NU48 le point omega:NUTRI SPC2 le point omega
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NU48 le point omega:NUTRI SPC2 le point omega
Le point sur… Rétablir l’équilibre entre oméga-6 et oméga-3 dans la chaîne alimentaire Le déséquilibre entre les omégas-6 et les omégas-3 est de plus en plus pointé du doigt comme responsable de désordres physiologiques débouchant sur des maladies chroniques telles que diabète, obésité et maladies cardio-vasculaires. Notre patrimoine génétique s’est sélectionné sur les habitudes alimentaires de nos ancêtres ; ce que nous mangeons aujourd’hui en est très éloigné. Concernant les lipides, il convient de combler le fossé qualitatif qui sépare ces deux alimentations, en évitant les pièges des idées reçues et des options agricoles et alimentaires discutables. Mots clés : lipides ; oméga-6 ; oméga-3 ; chaîne alimentaire Odile Capronnier, journaliste scientifique, Morlaix Du végétal à l’homme L’homme, mammifère omnivore, puise les éléments nécessaires à sa construction et à son activité dans les produits végétaux et animaux dont il se nourrit. Comme tous les animaux, il est un maillon d’une chaîne alimentaire, garante de sa bonne santé par les molécules qu’elle lui fournit. L’homme est incapable de synthétiser des acides gras dits indispensables, qu’il puise dans les ressources végétales. Comme tous les animaux, il est strictement dépendant de son apport alimentaire en acide linoléique (LA) et acide a-linolénique (ALA), acides gras polyinsaturés (AGPI) respectivement précurseurs des familles oméga-6 et oméga-3. Il sait ensuite les transformer, mais avec un très mauvais rendement du côté oméga-3. Il reste donc largement dépendant d’un apport alimentaire en acide docosahexaénoïque (DHA), dérivé à longue chaîne de l’ALA. Cette fois, c’est dans les aliments d’origine animale qu’il trouvera cet acide gras essentiel (Fig. 1). Comme détaillé par le Dr B. Schmitt (N&E n° 47 : 164171), les omégas-6 et omégas-3 sont à l’origine de deux grandes familles de prostaglandines : la première, dérivant de l’acide arachidonique (AA) à action pro-inflammatoire, prothrombotique et adipogène ; la seconde, dérivant de l’acide eicosapentaénoïque (EPA) à effet anti-inflammatoire, antiathérogène et antiadipogène. Le maintien d’un équilibre entre les apports nutritionnels d’oméga-3 et d’oméga-6 est donc capital pour les équilibres physiologiques fondamentaux. Dernier maillon de la chaîne alimentaire, l’homme ingère des produits animaux et végétaux vecteurs de nutriments (Fig. 1). Les études cliniques menées par le Dr Schmitt au Centre d’enseignement et de recherche en nutrition humaine (CERNh) de Lorient ont exploré la relation entre les divers maillons de la chaîne et la santé du maillon terminal : l’homme. Études de biodisponibilité chez le volontaire sain Produits animaux, vecteur des dérivés à longue chaîne La première étude, randomisée et en double insu, a comparé deux groupes de volontaires sains : un premier pour lequel la viande, les laitages et les œufs sont issus d’animaux ayant reçu dans leur ration 5 % de graines de lin, riche en ALA (groupe d’étude) ; un second recevant un régime équivalent, mais sans graines de lin pour le bétail (groupe témoin). Au bout de 5 semaines, le taux plasmatique d’ALA du groupe d’étude était plus de deux fois celui du groupe témoin ; Abréviations • • • • • • • AGS Acide gras saturé AGPI Acide gras poly insaturé ALA Acide α-linolénique (précurseur oméga-3) LA Acide linoléique (précurseur oméga-6) EPA Acide eicosapentaénoïque (oméga-3) DHA Acide docosahexaénoïque (oméga-3) AA Acide arachidonique (oméga-6) Figure 1 : Les acides gras oméga-3 dans la chaîne alimentaire de l’homme [1] Nutritions & Endocrinologie • Novembre-Décembre 2010 • vol. 8 • n° 48 221 Le point sur… le taux d’EPA était supérieur de 60 %. Au final, le rapport oméga-6/oméga-3 était abaissé de 29 % [2]. Il est donc possible d’améliorer significativement le profil plasmatique en acides gras par le biais des graisses animales de l’alimentation, grâce à une modification mineure de l’alimentation du bétail. Produits végétaux, vecteur du précurseur acide alpha-linolénique Dans la seconde étude, les chercheurs se sont attachés à étudier les effets d’un apport direct d’ALA à l’alimentation, en fournissant du pain au lin (5 %) à des volontaires sains. Au bout de 4 semaines, le profil sérique en ALA et EPA est modifié chez ces personnes par rapport au groupe témoin. Cela confirme que l’ALA des graines de lin extrudées est biodisponible et bioconverti en EPA. Par ailleurs, cette alimentation permet d’abaisser les taux de cholestérol total et de triglycérides circulants (– 34 %) [3]. Les apports en oméga-3 à partir de produits animaux et végétaux sont donc complémentaires. Dans le premier cas, l’homme bénéficie de la machinerie enzymatique des animaux, qui transforme le précurseur ALA en dérivés à longue chaîne et fait jouer la concurrence entre les omégas-6 et les omégas-3. Dans le second, il bénéficie de l’effet antiathérogène de la graine de lin dans sa globalité [3]. Études interventionnelles Diminuer l’insulinorésistance chez les diabétiques Fort de ces résultats, le CERNh a alors lancé une étude sur 51 patients diabétiques suivis pendant 3 mois, répartis en trois groupes. Le premier a reçu une alimentation enrichie en oméga-3 végétaux (pain et pâtes à base de farines enrichies en lin), ainsi que des œufs de poules supplémentées en lin. Le second a consommé ce même régime, ainsi que des viandes et des laitages de vaches nourries au régime lin (oméga-3 animaux). Le troisième est le groupe témoin, mangeant des produits standard. Là encore, les taux sériques d’ALA sont signi- ” On peut faire baisser le poids, l’indice de masse corporelle et la circonférence des hanches de personnes obèses en maintenant le beurre et la charcuterie dans leur alimentation, à condition que ces produits soient issus de filières « oméga-3 » 222 ficativement augmentés dans les deux premiers groupes. La glycémie à jeun est comparable dans les trois groupes, mais l’insulinémie postprandiale et l’insulinorésistance (mesurée par le HOMA test) sont significativement diminuées dans le groupe 2 par rapport au groupe témoin. Le régime oméga-3 mixte végétal et animal conduit bien à une amélioration clinique pour le patient diabétique. Les chercheurs attribuent ces résultats à la fois à l’augmentation des apports en oméga-3, à la diminution du rapport oméga-6/oméga-3, et à la présence d’acide linoléique conjugué (CLA) dans les produits laitiers de vaches supplémentées aux omégas-3 [4]. Faire maigrir durablement les obèses L’étude suivante a ciblé une population de 160 obèses. L’objectif était d’infirmer l’hypothèse, largement répandue, de la supériorité des graisses végétales (riches en AGPI) par rapport aux graisses animales (riches en AGS). Pendant 3 mois, les volontaires ont reçu : soit un régime riche en graisses animales issues de la filière lin (pauvre en AGPI, mais riche en oméga-3), soit un régime riche en graisses végétales (pauvre en AGS et riche en oméga-6). Les résultats de cette étude sont très riches d’enseignements [5] : • 1) Il est tout à fait possible de maintenir les taux plasmatiques, voire d’augmenter les taux érythrocytaires d’oméga-3 par un régime « oméga-3–terrien » (sans poissons ni fruits de mer) • 2) Les bilans lipidiques ne sont pas détériorés par un régime « oméga-3–animal » comparé à un régime « oméga-6–végétal », ce qui suggère que le rapport oméga-6/oméga-3 est au moins aussi important à surveiller que le rapport AGS/AGPI. • 3) Il est possible de faire baisser le poids, l’indice de masse corporelle et la circonférence des hanches de personnes obèses en maintenant le beurre et la charcuterie dans leur alimentation, à condition que ces produits soient issus de filières « oméga-3 ». De plus, si l’ensemble des volontaires regagne du poids à l’issue de l’expérimentation, le gain est limité pour ceux du groupe « animal » par rapport au « végétal ». Ces résultats sont cohérents avec les travaux de l’équipe de Ailhaud, qui ont démontré le rôle clé des omégas-6 dans le recrutement des adipocytes et le stockage des graisses [6]. Ils sont également à rapprocher de ceux de la Lyon Diet Heart Study, qui avaient montré la supériorité d’un régime riche en oméga-3 sur un régime oméga-6 pour prévenir la récidive de l’infarctus du myocarde [7]. Tordre le cou aux idées reçues La classification simpliste entre « bonnes » graisses végétales et « mauvaises » graisses animales semble donc tout à fait remise en cause par les résultats de ces études cliniques. Les graisses végétales ne sont béné- Nutritions & Endocrinologie • Novembre-Décembre 2010 • vol. 8 • n° 48 Le point sur… fiques que dans la mesure où elles ne contiennent pas trop d’AGS athérogènes et que leur rapport oméga-6 / oméga-3 est modéré (ce qui n’est pas le cas des huiles les plus utilisées : palme, tournesol, maïs ou soja). À l’inverse, les graisses animales ne sont néfastes que lorsqu’elles proviennent d’animaux mal nourris et/ou qu’elles sont consommées en excès. La récente réévaluation par l’AFSSA (renommée depuis ANSES) des apports nutritionnels conseillés (ANC) pour les lipides prend en compte ces notions [8]. Autre idée reçue infirmée par ces études : seul le poisson gras nous permettrait d’enrichir notre ration alimentaire en oméga-3 à longue chaîne. Les produits de la mer doivent être considérés comme une des ressources possibles d’oméga-3 à longue chaîne, mais sûrement pas la seule. Ils doivent faire partie de la palette d’aliments disponibles qui peuvent nous aider à équilibrer nos apports lipidiques, à côté des ressources végétales et des produits carnés issus de filières oméga-3. Fournir des omégas-3 à la hauteur de nos besoins De l’homme des cavernes à l’agriculteur intensif Nos ancêtres étaient des cueilleurs et chasseurs : notre patrimoine génétique s’est naturellement sélectionné sur le terreau d’une alimentation fournissant 35 % de lipides, avec un rapport oméga-6/oméga-3 proche de 2 [9]. Sans vouloir revenir à l’âge des cavernes, il est important de comprendre que nos équilibres physiologiques se sont stabilisés sur cette base nutritionnelle, et que les profondes modifications de notre alimentation ont pris place sur une échelle de temps très courte (10 000 ans depuis l’invention de l’agriculture, moins de 100 depuis la révolution agricole), hors de proportion avec celle de l’adaptation génétique (le genre Tableau 1 Rapport oméga-6/oméga-3 de plantes participant à notre chaîne alimentaire Plantes Rapport oméga-6/oméga-3 Maïs 60 Tournesol 70 Soja Lin 8 1/4 Colza 2 Herbe 1/4 Algues 1/4 ” Le patrimoine génétique de l’Homme s’est naturellement sélectionné sur le terreau d’un rapport oméga 6 / oméga 3 proche de 2. Ce rapport est aujourd’hui proche de 15. Notre alimentation n’est plus en phase avec nos gènes. Homo a 2,5 millions d’années, l’Homo sapiens 200 000 ans). Notre alimentation n’est plus en phase avec nos gènes. Aujourd’hui, notre nourriture occidentale nous fournit environ un ALA pour 15 LA [2]. Cette augmentation drastique du rapport oméga-6/oméga-3 est probablement à l’origine des épidémies contemporaines d’obésité, de diabète et de maladies cardio-vasculaires. L’agriculture moderne a considérablement réduit la diversité de notre chaîne alimentaire. Le maïs et le soja, très riches en LA (Tab. 1), y ont pris une place prépondérante, particulièrement dans l’alimentation du bétail. Le déséquilibre résultant est majeur : de 1 à 2 à l’époque préagricole, le rapport LA / ALA est passé à 15 ou 20 dans les pays développés [10, 11], alors que les recommandations prônent un ratio de 4 [8]. Quelles sont les options alimentaires raisonnables ? La communauté scientifique et médicale est unanime pour souligner le déficit en oméga-3 dans notre alimentation. La question est donc de savoir comment améliorer notre nourriture vis-à-vis de ce critère, par des solutions qui toucheront l’ensemble de la population sans induire de surcoût majeur. Les compléments alimentaires sortent donc de ce cadre. La filière marine reste intéressante. Les poissons gras sauvages (maquereau, hareng, sardine) sont très riches en EPA et DHA du fait de la richesse en ALA du phytoplancton, premier maillon de leur chaîne alimentaire. Mais surconsommer du poisson n’est pas sans conséquence, comme l’a récemment souligné l’AFSSA. Le risque toxicologique lié à leur teneur en dioxines, PCB ou méthylmercure obère leur bénéfice nutritionnel : audelà de deux fois par semaine, on risque de dépasser les seuils critiques d’exposition, en particulier chez les femmes enceintes ou allaitantes et les jeunes enfants [12]. Sans parler des menaces que constitue la pêche pour la biodiversité et l’environnement… C’est pourquoi il paraît aujourd’hui nécessaire de favoriser les filières terrestres. Les études du CERNh l’ont montré : il est possible de bien se nourrir en choisissant Nutritions & Endocrinologie • Novembre-Décembre 2010 • vol. 8 • n° 48 41 Le point sur… des produits animaux terriens issus de filières où l’alimentation du bétail est équilibrée [5]. L’association Bleu-Blanc-Cœur œuvre en ce sens, en encourageant des pratiques agricoles susceptibles d’améliorer la teneur en oméga-3 des produits animaux (voir encadré). Avec 5 % de graines de lin riches en ALA dans son alimentation, la poule produit des œufs dont le rapport oméga-6/oméga-3 est réduit de 86 % [13]. À alimentation équivalente, les viandes de poulet, de porc ou de lapin sont plus riches en oméga-3 que celles des ruminants [14]. Néanmoins, les vaches bien nourries sont également des vecteurs d’oméga-3 via leur viande et leur lait [15]. Conclusion La part du budget allouée à l’alimentation ne fait que diminuer dans nos sociétés modernes, alors que les dépenses de santé flambent. Ces deux phénomènes ne sont pas indépendants. Si le consommateur a conscience de l’argent qu’il dépense pour se nourrir, le patient a moins conscience du coût de sa mauvaise santé, dans nos sociétés où ces dépenses sont collectivisées. Donner du lin aux cochons pour réduire le trou de la Sécurité sociale : l’idée n’est peut-être pas si farfelue… Ne serait-il pas cohérent de promouvoir une agriculture à vocation santé plutôt qu’encourager l’industrie pharmaceutique et médicale par le soutien de l’assurance-maladie ? De développer des politiques de réelle prévention grâce à la nutrition, plutôt que de dépistage précoce et d’organisation des soins ? Les aliments que nous consommons n’ont jamais été aussi sûrs d’un point de vue toxicologique. Mais le niveau d’exigence doit aujourd’hui être relevé : les aliments se doivent aussi de nous épargner le fardeau chaque jour plus lourd des maladies chroniques. Le rééquilibrage qualitatif entre les acides gras omégas-6 et omégas-3 devrait faire partie des critères de sécurité sanitaire de notre alimentation. PAROLE D’EXPERT Histoire de la rencontre entre un médecin, un industriel et un éleveur Par le Dr Bernard Schmitt, directeur du CERNh et coprésident de l’association Bleu-Blanc-Cœur Partant du constat qu’un déficit endémique “ de notre alimentation en acides gras omégas-3 contribuait à l’explosion des maladies cardiovasculaires, du diabète et de l’obésité, le médecin (moi-même), l’industriel (Pierre Weill, agronome, producteur d’aliment pour bétail) et l’agriculteur (Jean-Pierre Pasquet, producteur de lait) se sont interrogés sur la responsabilité du modèle agricole actuel. L’idée d’une stratégie répondant à ce défi a germé. Plutôt que de traiter médicalement les conséquences délétères d’un tel modèle, il paraissait préférable de s’attaquer aux causes, en agissant sur les modes de production végétale et animale, afin d’obtenir des aliments adaptés. Ainsi naquit la « filière Lin ». Sélection des graines les plus riches en oméga-3 destinées à l’alimentation animale, mise au point de techniques d’extrusion, participation d’agriculteurs à cette aventure et études cliniques confirmant l’efficacité de cette filière ont été à l’origine de l’association Bleu-Blanc-Cœur. Cerise sur le gâteau, ce modèle contribue à améliorer la qualité des sols et la santé des animaux et s’avère plus économe en émission de gaz à effet de serre par le bétail : il constitue ainsi le prototype d’une agriculture à vocation santé. ” Bibliographie 1. Legrand P. Les oméga 3: rôles, besoins, apports. Med Nutr 2005; 41(3): 109-15. 2. Weill P, Schmitt B, Chesneau G, et al. Effects of introducing linseed in livestock diet on blood fatty acid composition of consumers of animal products. Ann Nutr Metab 2002; 46(5): 182-91. 3. Schmitt B, Weill P. Obésité : une nouvelle approche par l’amélioration qualitative de la chaîne alimentaire ? NAFAS 2008; 6: 3-18 4. Schmitt B, Ferry C, N ND, et al. Effet d’un régime riche en acides gras ω 3 et en CLA 9-cis, 11-trans sur l’insulinorésistance et les paramètres du diabète de type 2. OCL 2006; 13(1): 70-5. 5. Legrand P, Schmitt B, Mourot J, et al. The consumption of food products from linseed-fed animals maintains erythrocyte omega-3 fatty acids in obese humans. Lipids 2010; 45(1): 11-9. 6. Ailhaud G, Massiera F, Weill P, et al. Temporal changes in dietary fats: role of n-6 polyunsaturated fatty acids in excessive adipose tissue development and relationship to obesity. Prog Lipid Res 2006; 45(3): 203-36. 7. de Lorgeril M, Renaud S, Mamelle N, et al. 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