MANUCURE, MAQUILLAGE : DESSERWCES DIFFÉRENCIANTS

13 MAI 14
Hebdomadaire
Surface approx. (cm²) : 1761
N° de page : 15-17
7 TER COUR DES PETITES ECURIES
75010 PARIS - 01 42 47 12 05
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MARCHÉ
Les prestations esthétiques
sont un peu le serpent de mer
de la coiffure ! On en parle
régulièrement, mais on les
voit peu... Pourtant, leur
implantation s'accélère, sous
l'impulsion dcs scniccs
manucure el maquillage.
MANUCURE,
MAQUILLAGE :
DESSERWCES
DIFFÉRENCIANTS
Pendant dcs annees, on a lente dc faire com crgcr la coiifurc el
l'esthétique en prenant exemple sur les instituts et dc glorieux
prédécesseurs comme les sœurs Carita. Problème1, l'esthétique
prend de la place et nécessite d'embaucher... des esthéticiennes !
Car si nombre d'écoles commencent à conseiller à lours élèves
dc sim re le double cursus coiffure/esthétique, pour l'instanl,
cc profil reste rare. El recruter (ail réfléchir, surloul quand les
coiffeurs eux-niC-mcs sont occupés entre .50 cl 70 % seulement
du temps en salon. Pourtant, des enseignes comme Jean-Claude
Bignine ou Dessange se sont résolument orientées vers des
concepts dè beauté globale, Passage Bleu en faisant même son
principe Ibndalcur.
Des solutions pour les petits
salons
Et désormais la « petite esthétique » semble faire son retour dans
les plus petits salons. Si l'on a lente avec plus ou moins dc succès
le maquillage (essentiellement en retouches), cest évidemment
grâce à l'explosion des poses de vernis à ongles que le pax sage
commence à changer, lin effet, les salons de taille classique proposent aussi ec service, sans modifier leur agencement. Gagne-Ion de l'argon I ? C'est la question récurrente. Soin eni, la réponse
esl non, mais la réal i lé est pins contrastée, comme l'explique
Patrick Ahmed (salon Medlex, Paris 6l'lm') : « Lu manucure Jai!
partie cle nvx services dep ti in /'origine, lïlle ne noua rapporte pax
d'argent, car elle cat conjiée à une personne extérieure, l'ourlant,elle
renforce la cohérence dè notre offre. C'est un de non (service* complémentaires, an iiiême titre que le conseil en image et (e maquillage,
réalisés tie leur côté par le responsable du salon. » I ,e salon propose
en effet des coffrets cadeaux « beauté globale » ; d'autre part, la
manucure a un effét positif sur la revenlc. Ce dernier poinl est
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confirmé par Brian RMI i man, responsable marketing dc lenseigne Jean-Claude Biguine : « \os salons proposent lons cles services manucure ou maquillage. Dea animations coloration coiffure
incluant la retouche maquillage (en .7 minutes) permettent lout à
la jbl H d'initier cet autre service et de générer de la revente. Même
pour une petite intervention inai/iii/luge, une cliente sur deiu1 repart régulièrement avec un produit !» Mieux, Cv nil I loh! (salon
Avant-garde, Luxembourg), à l'instar de plusieurs spécialistes dè
l'homme, eonstale que les prestations d'esthétique, \ compris le
maquillage léger (style « défatigant » ou « bonne mine »), commencent à séduire ces messieurs.
Un potentiel négligé
D'après une élude du CXKC réalisée en 2013, 80 "'o des coiffeurs
envisageraient une diversification, la majorité dans l'eslhétique
classique (26 l '<>). Cependant, seuls ll % pensaient à la mise en
L'ELDORADO ESTHÉTIQUE ?
Si les résultats cle l'esthétique progressaient plus rapidement que
couv de la toifl'nrc au cours de ces K) dernières années, la situation
a évolué. Longtemps, les indicateurs de la FCGA (Fédération des
centres de gestion agréés) indiquaient pour hi coiffure de faibles
progressions annuelles, oscillant entre O,.I "o ct I,."i "<>, pendant que
['esthétique dépassait liicileineiit les 2 "u, \oire i> "<>. Seuleinenl u>ilà, en 2012 Ie marché s'est retourné, l'esthétique baissant au même
rv thme que la coiffure, entre - I % et - 2 "o. Ajoute/-v le succès des
lo\\ costers, bien implantés dans (esthétique, cl \ous réaliser/ que
si la coiil'nrc rapporte peu ; résultat brut annuel dc 27 200 euros),
les revenus moyens des petits instituts d'esthétique sont encore
plus bas (22 9<>0 euros) !
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place dc sen iecs liés à l'ongle ct .'3 "<> au maquillage. Lue eiicui, estime Cal nic Icouthe, dnecliice maikeling pioduil pou i
Dessange ct Camille \lbanc « Souvent, ces set vues sont négligés, un peu pai manque ck ion fia nie de*, coiffeuis, qui pou i ta ni
i/ pan ienncnl tivt, bien une fait, loi tellement faune*. ' » II n'est
pas concevable qu'une cliente passe dans un salon Dessange, ni
même dans un Camille \lbane. sans qu'au minimum une omc
maquillage et /ou manucuie ne soil pioposéc « la leluuilte maquillage est souvent indispensable, el appliquée conseils à l'appui, i 'est nolic loie de conseillas ett beauté », ajoute-t-elle. Clic/
Dessange, le maquillage a même droit a son poste dédié a\ee sa
conseillère attitrée, dans une logique dc mise en place despaces
spécialisés. Au menu des sci\iccs : picstations> liées aux ongles
ct aux pieds, mini soins visage, epilation visage ou coloration de
cils, sans oublia les conseils beauté. « Ie conseil maquillage à
toutes les (fientes fait paille dll (oiuepl », insiste Cal oie I couffic
Plus pi oi I ic dc's salons « classique s », I i ie Stipa s'est lancé à fond
depuis quelques mois dans le sen ice vernis avec Hssie • « Certain*, salons proposent des senkes inanuiine, maîs t'est encoie
FAUT-IL UN DIPLÔME SPÉCIFIQUE ?
'lout dépend dcs sen iecs pioposes Si les marques, notamment en
manucuic sont souvint piudenles ct conseillent dc icc'intci cles
esthéticiennes Li i caille (st un poil plus souple On peut couse i lld
au minimum des foi mations initiales validées pai les fniiimsscins. Maîs tant que Ion se home a applique! soins el vernis, sans
cnil e lie n plus inxasil cil nianueuic, e I que Ion ne pialiqut que elu
maquillage classique, la picsencc cl un tilulaiic du C VF esthetique
nest pas obligatoire, juste recommandée.
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taie, piécisc Giégon Stipa, eodingeant dc lenseigne. Pai conlie,
même avec une piestal/on basique (la iliente se pose elle-même le
vernis1 dans Us 2.1 pu rn iet s salons qui oni lancé Ici démaiclie,
nous avons e lee du liafic el ck la lente. I ni ie IQ "u et 2,î "<> cles
peponnet, loucheir nelaienl pais dieu/es (liez nous aupaicœant
» Che/ Camille \lbanc, les choses sont elaiies dcs l'entrée • les
salons s'annoncent « eoiftcuis, coloiisles, maquilleuis ». Si Lile
/emmoLii a lait le choix el e l'eslhélique
(9 dc ses il salons intègrent dcs cabines;,
I aillent \lieas. Ic icsponsabledc la com- \
municalion, piécisc -«Su/ les den i salons
lestants, Inn est en phase dè déniai lage
et Faillie, bien que petit, piopo.se cle.s soins
béa u lé des mains 11 dans tons nos salons,
les piestations esthétiques sont en hausse
I (s sel vice s liés au i mains ct ain ongles sont
(i/J'ichés sm nos lai/e.s de soins depuis longtemps d'autant quih ont cles lésidtcils immédiatement visibles, fis nous pei mettent
ai piane d'amoicci le dialogue pont pioposei cl ant us soins mec nosest/iéliciennc.s »
I listoiic dc s'adapter à une demande spécifique, trie/emilion! a même ouvci I un
bai à ongles à proximité du salon déjà
implante dans le ccntie commercial Cap
.'3000 (Saint-Laurent-du-Varj. Jeanclaude Biguine se lance pins nettement
encore dans telle logique avec, en plus
cles salons-instituts, les boutiques
« Bigume nails » (ti ouvertes fin av ni)
qui incluent un poste maquillage.
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Le début d'une vague de fond
I,'ongle dans la coid'urc. il \a falloir s'v habituer avec l'offensive dc
Prov alliance autour dc la marque Colori!, rachetée par Ic groupe
fin 201,'5. En effet, au-delà du développement dc ces bars à ongles,
les franchises dcs autres enseignes du groupe -dans un premier
temps l'Vanck Provost, Jean-Louis David ct Saint Algue-, se sont
vu proposer des corners.
« C'est grâce à l'explosion des poses
de vernis à ongles que l'esthétique
commence à s'imposer. »
Marie I lallier, chef de marque Colori!, l'explique : « Depuis les
premiers lest», en dêcembre dernier, IT wn! '200 MI toux qui ouf déjà
référencé no* remi* «rn leurs présentoir.',, ct ce n'est qintn début.
L'accueil u cle enthousiaste dim*, Iim* les réseau,»: Le bnl pour noua
cal cle proposer (lex produit.'; abordables, tout en gardant des technique^ professionnelles valorisantes. Le coiffeur a une place naturelle fl prendre comme expert de la beauté globale cl le but est
(/ue de plus en plus d'entre au dépassent lu Dimple mine en place
dti présentoir ! » Paradoxalement, les précurseurs ont dû évoluer, comme l'explique F.mmanucl Musquar, créateur dc Passage
Bleu : « \oiix /(lisions beaucoup dc pose d'ongles, ce qui eut plus
long et aussi pins rémunérateur. Le développement de la pme de
remix noua a pousses à nous réorganiser. Ce service cst plus court,
moins cher, maif: les volumes sont énormes ! Les défilés, mais aussi la technique, notamment arec la sortie de vernis gel semi-permanents citez OPI il y a environ 3 ann, ont changé la donne. »
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Le maquillage vient asse/ naturellement lors des prestations
coiffure grâce au positionnement beauté globale dc lenseigne :
« 'JO "u des clientes associent les deuj services. Pour des résultats
très naturels», précise Lmmanucl Musquar. Le virage vers certains sen iecs de la « petite esthétique » semble plus qu'une option aujourd'hui, c'est la voie vers la différenciation entre le servicc rapide pas cher el Ic spécialiste dc la beauté. Vee en prime,
un v éri labié cf Iet sur la re\ ente qui est loin d'être négligeable !
Brice Tii i ron
BIEN-ETRE ET SERVICES COMPLETS
Ni .Icaii-Claudc tillium 1 , i i i Dcssaiigc ne pourraient aujourd'hui
se passe]1 (le l'esthétique, que cc soit en sen iecs rapides dans
l'espace coill'ure ou en cabines. Dc son côté, Passage Bleu, qui s'est
positionné dès sa création comme un concept m i x t e (,)0 "» coifl'urc,
.'it) "(i esthétique), souvent implanté en périphérie car ces services
sont gourmands en espace, compte désormais une cinquantaine
d'instituts, ll v a quèlques mois, c'est V eda, un autre spécialiste dc
lu beauté globale, qui cst arrivé sm1 Ic marché francais, l.cs marques
« historiques » comme l,a Hioslhélique ou Carita n'ont pour leur
part jamais quitté cc créneau. Knfin, le groupe Veg v ient dc se lancer dans l'aventure eu allant encore plus loin avec ses Villas Claude
Maxime. La première occupe .'S(K) in-' au Touquet : deux tiers dc
l'acliv ile v sont liés à des pi esUlious esthétiques. Pour beaucoup, si
les sen iecs courts stimulent le marché, cc sont désormais soit les
sen iecs bien-être av ec une forte présence humaine, soit les sen iecs
très spécifiques à forte, valeur ajoutée (construits autour de produits
à fort univers ou dc machines') qui le tirent.
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