Définition et déclinaison d`un projet stratégique
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Définition et déclinaison d`un projet stratégique
L’INDISPENSABLE PREPARATION DES PROJETS STRATEGIQUES Philippe Aigroz *) Par définition, un projet stratégique vise à provoquer un changement majeur en améliorant de manière durable et mesurable une situation considérée comme insatisfaisante, donc améliorable. Combien d’entre eux se sont conclus par des fiascos retentissants, ont déçu les attentes de ses bénéficiaires, mis en péril des entreprises ou mis en doute les compétences d’administrations, notamment publiques, ceci après avoir englouti en pure perte des sommes considérables et terni bien des réputations. Il y a pourtant une manière éprouvée d’aborder cette problématique. La conquête de la Lune fut un succès, nous le savons. Ce que nous savons aussi, pour l’avoir vécu ou en avoir été les témoins, c’est que ce n’est malheureusement pas le cas de tous les projets stratégiques. La principale cause d’échec réside, le plus souvent, de leur mauvaise préparation résultant essentiellement d’une formulation inadéquate, d’étapes brûlées par recherche de gain de temps ( ?! ) et, surtout, par la mauvaise ou la non implication de l’ensemble des parties prenantes. De fait, l’erreur souvent commise est de ne pas entreprendre une réflexion suffisante en amont sur les liens de causes à effets existants entre les ressources affectées au projet et les résultats attendus, les buts visés et l’adéquation entre le projet et les éléments de la planification stratégique de l’organisation. Ce manque de réflexion entraîne fréquemment pour les divers intervenants, une mauvaise compréhension du projet, des attentes différentes et provoque certaines imprécisions portant sur le partage des responsabilités. Or, le soin apporté à la préparation des projets est l’une des conditions essentielles à leur réussite. Le respect des phases préalables à leur réalisation est nécessaire à leur proposition aux organes de directions des organisations, aux décideurs politiques ou aux pourvoyeurs de fonds. C’est le meilleur moyen d’offrir à ces instances la totalité des éléments pertinents nécessaires à la prise d’une décision. La meilleure manière d’y parvenir semble aujourd’hui de développer la gestion axée sur les résultats, la GAR. Avant d’aborder celle-ci, définissons d’abord ce que nous entendons par « projet stratégique ». Définition et déclinaison d’un projet stratégique Par définition, un projet stratégique vise à provoquer un changement majeur en améliorant de manière durable et mesurable une situation considérée comme insatisfaisante ou sensiblement améliorable . Il contribue par ailleurs à une finalité, d’intérêt supérieur. Tout projet stratégique est d’envergure, il a un coût, c'est-à-dire qu’il mobilise un ensemble de ressources financières – et surtout humaines - et doit être ainsi considéré comme un investissement dont les effets ne se mesurent que sur la durée. Le résultat final, quant à lui, doit être durable. 1 © LUISIER AIGROZ Associés, Rue du Marché 18, CH 1204 Genève - Courriel : [email protected] Laurence Luisier : mobile + 41 (0)79 307 31 56 - Philippe Aigroz : mobile + 41 (0)78 615 94 98 Le tableau 1 ci-dessous donne quelques exemples de projets stratégiques. Quelques preuves de l’atteinte de résultats et la finalité à laquelle ils participent sont mentionnées pour chacun d’eux. Tableau 1 DOMAINES PROJETS STRATEGIQUES PREUVES DE L’ATTEINTE FINALITES D’INTERET DU RESULTAT SUPERIEUR Un homme marche Nations Conquérir la Lune Améliorer les conditions d’existence d’une communauté dans une région défavorisée Aide internationale au développement Améliorer le niveau d’éducation dans une région défavorisée sur la Lune et en revient Maîtriser l’espace Une communauté devient autosuffisante en matière d’alimentation Participer à l’amélioration des conditions de vie de la Augmentation du région et, encore plus pourcentage de généralement, sur la diplômés de niveau planète supérieur Augmentation du pourcentage de femmes parmi les diplômés Diminution du taux Entreprises de panne Diminution du Améliorer la qualité des nombre de réclamations produits Augmentation de la satisfaction des clients Augmenter la performance globale de l’entreprise Diminution du taux Améliorer la santé du personnel de l’entreprise d’absences Diminution du taux de rotation du personnel Réalisation d’économies d’échelle par : Administrations publiques Développer les prestations aux usagers tout en restreignant les budgets alloués • l’analyse des processus • la ré-affectation de ressources L’amélioration de la satisfaction des usagers Promouvoir l’efficience de l’administration publique 2 © LUISIER AIGROZ Associés, Rue du Marché 18, CH 1204 Genève - Courriel : [email protected] Laurence Luisier : mobile + 41 (0)79 307 31 56 - Philippe Aigroz : mobile + 41 (0)78 615 94 98 Comme tout projet, un projet stratégique s’inscrit dans le temps, il a un début et une fin. Il nécessite des ressources humaines, matérielles et financières. L’emploi de ses ressources constitue un investissement. Un projet stratégique étant par définition une intervention d’envergure, il peut être qualifié de programme constitué lui-même de projets et de sous-projets ayant chacun des objectifs spécifiques dont l’atteinte mènera au travers de la poursuite d’activités (ou tâches, ou actions) au résultat final attendu. La mise en œuvre d’un programme en un ensemble cohérent d’opérations suppose un responsable, une stratégie concertée entre acteurs, partenaires et bénéficiaires, un calendrier, un budget. Son suivi et son déroulement seront soumis à un comité de pilotage qui en assurera le contrôle, puis son évaluation, notamment par ses bénéficiaires. En d’autres termes, un projet stratégique est la concrétisation d’une vision « réfléchie » transformée en un « objectif ». Atteindre un objectif nécessite de passer par un certain nombre d’étapes, chacune d’entre elles constituant un « résultat » ; pour lequel des activités sont programmées et mises en œuvre ; cela donne lieu à une « planification stratégique » où des moyens sont investis et gérés. Plus concrètement Parmi les quelques exemples de projets stratégiques évoqués dans le tableau 1, développons succinctement trois d’entre eux. A) L’exemple la conquête de la Lune La conquête de la Lune, telle que nous pouvons nous l’imaginer (nous ne sommes pas des spécialistes de la question) consiste en la mise en œuvre d’une multitude de projets touchant de nombreux domaines différents. Il s’agit de celui de l’énergie (carburant du lanceur et du module lunaire, les générateurs, les batteries), les matériaux (tous les matériaux), l’informatique (celle embarquée comme celle restée sur terre), les combinaisons des astronautes, leur alimentation, etc. Il s’agit aussi, c’est important, de tout ce qui touche à la communication avant - pour l’obtention de crédits de la part des politiques ou pour orienter favorablement l’opinion publique ; pendant – tout ce qui est relatif à la médiatisation de l’évènement, y compris sa retransmission en direct ; et après – c’est-à-dire l’exploitation de l’évènement dans la perspective d’obtenir de nouvelles tranches de crédits permettant la mise en œuvre d’autres missions. Souvenons-nous aussi de l'explosion de la navette spatiale américaine Challenger qui se désintégra en 1986 suite à la rupture d’un seul joint faute d’un processus de contrôle adéquat !... B) L’exemple de l’amélioration du niveau d’éducation dans une région défavorisée L’analyse préalable des besoins en termes démographique et régional, la construction d’écoles et leur équipement, l’engagement et la formation de nouveaux enseignants, l’achat ou l’élaboration de manuels scolaires, sont les projets venant prioritairement à l’esprit. Reste encore, et ce sera vital pour l’atteinte de l’objectif visé, les questions du transport des élèves de leur village jusqu’aux centres scolaires (souvent relativement éloignés) ou, en solution alternative, leur hébergement sur place. A cela s’ajoutera la motivation des enseignants et, pour beaucoup de pays la solution au problème, voire aux contraintes, de la scolarisation des filles, et là, nous ne touchons plus à de « simples » aspects matériels et organisationnels, mais à des questions d’ordre social et culturel. Pour que l’objectif soit atteint, ces dernières composantes devront également être prises en compte. C) L’exemple de l’amélioration de la qualité des produits d’une entreprise Une entreprise souhaitant améliorer la qualité de ses produits devra sans doute agir en amont, en intégrant cet objectif déjà au niveau de leur conception, travailler sur la sélection des matières premières, procéder à un choix rigoureux de ses sous-traitants, investir dans un outil de production à la pointe de la technologie, former ses cadres et ses collaborateurs, etc. Tous ces efforts pourraient 3 © LUISIER AIGROZ Associés, Rue du Marché 18, CH 1204 Genève - Courriel : [email protected] Laurence Luisier : mobile + 41 (0)79 307 31 56 - Philippe Aigroz : mobile + 41 (0)78 615 94 98 être réduits à néant si le management est déficient, les collaborateurs stressés et démotivés, ceci se traduisant en termes d’indicateurs par un nombre élevé de pièces « mises au tonneau », des délais de livraison non maîtrisés, un nombre anormal d’absences, un taux de rotation du personnel important, l’impossibilité de fidéliser les meilleurs éléments (les « talents »), engagés par la concurrence, une difficulté croissante à recruter des personnes compétentes et finalement, la perte des meilleurs clients…. Qu’est-ce que la gestion axée vers les résultats (GAR) ? C’est en premier lieu une philosophie d’approche systémique de la gestion de projets. Capitalisant la somme des expériences connues dans ce domaine, la GAR est simple et rationnelle, elle intègre méthodologie et bon sens, c’est un outil puissant. C’est un processus itératif, interactif et consultatif où l'apprentissage par la pratique de sa propre organisation et la connaissance de l’expérience des autres permettent d’intégrer dans les décisions les leçons apprises du passé et de vaincre les résistances. Elle demande aussi de procéder à l’analyse des meilleures pratiques (best practices, benchmarking) dans le domaine d’activité. Le recours à son propre personnel permet la valorisation des connaissances spécialisées intra muros, garantissant la prise en considération intégrale des besoins de l'organisation. La GAR oblige à se concentrer tôt dans le processus sur l’élaboration de la stratégie d’action à mettre en œuvre, les indicateurs objectivement vérifiables de la performance et la mesure du rendement. Elle est une aide à la prise de décisions ; elle oblige à rendre des comptes. Au terme du projet, la GAR impose la mesure du rendement de ce dernier dans le cadre de son évaluation. Les améliorations nécessaires sont ainsi identifiées, les leçons apprises servant de cadre de référence dans l’élaboration des nouveaux projets. La boucle est ainsi bouclée, le processus de l’amélioration continue enclenché. Ainsi, la GAR participe au développement du management de la qualité de l’organisation. L’aide internationale au développement1 et les administrations publiques de nombreux pays2 en sont devenus – ou en deviennent - de fervents adeptes. Conception et élaboration d’un projet stratégique Un projet stratégique nécessite au préalable la description de la situation actuelle, notamment de la ou des problématique(s) qu’elle entraîne et l’explication des raisons pour lesquelles la situation est telle qu’elle est. Il s’agit d’établir un état des lieux (d’où est-ce que l’on vient disent les Canadiens). En d’autres termes, il s’agit à ce stade d’établir un « diagnostic sectoriel ». Ce diagnostic doit être suffisamment explicite. On doit également envisager et décrire ce qui risque de se passer si rien n’est entrepris (où l’on s’en va) ainsi que considérer et mesurer les risques et les opportunités des diverses interventions possibles (scenarii). Comme pour l’artiste peintre, « un processus réflexif s’engage, les erreurs ne s’effacent pas, elles se superposent pour tendre à la justesse » (Thierry Cauwet). Cette démarche exige donc et avant tout la connaissance des problèmes et de leurs causes en pleine communication avec ses acteurs, et ceci, quelle que soit sa place dans la hiérarchie. Chacun a du bon sens, la méthodologie apporte du formalisme. Elle facilite et participe au développement d’une culture d’entreprise. Elle demande aussi la connaissance des termes, des techniques, de la culture, des 1 2 Voir à ce propos le site de l’agence canadienne de développement international (ACDI) (http://www.acdicida.gc.ca/CIDAWEB/acdicida.nsf/Fr/NIC-31595014-KEF) ainsi que le Rapport sur l’action menée et les résultats obtenus par le PNUD en 2004 / Programme des Nations Unies pour le développement (http://www.undp.org/execbrd/pdf/dp05-16f.pdf). Voir à ce propos les sites des gouvernements français (http://www.finances.gouv.fr/performance) et canadien (http://www.tresor.gouv.qc.ca/fr/modernisation). 4 © LUISIER AIGROZ Associés, Rue du Marché 18, CH 1204 Genève - Courriel : [email protected] Laurence Luisier : mobile + 41 (0)79 307 31 56 - Philippe Aigroz : mobile + 41 (0)78 615 94 98 méthodes de réflexion et d’application. C’est cette connaissance qu’il y a lieu de recueillir et rassembler, car « dans l’action il n’y a pas de meilleur théoricien que le praticien » (Pierre Runner). De nombreuses valeurs existent et ne demandent qu’à s’émanciper. L’essentiel est de se servir de l’expérience collective du passé, de la capitaliser, mais aussi d’utiliser la somme des expériences individuelles, pour tenter, à la lumière des analyses, d’anticiper le mieux possible le proche futur, de poser le fondement le plus raisonné possible et une prévision d’évolution réaliste, au moins à moyen terme. Du diagnostic sectoriel à la stratégie d’intervention Phase préliminaire du diagnostic Cette toute première phase d’élaboration d’un projet stratégique consiste à procéder à un état des lieux sur la base d’une collecte d’information et de données la plus précise possible. L’image sera d’autant plus nette que le nombre de pixels sera élevé. Il s’agit par la suite ou en parallèlement, d’une part d’identifier l’ensemble des parties prenantes au projet : les bénéficiaires (les clients), les partenaires ainsi que l’ensemble des autres acteurs, quels qu’ils soient, internes ou externes ; et, d’autre part, d’identifier – avec eux - leurs besoins, les problèmes existants, qu’ils soient réels ou… supposés. La phase préliminaire de diagnostic devra aborder le plus exhaustivement possible l’ensemble des aspects de la problématique, c’est à dire, la totalité des facteurs (paramètres positifs ou négatifs) influant sur le projet. Il s’agit par exemple des aspects politiques, culturels, physiques, tout ce qui relève de la communication, de l’environnement, de la gestion et, évidemment, du cadre légal. C’est sur cette base que se construiront 1) l’arbre des problèmes, identifiant les causes et leurs effets, et en miroir 2) l’arbre des objectifs, rapportant les moyens imaginés à mettre en œuvre pour arriver aux fins souhaitées. Le risques, les contraintes et les opportunités A ce stade, les facteurs d’influences, c’est à dire les opportunités, les risques et les contraintes, influençant favorablement ou non le projet, seront identifiés et inventoriés, classés par probabilité de survenance et degré d’impact. En effet, les projets ne sont pas mis en oeuvre dans un environnement contrôlé, les facteurs externes peuvent être la cause d’un échec… et ils le sont très souvent !…. Un exemple récent est celui du projet de construction de deux centres à 500 mètres l’un de l’autre pour l’expérimentation animale à Dorigny (Vaud), l’un pour l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), l’autre pour l’Université (UNIL). L’un d’eux a été refusé en votation populaire le 27 3 novembre 2005 par 60% des votants . Cet exemple nous montre à quel point le déploiement d’efforts particuliers est vital pour rendre explicites les hypothèses importantes sur lesquelles se fonde la conception d’un projet. Le programme de projets De cette réflexion, il se dégagera une série de projets (en fait de sous-projets), ayant chacun des objectifs spécifiques et dont l’atteinte dépendra de la conduite d’actions (d’activités, de tâches). Cette série de projets constitue le programme de projets. Il s’agira d’abord de les classer par domaine (gestion, formation, construction, communication, etc.), puis d’en analyser de manière détaillée le contenu et les modalités en termes notamment d’actions, d’indicateurs de rendement, de moyens à mettre en œuvre et de coûts. 3 Voir à ce propos le dossier des votations du 27 novembre 2005 sur le site de la Télévision Suisse Romande à l’adresse http://info.rsr.ch/fr/rsr.html?siteSect=602&sid=6270373&cKey=1133168845000&rubricId=50008 5 © LUISIER AIGROZ Associés, Rue du Marché 18, CH 1204 Genève - Courriel : [email protected] Laurence Luisier : mobile + 41 (0)79 307 31 56 - Philippe Aigroz : mobile + 41 (0)78 615 94 98 Les figures 1 et 2 ci-dessous montrent les différentes étapes permettant de passer du diagnostic sectoriel à la stratégie d’intervention, puis à l’intervention elle-même, c’est-à-dire à la conduite du programme de projets, visant à la réalisation du projet stratégique en tant que telle. Figure 1 Imaginés? Vérifiés? IDENTIFICATION DES BENEFICIAIRES, DES CLIENTS STRATEGIES APPROPRIEES POUR REPONDRE AUX BESOINS ET PROBLEMES EXPRIMES OPTIMISATION ANALYSE DES BESOINS DES UNS ET DES AUTRES IDENTIFICATION DES PARTENAIRES IDENTIFICATION DES PROBLEMES DES UNS ET DES AUTRES IDENTIFICATION DES AUTRES ACTEURS, INTERNES ET EXTERNES ELABORATION DE L' ARBRE DES PROBLEMES HYPOTHESES, CONTRAINTES, FACTEURS D'INFLUENCE, RISQUES Imaginés? Vérifiés? ELABORATION DE L'ARBRE DES OBJECTIFS PHASE PRELIMINAIRE DU DIAGNOSTIC PROJETS OU PROGRAMME DE PROJETS CHAÎNE DE RESULTATS STRATEGIE D'INTERVENTION Figure 2 CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL Politique Culturel Légal Communication Physique Technique Gestion Situation politique Finances publiques Culture du milieu Spécifiques au domaine Bases de données Connaissance du milieu Média Bâtiments Mobilier Equipements Spécifique au domaine Procédures et mode de gestion CAUSES CONSEQUENCES CONSEQUENCES CAUSES ARBRE DES PROBLEMES CONTRAINTES CONTRAINTES ARBRE DES OBJECTIFS Elaboration d'une stratégie opérationnelle Identification des interventions PROGRAMME DE PROJETS Domaine 1 Projet 1.1 Projet 1.2 Domaine 2 Domaine 3 Domaine 4 Projet 2.1 Projet 2.2 Projet 3.1 Projet 3.2 Projet 4.1 Projet 2.3 Projet 2.4 Projet 3.3 Projet 3.4 Projet 4.3 Projet 4.2 Domaine 5 Projet 5.1 Projet 5.2 Domaine 6 Projet 6.1 6 © LUISIER AIGROZ Associés, Rue du Marché 18, CH 1204 Genève - Courriel : [email protected] Laurence Luisier : mobile + 41 (0)79 307 31 56 - Philippe Aigroz : mobile + 41 (0)78 615 94 98 La chaîne de résultats La stratégie d’intervention réside dans l’organisation de l’action orientée vers l’objectif spécifique. La planification découlera tout naturellement de la stratégie proposée. La meilleure manière de procéder consiste à construire la stratégie comme un enchaînement logique de résultats à obtenir, présentée sous la forme d’une chaîne de résultats, certains projets étant subordonnés à la réalisation d’un ou plusieurs autres. La figure 3 ci-dessous illustre une chaîne de résultats. Les projets 1.1, 5.1.et 5.2 des domaines 1 et 5 (cf. figure 2) doivent être réalisés pour que les projets 1.2, 2.1, 2.2, et 3.1, des domaines 1, 2 et 3 puissent être conduits, etc. Figure 3 1.2 1.1 2.4 4.1 3.1 3.2 2.1 5.2 3.3 3.4 OBJECTIF 4.3 6.1 Evaluation 2.2 5.1 4.2 CYCLE DU PROJET AMELIORATION CONTINUE Les responsabilités Chacun de ces sous-projets étant considéré comme un projet à part entière, ils seront placés sous la responsabilité de chefs de projet. Un comité de pilotage sera le garant de l’atteinte des résultats, de l’allocation des ressources, de la détermination des priorités et de la cohérence du tout. La condition de réussite Lorsque le pneu d’une bicyclette est plat (la problématique) parce que la chambre à air est percée de nombreux trous (les causes), il faudra nécessairement reboucher chacun d’eux (les actions) par une rustine (les moyens) avant de pouvoir la regonfler et rouler pour atteindre l’objectif prévu (le résultat). Quel que soit le soin mis à reboucher les trous, s’il manque une seule rustine ou qu’une seule d’entre elles est mal collée, le pneu restera irrémédiablement plat !... Il en est de même pour les projets stratégiques et les trois exemples du premier paragraphe le démontrent : même si chacun des projets (des sous-projets) peut être mené indépendamment des autres, l’atteinte de l’objectif global est subordonnée à la réalisation cordonnée de l’ensemble du programme de projets. Coût et budget prévisionnel Une première estimation des moyens à allouer à chacun des projets (des sous-projets) sera effectuée sur la base de la déclinaison des activités (actions ou tâches). Ceci permettra d’établir un budget prévisionnel et un projet de planning d’intervention. 7 © LUISIER AIGROZ Associés, Rue du Marché 18, CH 1204 Genève - Courriel : [email protected] Laurence Luisier : mobile + 41 (0)79 307 31 56 - Philippe Aigroz : mobile + 41 (0)78 615 94 98 Rapport d’opportunités et de justification Sur la base des éléments précités, il ne restera plus qu’à rédiger le Rapport d’opportunité et de justification à l’intention des organes de direction, des décideurs politiques ou des bailleurs de fonds. Ces instances auront ainsi en mains et de la manière la plus exhaustive qui soit l’ensemble des données leur permettant de décider (ou non) de se lancer dans le projet ou de le soutenir financièrement. La conduite du projet Viendra ensuite la conduite proprement dite du projet. Pour ce qui relève de celle-ci, c’est-à-dire tout ce qui concerne les phases d’exécution telles que sa planification, sa mise en œuvre, la gestion des ressources affectées, la gestion des priorités tout au long de son déroulement et son suivi, les gestionnaires de projets y sont rompus. Nous ne les aborderons donc pas, ces différents aspects faisant déjà l’objet d’une abondante littérature. L’évaluation du projet L’évaluation du projet est la première étape de l’amélioration continue. Au terme d’une première période de fonctionnement et sur la base objective des indicateurs de performance définis, l’évaluation permettra de mesurer l’impact des mesures prises, de calculer le rendement du projet global (figure 4 ci-dessous) et d’apporter les corrections nécessaires, de le faire évoluer, de le développer et de l’améliorer de manière continue, contribuant ainsi pleinement à la finalité d’intérêt supérieur. Cette dernière étape est le préalable indispensable à la préparation d’un nouveau projet, version améliorée du précédent. Le cycle du projet est terminé, la boucle est fermée, nous nous trouvons bien dans une démarche de management de la Qualité. CQFD Situation problèmatique CF Gain net = Gain brut - Coût fonctionnement Gain net (GN) 100 CPb - CNA CPb - CNS Situation atteinte Perspective d'amélioration Coût net de la sit. souhait. (CNS) Coût net de la situation atteinte (CNA) Coût brut de la situation souhaitée Coût de la mise en oeuvre du projet (investissement) Coût brut de la situation atteinte Gain brut (GB) Rendement Coût de la situation problèmatique (CPb) Coûts Figure 4 Situation souhaitée Coût du fonctionnemement (CF) (nécessaire au maintien pérenne de la situation atteinte) Temps 8 © LUISIER AIGROZ Associés, Rue du Marché 18, CH 1204 Genève - Courriel : [email protected] Laurence Luisier : mobile + 41 (0)79 307 31 56 - Philippe Aigroz : mobile + 41 (0)78 615 94 98 *) Philippe Aigroz est consultant RH et co-fondateur de Luisier Aigroz Associés (L&A) Fort de plus d’une vingtaine d’années d’expérience en qualité d’ingénieur HES en microtechnique, auxquels s’ajoutent dix-sept années dans le seul domaine des ressources humaines, expérience acquise tant dans le secteur privé que public, Philippe Aigroz est praticien de la gestion de projets par les résultats (GAR). A ce titre, il forme les cadres des entreprises et des administrations publiques et les accompagne dans la conduite de leurs projets stratégiques. Contact : [email protected] Mobile +41 (0)78 615 94 98 Site : www.luisieraigroz.ch 9 © LUISIER AIGROZ Associés, Rue du Marché 18, CH 1204 Genève - Courriel : [email protected] Laurence Luisier : mobile + 41 (0)79 307 31 56 - Philippe Aigroz : mobile + 41 (0)78 615 94 98