DOSSIER DE PRESSE

Transcription

DOSSIER DE PRESSE
THÉÂTRE DE VIDY
AV. E.-H. JAQUES-DALCROZE 5
CH-1007 LAUSANNE
DOSSIER DE PRESSE
THOM LUZ
Unusual Weather
Phenomena Project
17.03-20.03
Salle Charles Apothéloz
Presse et communication
Sarah Turin
T +41 (0)21 619 45 21
[email protected]
Constance Chaix
T +41 (0)21 619 45 67
[email protected]
www.vidy.ch
THOM LUZ UNUSUAL WEATHER PHENOMENA PROJECT
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DISTRIBUTION
Conception, texte, mise en scène, scénographie :
Thom Luz
Direction Musicale :
Mathias Weibel
Costume et Lumière :
Tina Bleuler
Son :
Martin Hofstetter
Avec :
Michael Flury
Martin Hofstetter
Mara Miribung
Evelinn Trouble
Mathias Weibel
Production :
Theaterproduktionen Gabi Bernetta et Thom Luz
Diffusion :
Théâtre de Vidy
Coproduction :
Théâtre de Vidy
Gessnerallee Zürich
Kaserne Basel
Südpol Luzern
Theater Chur
Avec le soutien de :
Zürich Ville de culture
Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture
Pour-cent culturel Migros
Commission d’experts dance et du théâtre BS/BL
Fondation Ernst Göhner
Fondation Georges & Jenny Bloch
Création le 10 mars 2016 à la Gessnerallee, Zürich
17.03-20.03
Salle Charles Apothéloz
Jeudi
17.03
Vendredi 18.03
Samedi 19.03
Dimanche 20.03
19h00
19h00
16h30
15h00
Durée : 1h20
Théâtre/Musique
Tarif M
UNUSUAL WEAHTER
PHENOMENA
PROJECT
EN TOURNÉE
La pièce sera développée
dans différentes phases
pendant l’année 2015.
Les répétitions finales
auront lieu en janvier
et février 2016 à la
Gessnerallee à Zurich.
2016
Gessnerallee, Zürich
10.03 – 13.03
Théâtre de Vidy,
Lausanne
17.03 – 20.03
Théâtre NanterreAmandiers
6.04 – 10.04
Münchner Kammerspiele,
Münich
31.05- 2.06
Kaserne, Basel
3.06-5.06
THOM LUZ UNUSUAL WEATHER PHENOMENA PROJECT
NOTE D’INTENTION
Le monde est étrange. Il est composé de manière étonnante mais fonctionne tout
de même. Personne ne sait cela autant bien que le physicien William R. Corliss. Il
était convaincu que nous ne comprenons la réalité au mieux qu’en l’approchant
par l’anormalité plutôt que par la normalité. A partir de 1974, il publie des manuels
où il collectionne des observations de phénomènes inexpliqués de toutes les
branches de la science. Dans sa publication la plus connue, le «Handbook of
Unusual Natural Phenomena», il y a un long chapitre où il décrit des miracles de
la météo : la pluie qui tombe en arrière, le coucher de soleil quadruple et l’ordre
inversé des saisons. Ils trouvent une place dans sa collection car il existe des
témoignages sérieux qui en attestent. C’était important pour lui : pas de fantaisies
mais des faits bien réels avec des illustrations éclairantes. De ces descriptions et
de leurs transpositions en musique naitra ma nouvelle création, sous le titre
Unusual Weather Phenomena Project.
L’homme a besoin de comprendre la réalité et de la maîtriser et dans le cas de la
météo même de la prédire. Cependant, cela lui réussit de moins en moins bien. Si
nous parlons sans arrêt de la météo, c’est maintenant à la météo de parler de nous.
Une approche émerveillée vers le miracle de la réalité et une inclination devant tout
ce que nous ne comprenons pas.
Unusual Weather Phenomena Project est une pièce sur notre quotidien et sur
l’extraordinaire – elle pourrait également être vue comme une pièce sur la fin du
monde et l’apocalypse, mais je ne souhaite pas forcer cette interprétation. La chose
agréable avec la météo est qu’elle est d’abord simplement là et que nous pouvons
ensuite essayer de l’interpréter. Du Moyen âge à aujourd’hui, chaque société a
interprété les différents phénomènes météorologiques différemment. Ces
interprétations sont pour moi des interprétations poétiques de la réalité relevant
d’un réalisme magique qui permet d’autres points de vue sur notre réalité de vie.
Le point de départ est le livre de Corliss et ses descriptions des phénomènes
climatiques inexpliqués. Des faits biographiques de la vie de Corliss seront
éventuellement ajoutés. Dans la préface de Unusual Natural Phenomena, il écrit en
effet : «Après avoir passé les vingt dernières années de ma vie dans des bibliothèques
scientifiques et semi-scientifiques, je suis arrivé à la conclusion que mon activité
est particulièrement judicieuse. Il est étonnant que personne n’ait encore eu l’idée
de faire un catalogue complet des choses insolites.»
Le 21 août 1903, Frederick Campbell observe à huit heures et demi du soir deux arcs
lumineux qui se croisent au milieu du ciel. L’un est la Voie lactée, l’autre est aussi grand
mais beaucoup plus lumineux et se dessine d’un côté à l’autre de l’horizon. Un chant
léger mais constant semble émaner de cette apparition, un «la» très net, constate
Frederick Campbell qui a suivi des cours de flûte pendant sa jeunesse et qui a, du coup,
un sentiment certain pour les notes de musique.
Le 28 janvier 1887, un facteur sans nom observe à Montana, USA, des flocons de neige
d’une taille étonnante qui semblent rester en suspens dans l’air et ne pas tomber
parterre. Etrange, pense-t-il, étrange.
Chamonix, Suisse : The Alpenglow, Les Lueurs alpines, serait la lumière du soleil reflétée
par des poussières se trouvant dans les hautes couches de l’atmosphère, écrit Raleigh
Carston dans le Scientific American Journal le 4 mai 1899. Il préconise tout de même
de laisser croire aux habitants de la région que le Mont Blanc s’illumine de lui-même.
Il est impossible d’enlever cette croyance aux habitants du Valais, car cette pensée les
réconfortait de leur morne existence dans la région. Pour cette raison, après quelques
temps, il a abandonné ses explications auprès des autochtones.
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THOM LUZ UNUSUAL WEATHER PHENOMENA PROJECT
Le 14 juin 1956, le deuxième officier de la M.V.Salaverry observe dans l’Atlantique Nord
deux soleils. Le premier officier qui est appelé rapidement confirme l’observation. Deux
soleils, en effet. Etrange, pense-t-il, étrange.
Le 19 septembre 2011, Juliette Binoche remarque depuis sa chambre d’hôtel à Sils Maria
le fameux serpent de nuages qui passe lentement le Col de la Maloja direction Ouest.
Ses pensées ne sont pas transmises.
Le 12 décembre 1556, Hiob Fincel, plus tard professeur de philosophie à l’Université de
Jena, voit clairement comment un chevalier en feu de la taille d’une maison et avec des
ailes d’aigle chevauche un cheval violet dans le ciel de Göttingen, il enlève ou sauve une
vierge. Après son passage, il laisse derrière lui un chatoiement oscillant bleuâtreverdâtre-rougeâtre dans le firmament.
Le Augsburger Wunderzeichenbuch (ou Livre des signes magiques d’Augsbourg) servira
de littérature secondaire. Il s’agit d’un manuscrit illustré du XVIe siècle décrivant
des miracles de la météo, qui avaient à l’époque un tout autre effet sur leurs
observateurs, bien entendu. Ce manuscrit décrit et interprète en partie les mêmes
phénomènes que la collection de Corliss.
Ainsi nous regardons deux fois les mêmes phénomènes avec 400 ans de différence.
L’organisation biblique du livre des signes magiques d’Augsbourg décrit de manière
chronologique des signes de l’an 73 avant Jésus Christ et jusqu’en 1552 après Jésus
Christ. Il se termine avec une révélation divine qui montre d’une manière exemplaire
comment les phénomènes magiques peuvent être intégrés dans le système d’ordre
complexe de l’histoire du Monde, comme des interprétations religieuses ou des
mémentos moraux.
© Wolfgang Menardi
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THOM LUZ UNUSUAL WEATHER PHENOMENA PROJECT
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MISE EN SCÈNE
La soirée devrait commencer de manière esthétique, très sobrement mais tout de même se terminer dans une
magie. A part une brume légère, le plateau sera vide au début. Dans les coins du plateau, quatre microphones,
tournés vers les points cardinaux. Les musiciens vont de microphone en microphone pour enregistrer des sons,
les fragments d’un ordre musical plus grand, qui se cristallisent seulement au fur et à mesure du déroulement
du spectacle. Chaque fragment musical enregistré est rejoué et complété par les musiciens jusqu’à l’obtention
d’un ordre multicouche voire un désordre multicouche. Les musiciens et interprètes de cette pièce sont d’une
certaine manière des créateurs de météo, voire même des dieux ; certainement des spécialistes avec une patience
sans fin. Dans une pièce faite par des hommes et avec des moyens humains, ils essayent de créer quelque chose
de plus grand qu’eux-mêmes. La possibilité d’aboutir à un échec grandiose est présente à l’esprit de tous les
participants.
Pour compléter les actions musicales, il y a des actions poétiques concrètes avec du matériel technique qui sert
également à produire des sons. Seront utilisés une machine à brouillard puissante et un projecteur parallèle
comme ceux des phares. Par conséquent, de la lumière et du brouillard, deux éléments chaotiques et
incontrôlables. Pendant la pièce, le brouillard au sol devra être guidé par des cartons (ou du matériel semblable)
pour créer des ruisseaux et des canaux qui exploitent divers roues hydrauliques, qui à leur tour créeront des
sons avec lesquels les musiciens pourront à nouveau interagir. Un effort immense pour un résultat très doux.
Le rayon lumineux sera également guidé par divers miroirs mobiles et des vitres pour créer un espace dans
lequel les musiciens pourront circuler.
Mon idée actuelle est qu’il n’y ait pas de texte parlé pendant la pièce, mais seulement du texte projeté comme
un surtitrage – et que ce surtitrage sera aussi un objet de déviations, distractions, réflexions et brumisations –
il deviendra donc illisible ou fragmenté. Il sera comme autrefois les cartons des films muets où était récapitulé,
sur des tableaux intermédiaires, ce qui venait de se passer ou ce qui se passerait sous peu, ce que les personnages
venaient de dire ou ce qu’ils allaient dire un instant plus tard.
John Cage a mis en musique une carte des étoiles dans son «Atlas Eclipticalis» en faisant couler de l’encre sur
les étoiles les plus grandes et en pliant ensuite sur une partition. Avec les faits décrits dans le livre de Corliss,
je veux concevoir pour ma pièce une conduite semblable, simple, haptique et poétique. Le spectateur devra voir
comment des données météorologiques sont transposées en sons et comment ces sons créent ensuite un système
météorologique musical à l’intérieur du théâtre.
THOM LUZ
© Wolfgang Menardi
THOM LUZ UNUSUAL WEATHER PHENOMENA PROJECT
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RENCONTRE AVEC THOM LUZ
A L’OCCASION DU SPECTACLE WHEN I DIE – A GHOST STORY WITH MUSIC, PRÉSENTÉ AU THÉÂTRE DE VIDY LORS DE
LA PREMIÈRE ÉDITION DU PROGRAMME COMMUN EN 2015.
Spectacle musical, When I die – A ghost story with music raconte la singulière histoire de Rosemary Brown (1916-2001). Cette
Anglaise prétendait avoir reçu, durant une trentaine d’années, de nombreuses visites de fantômes d’illustres compositeurs (Liszt,
Chopin, Schubert, Mozart, Bach et bien d’autres encore). Chacun de ces esprits lui a dicté des compositions musicales qu’ils n’avaient
hélas pas eu le temps d’écrire et de jouer de leur vivant.
Qu’est-ce qui vous a interpellé chez Rosemary Brown, cette « pianiste-spirite » ?
Ce qui m’a fasciné avec cette histoire, c’est qu’il s’agit d’une histoire vraie et ce n’est pas facile de dire si on y croit ou non.
Quand j’en ai entendu parler pour la première fois, bien sûr, j’ai eu envie d’écouter la musique dont elle parlait, puisqu’elle
affirmait avoir été en contact avec tous ces compositeurs connus depuis l’au-delà, depuis l’« afterlife ».
Donc si cette histoire est vraie, si j’y crois, il s’agit d’une preuve qu’il y a une vie après la mort. Et si je n’y crois pas, c’est
encore plus intéressant parce que si je ne crois pas que Rosemary Brown a eu des contacts avec Mozart, Bach, Brahms,
Beethoven et Schubert, alors je dois me demander d’où vient cette musique car elle a écrit de magnifiques morceaux. C’est
une histoire vraiment très simple, et plus on croit qu’il s’agit d’une simple et petite histoire, plus elle devient compliquée.
Elle contient toutes les importantes questions que nous avons en tant qu’êtres humains, comme celle de savoir dans quelle
mesure nos âmes sont immortelles. Survivons-nous au-delà de la mort ? Je dois réfléchir et me questionner et c’est cela qui
est fascinant. Ce n’est pas tant une question de religion, mais plutôt une réflexion sur ce que je crois.
Rosemary Brown a écrit également des livres pour raconter ses expériences. Est-ce que vous vous êtes référé à
ces écrits pour la conception du spectacle ?
Absolument. J’ai lu tous les livres de Rosemary Brown. Et beaucoup d’histoires de fantômes se transforment en histoires
d’amour. Quand son mari est décédé, elle est devenue une femme au foyer solitaire, une veuve en Angleterre dans les années
1970. Elle a énormément aimé son mari, donc c’est peut-être aussi une histoire autour du thème de la solitude, comme celle
d’Orphée et Eurydice.
Vous êtes aussi musicien. Ici, on vous connaît surtout pour votre groupe, « My heart belongs to Cécilia Winter ».
Selon vous, le théâtre est une bonne plateforme pour l’expérimentation musicale ?
Absolument. Ce que je trouve magnifique au sujet de la scène théâtrale pour expérimenter la musique, c’est qu’il faut
beaucoup plus de concentration. Quand tu es dans un groupe de rock, tout est toujours chaotique, bruyant, il y a beaucoup
de gens. Ce que j’aime au théâtre, c’est qu’il y a beaucoup plus de possibilités de créer du son, et cela peut-être beaucoup
plus tranquille, avec plus de détails et de structure.
Quand je travaille au théâtre, c’est beaucoup plus silencieux et délicat que quand je réalise un concert de rock avec mon
groupe. Avec « MYBTCW », nous faisons actuellement une petite pause parce que mes collègues ont eu des bébés. Pendant
ce temps, j’ai fait du théâtre. Le travail théâtral, c’est mon bébé. Et je me sens comme une mère parce qu’il y a deux ans,
presque trois maintenant, nous avons eu la première représentation de When I die, et le spectacle a grandi comme un bébé.
Il est devenu plus beau et plus grand chaque jour.
PROPOS RECUEILLIS PAR DEBORAH STREBEL, L’AUDITOIRE, 2015
THOM LUZ UNUSUAL WEATHER PHENOMENA PROJECT
When I die © Reto Schmid
When I die © Karin Hofer NZZ
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THOM
LUZ
Conception, mise en scène, texte, scénographie
Le performeur, musicien et metteur en scène zurichois
Thom Luz, né en 1982, utilise la musique pour ramener à
la vie des mythes farfelus et des génies oubliés. Son premier
spectacle, Patience Camp (2007) déployait une matière
scénique si singulière qu’un critique allemand écrivit à son
sujet : « Le tiroir correspondant à Thom Luz et son théâtre
n’existe pas encore. Il faudrait le créer, tout spécialement. »
La scène de Thom Luz est peuplée des fantômes de
personnes qui ont su rendre le réel merveilleux. Il leur
compose des partitions musicales mi-savantes, mibricolées qui donnent vie à leurs récits inouïs. La musique
a en effet un rôle central dans ce théâtre : elle orchestre
parole, mouvement, immobilité et silence, invitant le
spectateur à écouter à son tour ce monde étrange et
fascinant, déjouant les pesanteurs de l’existence. Thom
Luz a été élu meilleur jeune metteur en scène de l’année
2014 par le magazine Theater heute et il est aujourd’hui
metteur en scène associé au Theater Basel.
Il est également chanteur et guitariste du groupe My heart
belongs to Cecilia Winter.
DOCUMENTATION ET IMAGES EN
HAUTE RÉSOLUTION
Thom Luz © Tatiana Rüegsegger
À télécharger sur www.vidy.ch
ou sur demande à :
Sarah Turin
[email protected]
+41 (0)21 619 45 21
Constance Chaix
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