Ville intelligente : la Bretagne n`est pas en reste

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Ville intelligente : la Bretagne n`est pas en reste
Le Journal des Entreprises
Bretagne - JDE Edition – 14 mai 2014
Ville intelligente : la Bretagne n’est pas en reste
Mourad Zeroukhi, titulaire de la chaire Economie et
management de l’innovation (Fondation Rennes 1), fait le point
sur le concept de « Smart city ». La Bretagne s’est appropriée
la démarche, mais attention aux obstacles liés à la gestion des
villes !
Quel est votre définition de la Smart city dont on entend beaucoup parler dans le cadre de la
French Tech ?
Selon un rapport de l’ONU sur l’urbanisme, d’ici à 2050, 70 % de la population mondiale vivra en
ville. Comment dans ces conditions assurer la mobilité des citoyens, leur sécurité, leur accès à
l’énergie et à l’eau en rendant les villes plus intelligentes ? Cela suppose un pilotage proactif, et en
temps réel des différents réseaux et infrastructures. Le concept de la «smart city» (ou ville intelligente)
n’est pas nouveau. Des villes comme Portland et l’Oregon sont reconnues comme des exemples de
croissance intelligente. Pour moi, la ville intelligente est une ville bien gérée, dont les infrastructures
physiques et numériques sont intégrées dans le but de fournir des services optimaux d’une manière
fiable, rentable et durable tout en maintenant et améliorant la qualité de vie de ses citoyens.
En France, des villes ont elles réussi dans cette voie ?
Rendre une ville intelligente et durable passe par la réduction de l’impact environnemental, mais,
également, repenser en profondeur les modèles d’accès aux ressources, transports, gestion des déchets,
climatisation des édifices et surtout gestion de l’énergie. Des villes comme Lyon, Lille, Nantes et Issyles-Moulineaux sont passées maîtres en solutions Smart city. Cependant, aucune n’en maîtrise toutes
les dimensions. Malgré l’intérêt croissant, peu de progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre
d’initiatives connexes. Plusieurs facteurs, notamment technologiques, entravent encore l’adoption de
ces solutions. Toutefois, le principal obstacle est la complexité de la façon dont les villes sont gérées,
financées, réglementées et pensées.
Qu’en est-il en Bretagne et à Rennes en particulier ?
La Bretagne n’est pas en reste. Ainsi la ville de Rennes et Rennes Métropole ont lancé un projet
baptisé 3DEXPERIENCity, sous la houlette d’une entreprise locale pionnière dans la création
d’environnement 3D ouvert : Archivideo (rachetée depuis par Dassault Systèmes), pour mettre en
place une plateforme collaborative dédiée à la co-conception de la ville. Celle-ci présente une
modélisation en 3D de l’agglomération dans une seule interface graphique conviviale, qui permet à
tout usager de s’impliquer directement dans la conception et la gestion de son environnement. Rennes
a été la première ville de France à se lancer dans l’open data en 2010 (data.rennes-metropole.fr ;
data.keolis-rennes.com). L’idée : favoriser la co-conception de services nouveaux en exploitant le
potentiel des données publiques. La ville travaille aussi à la structuration d’un système de transport
multimodal privilégiant l’interopérabilité entre divers transports. Par exemple, avec la carte Korrigo,
on peut utiliser vélo, métro, bus.