l’indique, elle a pour rôle de transférer un groupement sulfate en position 3 des unités de D-glucosamine, à partir du donneur de sulfate, le PAPS. Après isolement et purification à partir de milieux de culture de fibroblastes murins (3-OST1), elle s’est avérée être une glycoprotéine de 46 kDa environ (Liu et al., 1996). Son clonage à partir de cette lignée cellulaire, ainsi qu’à partir de cerveau humain, a permis de l’identifier comme une protéine située dans la lumière de l’appareil de Golgi, et non de type transmembranaire (Shworak et al. 1997). De nouvelles isoformes de l’enzyme ont été découvertes depuis (3-OST-2, 3OST-3a, 3OST-3b et 3-OST4), et ont été clonées à partir de cellules de carcinome embryonnaire de souris, les cellules F9. Ces isoformes, par contre, se sont toutes avérées être des glycoprotéines transmembranaires de type II de l’appareil de Golgi (Shworak et al. 1999), et elles sont impliquées, chez les cellules F9, dans la biosynthèse des héparanes sulfates. Le grand nombre de modifications réalisées sur le polysaccharide de base fait des HS des biopolymères à dense information, avec lesquels de nombreuses protéines peuvent interagir par fixation sur des séquences spécifiques de sa chaîne (Lindahl et al. 1998 ; Bernfield et al. 1999, Tumova et al. 2000 ; Turnbull et al. 2001 ; Gallagher 2001). Page -85- Il existe encore très peu, voir aucunes données sur les variations de ces enzymes au cours de la myogenèse et de la régénération musculaire. V.1.5. Dégradation des héparanes sulfates Le catabolisme des héparanes sulfates peut être résumé dans la figure 41 La majorité des HSPG de surface est endocytée et suit la voie de dégradation pré-lysosomale et lysosomale classique. Après l’endocytose, la protéolyse et la dégradation endoglycosidique des HSPG sont assurées par l’héparanase dans un environnement à pH neutre. Partiellement clivés, les HSPG sont à nouveau dégradés par l’héparanase mais cette fois-ci en milieu acide. La dernière étape est une dégradation exoglycosique assurée par les sulfatases. Les HSPG sont alors présents dans les vésicules lysosomales sous forme de monosaccharides et de sulfates libres. Les cœurs protéiques après avoir ou non transité par le réticulum endoplasmique rugueux via des vésicules issues du Golgi sont véhiculés jusqu’à la membrane plasmique. Figure n° 41: Dégradation intracellulaire des HSPG (d’après GlycoWord) Page -86- V.1.6. Sulfatases et héparanases V.1.6.1. Les sulfatases Une des deux voies de dégradation endogène des GAG naturels est liées à l’intervention des sulftases. Ces enzymes sont capables d’hydrolyser les groupements ester sulfates des chaînes polysaccharidiques. Il existe 3 type d’enzymes lyssomales : Enzyme de type I : Aryl sulfatase C : enzyme microsomiale insoluble rarement détecté dans les fluides corporels Les enzymes de type II : aryl sulfatases A et B. Ces deux enzymes sont d’origine lysosomale et sont présentent dans tous les tissus chez les Mammifères. L’aryl sulfatase A est une N-acétylglucosamine sulfate sulfatase et a comme substrat le sphingolipide cérébroside 3sulfate (sulfatide). L’aryl sulfatase B est une N-acétylgalactosamine-4-sulfate sulfatase, elle dégrade les groupements sulfates en position 4 présent sur les galactosaminoglycannes. Enzyme de type III : La 6-sulfatase ou la N-acétylglucosamine 6 sulfate sulfatase dégrade les groupements sulfates en position 6 présent sur glucosaminoglycannes. Une déficience de l’une de ses enzymes provoque de nombreuses maladies de types autosomales. V.1.6.2. les héparanases Les héparanases sont des endo-β-glucuronidases impliquées dans la dégradation des HS. On distingue trois sous-espèces d’héparanases. L’héparitinase I dégrade essentiellement les GAG possédant des liaisons α-N-acétylglucosamine-acide D-glucuronique et est inefficace sur les disaccharides disulfatés telle l’héparine. L’héparitinase II coupe au niveau des liaisons α-Nacétylglucosamine-acide D-glucuronique et acide L-iduronique des HS et de l’héparine, produisant ainsi des oligosaccharides insaturés. L’héparitinase III ou heparinase dégrade les disaccharides si et seulement si ils possédent un groupement sulfate en position 2 de l’acide uronique comme c’est le cas de l’héparine. L’héparanase est synthètisée sous une forme latente de 65 kDa. Cette forme latente est internalisée dans des vésicules d’endocytose où elle subit une protéolyse. La protéolyse Page -87- produit une forme active de 50kDa (Nadav et al. 2002). Les héparanases sont impliquées dans les phénomènes inflamatoires, l’angiogenèse tumorale et le développement de métastases. V.1.7. Rôles physiologiques des héparanes sulfates Un grand nombre de séquences uniques de HS sont formées, ceci étant dû à la diversité des profils d’expression au niveau des tissus et à la spécificité de substrat des différentes isoformes de glycosyltransférases et de sulfotransférases. La distribution inter ou intraorganes des épitopes de HS a été montrée au cours de différents stades du développement (van Kuppevelt et al. 1998; Jenniskens et al. 2000; Dennissen et al. 2002 ; van de Westerlo et al. 2002, Jenniskens et al. 2003). Pour les HS, les séquences consensus de certains des épitopes, ainsi que de domaines impliqués dans la fixation de facteurs de croissance et de l’ATIII (Antitrombine III) ont été élucidées (Habuchi et al. 1992 ; Turnbull et al. 1992 ; Guimond et al. 1993 ; Lyon et al. 1994 ; Ashikari et al. 1995 ; Kreuger et al. 2001). Les rôles essentiels des HS au cours du développement et dans un certain nombre de voies de signalisation ont été récemment démontrés par l’identification de certaines mutations sur des enzymes biosynthétiques des HS chez la Drosophile et Caenorhabditis mais aussi dans la lignée cellulaire CHO (Sugahara and Kitagawa 2000 ; Filmus and Selleck 2001). De plus, la construction de souris « knock-out » déficientes pour de nombreux cœurs protéiques de PG ou pour des protéines impliquées dans la biosynthèse des HS, a permis de comprendre plus précisément les rôles physiologiques des HS (Forsberg and Kjellen 2001). En effet, les HSPG spécialement par le taux de sulfatation de leur HS constitutifs sont considérés comme étant des régulateurs puissants de processus de signalisation cellulaire ayant lieu au cours du développement embryonnaire (Selleck 2000; Dhoot et al. 2001). Grâce à leur affinité vis-a-vis d’un grand nombre de protéines (Tableau 4), les HS ou l’héparine qui résident dans la MEC ou à la surface des cellules (cf. supra), sont impliqués dans de nombreux processus cellulaires tels la prolifération cellulaire normaux et pathologiques, la différenciation cellulaire, l’angiogenèse, les métastases, le développement tumoral, la réparation tissulaire, le remodelage tissulaire, l’adhésion tissulaire, l’invasion microbienne, l’infection virale, l’endocytose, le métabolisme des lipoprotéines et l’expression Page -88- protéique (Williams and Fuki 1997 ; Iozzo 1998; Lyon and Gallagher 1998; Bernfield et al. 1999 ; Park et al. 2000 ; Perrimon and Bernfield 2000 ; Tumova et al. 2000). Tableau 4 : Groupes de protéines pouvant se lier à des GAG Enzymes Enzymes lipolytiques Kinases Phosphatases Hydrolases, carbohydrates, éliminase, transférases Protéases et estérases Nucléases, polymérases, topoisomérases Autres enzymes, oxydases, synthétases, dismutases Enzymes inhibitrices Inhibiteurs des serines protéases (serpines) Lipoprotéines VLDL Apolipoprotéines Facteurs de croissance (FC) FGF EGF HGF PDGF TGF VEGF Chemokines CXC chemokines CC chemokines Sélectines Protéines de la MEC Collagène Fibronectine Laminine Thrombospondine Vitronectine Fibrilline Récepteurs protéiques Récepteurs stéroïdiens Récepteurs des FC Protéines canal Protéines d’enveloppe virale HIV HSV Dengue Protéines nucléaires Histones Facteurs de transcription Autres Protèines Protéine du Prion Protéine amyloïde Fibrine Canal ionique Source provenant de Gunay et Linhardt, 1999 V.1.8. Les HS dans la myogenèse Avant d’attribuer des fonctions spécifiques et individuelles à chaque type de PG de la matrice extracellulaire, de nombreuses études ont reconnu l’implication des composants de la MEC au cours du développement du muscle squelettique (Jansen and Fladby 1990), et plus spécialement, les HSPG, dont les rôles au cours du développement ont été clairement envisagés (Perrimon and Bernfield 2000). La mise en évidence d’une régulation de la synthèse des PG et des HS durant la myogenèse in vitro suggére que celle-là peut jouer un rôle comme rôle possible dans des processusmyogéniques fondamentaux (Noonan et al. 1986 ; Miller et al. 1987; Larrain et al. 1997; Larrain et al. 1997 ; Jenniskens et al. 2000). Une régulation similaire de l’expression des HS in vivo consolide l’implication individuelle des HSPG ou des épitopes de HS durant la myogenèse (Velleman et al. 1999; Charbonnier et Page -89- al. 2000 ; Gallagher 2001 ; Olguin and Brandan 2001; Jenniskens et al. 2002a). Dans des expériences in vivo, il a été montré que l’héparine inhibait la croissance du muscle squelettique (Kardami et al., 1988), cependant que l’addition d’héparine, de HS ou de HS mimétiques à des cultures de cellules satellites augmente la différenciation des myoblastes en myotubes (Rapraeger et al. 1991 ; Papy-Garcia et al. 2002). Des cellules satellites issues de souris mdx montrent un taux élevé de récepteurs HSPG pour le FGF (Crisona et al. 1998). De plus, Unc-52, un homologue du perlécan chez Caenorabditis elegans (Rogalski et al. 1993), est montré comme étant impliqué dans le maintien de l’intégrité musculaire (Rogalski et al. 1995). Actuellement, il semble évident qu’il existe une synergie entre les protéines régulatrices et les HS présents dans de nombreuses structures, permettant d’obtenir ainsi un environnement extracellulaire propice à la myogenèse. V.1.9. Interaction entre HS et facteurs de croissance Les héparanes sulfates représentent les polysaccharides les plus communs des membranes plasmiques. Ils constituent des récepteurs à de nombreux facteurs de croissance présentant une forte affinité de liaison à l’héparine et nommés Heparin Binding Growth Factors (HBGF). Une séquestration dans la MEC et au niveau de la membrane cellulaire de ces facteurs par leur liaison avec des HS permet de les protéger de dégradations thermiques ou enzymatiques, de les stabiliser et de réguler leur biodisponibilité. V.1.9.1. Interaction HS-FGF2 Le FGF2 est l’un des membres de la famille des FGF qui, comme nous l’avons indiqué auparavant (cf § II.4.1), stimule la croissance, la migration et la différenciation de nombreux types cellulaires (pour revue, voir Powers et al. 2000). Une des propriétés utilisées notamment pour purifier les FGF, est leur possibilité de se lier à l’héparine et aux HS de la matrice péricellulaire. Une séquence oligosaccharidique spécifique est requise pour qu’il y ait interaction entre l’HS et le FGF2. Cette séquence a été établie par digestion enzymatique des domaines sulfatés des HS par l’héparitinase et l’utilisation d’une chromatographie d’affinité-FGF2 afin d’isoler les fractions de plus fortes affinités. La séquence obtenue est un oligosaccharide de 14 résidus, Page -90- nommé Oligo-H : GlcA- GLcNSO3- - [IdoA,2S-GlcNSO3-]5 – IdoA – GlcNAc (Gallagher 1994). La séquence saccharidique minimale requise pour activer le FGF2 varie entre 2 à 12 résidus saccharidiques (Pye and Gallagher 1999). Un certain nombre de modèles ont été envisagé quant aux interactions HS-FGF2-FGFR susceptibles de déclencher une réponse biologique. Un de ces modèles concerne la liaison de deux molécules de FGF2 à une séquence oligasaccharidique d’HS de manière à présenter le dimère FGF2 à son récepteur (FGFR) et de cette façon permettre le rapprochement et la dimérisation des récepteurs de haute affinité et leur transphosphorylation (Miao et al. 1996). Les HS permettent de prolonger la stimulation par le FGF en le protégeant d’éventuelles dégradations et favorisent le stockage du FGF. Les HS situés à la surface des cellules sont nécessaires à la liaison du FGF2 à ses récepteurs de haute affinité (Yayon et al. 1991). Des traitements de cellules en culture dans un milieu contenant de l’héparine, par des héparanases ou des protéases comme la plasmine ou la thrombine libèrent du FGF2 de la MEC sous une forme biologiquement active (Benezra et al. 1992). Un autre modèle suggère que l’HS joue un rôle de pont entre une molécule de FGF2 et son récepteur (Guimond et al. 1993). En effet, il semblerait que l’unité minimale requise induisant une action mitogène serait un complexe monomérique HS-FGF2 (Pye and Gallagher 1999). Plus récemment, l’hypothèse de modèles de dimères 2FGF-2FGFR stabilisés par l’addition d’un HS a été avancée (Venkataraman et al. 1999 ; Stauber et al. 2000, Turnbull et al. 2001). (Figure 42) V.1.9.2. Interaction entre HS et TGFβ β1 La molécule active de 26 kDa de TGFβ1 interagit avec de multiples sites de liaison à la surface des cellules mais aussi avec des composants matriciels comme la fibronectine, la thrombospondine, le collagène IV et les domaines protéiques de PG comme la décorine et le biglycan (Schultz-Cherry et al. 1994). La forme active du TGFβ1 s’associerait aux HSPG suivant des mécanismes différents : soit directement (McCaffrey et al. 1992), l’héparine se liant alors directement au TGFβ1 et empêchant son association avec l’α2-macroglobuline, soit via une protéine de 60 kDa (Butzow et al. 1993). De plus, parmi les trois récepteurs du TGFβ1, le récepteur de type III ou bétaglycan est un PG situé à la surface cellulaire et riche en HS et CS. Il constitue un récepteur de stockage et Page -91- présente le TGFβ1 aux récepteurs de type I et II, ce qui déclenchent ensuite une cascade réactionnelle conduisant à l’effet biologique (cf § II.4.2). V.2. Héparanes sulfates protéoglycannes (HSPG) et HS dans les pathologies musculaires Durant ces dernières années, nous avons vu apparaître un nombre croissant de myopathies non héréditaires touchant un nombre non négligeable de protéines de la MEC du muscle squelettique, mais aussi de HSPG présents à la surface cellulaire ou au niveau de la lame basale, et qui sont impliqués dans les myopathies (Tableau 5). Ainsi, chez des souris mdx, animaux modèles de la dystrophie musculaire de Duchenne, on observe une sur-production de nombreuses molécules de la MEC. Le gène codant pour le perlécan est muté dans la myotomie chondrodystrophique ou syndrome de Schwartz-Jampel (Nicole et al. 2000) et dans la dysplasie disegmentaire de type Silverman-Handmaker (Arikawa-Hirasawa et al. 2001). Dans le syndrome de Schwartz-Jampel, on observe une diminution significative du nombre de molécules de perlécan tronquées au niveau de la lame basale des fibres musculaires striées. Cette variation produit une détérioration de la fonction du perlécan causant ainsi une myotomie myopatique, surtout que l’on sait que le perlécan est essentiel à la mise en réserve de l’AchE au niveau des jonctions neuromusculaires (ArikawaHirasawa et al. 2002). De plus, une mutation du gène Unc-52 du C.elegans provoque une létalité ou aboutit à une paralysie (Rogalski et al. 1993). Des souris « knock-out » pour l’agrine montre une aberration dans la synaptogenèse (Gautam et al. 1996). Par ailleurs, il a été montré que la restauration de l’expression de l’agrine par un mini-gène artificiel semble pouvoir abolir la dystrophie musculaire congénitale dans un modèle de souris (Moll et al. 2001). Le syndrome de Simpson-Golbi-Behmel est quant à lui attribué à un défaut de synthèse ou de fonctionnement du glypican-3 (Pilia et al. 1996 ; Cano-Gauci et al. 1999). Tableau 5 : Différentes myopathies résultant de malformation héréditaire ou expérimentale des constituants de la surface cellulaire ou de la lame basale. Cible Agrine Causea Myopathie interstitiel Références A Dystrophie musculaire congénitale Moll et al., 2001 A Déficience de la synaptogenèse musculaire Gautam et al., 1999 Collagene VI H Myopathie de Bethelem Lamandé et al., 1998 Collagene XII A Myopathie progressive Krist et al., 2001 Glypican-3 H Symdrome de Simpson-Golbi-Behme Pilia et al., 1996 Page -92- Laminine-2 H Dystrophie musculaire congénital Merosine Tome et al., 1994 Negative Laminine –α2 H Dystrophie musculaire congénitale Herrman et al., 1996 Laminine -β1 H Dystrophie musculaire de la gaine des Li et al., 1997 membres A MuSK Déficience de la synaptogenèse Gautam et al., 1999 neuromusculaire Perlécan H Syndrome de Schartz-Jampel Nicole et al.,2000 H Dysplasie disegmentaire de Silverman- Arikawa-Hirasawa et al., 2001 Handmaker A Défaut de séquestration de l’AchE Arikawa-Hirasawa et al., 2001 Tenascine-C A Défaut des jonctions neuromusculaires Cifuentes - Diaz et al., 1998 Unc-52** A Perte de l’intégrité musculaire et paralysie Rogalski et al., 1995 Pour chaque maladie la référence la plus récente a été citée a A : artificielle ou provoquée ; H : héréditaire * HSPG protéoglycanne ** homologue du perlécan chez C. elegans V.3. Analogues de synthèse : mimétiques d’héparanes sulfates ou RGTA De nombreux HBGF comme le PDGF, l’EGF, les FGF ou le TGFβ, jouent un rôle majeur dans la réparation et la régénération tissulaire après leur sécrétion par les cellules inflammatoires locales ou circulantes et leur relargage associée aux HSPG dans la MEC où ils sont stockés et protégés de la protéolyse. Une fois libérés, ces facteurs de croissance agissent comme agents de cicatrisation et compte tenu du rôle protecteur et stabilisateur de l’héparine vis-à-vis des FGF et des interactions FGF-héparine, l’idée d’utiliser des biomatériaux comme transporteurs et stabilisateurs de ces facteurs de croissance a conduit à développer des composées mimétiques d’héparanes sulfates. Le laboratoire d’étude sur la Croissance Cellulaire, la Réparation et la Régénération Tissulaires (CRRET) a envisagé l’utilisation de polymères chimiquement modifiés comme mimétiques des héparanes et dépourvus d’activité anticoagulante, dans divers modèles in vivo. Ces molécules ont été appelées RGTA pour ReGeneraTing Agents en raison de leurs effets stimulateurs sur le processus de cicatrisation et de régénération chez l’animal. Page -93- Le caractère polysaccharidique de ces molécules naturelles laisse envisager que de molécules synthétiques ayant une structure similaire, doivent être aussi puissants, ou plus, que ces polyanions naturels. Il a été reporté qu’une famille de dextranes modifiés, regroupant des mimétiques structuraux des HS appelés RGTA (ReGeneraTing Agent) ou héparane sulfate mimétique (HSM), possède la capacité de stimuler la réparation tissulaire. Ces molécules fonctionnent comme stabilisateurs, protecteurs et potentialisateurs vis-à-vis des facteurs de croissance cités cidessus. VI. Les RGTA. Analogues de synthèse des héparanes sulfates VI.1. Structure des RGTA et analogie avec les HS Les RGTA sont des biopolymères à squelette polysaccharidique. Ils sont obtenus par modifications chimiques du dextrane afin de lui attribuer des propriétés structurales et fonctionnelles comparables à celles des HS. Ces molécules ont une structure globalement homogène et statistiquement définie. Elles contiennent tout au long de leurs chaînes des groupements O-sulfate, carboxylate et alcool, ce qui, en plus de leurs squelettes polysaccharidiques, les rend structurellement très rapprochées des HS naturels (Figure 43) ci dessous. séquence spécifique d'HS séquence répétitive d'HSM Motif glycosidique richement sulfaté Motif glycosidique moyennement sulfaté Motif glycosidique peut sulfaté Figure 43 : Représentation simplifiée des analogies de séquences entre les HS naturels et les HS mimétique de synthèse Page -94- En effet, les HS naturels sont constitués d’une répétition de motifs disaccharidiques. Chaque motif est composé d’une β-D-glucosamine et d’un acide β-D-glucuronique ou α-Liduronique. La liaison entre l’hexosamine et l’acide uronique est uniformément de type 1-4. Pour les autres espèces de GAG, cette liaison est alterné avec celle de type 1-3. Les HS naturels possèdent une quantité et une répartition très variée de leurs groupements sulfates ce qui fait d’eux une sous famille de molécules très hétérogène, à l’inverse des autres GAG et du RGTA. Effectivement, les degrés de substitution en groupements sulfate et carboxylate des différents RGTA sont très spécifiques et ces groupements sont distribués de une façon statistiquement homogène. La figure 44B montre une représentation des trois unités glucosidiques possibles présents dans une chaîne de RGTA en fonction de la nature des groupements présents en position C2. Pour une facilité de compréhension, ces unités ont été disposées de manière arbitraire. Les proportions respectives indiquées en pourcentage (%) de chaque unité dans le polymère est fonction du degré de substitution de chaque groupement. R représente la proportion de chaque groupement dans l’ensemble des positions C3 et C4. Le present travail à été réalisé avec un RGTA nommé RGTA D120. La figure 44B représente la structure du pentasaccharide statistiquement le plus représenté au long de la chaîne polysaccharidique de la molécule RGTA D120 (Papy-Garcia et al, publication en cours) et celle correspondant au pentasaccharide d’héparine connue comme ayant des affinités avec l’ATIII responsable de son activité anticoagulante. Il est intéressant d’indiquer que malgré leur ressemblance, le RGTA D120 possède une activité anticoagulante 10 fois inférieure à celle de l’héparine. VI.2. Fonctions des RGTA In vitro, il a été démontré que les RGTA possèdent des analogies de fonctions avec le HS visà-vis de facteurs de croissance présentant une affinité pour l’héparine ou HBGF. Ces polysaccharides modulent la biodisponibilité et l’activité des facteurs de croissance présents dans l’organisme. Ils stabilisent et protègent entre autres le TGFβ1 et le FGF2, contre des dégradations enzymatiques, pHmétriques et thermiques (Tardieu et al. 1989; Tardieu et al. 1992) et potentialisent leurs effets biologiques. Les RGTA possèdent des propriétés antiinflammatoires. Ils inhibent l’élastase leucocytaire, la plasmine mais également la trypsine Page -95- (Meddahi et al. 1995; Meddahi et al. 1996 ; Ledoux et al. 2000) et l’héparinase. L’inhibition observée en ce qui concerne la plasmine notamment est d’autant plus importante que le polymère présente un taux de substitution de groupements élevé. Dans des études menéesin vitro sur des muscles en régénération ont montré que les RGTA améliore la réparation tissulaire par anticipation du phénomène. Dans des muscle en régénération, en présence de RGTA, l' expression des ARNm de MyoD et de la myogénine est plus précose (Husmann et al. 1996). L' effet des RGTA n' est pas seulement limité aux facteurs de croissance. Comme il agit tôt dans la régénération, le RGTA pourrait agir sur la réaction inflammatoire en inhibant l' action des TGFβ, qui amplifie la réaction inflammatoire et favorise le dépôt de constituant matriciels sur le site de lésion. Ainsi le phénomène de fibrose pourrait être également atténué par l' action des RGTA sur le TGFβ. C' est d' ailleurs ce qui a été observé dans d' autres modèles réalisés au laboratoire. Dans le cas de fibroses intestinales radio induites, les RGTA possèdent une action antifibrotique en régulant l' expression phénotypique des collagènes et la production de TGFβ (Alexakis et al. 2001). VII. Dystrophie musculaire et thérapie existante Les résultats obtenuent suite à l’utilisation de RGTA dans les différents modèles constituent une première approche pour de nouvelles thérapies. Ils permettent de croire que des molécules au pouvoir régénératif et non immunogène pourront avoir des actions protectrices vis-à-vis des facteurs myogéniques. Ceci pourrait permettre de potentialiser la régénération ou la réparation musculaire via ces interactions avec les facteurs de croissance. C’est l’une des préoccupations qui a guidé notre étude sur les effets du RGTA (ReGeneRaTing Agent) sur la myogenèse. Cette stratégie pourrait être appliqué dans le cas de maladies neuromusculaires impliquant une altération des constituants de la matrice extracellulaire. Dans la suite de ce chapitre nous ne détaillerons que le cas des dystrophies musculaires, tout en sachant qu’il existe bien d’autre pathologies musculaires (Syndrome de Walker-Werburg (WWS), la dystrophie musculaire de type congénital de Fukuyama (FCMD), ou la maladie muscle-oeilcerveau (MEB), ainsi qu’une stratégie thérapeutique, la transplantation de myoblaste. Page -96- VII.1. Cas particulier des dystrophies musculaires Les dystrophies musculaires sont des maladies qui atteignent les muscles squelettiques. Quelques myopathies héréditaires, liées au chromosome X, sont dues à des défauts dans le complexe dystrophine-glycoprotéines (Worton 1995). La dystrophine, exprimée dans tous les types de muscles, est située sous le sarcolemme des fibres musculaires (Fabrizzio et al., 1994). Elle fait partie d’un complexe appelé dystrophine – glycoprotéines qui lie le cytosquelette (F-actine) à la matrice extracellulaire (laminine) (Ervasti and Campbell 1993). La partie glycoprotéique est constituée d’α- et β-dystroglycanes (ces dystroglycanes proviennent du même gène et diffèrent par suite de modifications posttraductionnelles, Ibraghimov-Beskrovnaya et al. 1993), auqels sont associés un complaxe formé de sarcoglycanes (α, β, γ et δ-sarcoglycanes) transmembranaires (Noguchi et al. 1995) (Figure 45). De nombreux types de dystrophies musculaires sont liés à un défaut dans l’une de ces protéines. Une forme modérée (maladie de Becker) est causée par une dystrophine modifiée ou tronquée. Le cas le plus connu est celui de l’absence de dystrophine (maladie de Duchenne ou DMD), ce qui interrompt la liaison entre le cytosquelette et la matrice extracellulaire. Des modèles animaux couramment utilisés existent pour l’étude de cette dystrophie : la souris mdx et le chien xmd. Compte tenu de la gravité des maladies liées à son altération, il semble que le complexe dystrophine-glycoprotéines joue un rôle essentiel dans le fonctionnement normal du muscle. VII.2. Thérapie myoblastique : la transplantation myoblastique Il existe très peu de stratégie efficace permettant d’intervenir dans le cas des myopathies. Depuis quelque temps, des espoirs semblent être permis en ce qui concernent l’utilisation de cellules souches. Ces cellules d’origine diverses (hématopoïétique, musculaire, neuronales, etc...) semblent avoir la capacité de proliférer et de se différencier en cellules spécialisées lorsqu’elle sont recrutés par un tissu endomagé. Ceci est le cas de la régénération musculaire. Dans le cas de myopathie, il est donc interressant de savoir si l’apport de cellules souches ou de cellules spécialisées (cas des cellules satellites) saine peuvent permettre une régénération durable. Page -97- La transplantation de myoblastes consiste à injecter des cellules satellites saines, dans un tissu dystrophique par exemple afin de permettre, après fusion des cellules, la formation de fibres exprimant la dystrophine. A partir d’expériences réalisées chez des souris mdx transplantées avec des myoblastes normaux, certains auteurs rapportent des scores de 90% de fibres exprimant la dystrophine dans les muscles ayant reçu des cellules satellites saines (Vilquin et al. 1995). Chez ces souris, il a été observé, 1 mois après l’injection, que les fibres musculaires altérées suite à un effort brusque étaient uniquement les fibres dystrophines négatives, les fibres dystrophine– positives étant complètement épargnées (Brussee et al. 1998). Les premières expériences encourageantes menées chez la souris ont abouti à la mise en place de banc d’essai cliniques chez des patients atteint de la DMD (Gussoni et al. 1992 ; Huard et al. 1992 ; Miller et al. 1997). Le meilleur résultat observé est l’obtention de 10% de fibres dystrophine positives dans un muscle transplanté (Mendell et al. 1995). Lors d’un essai clinique les tests fonctionnels n’ont montré, dans le meilleur des cas, qu’une élévation transitoire de la force musculaire chez seulement quelques patients (Huard et al. 1992). Un des inconvénients majeurs de cette technique est le problème du rejet cellulaire qui semble néanmoins pouvoir être surmonté compte tenu de découvertes récentes en immunothérapie et dans le domaine des cultures cellulaires (Skuk and Tremblay 2000). Le traitement de souris mdx avec le FK506 permet d’obtenir jusqu’à 95% de fibres dystrophine positives un mois après la transplantation de myoblastes normaux (Kinoshita et al. 1994). Le FK506 permet également de contrôler la réponse immunitaire chez le singe après transplantation de myoblastes (Skuk et al. 1999). L’immunosuppression n’est toutefois pas la meilleure solution car les immunosuppresseurs utilisés ont une toxicité importante. Des stratégies ne nécessitant pas l’emploi d’immunosuppresseurs ont également été développées. Ainsi, des auto-transplantations de myoblastes génétiquement corrigés ex vivo par transfection avec un adénovirus contenant le mini-gène ou le gène entier codant pour la dystrophine humaine ont été réalisées (Floyd et al. 1998 ; Moisset et al. 1998). Mais cette technique peut aussi entraîner des réactions immunologiques contre le vecteur viral (Vilquin et al. 1995) ou contre la dystrophine elle-même (Braun et al. 2000 ; Ferrer et al. 2000). Page -98- D’une manière générale, les myoblastes transplantés ont un faible taux de survie (environ 10%) et, à l’inverse de ce qui se passe in vitro, ils sont difficilement capables de fusionner pour produire de la dystrophine (Gussoni et al. 1997). Les myoblastes injectés se caractérisent également par une faible capacité de migration ce qui nécessiterait des centaines voire des milliers d’injections pour les muscles les plus importants pour pallier cette insuffisance. Dès lors, d’autres types cellulaires ont été testés pour surmonter la faible capacité proliférative des myoblastes DMD. Les fibroblastes peuvent être transformés en myoblastes par introduction du gène myoD1 qui est important dans la régulation myogénique comme nous l’avons vu auparavant. Des fibres musculaires hybrides sont capables de se former après injection intramusculaire (Huard et al. 1998). Les précurseurs myogéniques issus de la moelle osseuse peuvent également participer à la régénération musculaire et constituent donc un outil potentiel pour le traitement des myopathies (Ferrari et al. 1998 ; El Fahime et al. 2000). Page -99- MATERIELS ET METHODES Page -100- Toutes les manipulations nécessitant des animaux ont été effectuées sur des rats mâles Wistar âgés de 2 mois et demi environ. Les conditions d’élevage, d’anesthésie et de mise à mort des animaux ont été réalisées selon les règles imposées par la Communauté européenne. I. Culture de cellulaire I.1. Culture primaire de cellules satellites La mise en culture des cellules satellites de rat adulte est faite selon une méthode dérivée de celle de Bischoff (1974) utilisant la pronase (Alterio et al. 1990 ; Lagord et al., 1993). I.1.1. Prélèvements des muscles Le rat est sacrifié par injection de pentobarbital (Sanofi Synthélabo) à une dose mortelle de 0,5ml/ 100g (poids de l’animal) puis lavé au savon bactéricide et badigeonné d’alcool 70°. Il est maintenu face dorsale vers le haut. La dissection est faite sous hotte à flux laminaire vertical. La peau, puis les muscles peaussiers sont incisés depuis le talon jusqu’à la cuisse, pour mettre à nu les muscles de la jambe. Les instruments de dissection sont changés après l’ouverture du plan cutané. Les muscles sont prélevés, en règle générale dans l’ordre suivant : Soleus (SOL), Extensor Digitorum Longus (EDL), ensemble gastrocnémien, plantaire, tibial. Ils sont déposés au fur et à mesure de leur prélèvement dans du PBS- 1X. Pour certaines manipulations exigeant un nombre de cellules élevé, en particulier pour les dosages de FGF sur des cultures jeunes, l’ensemble des muscles de la cuisse a été prélevé en plus. I.1.2. Dissociation mécanique Les muscles maintenus dans le PBS- 1X sont débarrassés sous la loupe de leurs tendons, vaisseaux et amas graisseux. Ils sont ensuite hachés à sec à l’aide de ciseaux. Le hachis est rincé pendant 10 minutes au PBS- 1X, sous agitation à température ambiante. L’ensemble est ensuite centrifugé 3 minutes à 90g pour décanter les morceaux. Ce rinçage est Page -101- répété deux fois, l’obtention d’un surnageant clair est le signe de l’élimination de la plupart des hématies. I.1.3. Dissociation enzymatique Une solution de pronase (protéase type XXV = pronase E, de Streptomyces griseus, SigmaAldrich) à 0,15% dans du HAMF’S F12-Hepes est filtrée (filtre 0,2 µm Sterivex) et complétée par des antibiotiques (0,4 % v/v) et 10% sérum de veau fœtal (Gibco-BRL). Les morceaux de muscle sont mis à incuber dans cette solution, à environ 40 ml pour 10 cm3 de muscles, dans une étuve à 37°C pendant 2 heures. Toutes les 30 minutes environ, les morceaux sont agités et dissociés progressivement par 10 allers et retours avec une pipette de 10 ml. I.1.4. Récupération des cellules et mise en culture Quand la dissociation est suffisante, les débris résiduels sont décantés par une centrifugation légère (3 min à 90g). Le surnageant est récupéré, puis dilué de moitié avec du milieu DMEM. Une centrifugation (20 minutes à 350g) permet de sédimenter les cellules. Deux lavages dans du DMEM du culot cellulaire sont réalisés par centrifugation à 350g durant 20 minutes. La suspension cellulaire obtenue est ensuite repris dans un faible volume de milieu de culture (composition, voir annexes). Les cellules sont comptées à l’hématimètre de Malassez puis ensemencées sur des supports gélatinés (solution de gélatine à 0,5% dans de l’eau, stérilisée à l’autoclave ; boites de Petri (Nunc, Falcon), flacon (Falcon), lamelle de verre à une densité d’environ 2000 cellules/cm2. Les cultures sont maintenues dans un incubateur à 37°C en atmosphère de CO2 à 5% saturée en eau. I.2. Culture de la lignée établie C2.7 Les cellules C2.7 sont des cellules issues de la transformation de lignées de cellules myoblastiques de souris mises au point par Pinset et Montarras en 1988. Page -102- I.3. Mesures de croissance cellulaire I.3.1. Détermination des conditions optimales de mise en culture des C2.7 Les cellules C2.7 sont décongelées. Elles sont mises en culture dans du DMEM complet et placées dans un incubateur à 37°C, 12% CO2 et 95% d’humidité relative. Bien avant la confluence, les cellules sont trypsinisées puis ensemencés en plaque de 24 puits à fond plat à différentes densités dans un volume final de 1ml. Différentes densités d’ensemencement permettrent de déterminer les cinétiques de croissance et surtout le moment de sous-confluence. Le repiquage des cellules C2.7 pour l’étude des différents métabolismes doit toujours se faire en période de sous-confluence. Effectivement, ces cellules myoblastiques ont la capacité de se différencier spontanément en myotubes au bout de quelques jours (6 à 7 jours) en milieu complet. I.3.2. Comptage cellulaire par « Coulter-counter » Les cinétiques de croissance des cellules satellites et des cellules myoblastiques C2.7 sont effectuées en dénombrant les cellules à l’aide d’un compteur automatique de particules (Coulter counter ZM, Coultronics), préalablement étalonné à l’aide d’une cellule de Malassez, au diamètre moyen des cellules satellites et des C2.7. Chaque dénombrement correspond à la moyenne des mesures réalisées sur 3 puits. Les cellules sont décollées de la surface du puits par 500 µl d’une solution de trypsine 1%/EDTA. Les cinétiques de croissance sont établies en absence ou en présence des effecteurs (héparine, RGTA) à différentes concentrations allant de 0,1 à 25µg/ml. La croissance nette représente la différence entre le nombre de cellules dénombrées et le nombre de cellules initialement ensemencées. Les conditions témoins correspondent aux cultures réalisées en absence d’effecteurs. Page -103- I.3.3. Evaluation de la prolifération par incorporation de thymidine L’incorporation de thymidine tritiée au cours de la phase S du cycle cellulaire par des cellules en phase proliférative sert à mesurer leur activité de réplication de l’ADN (Plouët et al., 1984). Le taux d’incorporation est proportionnel au taux de réplication. Les cellules en prolifération ont préalablement été mises en culture dans un milieu dépourvu de sérum mais contenant 1% de BSA pendant 24h. Ensuite, du sérum, des RGTA et des facteurs de croissance sont ajoutés. Après une incubation des cellules pendant 2h à 37°C avec 1µCi (activité spécifique 50Ci/mmol) par puits de thymidine tritiée (ICN), le milieu radioactif est éliminé et les couches cellulaires sont lavées trois fois au PBS. Les cellules sont fixées avec 0,5 ml de TCA 10% par puits pendant 20 minutes à 4°C. Après plusieurs rinçages à l’eau bi-distillée, les cellules sont lysées avec 250µl de NaOH 0,3 M par puits et incubées soit pendant une heure à 37°C, soit la nuit à température ambiante. Pour le comptage de la radioactivité, 500µl de liquide scintillant sont ajoutés par puits. Les puits sont isolés l’un de l’autre en mettant un adaptateur dans chaque puits. Les plaques sont fermées avec un film autocollant avant d’être mises sur les portoirs pour le comptage dans un compteur µbeta (Wallac). Le comptage s’effectue pendant une minute par puits. I.3.4. Dosage de l’ADN par la méthode du DAPI Le dosage de l’ADN par la technique du DAPI se base sur la capacité d’incorporation de la molécule fluorescente entre les bases A et T de l’ADN. Les couches cellulaires sont rincées trois fois par du PBS 1X puis grattées dans 1ml de tampon d’extraction. La solution de DAPI est utilisée à une concentration finale de 150µg/ml. Les échantillons sont ensuite traités à la protéinase K (Merck) à une concentration de 50 µg/ml en tampon K2HPO4 pH 6,8 pendant 24 h à 56°C. La réaction enzymatique est ensuite arrêtée par chauffage à 90°C pendant 10 minutes. Le dosage est réalisé sur plaque à partir de 50µl de surnageant auquel on ajoute 100µl de la solution finale de DAPI. La réaction se fait à l’obscurité pendant 30 minutes. La lecture est réalisée sur un Fluorescane (Labsystems, IEMS). Page -104- La quantité d’ADN des échantillons préalablement traités à la protéinase K se mesure par rapport à une gamme étalon réalisée soit à l’aide d’ADN de sperme de saumon (Boehringer), soit à l’aide de l’ADN de foie de rat (extraction au laboratoire). I.3.5. Viabilité des cellules La viabilité des cellules satellites et des C2.7 en cours de prolifération en présence ou en absence d’effecteurs (héparine, RGTA) est réalisée par le test au bleu Trypan (SigmaAldrich). Les cellules vivantes excluant le bleu trypan, toutes les cellules bleues sont comptées comme des cellules mortes à l’inverse des cellules blanches et réfringentes. I.4. Traitement par les RGTA I.4.1. Effet sur la prolifération cellulaire Les cellules myoblastiques (cellules satellites et cellules C2.7) ont été traitées avec différentes concentrations de RGTA allant de 0,1 µg/ml à 25 µg/ml. Un dénombrement cellulaire sur plusieurs temps de croissance (J1 à J8 pour les C2.7 et de J1 à J15 pour les cellules satellites) ainsi qu’un test de viabilité cellulaire ont été réalisés pour chaque concentration testée de RGTA. Les meilleurs résultats ont été obtenus pour une concentration de 0.5 µg/ml de RGTA. Nous avons donc choisi d’utiliser cette concentration durant toute notre étude. I.4.2. Conditions de traitement au RGTA durant la prolifération et la différenciation Les effets quantitatifs et /ou qualitatifs des RGTA et de l’héparine sur la synthèse des GAG ont été étudiés au cours de la prolifération et de la différenciation des cellules C2.7 et des cellules satellites. Pour l’étude de l’effet sur la prolifération, l’héparine ou le RGTA est ajouté 1heure après la mise en culture des cellules (J0) dans du milieu de croissance. La dose, administrée en une seule fois, est de 0,5µg/ml pour le RGTA et de 10 µg/ml pour l’héparine. Ce dosage à été établi comme étant, dans une gamme de concentration testée allant de 0,1 µg/ml à 25 µg/ml, celui qui entraîne les effets optimum pour chacun des 2 types cellulaires. Page -105- Chaque série comporte 5 boites de Pétri de 60 cm de diamètre afin d’effectuer le dosage des GAG, l’évaluation de la quantité d’ADN, le dosage des aryl sulfatases, l’étude des PG et de procéder à une RT-PCR des enzymes de la biosynthèse des GAG. Une expérience comporte au moins 6 séries expérimentales. L’étude des GAG au cours de la prolifération se fait à partir de la couche cellulaire et dans des milieux de culture, ceci pendant 5 jours (J2, J3, J4, J5 et J6), sans changement des milieux. L’étude de l’expression des GAG au cours de la différenciation se fait dans des conditions de milieux de différenciation appauvris en sérum (cf. annexes) auxquels sont ajoutés les effecteurs. Les cellules sont mises dans ce milieu de différenciation 4 jours après leurs mises en culture et les couches cellulaires ainsi que, les milieux de culture correspondantssont étudiés après 24, 38 et 48 heures. I.5. Evaluation de la différenciation par le dosage des créatinine kinases L’état de différenciation des cellules C27 en présence d’effecteur est évalué par le dosage des différentes isoformes de créatinine kinase (MM, MB, BB)) au niveau de la couche cellulaire par rapport à des témoins non traités (Lagord et al., 1993). L’apparition de l’isoforme MM montre l’état de différenciation des cellules. L’extraction des CPK cellulaires se fait dans un tampon d’extraction TrisHCl 50 mM contenant du PMSF 2mM, du ß-mercaptoéthanol 5 mM, pH 7,5. La détection des CPK est réalisée par un Kit de détection Biotrol. L’évaluation par l’étude des différentes isoformes de la différenciation non induite expérimentalement se fait à partir de cultures de cellules satellites et de cellules C2.7 à 5 et 4 jours de culture, respectivement, en milieu de croissance complet. Ces cultures ont lieu en présence ou en absence d’effecteurs (RGTA 0,5µg/ml, héparine 10 µg/ml). L’activité totale des CPK sur les extraits est déterminée par la microméthode Biotrol. La séparation des différentes isoformes se fait à partir d’1 µl d’échantillon contenant une même activité totale CPK, par migration électrophorétique sur gel d’agarose à 1%. Une fois séparées, les bandes correspondant aux différentes isoformes sont révélées par l’exposition du gel sous lampe UV (365nm). Une photo est réalisée puis scannée. La quantification des Page -106- différentes isoformes est réalisée à partir d’un programme spécifique (GeneTools) de l’analyseur Syngéne. I.5.1. Devenir des RGTA après administration aux cellules en culture Le comportement des RGTA en présence de cellules en culture (cellules satellites en culture primaire) a été analysé grâce à l’utilisation de RGTA marqué à la fluoresceine (0,013 M FITC/molécule de glucose) déposé dans le milieu de culture (molécule offerte par la société OTRIII). Le marquage de la molécule n’entraîne pas de perte de son activité biologique. Le protocole appliqué est le suivant : les cellules vivantes sont incubées en présence de 10µg/ml de RGTA-FITC pendant différents temps (1, 6 et 24h) dans du PBS1x. Dans certains cas, entre 6h et 24h, une chasse est réalisée avec du RGTA non marqué 1000 fois plus concentré. La même expérience est réalisée en présence de dextran-FITC et de FITC seul. Des observations en microscope confocale (Biorad 1024 MRC) ont été réalisées soit sur des cellules vivantes (pendant la première heure de traitement), soit après rinçage, sur des cellules fixées au paraformaldéhyde 4%, en tampon phosphate 0,1M, sur lesquelles les noyaux sont colorés au Topro4 (Molecular Probes). L’observation et l’analyse sont réalisés par microscopie confocal. II. Etude des glycosaminoglycannes au cours de la myogenèse in vitro et in vivo II.1.Méthode d’extraction II.1.1. Extraction des PG Les cellules à différents stades de prolifération ou de différenciation sont rincées 3 fois par du PBS- 1X, puis récupérées à l’aide d’un grattoir dans un volume final de 500 µl de tampon de lyse (Tris HCl 50 mM contenant 150 mM NaCl, 1 % Triton® X-100 pH 8,0, et des inhibiteurs de protéases (Aprotinin (1-2 µg/ml), Leupeptin (1-2 µg/ ml), Pepstatin A (1 µg/ml), PMSF Page -107- (100 µg/ml) et/ou EDTA (1 mM)). Après avoir été conservés à 4°C pendant 10 minutes, les extraits cellulaires sont centrifugés et les surnageants contenant les PG sont conservés à -20°C jusqu’à l’analyse, les culots contenant tous les débris cellulaires étant éliminés. II.1.2. Extraction des glycosaminoglycannes Les cellules sont rincées en place au PBS- 1X (2 fois) puis récupérées par grattage dans du tampon K2HPO4 pH 6,8. Les extractions se font aux différents temps déterminés préalablement pour l’étude de la prolifération et de la différenciation. Les muscles congelés sont mis dans 1 ml de tampon K2HPO4 pH 6,8. Les couches cellulaires, les milieux de culture et les muscles sont digérés par la protéinase K, 24 heures à 56°C. La protéinase K est ensuite inactivée par chauffage à 90°C pendant 10 minutes. Le dosage des GAG totaux, des HS et des CS s’éffectuent sur des échantillons cellulaires, musculaires et le milieu de culture, préalablement filtrés sur des tubes Eppendorfs filtrant Amicon (Millipore). II.2.Méthodes de dosage des glycosaminoglycannes II.2.1. Dosage des glycosaminoglycannes par complexation au Bleu de1,9diméthylméthyléne La même méthode est appliquée quel que soit le type d’extraits biologiques utilisés. Le principe du dosage par le bleu de 1,9-diméthylméthyléne (DMMB) est basé sur la capacité d’interaction spécifique du DMMB avec les sulfates présents au niveau des chaînes de GAG (Farndal et al., 1982). La mise au point du dosage des GAG par le DMMB est détaillée dans l’article 2 « Improved and simple micro assay for sulfated glycosaminoglycans quantification in biological extracts and its use in skin and muscle tissue studies », (Glycobiology, 2003) (cf résultats p 125). Page -108- II.2.2. Détermination des rapports héparanes sulfates/chondroïtine sulfates Le dosage du rapport HS/CS est basé sur les travaux de Bosworth et Scott (1994). Le dosage se fait par traitement des extraits à l’acide nitreux. Effectivement, l’acide nitreux coupe de façon spécifique les liaisons N-sulfates des HS. Le dosage est réalisé sur 100µl d’extrait préalablement traité à la proteinase K à 50µg/ml. La réaction se fait par addition de 100 µl de nitrate de sodium (5%) et de 100 µl d’acide acétique (33%). Les échantillons sont vigoureusement agités au Vortex et la réaction se fait à température ambiante pendant 1 heure. La réaction est ensuite arrêtée par addition de 100 µl de sulfamate d’ammonium (12.5 %). Le dosage des GAG O-sulfatés (CS et DS) est réalisé par le DMMB selon la méthode décrite dans l’article 2. II.2.3. Dosage des glycosaminoglycannes totaux par HPLC II.2.3.1. Conditions de marquage à l’acide anthranilique L’acide anthranilique (Fluka) a la spécificité de se fixer sur les fonctions réductrices libres présentes à l’extrémité de chaque chaîne de GAG. Par définition, une unité arbitraire de fluorescence (UAF) correspond à une chaîne de GAG. Les échantillons cellulaires sont préalablement traités à la protéinase K puis filtrés. La solution de marquage est composée d’un excès d’acide anthranilique (1M) dilué dans de l’éthanol absolu, et du réducteur de cet acide, le cyanoborohydrate de sodium (NaCNBH4 à 1M) dilué dans du tampon K2HPO4 pH 6,8. La préparation des deux composants de la solution de marquage se fait séparément. La solution finale se prépare extemporanément par mélange des deux solutions contenant respectivement l’acide anthranilique et son réducteur. La réaction est réalisée sous agitation à 37°C pendant 24 heures. Le marquage est réalisé sur 50 µl d’échantillon auquel on ajoute 200 µl de solution de marquage. La réaction est ensuite stoppée par addition de 250 µl d’eau bi-distillée. Page -109- II.2.3.2. Conditions de détection La détection se fait par HPLC sur colonne de gel filtration TSK 3000 PWL permettant la séparation des différents GAG en fonction de leur taille. Le tampon d’élution est du NaCl 1M (débit 1ml/min). La détection en sortie de l’HPLC se fait par spectophotomètrie UV. Les varations de fluorescence sont analysées par le logiciel RadioStar. II.3.Etude des enzymes du métabolisme des héparanes sulfates L’étude des enzymes du métabolisme des GAG est réalisé par RT-PCR. II.3.1. Extraction des ARNm totaux des cellules myogéniques Les cellules sont lysées dans 500µl de tampon RNA Insta-Pure (Eurogentec) contenant du phénol. Les échantillons sont ensuite incubés pendant 15 minutes à 4°C avec 200 µl de chloroforme. Après centrifugation à 12 000g, la phase aqueuse est récupérée et les ARN sont précipités avec 1 volume d’isopropanol. Les culots d’ARN sont lavés par de l’éthanol à 70° puis solubilisés dans 25 µl d’eau. La concentration d’ARN est ensuite dosée par spectrophotométrie à 260 et 280 nm afin de voir s’il existe une contamination par des protéines. II.3.2. Electrophorèse des ARNm totaux Une électrophorèse des ARN sur gel d’agarose à 2% est réalisée avant de débuter la RT-PCR. Ceci permet de savoir si les ARN extraits ne sont pas dégradés. II.3.3. Protocole de RT-PCR Le protocole, les produits et la technique de RT-PCR proviennent d’une collaboration avec le laboratoire du Dr. J. Turnbull de l’Université de Birmingham. La RT-PCR a été réalisée sur des transcrits extraits de cellules C2.7 en prolifération et en différenciation codant pour les enzymes de la synthèse des héparanes sulfates (NDST1 et 2, Page -110- 6OST1,2 et 3) (protocole et tampon, cf annexe). Une étude uniquement qualitative de ces enzymes a été réalisée. Les témoins négatifs de RT-PCR ont été réalisés dans les mêmes conditions en absence d’hybrides ARN /ADN. Les primers utilisés sont référencés dans le tableau 6 ci-dessous : Primer Gene Species Accession Forward/ Sequence (5’-3’) 5’ Position Tm Anneal attaaggagacggaaacaaggag 595 62.1 55 Reverse 2OSTfp1 HS2OST Mouse AF060178 Forward 2OSTrp1 HS2OST Mouse AF060178 Reverse gaagggtggtgacacagtcaag 1164 58.9 55 HS6OST1fp1 HS6OST1 Mouse AB024566 Forward accagcaactctttctatccc 2186 57.9 55 HS6OST1rp1 HS6OST1 Mouse AB024566 Reverse agcaatacccaccagcatc 2720 56.7 55 HS6OST2fp1 HS6OST2 Mouse AB024565 Forward tccttcagacccatttcc 1257 53.7 55 HS6OST2rp1 HS6OST2 Mouse AB024565 Reverse cccacacacagcataacac 1702 56.7 55 HS6OST3fp1 HS6OST3 Mouse AB024567 Forward tgaatgagagcgagcggaac 1093 59.4 55 HS6OST3rp1 HS6OST3 Mouse AB024567 Reverse tggattggaaatgaaggcagag 1679 58.4 55 NDST1RTfp NDST1 Mouse AF074926 Forward cttgagccctcggcagatgc 63.5 58 NDST1RTrp NDST1 Mouse AF074926 Reverse ctacctcactgggccgtgtc 63.5 58 NDST2RTfp NDST2 Mouse AF074925 Forward aggaacccttgcctctgccc 63.5 58 NDST2RTrp NDST2 Mouse AF074925 Reverse cggctagggcgggtgagatg 65.5 58 58 NDST3RTfp NDST3 Mouse AF221095 Forward gaaagtgaagtctctgggcgg 61.8 NDST3RTrp NDST3 Mouse AF221095 Reverse gcttggatgatttggtcacacg 60.3 58 NDST4RTfp NDST4 Mouse AB036838 Forward aacaggaaatgacacttattgaaa 58.5 58 NDST4RTrp NDST4 Mouse AB036838 Reverse actttggggcctttggtaatatg 58.9 58 II.4.Dosage de l’activité aryl sulfatase A et B La détermination des activités aryl sulfatases A et B (N-Acetylgalactosamine 4-Sulfatase) a été effectuée à partir de la technique décrite par Baum en 1959. Après élimination du milieu de culture, le tapis cellulaire est rincé 3 fois dans du PBS1x puis gratté à 4°C dans 1 ml de tampon d’extraction composé d’acétate de sodium (250 mM pH 6.0). La réaction complète de lyse et d’extraction se fait pendant 1 h dans la glace. Le lysat cellulaire est ensuite centrifugé 10 minutes à 10000 g à 4°C. Le surnageant (500 µl) est ensuite dialysés en boudins de dialyse (6000-8000 dalton) 18 heures à 4°C contre un 2 litres de tampon sodium acétate 50 mM contenant 1mM d’acétate de baryum à pH 6. Les protéines sont dosées selon la méthode décrite auparavant. Le dosage de l’aryl sulfatase A sur des échantillons contenant 50 µg est réalisé dans un tampon (A) composé de 10 mM de sodium pyrophosphate, 1.7 M de NaCl, 0.5 M d’acétate de sodium, pH 5.0. Le NaCl à 1,7 M et le sodium pyrophosphate ont la propriété d’inhiber l’activité aryl sulfatase B. L’activité aryl sulfatase B est déterminé dans un tampon (B) composé de 0.5 M d’acétate de sodium, 10 mM acétate de barium, pH 6.0. L’acétate de Page -111- barium inhibe partiellement l’activité aryl sulfatase B. Le substrat utilisé pour la mesure des activités sulfatases A et B est dans les deux cas le nitrocatéchol sulfate (10 mM, Sigma). La réaction est stoppée par un ajout de NaOH 1M. Cette réaction libère du nitrocatéchole qui est alors déterminé par lecture spectrophotomètrique à 540 nm à des temps de réaction différents, 60 minutes pour l’aryl sulfatase A dans les condition de tampon A et 30 minutes et 90 minutes pour l’aryl sulfatase B dans les condition de tampon B. Une gamme étalon allant de 0,25 à 5 mmol à vérifier d’un standard de 4-catechol, permet de quantifier l’activité de l’aryl sulfatase A, et une gamme allant de 12.5 and 125 nmol est utilisé pour la quantification de l’activité aryl sulfatase B. II.5.Immunolocalisation des héparanes sulfates L’immunolocalisation des héparanes sulfates est réalisée sur des coupes de muscles en régénération (6-7µm) réalisées au cryostat ainsi que sur des cellules satellites et des cellules C2.7 cultivées sur lamelle de verre à différents stades de prolifération et de différenciation fixées à l’air. Les cellules sont rincées dans du PBS1x, trois fois 10 minutes, puis saturées dans du PBS1x contenat de la BSA à 0,1% pendant 20 minutes. Une première incubation en présence d’anticorps anti HS couplé à c-myc (HS1, HS2 ou HS3) dilués au 1/5, est réalisée durant 90 min à température ambiante. Après trois lavages au PBS1x, le 2èmeanticorps, un anticorps polyclonal anti c myc (ou A14) fabriqué chez le lapin (Tébu), dilué au 1/40 est déposé pendant une heure à température ambiante. Le marquage est ensuite réalisé par l’anticorps anti IgG de lapin obtenus chez la chèvre et conjugés à l’Alexa 488 dlué au 1/5, pendant 1 heure. Les cellules sont ensuite rincées au PBS, puis sécher. La coloration des noyaux au Hoescht peu se faire juste avant le montage des lamelles au Mowiol. L’observation est réalisée au microscope à fluorescence (Olympus BH2) après montage au mouviol. Les dilutions des différents anticorps sont réalisées dans un tampon PBS1X contenant de la BSA à 6%. Page -112- II.6.Dosage des différents epitopes de HS par une technique dérivée d’ELISA Des anticorps anti-héparanes sulfates (anti HS) appelés RB4CD12, AO4BO5 et AO4F12, obtenus par la technique de « phage display » sont utilisés dans ce test (Jenniskens et al. 2000). Il s’agit de fragments variables simple chaîne (scFv) auxquels est fixé la protéine cmyc qui permettra leur détection. Ces anticorps reconnaissent des épitopes de HS différents. Les GAG totaux des échantillons biologiques sont extrait selon la méthode décrite dans le § II.1 du matériel et méthodes. La quantité totale des GAGs est déterminée selon la méthode décrite dans le chapitre I des résultats (dosage de GAG par DMMB).La détection des différents épitopes de HS présents dans les extraits est réalisée sur une quantité connue de GAG totaux (1 à 10µg) extraits. Les GAG totaux son greffés sur de la BSA (1mg/ml) dans un tampon phosphate (100 mM, pH 8) contenant un réducteur le cyanoborohydrate de sodium (NaCNBH4) à 5 mg/ml. La réaction est réalisée à 37°C sous agitation modérée pendant 18 heures. Le produit de la réaction est ensuite dialysé dans des boudins de 6000-8000 Dalton contre un tampon, Tris HCl à 50 nM contenant 12,5 nM d’EDTA, pH 7,4. Le complexe GAG-BSA est ensuite immobilisé dans les puits d’une plaque EIA (98 puits) à une concentration de 2,5 µg de protéine correspondant au complexe BSA-GAG/ml par puits pendant une nuit à 4°C. La détection quantitative et qualitative des différents épitopes de HS immobilisés sur la plaque est réalisée par la technique ELISA. Cela consiste en une détection immunologique, similaire à celle réalisée sur les cellules ou les coupes de muscles (cf. § immunodétection), des différents épitopes de HS par des anticorps spécifiques. Après trois lavages des plaques au PBS1x contenant de la BSA à 0,1% et du Tween à 0,5%, une incubation avec l’un des antiHS (1/10) est effectuée pendant 90 min à 37 °C. Après lavages, les plaques sont incubées avec l’anticorps anti-c-myc (1/600) (9E10, Sigma) pendant 60 min à 37°C. Le complexe est révélé un avec un anti IgG couplé à la peroxydase (1/50 000, Jackson). Tous les anticorps sont dilués dans un tampon PBS1x-BSA1%. La détection des anticorps est réalisée par lecture de l’absorbance à 450 mm après révélation à l’aide du Kit TBM (Pierce). Page -113- II.7.Etude de l’expression des PG par Western Blot II.7.1. Dosage des protéines totales Le dosage protéique des échantillons a été réalisé par une méthode dérivée de Lowry. Cette technique contrairement au dosage protéique de type Bradford proposé par le système de BCA permet de quantifier les protéines totales directement dans le tampon dénaturant (Laemmli 1X : Tris 0,01M contenant 0,5 % de SDS, 1% de ßmercaptoéthanol, 20% de Glycérol, 0,005% de Bleu de Bromophénol) ou dans le tampon d’extraction utilisé pour l’immunoprécipitation des PG. La BSA utilisé pour l’établissement de la gamme étalon est diluée dans les mêmes tampons que les échantillons. II.7.2. Immunoprécipitation des protéoglycannes Le même protocole (µMACS, Miltenyi Biotec) décrit ci dessous peut être appliqué pour tous les types de PG. Dans notre étude, nous l’avons appliqué qu’a la détection et à la quantification du syndécan I. Les étapes de l’immunoprécipitation sont montrées dans la figure 46: E A B C F D Figure 46: Protocole de purification des syndécans par immunoprécipitation (µMACS, Miltenyi Biotec) A : Lyse des cellules dans le tampon d’immunoprécipitation B : Transfert du lysat dans un tube Eppendorf de 1,5 ml C : Immunoréaction : extraits cellulaires + anticorps anti-syndecan (2µg) (Tebu) + protéine G (50µl) (µMACS, Miltenyi Biotec) Page -114- D : Séparation magnétique E : Elution des syndécans par du Laemmli 1X bouillant F : Gel SDS-PAGE II.7.3. Western Blot Cette technique permet de détecter les protéines d’un mélange à la suite d’une électrophorèse effectuée en gel de polyacrylamide (PAGE pour polyacrylamide gel electrophoresis) en présence de dodécylsulfate de sodium (SDS). Les protéines séparées en fonction de leur masse sont ensuite transférées sur une membrane de nitrocellulose et sont révélées à l’aide d’anticorps. Les western blots sont réalisés avec des protéines issue de lysats cellulaires préparés à partir de différents stades de prolifération et de différenciation de cellules en culture. II.7.3.1. Electrophorèse sur gel dénaturant de polyacrylamide (SDS-PAGE) Des gels de migration d’acrylamide/bis-acrylamide à 8% et à 12% ont été réalisés pour visualiser respectivement des protéines de grosse taille (protéoglycannes tel le Syndecan 1) et des protéine de taille inférieure (Troponine T). Un gel de concentration à 3% d’acrylamide/bis-acrylamide est déposé au dessus du gel de migration (cf annexe). Lors de l’immunoprécipitation les échantillons se retrouvent directement dans le tampon de charge Laemmli, ils sont ensuite bouillis à 100°C pendant 5 minutes puis déposés dans les puits du gel. L’électrophorèse s’effectue sous une tension de 100 Volt dans le gel de concentration, puis de 150 Volt dans le gel de migration et est poursuivie jusqu’à ce que le front de migration coloré par le bleu de Bromophénol atteigne la base du gel. II.7.3.2. Transfert sur membrane en nylon Le transfert des extraits protéiques est réalisé sur une membrane de nylon ou PVDF (immobilon-P Transfert Membranes, Millipore) dans un tampon de transfert TrisGlycine/méthanol (cf annexe). Le transfert est réalisé une nuit à 4°C et à 30 V. Page -115- II.7.3.3. Immunobloting La membrane, après transfert, est rincée dans du PTL (solution de PBS1x contenant du Tween 0,2% et du lait écrémé à 4%). Après la temps de saturation (1 à 2 heures) dans le tampon PTL, la membrane est incubée avec les anticorps de détection : anti-syndecan I (Tebu) fabriqué chez le lapin dilué au 1/100 et l’anticorps anti troponine (Sigma) fabriqué chez le lapin dilué au 1/100, dans du tampon PTL, 1h à température ambiante, sous agitation. Après lavages dans le tampon PTL, la membrane est incubée 30 minutes à 37°C avec un deuxième anticorps couplé à la péroxydase (anti-IgG de lapin dilué au 1/50 000)(Jackson). La membrane est ensuite rincée. La révélation s’effectue par chimiluminescence avec un kit ECL (Enhanced Chimiluminescence, Amersham Pharmacia Biotech), technique basée sur la catalyse de l’oxydation du luminol par la péroxydase. L’émission lumineuse à 428 nm du produit d’oxydation est détectée par autoradiographie. II.7.3.4. Deshybridation du Western-Blot Afin de réutiliser un Western Blot pour une deuxième détection immunologique de protéines, la membrane peut être deshybridée (jusqu’à trois fois). La membrane est lavée 25 minutes dans du tampon de déshybridation (cf annexe) à 56°C sous agitation. Ensuite, la membrane est lavée abondamment avec le PTL avant d’être réutilisée pour une nouvelle détection. III. La régénération musculaire La régénération musculaire est induite consécutivement à un traumatisme, où le muscle est écrasé sur toute sa longueur (« crush total ») (Bassaglia et Gautron, 1995). Pour l’étude de l’expression des GAG au cours de la régénération, les muscles EDL et Soléaire de rat ont été choisis. Après écrassement, les muscles sont replacés dans leur position d’origine. Page -116- III.1. Modèle de l’écrasement total III.1.1. L’écrasement du muscle L’opération est effectué sur des rats adultes mâles (souche Wistar, âgés de 2 mois et demi environ, et qui sont anesthésiés au pentobarbital (100 µl/100 g de poids corporel). Comme pour l’extraction des cellules satellites, l’animal est lavé au savon antibactérien, désinfecté à l’alcool et tondu sur les pattes postérieures. Il est mis face dorsale vers le haut sur le plan opératoire préalablement désinfecté. Après avoir incisé la peau et dégagé le muscle à traiter de son lit, le nerf afférent à ce dernier est coupé au ras du muscle et toutes les adhérences environnantes sont détruites. Le muscle est ensuite écrasé sur toute sa longueur (de tendon à tendon) à l’aide d’une pince de Péan fermée au deuxième cran. La pression de la pince est maintenue pendant environ 5 secondes à chaque niveau d’écrassement. III.1.2. Méthode d’injection L’injection de 100µl de la solution à tester a lieu directement au centre du muscle (Figure 47), dans son enveloppe, après écrasement. Une solution de RGTA D120 à une dilution de 100µg/ml en sérum physiologique est ainsi injectée. Des rats témoins dont les muscles sont écrasés recoivent une injection de sérum physiologique, le volume de sérum physiologique injecté est identique à celui de la solution de RGTA. Le muscle est ensuite remis dans son lit et les muscles peaussiers sont suturés au fil résorbable. Figure 47: A : Injection de la solution à tester au centre du muscle EDL (le protocole est identique sous le muscle soléaire) B : Prélèvement des EDL (haut : muscle contralatéral intact; bas : muscle écrasé ) Page -117- III.1.3. Le prélèvement Après différents temps de régénération du muscle, soit 1, 3, 4, 5, 6, 8, 9, 14, 21, 26 et 31 jours, les rats sont sacrifiés à l’aide de pentobarbital. Comme pour l’opération, le rat est disposé face dorsale vers le haut et après avoir incisé la peau au niveau de la cicatrice, le muscle opéré est dégagé de sa loge en éliminant tous les tissus conjonctifs périphériques et les deux tendons sont ensuite coupés. Le muscle lésé et son témoin contralatéral sont prélevés et pesés dans une boite de culture. Les muscles sont ensuite congelés directement dans de l’azote liquide et conservés à –80°C jusqu’à l’extraction des GAG. III.1.4. Histologie par coloration au trichrome de Gomori Les muscles utilisés pour les études immunocytologiques sont déposés sur un support de liège couvert de Tissue-Teck (Miles) et congelés dans de l’isopentane maintenu en équilibre de phase solide/liquide (-150°C) dans un bain-marie d’azote liquide. Ils sont en ensuite transférés dans un tube préalablement refroidi et stockés dans un congélateur à –80°C. L’étude de la morphologie des muscles en régénération est réalisée par la coloration au Trichrome de Gomori de coupes faites au cryostat (6-7µm) sur des moitiés de muscles, les autres moitiés étant utilisées pour des dosages biochimiques. Les coupes de muscles, longitudinales et transversales sont colorées pendant 5 à 10 minutes à l’hématoxyline de Harris, puis rincées à l’eau. Une incubation jusqu’à 20 minutes dans le trichrome de Gomori est suivie par un bain de 1-2 minutes dans de l’eau acétique à 1% final, puis par des bains d’alcool et des bains de xylène successifs avant le montage au baume du Canada. Page -118- RESULTATS Page -119- CHAPITRE I : Article 1 : Stimulation de la prolifération in vitro des cellules satellites par des mimétiques des glycosaminoglycannes. « Glycosaminoglycan mimetics (RGTA) modulate adult skeletal muscle satellite cell proliferation in vitro ». J Biomed Mater Res, 62, 46-55, 2001 Les phénomènes de régénération musculaire se produisent après une altération du muscle d’origine accidentelle (écrasement, ischémie) ou génétique (cas de la dystrophie musculaire de Duchenne chez l’homme ou des souris mdx). La régénération est assurée par des cellules souches du muscle, présentes à l’état quiescent dans le muscle intact. Ces cellules s’activent, prolifèrent et se différencient en myotubes qui seront à l’origine de nouvelles fibres musculaires. Elles sont localisées entre la lame basale et le sarcolemme des fibres musculaires (Mauro 1961) et sont couramment désignées sous le terme de cellules satellites. Leur capacité à proliférer et à se différencier fait intervenir un certain nombre d’interactions physiques (contact cellule-cellule ; interaction cellule- matrice extracellulaire) (Buckingham 1994). La prolifération et la différenciation sont régulées par des facteurs de croissance (FGF, SF-HGF, TGFβ, IGF)(Husmann et al. 1996; Hannon et al. 1996; Robertson et al. 1993) et des facteurs de régulation myogénique (myf5, MyoD, myogénine et MRF4) (Molkentin and Olson 1996; Olson and Klein 1994). Les RGTA « ReGeneraTing Agents », polymères mimétiques d’héparanes sulfates, fabriqués au laboratoire, ont montré des effets protecteurs et potentialisateurs vis-à-vis de certains facteurs de croissance du type Heparin-binding (HBGF), tels que le FGF et le TGFβ, impliqués dans la régulation de la myogenèse (Tardieu et al. 1992). De plus ces facteurs accélèrent et améliorent la régénération musculaire du muscle squelettique (Gautron et al 1995, Aamiri et al 1995, Desgranges et al 1999) Ceci suggère que les cellules satellites impliquées dans la régénération puissent être une cible potentielle des RGTA. Page -120- Nous avons donc étudié l’effet des RGTA sur la prolifération des cellules satellites ainsi que leur rôle potentialisateur un facteurs de croissance : le FGF2. Les résultats obtenus sont les suivants : Le RGTA 1192 de type CMBS augmente (de 50% environ) la prolifération des cellules satellites en culture primaire par rapport aux cultures non traitées. Des intermédiaires de synthèse tels le RG1100 (CM) et le RG1106 (CMB) n’ont pas d’effet sur la prolifération des cellules satellites. Le CMBS diffère des autres molécules par la présence de groupements sulfates au niveau structural. C’est sous cette forme que les RGTA sont les plus proches des GAG naturels. Des résultats comparables sur la prolifération des cellules satellites sont obtenus après addition de glycosaminoglycannes naturels (dermatane sulfate, héparane sulfate et kératane sulfate) Des cellules satellites carencées en sérum reprennent un cycle cellulaire lorsqu’elles sont remises en condition sérique. La présence de RGTA 1192 augmente l’efficacité de cette reprise. Ceci suggère que ce RGTA potentialise les facteurs de croissance présents dans le sérum. Dans des conditions expérimentales équivalentes, l’apport de FGF2 dans le milieu de culture permet une reprise du cycle cellulaire après une carence en sérum. La présence de RGTA 1192 amplifie l’efficacité de FGF2 ajouté dans le milieu de culture. De même le RGTA stimule l’incorporation de 3H-thymidine dans ces cellules carencées en sérum lorsqu’on les traite seulement avec du RGTA 1192. Ceci suggère que le RGTA potentialise des facteurs de croissance synthétisés par les cellules elles même. Il s’agit principalement du FGF2. Après une hyposulfatation des héparanes sulfate par un traitement au chlorate des cellules, la prolifération est réduite. L’apport de FGF exogène et de RGTA permet de rétablir partiellement la capacité de prolifération des cellules satellites comparé au sérum. Ceci signifie que le RGTA est capable de compenser partiellement les effets de l’hyposulfatation. Page -121- Par leur structure les RGTA sont des mimétiques des héparanes sulfates. Ils se comportent aussi comme des mimétiques fonctionnels des HS puisque, comme les HS naturels, ils potentialisent les effets du FGF2 sur les cellules satellites. L’une des raisons qui pourrait expliquer l’effet potentialisateur du RGTA sur le FGF2 serait qui le RGTA favorise la dimérisation du facteur de croissance, le rendant ainsi plus apte à se fixer sur son récepteur et transmettre un signal conduisant à une prolifération cellulaire. Des études récentes réalisées au laboratoire ont montré en effet, que les RGTA, parmi ceux-ci le RGTA de type 1192, favorisent la dimérisation du FGF2 in vitro (communication personnelle, Vincent Rouet). Page -122- Page -123- Page -124- Page -125- Page -126- Page -127- Page -128- Page -129- Page -130- Page -131- Page -132- CHAPITRE II Article 2 : Mise au point d’une méthode quantitative de détermination des glycosaminoglycannes au niveau d’extraits cellulaires et des tissus biologiques. « Improved and simple micro assay for sulfated glycosaminoglycans quantification in biological extracts and its use in skin and muscle tissue studies ». Glycobiology 13 (9) :647653, 2003. Les PG sont des composants multifonctionnels de la matrice extracellulaire où ils jouent un rôle important dans la régulation de la prolifération et de la différenciation cellulaire (Lyon and Gallagher 1998; Selleck 2000; Turnbull et al. 2001). Les PG sont composés d’un cœur protéique auquel sont attachées des chaînes plus ou moins longues de GAG. Les effets régulateurs des PG sont dûs à la capacité des GAG à fixer de façon non covalente des protéines biologiquement active telles que les facteurs de croissance (David and Bernfield 1998). A l’exception de l’acide hyaluronique, tous les GAG possèdent des groupements N- et Osulfatés fixés aux unités disaccharidiques. Ces chaînes de GAG sulfatés se lient de façon covalente à des serines située sur le coeur protéique, cet ensemble formant ainsi les PG. La sulfatation des glycosaminoglycannes confère aux PG une charge hautement négative. Comme nous l’avons démontré dans le chapitre précédent, les GAG ont la capacité de potentialiser les facteurs de croissance au cours de la myogenèse. Il semble donc important de connaître la nature, la composition et la quantité de GAG impliqués dans les mécanismes de la myogenèse in vivo et in vitro. Dans la littérature, il existe de nombreuses méthodes spectrophotométriques permettant une détermination quantitative des GAG sulfatés présents dans des extraits biologiques. La plupart de ces techniques sont basées sur une modification de l' absorption spectrométrique du bleu de méthylène (1-9 diméthylméthylene bleu ou DMMB) lors de sa fixation aux GAG (Farndale et al. 1982; Whitley et al. 1989). Des études récentes montrent que l' utilisation du DMMB est plus sensible et efficace que l' utilisation du bleu de toluidine ou du bleu Alcian. Page -133- Les différentes techniques classiques appliquées soit à nos modèles de régénération musculaire après écrasement, soit sur des extraits issus de cultures primaires de cellules satellites ou de la lignée myoblastique C2.7 donnent des résultats peu reproductibles. Nous nous sommes aperçus qu' il existait un certain nombre d' inconvénients à ces techniques. D’une part, les solutions utilisées pour le dosage ainsi que les produits de réaction étaient très peu stables. Le dosage de grandes séries d' échantillons n’était donc pas possible dans les conditions préconisées classiquement (Farndale et al. 1982; Whitley et al. 1989). En effet, les méthodes existantes utilisant le DMMB étaient peu sensibles, ce qui rendait impossible la détection et la quantification de faibles quantités de GAG, notamment pour les extraits provenant de cultures primaires de cellules satellites. Enfin, des interactions avec l' ADN ainsi que d' autres molécules chargées négativement, présents dans le matériel biologique, interféraient avec le DMMB et rendaient impossible la quantification exacte des GAG dans les échantillons biologiques. Pour résoudre ces difficultés et pouvoir quantifier les GAG de manière fiable et reproductible, nous avons cherché des conditions permettant de stabiliser les interactions entre les GAG et le DMMB. Il a été ainsi possible de préparer un réactif contenant le DMMB qui reste stable pour une durée supérieure ou égale à quatre mois (comparé à demi-journée pour les méthodes classiques). Notre méthode permet donc de former un complexe stable entre les GAG et le DMMB palliant ainsi l’inconvénient de l’instabilité de ce complexe observée lors de l’utilisation des méthodes décrites jusqu’alors. La technique que nous avons mise au point est basée sur la formation d' un complexe insoluble et stable entre le DMMB et les groupements sulfatés présents au niveau des disaccharides des chaînes de GAG. Ce complexe est ensuite isolé par centrifugation, ce qui permet d’éliminer le DMMB en excès. Nous avons établi des conditions permettant la dissociation du complexe formé entre les GAG et le DMMB présent dans le culot de centrifugation. La quantification des GAG consiste alors à mesurer la quantité de DMMB libérée par analyse spectrophotométrique à 656 nm (pic maximum d’absorption du bleu décomplexé par le propanol-1). Notre méthode permet également de faire la différence entre les héparanes sulfates et les CS/DS présents dans les extraits cellulaires ou dans les tissus. Ceci est rendu possible grâce à Page -134- la spécificité de clivage de l’acide nitreux sur les liaison O-sulfatées des HS. Les différentes solutions utilisées pour la formation de l’acide nitreux n’interférent pas avec le DMMB. Nous avons aussi amélioré la sensibilité du dosage, puisque nous avons dosé des échantillons ne contenant que 0.025µg de GAG totaux alors que les techniques existantes ne pouvaient détecter les GAG qu’à partir de 1µg. Enfin, les interactions pouvant exister entre l’ADN ou des molécules chargées négativement d’une part et le DMMB d’autre part, ont été abolies par l’utilisation de guanidine suivie d’une filtration. Notre méthode de détermination des GAG sulfatés a été validée biochimiquement par sa précision, reproductibilité, sa sensibilité, son exactitude et sa linéarité sur différentes concentrations de GAG rencontrés dans les tissus biologiques. La précision de la méthode est définie par la eproductibilité de la méthode. Elle est réalisée sur un nombre supérieur ou égal à 5 expériences effectuées à des jours différents et dans les mêmes conditions de traitement des échantillons (standard et biologique) et de dosage. L’évaluation de la sensibilité de la méthode à été établie à partir du dosage de GAG standards dilués selon une gamme de concentration allant de 1 à 0,01µg. La limite de sensibilité est de 0.025µg de GAG totaux. L’exactitude de la méthode à été montrée à partir d’extraits de muscle. Sur une quantité connue de GAG totaux évaluée à partir des extraits et allant de 1 à 5µg, nous avons rajouté une quantité variable mais déterminée de chondroïtine sulfate ou d’héparane sulfate. Les GAG totaux sont ensuite quantifiés. Les résultats obtenus dans tous les tests pratiqués ont un pourcentage d’erreur inférieur à 10%. La validation biologique de la méthode à été réalisée sur différents modèles biologiques comme le tissu musculaire, la peau, des cellules myoblastiques en cours de prolifération et de différenciation et les différents standards de GAG existants (HS, DS, CS). Récemment, notre technique a aussi permis d’évaluer et d’estimer l’index de greffage de molécules de HS ou de mimétiques d’HS sur des billes magnétiques. Elle permet aussi grâce à sa spécificité de formation du complexe GAG-DMMB, de purifier les GAG totaux, en vue de leur immobilisation sur plaque, dans le but de les utiliser pour le dosage de différentes espèces de HS par des techniques ELISA. Page -135- La technique étant fiable et sensible, elle a été mise en œuvre dans une étude permettant de connaître et d’évaluer les variations des GAG naturels impliqués dans la prolifération et la différenciation des cellules myogéniques. Page -136- Page -137- Page -138- Page -139- Page -140- Page -141- Page -142- Page -143- CHAPITRE III Article 3: Les RGTA mimétiques synthétiques de GAG modulent le métabolisme des GAG naturels au cours de la myogenèse (soumis J Cell. Biol.). Synthetic glycosaminoglycan mimetic (RGTA) modulates natural glycosaminoglycan metabolism during myogenesis. Il existe très peu d’information dans la littérature à propos des variations qualitatives et quantitatives de la teneur des GAG pendant la myogenèse. L’analyse quantitative et qualitative des GAG au cours de la myogenèse in vivo et in vitro devrait permettre d’établir les variations spatio-temporelles de la distribution des héparanes sulfates PG (HSPG), au niveau de la surface cellulaire au cours du développement embryonnaire. La connaissance de ces variations aiderait à mieux comprendre les processus d’interactions entre les GAG et les facteurs de croissance. Par ailleurs, la variation et l’importance de ces GAG au cours de certaines pathologies musculaires pourraient être établies grâce à ce typed’approche analytique. Dans le chapitre I, nous avons montré que les RGTA, mimétiques des héparanes sulfates naturels, stimulaient la prolifération des cellules myoblastiques. Le RGTA stimule également la prolifération des cellules C2.7 utilisées dans cette étude. De plus, le RGTA induit une différenciation précoce des myoblastes en myotubes. Dans ce contexte, il était intéressant de savoir quels GAG étaient présents sur les cellules et comment variaient la quantité et la qualité des GAG au cours de la myogenèse. D’autre part, nous voulions savoir si les RGTA étaient susceptibles de modifier la teneur GAG au cours de la myogenèse. Dans l’affirmative, se pose la question de savoir quels types de GAG sont modifiés. Dans le cas des HS, nous savons qu’il existe plusieurs formes ayant des épitopes différents (Jenniskens et al., 2000). Pour essayer de savoir si les RGTA modifient la qualité des HS, l’apparition de trois épitopes de HS a été suivie au cours des phases de prolifération et de différenciation. Page -144- A l’aide de la technique de dosage par le DMMB détaillée dans le chapitre II, nous avons donc quantifié et déterminé les GAG au cours de la prolifération et la différenciation de cellules myogéniques appartenant à la lignée C2.7. Comme avec les cellules satellites, le RGTA augmente la prolifération et la différenciation en myotubes des cellules C2.7. L’augmentation de la différenciation est attestée par le suivi de 2 marqueurs de différenciation. L’augmentation de l’activité créatinine phosphokinase (CPK), ainsi que l’augmentation de l’isoforme M de cette enzyme, et la variation de l’expression du syndecan I. La teneur en GAG sulfatés augmentent lors de la différenciation. Le traitement des cellules par le RGTA accentue cette augmentation (de l’ordre de 70%). Cette molécule a aussi un effet sur l’expression relative des différents types de GAG. Au cours de la différenciation, le taux de HS est augmenté, le RGTA stimule encore plus cette augmentation. A l’aide d’anticorps anti-HS dirigés contre trois épitopes différents de HS, nous avons observé par microscopie confocale qu’il existait une répartition différente de ces HS. Les trois épitopes sont présents à la surface des myoblastes mais revêtent des aspects différents et sont localisés dans des zones déterminées. L’un des trois épitopes d’HS est plus particulièrement augmenté par la présence de RGTA. Cet épitope se trouve associé à la zone de contact étroit existant entre deux cellules préfusionnelles. En conclusion, les RGTA comme mimétique naturels des GAG ont un effet sur la teneur en GAG naturels. La question non résolue est de savoir comment les GAG synthétiques modulent les taux des GAG naturels. En annexe à cet article, nous montrerons par ailleurs les résultats de dosage de GAG ainsi que la localisation des HS par immunocytologie au niveau de culture primaire de cellules satellites. De même, nous avons observé que le RGTA utilisé au cours de cette étude à la capacité de pénétrer à l’intérieur de la cellule. Une autre des hypothèses de travail était que ls RGTA puisse avoir une action sur l’expression des ARNm codants pour les enzymes de synthèse des GAG (NDST, OST). Avant quantifier ces enzymes et de voir un effet eventuelle des RGTA sur leurs synthèses, Page -145- nous avons voulu savoir s’il était possible de les détecter, mais aussi voir lesquels de ses enzymes étaient exprimées dans notre modèle de myogenèse in vitro. Page -146- Synthetic glycosaminoglycan mimetic (RGTA) modulates natural glycosaminoglycan metabolism during myogenesis. Isabelle Barbosa, Mustapha Oudghir*, Arlette Duchesnay, Guido Jenniskens**, Gilles Carpentier, Jose Cebrian, Jean-Pierre Caruelle, Toin van Kuppevelt***, Isabelle Martelly and Dulce Papy-Garcia Laboratoire CRRET, CNRS FRE-2412, Université Paris 12-Val de Marne, 61 Avenue du Général de Gaulle, 94010 Créteil cedex, France *Faculty of Sciences, University Cadi Ayyat, Marrakech, Marocco ** Division of Bioengineering and environmental health, Massachusetts Institute of technology, Cambridge, MA 02139, USA. *** Department of Biochemistry194, University Medical Centre, NCMLS, P.O. Box 9101, 6500 HB Nijmegen, The Netherlands. Correspondence should be addressed to Isabelle Martelly, e-mail: martelly @univ-paris12.fr Requests for RGTA should be addressed to Dulce Papy-García; e-mail : [email protected]. Key words: Glycosaminoglycans, myoblast, RGTA, Abbreviations used GAG, glycosaminoglycan; DNA, desoxyribonucleic acid; HS, heparan sulfate; CS, chondroitin sulfate; RGTA, regenerating agent; DAPI, diamino phenyl indole; DMEM, Dulbecco Modified Eagle Medium; FBS, fetal bovine serum; BSA, bovine serum albumin; sd, standard deviation Page -147- Abstract Crucial events in myogenesis rely on the highly regulated spatio-temporal distribution of cell surface heparan sulfate proteoglycans to which are associated growth factors that create a specific microenvironment around muscle cells. Most of growth factors involved in control of myoblast growth and differentiation are stored in the extra-cellular matrix through interaction with specific sequences of glycosaminoglycans (GAG) oligosaccharides, mainly heparan sulfate (HS). Different HS subspecies, revealed by specific antibodies, have been shown to present spatio-temporal regulation during muscle development. We have previously shown that GAG mimetics called ReGeneraTing Agents (RGTA), stimulates muscle precursor cell growth and differentiation. These data suggest an important role of GAG during myogenesis however, little is known today about their composition. We therefore quantitated GAGs during myogenesis of C2.7 cells and studied the effect of RGTA on GAG synthesized by these cells. RGTA, which stimulated both growth and differentiation of C2.7 cells, increased total GAGs amount produced by these cells without significantly altering their rate of sulfation. Along with stimulation of differentiation, distribution of GAG species was modified, HS was particularly increased, and changes in HS subspecies were observed. These studies showing that effects of RGTA on myoblast growth and differentiation, act in part through alteration of GAG composition, might be an important insight in the comprehension of normal or pathologic myogenic processes. Page -148- Introduction Basal lamina (BL) surrounding muscle fibres fulfils many developmental and physiological roles (Sanes et al. 1986; Sanes et al. 1990; Sanes 2003). The BL networks are interconnected with resident and cell surface proteins and proteoglycans (PG). These PG consist in a core protein to which glycosaminoglycan (GAG) moieties are covalently linked. Heparan sulfate proteoglycans (HSPG) constitute the major portion of proteoglycans of the BL of skeletal muscle cell surface (Brandan et al. 1991; Brandan et al. 1996) (Larrain et al. 1997; Cornelison et al. 2001). Highly regulated spatio-temporal distribution of BL components and of cell surface HSPG such as collagen, agrin, perlécan, glypicans or syndecans (Sanes et al. 1990) create a specific microenvironment around muscle cells that is determinant for the events of myogenesis in particular by regulating bio-availability of growth factors. A growing body of evidences indicates that most growth factors involved in control of cellular growth and differentiation, can be stored in the extra-cellular matrix through specific interaction with glycosaminoglycans (GAG), essentially heparan sulfates (HS). Heparin or HS stabilized and protected growth factors from degradation (Sommer and Rifkin 1989) and their activity may even be potentiated (Lyon and Gallagher 1998; Rahmoune et al. 1998; Rapraeger 2002)). From these binding sites, these growth factors designated as Heparin Binding Growth Factors (HBGF), could be released and accomplish cellular activating functions. The control of bio-availability of HBGF may in part be mediated by an affinity of these factors to specific sequences in the sugar moiety of proteoheparan sulfates. In particular the rate of sulfation regulates the affinity of growth factor to HS (Kreuger et al. 1999; Kreuger et al. 2001) (Fernig et al. 2000; Ford-Perriss et al. 2002). Interestingly, it has been demonstrated, using phage display antibodies that HS belongs to a family of molecules that present a spatiotemporal regulation in cells such as skeletal muscle cells, thus suggesting a subtle regulating role of these molecules in cellular environment (Jenniskens et al. 2000; Dennissen et al. 2002; Jenniskens et al. 2002). Indeed, several growth factor binding oligosaccharides sequences have been established (Olwin and Rapraeger 1992; Allen et al. 2001; Kreuger et al. 2001). They govern the activity of growth factors on cells as it has been shown for Fibroblast growth factor 2 (FGF2) for instance (Rapraeger et al. 1991) (Berry et al. 2003). We have used substituted polymers which mimic HS on the basis of their ability to interact with and to protect several HBGFs against proteolysis (Meddahi et al. 1995; Meddahi et al. 1996).These polymers were shown to enhance tissue repair in various in vivo models including skin (Meddahi et al. 1996)), bone (Blanquaert et al. 2003)), or colon (Meddahi et al. 2002). They highly stimulate regeneration of denervated and crushed EDL and Soleus skeletal muscles (Aamiri et al. 1995) (Gautron et al. 1995) (Zimowska et al. 2001) as well as prevent most of the damages resulting from acute skeletal or cardiac muscle ischemia (Desgranges et al. 1999) (Zakine et al. 2003). Therefore these polymers were designated as RGTA (for ReGeneraTing Agent). Experiments performed with satellite cells (also called as muscle precursor cells) in primary cultures have shown these GAG mimetics stimulate satellite cell growth and differentiation (Papy-Garcia et al. 2002) (Stockholm et al. 1999). Taken together, these results suggest the GAG moiety of certain proteoglycan might regulate the differentiation process of myoblasts and their differentiation into myotubes. However, little is known about the GAG composition associated to myoblasts and myotubes. CS and HS syntheses are highly increased in mdx satellite cells compared to normal muscle satellite cells (Crisona et al. 1998; Alvarez et al. 2002). The reduction of GAG sulfation by chlorate treatment of C2C12 myoblasts was shown to reduce their growth capacity (Papy-Garcia et al. 2002) and differentiation capacity (Melo et al. 1996). Page -149- These results prompted us to study changes in GAG amounts during myoblast differentiation in vitro and to identify their species, using C2.7 cell line. We also investigated whether RGTA would alter GAG composition in relation to its effects on myoblast growth and differentiation. Materials and Methods Materials The RGTA used in this study, called D120, had the following structure (fig. 1) as determined by 1H RMN, acid-base titration, infra red microscopy and HPLC gel filtration-light diffusion detection as in (Ledoux et al. 2003). Myoblast cell line C2.7, a subclone of C2 myoblasts obtained by D. Yaffe (Yaffe and Saxel 1977) was isolated by Pinset and Montaras (Pinset et al. 1988). Dulbecco Modified Eagle Medium (DMEM), fetal bovine serum (FBS), horse serum and phosphate buffer saline PBS 10X were from Gibco-BRL-Life Technologie, (Cergy-Pontoise, France). Sodium acetate, sodium formiate, formic acid, anthranilic acid and proteinase K were from Merck (Darmstadt,Germany), propan-1-ol was from Prolabo-VWR (Strasbourg, France). Filters Ultrafree-MC Amicon was from Millipore (Bedford, Massachusetts). Paraformalhehyde, gelatin, mowiol, p-Nitrocatechol sulfate, Chondroitinase ABC and all other chemicals were from Sigma-Aldrich (St. Louis, MO, USA). Heparitinase I was from Seikagaku (Tokyo, Japon). Protein assay kit was from Bio-Rad Laboratories Inc., Hercules (California, USA). ECL was from Amersham Pharmacia Biotech, (Amersham, United Kinddom). µMACS technology was from Miltenyi Biotec, (Bergish Gladbach, Germany). Epitope-specific antibodies against HS were produced by phage display technique (Jenniskens et al. 2000). Anti c-myc tag rabbit polyclonal IgG (A-14) was from Sigma, anti syndecan-1 was from Santa Cruz Biotechnologie (Tebu, Paris, France). Alexa 488-conjugated goat antirabbit IgG was from Molecular Probes (Eugene, USA). Electrophoresis material and products were from Biorad. Spectroscopic data were colleted using a scanning spectrophotometer PU 8740 UV/Vis (Phillips, Paris, France), HPLC material was composed with a TSKgel G3000 PWXL 7,8 mm ID x 30 cm column from Tosohaas, fluorescence detector LC240 was from Perkin Elmer, HPLC pump was from Kontron instruments (Germany), analyse of HPLC peaks was performed with RadioStar software. Confocal microscopy images were acquired with a Zeiss LSM 410 laser scanning confocal Axiovert 135M inverted microscope. Cell cultures C2.7 was maintained as sub-confluent monolayers in Dulbecco Modified Eagle Medium (DMEM) containing 1 g/l glucose and 4 mM L-glutamine supplemented with 20% fetal bovine serum (FBS), 100 U/ml penicillin and 10 µg/ml streptomycin. Cells cultures were incubated at 37°C in 12 % CO2. Samples of proliferating cells (myoblasts) were taken during the following 5 days after plating. To induce differentiation, the medium was changed at subconfluence (days 3 or 4 after plating) to DMEM supplemented with 0.25 % FBS and 0.25 % horse serum. Samples of differentiated cells were taken at the indicated times during the 48 hours following medium shift. Evaluation of myoblast proliferation or differentiation At the indicated times, cultures were trypsinized and the number of cells was measured by Coulter Counter. In other cases, culture growth was determined by DNA content evaluation using a diaminophenyl indole (DAPI) assay Brunk et al. 1979. Page -150- In order to evaluate differentiation, total creatine kinase (CK) activity of cellular extracts was determined by a micromethod using reagents of Biotrol. Samples containing equivalent amounts of CK activity in 1 µl were loaded onto 1 % agarose gels, and isoform separation was achieved by electrophoresis (Lagord et al. 1993). Gels, illuminated with UV light (365 nm) were photographed and negatives were scanned and analysed by Gene Tool program. In other cases, syndecan 1 was evaluated using Western blotting analysis as further described. Syndecan 1 analysis by Western blotting At the indicated times, protein extracts were preformed in buffer containing 150 mM NaCl, 1 % Triton® X-100, 50 mM Tris HCl (pH 8.0) and anti-protease (aprotinin (1 µg/ml), leupeptin (1 µg/ ml), pepstatin A (1 µg/ml), PMSF (100 µg/ml) and EDTA (1 mM). Extracts were incubated in the presence of heparitinase (5 mU) and chondroitinase (25 mU) overnight at 37°C. Reaction was stopped by heating at 90°C, for 5 min. The extracts were centrifuged 10 min at 12 000 t/min in a microfuge ((Bioblock Scientific, Illkirch, France). The final supernatant was used for total protein measurement using the Bio-Rad RCDC protein assay kit and immunoprecipitation. These protein extracts were mixed with anti- syndecan-1 (2 µg/ml) and complex was specifically retained using protein G MicroBeads (µMACS) according to manufacturer indications. The eluted protein samples were analyzed by SDSPAGE electrophoresis (8 % polyacrylamide) and Western blotting. Membranes were blocked for 2 hours in buffer containing 1x PBS, 4 % milk, 0.20 % Tween-20 and placed in antisyndecan antibody diluted at 1/ 200 in blocking buffer overnight at 4°C. Membranes were washed three times. Primary antibody was detected using peroxydase-labeled rabbit anti IgG (1/50 000, Jackson) and visualized with the enhanced chemiluminescent detection system ECL (Amersham). Preparation of GAG extracts At the indicated times, cellular extracts and conditioned medium were selected and treated as in (Barbosa et al. 2003). In brief, cellular layer extracts were performed by scrapping the cells K2HPO4 (50 mM, pH 8.0). Cellular extract was then digested in a solution of 50 µg/ml proteinase K in 100 mM PO4 buffer pH 8.0 at 56°C over night. Proteinase K was then inactivated by heating the preparation 10 minutes at 90°C. Digested tissue was filtered through an Ultrafree filter in order to eliminate DNA and tissue debris from the extract. This preparation was used for sulphated GAG quantification. The amount of DNA in samples was determined before filtration through Ultrafree filter by diaminophenyl indole (DAPI) assay using salmon sperm DNA as standard Brunk et al. 1979. Conditioned medium of each plate was lyophilized and dry powder was dissolved in 100 mM PO4 buffer and treated with proteinase K as described above. These extracts were used for GAG quantification Quantification of GAG Total sulfated GAGs and HS or CS were quantified, using a method based on dimethylmethylene blue co-precipitation with GAGs according to (Barbosa et al. 2003).To take into account the presence of synthetic sulfated GAG (RGTA) in extracts, the value corresponding of the added RGTA in cultures was subtracted from the total GAG amount measured. HS was quantitated after nitrous acid treatment of total GAG preparation since, it is known that this treatment selectively eliminates HS (Bosworth and Scott 1994). The GAG remaining in the sample represented O-sulfated GAGs including CS. The N-sulfated GAGs Page -151- (HS) content was then calculated as the difference between the total GAGs and the O-sulfated GAGs in each sample. Preparation of GAG labeled with anthranilic acid and HPLC analysis. In order to enhance sensibility of GAG detection using HPLC technique, we prepared GAG samples which were tagged with anthranilic acid by a reductive amination. Therefore, 100 µl of proteinase K-treated GAG samples were incubated during 24 hours at 37°C under slow agitation with 200 µl of a 1:1 mixture containing anthranilic acid (1M) in ethanol and sodium borohydrate (1M) in ammonium acetate. The reaction was stopped by addition of 300 µl of water and filtered through Ultra-free MC filters. Twenty µl of the filtrate were injected in HPLC (TSK gel G3000). GAGs were eluted at 1.0 M NaCl at 1ml/min and detected with fluorescence detector LC240. Total GAG amounts, analyzed with Radiostar program (Berthold, Germany), represent the sum of the areas under each peak which eluted between 6 and 18 min. Aryl sulfatase assay The method for determination of arylsulfatase A and B was adapted from (Baum et al. 1959). In brief, cells were homogenized in sodium acetate buffer (250 mM pH 6.0) containing 0.5% Triton X100. The samples were kept in ice for 1 hr and centrifuged at 10 000g, 10 min. Extracts were then dialysed 18 hrs against distilled water. Proteins were then measured using BCA reagent (Biorad). Arylsulfatase A was determined by colorimetry as followed: 50 µg of protein of cellular samples in water, were added 50 µl buffer A (10 mM sodium pyrophosphate, 1.7 M NaCl, 0.5 M sodium acetate pH 5.0), 50 µl nitrocatechol sulfate (10 mM) diluted in buffer A. Reaction was allowed to occur 60 min at 37°C and was stopped by addition of 50 µl NaOH 1 M. The liberated nitrocatechol was measured at 540nm. As standard, 4-catechol was used between 0.250 and 5 nmol in the same buffer condition. Aryl sulfate B was measured in similar conditions but in buffer B (0.5 M sodium acetate, 10 mM barium acetate pH 6.0). Nitrocatechol sulfate was used at 50 mM in buffer B. Standard curve with 4-catechol was performed between 12.5 and 125 nmol. Two set of assays were prepared in order to perform incubation during 30 and 90 min. The liberated 4-nitrocatechol was measured as described above. The evaluation of aryl sulfatase B under these conditions was as described in (Aqrabawi et al. 1993). Immunohistochemistry The cell layers (myoblast or myotubes) was fixed with 4% paraformaldehyde, 20 min. Cells were washed three times with PBS 1X and treated with 2 ml of NH4Cl (50 mM) in PBS during 10 min and then washed three times with PBS/0,2% gelatin, and incubated with anti heparan sulfate antibodies (RB4CD12, AO4F12, AO4BO5) (Jenniskens et al 2000) for 90 min. The following steps were as in Jenniskens et al 2003. Observations were performed using confocal microscopy. Image analysis on Confocal microscope For both transmission and fluorescence modes, the 488 nm emission ray of a Ar/Kr laser was used as lighting and excitation source. No emission filter was employed for transmission mode. A 515 nm emission filter was used for fluorescence mode. Images of cells were obtained with 63x objective with a 2 fold zoom scanning. Stacks of 40 slices of 0,25 µm of Page -152- thickness were acquired to make a maximum projection on the Z axis. The final images contain the informations from the base to the top of cells. Image treatment and analysis were performed on a Macintosh computer G4 using the public domain program Object-Image, which is an extended version of NIH Image, developed at the U.S. National Institutes of Health and at the University of Amsterdam. The following original procedures were performed to improve the quality of confocal images in transmission and fluorescence modes. Transmission images: correction of shading was performed on as following. A deblurring based on the method known as "unsharp mask filtering" allows to remove shading. In certain conditions of use, we found unsharp mask filtering usefull to make a correction of shading on images. Indeed, it is generally admited that this method of filtering extracts details which size is in the order of the size of the matrix of convolution used. In transmission images, most of details consist in refringent areas which are relatively smalls. So, we found that a mask of details, obtained with an unsharp mask using a 15x15 gaussian matrix (sd = 4,5) contains the essential of the image informations. This step acts as a high and medium pass filter. The shading, which is composed in large and diffuse areas, is completely removed by this operation. A stretch of the image histogram, allows to restore an appropriate contrast (called bellow image A). The image A, was improved by adding the details contained in the initial image. For that, a composite image resulting by the sum of three masks of details obtained with unsharp mask filtering (gaussian convolution matrix size 5x5, sd=1,1 ; 7x7, sd=1,2 ; 15x15, sd=4,5), was used. This composite mask of details, added to image A, permits to keep a large panel of detail sizes, ensure the optimum enhance of details structures, without adding noise. Removal of artifactual horizontal stripes was performed using fast Fourrier transform (FFT). First, a fast Harley transform procedure was performed on a squared 512x512 image, with swapping the quadrants of power spectrum. A filtering using a mask in the frequency domain was performed (Bracewell). The vertical rectangular area used as mask, was centred on the vertical axis of symmetry, and covers about 0,98 % of the spectrum. This mask, used as a filter (zero value), eliminates the periodic structures on the Y axis whatever was their frequencies on Y axis, and with a very low frequency in the X axis. Furthermore, it centrered the histogram by subtracting the mean grey level of the image. The inverse FFT was performed after using a gaussian transition (Reeves 1990). The final image was then free of horizontal periodic artefacts. Fluorescence confocal images : The z axis projections images obtained were improved by the same deblurring procedure described above for transmission images with the following modifications : the images were treated by a gaussian convolution used as a low pass frequency filter (3x3 matrix, sd=0,4) to limit the noise which was increased by the debluring. The final image resulting of the un-sharp mask filtering is scaled in grey level according to the modal minimum and maximum values of the histogram of the initial images. Evaluation of HS subspecies by ELISA assay The GAG containing extracts were used for further HS subspecies determination determined by ELISA assay. Therefore, GAGs were grafted on BSA as following : 100µl extract containing 1 to 10 µg/ml of GAG were mixed to 100 µl BSA (1 mg/ml) diluted in phosphate buffer (100 mM, pH 8.0) and 390 µl phosphate buffer. Then 10 µl of a solution of reducing agent (NaCNBH4) prepared extemporaneously at 5 mg/ml in phosphate buffer were added. The mixture was kept at 37°C overnight under moderate agitation. The BSA-GAG complex (10 µl) was used at 2.5µg protein /ml to coat ELISA plates overnight at 4°C. The plates were then rinsed 3 times with PBS-Tween 20 (0.05 %). Then BSA (3 %) in PBS was added 1 hr at Page -153- room temperature. After 3 washes in PBS-Tween 20, anti HS diluted at 1/10 in PBS BSA 1 % was added. Incubation was performed at 37°C for 1.5 hours. After 3 washes in PBS-Tween 20, anti c-myc diluted at 1/600 in PBS-BSA 1% was added and plates were further incubated 1 hr at room temperature, then, after wash, peroxydase labeled anti IgG were added (Jackson) and incubation at room temperature (30 min) was further performed. The plates were again washed 3 times and TBM kit reagent (Pierce) was used according to manufacturer indications. Absorbance in wells was measured at 450 nm. As control, CS or HS from commercial source were included in the assays. Results Effect of RGTA on myoblast proliferation and differentiation Previous studies have shown that RGTA was a potent stimulating agent for proliferation and differentiation of rat satellite cells in primary cultures (Papy et al 2002, Stockholm et al 1999). To provide a basis for additional studies we determined the proliferating and differentiating effects of RGTA of C2.7 mouse cell line. Since RGTA is a GAG mimetic and that some of its effects were considered as similar to heparin effect, a heparin control treatment was included in most of the following experiments. RGTA applied just after plating stimulated proliferation of C2.7 myoblasts in a dose-dependent manner (fig.2 A). The optimal doses for maximal proliferation stimulation were between 0.5 µg/ml and 1 µg/ml. The decrease in cell n umber for high doses of RGTA was partially to some cell lots and to cellular differentiation which was visible. Kinetic of cell growth in presence 0.5 µg/ml RGTA or 10µg/ml heparin is shown on fig. 2B. Compared to control both treatments increased cell growth, but RGTA appeared more efficient that heparin. Indeed the efficient concentrations of RGTA were presently about 6 to 12 nM, whereas that of heparin was about 670 nM. Between days 4 and 5, cell growth was stopped and cultures began to differentiate spontaneously under our conditions of cultures. RGTA increased differentiation of cells that were shifted to low serum containing medium (fig. 3). Within 24 hrs after medium shift from high to low serum, numerous myotubes were seen in RGTA-treated cultures (fig. 3A-4) whereas myotubes were still rare in control cultures (fig. 3A-3). The increased differentiation in the presence of RGTA was proved also by an increase in creatine kinase activity and an increase in the proportion of the muscular isoform (M) of this enzyme (fig. 3B). The proteoglycans syndecan-1, has been shown to be down regulated upon myogenic differentiation (Larrain et al. 1998). In our conditions, syndecan-1 was highly expressed in control cultures at the moment of medium shift or 24 hrs after, its amount decreased at 36hrs and 48 hrs. In RGTA-treated cultures, the amount of syndecan-1 core protein was already lower at time 0 than in controls, and was more rapidly reduced than in controls to disappear at 48 hrs (fig 3C). These different results showed that RGTA increased C2.7 growth and also stimulated their differentiation. We have chosen to focus our study on the effect of RGTA (used at 0.5 µg/ml) more specially at the myoblast to myotubes transition, i.e. between day 3 and day 6 after plating. RGTA increased GAG content upon proliferation and differentiation of C2.7 Using the DMMB technique, total GAG content and HS and CS amounts were measured in C2.7 cells between days 3 and 6 in cultures either continuously grown in high serum medium or in cultures that where triggered to differentiate by shifting cultures from high to low serumcontaining medium. In high serum conditions, referred to as proliferating cells, total GAG content in cellular extracts did not change significantly during this period of observation in control cultures. A moderate increase of total GAG was noticed at day 6. RGTA treatment increased the amount of total GAG compared to controls (fig. 4A). In these proliferating cells, Page -154- GAGs were proportionally less important in the medium than at the cellular level. RGTA increased the amount of GAGs at the cellular level compared to medium (fig. 4B). We also studied GAG changes in cultures in which differentiation was stimulated by a shift to a low serum medium. In this medium condition, total GAG content of cellular extracts in controls was increased within the 48 hrs after medium shift (fig. 4C). RGTA further increased this amount of total GAGs (fig. 4D) . Sulfation rate of total GAGs was not altered by RGTA The technique which was used to assay so called total GAG content in cell extracts was based on the affinity of sufated GAG to cationic DMMB dye. In order to check if RGTA would increased overall GAGs and not specially sulfated GAGs, we performed another GAG determination using HPLC chromatography of GAG molecules that have been tagged by a fluorescent chromophore (anthranilic acid). This method gives a signal directly proportional to the amount of GAG molecules. It allowed to quantify total GAG, including unsulfated species such as hyaluronic acid. In these experiments, results have shown that RGTA or heparin increased total GAG amount compared to controls. Heparin was always less efficient than RGTA in increasing GAG content. These increases measured here in the presence of RGTA were in similar proportion that the increases measured using DMMB assay (fig. 5). This suggested that RGTA stimulated overall GAG synthesis as well as its sulfation. In order to further analyse the possible effect of RGTA on GAG metabolism, we measured aryl sulfatase A and B activities in control and RGTA-treated cultures during differentiation. This class of enzymes might indeed be involved in changes of sulfation rates of GAG. Aryl sulfatase A specific activity did change significantly in differentiating cultures (fig. 6A). Interestingly, aryl sulfatase B decreased by about 4 fold in the course of differentiation in controls. RGTA treatment of cultures slightly reduced this decrease (fig. 6 B). RGTA altered GAG composition during the myogenic process Since RGTA increased overall GAG amounts produced by cells, we analysed GAG composition when cells changed from proliferating to differentiating state, taking advantage that nitrous acid selectively degrades HS from total GAG extracts (Bosworth and Scott 1994). Indeed, GAG composition changed differently in control and in RGTA treated cultures (fig. 7 A and B). In control cultures, CS was proportionally more important than HS during proliferation. HS increased progressively upon differentiation. In proliferating cells, RGTA increased by 2 to 3 fold both HS and CS when cells were post-mitotic (days 4-5) (fig. 7A). In differentiating medium, RGTA increased also and only HS amount by 2 to 3 fold over controls, whereas CS was not significantly altered (fig. 7B). Similarly, but to a less extent, heparin also altered GAG composition compared to control cultures (not shown). HS sub-species and localisation in differentiating myoblasts It has been demonstrated that HS GAG belongs to a family of molecules. HS species composition change in cell environment in biological processes, particularly during myogenic differentiation (Jenniskens et al 2000). Using three HS antibodies which recognise different HS subspecies, we tested GAG composition in an ELISA assay (fig. 8). It is shown that among these three antibodies, AO4F12 antibody was the less reactive. Interestingly, the composition of HS in RGTA-treated cells changes since at 36 hrs after medium shift, its reactivity to AO4F12 antibody increased whereas the response to the other antibodies did not change significantly. Page -155- Immunocytological analyses of these HS subspecies also revealed subtle changes in localisation in myoblasts as illustrated in fig. 9. In differentiated cultures, HS antibodies labelled a network which overlaid the cells. This network was more accentuated between myotubes and myoblast (not shown). In myoblasts, RB4CD12 antibody principally sub lineated the periphery of cells (fig. 9 A). A04 BO5 and AO4F12 antibodies decorated more specially cell-to –cell contacts. Whereas AO4F12 was mainly seen in pseudopodia structures, AO4BO5 was often seen in tight contact between two cells as illustrated (Figure 9 A and details in B). Discussion In the present study, using several methodological approaches for GAG quantification and analysis, we observed that GAG composition changed in cultures of C2.7 myoblasts shifting from proliferation to differentiation states. These alterations concerned the overall GAG content, its distribution between medium and cell layer and its composition. We have shown indeed that GAGs and more specially HS were increased during differentiation. The key findings of our study were that the presence in cell environment of RGTA, a GAG mimetic, which it increased both myoblast proliferation and differentiation, emphasized these changes either in GAG amount, composition and localisation. Heparin always proved to be less efficient than RGTA. The questions of how RGTA would alter GAG synthesis and whether GAG changes are the causal or the consequences of RGTA effect on proliferation and differentiation are open. RGTA could act at first extracellularly, as do natural GAGs such as heparan, by increasing bioavailability of GF and by potentiating GF - mediated proliferation and differentiation. Interestingly, we have observed, using the same RGTA labelled with FITC, that this molecule remains several hours in the cellular environment of myoblasts as a dense network (Martelly unpublished results). From this location, it could mediate growth and also induce phenotypic changes in cells indirectly via growth factor stimulation. We have previously shown that RGTA stimulates proliferation of satellite cells in primary cultures and that this effect was partially caused by FGF2 potentiation RGTA was also shown to partially substitute to hyposulphated GAGs in chlorate-treated cultures and to mediate FGF2 growth response (PapyGarcia et al. 2002). This result could be related to the observation made by others, that chlorate-induced reduction of sulfation of HS chains of the perlécan proteoglycan in C2C12 myoblasts, reduced their differentiation capacity (Villar et al. 1999). Stimulation of proliferation has been shown to correlate with an increase in matrix protein ((Porcionatto et al. 1998) and HSPG ((Weiss and Randour 2002) secretions in endothelial cells. Conversely, changes in HS sulfation might alter HBGF synthesis and intracellular processing. This has been demonstrated with bFGF (Sperinde and Nugent 1998). The original finding of the present study was that GAG mimetics stimulated myoblast growth and differentiation, along with changes in the natural GAG composition of cellular environment and that RGTA more specially increased HS amount. We could hypothesised that RGTA would indirectly modulate GAG pattern, possibly through the protection of growth factors such as TGFβ or FGF (Meddahi et al. 1996; Meddahi et al. 1996). TGFβ activity is known since a long time to be regulated by proteoglycans present in the extracellular matrix and, in turn, to regulate synthesis ECM components (Rapraeger 1989; Dubaybo and Thet 1990; Ogawa et al. 1990; Rapraeger et al. 1991; Anastassiades et al. 1996; Nishikawa et al. 2000) Similarly growth factors, including FGF, have been shown to alter HS composition produced by smooth muscle cells (Emoto et al. 1998; Li et al. 2002). In addition to that, RGTA could alter expression of enzymes involved in synthesis or degradation of GAG synthesis. We have presently shown that RGTA did not alter aryl Page -156- sulfatase activity in a sense which could take into account the increase in sulfated GAGs due to the presence of RGTA. An interesting issue, that we currently explored, is that RGTA would alter heparanase synthesis or activity (Meddahi personal communication). Such hypothesis is supported by studies showing that heparin was able to reduce heparanase activity in CHO cells (Tumova and Bame 1997) and/or may cause a reduced intracellular degradation of HS through inhibition of endogenous heparinase as in smooth muscle cells (Potter-Perigo and Wight 1996). RGTA was observed to enter into cells in vesicles where it remains at least 24 hours. We cannot excluded that RGTA could further modify phenotypic cells from the intracellular stores through an unknown mechanism (Martelly et al in preparation), and alter synthesis of several enzymes involved in GAG synthesis, especially HS. Among these enzymes, the Ndeacetylase/N-sulfotransferase (NDST) isozymes would present a specific interest to study since all the other modifications of the chain such as O-sulfation and uronic acid epimerisation depend on NDST activity. Depletion in NDST-1 alters muscle development and mice knock-out for this enzyme die neonatally due to respiratory distress (Ringvall et al. 2000). Interestingly, the 5’untranslated region (5’-UTR) of mRNAs coding for enzymes involved in HS synthesis such as NDST and HBGF share in common specific 5’UTR sequence involved in translational regulation (Grobe et al. 2002). This suggests a sophisticated regulation at both transcriptional and translational levels of regulating factors that have the property to stimulate synthesis of HS and molecules that would bind to it. RGTA would participate to this reciprocal regulation. The complexity of the system is further emphasized by the fact that HS sub-species revealed by specific antibodies were differently changed in RGTA or control culture conditions. We presently have shown indeed that HS antibodies detect different HS subspecies in differentiating cells stimulated by RGTA. These HS antibodies, recognizing different epitopes, decorated differently the cells. This suggests sophisticated changes in HS synthesis during myogenesis. Either by an extra or intra cellular locations, RGTA would participate to these regulations by altering different set of enzymes involved in HS synthesis. Taken together, the present result, showing combined effects of RGTA on myoblast growth and differentiation, through alteration of GAG composition, might be an important insight in the comprehension of myogenesis process, especially occurring in pathological situation such as skeletal muscle dystrophy or in muscle repair. Acknowledgments: This work was partially supported by the Association Française contre les Myopathies (AFM), by the CNRS and by the Ministry of Foreign Office (Action intégrée France-Maroc) . I.B. had an AFM grant (n° 8552). We wish to thank Dr E. Planus for initiation with the basic commands for the LSM 410. Special thanks are addressed to Dr P. Karasinski and Dr E. Delechelle for their critical reading of image processing methods. Page -157- Aamiri, A., A. Mobarek, et al. (1995). "[Effects of substituted dextran on reinnervation of a skeletal muscle in adult rats during regeneration]." C R Acad Sci III 318(10): 1037-43. Allen, B. L., M. S. Filla, et al. (2001). "Role of heparan sulfate as a tissue-specific regulator of FGF-4 and FGF receptor recognition." J Cell Biol 155(5): 845-58. Alvarez, K., R. Fadic, et al. (2002). "Augmented synthesis and differential localization of heparan sulfate proteoglycans in Duchenne muscular dystrophy." J Cell Biochem 85(4): 703-13. Anastassiades, T. 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Figure 3:Effect of RGTA on C2.7 differentiation A : Aspect of cultures C2.7 grown in high concentration of serum at day 4 without treatment (1) or in presence of RGTA at 0,5µg/ml (2). C2.7 at 24 hours in differentiation medium (0,25% SVF+0,25%SC) without treatment (3) or in presence of RGTA at 0,5µg/ml(4) B: Isoforms and CK activity at day 4 of culture of C2.7 cells. CK specific activity a d isoenzymes analysis were performed as described in Material and methods. C: Western blotting of syndecan-1 in differentiating C2.7 cells Cells were grown in the absence or presence of RGTA (0.5µg/ml) added at day 0 of plating. At day 4, medium was shifted from high to low containing serum medium and Western blot analysis for syndecan 1 as described in Materials and methods. 1,2,3 and 4: cellular extracts of control culture performed at 0, 24, 36 and 48 hours after medium shift, respectively. 5,6,7 and 8: cellular extracts of RGT-treated cultures (0.5 µg/ml) performed at 0, 24, 36 and 48 hours after medium shift, respectively. Figure 4: Effect of RGTA on total sulfated GAG in cellular extracts. Total sulfated GAG determination during proliferation and differentiation in presence or absence of RGTA 0.5µg/ml were performed with DMMB assay. A: Total GAG during proliferation of C2.7. B: Ratio cell/medium of total GAG during proliferation. C: Total GAG during differentiation of C2.7. D: Ratio cell/medium of total GAG during differentiation. Figure 5: Measure of total GAG by HPLC. GAGs were tagged by antranilic acid as detailed in Materiels and Methodes. The GAGs in samples which were quantitated by HPLC were normalized by amount of DNA in the culture. The result is in arbitary units of fluorescence. Figure 6: Aryl sulfatase specific activity in differentiating C2.7 cells. Aryl sulfatase A (A) and B (B) were assayed in extracts performed at the indicated times after medium shift to low serum containing medium. Each value is mean +/- sd of duplicated determinations performed with 3 independent cultures. Figure 7: Changes in GAG composition induced by RGTA. HS and CS were measured in cellular extracts of proliferating and differentiating cells in presence or absence of RGTA 0.5µg/ml. Ratio of HS/CS content in RGTA treated cells versus controls were calculated. A: HS/CS amounts during proliferation of C2.7; B: HS/CS amounts in differentiation C2.7. Figure 8: ELISA assay of HS species extracted from differentiating controls or RGTAtreated cells. Page -162- GAGs prepared from differentiating cultures were grafted on BSA and tested in an ELISA assay using different HS antibodies (RBACD12, AO4BO5 and AO4F12) as described in Materials and methods. Figure 9: Immunolocalisation of HS in C2.7 myoblasts using RBACD12, AO4BO5 and AO4F12 antibodies. Transmission and fluorescence images were obtained by confocal microscopy and analysed as detailed in Materials and methods. Notice the differential labelling of HS either at the periphery of cells (RB4CD12) or at cell-cell contacts with the two other antibodies. AO4BO5 or AO4F12 however labelled differentially cell- to-cell contacts. Page -163- Figure 1 O O O O O O O Page -164- Figure 2 A 50000 nb of cells/dish 40000 30000 20000 10000 0 C 0,1 0,5 1 5 10 15 20 RGT A µg/ml 70 60 µg DNA/dish 50 control 40 Heparin RGT A 30 20 10 0 2 3 4 day of culture Page -165- 5 Figure 3 1 2 3 4 0,50 80 70 60 50 40 30 20 10 0 0,40 0,30 0,20 0,10 0,00 C 0,1 1 5 10 15 20 B CK spec. activity (mOD/cell) % CK isoforms A %M %B RGTA (µg/ml) Culture treatment Page -166- CK activity Figure PROLIFERATING CELLS DIFFERENTIATING CELLS 0,8 0,6 *** 0,4 ** Control RGT A 0,2 0 3 3.5 4 4.5 ** ** µgGAG/µgDNA µgGAG/µgDNA A 0,8 0,6 0,4 Control 0,2 RGTA 0 0 24 38 48 time in differentiating medium (hours) 5 culture time (days) D ** * 6 ** Control RGT A 3 3.5 4 4.5 5 Total GAG (ratio cell/medium) Total GAG (ratio cell/medium) B 6 5 4 3 2 1 0 C ** * 4 2 0 0 24 38 48 time in differentiating medium (hours) culture time (days) Page -167- Control RGT A 140000 120000 100000 80000 60000 40000 20000 0 *** *** Control RGT A 3 3.5 4 4.5 UAF/µgDNA UAF/µgDNA Figure 5 ** 140000 120000 100000 80000 60000 40000 20000 0 Control RGT A 0 5 24 time in differentiationg medium culture times (day) Page -168- Figure 6 A 0,06 control 0,04 RGTA 0,02 0 0 24 36 48 times in differentiation medium (hrs) B 0,5 nmol/hr/µg prot. nmol/hrs/µg prot. 0,08 0,4 control 0,3 RGTA 0,2 0,1 0 0 24 36 time in differentiation medium (hrs) Page -169- 48 Figure 7 PROLIFERATING CELLS 3 HS CS 1 0 3.5 4 4.5 *** *** 2 3 B A 5 Fold increase/control Fold increase/control ** DIFFERENTIATING CELLS 3 HS 2 CS 1 0 0 24 38 48 time in differentiating medium (hours) culture time (days) Page -170- Figure 8 225 200 RB4CD12 AO4BO5 RGTA/Control ( %) 175 A04F12 150 125 100 75 50 25 0 0 24 36 time in differentiation medium (hrs) Page -171- 48 Figure 9 Page -172- Document annexes en complément de l’article III Effet des RGTA sur l’expression des GAG au cours de la prolifération et de la différenciation de cellules satellites de rat issu de culture primaire Des cellules satellites de rat après isolement sont mises en culture dans du milieu DMEM contenant 10 de sérum de cheval et 10% de sérum de veau fœtal. Le RGTA n’est administré au cellules que deux jours après l’ensemencement. Ce temps de latence correspond au temps nécessaire afin les cellules satellites puissent adhérer à la structure plastique des boites de pétri. L’évaluation de la teneur en GAG est réalisée selon le même protocole que pour les cellules de la lignées C2.7. Cette étude a été réalisé au cours de la différenciation spontannée des cellules satellites. Les résultats obtenus montrent une augmentation de la teneur en GAG totaux de 30 à 40% par rapport à celui obtenu pour les cellules satellites non traitées au RGTA (Figure 1). Ces résultats comparable à ceux obtenus avec la lignée de cellule C2.7 (cf article III) semblent confirmer que les deux types cellulaires sont relativement proches. Nous pouvons donc espérer qu’au niveau d’un muscle, les variations quantitatives et qualitatives des GAG induites par le RGTA seront du même ordre. La détection des 3 épitopes de HS au niveau des cellules satellites viennent consolider nos hypothèses, puisque que nous avons obtenu, là aussi, les mêmes réponses au cours de la prolifération et la différenciation des deux types cellulaires étudiés (Planche 1). Figure 1 : Effet des RGTA sur la teneur en GAG au cours de la différenciation spontannée des (µg GAG/µg DNA)/Témoin cellules satellites 160 140 120 100 80 60 40 20 0 J4 J7 Jours de culture Différenciation spontannée Page -173- J9 Figure 2 : Marquage immunocytologique des HS sur des cellules satellites de rat en prolifération et en différenciation. Myotubes Myoblastes RB4CD12 AO4BO5 A04F12 Desmine Page -174- Laminine Devenir des RGTA au niveau intracellulaire. Au cours de ce travail, nous avons démontée que les RGTA permettent de potentialiser les facteurs de croissance de type FGF et augmenter la synthèse des GAG totaux et plus particulièrement des HS au cours de la différenciation in vitro. Ces résultats ne nous permettent pas de savoir si le RGTA a une action exogène et/ou endogène sur toutes les variations observées au cours de la myogenèse. Pour cela, à l’aide d’un RGTA marqué à la fluorescéine, nous avons montré que les RGTA avaient la capacité de pénétrer à l’intérieur de la cellule. Cette pénétration est supposée être réalisée par un processus d’endocytose comme c’est le cas pour les HSPG naturels. Nous avons observé que le RGTA marqué au FITC, forme un feutrage autour des myoblastes mais pas des myotubes (Planche 2). Ce feutrage persiste au moins une heure, avant que la molécule ne soit internalisée. Seuls les myoblastes internalisent le RGTA. L’image correspondant au dextran-FITC indique que le marquage observé au niveau cellulaire correspond à la présence du RGTA-FITC. Ces dernières observations permettront peut-être d’observer et de comprendre les mécanismes par lesquels le RGTA agit sur les facteurs de croissance et les variations observées sur la teneur et la qualité des GAG au cours de la myogenèse in vitro et in vivo. Page -175- Planche 2 : Marquage au RGTA-FITC des cellules satellites à l’état myoblastique et à l’état de myotube. Observation au microscope confocal (Biorad 1024 MRC). Dextran-FITC 1hr 6hrs 24hr s Page -176- Etude de l’expression qualitative des ARNm des enzymes de la synthèse des GAG au cours de la prolifération et de la différenciation myogénique des cellules C2.7 Les résultats observés montrent qu’il est possible dans notre modèle de C2.7 en prolifération et en différenciation de détecter les différents ARNm codant pour les enzymes impliquées dans la biosynthèse des HS (). Il serait intéressant de pouvoir quantifier chaque ARNm au cours des différentes étapes de la myogenèse. Figure 1 : Détection par RT-PCR des ARNm codant pour les enzymes de la biosynthèse des GAG au cours de la myogenèse in vitro des cellules C2.7 C2.7 Prolifération Différenciation 6OST2 C2.7 Prolifération Différenciation 20ST C2.7 Prolifération Différenciatio C2.7 Prolifération Différenciation 6OST1 NDST1 Page -177- CHAPITRE IV Résultats in vivo: Teneur en héparane sulfate au cours de la régénération d’un muscle écrasé : effet de mimétiques de GAG (RGTA) The fate of Heparan Sulfate in crush-induced regeneration of the EDL muscle: effect of glycosaminoglycan mimetics (RGTA) De nombreuses études portent sur les différentes étapes de la dégénérescence ou de la régénération des muscles squelettiques à la suite de traumatismes musculaires provoqués ou de modifications génétiques. Cependant, la chronologie précise d’apparition de différentes molécules associées à la membrane des cellules ou à la lame basale les entourant n’est pas clairement établie durant les phénomènes de régénération musculaire. Dans le chapitre précédent, nous avons montré qu’un traitement de myoblastes par du RGTA augmente la prolifération, la différenciation de ces cellules. Corrélativement ce traitement augmente la teneur en GAG et plus particulièrement celle des HS dans les myoblastes en différenciation (cf. chapitre III). D’après des travaux antérieurs, il est reconnu que l’injection de RGTA permet de stimuler la régénération d’un muscle écrasé (EDL et Soléaire) et d’améliorer la qualité de sa reconstruction tissulaire (Gautron et al. 1995; Aamiri et al. 1995(b); Desgranges et al. 1999). Ces molécules améliorent aussi la qualité de la réinnervation (Aamiri et al., 1995 a). Dans ce contexte, il a paru intéressant de savoir si in vivo, lors de la régénération musculaire, des variations de teneur en GAG pouvaient être observées et comparées à celles détectées au cours de la différenciation in vitro des myoblastes. Notre étude utilise le modèle de régénération établie par Bassaglia et Gautron (Bassaglia and Gautron 1995). Celui-ci consiste à provoquer une dégénérescence musculaire mécaniquement par écrasement du muscle à l’aide d’une pince de Pean (cf Matériels et Méthodes). Le muscle, bien qu’entièrement écrasé de tendon à tendon et totalement dénervé, conserve un périmisium intact. Par contre, les basales entourant les fibres musculaires sont altérées par l’écrasement. Page -178- Nous avons déterminé la quantité de GAG présente dans un muscle EDL intact, et dans un EDL au cours des différentes phases de dégénérescence et de régénération. Compte tenu du fait que les RGTA augmentent la teneur en GAG dans l’environnement cellulaire des myoblastes en culture, nous avons aussi cherché à savoir si le RGTA injecté dans le muscle in vivo modifiait la teneur en GAG par rapport à celle d’un muscle en régénération non traité. Au cours des premiers jours après la lésion, correspondant à une myolyse accompagnée d’une réaction inflammatoire, la quantité totale de GAG chute de façon considérable dans le muscle blessé. Il faut remarquer qu’une diminution de GAG totaux est aussi observée au niveau du muscle contralatéral non lésé. Cette diminution est transitoire et le muscle retrouve rapidement les teneurs en GAG trouvées dans un muscle intact d’un animal non opéré. Durant la phase de régénération, la quantité de GAG totaux augmente à un niveau 3 fois supérieur à celui observé dans un muscle intact aux jours 5 et 21 (Figure 1). Un changement dans la qualité des GAGs se produit au cours de cette phase de reconstruction. Les CS majoritaires au cours des 9 premiers jours après la lésion, deviennent minoritaires, au profit des HS jusqu’au 31ème jour de régénération. L’injection in situ de RGTA le jour de l’écrasement augmente d’un facteur 2, par rapport au témoin, la quantité de GAG totaux observée dans les muscles en régénération. Les RGTA semble avoir un effet sur les proportions en CS et HS. Effectivement, nous pouvons observer que l’augmentation des GAG totaux durant les premiers jours de régénération est essentiellement due à une augmentation des CS. Cette tendance s’inverse à partir du 9ème et jusqu’ a la fin de la période de régénération. C’est la période correspondant à la formation des nouveaux myotubes qui donneront par la suite les nouvelles fibres. L’étude immunocytologique d’un épitope de HS testé sur les coupes de muscles EDL correspondant à 15 jours de régénération. Le marquage montre une expression accrue de HS, répartie de manière uniforme sur toute la coupe, pour les muscles traités au RGTA. A l’inverse, le témoin ne présente qu’un faible marquage pour l’épitope de HS testé. De plus, nous pouvons observer que les HS sont localisés autour des vaisseaux sanguins et non autour des fibres musculaires nouvellement formées (Figure 3). Les autres anticorps anti HS ont aussi été testé sur des temps de régénération différents et correspondant au dosage des GAG réalisé par le DMMB. Nous avons observé qu’au jours trois, il y avait absence total de Page -179- marquage. Ce résultat confirme donc celui obtenu lors de la quantification des GAG par le DMMB. En ce qui concerne le temps intermédiaire (9 jours), nous avons observé une augmentation du marquage des HS. Ceux ci semblent avoir une localisation spécifique à chaque type d’épitope testés. Page -180- Figure 1 : Variation de la teneur en GAG au cours de la régénération musculaire, proportion de HS et CS correspondant Ecr = muscle écrasé NE= muscle contralatéral non écrasé Cinétique GAG Totaux, HS,CS 2 [GAG]µg/mg poids frais 1,8 1,6 1,4 GAG TOTAUX 1,2 1 CS 0,8 HS 0,6 0,4 0,2 E J4 E N E J5 N E J6 N E J8 N E J9 N J2 E 1 N J2 E 6 N J3 E 1 N E N J3 J1 N L ED Ec r J9 Ec r J8 Ec r J6 Ec r J5 Ec r J4 Ec r J3 J1 E J2 cr 1 E J2 cr 6 E J3 cr 1 Ec r 0 muscle sain Figure N°2 : Effet des RGTA sur les variations de la teneur en GAG, HS et CS au cours de la régénération musculaire. Variation de l'expression des HS et CS au cours de la régénération musculaire en présence de RGTA ([HS, CS]µg/µg DNA) / Témoin 600 500 400 300 200 CS 100 HS 0 J3 J8 J15 Muscle écrasé Jours de régénération Page -181- J8 J15 Contralatéral Figure N°3 Immunocytochimie d’un épitope de HS ( RB4CD12) à trois temps de régénération. Muscle EDL intact Muscle en régénération Témoin à 15 jours Traité RGTA à 15 jours Page -182- DISCUSSION ET CONCLUSION Page -183- Rappels de la problématique et des principaux résultats Les muscles squelettiques adultes possèdent une capacité remarquable de se régénérer après une lésion qui peut être de nature accidentelle, génétique ou provoquée expérimentalement. Cette propriété d’auto réparation est due à l’existence d’une population cellulaire à potentiel myogénique, les cellules satellites (Mauro 1961). Ces cellules quiescentes, dans un muscle sain, s’activent, prolifèrent, migrent, fusionnent en myotubes et se différencient en nouvelles fibres musculaires dans un muscle lésé. Ces différentes étapes sont sous le contrôle de nombreux de facteurs de croissances (FGF, SF-HGF, TGFβ, IGF, PDGF….) ainsi que des facteurs de régulations myogénique (MRF). Il a été évoqué depuis peu la participation de cellules souches multipotentes d’origines diverses, hématopoïetique et même osseuse, neuronales ou dermique dans la régénération musculaire (Ferrari et al. 1998 ; Beauchamp et al. 1999 ; Goldring et al. 2002). La plupart des facteurs de croissance impliqués dans la réparation musculaire ont la capacité d’interagir avec l’héparine ou la partie glycosidique des PG (Roghani et al. 1994 ; Husmann et al. 1996 ; Turnbull et al. 2001), d’où le nom d’HBGF donné à ces facteurs de croissance. Par exemple, le FGF2, l’un des facteurs le plus étudié dans la myogenèse, qui stimule la prolifération des myoblastes, interagit avec les GAG de type HS des PG. Effectivement, il a été démontré que les HS interviennent dans la dimérisation du FGF favorisant ainsi la formation du complexe ternaire HS/FGF/FGFR (Turnbull et al. 2001). Durant ces dernières années, nous avons vu apparaître un nombre croissant de myopathies touchant un bon nombre de protéines de la MEC des muscles squelettiques, mais aussi les HSPG présents à la surface cellulaire ou au niveau de la lame basale. Ceci souligne l’importance de ces molécules pour le maintien de l’intégrité du muscle. De nombreuses données bibliographiques montrent un rôle croissant des protéoglycannes membranaires ou matriciels au cours du développement et de la régénération musculaire (Carrino 1998 ; Cornelison et al. 2001 ; Velleman 1999, Osses and Brandan 2002, Olguin et al. 2003). Ainsi, la synthèse des PG est augmentée dans les muscles de souris mdx (Caceres et al. 2000). De plus, les cellules satellites de ces souris expriment un taux élevé de HSPG (Crisona et al. 1998), ce qui suggèrent un rôle important des HSPG dans la myogenèse. Il est généralement admis que la partie GAG des PG confère un environnement cellulaire favorable à la myogenèse. Toute tentative visant à maintenir l’intégrité de l’environnement cellulaire en Page -184- GAG dans un contexte de muscle en régénération permettrait peut-être d’améliorer l’efficacité des thérapies génique et cellulaire préconisées dans le cas de pathologies neuromusculaire. Notre travail se situe dans cette perspective. Des polysaccharides dérivés de dextranes, nommée RGTA pour ReGeneRaTing Agents ont été synthétisés. Ils sont constitués dextrane substitués par différents types de groupements comme des carboxyméthyles, des sulfates ou des benzylamines. Ils ont une structure moléculaire proche des HS ou de l’héparine (Papy et al, non publié). Ces RGTA présentent des propriétés semblables à celles de l’héparine mais sont dépourvus d’activité anticoagulante. Des travaux du laboratoire ont montré que les RGTA ont des effets potentialisateurs vis à vis des facteurs de croissances de type HBGF (Tardieu et al. 1992) ainsi que des effets protecteurs contre des dégradations protéolytiques des HBGF occasionnées par différentes enzymes protéolytiques (Meddahi et al. 1995). Les RGTA améliorent la réparation de nombreux tissus in vivo, comme la peau (Meddahi et al. 1996), les os (Blanquaert et al. 1995), le colon (Meddahi et al. 1996), la cornée (Fredj-Reygrobellet et al. 1994). De plus, ils modulent les enzymes de l’inflammation telles que l’élastase leucocytaire, la plasmine (Meddahi et al. 1996, Ledoux et al. 2000), pouvant jouer un rôle dans le remodelage de la matrice extracellulaire (MEC) des tissus lésés (Desgranges et al. 1999). L’injection de RGTA in vivo, dans un modèle d’écrasement musculaire (Gautron et al. 1995) ou d’ischémie a montré une amélioration de la régénération musculaire dans ces deux modèles. Compte tenu de la structure moléculaire des RGTA d’une part, de l’effet de ces molécules sur les facteurs de croissance et de leur action sur les enzymes de l’inflammation d’autre part, les RGTA ont été définis comme étant des mimétiques de synthèse des HS. Le travail présenté a pour but d’apporter des éléments de compréhension sur les effets du RGTA au cours de la myogenèse. Les résultats obtenus sur la régénération musculaire suggèrent que les RGTA ont une action sur les cellules d’origine myoblastiques et sur les mécanismes moléculaires impliqués dans la régénération musculaire. Dans un premier temps, nous avons monté que les RGTA stimulent la prolifération et la différenciation des cellules myogéniques (cellules satellites et cellules C2.7)(cf chapitres I et III). L’effet stimulateur des RGTA sur la prolifération cellulaire est lié à la présence des groupements sulfates sur ces molécules. De plus, les RGTA potentialisent le FGF2 et peuvent Page -185- se substituer partiellement aux GAG naturels hyposulfatés par un traitement des cellules au chlorate en permettant la prolifération des cellules en présence de FGF2 (Papy-Garcia et al. 2002). Ces observations sont à rapprocher des résultats obtenus avec d’autres types cellulaires. La prolifération des cellules humaines MCF7 est stimulée par le FGF2. L’hyposulfatation des HS induite par le chlorate abolit cet effet. L’ajout d’HS exogène rétablit l’effet prolifératif du FGF2 (Delehedde et al. 1996). Par contre, les cellules MDA à fort potentiel tumoral qui expriment davantage de GAG que les MCF7 réagissent au FGF2 de manière opposée. L’effet du chlorate favorise la prolifération des cellules MDA (Delehedde et al. 1996, Fernig et al. 2000). Ceci suggère que la présence de HS ainsi que leur taux de sulfatation est déterminant dans l’interaction avec le FGF2 et conditionnent la réponse cellulaire (Figure 48). Dans notre modèle de cellules myogéniques, les RGTA peuvent se substituer aux GAG naturels et favoriser l’effet du FGF2 sur la prolifération. Ainsi, les RGTA analogues de structure des HS naturels, sont aussi des analogues fonctionnels des HS. En effet, d’autres études au sein de notre laboratoire ont montré que les RGTA, comme les HS naturels, favorisaient la dimérisation du FGF2 (Rouet, communication personnelle). Bien que la nature et la quantité de GAG semblent déterminants dans les régulations de la myogenèse, il existe très peu de données concernant l’évolution des GAG au cours de la prolifération et de la différenciation des myoblastes in vitro et in vivo. Nous avons essayé de déterminer, au cours de la myogenèse in vitro et de la régénération musculaire in vivo, les variations qualitatives et quantitatives des GAG présents à la surface des cellules et dans leur environnement, en absence et en présence de RGTA. In vitro, au cours de la prolifération des cellules C2.7 le taux de GAG totaux sulfatés ne varie pas de façon significative. Ces GAG contiennent des quantités équivalente de HS et de CS. Au cours de la différenciation et dans des conditions témoins, la quantité de GAG totaux augmente d’environ 80%, la proportion de HS est nettement supérieur à celle des CS. Le traitement par les RGTA augmente encore plus cette teneur en GAG totaux. Cette augmentation concerne essentiellement les HS. La différenciation des myoblastes en myotubes est aussi plus précoce en présence de RGTA selon des critères morphologiques et biochimiques. Il y a une corrélation entre l’effet stimulateur des RGTA sur la teneur en GAG, et plus particulièrement en HS, et l’effet sur la prolifération et la différenciation (Barbosa et al., soumis). Page -186- In vivo, au cours de la régénération de l’EDL, des changements qualitatifs et quantitatifs des GAG sulfatés sont observés. Comme in vitro, le traitement au RGTA des muscles écrasés, augmente la teneur en GAG totaux au cours de la régénération et en particulier celle des HS au cours de la phase de reconstruction. Validité des modèles et des techniques utilisés. Les résultats obtenus in vivo et in vitro n’ont d’intérêt que si les modèles et techniques utilisées présentent une certaine pertinence par rapport aux objectifs scientifiques. Le modèle expérimental in vitro qui a été principalement choisi dans cette étude est celui des cultures primaires des cellules satellites de rat. Le principal inconvénient des cultures primaire est le risque de contamination avec des fibroblastes. Les cellules satellites sont très fragiles et ont un démarrage lent en culture cellulaire. A l’inverse les fibroblastes s’adaptent très rapidement aux conditions de culture cellulaire et risquent d’envahir les cultures. La méthode d’extraction des cellules satellites a été mise au point au laboratoire et consiste à utiliser de la pronase, cette enzyme permet une digestion des fibres musculaires par l’intérieur et libère les cellules satellites sans altérer les autres tissus dans lequel se trouve les fibroblastes (Lagord et al. 1993). Au terme de l’extraction la pureté des cellules satellites à été vérifié par l’estimation du degré de myogénicité sur des cultures de type clonale (Lassalle et al., 1989). De plus, les cellules satellites isolées expriment à 97% la desmine, marqueur caractéristique des cellules myoblastiques. Ces observations permettent de s’assurer de la qualité des cultures primaires. Différentes lignées de myoblastes sont disponibles au laboratoire : les cellules L6, les Sol 8 et les C2. Sachant que la lignée cellulaire L6 est dépourvu de récepteurs aux FGF et que la lignée cellulaire Sol 8 est dépourvue de dystrophine, ces deux lignés présentaient donc des caractéristiques trop éloignées des cellules satellites en cultures primaires. La lignée C2 et plus particulièrement les C2.7, semble la mieux adaptée à notre étude. Les cellules C2.7 ont été obtenues par Pinset et Montarras en1988 (Pinset et al. 1988). Se sont des sous clones de myoblastes de souris C2 isolées initialement par Yaffé et Saxel (Yaffe and Saxel 1977). Les cellules C2 possèdent des caractères de myoblastes semblable à ceux des cellules satellites en culture primaire. L’avantage de l’utilisation de ces cellules par rapport aux cultures primaire est de pouvoir travailler sur une lignée cellulaire à croissance cellulaire rapide et non limitée. Page -187- Il est clair que d’autres modèles cellulaires auraient pu être développés dans notre problématique. Effectivement, nous n’avons utilisé que des cellules primaires provenant de rats jeunes et des lignées cellulaires de souris. Dans les modèles murins ou humain, la capacité à proliférer, des myoblastes issus de sujets âgés est diminuée. Il serait donc intéressant de voir si les RGTA peuvent ralentir la sénescence de ces myoblastes en stimulant leur croissance et leur différenciation, notamment en stimulant la synthèse des GAG. L’identification de la composition en GAG pourrait être un paramètre supplémentaire dans l’étude du vieillissement cellulaire. De même, il serait intéressant d’étudier des cellules provenant de muscles dystrophiques, tels que ceux provenant de souris mdx. Nous savons que la synthèse des protéoglycannes est augmentée dans ces muscles (Caceres et al. 2000). D’après nos résultats obtenus chez le rat, l’augmentation des HSPG dans les muscles mdx pourrait être associée aux vagues de régénération qui les caractérisent. Il n’en reste pas moins que la qualité des HSPG et des GAGs associés pourrait être altérée chez ces souris mdx. Un traitement aux RGTA pourrait avoir un effet sur quantité et la qualité des HS synthétisés L’utilisation des anticorps anti-HS (Jenniskens et al. 2000 ;Jenniskens et al. 2002a) permettrait de détecter des différences éventuelles dans la qualité des HS présents chez les mdx traités ou non au RGTA. Enfin, il serait nécessaire de connaître les effets des RGTA sur la prolifération, la différenciation et la synthèse des constituants matriciels par les cellules satellites provenant de biopsies musculaires humaines. Ceci serait un préalable à l’utilisation éventuelle de ces molécules comme traitement complémentaire ou substitutif à des thérapies musculaires. L’étude in vivo de l’effet des RGTA sur la composition et les variations en GAG au cours de la régénération à été effectuée sur deux types de muscle, l’EDL et Soléaire, après écrasement exhaustif et dénervation. Le protocole d’écrasement des muscles à été mis au point au laboratoire par Yann Bassaglia et Jean Gautron en 1995. Contrairement à l’utilisation de drogue (notexine) utilisé par beaucoup qui induit une myolyse mais qui laisse intacte la lame basale, l’écrasement et la dénervation provoque une altération des basales des fibres musculaires. Ce modèle permet donc d’étudier les variations de composition en GAG et leurs rôles au cours de la reconstruction de la lame basale et de la régénération du tissu musculaire. De plus, chez le rat, les muscles EDL et Soléaire présentent des phénotypes rapides et lents respectivement beaucoup plus marqué que chez la souris, ils possèdent aussi des caractéristiques différentes de régénération (Bassaglia and Gautron 1995). Ces particularités peuvent être intéressantes dans l’étude des effets RGTA sur la régénération. Page -188- Une partie du travail présenté concerne les muscles en régénération traitée par une injection unique de RGTA effectuée le jour de l’écrasement. L’injection des RGTA pourrait se faire également par voie intra-musculaire (IM), par voie intra péritonéale (IP) ou par voie intraveineuse (IV). Des études pharmacologiques ont montré que les RGTA radioactifs injectés par voie IM ou in situ se fixent au niveau des sites de la lésion musculaire. Stables et non dégradés au niveau de la lésion, les RGTA en excès sont rapidement éliminés (Meddahi et al. 2002). Il est raisonnable de penser que la qualité de la régénération dépend d’événements précoces qui suivent l’écrasement. Nos résultats montrent que la teneur en GAG s’effondre durant les premiers jour après la blessure. La présence des RGTA à ce moment compenserait la perte de GAG naturel et favoriserait l’activation des cellules satellites. C’est pourquoi ce traitement précoce des muscles écrasés a été préféré à un traitement plus tardif. Une grande partie de ce travail concerne la quantification des différents GAG au cours de la myogenèse. Les techniques d’extractions et de séparation des GAG exposées dans la littérature ont peu évolué depuis les années 80 (Takahashi et al., 1985, Volpi et al., 1993). Dans la plupart des techniques, l’extraction des GAG totaux est réalisée suite à une digestion enzymatique par la papaïne. Les extraits digérés sont ensuite traités à l’acétone afin d’éliminer les protéines et les lipides puis précipitées 2 à 3 fois à l’éthanol afin de récupérer les GAG totaux. La séparation des GAG est par la suite réalisée par électrophorèse en gel d’agarose suivit d’une coloration du gel au bleue d’Alcian ou à l’Azure A (van de Lest et al. 1994). Si les GAG ont été marqué préalablement au 35S-sulfate de sodium et à la 3H-glucosamine, chaque bande présente sur le gel, et correspondant à un type de GAG, est découpée et la quantité de radioactivité est dosée. Récemment, la sensibilité de cette type de technique a été amélioré, mais la procédure reste toujours fastidieuse dans sa réalisation (Volpi and Maccari 2002). En complément de l’analyse électrophorétique, les GAG totaux sont quantifiés par une succession de colonnes chromatographiques d’échangeuse d’anions et de gel filtration. Les différentes espèces de GAG sont déterminées après à un traitement enzymatique par les chondroïtinase ABC et l’héparitinase. Dans notre modèle, le traitement à la papaïne ne semblait pas être suffisant pour digérer les extraits musculaires riches en protéines. De plus les précipitations successives à l’éthanol provoquent une perte avoisinant les 50% du matériel total extrait des muscles. D’autre part, il Page -189- était impossible par cette méthode de détecter les GAG totaux extraits à partir des cellules satellites. Afin de contourner ces difficultés, nous avons mis au point une technique d’extraction basée sur l’utilisation de la protéinase K, enzyme puissante, qui permet de digérer totalement tous types de tissus. Le traitement à la protéinase K permet de dégrader de façon exhaustive les protéines et libérer les GAG qui peuvent être quantifiés sans précipitation préalable à l’éthanol. La protéinase K permet aussi de neutraliser les enzymes de dégradation des GAG éventuellement présentes dans les extraits cellulaires et tissulaires. Les méthodes d’analyses quantitatives des GAG totaux utilisées et mises au point au cours de ce travail sont simples, sensibles et reproductibles. Ces techniques regroupent la quantification des GAG sulfaté par le DMMB et la quantification par HPLC des GAG marqués à l’acide anthranilique. La quantification par le DMMB se base sur une interaction entre le composé chimique et les sulfates présents sur les chaînes de GAG. Cette méthode est applicable au dosage des GAG résistants à l’acide nitreux (CS). La quantification par HPLC est basée sur l’évaluation de la quantité d’acide anthranilique fixé à l’extrémité réductrice des GAG. Cette quantité reflète le nombre de chaînes de GAG, quelles soient ou non sulfatés. La quantification et la qualification des GAG obtenus par la technique du DMMB après l’acide nitreux doit être confirmées par une analyse par les deux méthodes après des traitements enzymatiques à la chondroïtinase et/ou à l’héparanase des GAG totaux. La connaissance des variations d’espèces de GAG doit être complétée par la détermination des cœurs protéique auxquels ils sont associés. Ce travail n’a été que partiellement initié. Page -190- Mécanismes d’action possibles des RGTA Les principaux résultats obtenus in vivo et in vitro en présence de RGTA montrent un effet de ces molécules sur la myogenèse d’une part, et sur la teneur en GAG d’autre part. La première explication, et la plus étayé par de nombreux résultats obtenus au laboratoire, est que les RGTA interagissent avec les facteurs de croissance de type HBGF. Parmi les HBGF, les effets du RGTA sur le FGF2 ont été discutés (voir plus haut). Dans un modèle de cellules musculaire lisses irradiées, les RGTA diminuent la synthèse de collagène fibrotique. Cet effet est associé à une diminution du TGFβ1 dans l’environnement cellulaire (Alexakis et al. 2001). Transposé au modèle myogénique, ces résultats permettent de supposer que les RGTA pourraient aussi favoriser la différenciation en diminuant le TGFβ membranaire. L’une des raisons de cette diminution pourrait provenir de l’augmentation des HS induite par le RGTA. On sait en effet que le TGFβ est essentiellement affin aux PG de type CS (décorine)( Riquelme et al. 2001). Les RGTA in vivo accélèrent et améliore la régénération des muscles EDL et soléaire dans le modèle de l’écrasement. Des observations immunocytologiques réalisée à des temps précoces de régénération sur des coupes de muscles EDL et solaire écrasés, ont montré une disparition de HS naturels identifiés par des anticorps anti HS reconnaissant différents épitopes de ces GAG (cf chapitre IV). Les RGTA administrés au moment de la blessure remplaceraient ces HS naturels permettant une meilleure régénération de ces muscles. Il serait donc intéressant de pouvoir réaliser, sur des coupes de muscle en régénération, une co-localisation entre le FGF2 et les HS naturels et/ou de leurs mimétiques de synthèse. Des études au laboratoire ont montré que les RGTA inhibent les enzymes impliquées dans des réactions inflammatoires (Meddahi et al. 1995; Ledoux et al. 2000) ou l’élastase leucocytaire (Meddahi et al. 1996) et résistent à la dégradation enzymatique occasionnée par les héparitinases. Une autre hypothèse permettant d’expliquer l’augmentation des HS par les RGTA implique un effet de ces molécules sur les enzymes agissant sur la dégradation des GAG telles que les sulfatases et l’héparanases. Très peu de données bibliographiques sont disponibles concernant les sulfatases. Dans un modèle de peau de rat, une diminution de l’activité aryl sulfatase B est corrélé avec une diminution de la synthèse des GAG (Cechowska-Pasko et al. 2002). Nos résultats sur les cellules C2.7 montrent que le traitement par RGTA ne modifie pas les Page -191- activités aryl sulfatases A et B. Ceci indique que la régulation de l’expression de ces enzymes n’est pas liée à l’action des molécules de type HS contrairement au modèle de peau de rat. En ce qui concerne l’héparanase, il a été reporté que pour être cette enzyme l’héparanase doit subir une maturation protéolytique. Il est généralement admis que cette protéolyse se produit dans les vésicules d’endocytose Un excès d’héparine dans des cultures de fibroblastes inhibe l’endocytose de l’héparanase et par conséquent empêche son activation. (Nadav et al. 2002). De la même manière l’héparine provoque une accumulation des HS dans des cellules musculaires lisses par une inhibition des héparanases endogènes (Potter-Perigo and Wight 1996). De plus les interactions entre le FGF2 et les HS empêchent la dégradation des GAG par l’héparanase de CHO (Tumova and Bame 1997). De la même manière, il a été montré récemment que les RGTA inhibent l’activité enzymatique de l’héparanase (Medhahi et al., en préparation)(Figure n°49). En se basant sur ces observations, nous pouvons penser que les RGTA, grâce à leur similitude structurale et fonctionnelle avec l’héparine, agissent de la même manière pour inhiber l’héparanase dans les cellules musculaires. Dans ce contexte, l’augmentation des HS observée dans le modèle cellulaire C2.7 pourrait être liée effectivement à l’inhibition de l’héparanase. Les RGTA augmentent la teneur en GAG totaux in vivo et in vitro. Cette augmentation est essentiellement liée à une augmentation des HS. L’une des hypothèses serait que les RGTA agissent directement sur la stimulation de la voie de synthèse de ces GAG. Parmi les enzymes impliquées dans la synthèses des HS, les EXT sont déterminantes et pourraient être augmentés par les RGTA (Figure n°49). Une augmentation de HS impliquerait aussi l’augmentation des NDST. Celles-ci pourraient être sur-exprimées suite à l’augmentation des EXT spécifiques. En effet, de nombreuses enzymes codant pour des protéines impliquées dans la synthèse des HS présentent une similitude de structure dans les régions 5’UTR (5’ Untranslated region) des ARNm. Il a été suggéré l’existence d’une régulation coordonnée de l’expression des EXT et des NDST. D’après Grobe et Esko, cette régulation se ferait au niveau traductionnel via les régions 5’-UTR spécifiques présentes au niveau des ARNm codant pour toutes ces protéines (Grobe and Esko 2002). Cette même étude suggère une régulation coordonnée non seulement des enzymes impliquées dans la synthèse des HS mais aussi desmolécules interagissant avec les HS à savoir les HSPG et les facteurs de croissance eux même. Dans cette hypothèse, les RGTA pourraient avoir un effet sur la régulation coordonnée de l’expression des enzymes impliquées dans la synthèse des HS et aussi au niveau de l’expression des corps protéiques des HSPG. Nous pourrions alors prolonger la présente étude Page -192- par une analyse au niveau des transcrits et des protéines de ces enzymes et des HSPG. Des résultats préliminaires obtenus par RT-PCR montrent qu’il est possible de détecter les transcrits des différentes isoformes de NDST et d’OST dans notre modèle cellulaire de C2.7. Il n’existe pas actuellement de sonde disponible pour les EXT. Des études quantitatives de l’expression de ces ces enzymes au cours de la myogenèse restent à faire. Le mécanisme par lequel les RGTA pourraient réguler de manière coordonnée l’expression de ces différentes protéines est encore inconnue. Cette régulation pourrait être indirecte via des facteurs de croissance. Cependant, des résultats récents montrent que les RGTA sont internalisés par endocytose par des myoblastes pré-fussionnels (Martelly et al, en préparation). Plus directement, à partir de ses vésicules d’endocytose, les RGTA pourraient être transférés dans le Golgi et ainsi moduler l’activité de ces enzymes. Les résultats présentés, montrant un effet combiné des RGTA sur la croissance et la différenciation des myoblastes et sur la composition des GAG, apportent des informations originales sur les mécanismes de la myogenèse. Les RGTA pourraient représenter un outil thérapeutique potentiellement intéressant dans les cas de pathologies musculaires. Les effets possibles des RGTA sont repris dans deux schémas récapitulatifs à la suite de cette discussion. Page -193- Page -194- Figure n° 49 : Effets possibles du RGTA sur le catabolisme (1 et 1’) et l’anabolisme (2 et 3) des protéoglycannes et des glycosaminoglycannes. Les cœurs protéiques des protéoglycannes synthétisés au niveau du réticulum transitent par le Golgi Cis et Médian. Les GAG subissent ensuite une élongation et une maturation dans le Golgi Trans pour être véhiculés par la suite vers la membrane plasmique par exocytose. Le turnover des protéoglycannes et de ses GAG associés se poursuit par une endocytose de ces derniers puis seront dégradés par les endoglycosidase dans des endosomes actif ou des lysosomes. Les monosaccharides et les sulfates libres ainsi libérés seront par la suite recyclé dans le trans Golgi où ils seront les éléments constitutif d’une nouvelle synthèse de GAG. 1) Dans le milieu extracellulaire, les protéoglycannes ancrés aux membranes plasmiques et leurs GAG associés peuvent être partiellement dégradés par de l’héparanase exogène avant d’être exocytés ou non dans la cellule. Dans le cas d’une dégradation exogène excessive, les PG et les GAG sont alors incapable d’interagir avec des facteurs de croissance, par exemple. La présence de RGTA dans le milieu extracellulaire peut réduire l’activité endoglycosidique de cette enzyme. 1’) Dans des conditions de catabolisme normal, les PG et leurs GAG associés sont endocytés dans des endosomes. Les molécules de RGTA peuvent être endocytées simultanément pourrait réduire la dégradation de ces derniers. Ainsi, des fragments moins dégradés ainsi que du RGTA se retrouvent dans le Golgi Trans. Les RGTA peuvent ainsi modifier le turnover des GAG-PG aussi bien dans le milieu extracellulaire que dans le milieu intracellulaire. 2) Véhiculé dans le Golgi Trans, les RGTA peuvent aussi avoir une action directe sur l’activité des enzymes impliqué dans l’élongation et la maturation des GAG, soit les EXT, les NDST ou les OST. 3) Par un mécanisme indirect, les RGTA permettrait peut être une régulation positive de la traduction des messagers des enzymes de synthèse des GAG (EXT, NDST, OST) et de certains facteurs de croissance (FGF) via les séquences 5’UTR présentent au niveau des mRNA de ces enzymes (Grobe and Esko 2002). Page -195- BIBLIOGRAPHIE Page -196- Aamiri, A., G. S. Butler-Browne, et al. (1995(a)). "Influence of a dextran derivative on myosin heavy chain expression during rat skeletal muscle regeneration." Neurosci Lett 201(3): 243-6. Aamiri, A., A. Mobarek, et al. (1995(b)). 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Page -216- ANNEXES Page -217- Milieux d’isolement des cellules satellites Le milieu d’extraction et d’isolement utilisé pour les cellules satellites est le Ham’s F12, Lglutamine1% tamponné par de l’hépes 10 mM (pH 7,3). A ce milieu est ajouté des antibiotiques (pénicilline/streotomycine 1% final (Gibco)) et des antifongiques (fongizone 0,1% final (Gibco)) afin de diminuer toutes les contaminations lié au culture primaire. Milieux de culture des différents types cellulaires (cellules satellites et C2.7) Milieu de Dulbecco modifié (DMEM, Gibco) rouge de phénol L-Glutamine 4mM glucose 1g/l Penicilline/streotomycine 1% (Gibco) Fongizone 0,1% (Gibco) Sérum de veau foetal 10% (Gibco) Sérum de cheval 10% Milieux de différenciation Milieu de Dulbecco modifié (DMEM, Gibco) rouge de phénol L-Glutamine 4mM glucose 1g/l Penicilline/streotomycine 1% (Gibco) Fongizone 0,1% (Gibco) Sérum de veau foetal 0,25% (Gibco) Sérum de cheval 0,25% Page -218- Tampon d’extraction pour le dosage de l’ADN par la technique de DAPI Tampon Tris HCl 10 mM contenant : NaCl 100 mM EDTA 10 mM QSP 1 litre pH = 7 Pour la quantification de l’ADN, la solution de DAPI doit être utilisée à 150 ng /ml. Page -219- Procedure for Extraction of RNA and HS from Tissues 1. Grind tissue in Trizol reagent (1 ml per 100 mg of tissue or 1 ml per 10cm2 dish or 1 ml per 5 x 106 cells in a pellet) 2. Incubate samples 5 minutes at R.T. 3. Add 0.2 ml of chloroform per 1 ml original trizol reagent used. Shake vigorously for 15 seconds 5. Incubate 2-3 minutes at R.T. 6. Centrifuge at no more than 12000xg for 15 minutes at 4°C 7. Remove upper, aqueous phase, do not remove the organic phase or the proteinaceous interphase. 8. Add to aqueous phase 0.5 ml of isopropanol per ml of Trizol originally used 9. Mix, centrifuge at 12000xg for 10 minutes at 4°C. Pellet contains RNA 10. Wash RNA pellet once with 1 ml 75% ethanol per ml Trizol originally used. Mix by vortexing and centrifuge at 7500 x g for 5 minutes at 4°C 11. Air dry pellet for 10 minutes, store -70°C or redissolve in dH2O and store at -70°C RT PCR using Invitrogen Superscript II RT and Taq DNA polymerase 1. Determine concentration of RNA Set Spec to 260 nm Measure OD An OD of 1=40 ug/ml of RNA Determine concentration of RNA based on above and any dilution factors e.g an OD of 0.4 was obtained for a sample that was diluted 1:10 from the original RNA sample. So 0.4x40=10 ug/ml. 10ug/ml x 10 (dilution factor)= 100 ug/ml 2. RT reaction a. Add the following to a PCR tube RNA (1 µg) ? Oligo dT primer 1µl dNTP 1µl dH2O up to 12 µl Incubate at 65C for 5 minutes Immediately chill on ice Page -220- b. Add the following to the above 5x reaction buffer 4µl DTT 2µl RNAase inhibitor 1µl Incubate at 42C for 2 minutes c. Add the following to the above Superscript 2 RT 1µl Incubate 42C for 50 minutes then 70C for 15 minutes 3. PCR reaction Add the following to a PCR tube (* can be made in a master mix); scale can also be halved to give 25λ reactions *10x buffer minus Mg 5µl *10 mM dNTP mixture 1µl *50 mM MgCl2 1.5µl Primers 10 uM 1µl each Template (from RT reaction) 2µl *Taq polymerase (5U/λ) 0.25µl *dH2O 38.25µl Total 50µl Use the following PCR program 1 cycle of : 94C for 3 minutes 35 cycles of: 94C for 45 seconds 55C for 30 seconds (for 2, 6OSTs, 58C for NDSTs) 72C for 1 minute 1 cycle of: 72C for 10 minutes 4. Analyze samples by agarose electrophoresis Notes Also perform a “no RT” control, where an RT reaction is performed without adding any Enzyme at the last step. All other sections of the RT step should be followed. The products of this control reaction should be included in the PCR procedure as a control for DNA contamination of the RNA prep Page -221- Détermination des activitées aryl sulfatases A et B dans des extraits cellulaires et dans du milieu de culture. Préparation des extraits cellulaires Gratter les cellules à 4°C dans 1 ml du tampon acétate de sodium 250 mM pH 6.0 contenant 0.5% triton X-100. (Ou dans un tampon tris 50 mM. 150 mM NaCl contenant 1% triton). Laisser environ 1 h dans la glace. Centrifuger 10 minutes à 10000 g (4°C). Congeler éventuellement Dialyser dans la chambre froide sur 6000-8000 dalton contre 2 litres de l’eau 18h à 4°C. Les boudins contenant 500µl de l’extrait chacun Récupérer l’extrait dialysé et doser les protéines Congeler à –80°C tiroir éventuellement. Préparation du milieu de culture Récupérer le milieu de culture. Le laisser environ 1 h dans la glace. Centrifuger 10 minutes à 10000 g (4°C). Suivre le protocole comme pour les cellules (dialyse) Mesure de l’activité aryl sulfatase A/B Préparer les solutions suivantes : Tampon A 0.5 M sodium acétate contenant 0.5 mM sodium pyrophosphate et 1.7 mM NaCl. Le pH 5 est ajusté avec de l’acide acétique. Tampon B 0.5 M sodium aéetate contenant 10 mM barium acétate pH 6 ajusté avec de l’acide acétique. (Réactif A) Solution de nitrocatéchol sulfate A : 10 mM nitrocatéchol sulfate (PM= 311.3, sigma) dans le tampon A. Soit 31.13 mg de nitrocatechol sulfate dans 10 ml de tampon A (Réactif B) Solution de nitrocatéchol sulfate B : 50 mM nitrocatéchol sulfate (PM= 311.3, sigma) dans le tampon B. Soit 31.13 mg de nitrocatéchol sulfate dans 10 ml de tampon B (Standard) Solution de 4-nitrocatéchol: 0.25 µM nitrocatéchol (PM= 155.1, sigma) dans l’eau. Soit 38.7 mg de nitrocatéchol dans 10 ml d’eau (sol. mère 25 mM) et faire des dilutions jusqu’à 0.25 µM (dil 1/10000) Solution d’arrêt de la réaction: NaOH 1.0 M Mode opératoire Préparation de la gamme Page -222- Point gamme Volume de la solution initiale à 0.25µM (µl) Vol H2O (µl) 1 0 1000 2 100 (25 nM) 900 3 200 (50 nM) 800 4 400 (100 nM) 600 5 600 (150 nM) 400 6 800 (200 nM) 200 7 1000 (250 nM) 0 Mesure l’activité Aryl sulfatase A Ajouter dans un tube eppendorf 300 µl du réactif A (Nitrocatechol sulfate dans tampon A) 300 µl de l’extrait (ou standard de la gamme étalon) mélanger 37°C / 1h 300 µl de réactif d’arrêt de la réaction Mesure de la DO à 540nm Mesure de l’activité aryl sulfatase B Ajouter dans chaque tube eppendorf : 300 µl du réactif B (Nitrocatechol sulfate dans tampon B) 300 µl de l’extrait (ou standard de la gamme étalon) mélanger série de tube 1 : 37°C / 30 minutes série de tube 2 : 37°C / 90 minutes la réaction est arrêtée par ajout de 300 µl de réactif d’arrêt de la réaction Mesure de la DO à 540nm Page -223- Gels de polyacrylamide Solutions stocks : Acrylamide/Bis-Acrylamide : Biorad 30 % TRIS 1M, pH 8.8 12,1 g pour 100 ml. Ajuster à HCl concentré. TRIS 1M, pH 6.8 12,1 g pour 100 ml. Ajuster à HCl concentré. Persulfate d' Ammonium 10 % : 1 g dans 10 ml d' eau TEMED : pur Pour deux mini-gels : prévoir 15 ml de Running et 10 ml de Stacking Running (15 ml) Stacking (10 ml) ( TRIS à pH 8,8) % du gel Acryl/Bis 30 % (ml) 8% 4 (TRIS à pH 6,8) 10% 5 12% 6 12,50% 6,25 3% 1 4% 1,34 TRIS 1M (ml) 6 6 6 6 1,25 1,25 H20 (ml) 4,895 3,895 2,895 2,645 7,64 7,3 SDS 20% TEMED (µl) (µl) 75 15 75 15 75 15 75 15 50 10 50 10 Persulfate 10 % (µl) 15 15 15 15 50 50 (Rq : le persulfate peut monter à 50, voire 75) Tampon de Laëmli à pH 6,8. SDS ß-mercaptoéthanol 1X (pour 100 ml) 0,5 g (0,5 %) 1 ml (1 %) 10 X (pour 50 ml) 2,5 g (5 %) 5 ml (10 %) TRIS Glycérol 0,121 g 20 ml (0,01 M) (20 %) 0,605 g 10 ml (0,1 M) (20 %) Bleu de Bromophénol Eau 0,005 g 80 ml (0,005 %) 0,025 g 40 ml (0,05 %) Tampon de migration TRIS-Glycine/ 0,1 % SDS pour un litre de 10 X : glycine : 144 g TRIS : 30 g SDS : 10 g (ou ne pas mettre de SDS, et ajouter lors de la dilution 4 ml de SDS à 20 %) Page -224- Tampon de transfert TRIS-Glycine / méthanol Pour 1 l final : TRIS 3 g (25 mM) Glycine 14.4 g (192 mM) Méthanol 200 ml (20 %) Eau qsp Tampon de déshybridation des membranes (plus stringent) Tampon 1X, pH 6,7, pour 500 ml pour 100 ml ß-mercaptoéthanol 100 mM 3,5 ml SDS 2% 10 g 20 % Tris 62,5 mM 3,78 g 1M, pH 6,8 Page -225- 700 µl 10 ml de SDS 6,25 ml Tris Page -226- Page -227- Page -228- Page -229- Page -230- Figure n°1: Constitution générale du muscle squelettique D’après le site http://cours.cegep-st-jerome.qc.ca (A) A: Anatomie macroscopique du muscle squelettique Wilmore et Costille, Physiologie du sport et de l’ exercice, 1994 (B) (C) B: Anatomie microscopique d’une partie de fibre musculaire Marieb, Anatomie et physiologie humaine, 1992 Sarcomère C: Filaments d’actine et de myosine d’un sarcomère Albert et collaborateurs, La cellule, 1994 Figure n°2 Anatomie macroscopique et microscopique du muscle squelettique Dermomyotome paraxiale Muscles intercostaux et paraspinaux Dermomyotome hypaxial Muscles des membres et de la ceinture Cartilages, os, vertébres, côtes Figure n°3 Représentation schématique d’un somite Le somite épithéliale se subdivise pour donner le sclérotome à l’ origine du cartilage, des vertèbres, des côtes et des os et le dermomyotome à l’ origine des muscles squelettiques et du derme. Hawke et Garry, 2001 a b Figure n°4 Schéma récapitulatif de l’action des différents facteurs myogéniques au cours de myogenèse embryonnaire (a) et la régénération musculaire chez l’adulte (b) Figure n°5 Mécanismes potentiels pour l’activation de la transcription des gènes du muscle squelettique par MEF2 et les facteurs myogéniques bHLH (comme MyoD) (1) MEF2 peut interagir avec les hétérodimères MyoD/E12 lié à l’ ADN. (2) Les hétérodimères MyoD/E12 peuvent interagir avec MEF2 lié à l’ ADN. (3) MEF2 et les hétérodimères MyoD/E12 peuvent lier des sites adjacents pour activer la transcription de façon synergique. (4 ) MEF2 et les hétérodimères MyoD/E12 peuvent lier des sites non adjacents et activer la transcription coopérativement par des interactions protéine-protéine. D’ après Molkentin et al., 1995 Zone de lésion Dégénérescence de la zone lésée Activation et prolifération des cellules satellites Fusion des cellules satellites Maturation de la zone régénérée Figure n°10 Réprésentation schématique du processus de la régénération musculaire après une lésion D’après Snow et al., 1977 Figure n° 8 L’évolution des MRF au cours du développement d’embryon de poulet. L’expression des différentes protéines bHLH myogéniques suivent des profils différents. D’après Venuti et Cserjesi (1996) Tableau 3: Détermination du nombre de cellules satellites dans les muscles squelettiques. D’ après Schmalbruch et Hellhammer, 19977; Gibson et Schultz (1983) Model Rat Rat Rat Rat Human Muscle Age and Protocol TA Soleus Diaphragm LD Soleus Soleus Soleus EDL EDL EDL EDL EDL EDL 7-9 wk 7-9 wk 7-9 wk adult 1 mo 1 yr 2 yr 1 mo 1 yr 2 yr 4 mo Hypothyroid Hypothyroid; chronic stimulation Control patients DMD patients %SC 4 11 8 4,5 9,6 6,6 4,7 7 2,9 1,9 3,8 3,8 7.9-13.8 SC#/muscle 5.2 × 7.3 × 5.4 × 3.1 × 2.1 × 1.3 × 105 105 105 105 105 105 15 25 SC: Cellule satellite; TA: tibialis anterieur, LD: latissimus dorsi, EDL: extensor digitorum longus, DMD: dystrophie musculaire de Duchenne A B Figure n°9 (A) A: Localisation schématique de la cellule satellite (Hawke et Garry, 2001) B: Image en microscopie électronique. Image réalisée par CS: cellules satellites; Ca: capillaire sanguin; MN: myonucleus Photo Y. Bassaglia Figure 9 (B) (1) Coupe longitudinale de muscle de rat adulte. Le réticulum granuleux de la cellule satellite contient un matériel moyennement dense aus électrons. CS: cellules satellites; r: réticulum; tête de fléche:lame basale (2) Coupe transversale de muscle de rat adulte. Le cytoplasme de cette cellules satellite proche d’ un capillaire montre une intense activité membranaire. La fibre musculaire adjacente est également active. Ca : capillaire, CS: cellule satellite; Fi:Fibre musculaire (3) Coupe transversale de muscle de rat adulte. Le réticulum granuleux (r), en continuité avec la membrane nucléaire, occupe une part importante du cytoplasme. Photo Yann Bassaglia Zone de lésion Dégénérescence de la zone lésée Activation et prolifération des cellules satellites Fusion des cellules satellites Maturation de la zone régénérée Figure n°10 Représentation schématique du processus de la régénération musculaire après une lésion D’après Snow et al., 1977 1, 3 : marquage laminine; 2, 4: marquage desmine EDL 2 jours de régénération L’ ensemble des lames basales est bien conservé (1). Par contre, le marquage en desmine a disparu (2). 3 4 EDL 7 jours de régénération La régénération progresse de façon centripète. Les myotubes de la zone externe (Zext) sont réguliers. Dans la zone interne (Zint), on observe une colonisation de basales préexistante. Toutefois, il est rare de voir deux myotubes dans une même basale (fléche) Figure 11 A: Régénération après écrassement total. Immunocytochimie de la laminine et de la desmine Image et marquage Yann Bassaglia (1991) 1, 3 : marquage laminine; 2, 4: marquage desmine EDL 16 jours de régénération Noter une bonne structuration du muscle, et l’ absence de fibrose. La desmine tend à devenir périphérique dans certaines fibres. EDL 68 jours de régénération Les fibres ont retrouvé leur allure polyèdrique. L’ irrigation capillaire est bien visible Figure 11 B: Régénération après écrassement total. Immunocytochimie de la laminine et de la desmine Image et marquage Yann Bassaglia (1991) TGFβ1 LAP Figure n°12 β1-LAP-LTBP ) Représentation du petit (TGFβ β1-LAP) et grand (TGFβ complexes latents du TGFβ β1 Le TGF β1 est sécrété et stocké à la surface et dans l’ environnement cellulaire sous forme d’ un petit complexe latent TGFβ1-LAP et d’ un grand complexe latent TGFβ1-LAP-LTBP. D’après Feige et al, 1996) hélice Télopeptide (non hélicoïdal) Propeptide (globulaire) Triple hélice Télopeptide (non hélicoïdal) Propeptide (globulaire) Figure n°14 Structure en triple hélice du procollagène I. Les extrémités N et C terminales sont des propeptides globulaire D’ après Bateman et al, 1996 (A) Structure schématique d’ une molécule de laminine. Les chaînes A, B1 et B2 ainsi que leurs sites de fixation à d’ autres membres sont indiqués (Alberts et al., La cellule, 1994) Micrographie électronique de molécules de laminine ombrée au platine. La flexibilité de ces chaînes A, B1 et B2 est à remarquer. Cette glycoprotéine organisée en multidomaines est composée de trois polypeptides assemblés par des ponts disulfures dans une structure asymétrique en forme de croix (Alberts et al., La (B) cellule, 1994). Figure n°15 Structure de la laminine Figure n° 16: Structures des ténascines (A) Micrographie électronique de la molécule héxamèrique de ténascine ombrée au platine. (B) Représentation des sites de liaisons des ténascines aux protéines de la MEC et aux facteurs de croissance. Les 6 branches de la ténascine possèdent les mêmes sites de liaisons. (C) Représentation de la structure des gènes codant pour les 5 isoformes de ténascines D’ après Jones et al., 2000 (A) (B) (C) Figure n° 17 Structure d’un dimère de fibronectine (A) Les deux chaînes polypeptidiques de la fibronectine sont similaires mais pas identiques. Elles sont liées par deux pont disulfures à proximité de l’ extrémité (B) Micrographie électronique de molécules individuelles de fibronectine ombrées au platine. Les flèches rouges indiquent les extrémités carboxyterminales liées par des pont disulfures (C) Structure tridimensionnel d’ une répétition de type III de la fibronectine déterminé par RMN D’ après Alberts et collaborateurs, la Cellule, 1994 Figure n°20 Structure des différentes chaînes de glycosaminoglycannes (GAG) Les différentes positions des sulfates pour chaque GAG sont indiquées par les encadrés rouges. D’ après Prydz et Dalen, 2000 a b (A) Relation entre le β-D-Glucose (a) et le motifs disaccharidique répétitif de l’ HA, le -D-acide glucuronique-β-1, 3-N-acétylglucosamine-β-1, 4 (b). D’ après GlycoWord (B) Micrographie tridimentionnelle de la structure de l’ acide hyaluronique. D’ après Mayne and Brewton 1994 Figure n° 21 : Composition chimique et structure de l’acide hyaluronique OSO-3 4 Chondroïtine 4-sulfate (GlcAβ 1-3GalNAcβ 1-4)n OSO-3 6 Chondroïtine 6-sulfate (GlcAβ 1-3GalNAcβ 1-4)n OSO-3 4 Dermatane sulfate (IdoAα1-3GalNAcβ1-4)n OSO-3 2 Chondroïtine sulfate D OSO-3 6 (GlcAβ1-3GalNAcβ1-4)n OSO-3 OSO-3 4 6 Chondroïtine sulfate E (GlcAβ1-3GalNacβ1-4)n Figure n° 22 Les différents types de chondroïtine sulfates déterminés en fonction de la position des groupements sulfates sur le disaccharide. D’ après GlycoWord Figure N° 24 Illustration du développement d’analogues de l’héparine, d’ après Fareed et al., 2000 1 (1) Renforcement de la barrière endothéliale par les GAG (2) Inhibition des molécules d’ adhésion L et P-selectines (3) Réduction de l’ adhésion des leucocytes suite à la diminution des ICAM-1 (4) (molécules d’ adhésion intercellulaire endothéliales) (4) Inhibition de l’ élastase neutrophile empêchant la diapédèse des neutrophiles (5) Diminution des cytokines pro-inflammatoires (6) Diminution de la production de ROM ( Réactive Oxygen Métabolites) Figure N° 25 Effets anti-inflammatoire de l’héparine. D’ après Papa et al., 2000 Figure N° 26 Unités dissacharidiques N acétylé et N-sulfaté des héparanes sulfates. D’ après Gallagher J.T., 1996 Figure N° 27 Les héparanes sulfates : régulateurs multifonctionnels des activités protéiques d’ après Turnbull et al., 2001 Figure n° 28 Évolution et relations structurales entre les gènes des différents composant de la famille de SRLP. D’ après Iozzo 1999 Agrine Perlecan Collagène XVIII Glypican Syndécan NtA, agrine N terminal Récepteur LDL classe A FS, domaine follastine domaine Ig-like identique à N-CAM LE, laminine – EGF like LamB, petit bras de la laminine 1 ST, sérine/thréonine SEA, proteine de sperme, hétérokinase, agrine EG, EGF like LamG, domaine laminine G-like Domaine collagénique Endostatine protéine de fixation GPI Région transmembranaire Chaînes de HS Figure n° 29 Représentation schématique des HSPG présent dans le muscle. Au total, il existe 3 gènes qui codent pour l’ agrine, le perlecan, le collagène XVIII, 6 isoformes de glypican et 4 isoformes de syndécans Schéma modifié d’ après Iozzo, 2001 Figure N° 30 Représentation schématique des protéoglycans de la famille des syndecans et des glypicans. Les sites potentiels d’ attachement des GAG correspondent aux traits rouges. D’ après Rosenberg et al., 1997 Figure N° 31 Structure des Syndécans A: Schéma illustrant la structure des 4 syndécans existant chez les vertèbres et un homologue chez la drosophile. Le nom entre parenthèse est le premier à avoir été donné. La masse moléculaire a été déterminé à partir du cDNA du core protéique. La masse moléculaire entre parenthèse correspond À celle obtenue sur gel SDS-Page après digestion par les enzymes qui dégrade les GAG B: Séquence d’ aminoacides au niveau des domaines transmembranaire et cytoplasmique C: Schéma illustrant la correspondance fonctionnelle entre les domaine du coeur protéique et l’ organisation des exon D’ après Okayama et al., 1998 Figure n° 34 Représentation schématique des structures des 6 membres de la famille des glypicans D’après Song et Filmus., 2002 Cellules Satellites >>>> >>>>>> Prolifération et migration des myoblastes >>>>>> Différenciation en myotubes Type de protéoglycans exprimés au 3 stades de la myogenèse Large CS-PG (versican) ------------------- Petit DS-PG (décorine) ------------------------- HS-PG (syndecan, glypican) GAG présent sur leur cœurs protéiques CS DS HS Type d’interactions avec les facteurs de croissances ? TGFβ β FGF Figure n° 35 Interactions entre les protéoglycannes avec les facteurs de croissance en fonction du type de GAG qui les constitues Figure N° 36: Biosynthèse des heparosan et modification des HS D’après Lindahl et al., 1998 ; Selleck, 2000 ; Sugahara et Kitagawa, 2000 Figure N°37: Organisation de l’appareil de Golgi (Cis, médian et trans). Lieu de biosynthèse des chaînes polysaccharidiques des protéoglycannes et GAG associés. D’après GlycoWorld Figure N° 39 Homologie entre les 5 gènes de la faille des EXT D’après GlycoWorld Figure N° 40 Séquence d’intervention des différentes enzymes de la famille des EXT au cours la biosynthèse des HS. D’après GlycoWorld Figure N° 42: Type d’interaction possible entre les HSPG et les FGF D’après Turnbull et al., 2001 - O HO -OOC O 3SO O O HO OSO 3- O - -OOC O 3SHN O - O HO OH A O 3SO O O 3SO O - O 3SHN O Fragment de l’ héparine O O O O O O O B Héparanes sulfate mimétique de type D120 O O O O O O O O O C Héparane sulfate mimétique benzylaminé de type RGTA 1106 Figure n° 44 Structure des RGTA Structure et analogie structurale entre l’ héparine (A) et l’ héparanes sulfates mimétique D120 (B) et RGTA benzylaminé (C ). Cette analogie est basée sur la similitude entre les groupements associées aux Chaînes polysaccharidique de la molécules naturelle et celle de synthèse. Figure n° 45 Représentation schématique du complexe protéique associé à la dystrophine dans le muscle strié squelettique. Le complexe forme un lien indirect entre la matrice extra-cellulaire (chaîne α2 de la laminine) et le cytosquelette intracellulaire (filaments d’ actine). Le complexe protéique de associé à la dystrophine comprend trois sous-groupes: les dystroglycanes (α et β, transmembranaire), les sarcoglycanes (α et ε, également transmembranaires) et les synthrophines (cytoplasmiques), auxquels s’ ajoutent le sarcopasarcpan, l’ enzyme nNos et les dystrobrévines D’après De la Porte et al., 1999; Peters et al., 1997; Rybakava et al., 1997 Figure 48 Intéractions possibles entre un facteur de croissancele FGF, l’héparine, les HS et le RGTA. L’ héparine (bleu), les hs (vert) et le RGTA (rouge) ont la capacité d’ interagir avec le FGF, ce qui provoque une dimérisation de ce dernier. Il se forme ensuite un complexe ternaire actif, lorsque le FGF associé au RGTA, à l’ héparine ou aux HS se fixe sur son récepteur. Le complexe ainsi formé provoque la phosphorylation des tyrosine kinase des recepteur au FGF, qui permet la transduction d’ un signal conduisant à la réponse cellulaire. Figure n°49: Effets possibles du RGTA sur le catabolisme (1 et 1’ ) et/ou l’ anabolisme (2 et 3) des protéoglycannes et des glycosaminoglycannes RGTA +? +? RGTA cœ ur protéique EXT RGTA 2 1’ RGTA Lysosome + - ? internalisation Noyau mRNA RGTA RER mRNA Héparanase 1 (EXT, NDST, FGF,…) 5’ UTR Effet indirect du RGTA sur la traduction des 3 enzymes de synthèse des GAG et du FGF + activation -inhibition ? hypothèse -