10 - Foutraque

Transcription

10 - Foutraque
Disques au bol
Lydia LunchLydia
- Smoke
Lunch
in the
- Smoke
Shadows
in the Shadows
(Atavistic - novembre
(Atavistic2004)
- novembre 2004)
Plus calme que Bad
PlusMoon
calme
Rising
que Bad
avecMoon
la jeunesse
Rising avec
sonique
la jeunesse
et encoresonifougueuse, mais pasque
moins
et encore
dérangée,
fougueuse,
Lydia Lunch
mais pas
nous
moins
livre dérangée,
avec Smoke
in the Shadows un
Lydia
carnet
Lunch
intime
nous
poisseux
livre avec
et perturbé,
Smoke inhanté
the Shadows
de ses déun
mons sexuels. carnet intime poisseux et perturbé, hanté de ses déBande-son possible
mons
pour
sexuels.
les errances de drogués des poètes de la Beat
Bande-son
Generation,possible
à la recherche
pour lesdeerrances
leur pulsation
de drogués
intime,
des
oupoètes
film noir
de tourné
la Beat
Generation,
sous la pluie,à un
la recherche
jour de grand
de leur
froid
pulsation
de la finintime,
des années
ou film
40,noir
et de
tourné
prosous
fondelamélancolie
pluie, un jour
contaminante.
de grand froid de la fin des années 40, et de profonde
On entre
mélancolie
dans un contaminante.
bar enfumé, on n’y voit goutte, et on se laisse imméOn
diatement
entre dans
prendre
un bar
parenfumé,
ce jazz mutant,
on n’y voit
cette
goutte,
pop vénéneuse,
et on se laisse
et plus
immési
diatement
affinités, qui
prendre
a à voir
par
avec
ce jazz
une mutant,
poésie scandée,
cette pop
mais
vénéneuse,
crachée, et
la plus
bile aux
si
affinités,
lèvres. Johnny
qui a à
Behind
voir avec
The une
Deuce,
poésie
Touch
scandée,
My Evil,
mais
Gone
crachée,
City oulaTrick
bile aux
Bab
lèvres.
sont autant
Johnny
de Behind
complaintes
The Deuce,
perverses
Touch
de My
rage
Evil,
rentrée,
Gone de
City
colère
ou Trick
refouBab
sont
lée. Aautant
l’inverse,
de complaintes
Hangover Hotel,
perverses
I LovedeHow
rageYou…,
rentrée,
Blame
de colère
tiennent
refouplus
lée.
d’une
A fusion
l’inverse,
trip-hop
Hangover
d’un Hotel,
TrickyI défoncé
Love How
et You…,
du jazzBlame
le plus
tiennent
sombre.plus
d’une
L’éponyme
fusionSmoke
trip-hop
in the
d’unShadows,
Tricky défoncé
emblématique,
et du jazzbatterie,
le plus sombre.
piano, synL’éponyme
thé, est uneSmoke
troublante
in the
comptine
Shadows,
pour
emblématique,
nuit solitaire batterie,
et tourmentée.
piano, synQuelthé,
quesest
bidouillages
une troublante
électrocomptine
(de saison
pour
?) nuit
sur Lost
solitaire
World,
et tourmentée.
mais sinon un
Queldisque
ques bidouillages
intègre, quiélectro
dévoile
(de
aux
saison
patients
?) sur
sesLost
trésors
World,
nocturnes
mais sinon
et possible
un
disque
source intègre,
d’inspiration
qui dévoile
pour les
aux
déjà
patients
bien émoussés
ses trésors
Tom
nocturnes
Waits, et
Tricky
possible
et
autres
source animaux
d’inspiration
en liberté
pour les
surveillée.
déjà bien émoussés Tom Waits, Tricky et
autres animaux en liberté surveillée.
Stanislas de Guillebon - [email protected]
Stanislas de Guillebon - [email protected]
(Lydia Lunch en concert à Glaz’art (Paris) - dim. 21/11/04)
(Lydia Lunch en concert à Glaz’art (Paris) - dim. 21/11/04)
Woven Hand - Consider the birds
- Consider
(Glitterhouse Woven
RecordsHand
/ Talitres
- 2004)the birds
(Glitterhouse Records / Talitres - 2004)
Le chanteur de Sixteen Horsepower, David Eugene Edwards, poursuit sa route tortueuse
et chaotique
sur les
chemins de la
foi… Ceux
qui
Le chanteur
de Sixteen
Horsepower,
David
Eugene
ont vu cet homme
sur scènepoursuit
- avec son
groupe
le plus connu
ou soussur
le
Edwards,
sa route
tortueuse
et chaotique
nom de Wovenhand
- saventdeà la
quel
point
il est
chanles chemins
foi…
Ceux
qui habité
ont vu par
cet ses
homme
sur
sons ; il vit chaque
mot-qui
sort
degroupe
sa bouche,
comme
vie en
déscène
avec
son
le plus
connusiousasous
le nom
pendait.
de Wovenhand - savent à quel point il est habité par
Hanté
par des;démons
inquiétants
l’espoir
d’une
rédemption
ses chansons
il vit chaque
mot quietsort
de sa
bouche,
comme inaccessi sa vie
sible,
les morceaux de Woven Hand ont souvent les mêmes atours
en dépendait.
rugueux,
et terrifiants
queetceux
de Sixteen
Horsepower.
Hanté parreligieux
des démons
inquiétants
l’espoir
d’une rédemption
inaccesTout
sont-ils moins
rock et
plus ont
country/folk/blues...
Lesatours
instrusible,juste
les morceaux
de Woven
Hand
souvent les mêmes
mentations
sont volontairement
dépouillées
l’extrême
pour donner la
rugueux, religieux
et terrifiants que
ceux de àSixteen
Horsepower.
place
qu’elle
méritemoins
à la voix
de David EugeneLes
Edwards.
Tout juste
sont-ils
rocksaisissante
et plus country/folk/blues...
instruSouvent
seul
avec
un banjo, unedépouillées
guitare antique,
ou un pour
piano,
le songmentations
sont
volontairement
à l’extrême
donner
la
writer
torturémérite
a également
convoqué
en studio
de sobres
musiciens
pour
place qu’elle
à la voix
saisissante
de David
Eugene
Edwards.
interpréter
ses
chansons
troublantes.
Ce antique,
dénuement
contribue
Souvent seul
avec
un banjo,
une guitare
ou musical
un piano,
le song- à
faire
Consider
the birds un
disque en
presque
Et ce ne sont
writerde
torturé
a également
convoqué
studioensorcelant.
de sobres musiciens
pour
pas les thèmes
des paroles
- la paradis,
Jesus,
la foi, la
culpabiliinterpréter
ses chansons
troublantes.
Cel’enfer,
dénuement
musical
contribue
à
té, le de
jugement,
loi,birds
la violence
- qui
vont contribuer
à « Et
détendre
»
faire
Considerlathe
un disque
presque
ensorcelant.
ce ne sont
l’atmosphère,
chargée…
pas les thèmesplutôt
des paroles
- la paradis, l’enfer, Jesus, la foi, la culpabiliComme
Johnny la
Cash,
dont la voix
d’Edwards
se rapproche
parfois»-,
té, le jugement,
loi, la- violence
- qui
vont contribuer
à « détendre
l’homme
derrière
Woven
Hand arrive à passionner son auditoire pour
l’atmosphère,
plutôt
chargée…
des
thèmes
qui lui
sont -étrangers
a priori.
Devant
de conviction
Comme
Johnny
Cash,
dont la voix
d’Edwards
setant
rapproche
parfois et
-,
de
ferveur
musicale,
on neHand
peut que
dire
: « Amen ».son auditoire pour
l’homme
derrière
Woven
arrive
à passionner
des thèmes qui lui sont étrangers a priori. Devant tant de conviction et
Pierre
Andrieu
- [email protected]
de ferveur
musicale,
on ne peut que dire : « Amen ».
(Woven Hand en concert à l’Européen (Paris) - dim. 28/11/04)
Pierre Andrieu - [email protected]
(Woven Hand en concert à l’Européen (Paris) - dim. 28/11/04)
Programme Foutraque des
prochaines semaines...
TOULOUSE
FOUTRAQUE
#10
Le Fanzine à parution aléatoire de l’asso
Foutraque.
SUSHI COCO PARTY #2 (mix + live)
samedi 27 novembre 2004, à partir de 22h
L'Ouverture - 43, Rue Roland Garros
www.foutraque.com
PAF : 5 euros, 3 euros adhérents.
(avec 1 sushi et 1 cocktail offerts)
Edito.
Novembre 2004
Soirée concerts autour de 3 beautiful loosers et des sushis !
Pas vu, pas pris
M. Milton (no way folk from Nowhere)
Dead TV Star (dead pop from Montauban)
Miami (slow-core from Toulouse, avec des ex-membres de
Watermelon Club et de Kim) : sous leur musique douceamère couve une violence contenue ... et maîtrisée.
Le dernier édito en date sentait un peu la nostalgie. L’âge d’or du MP3 semblait déclinant. Les
premières larmes commençaient à couler.
Aujourd’hui, deux mois plus tard, la situation est
radicalement différente.
+ mix all nite long !
PARIS
Foutraque, an indie punk'n'roll party
samedi 4 décembre, à partir de 22h30
Le Truskel - 12, Rue Feydeau
(M° Bourse ou Gds Boulevards)
Entrée libre !
Mix de la Foutraque Team (demiplaymobil, Creps, dj fosse + guests)
Ont joué, depuis mai 2003, dans le cadre de soirées
organisées par l’asso :
The National (USA), Clogs (USA), The Hells (UK),
Tamara Williamson (Ca), Arca, Novö, Téléfax, Angle,
Mygük, Hyperclean, Hot Flowers, Angil, Yeepee,
Lilliput Orkestra, Luc, Carlosound, Nothing Else...
Avis à la population :
L’association Foutraque (loi 1901) recherche des collaborateurs bénévoles pour son webzine, son fanzine, l’organisation d’événements (concerts et soirées)…
Renseignements : [email protected]
Pour mémoire, Foutraque, c’est :
• Une association avec une vingtaine d’adhérents,
• Un webzine, foutraque.com : près de 1200 chroniques
indexées (disques, concerts, festivals, DVD, ciné...), 50
interviews, entre 700 et 1000 visiteurs uniques quotidiens
et 1550 abonnés à sa newsletter hebdomadaire,
• Un canard papier, Foutraque, paraissant à rythme aléatoire (premier numéro : avril 2003) distribué à Toulouse,
Paris, Evreux (salles de concerts, bars...)
• L’organisation de soirées, grâce à son collectif de dj’s (la
Foutraque Team) et de concerts (un festival étant prévu à
terme).
Plus question de sentiments, de volonté d’aider la création ou
quoi que ce soit. C’est la peur du gendarme qui a pris le pas.
L’emblématique Anne-Sophie, sanctifiée par Télérama, et 50
autres malheureux risquent de la prison et une très forte
amende. Tout porte à croire que leur sanction ne sera pas si
exemplaire que ça. Pour autant, le flip a pris le pas sur la passion. Télécharger un MP3, maintenant, c’est comme baiser sans
capote, c’est une sacrée prise de risque. Alors on fait des calculs
savants : 10 millions d’utilisateurs divisés par 200 couillons qui
devront payer, ça fait donc, ça fait donc… 1 chance sur 50 000 de
se faire avoir. Pour une famille de 5 personnes, tous utilisateurs,
la jauge de risque passe à 1 sur 10 000. Bref, Soulseek ferait
bien d’intégrer une calculette dans sa future version.
Ces morbides supputations sonnent en tout cas le glas du premier âge du MP3, celui du tout-gratuit pour tout le monde. Le
grand bûcher initié par les maisons de disques a les flammes assez puissantes pour brûler les ailes des plus faibles. Tout le problème est là. Le MP3 n’est pas mort. Il est juste condamné à
brève échéance pour l’utilisateur moyen. Pour les autres, à savoir
les initiés, rien n’est fini. L’illégalité va doper l’innovation et le
cryptage du téléchargement va peu à peu s’imposer. Pas vus, pas
pris, les internautes chevronnés auront la parade. Ce que n’aura
pas la ménagère de moins de 50 ans, trop faible techniquement
pour accéder à ces technologies.
Si ce modèle se confirme, c’est la fin de l’utopie MP3 : un grand
marché gratuit, une grande surface un peu foutraque qui échappait à l’emprise du MEDEF. Le Barbès de l’Internet est mort, vive
la deuxième génération du peer to peer.
Vincent Glad ([email protected]) -
(Photo : Rudy Waks pour Télérama)
Interview
Overhead
(Entretien avec Nicolas Leroux réalisé par
téléphone le mercredi 20 octobre 2004)
Peut-on survivre à un chef-d’œuvre ? Je ne sais pas si
Nicolas Leroux, le chanteur/songwriter d’Overhead
s’est posé la question à propos du sublime Silent Witness
(Naïve/2002) mais en tout cas, je me la suis posée à sa place… Ce questionnement n’est en rien anodin, beaucoup d’artistes ayant sorti un premier album parfait (Lloyd Cole avec Rattlesnakes, Suede avec leur premier album éponyme, Oasis avec Definitely Maybe), qui plus est, la quintessence d’un style, ne s’en sont jamais réellement remis… Alors pourquoi
avoir pris le risque sur le nouvel album No Time Between (Naïve/2004)
d’abandonner cette «union» si parfaite entre jazz et rock ? Pourquoi le
personnel d’Overhead a-t-il changé à ce point ? Foutraque se devait de
vous apporter des réponses…
Foutraque: Comme le personnel d'Overhead a beaucoup évolué
entre les 2 albums, est-ce qu'on peut considérer No Time Between
comme un nouveau départ, ou malgré tout, comme une suite logique du précédent opus ?
Nicolas Leroux: Je pense que c’est un nouveau départ, parce-que c’est
un groupe qui est différent, dans le sens où je suis le seul élément restant
de la première formation. La grosse différence, également, c’est le fait
que j’étais le seul compositeur sur le premier album, et que maintenant,
on est désormais trois à composer. J’écris toujours tous les textes, je
compose «principalement» on va dire, mais il y a plus d’échanges qu’auparavant. Néanmoins, il demeure une continuité entre les 2 albums par le
biais de ma voix et le style de mes compositions. Mais il est clair que je
préfère voir ça comme un nouveau départ pour Overhead…
Sur ce deuxième opus, la sensibilité jazz d'Overhead qui était très
présente sur Silent Witness semble avoir quasiment disparu, au
profit d'une orientation plus «indie-rock». A quoi est dû ce profond changement, et n'avez vous pas peur de perdre au passage
ce qui faisait le charme d'Overhead ?
Ce changement est dû, encore une fois, au fait que les musiciens ne sont
plus les mêmes, et que j’ai voulu partager avec les 2 nouveaux membres
ma culture musicale qui est plus orientée «indé» que jazz, même si c’est
un style que j’apprécie beaucoup. Néanmoins, c’est vrai que «l’aspect
jazz» est assez «camouflé» sur le deuxième album, voire inexistant sur la
plupart des morceaux. Mais ce n’est pas quelque-chose de perdu, dans le
sens où il y a une «facture sonore» qui n’est plus là, mais c’est justement
cela que je voulais changer, donc c’est un choix que j’assume.
Malgré un accueil critique dithyrambique, votre premier disque
Silent Witness n'a pas fait un gros carton en terme de vente. Estce que ce «demi-succès» vous a laissé un «goût amer» dans la
bouche, et est-ce que cela a entraîné une remise en question et
des interrogations avant l’enregistrement de ce nouvel album ?
Non, en fait les seules interrogations et remises en question que j’ai eues
c’est uniquement au niveau artistique. On a vendu environ 19 000 disques
du premier opus, et la maison de disque (Naïve) semblait très contente de
ce résultat, du fait que l’on soit un groupe inconnu et que l’on arrive à ce
chiffre de vente. C’est un «score» qui me semble honorable, mais c’est
vrai que c’est loin des «cartons» réalisés par des musiques plus commerciales. Ca ne me pose pas vraiment de problème, les choses que je préfère se vendent généralement peu… Mon plus gros regret sur Silent Witness c’est qu’il n’ait pas eu la chance d’être développé à l’international.
Actuellement, on se «bat» avec Naïve pour les obliger à nous faire tourner
et surtout à nous vendre à l’étranger. Mais c’est vrai que ce n’est pas facile, Naïve restant une «boîte» indépendante qui n’a pas forcément des
affiliés partout dans le monde… En janvier, nous allons participer à un
festival en Hollande qui va certainement nous ouvrir des portes à l’inter-
national. C’est une sorte de Midem hollandais où tu joues devant
des professionnels… A.S Dragon l’avait fait l’année dernière.
Est-ce que le fait de chanter en anglais pour un groupe français n'est pas finalement un frein à une meilleure reconnaissance, si l'on considère les quotas en radio, et le côté snob du
public «indé» qui préfèrera toujours acheter un "original anglais" à une "copie française" ?
C’est clair, je crois que tu as raison sur les deux points. Il y a une
espèce de «réaction française» par rapport à ça, et je suis sûr que
des festivals ne nous programment pas parce qu’ils préfèrent avoir
des groupes anglais…
Les réactions de la presse française sur le deuxième album ont été
bonnes mine de rien, mais on me reproche néanmoins de toujours
chanter en anglais… Ce qui est étonnant, c’est que dans le reste de
l’Europe, on trouve quantité de groupe qui chantent en anglais, sans
que cela pose aucun problème… Au final, je chante en anglais car
c’est un choix artistique, et que cela plaise ou pas, ce n’est pas mon
problème…même si j’avoue que ce n’est pas un avantage en France.
Quand j’ai commencé à faire de la musique j’étais en Angleterre, et
je pensais la proposer directement aux anglais, sans imaginer les
problèmes que cela engendrerait dans mon propre pays. Ce n’est
que le début, j’espère que les gens vont se décoincer au bout d’un
moment, et même s’ ils ne le font pas, c’est pas très grave, je veux
pouvoir jouer ma musique «autre part», et la langue anglaise m’en
donne l’opportunité. J’ai un éditeur anglais et je travaille actuellement avec Noel Hogan (compositeur/guitariste des Cranberries)
sur son nouvel album, j’ai écrit deux textes et chanté deux morceaux. Pour moi, c’est une vraie reconnaissance, plus que les problèmes «franco-français» de «masturbation» sur le retour de la
«chanson française», et le fait de dédaigner cette minorité qui
n’«emmerde» personne, et qui n’a aucune place sur les médias télévisuels et radiophoniques où cela reste dramatique…
Quand les journalistes évoquent Overhead, c’est souvent en
insistant «lourdement» sur vos influences. Pour Silent Witness, on a évoqué pèle-mèle Chet Baker, Talk Talk, Jeff Buckley, et pour No Time Between, Interpol, Sonic Youth & les
Cure. Selon toi, cette façon de toujours appréhender le
groupe sous cet angle-là n’est-elle pas une manière de lui
enlever de la légitimité, en accréditant l’idée qu’Overhead ne
serait au fond qu’une simple «copie» de groupe anglosaxons, et non pas une formation proposant une musique
pleinement originale ?
Oui, mais je pense que ce serait faux de dire que notre musique est
pleinement originale, car on a forcément des influences, donc autant
les revendiquer plutôt que de les cacher. Maintenant, je t’avoue
qu’on se sent obligé de les donner car on nous les demande constamment… Au bout d’un moment, on a une petite liste dans la tête
qui est rodée, et on ressort les 4/5 noms qui nous semble les plus
appropriés.
Pour conclure, est-ce que l'idée de faire remixer vos titres
par des artistes electro est quelque chose qui pourrait te séduire, ou au contraire, tu aurais peur que cela dénature l’univers d’Overhead ?
En fait, je pense que cette démarche aurait été très adéquate pour
le premier album Silent Witness, mais par contre, je n’imagine pas
trop des versions electro des titres présents sur No Time Between.
De plus, j’ai l’impression que le remix est un peu en perte de vitesse… Il faudrait vraiment que cela soit fait par des artistes que
j’apprécie. Je crois que je préfèrerais largement collaborer avec
d’autres artistes plutôt que me «faire» remixer.
Pour en savoir plus : www.overhead-music.com - www.naive.fr
Olivier Marin - [email protected]
(Retrouvez l’intégralité de l’interview sur www.foutraque.com)
Live
The (International) Noise Conpiracy
Le Trabendo (Paris) - lundi 8 novembre 2004
« Taisez-vous Elkabbach » !
Georges Marchais a prononcé LA petite
phrase.
Celle que toute personnalité politique rêverait
également de graver un jour pour entrer au
Panthéon des best-of télévisés.
L'ex-mentor du Parti Communiste Français, à
l’époque de son rayonnement (inter)national, n'est plus.
Mais il a dû se retourner, de joie, au coeur de son tombeau
Stalinien, lundi 8 novembre 2004 !
5 trublions Suédois, donc par essence de sauvages capitalistes, revendiquant haut et fort son héritage et leur attachement à des valeurs communisantes.
The (International) Noise Conspiracy, malgré une récente
signature sur le label American -dont le boss est le producteur
multiplatiné Rick Rubin- possède de solides convictions
« rougisantes ». Et ils dévoilent chaque soir leur programme
sur les planches qui les accueillent. Vêtus à l'identique, veste
para-militaire et jeans Levi's -il faut sauver une multinationale
en perdition- les membres de The (I)NC se démèneront,
corps et âme, pendant plus d'une heure.
Défendant leur dernier pamphlet libertaire Armed Love, leur
chanteur, Dennis Lyxzen se vantera d'avoir téléchargé le
dernier Hives -on ne peut lui donner tort tant le disque est
passable- et demandera par la même occasion, combien de
personnes avaient téléchargé leur propre album paru en juillet dernier.
Quelques doigts timides se levèrent. Rebondissant tel un
gymnaste, Lyxzen rappellera que le P2P est une merveilleuse
invention qui fait la nique au business !
Mais The (International) Noise Conspiracy n'est pas seulement un discours et un look, c'est également un son et une
présence. La soul punkisante des suédois électrise agilement
et sournoisement, certains titres frôlent aisément la perfection de l'écriture sixties. Ce qui a permis, par la même occasion, de réveiller le public Parisien, un peu engourdi.
Le combo Scandinave est surtout une véritable machine de
guerre scénique, où l'énergie et l'activité prédominent et
Dennis Lyxzen, un charismatique leader qui sait enchaîner
salto avant et lancer arrière de tambourin.
A quand un morceau composé par The (International)
Noise Conspiracy et dédié à Georges Marchais intitulé :
« Shade up Elkabbach » ! Concert de l'année.
Samuel Charon - [email protected]
FOUTRAQUE N°10 - Novembre 2004
Une publication de Foutraque - L’Association
39 Boulevard des Récollets - 31400 TOULOUSE
[email protected]
Directeur de la Publication : Jérôme Crépieux
Rédacteur en chef : Samuel Charon
Ont participé à ce numéro : Samuel Charon, Olivier Marin, Vincent
Glad, Pierre Andrieu, Stanislas de Guillebon, Jérôme Crépieux...
ISSN : En cours
Commission Paritaire : En Cours

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