Exceptionnelle correspondance de Louis-Ferdinand Céline

Transcription

Exceptionnelle correspondance de Louis-Ferdinand Céline
EXCEPTIONNELLE CORRESPONDANCE INEDITE et INCONNUE
de LOUIS-FERDINAND CELINE
en vente le 10 mai 2011
Artcurial Briest-Poulain-F.Tajan vendra une
exceptionnelle correspondance inédite et inconnue de
Louis-Ferdinand Céline, composée de 36 lettres
autographes de 1939 à 1948, au Dr Alexandre Gentil,
qui fut un ami très proche de l’écrivain.
Cet ensemble, estimé 90 000- 100 000 €, sera
dispersé le 10 mai prochain sous le marteau de François
Tajan, à l’Hôtel Marcel Dassault.
Restée inédite depuis toutes ces années, cette somme
de 116 pages est essentielle pour la
compréhension des années noires de Céline, sa
fuite en 1944, son emprisonnement au Danemark
jusqu’en 1947 puis son exil sur les bords de la Baltique
jusqu’en 1951.
Figure intime et pourtant méconnue de l’entourage de Céline et de sa femme
Lucette, le Dr Alexandre Gentil était médecin militaire. Ils se rencontrent au Val de
Grâce en 1914. Fortement marqué par la boucherie de 14-18, comme Céline, il revient
écœuré et très critique. Sous l’Occupation, Gentil est membre du Cercle européen
comme le fut brièvement Céline. Il héberge des collaborateurs, certains envoyés par
Céline. Gentil est l’un des premiers correspondants de Céline lorsqu’il est en prison. Ils
ont de nombreux amis communs : Gen Paul, Le Vigan, Jo Varenne …
De nombreux passages de cette correspondance sont la preuve indéniable de
l’importance des liens qui existent entre les deux hommes.
En 1939, Céline est sans emploi. Il va tenter d’entrer à l’Opéra Comique grâce à l’appui
du Dr Gentil. « Je suis pourri d’ambitions. On me dit qu’il n’y a pas de médecin à l’opéra,
est-ce exact ? Qu’ils sont tous partis plus ou moins en zone libre … Pour raisons juives …
Ces bruits m’affriolent … ».
Le Dr Gentil est l’une des rares personnes que Céline avertit de son départ en juin 1944.
Lettre du 15 juin 1944 : « Mon bien cher vieux, il a fallu d’une façon pressante partir à la
campagne ! Bien chagrinés tous les deux de ne t’avoir pas vu avant le départ ! …
J’espère que ce ne sera pas long. »
Le voyage durera sept ans et produira trois livres.
De Copenhague, où il trouve refuge pendant huit mois avant d’être arrêté, Céline se
plaint de sa maladie, de son impossibilité de voyager, et de sa solitude, du froid …
Il écrit le 4 septembre 1945 : « j’aurais grand besoin de tes soins et de ta conversation.
Je ne vis ici qu’en état d’isolement moral quasi-total ! … Les jours passent lourds comme
du plomb ».
Plus loin, Céline couche ses tripes sur le papier, septembre 1945 : « Dans une autre
vie je t’assure que je ne me dévouerai plus pour personne. Je me ferai faire un
passeport animal. J’irai à quatre pattes. Je renierai les hommes. »
Il confie à son ami ses regrets au sujet de sa « malheureuse mère », dont il vient
d’apprendre la mort. Il écrit le 15 septembre 1945 : « …Elle est morte je crois au fond de
chagrin ». Et de poursuivre le 7 octobre : « J’ai bien du remords de n’avoir pu m’occuper
davantage de la pauvre femme. J’ai été dur avec elle et je l’aimais bien au fond… ».
Céline souffre profondément de l’exil. « Je n’intéresse personne ici… Ils se foutent pas
mal d’un scribouilleur étranger – Ils ont d’autres chats ! Dans l’exil d’ailleurs tout se
délave, fane, s’évapore … », confie-t-il le 23 octobre 1945.
Le 11 novembre, Céline fête l’amnistie du 11 novembre : « Voici un anniversaire
charmant. A quoi bon s’être donné tant de mal dans la première pour finir si
pitoyablement ? Quelle duperie de la terre au ciel ! Je dégueule ma vie quand j’y pense,
je me dégueule de connerie crédule de dévouement perdu ! Je suis le monument de ce
qu’il ne faut pas faire. Le Con. »
La publication de trois ouvrages violemment antisémites avait amené Céline à fuir la
France au lendemain du débarquement. Après 8 mois passés à Copenhague, l’écrivain
est sous le coup d’un mandat d’arrêt pour trahison. En décembre 1945, il est placé en
détention dans le quartier des condamnés à mort d’une prison danoise. Les conditions
sont effroyables. Jugeant le dossier léger, le gouvernement danois refuse de l’extrader et
le remet en liberté « sur parole » le 24 juin 1947. Il vivra misérablement sur les bords de
la Baltique jusqu’en avril 1951, date à laquelle l’ancien combattant Louis Destouches est
amnistié par mégarde par la justice française, qui permet ainsi au plus célèbre des
écrivains maudits de rentrer dans son pays.
ARTCURIAL BRIEST-POULAIN-F.TAJAN
Hôtel Marcel Dassault
7 rond-point des Champs Elysées
Paris 8e
Vente le 10 mai à 14h30
Exposition les 6, 7, 8 et 9 mai de 11h à 19h
Commissaire-priseur : François Tajan
Spécialiste : Olivier Devers
Contact presse : Armelle Maquin – tel : 01 43 14 05 69 – 06 11 70 44 74
[email protected]

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