concept et principe thérapeutique

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Fascicule n° 1
CONCEPTS
Et
PRINCIPES THERAPEUTIQUES
de
L’OSTEOPATHIE
DIFFERENCES et COMPLEMENTARITES
Avec la
MEDECINE et la KINESITHERAPIE
Avril 2003
Institut National de Formation en Ostéopathie 214/216 Avenue du Maine 75014 PARIS
Tél : 01 53 62 84 47 Fax 01 45 45 65 86
L’Osteopathie, concepts et principes thérapeutiques, différences et complémentarités
Avril 2003
DEFINITION
L’ostéopathe est un praticien consacrant son activité à l’ostéopathie.
L’ostéopathie est un système thérapeutique dont les bases ont été établies par son fondateur
Andrew Taylor STILL en 1874. ( confère : dictionnaire des termes médicaux Garnier
Delamare)
CONCEPT
L’état de santé est l’état de complet bien être physique, mental et social et ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d’infirmité (confère OMS).
Pour l’ostéopathe, l ‘état de santé peut être modifié lorsqu’une altération des tissus du corps
humain entraîne une perte de mobilité, motilité ou compliance affectant les structures
locomotrices, crânio-faciales, viscérales ou vasculo-nerveuses.
DIFFERENCE ENTRE LES CONCEPTS OSTEOPATHIQUE ET MEDICAL
En 1874, A. T. Still a posé les bases du concept ostéopathique, repris par des générations
d’ostéopathes américains, anglais, français, qui s’étend aujourd’hui à l’Europe et à
presque tous les pays du monde.
Les ostéopathes s’intéressent à l’état de fonctionnement des différentes structures du corps du
patient. Dans sa prise en charge ostéopathique, ce dernier est pris en tant que référence par
rapport à lui-même.
Ils évaluent :
•
Les macro et les micro mobilités de toutes les articulations du corps : membres,
colonne vertébrale, bassin, thorax, crânio-facial
•
La capacité de glissement, d’adaptation aux contraintes des organes ( exemple : celle
des viscères à la respiration)
•
L’élasticité, la compliance des tissus du corps et leurs influences sur le vasculonerveux.
•
La motilité, la régulation des rythmes corporels.
L’étiologie des perturbations du fonctionnement de ces différentes structures prend en compte
l’histoire du patient depuis sa naissance et comptabilise les affects traumatiques,
psychiques, infectieux ainsi que son environnement professionnel, social, familial et
personnel.
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Le diagnostic ostéopathique va chercher à identifier de façon spécifique les dysfonctions des
structures du corps du patient et leur appliquer un traitement adapté et individualisé.
Le but de ce traitement est de permettre au patient de recouvrer sa capacité d’adaptation non
douloureuse aux contraintes mécaniques, sa capacité immunitaire ( celle des muqueuses),
sa capacité physique et psychologique à gérer sans somatisation son environnement social,
professionnel, familial et personnel.
Pour les ostéopathes, la symptomatologie présentée par le patient est prise en compte :
• Pour déceler les cas qui ne sont pas redevables de l’ostéopathie (diagnostic différentiel
d’urgence ou diagnostic spécialisé),
• Comme l’un des critères de référence de réussite de la démarche ostéopathique (arrêt
des symptômes),
alors que la médecine allopathique va s’intéresser à la symptomatologie pour diagnostiquer
une pathologie définie qui bénéficiera d’un traitement standardisé, référencé : médical,
chirurgical…
DIFFERENCE ENTRE LES CONCEPTS OSTEOPATHIQUE ET
MASSO-KINESITHERAPIQUE
La kinésithérapie fait partie de l’arsenal thérapeutique de la médecine classique. Elle
s’exprime d’après le concept symptomatique donc médical.
Le masseur kinésithérapeute exerce ses compétences sous prescription médicale.
Certains aspects rééducatifs restent un outil indispensable de réhabilitation des fonctions et
peuvent être un adjuvant au traitement ostéopathique.
DIAGNOSTIC
Le cadre nosologique permet au médecin de diagnostiquer chez un patient une pathologie et
y appliquer son traitement référencé (médical , chirurgical ou kinésithérapique…)
La prise en compte des altérations des tissus du corps d’un patient permet à l’ostéopathe de
diagnostiquer des restrictions de mobilité, motilité ou compliance et de lui prodiguer un
traitement individualisé.
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CHAMPS D’APPLICATION
En dehors de l'
urgence absolue ou relative (infarctus du myocarde, pyélonéphrite, sciatique
paralysante...) ou de certaines pathologies, l'
ostéopathie doit jouer son rôle thérapeutique,
soit seule, soit en parallèle avec d'
autres techniques. Par exemple :
Cardiologie :
Après prise en charge médicale, l'
ostéopathie a son rôle dans la convalescence des patients
présentant :
Des palpitations, un infarctus du myocarde, une péricardite, une endocardite, une
embolie pulmonaire...
Pneumologie :
Après prise en charge médicale, l'
ostéopathie a son rôle dans la convalescence des patients
présentant :
Un pneumothorax, une pleurésie, une infection pulmonaire, un cancer bronchopulmonaire, une tuberculose...
L'
ostéopathie a son rôle, parallèlement à la médecine, chez les patients présentant :
Une B.P.C.O., une insuffisance respiratoire restrictive, un asthme, une fracture de
côte...
L'
ostéopathie possède un rôle de première intention chez les patients présentant :
Un syndrome de Teidze, un syndrome chondro-costal, un syndrome costo-vertébral...
Hepato-Gastro-Entérologie :
Après prise en charge médicochirurgicale, l'
ostéopathie a son rôle dans la convalescence des
patients présentant :
Un ulcère, une pancréatite, une sténose du pylore, un cancer digestif, une
diverticulose, une sténose de l'
oesophage, une occlusion, une appendicite, une péritonite, une
hernie ...
L'
Un reflux gastro-oesophagien, une hernie hiatale, une gastrite, une lithiase vésiculaire,
une hépatite, une cirrhose, une maladie de Crohn, une rectocolite hémorragique, une
oesophagite …
L'
ostéopathie possède un rôle de première intention chez les patients présentant :
Une colopathie fonctionnelle
Rhumatologie :
L'
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--une névralgie périphérique (cruralgie, sciatalgie, sciatique, névralgie cervicobrachiale, syndrome du défilé thoraco-brachial, syndrome du canal carpien, syndrome de
Morton, névralgie d'
Arnold, névralgie de Charles Bell...).
-- une arthrose, une arthrite, un rhumatisme ab articulaire...
-- une connectivite...
Traumatologie Orthopédie :
Une fracture, une luxation, une entorse grave, une tumeur primaire ou secondaire,
après tout traumatisme...
L'
Une malformation (pied varus, valgus, scoliose, cyphose, torticolis congénital...), une
entorse moyenne ou bénigne, une lésion musculaire, un syndrome méniscal, une laxité
articulaire, une raideur articulaire, une boiterie, une capsulite, une bursite, une tendinite, une
maladie de Dupuytren, une épicondylite, une épitrochléite, un syndrome du canal carpien...
Neurologie :
Une tumeur, une sclérose en plaques, un accident vasculaire cérébral...
L'
Une surdité, un vertige, une céphalée, une migraine, une algie de la face, une mono
neuropathie, une polynévrite, un syndrome neurogène, un syndrome myogène...
Gynécologie obstétrique :
patientes présentant :
Une salpingite, une grossesse extra-utérine, un cancer, un fibrome, un kyste de
l'
ovaire...
L'
Une dysménorrhée, une aménorrhée, une dyspareunie, une douleur rachidienne de la
grossesse...
Pédiatrie :
Un dysmorphisme crânien ou facial, une invagination intestinale aiguë, une sténose du
pylore, une craniosténose
L'
Une boiterie, une scoliose, un retard de croissance, une otite chronique, un strabisme,
une diplopie, un traumatisme obstétrical, un reflux gastro-oesophagien, une régurgitation, une
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colique du nouveau-né, une plagiocéphalie, un torticolis congénital, une dyslexie, des troubles
du langage...
Urologie néphrologie :
Une pyélonéphrite, une prostatite, un cancer, un syndrome de la jonction pyélourétrale...
L'
Une colique néphrétique, un adénome de prostate, une polykystose rénale, une
incontinence urinaire...
Endocrinologie :
Une acromégalie, une crise thyrotoxique...
L'
Un trouble thyroïdien, un trouble surrénalien, une infertilité...
ORL :
Un cancer, un traumatisme de la face, une infection...
L'
Une sinusite chronique, une otite chronique, une surdité, des vertiges
Stomatologie :
Un traumatisme, un trismus...
L'
Un SADAM, une malocclusion, un trouble de la déglutition...
Ophtalmologie :
L'
Un trouble visuel, une diplopie, un strabisme...
Cette liste n’est pas exhaustive.
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TRAITEMENTS ET TECHNIQUES
Le choix des techniques au cours d’un traitement ostéopathique est déterminé par le
diagnostic ostéopathique décrit ci-dessus, qui prend en compte le patient pour l’aider à
stimuler ses possibilités intrinsèques de guérison . La formation ostéopathique lui permet
d’acquérir un savoir faire particulier, un raisonnement spécifique permettant de
comprendre que des altérations des capacités de mouvement participent à la modification
de l’état de santé.
Les techniques ostéopathiques peuvent être articulaires, musculo-fasciales, viscérales ou
crânio-faciales.
Consultation Type en Ostéopathie :
1) Accueillir, écouter la plainte : cela nécessite une approche psychologique suffisante
Analyse sémiologique et diagnostic : cela nécessite la connaissance sémiologique
2) Inspection et palpation : cela nécessite l'
apprentissage clinique médical et
ostéopathique
3) Tests ostéopathiques
4) Prescription d'
examens complémentaires pour affiner le diagnostic médical et
ostéopathique : cela nécessite la connaissance de la radiologie et des examens de
laboratoire.
5) A ce moment, l'
ostéopathe, en tant que thérapeute de premier rang, a plusieurs choix :
o Évacuation pour urgences
o Réorientation thérapeutique pour traitement médicochirurgical
(hypothyroïdie, rupture de ligament croisé...)
o Traitement ostéopathique
6) Après son traitement ostéopathique, le praticien doit avoir une prise en charge
thérapeutique globale. Il a la possibilité de prescrire éventuellement des soins par un
auxiliaire de santé (kinésithérapie, podologie...), mais aussi de demander un traitement
médical contigu à son traitement ostéopathique.
L'
ostéopathe a donc besoin pour conduire sa consultation :
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-- de la psychologie
-- du diagnostic sémiologique et ostéopathique
-- de l'
art ostéopathique
CONCLUSION
L’ostéopathe, praticien de premier rang de consultation, doit détenir une connaissance et une
compétence gestuelle adéquate et sécurisante, afin d’assurer la sécurité de ses patients.
De par son originalité et sa spécificité, l’ostéopathie ne peut être prescrite, sous peine de
perdre son efficacité en rentrant dans un concept sectoriel et symptomatique de maladie
qui n’est pas le sien. (le médecin ne peut prescrire ce qu’il n’a pas appréhendé lors de ses
études, dans un concept différent du sien). Le recours à des techniques tirées du
patrimoine ostéopathique, mais appliquées dans le concept du traitement classique d’une
pathologie n’a pas de sens.
Elle nécessite d’être exercée par des praticiens à très haut niveau de formation (bac+6),
responsables, capables en première intention d’assurer la sécurité du patient et le
réorientant si nécessaire vers un médecin.
Cet apprentissage nécessite 1200 heures d’enseignement en plus de l’apprentissage au
diagnostic (Confère : « Enseignement de l’Ostéopathie – Propositions – I.N.F.O. - Avril
2003 »)
L’ostéopathe a un rôle important à jouer dans la prévention. Cet aspect ne peut être ignoré
tant sur le plan de la sauvegarde de la santé que sur le plan économique.
C’est dans ces conditions que l’ostéopathie trouve toute son efficacité et son efficience. Elle
doit être intégrée, comme profession de santé indépendante dans notre société, participant
au mieux-être et à la sauvegarde de la santé de nos concitoyens. Son originalité et Sa
différence apportent une très grande complémentarité à l’arsenal thérapeutique existant,
pour le bien de la santé publique
L’ostéopathie est un art indépendant.
L’ostéopathie diffère de la pensée médicale car son concept de l’étiologie, de la pathologie et
du traitement est différent.
L’ostéopathie se situe encore plus loin de la kinésithérapie qui n’a ni concept de pathologie, ni
d’étiologie, ni de diagnostic propre ( si ce n’est celui que la médecine lui donne ou
ordonne). Cependant certaines techniques peuvent apparaître ressemblantes.
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