Itinéraire annuel en littérature (GS)

Projets et/ou titres et auteurs des livres utilisés
Un exemple en GS
De façon à donner aux élèves d’une même classe une culture littéraire partagée, les livres proposés
ci-dessous (et numérotés de 1 à…)sont lus et relus sans exploitation didactique immédiate →
lectures offertes, moments de lecture-plaisir programmés au quotidien. Les titres surlignés en
jaune font partie de la culture donnée en PS et/ou MS.
Les livres sont choisis en fonction des objectifs de l’enseignant et des projets ou activités (de A
à…) qu’il va menés. Les lectures des ouvrages numérotées se poursuivent alors même qu’on est en
cours d’un projet.
1
Les trois petits cochons (éditions du Père Castor)
2
Boucle D’Or (éditions du Père Castor)
3
Chien Bleu, Nadja
4
Les trois brigands, Tomi Ungerer
5
6
Pezzettino, Léo Lionni
La chèvre et les 7 biquets (éditions du Père Castor)
7
Toutou dit tout, Claude Boujon
8
Jean-Loup, Antoon Krings
9
Le Petit Chaperon Rouge, Grimm
10 L’ogre, la petite fille et le gâteau, Philippe Corentin
11 Ami-Ami, Rascal
12 Papa !, Philippe Corentin
13 Blanche Neige et les sept nains, Grimm
14 Le loup et l’agneau, La Fontaine
A
Le personnage du loup dans la littérature : différencier comparer et décrire.
Interpréter des relations. Affirmer et relativiser des valeurs
Réaliser, en dictée à l’adulte, des fiches descriptives des loups connus
Faire évoluer la représentation du personnage par une série de lectures
nouvelles : Plouf, Mademoiselle-Sauve-Qui-Peut de Philippe Corentin ; Le
Loup Noël de Michel Gay ; Le roman de Renart
15 Roule galette, (éditions du Père Castor)
16 Les cinq affreux, Wolf Erlbruch
Date de la première
Nombre de lectures
Projets et/ou
activités
lecture
A / B
A
A
A / B / D
A / C
A / D
C
B
A
C
Claire Tréguier, CPC Guingamp Nord
17 Poule Rousse, (éditions du Père Castor)
18 Tchico, Jean-Pierre Idatte
19 Patatras, Philippe Corentin
B Le système des personnages dans un album : C’est moi le plus fort, Mario
Ramos
21 Le vilain petit canard, (éditions du Père Castor)
22 Le chien qui voulait être chat, Philippe Corentin
C
21
22
23
D
24
Un réseau d’auteur : l’univers de Philippe Corentin. 6 livres de l’auteur font
partie de la culture commune de la classe. Apport de 5 nouveaux livres de
Corentin : L’arbre en bois, Tête à claques, Les deux goinfres, Mademoiselle
Tout-à-l’envers, Machin Chouette. Recherche de relations à partir des
illustrations, comparaisons, identification de l’auteur et de son style.
Observation des registres de langue. (voir proposition)
Le géant de Zéralda, Tomi Ungerer
Un poisson est un poisson, Léo Lionni
Bon appétit Monsieur Renard, Claude Boujon
L’interprétation : pratiquer la lecture littéraire avec un texte résistant →
Petit lapin Rouge, Rascal. Lecture de Ami-Ami et de Poussin Noir de Rascal.
Dispositif de présentation : dévoilement progressif → dessiner la suite
immédiate de l’histoire après la lecture des 2 premiers fragments ; imaginer et
écrire, en dictée à l’adulte, une solution pour les personnages à l’issue de la
lecture du 4ème fragment.
Pitou, l’enfant roi, J.-P. Idatte
C
D
C
25 La petite poule blanche, B.Baune
27 3 sorcières, Solotareff
E Produire un récit : analyse de la construction narrative de Tchico, écriture
d’une histoire en respectant cette construction narrative.
28 Calinours va faire les courses, Broutin/Stehr
29 Les trois petites cochonnes, Stehr
Claire Tréguier, CPC Guingamp Nord
Culture littéraire : itinéraire annuel
1
2
3
4
Un exemple en GS
Approche paratextuelle : couverture, page de titre, 4ème de couverture, tranche / auteur, illustrateur, éditeur
/ collection, série, table des matières /genre
5
6
7
8
9 10
E
Construction narrative : schéma quinaire ; structure répétitive ; structure linéaire ; structure simultanée ou
alternée ; structure à rebours ; structure avec feed back ; structure avec enchâssement
E
Temps : (temps symbolique/temps réel) → le déroulement du temps ; le moment du récit ; les connecteurs
temporels ; les connecteurs logiques
E
Espace : les lieux ; les déplacements ; les connecteurs spatiaux
Les personnages : le système du personnage (programme narratif de chaque personnage) / le système des
personnages (les personnages les uns par rapport aux autres)
A B
D
Techniques narratives : système énonciatif ; ellipses ; procédés de répétition ; procédés de comparaison ;
procédés de mise en opposition
Construction de connaissances et de valeurs :culture générale ; thèmes ; symboles ; valeurs ; connaissances
d’un auteur/illustrateur ; intention de l’auteur ; monde réel/mondes imaginaires
A B C
D
Interprétation :
Place de l’illustration : complémentaire ; redondante ; divergente ; autonome ; le texte lui-même devient
image ; esthétique
Outils de la langue : lexique ; syntaxe ; temps verbaux
B C
B C
E
Claire Tréguier, CPC Guingamp Nord
L’approche en réseaux : autour d’un auteur « Philippe Corentin »
Δ
1ère étape :
Solliciter les recoupements : il s’agit, en premier lieu, de lire à peu de temps
d’intervalle quelques récits de l’auteur (lectures et relectures). Ces albums sont
choisis de façon à ce que les enfants établissent des relations et fixent des
repères.
Albums choisis :
Patatras !
Mademoiselle Sauve-qui-peut
Papa !
L’ogre, le loup, la petite fille et le gâteau
Plouf !
Le chien qui voulait être chat
Ces lectures, rapprochées dans le temps, favorisent les premiers repérages et
une approche comparative.
Il importe que les enfants repèrent chez cet auteur un univers avec des
personnages bien caractérisés : Mademoiselle Sauve-qui-peut, sûre d’elle et
autoritaire, Plouf le loup bête… On trouvera dans d’autres livres, le ronchon, le
goinfre…
De même, le fait que les récits de Corentin sont toujours des histoires à gags
est une autre piste à explorer : jeux de mots (Les deux goinfres), onomatopées,
conception de l’image (cadre qui bascule : Les deux goinfres), fabrication du livre
lui-même (format vertical de Plouf !, découpage de L’ogre…)…
Les registres de langue sont également intéressants à observer : expressions
familières et syntaxe enfantine pour les personnages, passage de la langue
archaïque des contes traditionnels au registre de conversation ordinaire pour le
narrateur (dans Mademoiselle Sauve-qui-peut, on passe de « Il était une fois une
petite fille, la plus espiègle qu’on eût pu voir. » à « Pif ! Paf ! pouf ! et patapouf !
… Et zou ! la voilà partie ! ».
Claire Tréguier, CPC Guingamp Nord
A chaque lecture, le nom de l’auteur est donné à un moment ou à un autre (l’absence du nom de
l’auteur peut être posée , au début de l’activité, comme une énigme à résoudre).
A la vision de la couverture de L’ogre, le loup, la petite fille et le gâteau, les
enfants repèrent le loup sur la couverture et font le rapport avec celui de
Patatras. On va alors chercher le livre au coin bibliothèque et on compare les
deux personnages. Aucun doute possible sur le style ainsi repéré.
A la lecture de Plouf !, on reparlera des deux loups vus précédemment, le cochon
sera comparé à celui de Mademoiselle Sauve-qui-peut, et les lapins seront
rapprochés de ceux de Patatras ! . Les enfants feront le rapprochement entre le
loup dans Mademoiselle Sauve-qui-peut et Plouf (on pourra faire un travail de
comparaison des deux personnages) ; ils percevront également, dans Plouf ! et
L’ogre…, les similitudes :
o des situations finales (seau cassé, bateau cassé),
o des caractéristiques des personnages principaux (ni l’ogre ni le loup ne
sont bien malins),
o de la structure narrative répétitive commune aux deux albums (récits qui
proposent le problème logique bien connu de la chèvre, du chou et du loup,
et qui s’articulent autour des allers et retours)…
Ces premiers repérages ne sont possibles que si chaque album est lu plusieurs
fois, il va de soi que ces comparaisons doivent venir essentiellement des enfants
eux-mêmes. Citons Catherine Tauveron à ce propos :
« L’objectif de l’enseignante est de vérifier que les élèves sont capables
d’eux-mêmes, sans sollicitation particulière, de faire des rapprochements
avec l’ensemble
de l’œuvre de l’auteur, c’est-à-dire de manifester
spontanément le comportement cognitif qu’on a cherché à développer chez
eux à propos des textes littéraires ».
2ème étape :
Identifier un style et son auteur : pour cette activité, placer dans le coin
bibliothèque d’autres livres (non connus des élèves) de Philippe Corentin et
proposer des photocopies d’albums d’auteurs variés :
Couvertures ou pages de livres photocopiées ou scannées
Possibilité d’utiliser la couleur ou le noir et blanc
Laisser les enfants feuilleter les livres. Ils découvrent alors des albums de
Philippe Corentin qu’ils ne connaissent pas mais qu’ils repèrent en tant que tels :
c’est une occasion de rapprocher, comparer, différencier.
Claire Tréguier, CPC Guingamp Nord
Cette approche permet de développer une compétence de lecture : elle privilégie
la recherche de relations.
Albums de Corentin :
L’arbre en bois
Tête à claques
Les deux goinfres
Mademoiselle Tout-à-l’envers
Machin chouette
Ces cinq albums ne sont pas connus des enfants.
Pour travailler, les enfants disposent d’images scannées et choisies de façon à ce
qu’elles leur rappellent quelque chose. Ainsi :
o Pour L’arbre en bois, image des bûcherons qui rappelle le décor de L’ogre…
/ image du petit garçon et de son chien dans le lit qui rappelle les
illustrations de Papa !
o Pour Tête à claques, image de Tête à claques qui descend chez les lapins
où l’on voit un escalier qui ressemble à celui que l’on voit dans Patatras !
o Pour Les deux goinfres, couverture où le personnage ressemble à
Mademoiselle Sauve-qui-peut / image du petit garçon et du chien dans lit
(Papa ! , L’arbre en bois) / image d’un gâteau (L’ogre…).
o Pour Mademoiselle Tout-à-l’envers, image du personnage principal qui
arrive chez les souris (Le chien qui voulait être chat).
o Pour Machin chouette image de la maman ou du papa (Papa !) / image du
chien dans son fauteuil (Le chien qui voulait être chat).
Par ailleurs, des images d’albums d’auteurs variés sont scannées également :
images de loups, de lapins (ceux de Claude Boujon par exemple)…
A la fin de la séance les livres de Philippe Corentin sont mis à part, les enfants
expliquent comment ils ont fait pour repérer les albums de l’auteur. Ceux-ci
seront lus (et relus) par la suite pour approfondir le travail amorcé.
3ème étape :
Retrouver le livre correspondant aux différents éléments extraits de l’album
(présentés les uns après les autres).
Livre présenté ici : Tête à claques
Les éléments extraits du livre et retenus par l’enseignant sont disposés sur une affiche, seul un
élément est visible (système de caches).
Les élèves expriment une première prise d’indices. Puis les autres éléments de l’affiche sont
dévoilés un par un les uns après les autres.
Les élèves échangent entre eux, mettent en relation, ils vont chercher dans le coin bibliothèque
les livres qui pourraient correspondre aux éléments de l’affiche. Ils émettent des hypothèses, ils
justifient, ils argumentent, ils valident ou rejettent… jusqu’à obtenir l’ouvrage attendu.
Claire Tréguier, CPC Guingamp Nord
1ère image dévoilée : le loup
2ème image : le lapin
3ème image : le cochon
4ème image : l’escalier
5ème image : onomatopée
6ème image : dents
7ème image : nom de l’auteur
Pour complexifier la tâche, on peut proposer ces mêmes images en noir et blanc.
Autre dispositif possible avec ces images : les présenter sous forme de cartes à distribuer :
chaque enfant reçoit une carte qu’il décrit aux autres sans la montrer ; après échanges et mises
en relation, les enfants retrouvent le livre correspondant aux différents éléments présents sur
les cartes.
Claire Tréguier, CPC Guingamp Nord
Claire Tréguier, CPC Guingamp Nord