Vitraux de Saint Jean

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Vitraux de Saint Jean
Vitraux de Saint Jean
Source : ‘Les vitraux de Bourgogne Franche-Comté et Rhône-Alpes’, Corpus Vitrearum, recensement des
vitraux anciens de France, CNRS Paris 1986
- Les Vitraux de la Primatiale Saint-Jean-Baptiste de Lyon, Jean Comby, Lyon
Cathédrale Saint-Jean, Baie 102, vers 1240, refaites par Emile Thibaud en 1844. Dans la série des
apôtres Saint Jean et son frère Saint Jacques.
Baie 106 de la même série, Saint Jacques le Mineur et Saint Jude.
En 1678, le chapître de la cathédrale de Lyon décida d'échanger les vitraux de l'église des Célestins
contre des grisailles et de les remonter dans l'abside de la cathédrale. saints Pierre, Jacques,
Maurice.
En 1845 Emile Thibaud (1806-1896) restaura les vitraux anciens qui avaient beaucoup souffert.
Ceux-ci ont beaucoup souffert du temps ; et certaines réparations - bâclées à cause du manque de
ressources peut-être aussi d'un manque d'intérêt, ont amené la disparition complète des verrières des
fenêtres hautes de la grande nef et celles de toutes les chapelles latérales.
En haut de l'abside, entre les retombées des ogives, les fenêtres sont habitées par de grands
personnages. Au centre de l'abside, nous voyons le Christ et sa Mère, assis face à face : Marie est
revêtue d'un manteau rouge. Sous leurs pieds, les armes du Chapitre: de gueule au griffon d'or et au
lion d'argent affrontés. Puis, de part et d'autre, toujours dans l'abside, il y a les douze apôtres. Sur
les côtés et, en retour, dans la première arcade du transept, là où les fenêtres sont groupées par trois,
les quatre grands prophètes, Abraham et David sont encadrés, chacun, de deux «petits prophètes» ;
les noms de chacun sont marqués et, sur la banderole tenue en main, on peut lire un passage de
l'Ancien Testament qui les concerne.
Cette série de vitraux a été abondamment restaurée : on doit la dater de la fin du XIIIe siècle, tandis
que les fenêtres du bas sont du milieu de ce même siècle.
Dans les extrémités plates des bras du transept se découpent, légères, deux magnifiques rosaces ;
tout de suite on remarque l'opposition de la teinte froide des verts et des violets de la rosace
méridionale à la chaleur rouge et orangée de celle du nord.
Le vitrail le plus ancien - et le mieux conservé - se situe au chevet de la chapelle absidiale au nord.
Il doit dater du début du XIII' siècle. Il représente, dans une tonalité particulière, des épisodes de la
vie de saint Pierre et de saint Paul. Au-dessus de cette fenêtre, des ouvertures rondes sont closes par
des médaillons de facture antérieure, et qui proviennent peut-être de la basilique pré-carolingienne.
Ensuite, ce sont les sept fenêtres basses de l'abside qui reçoivent à leur tour des cloisons de verre
historié. Au centre, on trouve le vitrail de la Rédemption qui, en sept tableaux, nous conduit de
l'Annonciation à l'Ascension. Chaque tableau est accompagné, en bordure, de sujets en rapport avec
la scène centrale : par exemple, Moïse et le buisson ardent, la toison de Gédéon, aussi bien que
l'aigle qui retrouve une vie nouvelle en s'élevant vers le soleil.
A notre gauche nous trouverons, toujours en sept tableaux : l'histoire de saint Etienne, titulaire de la
première cathédrale, celle de l'adoration des Mages, puis la résurrection de Lazare. Du côté droit,
on verra une histoire de Jean-Baptiste, mais le tableau du bas fixera le nom du donateur, Renaud de
Forez (archevêque de 1193 à 1226) ; celui du haut montre la vindicative Hérodiade, tenant la tête
de Jean-Baptiste que vient de lui apporter Salomé, et lui perçant la langue de son épingle !
Ensuite, on trouve, en raccourci, l'histoire de Jean l'Evangéliste, histoire qui s'achève dans la
légende. On voit d'abord le premier miracle de Jean : accompagné de Pierre, il guérit le boiteux à la
porte du Temple ; ensuite nous le voyons plongé dans l'huile bouillante ; puis sont peintes les deux
premières visions de l'Apocalypse ; enfin nous voyons l'Apôtre, averti par le Seigneur du moment
de sa mort, s'étendre dans la tombe, tandis que ses amis voient son âme monter au ciel sur un rayon
de soleil.
La dernière fenêtre à droite évoque saint Polycarpe, évêque de Smyrne : l'ordination d'un évêque
qui part en mission vers l'Occident, son arrestation et son martyre.
Le choix du sujet de ces deux fenêtres, celle de saint Jean et celle de saint Polycarpe, est guidé par
l'histoire de l'Eglise de Lyon. Nous savons, par une lettre des premiers chrétiens martyrisés à Lyon
en 177, et par les écrits de saint Irénée, que les premiers évêques, Pothin et Irénée, venaient de
Smyrne, envoyés par saint Polycarpe, évêque de cette ville ; et celui-ci était un disciple de saint
Jean l'Evangéliste.