MERCREDI DES CENDRES MERCREDI DES CENDRES
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MERCREDI DES CENDRES MERCREDI DES CENDRES
Année T MERCREDI DES CENDRES "Laissez-vous réconcilier avec Dieu !" Je trouve que cet appel au début du carême particulièrement à contre sens de tout ce que le carême peut véhiculer d'efforts et de privations ! Vous vous rendez compte, il s'agit de se laisser faire ! Ce n'est pas nous qui au bout de nos efforts de carême, même les plus beaux, allons nous réconcilier avec Dieu ; c'est lui qui, en la mort et la résurrection de son Fils, va nous réconcilier avec lui ! Alors au début de ce carême commençons par relâcher nos crispations et acceptons de nous laisser faire par Dieu ! C'est étonnamment inconfortable ! Et tout de suite vous allez me dire : qu'est-ce vous faites alors du partage, de la prière, du jeûne dont on vient de parler dans l'évangile ? Avez-vous remarqué que nous avons lu le texte dans son entier et par seulement ce qui concerne les trois inséparables du carême (aumône, prière et jeûne), pourquoi ? Parce que cette prière donne le sens à tout le reste. Dans le Notre Père on ne cesse de demander la venue du Règne de Dieu, que son Nom soit Sanctifié, c'est-à-dire reconnu par tous, que sa volonté soit faite et, sa volonté nous le savons, c'est que tous les hommes soient enfin réconciliés avec lui. L'aumône, la prière le jeûne ne sont que des moyens pour nous préparer à accueillir la venue du règne de Dieu la Réconciliation du ciel et de la terre ! L'aumône : on pense tout de suite au partage des biens matériels pour que personne ne manque du nécessaire bien sûr, c'est premier, mais c'est surtout le signe d'une vie fraternelle où l'on s'écoute les uns les autres, où l'on se heurte parfois, où l'on se pardonne. Comment vivre cette vie sans être en vérité avec soi-même et avec les autres, sans ce regard positif porté sur l'autre, l'autre quel qu'il soit, l'autre tel qu'il est et qui, dans le Royaume de Dieu, va devenir mon frère ? Ce n'est pas pour rien que le passage qui précède nous parle de l'amour des ennemis ! Et nous savons bien que cet amour là ne peut être qu'un don de Dieu La prière : Par le contact avec les Écritures, le temps donné à Dieu nous met dans cette disposition de tout attendre de lui elle nous ajuste à son désir à lui, son désir d voir l'humanité vivre le bonheur. Souvenez-vous lors de l'Alliance au Sinaï Dieu disait "Vois devant toi il y a le bonheur ou le malheur ; choisis donc le bonheur !" Ce bonheur, c'est une Alliance entre les hommes et avec Dieu, c'est une réconciliation : par la prière nous entrons dans cette logique de bonheur que Dieu veut pour tous les hommes. Le jeûne : dans des temps où il faut faire attention à ce que l'on mange, pratiquer le jeûne peut devenir une méthode pour mieux vivre, mais, et je l'ai constaté quelques fois, considéré sous cet angle il peut enfermer les gens sur eux Année T même, leur santé, leur apparence, leur longévité,…le jeûne devient recherche de soi ! Le jeûne que propose l'évangile au contraire est accueil de l'autre comme un don. Jeûner c'est se mettre en attente de ce que l'autre va me donner, c'est accepter que tout ce que j'ai est d'abord un don de Dieu, que je n'en suis que le gérant. C'est aussi creuser en moi le désir que vienne enfin ce Règne d'amour, de paix, de bonheur annoncé par le Seigneur : "Que ton Règne vienne,… donnenous aujourd'hui notre pain !" Nous allons faire deux gestes ce soir : Recevoir les cendres, qui dit notre désir de voir Dieu envahir toute notre vie ! et recevoir le pain eucharistique, qui dit que Dieu a commencer à répondre à notre désir jusqu'au jour, que nous attendons, où il le fera pleinement ! Alors en ce carême laissons-nous faire par Dieu, "il vient bientôt" comme dit l'Apocalypse ! P. Michel BRAVAIS