AKI KAURISMÄKI
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AKI KAURISMÄKI
Le lumières.qxd Conception : AFCAE - Impression : Typoform AE 6/10/06 13:13 Page 2 AFCAE PROMOTION AKI KAURISMÄKI Ce film est soutenu par les salles de cinéma adhérentes à l’ASSOCIATION FRANÇAISE DES CINÉMAS D’ART ET D’ESSAI, 12, rue Vauvenargues 75018 Paris - Tél. : 01 56 33 13 20 - Fax : 01 43 80 41 14 E-mail : [email protected] - Site : http://www.art-et-essai.org Le lumières.qxd 6/10/06 13:13 Page 3 Les quatre saisons de la solitude Les héros Prolétaires, losers, marginaux … « Les hommes du monde se trouvent dans les couches les plus défavorisées de la société tandis que la Finlande des bourgeois a Peter von Bagh perdu son humanité et sa dignité. » La lumière Qu’ils soient en couleurs ou en noir et blanc, les films de Kaurismäki possèdent une lumière incomparable. Certains plans font penser aux tableaux d’Edward Hopper. « Il m’arrive parfois, pour m’amuser de citer dans un plan Rembrandt, Goya ou Vermeer ou de demander à Timo Salminen (1) des lumières à leur manière. » Aki Kaurismäki (1) Chef opérateur de tous les films d’Aki Kaurismäki. * Les citations sont extraites de l’ouvrage Aki Kaurismäki de Peter Von Bagh coédité par Les éditions Cahiers du Cinéma et le Festival International du film de Locarno. Collection Albums 224 pages/150 photos en noir et couleur / 30 euros Peter Von Bagh anime la revue de cinéma Filmihullu à Helsinki et a dirigé la cinémathèque finlandaise. Le thème des Lumières du faubourg est la solitude, un thème souvent traité. Cependant, le spectateur a été presque toujours épargné de l’essentiel. Dans cette image de la solitude, il n’y a ni d’échappatoire, ni de sensiblerie, bref aucune de ces distractions qui en fait nous font rater l’essentiel. Il n’y a plus dans les Lumières du faubourg l’éclairage romantique et le côté fabuleux que Kaurismäki a si souvent filmé d’une façon magique. L’image qui nous est donnée de la ville est la plus belle et la plus complexe esquisse d’un grand cinéaste urbain ; il s’y imbrique l’image d’Epinal d’une Finlande officielle et celle impitoyable des quartiers de Ruoholahti d’Helsinki, le labyrinthe de l’architecture autant que des consciences. La Finlande se porte mieux que jamais. Même le gardien de nuit Koistinen (Janne Hyytiäinen) est en contact direct avec le succès. Il garde les grandes propriétés. Son lieu de travail et son modeste logement se trouvent dans le quartier qui symbolise le succès. Cependant, dans l’ombre de cette prospérité on découvre des citoyens brimés. Le sadisme quotidien s’infiltre partout, comme un héritage transmis aux personnes qui l’exercent. Le mal de vivre de tous s’exprime dans la violence. Koistinen est tabassé plusieurs fois, le passage à tabac est aussi immuable que la rotation de la lune. Les Lumières du faubourg clôt la série des trois films qui a été définie comme la « trilogie des perdants ». Les films précédents figuraient également dans la sélection officielle du Festival de Cannes. Au loin s’en vont les nuages (1996), dont le thème est le chômage et L’Homme sans passé (2002) sur fond de pénurie de logement raconte l’histoire d’une vie qui doit être refaite. Les Lumières du faubourg c’est également l’histoire d’un homme de l’ombre, ou plutôt l’histoire d’un monde qui n’est plus qu’une ombre pour ce personnage aux qualités humaines démodées. A leur place priment l’escroquerie et une répartition des revenus absurdement insolente, déchirante comme ce théorème : la propriété c’est, d’une façon dissimulée ou non, le vol. Dans cette œuvre, il n’y a pas une image qui aurait pu être signée par un autre réalisateur, ni aucun dialogue qui aurait pu être écrit par un autre. La bande son est aussi exceptionnelle, avec la voix de deux grands rois du tango : l’Argentin Carlos Gardel, connu de tous, et le Finlandais Olavi Virta, connu de quelques rares Finlandais, mais qui mériterait de l’être de tous. Dans cet univers un homme étrange fait une apparition rêveuse dans le monde de Kaurismäki. Parce que les auteurs de grands crimes veulent agir sans contrainte, Koistinen fait un parfait souffre-douleur, selon les mots de la femme qui s’est vendue pour de l’argent : « fidèle comme un chien, un idiot romantique ». Par son métier, Koistinen n’est pas un mouchard. Il ne parle donc même pas de la fille qui l’a trahi. Sa façon morale d’agir ne s’accorde pas avec la société, qui n’a aucune ressource pour comprendre et encore moins protéger les gens comme lui. Dans le personnage de Koistinen se dessine toute l’équation cruelle : à travers un état d’âme aussi fermé s’ouvre une large vision intérieure de la société. En cela résident le paradoxe de cette œuvre et sa beauté spécifique. Le personnage principal est littéralement seul jusqu’aux dernières images du film où tout change, ce qui donne aux images une force incroyable. La description la plus absolue de la solitude dans ce film se conclut par le fait que l’homme n’est pas seul. Deux est l’équation la plus petite. C’est peut-être la seule équation comme à la fin des films de Nicholas Ray. Aki Kaurismäki a réalisé son œuvre la plus confiante et la plus incorruptible. Peter von Bagh La palett de couleu L’économ et le jeu d Le lumières.qxd 6/10/06 13:13 Page 4 La palette de couleurs Rouges, jaunes, bleus aux tonalités chaudes … Le réalisateur intervient au moment de la construction des décors, un nuancier dans la poche pour indiquer les codes couleurs aux décorateurs. « Les couleurs peuvent servir à commenter un personnage, ou à définir une scène et par ce biais l’état d’esprit des protagonistes » … « seule la lumière révèle les couleurs et crée les ombres, qui sont le miroir de l’âme, comme nous l’a appris Rembrandt. » Aki Kaurismäki La ville « Le principal paysage de l’âme de Kaurismäki est la « zone » entre la campagne et la ville. Même dans ses images urbaines, nous sommes presque toujours à la périphérie, ailleurs que dans le centre ; ce dernier se caractérise par des espaces devenus impersonnels, des nonlieux. Dans Les Lumières du faubourg, le quartier de Ruoholati, à Helsinki, a été entièrement reconstruit avec l’argent de puissantes entreprises disposant d’assez d’influence pour rayer de la carte un lieu culturel aussi symbolique de l’indépendance de la jeunesse que le mythique Lepakko » (lieu culturel consacré aux jeunes artistes, en activité de 1979 à 1999). Peter Von Bagh Un regard sur la société finlandaise Aki Kaurismäki véhicule de film en film son regard sur ce petit pays qu’est la Finlande, influencé par la civilisation russe et son épisode soviétique, aujourd’hui vouée au capitalisme sauvage. « Je ne nourris aucune illusion sur la valeur artistique de mes films, mais je sais en même temps qu’ils auront une force de témoignage importante le jour où – si quelqu’un en prend la peine – on étudiera par exemple l’image des années 80 et en particulier l’image de la ville de Helsinki. » L’économie de dialogues et le jeu des regards L’éventail des procédés narratifs (comme les paroles d’une chanson utilisées en dialogue) et le jeu des acteurs se passent de dialogues inutiles. « Les sentiments s’expriment par la direction du regard. A certains moments, Kaurismäki me demandait de regarder la fille à quatre centimètres du nez. Parfois, il voulait dix pour cent de fierté ou trentetrois pour cent de tristesse. » Janne Hyytiännen, dont les yeux ont sans doute été « dirigés » dans Les lumières du Faubourg avec le plus de sophistication à ce jour. » Peter Von Bagh « Un bon acteur est capable d’en exprimer plus avec son sourcil gauche que la chute de quelques hélicoptères ou une guerilla dans un salon. » Aki Kaurismäki Aki Kaurismäki « A partir du début des années 1960, sous l’influence des promoteurs immobiliers, des politiciens et des économistes ineptes ont presque entièrement détruit la Finlande à laquelle j’avais eu le temps de m’attacher (…) Le pays a été transformé en une sorte d’expérience mondialisante où pas un toit ni une tête ne dépasse. La réalité est devenue un délire, avec le développement pour mantra. » Bars et restaurants Ils servent de décor à de nombreuses scènes. « Une scène clef de L’Homme sans passé a été filmée au bar du Moskova, copie conforme des bars des pays socialistes » Peter Von Bagh Une bonne partie de l’action de Au loin s’en vont les nuages se déroule dans le restaurant ouvert par Ilona. Dans Les Lumières du Faubourg c’est dans le restaurant de luxe où Koistinen a trouvé un emploi après sa sortie de prison que son avenir basculera. Aki Kaurismäki 6/10/06 13:13 Page 1 AKI KAURISMÄKI Ecrivain, réalisateur, monteur et producteur Né le 4.4.1957, mais… Les lumières du faubourg clôt la trilogie commencée avec Au loin s’en vont les nuages et L’homme sans passé. Le premier film aborde le thème du chômage, le second parle des sans-abris, Les Lumières du faubourg traite de la solitude. A l’instar des personnages de vagabond qu’affectionnait Chaplin, le personnage principal, Koistinen, arpente le pavé à la recherche d’une petite place au soleil, mais l’indifférence générale et la mécanique sans visage de la société s’acharnent à briser ses modestes espoirs les uns après les autres. Un groupe de bandits exploite sa soif d’amour et son poste de veilleur de nuit avec l’aide de la femme la plus calculatrice dans l’histoire du cinéma depuis « Eve » de Joseph L. Mankiewicz, ils organisent un cambriolage dont Koistinen est rendu seul responsable. Et voilà Koistinen privé de son travail, de sa liberté, et de ses rêves. Heureusement pour lui, l’auteur du film a la réputation d’être un vieil homme au cœur tendre, on peut donc espérer qu’une étincelle d’espoir illuminera la scène finale. Aki Kaurismäki ...Longs-métrages en tant que réalisateur 1981 The Saimaa Gesture (co-réalisé avec Mika Kaurismäki) 1983 Crime et châtiment 1985 Calamari Union 1986 Shadows in Paradise 1987 Hamlet goes business 1988 Ariel 1989 Leningrad cowboys go America 1990 La fille aux allumettes J’ai engagé un tueur 1992 La vie de bohème 1993 Total balalaika show concert à Helsinki (documentaire) 1994 Tiens ton foulard, Tatiana Leningrad cowboys meet Moses 1996 Au loin s’en vont les nuages 1998 Juha 2002 L’homme sans passé 2006 Les lumières du faubourg JANNE HYYTIÄINEN MARIA JÄRVENHELMI MARIA HEISKANEN ILKKA KOIVULA MATTI ONNISMAA SULEVI PELTOLA ANTTI REINI NEKA HAAPANEN SANTTU KARVONEN SESA LEHTO JUKKA RAUTIAINEN JUKKA SALMI Barman HEIKKI HEIMO Chienne PAJU Groupe MELROSE Caissière du supermarché KATI OUTINEN Vigiles LISTE TECHNIQUE Ecrit, réalisé et produit par Aki Kaurismäki Timo Salminen Jouko Lumme Tero Malmberg Décors Markku Pätilä Costumière Outi Harjupatana Maquillage Nadja Delcos Chef éclairagiste Olli Varja Photographe de plateau Marja-Leena Hukkanen Directeur de production Ilkka Mertsola Assistante réalisateur Nadja Delcos Une production Sputnik Oy en association avec YLE TV-I Chef opérateur Ingénieurs du son Créée en 1955 par des directeurs de salles et des critiques, l'Association Française des Cinémas d'Art et d'Essai (A.F.C.A.E.) a obtenu un statut officiel en 1959 grâce à André Malraux, alors Ministre de la Culture. Comptant à ses débuts 5 salles adhérentes, elle regroupe, en 2006, 1000 établissements représentant près de 2050 écrans. Les salles de cinéma adhérentes à l’AFCAE ont choisi de défendre le cinéma des auteurs en leur consacrant une large part dans leur programmation. Leurs écrans sont des fenêtres ouvertes sur le monde et leurs salles des espaces d’expression et de liberté. Chaque année, les salles Art et Essai soutiennent des films parce qu’il leur semble indispensable : • de découvrir talents, de nouveaux • de suivre en toute fidélité des auteurs importants, LISTE ARTISTIQUE Koistinen Mirja Aila Lindholm Chef d’équipe Contremaître Vigiles AFCAE La fondation finlandaise de la cinématographie Pandora films En coproduction avec ZDF / ARTE Coproduction Pyramide productions (Fabienne Vonier) en coproduction avec Arte France cinéma avec la participation de Canal + Bim Distribuzione C More entertainment Distribution PYRAMIDE 5, rue du Chevalier de Saint George, 75008 Paris Tél. 01 42 96 01 10 Fax 01 40 20 02 21 www.pyramidefilms.com avec le soutien de Finlande / 35 mm / Couleur/ 1.85 / Dolby Digital / Durée : 1h20 S O R T I E N AT I O N A L E L E 2 5 O C T O B R E 2 0 0 6 • de favoriser les cinématographies de tous les continents. Ainsi, dans un esprit de responsabilité publique, les salles de cinéma Art et Essai ont soutenu LES LUMIERES DU FAUBOURG pour qu’une rencontre puisse avoir lieu entre ce film et vous, dans votre salle de proximité. Ce document vous est offert par l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai 12, rue Vauvenargues 75018 PARIS - tél : 01 56 33 13 20 fax : 01 43 80 41 14 E-Mail : [email protected] Site : http://www.art-et-essai.org et par les salles adhérentes à l’association. Conception : AFCAE - Impression : Typoform Le lumières.qxd