L`immigration Italienne en France

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L`immigration Italienne en France
L’immigration Italienne en France
Quelles sont les causes et les conséquences de cette immigration en
France ?
INTRO
En 1881, on dénombre 230 000 italiens en France, en 1901 400 000, puis cette population se voie
doublée pendant l'entre-deux-guerre en 1931 avec plus de 800 000 italiens en France.
Les vagues de migrations répondent aux besoins français de main-d’œuvre dans les secteurs de
l’agriculture et de l’industrie. Population très mobile, les Italiens se concentrent essentiellement dans
les régions Est, le littoral méditerranéen et les départements alpins. Leur installation ne va pas sans
difficultés, et quelquefois les travailleurs italiens sont victimes de manifestations xénophobes
(Marseille 1881, Aigues-Mortes 1893, Lyon 1894). Dans l’entre-deux-guerres, la deuxième vague de
l’émigration italienne se caractérise par une proportion plus importante de réfugiés politiques, qui
organisent depuis la France une opposition au régime mussolinien. Depuis les années 1970, la part de
l’immigration italienne en France décline.
I.Les causes de l’immigration
A) Les causes en Italie
Première vague : 1880-1914, l’ouverture des principales voies de migration
À partir de la fin des années 1880, l’Italie connaît notamment une grave période de crise caractérisée
comme « les années les plus noires de l’économie italienne » par l’historien G. Luzzatto, provoquée
par trois évènements majeurs :
1. La rupture commerciale avec la France
2. Une crise agricole (aggravée par la rupture précédente)
3. Une crise immobilière et bancaire.
C’est dans ce contexte économique morose que débutent les premiers départs massifs d’Italiens vers
l’étranger. En même temps poussés par les transformations socio-économiques en cours dans le nord
de la péninsule italienne qui touchent surtout la propriété de la terre, une partie des paysans vont
être sollicités par les mines et industries de proches pays européens déjà industrialisés comme la
France, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse ou le Luxembourg (mécanique, acier, textile)… manquant
déjà de main-d’œuvre.Accentué par la transition démographique amenant une surpopulation des
campagnes et la transformation de ses structures agraires, l’Italie va connaître plusieurs
grandevagues d'émigration.
À partir de 1945 : dernière grande vague de migration italienne
À la sortie de la guerre, l’Italie est le seul pays développé qui n’a pas achevé sa transition
démographique. Ainsi, elle bénéficie d’une main d’œuvre nombreuse, mais aussi mieux formée qu’au
début du siècle, restant souvent inactive. À l’heure où tous les autres pays sont à l’heure de la
reconstruction, cette main-d’œuvre italienne commence à être prisée dans les autres pays européens
mais aussi en Argentine. L’État Italien essayera de « vendre » ses émigrés aux plus offrants. Par
exemple, avec la Belgique où, le 23 juin 1946, fut signé, à Rome, le protocole d'accord économique
entre l'Italie et la Belgique, prévoyant l'envoi de 50 000 travailleurs italiens contre
l'approvisionnement de trois millions de tonnes de charbon annuel.La France, à elle seule, reçoit
jusqu’au milieu des années 1970 1,8 millions immigrés transalpins et est devenue, depuis les années
1930, le premier pays d'accueil. Les Italiens dans ce pays sont maintenant « invisibles » : « ils sont
accueillis comme des cousins un peu turbulents, mais fréquentables. L’Italie de la fin des années 1950
connaît son « boom economico », né de la remise en route d’une industrie peu touchée par la guerre,
d’une injection d’argent, puis surtout de la demande des ménages occidentaux des Trente Glorieuses,
de produits italiens bon marché (favorisé par de bas salaires et les débuts de l’ouverture
européenne).L’Italie, dès son unification au XIXe siècle, a été l’un des principaux pourvoyeurs de main
d’œuvre des pays nord européens, mais aussi des pays d’Amérique (du Nord comme du Sud). Pendant
longtemps des flux de ses migrants se sont installés de part le monde avec plus ou moins de
difficulté.À partir des années 1960 – 1970, les départs sont compensés par les arrivées, tout d’abord
des familles de migrants rentrant au pays puis, à partir des années 80, des populations d’Afrique du
Nord et équatoriale pour pallier le manque de main-d’œuvre pauvre peu qualifiée et nécessaire à
certaines activités (notamment l’agriculture). Non préparée à ce retournement de situation, l’Italie a
du mal à trouver sa propre politique d’immigration. Le modèle d’intégration italienne connaît ses
premières limites dès la fin des années 1980 ayant du mal à faire coexister les populations d'origine et
ces nouvelles populations, indispensables pour des secteurs clés des économies locales du pays.
B) Pourquoi en France
L'émigration en France
Les facteurs qui ont contribué à l'émigration italienne en France sont nombreuses, la France qui a
tendance à contenir la croissance de sa démographie ne peut plus compter sur les pays limitrophes
comme la Belgique ou La Suisse qui, sur le modèle français, ont un développement économique
supérieur à l'Italie . La France dont le développement est plus précoce a besoin pour soutenir son
développement industriel et colonial d'une main d'œuvre importante. La proximité territoriale
constitue un atout supplémentaire ainsi que la position de terre d'accueil que la France a
traditionnellement tenu à l'égard des réfugiés politiques.
La première vague d'émigration italienne remonte à la fin du XIXe siècle, notamment en Savoie, avec
l'arrivée de paysans en provenance du Frioul, du Piémont, de Gènes. Après la Première Guerre
mondiale, une nouvelle vague est formée de migrants chassés par la pauvreté et de réfugiés
politiques. Des heurts avec la population existent (notamment en raison de la hausse du chômage
dans les années trente). La dernière vague s'installe dans les années cinquante et soixante.
Présence italienne en France
En 1900, les Italiens dépassent pour la premières fois le nombre de Belges et en 1911 ils deviennent
le premier groupe d'étrangers en France, à cette date, ils constituent 36 % des émigrés et 1% de la
population française. En 2008, environ quatre millions de Français ont des origines italiennes.
II.Les conséquences
Comment la France a-t-elle accueilli les immigrés italiens ?
- Beaucoup moins bien qu’on ne le pense généralement. Les mauvaises relations diplomatiques entre
Rome et Paris, la concentration des Italiens dans certaines zones du midi et la composition de cette
immigration, jeune, célibataire, peu qualifiée, encourageaient une très vive italiophobie. En 1881, à
Marseille, un incident banal donne lieu à des chasses à l'homme pendant plusieurs jours. En 1893,
dans les Salines d'Aigues-Mortes, une vingtaine d'Italiens sont tués à coups de pierres et de pelles.
L'année suivante, à Lyon, l'assassinat du Président Sadi Carnot par l'anarchiste Caserio provoque de
véritables émeutes xénophobes.
Sans compter le discours xénophobe qui imprègne la presse. On désigne l'italien comme primitif,
barbare, on parle de nuées de sauterelles. Il y a une véritable mythologie de «l'invasion».
A) La Xénophobie
Italiens Trois grandes « chasses à l'homme » (...) ont traumatisé la communauté italienne à la fin du
XIXe siècle. La première a lieu à Marseille [déjà !] en 1881. De véritables scènes d'émeutes ont lieu
dans les rues de la ville pendant plusieurs jours (...) A Lyon. (...) beaucoup d'Italiens préfèrent quitter
la ville; d'autres francisent leur nom et leur apparence pour échapper à la violence (...) Le paroxysme
de la haine contre les Italiens est atteint en août 1893 à Aigues-Mortes. Suite à des rixes entre
ouvriers des salines, trois cents personnes munies de bâtons, pelles et branches d'arbres s'en
prennent aux travailleurs transalpins. Pendant la nuit, des bandes déchaînées rameutent toute la
population française au tambour (...) Un convoi de quatre-vingts Italiens conduit par les forces de
l'ordre hors de la ville est pris à partie par les émeutiers munis de fusils, faisant de nombreux morts,
les blessés étant achevés à coups de bâton (...) Les jours suivants, la population locale, qui n'en a pas
encore assez, ratisse la campagne environnante, les vignes, les marais, dans l'espoir de découvrir
d'autres Italiens ayant échappé au massacre. Le bilan officiel est de huit morts et de cinquante
blessés; mais pour le Times, il y aurait eu en fait cinquante morts et cent cinquante blessés (...)
L'ampleur de la protestation internationale oblige le maire de la ville à démissionner. Cependant, les
pouvoirs publics français cherchent par tous les moyens à minimiser l'affaire, comme le prouve le
verdict de la cour d'assise qui acquitte les inculpés (...) Si les Italiens sont les principaux boucs
émissaires de la violence française dans cette fin de XIXe siècle, il n'est guère d'étrangers qui soient
épargnés.
Etude de cas : Le massacre à Aigues-Mortes
Les faits ? « On peut dire, écrit Gérard Noiriel, que le 17 août 1893 a eu lieu, à Aigues-Mortes, le plus
grand "pogrom" ( Massacre organisé contre une communauté ethnique ou religieuse ) de toute
l'histoire contemporaine de la France, même si le nombre d'ouvriers italiens morts ce jour-là n'a
jamais été établi avec certitude. C'est aussi l'un des plus grands scandales de notre histoire judiciaire,
puisque le jury d'assises a acquitté tous les assassins, en dépit des preuves accablantes réunies contre
eux. » Ce déchaînement de violences, il en décortique les causes. Elles sont économiques, liées à la
mainmise par la Compagnie des salins du Midi sur le levage du sel et sur les vignes, activités qui
enrichissent quelques-uns et appauvrissent les autres. Elles sont sociales, liées à l'afflux d'un
prolétariat saisonnier d'origines diverses, appelé pour la récolte du sel et les vendanges, et travaillant
dans des conditions extrêmement pénibles, avec concurrence entre salaires.
B) L’héritage de nos jours

Gastronomie Italienne : La cuisine italienne est l'une des principales cuisines mondiales. Elle
se caractérise par la variété des produits utilisés ainsi que par une grande diversité régionale.
Terre de gastronomie par excellence, l'Italie est le berceau de la cuisine européenne et
méditerranéenne.
* Au Louvre ( musée français ) l'oeuvre la plus visitées est une peinture italienne ( cf La Joconde
de Leonardo Da Vinci ).


* On estime que la langue française compte près de 700 mots provenant de l'italien
- Gigantesque ( Gigantesco )
- Faillite
- Escorte
- Dessin
- Campagne ( Campana )
- Bravo ( Bravo )
- Académie
CONCLUSION
A la fin du XIX° siècle, l’Italie se voit bouleversée par trois événements majeurs qui vont engendrer
une grande vague d’immigration. Les Italiens deviennent alors le premier groupe d’étrangers en
France. Face a cette importante masse d’étrangers, les Français ont eu peur de cette concurrence face
au travail et se sont refugiés dans le racisme. Les Italiens ont quand même réussi a imposer leur
culture qui marque encore les habitudes des français. Face aux cultures amenées par les autres
masses étrangères, la culture française pourrais t-elle s’imposer en tant que culture d’origine et
s’exporter dans de nouveaux pays ?

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