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FC SOFIA Et voilà notre mode de vie digéré et retraité par la candeur et l’ardeur étonnantes des œuvres de FC SOFIA alias, Frédéric et Catherine SOFIA. Ce couple d’artistes nous brosse un portrait décalé de nos appétits insatiables et nous interroge sur les symboles produits par une consommation devenue culte. Télescopage des mythologies contemporaines, détournement d’identité, jeux de guerre, aliénation ultra-matérialiste… Attention, il ne s’agit pas de tomber dans une démonstration agressive mais de se réapproprier les icônes qui peuplent notre environnement pour les sacraliser avec humour ! Loin des ralliements à un quelconque mouvement artistique, leur discours se situe à la croisée du Pop Art et des Nouveaux Réalistes. Comme ces derniers, ils utilisent les objets prélevés dans la réalité de leur temps mais cela, grâce à un nouvel outil hyperactif: Internet ; véritable supermarché mondial de matière première pour leurs oeuvres. Ensuite interviennent divers choix de matériaux industriels (aluminium, résine, plastique…) pour réaliser leurs créations. À la façon des DJ qui samplent des musiques originales, FC SOFIA agissent en plasticiens qui s’emparent des symboles d’une culture mondialisée pour ensuite les transformer, les customiser, réalisant ainsi l’union de l’art et du symbole. Des objets fétiches tels que la petite culotte d’écolière est présentée comme un trophée sur un socle ou accumulée comme un véritable objet de collection. Ils s’attachent à présenter des œuvres en prise directe avec les mythes de la consommation, du luxe et de la mode jouant ensuite sur les pleins et les vides afin de montrer l’aliénation provoquée par l’accumulation à tout prix. Dans la série des masques, carrossés comme des roadsters, les lapins, nounours et autres souris stars héros domestiqués de notre enfance sont magnifiés par des peintures sophistiquées empruntent de l’univers du street rod et autre low rider. S’y ajoutent parfois, des extensions de cheveux colorées, outils de customisation supplémentaire qui accentuent l’impression d’une rencontre improbable entre l’univers de la mode, l’idolâtrie tribale et le monde du jouet. Car s’il est bien une forme de remix artistique dont FC SOFIA usent et abusent c’est bien de provoquer la collision des paradoxes. Quand une arme de guerre est neutralisée par un motif de camouflage fait d’une dentelle de stickers Kawaïs ; quand les méduses qui envahissent les plages de Méditerranée sont constituées à la fois de centaines de petits gadgets et de casques militaires ou quand, encore, le missile « Miss War » évoque étrangement un produit cosmétique. Le conflit de l’esthétisme contre la violence est ouvert !