Prise en charge nouveau-né en salle de naissance Soins d`yeux

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Prise en charge nouveau-né en salle de naissance Soins d`yeux
Prise en charge nouveau-né en salle
de naissance
Soins d’yeux
Elisabeth Laprugne-Garcia
Cadre supérieur de santé en hygiène
CClin Sud-Est
Journée du réseau Maternité - 10 octobre 2013
Connaître et identifier les risques
Rapport annuel du réseau de surveillance 2012
• Taux de nouveaux nés infectés : 0,13% (69 / 51 184) des bébés
surveillés ont développé au moins une des infections nosocomiales
surveillées.
• Taux d’infections par site chez les bébés inclus dans la surveillance du
réseau
Infections oculaires : 76 %
Infections cutanées : 1 %
Infections du cordon : 16 %
Infections graves* : 7 %
* Infection ostéoarticulaire,
méningite ou septicémie
Infections oculaires
• Facteurs de risque
– Centralisation des soins aux bébés en un seul
local
– Hygiène des mains insuffisante
– Désinfection environnement et matériel
insuffisante entre deux enfants
• Une des mesures protectrices
– Collyre antiseptique unidose à la naissance
Nature du collyre
- Instillation oculaire avec un collyre unidose
- Prophylaxie de la conjonctivite en
systématique ?
- Nature du collyre :
- nitrate d’argent 1% Faure en récipient unidose :
arrêt de commercialisation pour des raisons
industrielles en décembre 2008
- antibiotique : rifamycine ?
http://nosobase.chu-lyon.fr/recommandations/afssaps/2010_InfectionsConjonctivales_AFSSAPS.pdf
Un peu d’histoire…
Au XIXe siècle :
•Infection à gonocoque chez le nouveau-né très
répandue et séquelles redoutables : atteintes
cornéennes et cécité dans 20 % à 3 % des cas
•Utilisation systématique d’un collyre à base de
nitrate d’argent : réduction notable du nombre
d’endophtalmies gonococciques néo-natales
(passage de 10 à 0.3 %)
Jusqu’à nos jours…
Collyre Nitrate d’argent 1% Faure
En 1981 AMM :
•Traitement préventif de l’infection conjonctivale
des nouveau-nés, en administration unique après
la naissance
•Seul collyre en France présentant une indication
ciblée sur la prévention de l’infection gonococcique
•A noter que l’instillation entrainait une conjonctivite
chimique dans 50 à 90 % des cas
Facteur de risque
• Infection Sexuellement Transmissible (IST)
contamination au cours de l’accouchement
par voie basse ou lors d’une césarienne (en
cas de rupture prématurée de la poche des
eaux)
• Aujourd’hui, 2 bactéries :
– Neisseria gonorrhoeae et Chlamydia trachomatis
Facteur de risque
• Nouveau-né contaminé lors de
l'accouchement
• Survenu entre le 1e et le 5ème jour
• Atteinte oculaire bilatérale très grave
– conjonctivite purulente
– entrainant rapidement des ulcérations de
la cornée pouvant mener à la cécité
Prophylaxie des infections
conjonctivales à gonocoque ??
• Faible nombre de données de littérature
évaluant l’intérêt d’une prophylaxie des
infections conjonctivales à gonocoque du
nouveau-né
• Pas de preuve scientifique établie
• Afssaps a réalisé une enquête de
prescriptions à partir d’un questionnaire
simple adressé à des maternités françaises
et en européennes
Enquête Afssaps: en France
- 1/3 des 68 maternités interrogées ne
pratique pas d’antibioprophylaxie
systématique
- pour les 2/3 restants, lorsqu’une
antibioprophylaxie est mise en œuvre, la
rifamycine est la plus souvent utilisée
Les autres produits cités sont : la ciprofloxacine,
la gentamicine, la picloxydine et la tobramycine
Enquête Afssaps: en Europe
- 1/3 des 22 pays ayant répondu, ne pratique pas
d’antibioprophylaxie systématique
- pour 4 pays, l’antibioprophylaxie est mise en œuvre dans
certaines maternités ou en cas de facteurs de risque
- pour les autres pays, le nitrate d’argent est le plus souvent
utilisé
Les autres produits cités sont : ampicilline, ciprofloxacine,
érythromycine, povidone iodée, tétracyclines et
tobramycine
• Il existe un net gradient Nord/Sud avec une absence
d’antibioprophylaxie dans les pays nordiques
• Il n’existe pas de donnée pour recommander de mettre en œuvre
une antibioprophylaxie (ATBp) conjonctivale néonatale
systématique
• Par mesure de précaution, une ATBp conjonctivale néonatale est
recommandée en cas d’antécédents et/ou de facteurs de risque
d’IST chez les parents c’est-à-dire ayant des antécédents et/ou
des facteurs de risque
• Les grossesses mal ou non suivies sont considérées comme à
risque d’IST
• Il est recommandé d’instiller une goutte de collyre à base de
rifamycine (actif sur Chlamydia et Neisseiria)
http://nosobase.chu-lyon.fr/recommandations/afssaps/2010_InfectionsConjonctivales_AFSSAPS.pdf
Instillation du collyre
• En raison de l’absence d’une présentation
pharmaceutique unidose, l’utilisation
itérative d’un même flacon pour plusieurs
enfants expose au risque de transmission
croisée de microorganismes
Æ Il est donc hautement souhaitable
d’utiliser un flacon de collyre pour chaque
enfant
Soin des yeux du nouveau-né
Une groupe de travail du CClin Ouest propose :
Matériel
•Collyre antibiotique en dosette à usage unique
•Compresses stériles
Soin
•Pratiquer un traitement hygiénique des mains par friction
•Disposer une goutte de collyre dans chaque œil
•Essuyer avec une compresse du coin propre vers le coin
moins propre
http://nosobase.chu-lyon.fr/recommandations/cclin_arlin/cclinOuest/2005_maternite_CCLIN.pdf
Références
‰ Afssaps. Prophylaxie des infections conjonctivales du
nouveau-né. 2010
‰ SFHH. Guide de la surveillance et la prévention des
infections nosocomiales en maternité. 2009
‰ SFHH. Guide des bonnes pratiques de l’antisepsie chez
l’enfant. 2007
‰ CClin Ouest. Hygiène en maternité : recommandations
- grilles d'auto évaluation. 2005
Je vous remercie…

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