Promotion de l`Electrification Rurale et de l`Approvisionnement en
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Promotion de l`Electrification Rurale et de l`Approvisionnement en
Promotion de l’Electrif icat ion Rur ale et de l’Approvisionnem ent en Combu stib les Domest iques (PERACOD) P R O J E T F o y e rs A m é l i o ré s S é n é g a l ( F A S E N ) MISSION DE FORMATION SUR LE FOYER ROQUET A OUAGADOUGOU DU 20 AU 24 FEVRIER 2006 Photo : Tous les participants de la formation (Sénégal, Mali, Burkina-Faso et Bénin) HANN –BEL AIR , Vi lla Ma me Amina N iang Lo t N° 1A - B .P . 3869 D AKAR/ SENEG AL T É L : (2 2 1 ) 8 3 2 . 8 0 . 1 7 - F A X (2 2 1 ) 8 3 2 . 6 4 . 7 9 E-mail : [email protected] - Site WEB: http://www.peracod.org Rapport de MISSION Dans le cadre de la mise en œuvre du projet FASEN (Foyers Améliorés Sénégal), en sa partie « Recherche/développement de Foyers Améliorés », une mission s’est rendue à Ouagadougou du 19 au 25 février 2006, afin de former des artisans sénégalais sur la construction d’un nouveau type de foyer amélioré, le Roquet. La mission a participé à des séances de formation théorique comme pratique sur la construction et l’utilisation de différents foyers Roquet. Tous les documents présentés pendant l’atelier ainsi que toutes les photos prises par les participants ont été compilés sous forme de CD pour permettre un transfert de technologie. Ont participé à la mission : • Johannes OWSIANOWSKI, stagiaire au FASEN et accompagnateur de la délégation sénégalaise à cet atelier. • Momar SALL, artisan à Dakar et secrétaire Général du GIE Foyer Améliorés, SENEGAL. • Mamadou SECK, artisan à Saint Louis, SENEGAL. • Lamine SAMBA, potier à Sébikotane, SENEGAL. • Mamadou GAMOU, artisan à Kaolack, SENEGAL. • Maguette NDIAYE, artisan professeur au Centre de formation professionnelle à Ziguinchor, SENEGAL. La mission s’est déroulée conjointement avec les autres projets foyers améliorés du Burkina Faso, du Mali et du Bénin. En effet, La GTZ en Allemagne a souhaité que les projets « foyers améliorés » des quatre pays francophones de la sous-région harmonisent sensiblement leurs activités, dans le but d’éviter la redondance. C’est dans ce cadre que le PREDAS-CILSS (Programme régional des énergies domestiques et Alternatives au Sahel - Comité Inter-Etat de Lutte contre la Sècheresse dans le Sahel) s’est proposé d’organiser une formation pour des artisans issus des quatre pays francophones sur un foyer (Le Roquet) encore inconnu dans la sous-région. La formation s’est déroulée sur le domaine de l’IRSAT (Institut de Recherche en Sciences Appliquées et technologiques) avec la participation de l’EAP (United States Environmental Protection Agency). I Justification de la Mission Cette mission entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet FASEN et de la promotion de nouveaux types de foyers améliorés au Sénégal. Le FASEN souhaite en effet diffuser ce nouveau type de foyer dans la mesure où • il a déjà fait ses preuves dans d’autres pays africains (notamment en Afrique du Sud, au Malawi, etc.), • que des tests scientifiques d’efficacité correspondent aux critères internationaux, • et surtout parce qu’il s’agit d’un foyer à bois. En effet, la majorité des ménages des zones d’interventions du FASEN se situent en zone rurale où le bois est le principal combustible utilisé. Les 5 artisans de la délégation sénégalaise ont été sélectionnés en fonction de leurs compétences et de leur situation géographique. En ce qui concerne les compétences, une attention particulière a porté sur le savoir faire technique de chaque artisan pour la construction des foyers améliorés. Chaque artisan devait fournir des diplômes/certificat attestant son niveau de compétences. De plus, chaque artisan devait disposer de bonnes connaissances en français pour être en mesure de suivre la formation. Pour le second critère, à savoir la localisation géographique, le FASEN a veillé à ce que chaque zone d’intervention soit représentée : Dakar, la région du fleuve, le Bassin Arachidier et la Casamance. Monsieur Lamine Samba de Sébikotane, potier de profession, était un élément clé dans la mesure où il est actuellement le seul producteur d’inserts céramique pour foyer Diambar au Sénégal. II Déroulement de la mission Programme : • • • • • Voyage à Ouagadougou le 19 février 2006. Cérémonie d’ouverture et présentation des participants le 20 février au matin. Cours théorique et pratique sur le foyer amélioré Roquet du lundi 20 février au vendredi 24 février 2006. Cérémonie de clôture avec remise des diplômes le vendredi 24 février. Voyage Retour au Sénégal le Samedi 25 février 2006. Programme de la mission 1. Cérémonie d’ouverture et présentation des participants : La cérémonie d’ouverture a eu lieu le 20 février au matin à l’IRSAT (Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies) de Ouagadougou. Le Docteur Oumar SANOGO de l’IRSAT a aimablement soutenu l’atelier durant ces 5 jours. Les locaux de l’IRSAT ont principalement été construits par la GTZ durant les années 1980. Les cours théoriques comme pratiques avaient aussi lieu à cet endroit. L’atelier de formation était notamment subventionné financièrement par l’EAP qui était représenté par madame Brenda L. DOROSKI. Les cours théoriques comme pratiques ont été présentés par Monsieur Peter SCOTT et Monsieur Mouhsines Serrar. Tous deux sont des consultants d’Aprovecho (Etats-Unis), un centre de recherche reconnu internationalement pour ses travaux sur les foyers améliorés. Peter Scott et Mouhsine Serrar sont des experts sur les foyers Roquet et travaillent depuis des années dans ce domaine. A part la délégation sénégalaise, était présent lors de l’atelier une délégation de la GTZ du Bénin composé de : - Marie AGUEWE, potière. - Hortence KAWI, potière, - Abra BIAKOU, potière - Madeleine N’TACHA, potière - Karimou BAGOUDOU, conseiller technique. Une délégation du Mali composé de : - Bakarou DEMBELE, artisan - Lassina CISSE, artisan - Ousmane SAMASSEKOU, potier et entrepreneur disposant de sa propre usine de fabrication de production de foyers améliorés. Une délégation du Burkina-Faso : - Clément GUISSOU, Mécanicien/IRSAT - Issouf BAMOGO, Artisan Ferblantier, - Donatien ZERBO, Maçon/IRSAT - Boureima TAPSOBA, mécanicien - Frédéric YERBANGA, potier disposant de sa propre unité de production de céramique. - Madi TIEMTORE, Artisan - Gabriel ILBOUDO, maçon 2. Lundi 20 février 2006 La matinée du 20 février a été consacrée à la présentation des principes de conception du foyer amélioré Roquet. L’idée du foyer est la suivante : pour qu’il n’y ait pas de fumée, il faut une combustion complète qui est possible avec une chambre à combustion très efficace. L’air arrive par le bas, une partie de cet air passe sous une planche en fer où l’air est préchauffé. Le bois est entièrement brûlé sans que la flamme touche la marmite afin d’éviter toute création de fumée. Les gaz chauds sont ensuite tirés vers le haut en longeant les parois de la marmite pour permettre un transfert de chaleur optimal. La marmite, elle-même, est posée sur des supports métalliques qui ont une certaine hauteur afin de permettre aux gaz de s’échapper sans créer de fumée. La chambre à combustion est construite de matériaux très isolant (par exemple un mélange d’argile, de chamotte et de sciure de bois) sous forme de briques/beignets empaquetés les uns sur les autres. De ce fait, aucune chaleur n’est perdue vers l’extérieur. Le même jour, a été aussi allumé un foyer Roquet domestique (voir photo) que Peter Scott avait ramené du Kenya. Avec cette démonstration, tous les participants ont dès le départ été convaincus de l’efficacité de ce foyer. En effet, l’eau s’est mise à bouillir très rapidement et cela sans dégager de fumée (mis à part le début à l’allumage). Photo : le Foyer Roquet domestique (pour ménage) en action. Le reste de la journée à été consacré aux différentes applications du foyer Roquet (domestique, institutionnel pour restaurant ou boulangerie, etc.) 3. Mardi 22 février 2006 Durant la matinée, les fondements théoriques de la chambre à combustion ont été expliqués : l’importance des briques isolantes pour éviter la création de fumée car elles permettent une combustion complète. Des briques isolantes ont aussi été fabriquées le même jour. Différentes proportions (volume) d’argile, de chamotte, de glume de mil et d’eau ont été mélangées afin de déterminer le mélange idéal. Ensuite, cette mixture a été mise dans des moules en métal, puis sorti des moules et laissé par terre afin qu’elle sèche. Le séchage des briques peut durer jusqu’à deux semaines avant de cuire les briques. Il est aussi préférable de laisser reposer le mélange pendant 24h avant de se mettre à la fabrication des briques. Ensuite, une équipe d’artisans métalliques s’est mise à la construction d’un foyer métallique institutionnel dans l’atelier de l’IRASAT. Auparavant, des calculs mathématiques étaient nécessaires pour obtenir les dimensions exactes du foyer qui dépendent de la marmite utilisée. En effet, c’est la taille de la marmite qui dicte les dimensions du foyer à construire. 4. Mercredi 23 février 2006 La matinée a été consacrée aux problèmes de pollution intérieure des foyers en générale et les possibilités pour les éviter ou, tout au moins, les réduire. Ensuite, l’équipe métallique a continué la construction du foyer institutionnel métallique. L’équipe poterie s’est mise à la construction de deux foyers Roquet domestique en banco. 5. Jeudi 24 février 2006 La construction des foyers s’est poursuivie durant la journée. L’équipe métallique a commencé la construction de 4 foyers métalliques domestiques. Chaque délégation a ensuite pu ramener son exemplaire dans son pays d’origine. 6. Vendredi 25 février 2006 La matinée a été consacrée à la discussion des problèmes rencontrés lors de la construction des trois types de foyers Roquet. Ensuite, a eu lieu un test d’ébullition comparant 4 types de foyers : le foyer 3 pierres, le foyer Roquet domestique, le foyer tulipe et une sorte de foyer Diambar à bois. C’est le foyer 3 pierres qui a gagné ce « concours » quant à la rapidité, le Roquet arrivant deuxième. Il faut cependant noter que le foyer 3 pierres a consommé beaucoup plus de bois et qu’il y a eu beaucoup plus de fumées, tandis que que le Roquet avait beaucoup de mal à l’allumage faute de connaissance suffisante sur la technique d’allumage. Autre constat : la marmite du foyer 3 pierres était complètement noircie par la suite. Durant l’après-midi, les techniques de vente des foyers Roquet, le contrôle qualité et les projets futurs du Roquet dans tous les pays de la sous-région ont été présentés. Tous les projets participants (Bénin, Mali, Burkina-Faso et Sénégal) envisagent d’essayer de produire localement et de diffuser le foyer Roquet dans leur pays d’origine (après adaptation aux habitudes culinaires des pays). Il a été décidé de monter un Network pour le foyer Roquet dans ces quatre pays. Une liste de contacts a été distribuée permettant ainsi la création de ce réseau. Une remise des certificats a clôturé l’atelier. III Conclusion et recommandations La mission a permis un transfert de technologie sur la construction du foyer amélioré Roquet. Pour mener à bien la construction et la commercialisation de ce foyer avec l’appui du FASEN, il est retenu de mener des activités à court et moyen terme : Activités préparatoires à court terme : • • • • Création de guide de fabrication des 3 types de foyers étudiés à Ouagadougou grâce aux photos prises lors de l’atelier. Prendre contact avec les délégations des 3 autres pays de la sous-région afin de partager dans l’avenir les expériences quant à la production et commercialisation des FA Roquet. Construire au Sénégal quelques exemplaires des types de FA Roquet que le FASEN cherchera à diffuser dans le cadre de son programme. Procéder à une adaptation du Foyer au contexte sénégalais. Procéder aux tests d’acceptation de ces foyers par la population sénégalaise ; A moyen terme : • • Organiser une mission au Mali pour visiter le site de production industrielle de FA Diambar ainsi que profiter des échanges réalisés jusqu’à cette date dans le domaine des foyers Roquet. Procéder à une production et commercialisation massive des différents types de FA Roquet si les tests d’acceptabilité et la relation qualité-prix sont concluants. Le Rapporteur Johannes OWSIANOWSKI