François COUTANT
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François COUTANT
François COUTANT Semis direct sous couvert permanent : couvrir et nourrir les sols Historique de l’exploitation - 1 986 : reprise de l’exploitation familiale de 48 ha. Développement de l’irrigation pour le maïs semence et le tournesol semence. - 1 988 – 1 994 : importants problèmes d’érosion et 4 gros épisodes de grêle qui ont pose d’importantes pertes - 1 989 : création d'une cuma - 1 993 : adhésion au CETA d’Agro d’oc : organisation de rencontres et de réunions avec le CETA et Horsch - 1 994 : arrêt du labour et passage au semis direct sur sols nus pour le blé et le soja avec un semoir de la CUMA. Changement de rotation : Maïs – Soja – Blé. Suppression des apports en acides phosphoriques et potasse. - 1 996 : augmentation de la SAU avec 38 ha en fermage - 2001 : construction de 4 bâtiments de poulets label - 2002 : introduction de la féverole dans les couverts - 2004 : mise en place d’un élevage ovin en vente directe (80 à 1 00 brebis) - 2008 : augmentation de la SAU avec l’acquisition de 48 ha supplémentaires - 201 0 : création d'une CUMA FAF (fabrication d'aliments à la ferme) - 201 2 : premières plantations en agroforesterie Caractéristiques de l’exploitation Exploitation de 1 30 ha dans les coteaux du sud-ouest du Gers présentant des pentes jusqu’à 30 %. Les sols sont très hétérogènes entre les parcelles mais également au sein d’une même parcelle : des sols argilo-calcaires, argilo-limoneux et des boulbènes. Le sous-sol est amorphe et les sols sont peu profonds. Objectifs - Limiter l’érosion et conserver les sols - Trouver les mélanges les plus pertinents pour les couverts, - Identifier les plantes compagnes des cultures (dont les effets allélopathiques) pour envisager le passage en agriculture biologique sans recommencer le moindre travail du sol . Consommation de carburant Unités d’azote dont la moitié est disponible au cours des Sur la partie purement production céréalière, la 3 premiers mois. La consommation moyenne sur consommation de carburant est aujourd’hui en moyenne l’exploitation n’est donc plus que de 1 00 à 1 20 Unités/ha de 25L/ha. Si l’on y ajoute l’élevage, elle est en moyenne pour le maïs. de 35 L/ha. En 1 993, cette consommation était environ de 1 40 L/ha. Irrigation L’irrigation est actuellement de 3 tours de 30 mm (2,5 Consommation d’azote tours en plaine). Il envisage de limiter le nombre de Lors de la reprise de l’exploitation, la consommation tours mais d’augmenter les quantités. d’azote s’élevait à 200 ou 220 Unités/ha. A cela s’ajoutaient l’acide phosphorique et la potasse. Consommation de désherbant Aujourd’hui, la féverole d’interculture peut produire Seul un rattrapage à la demande est fait (aucun jusqu’à 7,5 TMS/ha, ce qui représente l’équivalent de 350 désherbage racinaire n'est pratiqué). Démarche engagée A la fin des années 80, les productions étaient principalement du maïs semence et du tournesol semence, produits en irrigation sur un labour dans des coteaux. En 1 994, suite à diverses réunions d’informations et de présentation de matériel, François fait ses premiers essais de semis direct. - Pour le soja, les rendements augmentent dès la première année et une meilleure infiltration de l’eau a été immédiatement observée. - Pour le blé, les résultats ont été rapidement bons avec cependant des résultats plus aléatoires sur les zones les plus tassées (zones de tournières par exemple). - Les premiers essais de semis direct de maïs et de couverts ont présenté des échecs. En 2002, il introduit la fèverole dans ses couverts avec une destruction chimique avant semis. En 2005, il expérimente le semis direct sous couvert vivant avec destruction du couvert par roulage et destruction chimique des graminées. La mise en place des couverts et le passage au non travail du sol a permis d’augmenter progressive les taux de matière organique dans les sols : en 1 8 ans ils sont passés de 1 ,5 à près de 3 %. Par conséquent, il a observé une amélioration de la gestion de la ressource en eau : l’irrigation est maintenue lors de la levée des cultures, mais en fin de culture du maïs, l’usage de l’eau est optimisé, ce qui lui permet de supprimer l’irrigation tout en améliorant les rendements. Depuis la mise en place de couverts de féverole, les maïs présentent une homogénéité très supérieure (entre les versants Nord et Sud par exemple) grâce à des sols plus riches et à une meilleure gestion de l’eau (l’excès comme le manque). Depuis 1 994, il n’y a plus d’apport d’acides phosphorique, ni de potasse. Du fumier provenant de l’élevage de l’exploitation est épandu sur les parcelles tous les 2 à 3 ans. Aujourd’hui, les blés sont semés à la volée suivi d’un passage de déchaumeur, ce qui permet de limiter la compaction des sols. En hiver : - 2/3 des surfaces de l’exploitation présentent des couverts de fèveroles et d'avoine diploïde avec une production moyenne de 1 0 tMS - 1 /3 de la surface est occupée par le blé Toutes les parcelles de l’exploitation sont ainsi couvertes entre octobre et mai. Arbres champêtres L’agroforesterie a été la suite logique de cette réflexion, puisqu’elle permet d’augmenter encore de 30 % la quantité de biomasse produite sur les parcelles. Le travail dans les parcelles se résumant au semis et à la récolte, les arbres ne gène pas le travail agricole. Malgré des sols amorphes et peu profonds par endroits, les arbres présentent une bonne croissance. Au total : sur 1 2 ha des haies ont été implantées à des distances de 80 mètres ; une parcelle a été plantée en agroforesterie avec des espacements de 1 7 mètres entre chaques arbres. Matériel Au début des expérimentations de semis-direct, de nombreux échecs étaient liés à un matériel non adapté qui ne permettait pas une bonne fermeture du sillon. C’est pourquoi, avec d’autres adhérents de la CUMA, François a apporté une première modification au semoir en améliorant le disque de fermeture. Puis, pour améliorer encore ce système ils ont introduit un disque ouvreur incliné adaptable à tous les semoirs qui permet d’ameublir la terre sans la déstructurer.